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ture du crâne dans un endroit différent de celui où l’on a reçu le coup. Voy. Contre-fissure. (Y)

CONTREDANSE, s. f. danse qui s’exécute à quatre, à six & à huit personnes. L’invention en est moderne : elle est composée de pas différens, selon la nature des airs sur lesquels on danse. Au bal de l’Opera on danse dans les deux bouts de la salle des contredanses différentes. On n’exécute guere dans les bals ni dans les assemblées, la Bretagne, l’Allemande, la Mariée, &c. qui étoient autrefois à la mode. La contredanse est plus gaie ; elle occupe plus de monde, & l’exécution en est aisée : il n’est pas étonnant qu’elle ait prévalu sur toutes les autres. On fait des contredanses sur tous les airs nouveaux qui ont de la gaïeté. Celle des fêtes de Polimnie, ballet de M Rameau, représenté en 1745, fut si goûtée, qu’on n’a guere fait depuis de ballet sans contredanse ; c’est par-là qu’on termine pour l’ordinaire le dernier divertissement, afin de renvoyer le spectateur sur un morceau de gaïeté. (B)

CONTRE-DÉGAGEMENT, s. m. (Escrime.) C’est l’action de dégager dans le même tems que l’ennemi dégage (voyez Dégager) ; d’où il suit que les épées sont toûjours dans la même position.

CONTRE DU CONTRE-DÉGAGEMENT, (Escrime.) C’est l’action de dégager réciproquement. Vous dégagez, l’ennemi contre-dégage ; vous contre-dégagez & lui aussi, ainsi à l’infini.

CONTREDIAMETRE, subst. m. (Géom.) Voyez Courbe & Diametre.

CONTREDITS, s. m. pl. (Jurispr.) quasi contraria dicta, sont des écritures ou procédures intitulées contredits, qui sont signifiées par une partie contre la production de l’autre, par lesquelles elle débat les inductions que l’autre a tirées de ses pieces dans son inventaire de production.

L’usage des contredits est fort ancien, puisque l’ordonnance de François I. de l’an 1539, enjoint la communication des productions, pour les contredire.

On ne fournit de contredits que dans les affaires appointées. Le juge appointe les parties à écrire, produire & contredire dans les délais de l’ordonnance, qui sont de huitaine en huitaine.

Il y a deux sortes de contredits, savoir, les contredits de production simplement, & les contredits de production nouvelle. Les contredits de production sont ceux que l’on fournit contre la premiere production qui est faite dans une instance appointée : chaque partie a la liberté de contredire la production de son adversaire. Les contredits de production nouvelle sont ceux que l’on fournit contre les productions qui surviennent depuis la premiere production. On ne contredit point en cause d’appel la production de cause principale, parce qu’elle doit avoir été déjà contredite. Les requêtes de production nouvelle sont répondues d’une ordonnance portant que les pieces seront communiquées à la partie, pour y fournir, si bon lui semble, de contredits : le délai n’est quelquefois que de trois jours. Quelquefois on met dans hui, c’est-à-dire dans le jour, cela dépend de l’état de l’instance ; mais ces délais ne sont ordinairement que comminatoires. Ce sont les avocats qui font les contredits ; quand les procureurs en font, ils les mettent en forme de requêtes. Les reponses aux contredits s’appellent salvations.

Le terme de contredits est quelquefois pris pour opposition : par exemple, en la coûtume d’Artois, art. 23. il est parlé de l’opposition ou contredit que l’héritier peut former à la saisie féodale.

Autrefois en Bretagne le terme de contredit signifioit aussi appel de la sentence d’un juge inférieur devant le juge supérieur. (A)

CONTRE-ÉTAMBOT, s. m. (Mar.) c’est une piece courbe, triangulaire, qui lie l’étambot sur la

quille. Voy. la figure de cette piece, Pl. VI. fig. 65. & sa situation dans le vaisseau, Pl. IV. fig. 1. cotte 7. (Z)

CONTRE-ÉTRAVE, s. f. (Marine.) c’est une piece de bois courbe posée au-dessus de la quille & de l’étrave, pour faire liaison conjointement ensemble. Voyez la figure de cette piece, Pl. VI. n. 63. & sa position dans le vaisseau, Pl. IV. fig. 1. n. 6. (Z)

CONTREFACÉ, adj. terme de Blason ; il se dit des pieces dont les faces sont opposées.

Verterholl en Allemagne, contrefacé de sable & d’argent de trois pieces. (V)

CONTRE-FAÇON, s. f. terme de Librairie, qui signifie édition ou partie d’édition d’un livre contrefait, c’est-à-dire imprimé par quelqu’un qui n’en a pas le droit, au préjudice de celui qui l’a par la propriété que lui en a cédée l’auteur ; propriété rendue publique & authentique par le privilege du Roi, ou autres lettres du sceau équivalentes. Voy. Contrefaire.

CONTREFACTEUR, s. m. nom que l’on donne en Librairie à celui qui sans aucun droit imprime un livre dont un autre est propriétaire, par le transport que l’auteur lui a fait de ses droits.

CONTREFAIRE, v. act. en terme de Librairie, c’est faire contre le droit d’un tiers, & à son préjudice, une édition d’un livre qu’il a seul droit d’imprimer, en vertu de la cession que l’auteur lui a faite de tous ses droits sur son ouvrage, & de la permission ou du privilege du Roi. Il y a dans ces privileges des peines portées contre ceux qui contrefont, ou qui achetent & vendent des livres contrefaits ; mais outre ces peines, il y a un deshonneur réel attaché à ce commerce illicite, parce qu’il rompt les liens les plus respectables de la société, la confiance & la bonne foi dans le commerce. Ces peines & ce deshonneur n’ont lieu que dans un pays soûmis à une même domination ; car d’étrangers à étrangers, l’usage semble avoir autorisé cette injustice. Voyez Privilege.

Contrefaire, imiter, copier, verb. act. (Gramm.) termes qui désignent en général l’action de faire ressembler. On imite par estime, on copie par stérilité, on contrefait par amusement. On imite les écrits, on copie les tableaux, on contrefait les personnes. On imite en embellissant, on copie servilement, on contrefait en chargeant. (O)

CONTREFANON, (Marine.) Voyez Cargue-Bouline.(Z)

* CONTREFENDIS, s. m. pl. (Ardois.) lorsque ceux qui travaillent dans les ardoisieres ont séparé des quartiers d’ardoises de la masse ou du banc, des ouvriers s’ocupent à les diviser, soûdiviser, jusqu’à ce qu’on les ait réduits en portions minces, & telles que celles dont nous couvrons nos édifices Les noms de fendis, de contrefendis, contrefendis seconds, & autres, sont du nombre de ceux dont les ouvriers se servent pour marquer certaines divisions des quartiers. Voyez l’article Ardoise.

CONTREFICHE, s. f. (Charp.) piece de bois qui est mise en pente contre une autre, ou contre une muraille, pour la soûtenir & l’étayer,

CONTRE-FINESSE ou CONTRE-RUSE, s. f. (Art. milit.) est une ruse par laquelle on prévient l’effet d’une autre ruse. Voy. Ruse, Piége. (Q)

CONTRE-FISSURE, s. f. terme de Chirurgie ; est une fente ou fissure du crane, ou côté opposé à celui où a été porté le coup qui la cause. Voyez Fracture & Fissure.

Celse a parlé de cette sorte de fracture, l. VIII. c. jv. ce qui n’a pas empêché Paul Eginete, & depuis lui Gorrœus & plusieurs autres modernes, de soûtenir qu’elle ne peut pas arriver. La principale rai-