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extérieures étaient en maçonnerie, flanquées de tours et munies de barbacanes, ces tours et barbacanes étaient ouvertes du côté de la ville, ouvertes à la gorge, comme on dirait aujourd’hui, afin d’empêcher les assiégeants de s’y établir après s’en être emparés.

Lorsqu’on veut se rendre compte des moyens d’investissement et d’attaque des places fortes au moyen âge, on comprend parfaitement de quelle valeur étaient les enceintes extérieures ; aussi attachait-on à leur conservation une grande importance. Entre les deux enceintes, une garnison avait une entière liberté d’action, soit pour se défendre, soit pour faire entrer des secours, soit pour prendre l’offensive en tentant des sorties. Dans les lices, les troupes assiégées sentaient une protection puissante derrière eux ; elles pouvaient se porter en masses sur les points attaqués en s’appuyant aux murailles intérieures, d’où, à cause de leur relief, on dirigeait leurs efforts, on leur envoyait des secours, on protégeait leur retraite. C’était dans les lices que les assiégés plaçaient leurs grands engins de guerre pour obliger les assiégeants à faire des travaux d’approche, lents et fort difficiles à pousser sur un terrain pierreux. Si l’ennemi s’emparait d’une courtine ou d’une tour extérieure, les assiégés remparaient les lices en établissant deux traverses à droite et à gauche de l’attaque, ce qui pouvait empêcher les assiégeants de s’approcher de l’enceinte intérieure (voy. Architecture Militaire, Barbacane, Château, Porte, Siége, Tour).

Dans les villes, on trouvait souvent plusieurs enceintes contiguës. Les abbayes possédaient leurs enceintes particulières, ainsi que la plupart des cloîtres des cathédrales ; les châteaux, les palais et même certains quartiers étaient clos de murs, et leurs portes se fermaient la nuit.

ENCLOSURE, s. f. Pourpris, paliz (voy. clôture).

ENCORBELLEMENT, s. m. Système de construction de pierre ou de bois qui permet de porter une charge en surplomb sur le nu d’un mur, d’une pile, d’un contre-fort. On dit construction en encorbellement pour désigner la partie d’une bâtisse posée sur un encorbellement (voy. Construction, fig. 40, 81, 82, 96, 101, 128, 129, 130, 131, 132, 133, 134, 135, 136, 137 ; Échauguette, Mâchicoulis).

ENDUIT, s. m. Couverte en mortier, en plâtre ou en blanc-en-bourre, posée sur une maçonnerie de moellon, de brique, parfois même sur de la pierre de taille, afin d’obtenir une surface unie, homogène, propre à recevoir de la peinture.

Les Grecs mettaient des enduits sur toutes leurs constructions, à l’extérieur comme à l’intérieur, à moins qu’elles ne fussent faites de marbre blanc. Encore coloraient-ils cette dernière matière, pour éviter l’aspect froid et uniforme de surfaces d’une même couleur et pour distinguer les divers membres de l’architecture. L’enduit qu’ils posaient sur leurs