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des sabords : les bragues à servent retenir les affûts du canon, & empéchent qu’en reculant ils n’aillent frapper jusqu’à l’autre bord du vaisseau. (Z)

Brague, (Géog. anc. & mod.) grande ville de Portugal, avec archevêché dont l’archevêque est primat du royaume, sur la riviere de Cavédo. Lon. 9. 30. lat. 41. 30. Ptolomée la nomme Braccara augusta, & l’itinéraire d’Antonin, Bragara.

BRAHILOW, (Géog.) petite ville de Valachie, à l’endroit où la riviere de Seret se jette dans le Danube.

* BRAI, s. m. mêlange de gomme, de résine, de poix, & d’autres matieres visqueuses, ou de poix liquide & d’huile de poisson, dont on se sert pour le calsat des bâtimens de mer. Voyez Goudron.

* Brai ; on entend encore par ce mot l’escourgeon & l’orge broyé pour la bierre. Le brai pris en ce sens gâte les moulins à blé ; & les seigneurs ne peuvent contraindre de le porter à leurs moulins, à moins qu’ils n’en aient de particuliers pour cette mouture.

BRAID-ALBAIN ou ALBANIE, province septentrionale de l’Ecosse, entre le Lochaber, le pays d’Athol & d’Argile. La Tay y prend sa source.

BRAIE, s. f. (Marinc.) c’est ainsi qu’on nomme des morceaux de toile poissée ou de cuir goudronné qu’on applique autour d’un trou pratiqué dans le tillac pour passer le mât ; ce qui empêche que l’eau de la pluie ou des coups de vagues ne tombent à fond de cale. On applique aussi des braies à l’ouverture par où passe la barre du gouvernail ; parce que de gros tems, & sur-tout de vent arriere, les vagues qui sautent souvent par-dessus la dunette, rempliroient la sainte-barbe, ou il n’y a ni dalots ni maugeres pour la faire écouler. Voyez Dalot & Maugere. (Z)

Braie, (Corderie.) Voyez Broye.

Braie, en terme de Cirier, est un instrument sur lequel on écache la cire. Voy. Ecacher. Il est composé d’un banc garni d’un anneau dans lequel est retenue la braie proprement dite ; c’est-à-dire, une planche de bouis joüant dans cet anneau, sous laquelle on pétrit la cire.

Braie, chez les Imprimeurs, c’est une peau ou parchemin préparé pour l’usage de l’Imprimerie, qui sert à recouvrir le grand tympan.

On appelle encore braie une feuille de papier gris ou une maculature découpée en frisquette, qui sert à faire des épreuves. V. Epreuve, Maculature, Tympan, Frisquette.

* BRAILLE, s. f. (Péche & Comm.) pelles de bois dont en se sert dans la salaison des harengs. Voyez Brailler.

* BRAILLER, v. act. (Pêche.) c’est remuer le poisson avec la braille lorsqu’il est salé, afin qu’il prenne mieux la salure. On ne braille que quand on sale à terre : quand on encaque d’abord le poisson, on le tient dans des paniers plats, & on le saupoudre à chaque rangée ou lit qu’on en fait dans la caque, observant quelquefois de le tourner & retourner dans les paniers avant que de l’encaquer.

Brailler, (Chasse.) on dit qu’un chien braille quand il crie sans voix.

BRAILLEUR, s. pris adj. (Manege.) est un cheval qui hennit très-souvent. Ce défaut est extrèmement incommode, sur-tout à la guerre. (V)

BRAINE, (Géog.) petite ville de France à quatre lieues de Soissons.

Braine-l’aleu, petite ville des Pays-bas Autrichiens, près de Bruxelles.

Braine-le-comte, petite ville du Hainaut à cinq lieues de Mons. Lon. 21. 46. lat. 50. 35.

* BRAISE, s. f. (Boulangers & Pâtissiers.) c’est ainsi qu’on appelle le charbon éteint. Ceux qui craignent la vapeur du charbon noir se servent de braise : elle se vend au boisseau : on en distingue de deux es-

peces ; la menue & la grosse : celle-ci est un peu plus

chere que l’autre.

