pour aller à l’Opéra assister à un oratorio d’Haydn.
Les grenadiers à cheval, qui précédaient la voiture,
trouvèrent l’entrée de la rue Saint-Nicaise obstruée
d’un côté par une charrette, et de l’autre par une voiture
de place, qu’un des grenadiers fit aussitôt avancer.
Alors la voiture du premier consul franchit rapidement
cet étroit passage, et continua sa route. À
peine avait-elle atteint la rue de la Loi (aujourd’hui de
Richelieu), qu’une détonnation terrible se fit entendre ;
c’était l’explosion d’un tonneau de poudre et de mitraille,
posé sur la fatale charrette. Des fragments de
cheminées, de fenêtres, des éclats de vitres pleuvent
aux alentours ; quarante-six maisons ébranlées deviennent
inhabitables ; huit personnes sont tuées, et
vingt-huit, blessées. La voiture du premier consul penche
sur ses roues, les glaces sont brisées ; il se réveille
en sursaut, en disant à Lannes et à Bessières : « Nous
sommes minés !… » Ceux-ci veulent arrêter à toute force, mais Bonaparte ordonne de passer outre, et arrive à l’Opéra. Le premier consul fut sauvé par la
dextérité de son cocher César, à qui cette circonstance
valut une sorte de célébrité. Les républicains furent
d’abord accusés d’avoir tramé ce complot ; mais on
découvrit bientôt, que les royalistes étaient les vrais
coupables. Saint-Réjant et Carbon, principaux acteurs
dans ce drame, expièrent leur crime sur l’échafaud.
Cependant le premier consul s’obstina à craindre
les républicains plus que les chouans. « La chouannerie
et l’émigration, disait Bonaparte, sont des maladies de
peau ; le terrorisme est une maladie de l’intérieur. » — Une décision ministérielle en date du 3 germinal an X, signée Chaptal, et une ordonnance royale du
4 octobre 1826, ont fixé la moindre largeur de la rue
Saint-Nicaise à 10 m. Propriété no 1, retranch. réduit
2 m. ; 3, ret. réduit 2 m. 40 c. ; 5, alignée ; 7, ret. réduit
3 m. 70 c. ; les maisons du côté des numéros
pairs ne sont pas soumises à retranchement. — Éclairage
au gaz (compe Anglaise).
Nicolas (chapelle Saint-).
Ce charmant édifice a été construit en 1780, par l’architecte Girardin, au frais de Nicolas Beaujon, receveur général des finances de la généralité de Rouen. Ce petit monument est un chef-d’œuvre de goût ; son portail est remarquable par sa simplicité et l’heureuse harmonie de ses parties. La nef est ornée de deux rangs de colonnes doriques, isolées, formant galeries élevées sur le sol ; sur le mur du fond de ces galeries règne un stylobate au-dessus duquel sont diverses statues de saints dans des niches. La voûte est ornée de caissons, la lumière descend dans la nef par une lanterne carrée ; à l’extrémité de cette nef est une rotonde entourée de colonnes corinthiennes, isolées, et qui reçoit le jour d’en haut ; cette manière d’éclairer les monuments est très favorable aux effets de l’architecture. Cette chapelle, dédiée par le fondateur à saint Nicolas, son patron, fut cédée en 1785, par M. Beaujon, aux administrateurs de l’hospice qu’il faisait construire dans le faubourg du Roule. On voit encore dans cette chapelle le tombeau de Beaujon. Ce dernier refuge d’un ami de l’humanité fut indignement profané en 1793. Des terroristes employèrent le marbre tumulaire à construire des fosses d’aisance, le jour même où ils brûlèrent le portrait de ce financier. Le buste de Beaujon, sculpté, dit-on, par Pigalle, a été reconnu dernièrement chez un brocanteur qui l’a cédé, moyennant 500 francs, à l’administration des hospices.
Nicolas (impasse Saint-).
Elle a été formée, vers 1780, sur une partie de l’emplacement du prieuré de Saint-Martin-des-Champs (voyez place de l’ancien marché Saint-Martin). — Une décision ministérielle en date du 3 décembre 1814, signée l’abbé de Montesquiou, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. En vertu d’une ordonnance royale du 14 janvier 1829, l’impasse Saint-Nicolas sera confondue dans la rue Henri 1er, lors de la démolition de la maison portant sur la rue Royale le no 13. Les constructions du côté droit de cette impasse seront maintenues sur leurs vestiges actuels.
Nicolas (rue du Cimetière-Saint-).
La cour de Saint-Martin-des-Champs servit d’abord de cimetière à la paroisse Saint-Nicolas ; mais ce terrain se trouvant, dès le commencement du xiiie siècle, trop étroit pour servir de sépulture aux paroissiens, dont le nombre s’augmentait alors considérablement, les religieux de Saint-Martin donnèrent à l’église Saint-Nicolas un clos environné de murs pour en faire un nouveau cimetière. Le curé et les paroissiens s’engagèrent de leur côté à faire à leurs frais une rue pour y conduire. En 1220, l’évêque de Paris vint bénir le cimetière, et la rue qu’on ouvrit en prit la dénomination, qu’elle conserve encore aujourd’hui. — Une décision ministérielle du 12 fructidor an V, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. Cette largeur est portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 14 janvier 1829. Les maisons nos 1, 3, 5, 7, ne sont pas soumises à reculement ; 9 et 11, retranch. réduit 70 c. ; 13, ret. réduit 1 m. ; 15, ret. réduit 1 m. 20 c. ; 17, ret. réduit 1 m. 45 c. ; 19 et 21, ret. réduit 1 m. 90 c. ; 23, ret. 2 m. 10 c. à 2 m.