« Page:Maupassant - Épaves, paru dans Le Gaulois, 9 décembre 1881.djvu/6 » : différence entre les versions

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l’Europe entière connaît. Bavarois ou Suisse allemand naturalise, son origine lui permet de parler un français de maquignon, équivalent à celui dont il s’est servi pour écrire un volume d’inconcevables niaiseries sous le titre de ''Mélanges''. Vous faites semblant de n’ignorer rien de la vie de ce magot dont jamais vous n’avez entendu le nom.
l’''Europe entière connaît''. Bavarois ou Suisse allemand naturalise, son origine lui permet de parler un français de maquignon, équivalent à celui dont il s’est servi pour écrire un volume d’inconcevables niaiseries sous le titre de ''Mélanges''. Vous faites semblant de n’ignorer rien de la vie de ce magot dont jamais vous n’avez entendu le nom.


Vous rencontrez encore deux peintres ; un homme de lettres, rédacteur d’un journal ignoré ; plus un chef de bureau dont on dit : « C’est {{M.|Boutin}}, directeur au ministère des Travaux publics. Il a un des services les plus importants de l’administration ; il est chargé des serrures. On n’achète pas une serrure pour les bâtiments de l’État sans que l’affaire lui passe par les mains. »
Vous rencontrez encore deux peintres ; un homme de lettres, rédacteur d’un journal ignoré ; plus un chef de bureau dont on dit : « C’est {{M.|Boutin}}, directeur au ministère des Travaux publics. Il a un des services les plus importants de l’administration ; il est chargé des serrures. On n’achète pas une serrure pour les bâtiments de l’État sans que l’affaire lui passe par les mains. »

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l’Europe entière connaît. Bavarois ou Suisse allemand naturalise, son origine lui permet de parler un français de maquignon, équivalent à celui dont il s’est servi pour écrire un volume d’inconcevables niaiseries sous le titre de Mélanges. Vous faites semblant de n’ignorer rien de la vie de ce magot dont jamais vous n’avez entendu le nom.

Vous rencontrez encore deux peintres ; un homme de lettres, rédacteur d’un journal ignoré ; plus un chef de bureau dont on dit : « C’est M. Boutin, directeur au ministère des Travaux publics. Il a un des services les plus importants de l’administration ; il est chargé des serrures. On n’achète pas une serrure pour les bâtiments de l’État sans que l’affaire lui passe par les mains. »

Voilà les grands hommes ; et leur renommée est due seulement à la régularité de leurs retours. Depuis douze ans ils apparaissent régulièrement à la même