Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/42

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postes, ce capitaine tomba dans une colonne ennemie qui s’avançait en silence pour surprendre l’armée française. Aussitôt des grenadiers le saisissent et le menacent de l’égorger s’il dit un seul mot. Il y allait du salut de l’armée française ; d’Assas se recueille un instant, et s’écrie : « À moi, Auvergne ! faites feu, ce sont les ennemis ! » Il tombe aussitôt percé de coups. Ce trait de courage héroïque, longtemps oublié, dut à Voltaire la popularité dont il jouit dans l’histoire moderne. — La largeur de la rue d’Assas est de 12 m. Quelques constructions devront subir un faible retranchement. — Éclairage au gaz (compe Parisienne). (Voir pour le couvent des Carmes la rue de Vaugirard, et pour celui du Cherche-Midi, la rue qui rappelle sa dénomination.)


Assomption (église de l’).

Située dans la rue Saint-Honoré, entre les nos 369 et 371. — 1er arrondissement, quartier des Tuileries.

C’était autrefois l’église d’une communauté religieuse établie, en 1632, par le cardinal François de Larochefoucauld. Les religieuses n’eurent d’abord qu’une petite chapelle ; mais bientôt elles achetèrent un hôtel voisin, sur l’emplacement duquel elles firent construire l’église que nous voyons aujourd’hui. L’architecte Charles Érard, directeur de l’Académie Française à Rome, fournit les dessins. Cet édifice fut achevé en 1676. Le 14 août de cette année, la veille de l’Assomption, l’église fut bénite par l’archevêque de Bourges qui, le lendemain, y officia pontificalement. Supprimée en 1790, cette maison religieuse devint propriété nationale. — Un arrêté des consuls, du 1er floréal an X de la république, cité à l’article de la rue de Rivoli, prescrivit la vente de ce domaine, sur l’emplacement duquel une partie des rues Neuve-Luxembourg, du Mont-Thabor et toute la rue de Mondovi furent ouvertes. L’église, conservée, servit pendant la révolution de magasin de décors. Napoléon, qui avait placé son patron à la date du 15 août, jour de la fête de l’Assomption, décida que cette église serait, à l’avenir, la paroisse du 1er arrondissement, et qu’elle remplacerait l’église de la Madeleine de la Ville-l’Évêque, dont elle reçut officiellement la dénomination. L’usage a fait prévaloir le nom de l’Assomption.

À côté du maître-autel, sur une table de marbre noir, est gravée l’inscription suivante : « Ici est déposé le cœur de monseigneur Jean-François Hyacinthe Feutrier, évêque de Beauvais, pair de France, ministre des affaires ecclésiastiques, ancien curé de la Madeleine, décédé à Paris, le 26 juin 1830, à l’âge de 45 ans ; sa mémoire sera toujours en bénédiction. » — Sur une portion de terrain, faisant autrefois partie de la maison de l’Assomption, on construisit une caserne qu’on affecta, sous la restauration, à la garde à pied. Elle est occupée aujourd’hui par un bataillon de la ligne. Depuis l’achèvement de la Madeleine, le culte a été transféré dans cette église. L’Assomption est aujourd’hui fermée.


Astorg (rue d’).

Commence à la rue de la Ville-l’Évêque, nos 26 et 28 ; finit à la rue Delaborde, nos 13 et 15. Le dernier impair est 55 ; le dernier pair, 54. Sa longueur est de 303 m. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

Première partie, comprise entre les rues de la Ville-l’Évêque et de Roquepine. — « Louis, etc… Par arrêt rendu en notre conseil d’État aujourd’hui, nous y étant, sur la requête de nos chers et bien-amés Louis d’Astorg d’Aubarède, marquis de Roquepine, lieutenant général de nos armées, comme ayant des droits considérables de propriété sur un grand terrain contigu aux rues Verte et de la Ville-l’Évêque, appartenant, pour la majeure partie, aux héritiers Belloy, et se portant fort pour eux, Louis-Charles Froment et Marie-Anne-Élisabeth Louvet, sa femme, Charles Lemaître, Jean Toray, François Drouet et Marie-Marthe Louvet, sa femme, et autres copropriétaires de différents terrains contigus auxdites rues, et ayant consenti d’abandonner gratuitement les portions nécessaires à la formation d’icelles, même de contribuer à la dépense du premier pavé et des terrasses, par acte passé devant notaire, à Paris, le 4 novembre 1773, etc ;… ordonnons que la rue Verte sera prolongée (voyez rue Roquepine). Comme aussi, ordonnons qu’il sera ouvert, sur le terrain de la succession de Belloy, une nouvelle rue sous le nom d’Astorg, qui commencera par embranchement à la rue de la Ville-l’Évêque, et qui finira à la continuation de la rue Verte ; voulons que la largeur de ladite rue d’Astorg soit fixée à 30 pieds, etc… Donné à Versailles, le 4 mars 1774. » (Extrait des lettres-patentes.) — Elles furent registrées en cour de parlement le 6 septembre 1775, et la rue fut ouverte en mai 1776.

Deuxième partie, comprise entre les rues de Roquepine et de la Pépinière. — « Louis, etc…, Nous étant fait représenter les plans du faubourg Saint-Honoré et des nouvelle rue d’Astorg et prolongation de la rue Verte, formées en conséquence des lettres-patentes du 4 mars 1774, nous aurions reconnu que, pour rendre ce quartier plus commode, donner les accès et débouchés qui y sont nécessaires, faciliter à nos gardes françaises, qui sont casernées rue Neuve-Saint-Charles (aujourd’hui de la Pépinière) et rue Verte, les moyens de se rendre aux exercices qui se font dans les Champs-Élysées et aux lieux où leur service peut les appeler, en évitant aux soldats l’occasion de passer et traverser les marais où, malgré toutes leurs précautions, ils ne peuvent s’empêcher d’occasionner beaucoup de dégâts ; il serait également utile, et dans l’intention desdites lettres-patentes, que ces deux rues fussent prolongées, la première pour avoir son ouverture dans la rue Neuve-Saint-Charles, près de ladite caserne, et la deuxième (voir rue de Roquepine), etc. ; ordonnons que la rue d’Astorg sera prolongée et ouverte à travers les terrains appartenant aux sieurs