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il se forma de ceux-ci, en 1562, en Italie une congrégation particuliere, que Sixte V. approuva, & qu’Urbain VIII. supprima. Voyez Cordeliers.

CONVERGENT, adj. en Algebre, se dit d’une série, lorsque ses termes vont toûjours en diminuant. Ainsi 1, , , , &c. est une série convergente. Voyez Série, Suite & Divergent. (O)

Convergent : droites convergentes, en Géométrie se dit de celles qui s’approchent continuellement, ou dont les distances diminuent de plus en plus, de maniere qu’étant prolongées, elles se rencontrent en quelque point ; au contraire des lignes divergentes, dont les distances vont toûjours en augmentant. Les lignes qui sont convergentes d’un côté, sont divergentes de l’autre. Voyez Divergent.

Les rayons convergens, en Dioptrique, sont ceux qui en passant d’un milieu dans un autre d’une densité différente, se rompent s’approchant l’un vers l’autre ; tellement que s’ils étoient assez prolongés, ils se rencontreroient dans un point ou foyer. Voyez Rayon & Réfraction, &c.

Tous les verres convexes rendent les rayons paralleles convergens, & tous les verres concaves les rendent divergens, c’est-à-dire que les uns tendent à rapprocher les rayons, & que les autres les écartent ; & la convergence ou divergence des rayons est d’autant plus grande, que les verres sont des portions de plus petites spheres. Voyez Concave, &c. C’est sur ces propriétés que tous les effets des lentilles, des microscopes, des télescopes, &c. sont fondés. Voyez Lentille, Microscope, &c.

Les rayons qui entrent convergens d’un milieu plus dense dans un milieu plus rare, le deviennent encore davantage, & se réunissent plûtôt que s’ils avoient continué à se mouvoir dans le même milieu. Voyez Réfraction.

Les rayons qui entrent convergens d’un milieu plus rare dans un milieu plus dense, deviennent moins convergens & se rencontrent plûtard que s’ils avoient continué leur mouvement dans le même milieu. on suppose dans les deux propositions précédentes, que la surface qui sépare les deux milieux, est plane.

Les rayons paralleles qui passent d’un milieu plus dense dans un milieu plus rare, comme par exemple du verre dans l’air, deviennent convergens, & tendent à un foyer, lorsque la surface dont il, sortent a sa concavité tournée vers le milieu le plus dense, & sa convexité vers le milieu le plus rare. Voyez Réfraction.

Les rayons divergens ou qui partent d’un même point éloigné, dans les mêmes circonstances, deviennent convergens & se rencontrent ; & à mesure qu’on approche le point lumineux, le foyer devient plus éloigné : de sorte que si le point lumineux est placé à une certaine distance, le foyer sera infiniment distant, c’est-à-dire que les rayons seront paralleles ; & si on l’approche encore davantage, ils seront divergens. Voyez Divergent ; voyez aussi Convexité, Concave, Foyer, &c.

Si la surface qui sépare les deux milieux est plane, les rayons paralleles sortent paralleles, mais à la vérité dans une autre direction ; & si les rayons tombent divergens, ils sortent plus divergens : mais s’ils tombent convergens, ils sortent plus convergens. C’est tout le contraire, si les rayons passent d’un milieu plus rare dans un plus dense. (O)

Convergent : hyperbole convergente, est une hyperbole du troisieme ordre, dont les branches tendent l’une vers l’autre, & vont toutes deux vers le même côté. Telles sont (fig. 35. sect. con.) les branches hyperboliques AB, CD, qui ont une asymptote commune. (O)

Convergent, en Anatomie, se dit des muscles qui rencontrent ou rencontreroient obliquement le plan que l’on imagine diviser le corps en deux parties égales & symmétriques, & forment ou forme-

roient avec lui un angle dont le sommet regarderoit le plan horisontal. Voyez Corps. (L)

