Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/234

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l’encoignure de la rue de la Croix et une partie des constructions des Madelonettes, sont alignées. La propriété no  2 devra reculer de 1 m. 50 c. ; celle no  4, de 1 m. Les autres immeubles ne sont soumis qu’à un faible retranchement. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Fontarabie (barrière de).

Située à l’extrémité de la rue de Charonne.

C’était autrefois la barrière de Charonne. Elle n’a qu’un bâtiment à trois arcades. (Voyez l’article Barrières.)

Fontarabie (chemin de ronde de la barrière de).

Commence à la rue de Charonne et à la barrière de Fontarabie ; finit aux rue et barrière des Rats. Pas de numéro. Sa longueur est de 412 m. — 8e arrondissement, quartier Popincourt.

Voir l’article Chemins de ronde.

Fontenoi (place de).

Située avenue Lowendal, derrière l’École-Militaire. Le dernier numéro est 13. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Elle a été tracée vers 1770. Sa forme est demi-circulaire. Le nom qu’elle porte lui a été donné en mémoire de la bataille de Fontenoi, gagnée par les Français sous les ordres du maréchal de Saxe, le 8 mai 1745. Cette place a été cédée à la ville de Paris en vertu d’une loi du 19 mars 1838. — Conduite d’eau. (Voyez Bourdonnaye, avenue de La.)

Force (prison de la).

Située dans la rue du Roi-de-Sicile, no  2. — 7e arrondissement, quartier du Marché-Saint-Jean.

L’histoire de cet hôtel remonte au XIIIe siècle. Il appartenait, en 1265, au frère de saint Louis, Charles-d’Anjou, qui fut depuis roi de Naples et de Sicile. Son fils hérita de cet hôtel, qu’il donna, en 1292, à Charles de Valois et d’Alençon, fils de Philippe-le-Hardi. Les comtes d’Alençon en furent propriétaires jusqu’en 1390. Cette habitation n’était séparée des lices de la culture Sainte-Catherine que par l’enceinte de Philippe-Auguste ; Charles VI, passionné pour les exercices de chevalerie, pensa qu’il serait commode pour lui d’avoir une semblable maison pour s’y préparer aux tournois. Il la fit demander en conséquence à Pierre d’Alençon, qui la lui céda le 26 mai 1390. Nous rapportons un extrait de l’acte de cession.

« Nous comte d’Alençon et du Perche, seigneur du Fougières et vicomte de Beaumont, savoir faisons à tous présents et à venir, que comme naguères pour ce que notre très redoutable seigneur le roi avoit affection et volonté de avoir en la ville de Paris un ostel auquel il se put princièrement ordonner pour les joûtes que faire se pourroient en la clousture Sainte-Catherine qui est la plus convenable place de Paris au plaisir de mon dit seigneur, pour joûter et faire telles fêtes ; icelui monseigneur nous eut rescript et prié par ses lettres closes que nous voulussions lui donner nostre ostel étant à Paris appelé l’ostel de Sécile, afin que par la clousture d’icelui qui est des anciens murs de la ville de Paris, il peust lui et ceulx que il voudroit être avecques lui entrer sur les rans quand joustes se feroient en la dite claustre, etc… Nous désirans sur toutes choses accomplir le bon plaisir de mon dit seigneur, à icelui monseigneur à ses hoirs, successeurs et aïans cause à toujours, mais de notre certaine science et propre mouvement, avons donné, transporté, délaissé, donnons, transportons, délaissons nostre ostel avec toutes ses appartenances quelconques, pleinement et absolument à en faire leur plaine volonté hault et bas comme de leur propre chose, etc. Donné à Argenthen, le 26e jour de may, l’an de grâce 1390 (Signé le Comte d’Alençon). Et scellées en cire verte, en lacs de soye rouge et verte, etc… » (Arch. q. 1236). — Cet hôtel appartint depuis aux rois de Navarre et aux comtes de Tancarville. Le cardinal de Meudon en étant devenu propriétaire, le fit rebâtir en 1559, mais il ne fut achevé que par René de Birague, aussi cardinal et chancelier de France. Après sa mort, arrivée en 1583, il fut acquis par Antoine Roquelaure, qui le revendit à François d’Orléans Longueville, comte de Saint-Paul, ce qui lui fit donner alors le nom d’hôtel de Saint-Paul, qu’il conserva encore lorsque le seigneur de Chavigni en devint propriétaire. Cette habitation passa ensuite à Henri Jacques Caumont, duc de la Force, par son mariage avec la petite-fille de Chavigni. Cette résidence prit alors le nom d’hôtel de la Force. À la fin du règne de Louis XIV, cette demeure fut partagée en deux parties : l’une forma l’hôtel de Brienne nommé depuis hôtel de la petite Force, et dont l’entrée se trouvait dans la rue Pavée ; l’autre partie, située dans la rue du Roi-de-Sicile, fut acquise en 1715, par les frères Pâris, qui y firent de grands embellissements, puis la vendirent à la demoiselle Toupel. Le sieur d’Argenson en fit l’acquisition le 12 septembre 1754 pour le compte du gouvernement, qui avait le dessein d’y établir l’École-Militaire ; ce projet n’eut pas de suite. Quelque temps après, le ministre Necker engageait Louis XVI à supprimer les prisons du Fort-l’Évêque et du Petit-Châtelet. — Une ordonnance du 30 août 1780, porte : « Que les prisonniers seront conduits dans l’hôtel de la Force. » Ils n’y furent transférés qu’au mois de juin 1782.

Avril 1785. Lettres-patentes concernant la suppression de la prison de Saint-Martin et sa réunion à celle de l’hôtel de la Force. — « Louis, etc… Le compte que nous nous sommes fait rendre de l’état actuel de la prison de Saint-Martin de notre bonne ville de Paris, nous ayant fait reconnaître que son défaut d’étendue ne permettait pas d’y faire des changements capables