Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/455

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Mignon (rue).

Commence à la rue du Battoir-Saint-André, nos 9 et 11 ; finit à la rue du Jardinet, nos 1 et 2. Le dernier impair est 7 ; le seul pair, 2. Sa longueur est de 52 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Ouverte en 1179, elle fut alors nommée rue des Petits-Champs. On la désigna ensuite sous le nom de la Semelle. Depuis le milieu du XIVe siècle, elle porte le nom de rue Mignon, en raison du collége Mignon qui y fut établi. — Une décision ministérielle du 14 thermidor an VIII, signée L. Bonaparte, avait fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Cette largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 22 août 1840. Les maisons nos 1 et 3 ne sont soumises qu’à un léger redressement ; celles nos 5 et 7 sont alignées. Les constructions du côté opposé devront reculer de 6 m. environ. — Conduite d’eau.

Le collége Mignon fut fondé en 1343 par Jean Mignon, archidiacre de Blois et maître des comptes à Paris, pour douze écoliers de sa famille. La fondation, suspendue par la négligence des exécuteurs testamentaires, n’eut son effet qu’en 1353. Réformé en 1539 cet établissement fut donné, en 1584, sous Henri III, à l’abbé de Grandmont, en échange du prieuré que les religieux de Grandmont possédaient à Vincennes, et qui fut cédé dans la suite aux Minimes. Ce collége, rebâti vers 1747, devint propriété nationale en 1790, servit en 1820 de dépôt aux Archives du trésor royal, et fut vendu par l’État le 12 octobre 1824. C’est aujourd’hui une maison particulière portant le no  2.

Milan (rue de).

Commence à la rue de Clichy, nos 31 et 33 ; finit à la rue d’Amsterdam. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 179 m. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

Cette rue a été percée sans autorisation, en 1831, sur les terrains appartenant à M. Jonas Hagerman. Une ordonnance royale du 18 mars 1836 porte ce qui suit : — Article 1er. Le sieur Jonas Hagerman est autorisé à ouvrir sur les terrains dans le quartier d’Europe, à Paris, une rue de douze mètres de largeur, pour communiquer de la rue de Clichy à la rue d’Amsterdam ; les alignements de la nouvelle rue, dite de Milan sont arrêtés conformément au tracé des lignes noires sur le plan ci-annexé. — Art. 2. L’autorisation résultant de la disposition qui précède n’est accordée au sieur Hagerman qu’à la charge par lui ou ses ayant-cause, 1o de livrer gratuitement à la ville de Paris le sol occupé par la nouvelle voie publique ; 2o de supporter les premiers frais de pavage et d’éclairage de cette rue ; 3o d’y établir des trottoirs en pierre dure, de la largeur qui sera fixée par l’autorité municipale ; 4o de pourvoir à l’écoulement des eaux pluviales et ménagères ; le tout conformément à la délibération du conseil municipal de la ville de Paris, du 4 septembre 1835. » Ces conditions furent exécutées. La dénomination affectée à cette voie publique est celle de la capitale du royaume Lombardo-Vénitien. — Conduite d’eau.

Militaire (barrière de l’École-).

Située à l’extrémité de l’avenue de Lowendal.

Voisine de l’École-Militaire, cette barrière consiste en deux bâtiments ayant chacun deux pavillons. (Voir l’article Barrières.)

Militaire (chemin de ronde de la barrière de l’École-).

Commence à l’avenue de Lowendal et à la barrière de l’École-Militaire ; finit à la barrière de Grenelle et à la rue Dupleix. Pas de numéro. Sa longueur est de 809 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

(Voir l’article Chemins de ronde.)

Militaire (école).

Située entre les avenues de Lowendal, de La Bourdonnaye, de Suffren et le Champ-de-Mars. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Dans les lettres-patentes, dans les édits, dans les arrêts du conseil, l’intervention de la royauté était pleine de noblesse et de dignité. Le préambule de l’édit du roi, de janvier 1751, portant création de l’École-Militaire est ainsi conçu : « Après l’expérience que nos prédécesseurs et nous avons faite de ce que peuvent sur la noblesse française les seuls principes de l’honneur, que ne devrions-nous pas attendre, si tous ceux qui la composent y joignoient les lumières acquises par une heureuse éducation ? Mais nous n’avons pu envisager sans attendrissement que plusieurs d’entre eux, après avoir consommé leurs biens à la défense de l’État, se trouvassent réduits à laisser sans éducation des enfants qui auroient pu servir d’appui à leurs familles, et qui éprouvassent le sort de périr et de vieillir dans nos armées, avec la douleur de prévoir l’avilissement de leur nom, dans une postérité hors d’état d’en soutenir le lustre, etc… Nous avons résolu de fonder une école militaire, et d’y faire élever sous nos yeux cinq cents gentilshommes, nés sans biens, dans le choix desquels nous préférerons ceux qui en perdant leurs pères à la guerre sont devenus les enfants de l’État. Nous espérons même que le plan qui sera suivi dans l’éducation des cinq cents gentilshommes que nous adoptons, servira de modèle aux pères qui sont en état de la procurer à leurs enfants ; en sorte que l’ancien préjugé qui a fait croire que la valeur seule fait l’homme de guerre, cède insensiblement au goût des études militaires que nous aurons introduit. Enfin nous avons considéré que si le feu roi a fait construire l’hôtel des Invalides pour être le terme honorable où viendroient finir paisiblement leurs jours ceux qui auroient vieilli dans la profession des armes, nous ne pouvons mieux seconder ses vues, qu’en fondant une école où la jeune noblesse, qui doit entrer dans cette carrière, puisse apprendre