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ministre de la justice, vint déclarer à la tribune que la loi
ministre de la justice, vint déclarer à la tribune que la loi
de 1852 était virtuellement abolie par la révolution de Février.
de 1832 était virtuellement abolie par la révolution de Février.


Cependant l’agitation était grande dans Paris, des groupes
Cependant l’agitation était grande dans Paris, des groupes
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haute voix de mettre Louis-Napoléon à la tête de la République.
haute voix de mettre Louis-Napoléon à la tête de la République.
Une pétition des ouvriers de la Villette demandait à
Une pétition des ouvriers de la Villette demandait à
l’Assemblée qu’il fût proclamé consul ; dans la 12e légion
l’Assemblée qu’il fût proclamé consul ; dans la 12{{e}} légion
de la garde nationale, il était question de le nommer colonel
de la garde nationale, il était question de le nommer colonel
en remplacement de Barbés. L’émigration polonaise et
en remplacement de Barbès. L’émigration polonaise et
quelques-uns des disciples influents de l’illuminé Towianski
quelques-uns des disciples influents de l’illuminé Towianski
agissaient et parlaient pour lui dans les clubs et les sociétés
agissaient et parlaient pour lui dans les clubs et les sociétés
secrètes. La presse aussi commençait à s’émouvoir. Le journal
secrètes. La presse aussi commençait à s’émouvoir. Le journal
le Napoléonien disait au sujet de l’élection : « Nous
''le Napoléonien'' disait au sujet de l’élection : « Nous
avons vu dans ce fait autre chose que l’élection d’un simple
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représentant, nous y avons vu le vœu qu’une autre candidature
représentant, nous y avons vu le vœu qu’une autre candidature
fût portée devant le pays. »
fût portée devant le pays. »


Le Constitutionnel, en rapprochant le chiffre des voix
Le ''Constitutionnel'', en rapprochant le chiffre des voix
données à Pierre Leroux, à Proudhon et à Louis Bonaparte,
données à Pierre Leroux, à Proudhon et à Louis Bonaparte,
dénonçait cette élection comme le résultat d’une alliance
dénonçait cette élection comme le résultat d’une alliance
contractée entre les républicains et les bonapartistes. Le
contractée entre les républicains et les bonapartistes. Le
Représentant du peuple niait l’alliance, mais il se montrait
''Représentant du peuple'' niait l’alliance, mais il se montrait
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effrayé : « Le peuple, disait {{M.|Proudhon}} avec sa verve
caustique, a voulu se passer cette fantaisie princière, qui
caustique, a voulu se passer cette fantaisie princière, qui
n’est pas la première du genre ; et Dieu veuille que ce soit
n’est pas la première du genre ; et Dieu veuille que ce soit
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la dernière ! Il y a huit jours, ajoutait-il, le citoyen Bonaparte n’était encore qu’un point noir dans un ciel en feu ;
n’était encore qu’un point noir dans un ciel en feu ;
avant-hier ce n’était encore qu’un ballon gonflé de fumée ;
avant-hier ce n’était encore qu’un ballon gonflé de fumée ;
aujourd’hui c’est un nuage qui porte dans ses flancs la
aujourd’hui c’est un nuage qui porte dans ses flancs la
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que prenait l’agitation populaire. Les attroupements
que prenait l’agitation populaire. Les attroupements
qui, dans les premiers jours, ont stationné autour de la
qui, dans les premiers jours, ont stationné autour de la
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porte Saint-Denis, aux cris mêlés de : ''Vive Barbès ! vive {{tiret|Na|poléon}}''
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DE LA RÉVOLUTION DE 1848.

ministre de la justice, vint déclarer à la tribune que la loi de 1832 était virtuellement abolie par la révolution de Février.

Cependant l’agitation était grande dans Paris, des groupes nombreux se formaient dans les rues, et l’on y parlait à haute voix de mettre Louis-Napoléon à la tête de la République. Une pétition des ouvriers de la Villette demandait à l’Assemblée qu’il fût proclamé consul ; dans la 12e légion de la garde nationale, il était question de le nommer colonel en remplacement de Barbès. L’émigration polonaise et quelques-uns des disciples influents de l’illuminé Towianski agissaient et parlaient pour lui dans les clubs et les sociétés secrètes. La presse aussi commençait à s’émouvoir. Le journal le Napoléonien disait au sujet de l’élection : « Nous avons vu dans ce fait autre chose que l’élection d’un simple représentant, nous y avons vu le vœu qu’une autre candidature fût portée devant le pays. »

Le Constitutionnel, en rapprochant le chiffre des voix données à Pierre Leroux, à Proudhon et à Louis Bonaparte, dénonçait cette élection comme le résultat d’une alliance contractée entre les républicains et les bonapartistes. Le Représentant du peuple niait l’alliance, mais il se montrait effrayé : « Le peuple, disait M. Proudhon avec sa verve caustique, a voulu se passer cette fantaisie princière, qui n’est pas la première du genre ; et Dieu veuille que ce soit la dernière ! Il y a huit jours, ajoutait-il, le citoyen Bonaparte n’était encore qu’un point noir dans un ciel en feu ; avant-hier ce n’était encore qu’un ballon gonflé de fumée ; aujourd’hui c’est un nuage qui porte dans ses flancs la foudre et la tempête. »

Au sein de la commission exécutive on était beaucoup plus inquiet qu’à l’Assemblée nationale, parce qu’on était plus exactement informé du caractère de plus en plus hostile que prenait l’agitation populaire. Les attroupements qui, dans les premiers jours, ont stationné autour de la porte Saint-Denis, aux cris mêlés de : Vive Barbès ! vive Na-