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tiel d’élever de jeunes mâles de race sauvage, pour l’amélioration des barboteurs de la basse-cour. (S.)


CANARDIÈRE, grand fusil propre à la chasse des canards sauvages, des oies et des autres oiseaux qui se laissent difficilement approcher. Il est décrit à l’article Canard. (S.)


CANE, femelle du canard ; le jeune s’appelle caneton ; et, lorsqu’il s’agit du canard sauvage, halbran, dans les trois premiers mois de sa naissance, ensuite canardeau. (S.)


CANE-PETIÈRE. V. Outarde. (S.)


CANNE, et quelquefois CANNETTE, (Pêche.) Pécher à la canne, c’est pêcher à la ligne qui, pour l’ordinaire, est attachée à une canne ou à un roseau. De toutes les manières de pêcher, c’est la plus simple. Voyez au mot Ligne. (S.)


CANTALOUP. Voyez Melon. (S.)


CARPE, (Cyprinus carpio Lin.) (Addition à l’article Carpe du Cours complet, tom. II, pag. 579.) Les naturalistes ont étendu la dénomination de cyprin, de cyprinus, nom latin de la carpe, aux poissons qui approchent le plus de cette espèce, et ils en ont composé un genre auquel ils assignent pour caractère d’avoir le corps ovale et oblong, la tête conique, la bouche souvent édentée ou armée de dents placées sur un arc osseux placé derrière les ouïes, deux sillons creusés sur le museau, et trois rayons à la membrane des ouïes. Le genre des cyprins est de la division des abdominaux. (Voyez Able.)

Quant aux caractères distinctifs de l’espèce de la carpe, voici comme ils ont été fixés : quatre barbillons ; le troisième rayon de la nageoire du dos dentelé sur la face postérieure ; neuf rayons à la nageoire anale.

Sa tête grosse, et aplatie en dessus, est composée d’une quantité prodigieuse d’os emboîtés les uns dans les autres avec un art admirable ; ses lèvres épaisses sont susceptibles de prolongement ; des quatre barbillons attachés à sa mâchoire supérieure, ceux de dessus sont très-courts ; sa bouche est garnie de cinq larges dents et de fortes aspérités à l’entrée du gosier ; un opercule cannelé, et une membrane soutenue par trois rayons protègent ses ouïes. La carpe a, de plus, le corps épais et en ovale allongé, la ligne latérale un peu courte et marquée de petits points noirs ; de grandes écailles arrondies et striées ; la nageoire du dos longue et soutenue par environ vingt-quatre rayons ; seize rayons aux nageoires pectorales ; dix-neuf à la caudale ; le troisième rayon de l’anale dentelé comme celui de la dorsale ; la caudale fourchue ; cinq sinuosités au canal intestinal ; trente-sept vertèbres à l’épine du dos, et quatorze côtes de chaque côté.

Un cercle de jaune doré entoure la prunelle de l’œil, laquelle est noire ; les lèvres sont jaunes ; le dessus du museau, les côtés de la tête, ainsi que la nageoire du dos, ont une teinte bleue, très-foncée sur le front, et qui se mêle à du verdâtre pour colorer le dos du poisson ; les côtés du corps, vers le ventre, ont une nuance jaunâtre, changeante en bleu et noir ; le ventre blanchâtre prend du jaune près de la queue ; un brun rouge paroît sur la nageoire anale, et du violet sur les ventrales, aussi bien que sur la caudale, qui a, de plus, une bordure noire.

Telles sont les couleurs ordinaires de la carpe ; mais elles sont sujettes à varier soit par l’âge, soit par la nature des eaux dans lesquelles ce poisson vit habituellement. On a observé que les jeunes carpes ont une nuance plus foncée que les vieilles ; que celles-ci deviennent presque blanches dans leur vieillesse, et que les fonds limoneux font prendre à toutes des