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Page:Rabelais marty-laveaux 04.djvu/335

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ve livre, t. iii, p. 67-70

Page 67, l. 1 : En ay-ie ? Voyez ci-dessus, p. 269, la note sur la l. 8 de la p. 265.*

* En ay ie ? Il disait ce « petit mot » en montrant sa coignée, comme Pathelin (Farce de Pa- thelin, p. 25) en montrant à sa femme le drap qu’il lui avait promis de se procurer, et qu’il venait de dérober au marchand.

L. 4 : Lunaria maior. « La grande lunaire, » plante crucifère.

L. 26 : Celle des aſtres rotans. Voyez ci-dessus, p. 273, la note sur la l. 18 de la p. 306.*

* L’harmonie des contrehaſtiers. Le ravissement de frère Jean à ce « branlement » et à cette « harmonie » semble une sorte de parodie rabelaisienne de l’harmonie des sphères si éloquemment décrite par Platon, et aussi par Cicéron dans le Songe de Scipion.

L. 31 : Ampliſſions… de ſauciſſes. Ms. : Ampliſſions leurs tabourins de ſouiſſes de ſaulciſſes. Voyez ci-dessus, p. 289, la note sur la l. 1 de la p. 393.*

* L’iſle Farouche, manoir antique des Andouilles. Les commentateurs se sont donné beaucoup de mal pour expliquer historiquement ce chapitre et ceux qui le suivent. Les lecteurs qui seront curieux de parcourir toutes ces explications fort précises en apparence, mais entièrement contradictoires, les trouveront dans l’édition d’Eloi Johanneau. Quant à nous, nous nous contenterons de faire remarquer qu’un peu plus loin, p. 404-405), Rabelais s’exprime de la sorte : « Les Souiſſes peuple maintenant hardy & belliqueux, que ſçauons nous ſi iadis eſtoient Saulciſſes ? ie n’en vouldroys pas mettre le doigt on feu. » Ce que Joachim du Bellay (Les Regrets, sonnet 127, t. II, p. 230) a rappelé en ces termes :

Voila les compagnons & correcteurs des Rois
Que le bon Rabelais a ſurnommez Saulciſſes.

Plus loin encore, p. 414, Rabelais a dit : « trancha le Cervelat en deux pieces. Vray Dieu, qu’il eſtoit gras. Il me ſoubuint du gros Taureau de Berne qui feut à Marignan tué à la desfaicte des Souiſſes. » On pourrait ne voir dans le premier passage qu’un mauvais jeu de mots de ſouiſſe à ſauciſſe ; mais ce n’est pas seulement pour amener une pareille équivoque qu’il a rapproché les Suisses des saucisses, puisqu’il les compare aussi aux cervelas. Si les saucisses et les cervelas sont les Suisses, c’est-à-dire des hérétiques adversaires du carême et par conséquent de Quareſmeprenant, les andouilles peuvent bien désigner aussi, soit le même peuple, soit les autres nations protestantes ; mais il faut se garder de voir là des allégories suivies, constantes. À chaque instant Rabelais les interrompt, tant par fantaisie que par la nécessité de n’être point trop clair, et se livre, chemin faisant, à toutes les plaisanteries et à toutes les équivoques auxquelles donne lieu si facilement le récit des étranges combats auxquels il nous fait assister.

L. 32 : Aires. Ms. : Oires.

Page 68, l. 1 : Saulmur. Ms. : San-Louant.

L. 13 : Laiſſiſſions d’orenauent la mer. Ms. : Là laiſſiſions doresſnauant la nauf.

Page 69, l. 9 : Mateothecnie. « Science vaine. » — « Ματαιοτεχνία quoque est quædam, id est, supervacua artis imitatio, quæ nihil sane nec boni nec mali habeat sed vanuni laborem. » (Quintilien, Institution oratoire, II, 20)

L. 21 : Entelechie, ou Endelechie ? Dans l’antiquité la question était déjà controversée. Dans le Jugement des voyelles de Lucien le δ se plaint d’avoir été injustement banni de ce mot : ὰφείλετὸ μου τὴν ἐνδελέχειαν, ἐντελὲχειαν ὰξιοῦν λέγεςθαι παρὰ πάντας τοὺς νόμους.

Page 70, l. 1 : Nous vous. Ms. : Ne vous ; préférable.

L. 12 : Ciceron.Tusculanes, I, 10.

L. 13 : Diogenes Laertius.Vie d’Aristote, 14.

L. 14 : Politian.Miscellanées, c. I.

L. 15 : Bude. Budé, De asse, liv. I.

L. 17 : Scaliger. Ceci n’a pu être écrit qu’après la mort de Rabelais, « Scaliger, dit Le Duchat, n’a parlé de l’entéléchie que dans la 307. de ſes Exercitations contre Cardan, n. 12. 14. 15 & 39. & particulièrement n. 15. où, après avoir défini l’entendement, & expliqué les opérations de l’Ame ſuiuant le ſyſtème de ceux qui admettent l’entélechie d’Ariſtote : « Hæc quidem, dit-il, riſui ſunt, atque contemptui novis Lucianis, atque Diagoriis culinariis. » Le Duchat, qui croit que le cinquiesme livre est en entier de Rabelais, et qui sait