Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/285

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Haudriettes (rue des Vieilles-).

Commence aux rues du Chaume, no  25, et du Grand-Chantier, no  1 ; finit aux rues Sainte-Avoie, no  66, et du Temple, no  2. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 113 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

En 1290, c’était la rue Jehan-l’Huillier, en raison d’un particulier de ce nom qui y demeurait. Depuis on la nomma des Haudriettes, des Vieilles-Haudriettes. Les religieuses Hospitalières, qui avaient pour fondateur Étienne Haudri, possédaient alors plusieurs maisons en cet endroit. On lui donna ensuite le nom de rue de l’Échelle-du-Temple, en raison d’une échelle patibulaire que le grand-prieur de France y avait fait élever. Des fragments de cette échelle se voyaient encore, en 1789, au coin de cette rue et de celle du Temple. Ces instruments étaient des espèces de piloris ou carcans qui servaient de marques de haute-justice. Pendant les premières années du règne de Louis XIV, ou plutôt à l’époque de la toute-puissance de Mazarin, quelques jeunes seigneurs, excités par de fréquentes libations, se mirent à brider, en chantant, l’échelle de la justice du Temple. Le cardinal la rétablit sur-le-champ et leur fit ainsi connaître son mécontentement : « Messieurs, si pareil scandale se renouvelle, vous payerez d’abord les frais de la reconstruction de l’échelle, et vous l’étrennerez ensuite. » – L’archevêque de Paris avait deux échelles, l’une dans le parvis Notre-Dame, l’autre au port Saint-Landry. – En 1636, la rue de l’Échelle-du-Temple portait le nom de la Fontaine en raison d’une fontaine que la ville de Paris y avait fait construire. Enfin, vers 1650, elle reprit la dénomination de rue des Vieilles-Haudriettes. — Une décision ministérielle du 23 frimaire an VIII, signée Laplace, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. — Une ordonnance royale du 21 novembre 1837 a porté sa largeur à 12 m. Propriétés no  1, retranchement 2 m. ; 3 et 5, retranchement 3 m. 80 c. à 4 m. 20 c. ; 7 et 9, retranchement 3 m. 10 c. à 3 m. 80. Maisons no  2, 4 et 6, alignées ; 8 et 10, redressement ; 12, retranchement réduit 1 m. 50 c. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Hautefeuille (rue).

Commence à la rue Poupée, no  13, et à la place Saint-André-des-Arts, no  9 ; finit à la rue de l’École-de-Médecine, no  8 et 10. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 30. Sa longueur est de 253 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Elle portait ce nom dès l’année 1252 et se prolongeait alors jusqu’au mur de l’enceinte de Philippe-Auguste. Jaillot pense qu’elle a pris son nom des arbres hauts et touffus qui bordaient cette voie publique ; il appuie son opinion sur un article des premiers statuts faits pour les cordeliers, dans lesquels on défend le jeu de paume aux religieux sous la haute-feuillée. De la rue Saint-André-des-Arts à celle des Poitevins, on la nommait rue du Chevet-Saint-André, parce qu’elle passait derrière l’église de ce nom. Quelques actes tirés des archives de Saint-Germain-des-Prés lui donnent le nom de rue de la Barre, qu’elle devait sans doute à Jean de La Barre, avocat, qui demeurait dans le voisinage. La rue Hautefeuille a été élargie en vertu d’un arrêt du conseil du 1er juillet 1679. — Une décision ministérielle du 4 floréal an VIII, signée L. Bonaparte, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 8 m. Les maisons no  5, 11, 16, 18, 20 et 26 ne sont pas soumises à retranchement. — Égout depuis la rue Poupée jusqu’à la rue des Deux-Portes. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Les collége et prieuré des Prémontrés étaient situés dans cette rue à l’endroit où nous voyons aujourd’hui la propriété no  30. Les Prémontrés furent institués par saint Norbert, archevêque de Magdebourg, en 1120, à Prémontré, abbaye située entre Laon et Soissons. Ces religieux étaient des chanoines réguliers de Saint-Augustin. Désirant avoir à Paris un collége pour l’instruction des jeunes religieux de leur ordre, ils achetèrent en 1252 une propriété dite la maison Pierre-Sarrazin, située dans la rue Hautefeuille. Leur collége s’agrandit successivement par diverses acquisitions. L’église fut bâtie en 1618. Ces collége et prieuré devinrent propriétés nationales en 1790 et furent vendus le 20 février 1792.


Hautefort (impasse d’).

Située dans la rue des Bourguignons, entre les no  14 et 16. Pas de numéro. Sa longueur est de 28 m. — 12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Cette impasse, qui a pris son nom d’un terrain voisin appartenant à la famille d’Hautefort, fut formée vers la fin du XVIIe siècle. On avait projeté de la convertir en une rue qui devait aboutir à la rue des Lyonnais. Ce percement avait été approuvé par une déclaration du roi, à la date du 18 juillet 1724, registrée le 4 août suivant. D’autres projets plus utiles en suspendirent alors l’exécution et cette voie publique est demeurée jusqu’à à ce jour dans son état d’impasse. Il n’existe point d’alignement pour cette voie publique dont la largeur actuelle est de 5 m. 50 c.


Hauteville (rue d’).

Commence au boulevart Bonne-Nouvelle, no  30 et 32 ; finit à la place de La Fayette, no  1 et 3. Le dernier impair est 91 ; le dernier pair, 98. Sa longueur est de 774 m. — 3e arrondissement, quartier du Faubourg-Poissonnière.

1ère partie comprise entre la rue Basse-Porte-Saint-Denis (confondue aujourd’hui dans le boulevart Bonne-Nouvelle) et la rue de Paradis. — Des lettres-patentes du 14 octobre 1772 autorisèrent les religieuses Filles-Dieu à exécuter sur leurs terrains ce percement, dont la lar-