CONVERS, s. m. (Jurispr.) est le nom que l’on donne dans les couvents à des freres qui n’ont point d’ordre. Ce mot vient du latin conversus, qui dans son origine signifioit un homme converti. On appliquoit ce nom aux laïcs qui dans un âge de raison embrassoient la vie religieuse, à la différence de ceux que leurs parens y avoient voüés, & offerts à Dieu dès l’enfance, que l’on nommoit oblats seu oblati. Ces freres convers sont aussi nommés improprement freres lais ; ce qui ne signifie pas néanmoins qu’ils soient véritablement laïcs. En effet, dès l’an 383 le pape Sirice appella tous les moines à la cléricature ; & les freres convers, dont l’institution n’est que du xj. siecle, n’ont été appellés lais, que parce que dans l’origine c’étoient des gens sans lettres, comme ils sont encore la plûpart. Le terme lais signifiant en cette occasion un homme non lettré, par opposition au terme clerc, qui signifioit alors également l’ecclésiastique & l’homme de lettres.

Les freres convers sont néanmoins incapables de posséder des bénéfices, n’ont point de voix en chapitre ; ils n’assistent point ordinairement au chœur, mais sont employés aux œuvres extérieures de la maison : il y a néanmoins quelques ordres où les sœurs converses ont voix en chapitre. Voy. Mabillon, soec. vj. Bened. praf. XI. n. 11. Tournet, lett. B. n. 45. Papon, liv. II. tit. jv. n. 44. Loix eccléfiastiq. de d’Hericourt, tit. de l’élection, &c. n. 15. (A)

CONVERSANO, (Géog.) ville d’Italie au royaume de Naples, dans le territoire de Bari. Long. 34. 50. lat. 41. 10.

CONVERSATION, ENTRETIEN, (Gramm.) Ces deux mots désignent en général un discours mutuel entre deux ou plusieurs personnes ; avec cette différence, que conversation se dit en général de quelque discours mutuel que ce puisse être, au lieu qu’entretien se dit d’un discours mutuel qui roule sur quelque objet déterminé. Ainsi on dit qu’un homme est de bonne conversation, pour dire qu’il parle bien des différens objets sur lesquels on lui donne lieu de parler ; on ne dit point qu’il est d’un bon entretien. Entretien se dit de supérieur à inférieur ; on ne dit point d’un sujet qu’il a eu une conversation avec le Roi, on dit qu’il a eu un entretien ; on se sert aussi du mot d’entretien, quand le discours roule sur une matiere importante. On dit, par exemp. ces deux princes ont eu ensemble un entretien sur les moyens de faire la paix entr’eux. Entretien se dit pour l’ordinaire des conversations imprimées, à moins que le sujet de la conversation ne soit pas sérieux ; on dit les entretiens de Cicéron sur la nature des dieux, & la conversation du P. Canaye avec le maréchal d’Hocquincourt. Dialogue est propre aux conversations dramatiques, & colloque aux conversations polémiques & publiques qui ont pour objet des matieres de doctrine, comme le colloque de Poissy. Lorsque plusieurs personnes, sur-tout au nombre de plus de deux, sont rassemblées & parlent entr’elles, on dit qu’elles sont en conversation, & non pas en entretien.

Les lois de la conversation sont en général de ne s’y appesantir sur aucun objet, mais de passer legerement, sans effort & sans affectation, d’un sujet à un autre ; de savoir y parler de choses frivoles comme de choses sérieuses ; de se souvenir que la conversation est un délassement, & qu’elle n’est ni un assaut de salle d’armes, ni un jeu d’échecs ; de savoir y être négligé, plus que négligé même, s’il le faut : en un mot de laisser, pour ainsi dire, aller son esprit en liberté, & comme il veut ou comme il peut ; de ne point s’emparer seul & avec tyrannie de la parole ; de n’y point avoir le ton dogmatique & magistral ; rien ne choque davantage les auditeurs, &