* Braise, (faire la) Verrerie. C’est une des fonctions de tiseur. Pour faire la braise le tiseur prend le grand rable, il en passe le bout dans le tisonnier, & égalise la braise par-tout ; puis avec sa pelle à tiser il jette dans le four trois, quatre, ou cinq pelletées de charbon, ensuite il va à l’autre tisonnier, il en fait autant, & revient au premier, jusqu’à ce qu’il ait rempli le foyer environ aux deux cinquiemes : il le laisse dans cet état à peu-près un quart d’heure, jusqu’à ce que le charbon ait pris feu ; alors il recommence la même manœuvre qu’il a faite, jusqu’à ce que la braise le soit : quand la braise est faite, le foyer en est rempli d’environ les trois quarts de sa hauteur ; alors les ouvriers sont appellés au travail. Voyez l’article Verrerie.

BRAKERNES, (Géog.) petite ville de Norwege, dans la province d’Aggerhus, sur le Dramme.

BRALIN, (Géog.) ville & château de la basse Silésie, à peu de distance de Martemberg.

BRAMA ou BRAHMA, s. m. (Hist. mod.) l’un des principaux dieux du Tonquin, entre la Chine & l’Inde. Il est adoré par les sectateurs de Confucius.

Ces idolatres font des sacrifices aux sept planetes, comme à des divinités : mais ils ont encore cinq idoles pour lesquelles ils ont une vénération particuliere ; savoir, quatre dieux nommés Brama, Raumu, Betolo, Ramonu ; & une déesse qu’ils appellent Satibana. Le roi, les mandarins, c’est-à-dire les seigneurs de la cour, & les doctes du pays, n’adorent guere que le ciel. Tavernier, Voyage des Indes. Voy. Chinois & Bramines. (G)

BRAMA ou BREMA, (Géog.) ville & royaume d’Asie dans l’Inde, au-delà du Gange, sur la riviere de Menan, aux frontieres du royaume de Tonquin & de Pégu : elle appartient au roi d’Ava. Les habitans se nomment les Bramas.

BRAMANT, (Géog.) petite ville de Savoie dans la province de Maurienne sur la riviere d’Arc.

BRAMAS, (les) Géog. peuples d’Asie qui habitent les extrémités du royaume d’Ava & de Pégu.

BRAMER, v. n. (Chasse.) Ce mot n’a point d’autre usage que de désigner le cri du cerf.

* BRAMINES ou BRAMENES, ou BRAMINS ou BRAMENS, s. m. pl. (Hist. mod.) secte de philosophes Indiens, appellés anciennement Brachmanes. Voyez Brachmanes. Ce sont des prêtres qui réverent principalement trois choses, le dieu Fo, sa loi, & les livres qui contiennent leurs constitutions. Ils assûrent que le monde n’est qu’une illusion, un songe, un prestige, & que les corps pour exister véritablement, doivent cesser d’être en eux-mêmes, & se confondre avec le néant, qui par sa simplicité fait la perfection de tous les êtres. Ils font consister la sainteté à ne rien vouloir, à ne rien penser, à ne rien sentir, & à si bien éloigner de son esprit toute idée, même de vertu, que la parfaite quiétude de l’ame n’en soit pas altérée. C’est le profond assoupissement de l’esprit, le calme de toutes les puissances, la suspension absolue des sens, qui fait la perfection. Cet état ressemble si fort au sommeil, qu’il paroît que quelques grains d’opium sanctifieroient un Bramine bien plus sûrement que tous ses efforts. Ce quiétisme a été attaqué dans les Indes, & défendu avec chaleur : du reste ils méconnoissent leur premiere origine : le roi Brachman n’est point leur fondateur. Ils se prétendent issus de la tête du dieu Brama, dont le cerveau ne fut pas seul fécond ; ses piés, ses mains, ses bras, son estomac, ses cuisses, engendrerent aussi, mais des êtres bien moins nobles que les Bramines. Ils ont des livres anciens qu’ils appellent sacrés. Ils conservent la langue dans laquelle ils ont été écrits. Ils admettent la métempsycose. Ils prétendent que la