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Depuis sa création, il compte cinq directeurs : Gossec, Sarrette, Perne, Cherubini et Auber.

Au no  51 était située la chapelle Sainte-Anne. Elle fut construite pour la commodité des habitants de ce quartier, qui se trouvaient trop éloignés de l’abbaye de Montmartre. En vertu d’une permission de l’abbesse du 19 mars 1655, Roland de Buci, confiseur, qui avait une maison dans cette rue, en fit don pour cet usage. Il fit construire la chapelle et le logement du chapelain, et les céda, par contrat du 25 octobre 1656, à l’abbaye de Montmartre. Cette chapelle fut bénite le 27 juillet 1657, et le 19 août suivant, l’archevêque permit d’y célébrer l’office divin, sous la condition expresse de reconnaître le curé de Montmartre pour pasteur. Supprimée en 1790, la chapelle Sainte-Anne devint propriété nationale et fut vendue le 27 germinal an III.

Au no  76 est située la caserne de la Nouvelle-France. D’intéressants souvenirs se rattachent à cette propriété ; nous voulons parler de deux hommes dont les noms ont retenti glorieusement dans nos grandes guerres de la république.

L’un, né à Versailles le 24 février 1768, soldat aux gardes françaises à dix-sept ans, général en chef de l’armée de la Moselle à vingt-cinq ans, pacificateur de la Vendée à vingt-sept, mourut à vingt-neuf ans général en chef de l’armée de Sambre-et-Meuse.

L’autre, de quatre ans moins jeune, fut soldat en 1780, sergent en 1789, prince de Ponte-Corvo et maréchal d’empire en 1804, prince héréditaire de Suède et de Norwége en 1810, puis roi, et mourut à quatre-vingts ans… Hoche et Bernadotte ont été sergents à la Nouvelle-France. La chambre qu’occupait ce dernier sert aujourd’hui de cantine aux sous-officiers.

Poissy (rue de).

Commence au quai de la Tournelle, nos 33 et 35 ; finit à la rue Saint-Victor, nos 76 et 78. Le dernier impair est 27 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 294 m. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

Cette voie publique, dans la partie faisant face à la halle aux Veaux, a été ouverte en vertu des lettres patentes du mois d’août 1772, qui avaient prescrit la construction de cette halle sur l’emplacement du jardin des Bernardins. Vers 1774, on ouvrit une issue ou passage débouchant sur le quai. — Une décision ministérielle du 29 thermidor an XI, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 12 m., et prescrivit son prolongement jusqu’à la rue Saint-Victor, sur une dimension de 10 m. seulement. Ce prolongement fut effectué dans la partie qui traversait l’emplacement du ci-devant collége des Bernardins, devenu propriété nationale en 1790. Elle reçut en 1806, la dénomination de rue de Poissy, parce que les meilleurs veaux qu’on vend dans cette halle, proviennent de Poissy. En 1810, elle ne débouchait pas encore dans la rue Saint-Victor. Par décret rendu au palais de Laken, le 16 mai de la même année, Napoléon autorisa le préfet de la Seine à faire l’acquisition de deux propriétés particulières dont l’emplacement devait servir à l’ouverture complète de la rue de Poissy. Cette amélioration ne tarda pas à être exécutée. — Une décision ministérielle du 12 juin 1818 a maintenu les largeurs déterminées par le plan du 29 thermidor an XI. (Voir pour l’historique du collége des Bernardins, l’article de la rue de Pontoise.) — La propriété no  2 est soumise à un retranchement de 10 m. 50 c. environ ; celle qui est située sur le côté des numéros impairs, à l’encoignure de la rue Saint-Victor, devra reculer de 1 m. environ. Toutes les autres constructions ne sont pas assujetties à retranchement ; la propriété no  1 devra même avancer sur ses vestiges actuels. — Conduite d’eau.

Poitevins (rue des).

Commence à la rue Hautefeuille, nos 6 et 8 ; finit à la rue du Battoir, nos 12 et 16. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 108 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

En 1253, on l’appelait rue Gui-le-Queux ensuite rue Guy-le-Queux dite des Poitevins. Des titres de l’année 1356 l’indiquent sous la dénomination de rue Guiard-aux-Poitevins. En 1425, c’était la rue des Poitevins. Cette voie publique dans la partie qui débouche sur la rue du Battoir, se nommait au XVe siècle rue du Pet ; en 1560, rue du Petit-Pet, et en 1636, du Gros-Pet. — Une décision ministérielle du 23 prairial an VII, signée François de Neufchâteau, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Propriétés de 1 à 11, retranch. 80 c. à 1 m. ; 13, en partie alignée ; de 2 à 12, ret. 40 c. à 80 c. ; 14, ret. réduit 2 m. 60 c.

Poitiers (rue de).

Commence au quai d’Orsay ; finit à la rue de l’Université, nos 62 et 68. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 203 m. — 10e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Germain.

Cette rue, percée vers 1680, reçut d’un propriétaire riverain le nom de Potier. Sa dénomination actuelle n’est qu’une altération. — Une décision ministérielle en date du 8 nivôse an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 9 m. En vertu d’une ordonnance royale du 7 mars 1827, cette dimension a été portée à 12 m. Les constructions du côté des numéros impairs et celles qui sont situées sur le côté opposé, entre le quai d’Orsay et la rue de Lille, ne sont pas soumises à retranchement ; le surplus devra reculer de 3 m. 30 c. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

Poitou (rue de).

Commence à la rue Vieille-du-Temple, nos 133 et 135 ; finit aux rues d’Orléans, no  12, et de Berri, no  2. Le dernier impair est 33 ; le dernier pair, 38. Sa longueur est de 159 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

Cette rue, bâtie en 1626 sur la culture du Temple,