Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/507

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l’indiquent sous la dénomination de Petite rue Traverse. — Une décision ministérielle à la date du 2 thermidor an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Les constructions riveraines sont soumises à un retranchement qui varie de 1 m. 50 c. à 1 m. 80 c. La rue d’Olivet est fermée à ses deux extrémités.

Ollivier (rue).

Commence à la rue du Faubourg-Montmartre, nos 63 et 65 ; finit à la rue Saint-Georges, nos 32 et 34. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 221 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Cette rue a été ouverte en vertu d’une ordonnance royale du 21 juillet 1824, relative aux abords de l’église Notre-Dame-de-Lorette. Elle a 10 m. de largeur. Le nom qu’elle porte lui a été donné en vertu d’une décision ministérielle du 31 décembre 1825, signée Corbière. C’est celui de M. Ollivier, qui fut membre du conseil-général du département de la Seine, du conseil supérieur du commerce et de la Chambre des Députés. — Les constructions riveraines sont alignées. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise)

Opéra (passages de l’).

Commencent au boulevart des Italiens, no 2, et à la rue Grange-Batelière ; finissent aux rues Le Peletier, no 8, et Pinon. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Le passage qui communique de la rue Le Peletier à la rue Pinon a été formé lors de la construction du théâtre. Les deux autres passages, connus sous les noms de galeries de l’Horloge et du Baromètre, ont été ouverts sur la propriété de M. le vicomte Morel de Vindé, pair de France. Les ordonnances royales d’autorisation portent les dates des 31 juillet 1822, et 16 avril 1823. La largeur de chacune de ces galeries est de 3 m. 74 c.

Opéra (théâtre de l’), voyez Académie royale de Musique.

Opéra-Comique (théâtre de l’).

Situé place des Italiens. — 2e arrondissement, quartier Feydeau.

« Versailles, le 31 mars 1780. — Louis, etc… La nécessité des spectacles dans les grandes villes de notre royaume, et principalement dans notre bonne ville de Paris, est un objet qui a de tous temps attiré l’attention des rois nos prédécesseurs, parce qu’ils ont regardé le théâtre comme l’occupation la plus tranquille pour les gens oisifs et le délassement le plus honnête pour les personnes occupées ; c’est dans cette vue qu’indépendamment de ses comédiens ordinaires, le feu roi notre très honoré seigneur et ayeul, avait permis, en 1716, l’établissement d’une troupe de comédiens Italiens ; mais malgré les talents et le zèle des acteurs qui la composaient, ils n’eurent qu’une faible réussite, et ce spectacle ne s’est jamais soutenu que par des moyens étrangers, et toujours insuffisans jusqu’au moment où, en 1762, on y a réuni l’Opéra-Comique. Si depuis cette époque, ce théâtre a été fréquenté toutes les fois qu’on y donnait des opéras bouffons et autres pièces de chant, d’un autre côté le public montrait si peu d’empressement pour voir les comédies en langue Italienne, que quand on les représentait, le produit de la recette ne suffisait pas même pour payer la moitié des frais journaliers ; d’ailleurs comme les tentatives réitérées qu’on a faites pour faire venir à grands frais des acteurs d’Italie, n’ont produit aucun effet, et qu’il ne reste plus aucun espoir de remplacer les bons acteurs morts et ceux que leurs longs services mettent dans le cas de se retirer, nous nous sommes vus forcés de supprimer entièrement le genre italien, et nous avons pourvu au traitement des acteurs et actrices qui le représentaient en leur accordant des pensions de retraite et des gratifications convenables ; mais désirant conserver dans notre bonne ville de Paris un spectacle qui puisse contribuer à l’amusement du public, nous avons établi une nouvelle troupe qui, sous le titre ancien de Comédiens Italiens, représentera des comédies françaises, des opéras bouffons, pièces de chant, soit à vaudevilles, soit à ariettes et parodies, et en conséquence nous avons permis aux administrateurs de notre Académie de Musique de faire à la dite nouvelle troupe un bail pour trente années de privilège de l’Opéra-Comique ; nous nous sommes déterminés à cet arrangement d’autant plus volontiers que, par le compte que nous nous sommes fait rendre de l’état de ce spectacle depuis 1762, nous avons remarqué que le genre des pièces de chant y avait fait des progrès aussi rapides qu’étonnans. La musique française qui jadis était l’objet du mépris ou de l’indifférence des étrangers, est répandue aujourd’hui dans toute l’Europe, puisqu’on exécute les opéras bouffons et français dans toutes les Cours du nord et même en Italie, où les plus grands musiciens de Rome et de Naples applaudissent aux talens de nos compositeurs français. Ce sont les ouvrages de ce genre qui ont formé le goût en France, qui ont accoutumé les oreilles à une musique plus savante et plus expressive, et qui ont enfin préparé la révolution arrivée sur le théâtre même de notre Académie de Musique, où l’on voit applaudir aujourd’hui des chefs-d’œuvres dont on n’aurait ni connu ni goûté le mérite si on les y avait joués vingt ans plus tôt ; on ne peut donc pas douter que cette révolution ne soit le fruit des opéras bouffons composés pour la Comédie Italienne, et des efforts continuels des acteurs qui les ont exécutés ; parce que consultant sans cesse le goût du public et cherchant à le perfectionner comme à le satisfaire, ils sont parvenus à rendre leur spectacle infiniment agréable à la nation et même aux étrangers ;