Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/461

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ordonnance du 27 février 1839, ont été soumissionnés et versés par le sieur Boursault, dans le but de contribuer à la dépense devant résulter de l’exécution du d. pan coupé, lequel sera effectué aux frais seuls de la ville de Paris, etc… » — Ce percement fut immédiatement commencé. — L’article 2 d’une délibération du conseil municipal du 3 février 1843 est ainsi conçu : « La rue nouvelle portera le nom de rue Moncey, pour rappeler les services rendus par M. le maréchal duc de Conegliano, à la barrière de Clichy. »

Moncey (Rose-Adrien-Jeannot), duc de Congliano, grand’croix de la Légion-d’Honneur, pair et maréchal de France, gouverneur de l’hôtel royal des Invalides, naquit à Besançon, le 31 juillet 1754. Son père, avocat au parlement, le destinait à la magistrature ; mais à l’âge de quinze ans, Moncey quitta le collége et s’engagea dans le régiment de Conti (infanterie). En 1791, il était capitaine de dragons ; en 1794, général de brigade ; deux mois après, sa fermeté et ses talents lui valaient le grade de général de division. En 1800, Moncey fut chargé du commandement d’un corps de 20,000 hommes, franchit le Saint-Gothard, et s’empara de Plaisance. À Marengo, son nom fut mis à l’ordre du jour de l’armée, et à la paix de Lunéville, il reçut le commandement des départements de l’Oglio et de l’Adda. Le 19 mai 1804, Napoléon comprit ce général dans la première promotion des maréchaux de l’empire, et le 1er février suivant lui donna le grand cordon de la Légion-d’Honneur. En 1808, le maréchal Moncey fut envoyé en Espagne ; dans cette lutte meurtrière, il déploya les talents les plus distingués. Nommé en 1814 major-général, commandant en second la garde nationale de Paris, il fit preuve d’une grande fermeté pendant le combat livré sous les murs de cette ville. Le 1er avril, le maréchal Moncey fut nommé membre du conseil d’État provisoire, puis pair de France. En 1823, il commanda le quatrième corps de l’armée d’Espagne. Appelé après 1830 au gouvernement de l’hôtel royal des Invalides, le maréchal termina, le 21 avril 1842, au milieu des vieux soldats dont il avait toujours été le protecteur et l’ami, une vie glorieuse et honorée de tous.

Mondétour (rue de).

Commence à la rue des Prêcheurs, nos 30 et 32 ; finit à la rue Mauconseil, nos 5 et 7. Le dernier impair est 37 ; le dernier pair, 32. Sa longueur est de 193 m. — Les numéros de 1 à 17 et de 2 à 6 sont du 4e arrondissement, quartier des Marchés ; le surplus dépend du 5e arrondissement, quartier Montorgueil.

La partie de cette voie publique comprise entre la rue des Prêcheurs et celle du Cygne, était complètement bâtie en 1250. Dans un acte de 1205, rapporté par Jaillot, il est dit : que Burchard d’Orsay délaisse à l’évêque de Paris les dîmes d’Orsay et de Mondétour. Il est fait mention également dans un acte de vente à la date du 2 juin 1540, d’une maison située rue Pyrouet (Pirouette), aboutissant des deux côtés aux héritiers de Claude Foucault, seigneur de Mondétour. Ce Claude Foucault, seigneur de Mondétour, était échevin de la ville de Paris en 1525, sous la prévôté de maître Jean Morin. — Une décision ministérielle du 13 vendémiaire an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m.

La partie de la rue de Mondétour qui s’étend de la rue du Cygne à la rue Mauconseil a été percée vers 1815, sur l’emplacement du cloître Saint-Jacques-l’Hôpital ; ce prolongement avait été autorisé par une décision ministérielle du 2 novembre 1814, signée l’abbé de Montesquiou, qui fixa la largeur de cette partie de rue à 7 m.

La propriété située sur le côté gauche à l’encoignure droite de la rue de Rambuteau, celles nos 33, 37 et 32 ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau dans une partie. — Éclairage au gaz (compe Française).

Mondovi (rue de).

Commence à la rue de Rivoli, nos 52 et 54 ; finit à la rue du Mont-Thabor, nos 43 et 58. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 73 m. — 1er arrondissement, quartier des Tuileries.

Cette voie publique a été ouverte sur l’emplacement du couvent de l’Assomption, en vertu d’un arrêté des consuls du 1er floréal an X, dont nous citons ici un extrait. — « Les Consuls de la république arrêtent : Article 1er. Les terrains appartenant à la république, situés dans le cul-de-sac du Manège, longeant la terrasse des Feuillants, tous les terrains occupés par les Feuillants, les Capucins et l’Assomption, seront mis en vente. — Art. 2e. Le plan annexé au présent arrêté sera suivi et exécuté dans toutes ses parties et servira de base pour dresser le cahier des charges ; etc… Le premier consul, signé Bonaparte. » — D’après le plan dressé le 2 frimaire an XI, par MM. Percier et Fontaine, architectes du palais des Tuileries, la largeur de la rue projetée fut fixée à 10 m. Elle devait aboutir à la rue Saint-Honoré ; elle n’a été exécutée que jusqu’à la rue du Mont-Thabor, avec laquelle elle forme équerre. — Une ordonnance royale en date du 24 août 1833, a maintenu la largeur de 10 m. Les propriétés riveraines sont alignées. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Le nom assigné à cette voie publique consacre le souvenir du brillant fait d’armes de Mondovi, où les Autrichiens furent battus, le 22 avril 1796, par les Français commandés par Bonaparte.

Monnaie (rue de la).

Commence aux rues des Prêtres-Saint-Germain-l’Auxerrois, no  2, et Saint-Germain-l’Auxerrois, no  90 ; finit aux rues des Fossés-Saint-Germain-l’Auxerrois, no  1, et Béthisy, no  21. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 32. Sa longueur est de 146 m. — 4e arrondissement, quartier du Louvre.

En 1245, c’était la rue au Cerf. En 1387, on la