Les ancêtres du violon et du violoncelle/Les Luthiers/Les Luthiers français

La bibliothèque libre.
Laurent Grillet, 1851-1901
Les ancêtres du violon et du violoncelle, les luthiers et les fabricants d’archets
Paris, C. Schmid (2p. 286-390).


LES LUTHIERS FRANÇAIS

Alba. — Lyon, 1822. Il fut l’associé de Micollier  [1].

Aldric. — Paris, 1788-1840. Bonne lutherie, d’après le modèle d’A. Stradivari. Vernis généralement rouge et de bonne qualité. Il fut d’abord établi rue des Arcis, n° 16 :

Fait par Aldric, luthier,
rue des Arcis, 16,
Paris, 1792.

Puis il transféra son atelier rue de Bussi n° 30 :

Il employa aussi cette étiquette imprimée :

En 1820, on le retrouve rue de Seine, n° 71 :

Un de ses violons est conservé au musée du Conservatoire de musique, à Paris[2].

Aldric fut un des premiers clients de Luigi Tarisio, auquel il acheta un certain nombre d’instruments italiens.

Alibert (Jean-Pierre). — Né à Montauban, en 1820. Inventeur d’un système de chevilles pour les instruments à archet.

Allard (François). — Paris, 1776-1789. D’abord place Maubert, puis rue du Petit-Pont, sans doute le fils de la veuve Allard, qui était déjà à la première adresse en 1775[3].

Ambroise. — Paris, sans date. Probablement au xviiie siècle :

Amelot. — Lorient, 1820.

Anda. — Hyères, 1801. Étiquette manuscrite :

Réparé par Anda
à Hyères l’an 1801.

Angard (Maxime). — Paris. Luthier contemporain. Né, le 1er  décembre 1819, à Arronville (Seine-et-Oise).

Il fit un violon, comme amateur, et a continué depuis. On dit du bien de ceux qu’il fait en vieux chêne :

Tous ses instruments portent sa signature


à l’intérieur, du côté de l’âme. M. Angard est l’inventeur d’un système de chevilles, dit « la sécurité ».

Antoine (S. E.). — Mirecourt, sans date[4].

Aubert. — Étiquette manuscrite, relevée dans une vielle de forme guitare :

Aubert luthier
1767.

C’est peut être le même Aubert qui fit la guitare à deux manches, de l’ancienne collection Sax, laquelle est datée de Troyes, en 1780.

Aubry. — Paris, 1840. On le dit neveu et successeur d’Aldric.

Audinot (Léopold). — Mirecourt, 1811 † 1891. Gendre et successeur de Laurent Bourlier.

Audinot (Dominique-Nestor). — Paris. Luthier contemporain. Né à Mirecourt le 12 décembre 1842. Fils et élève du précédent. Il passa cinq ans, de 1863 à 1868, chez Sébastien Vuillaume, à Paris avant de s’établir rue du Faubourg-Saint-Denis, 17 :

En 1875, à la mort de Sébastien Vuillaume, il succéda à ce dernier, boulevard Bonne-Nouvelle, 17, où il est encore actuellement :

Bon luthier, ses instruments sont très appréciés.

Audinot. — Mirecourt, première moitié du xixe siècle. Ce luthier, dont nous ignorons le prénom, n’était pas de la même famille que les précédents. Ancien hussard du régiment de Chambord, il marquait ses instruments au fer chaud. Très peu de ceux-ci portent son nom.

Augière. — Paris, 1830, rue Saint-Eustache, 12. Associé de Calot, avec lequel il avait travaillé chez Clément. Lutherie bien faite, vernis jaune rouge.

Autiero (Joseph). — Avignon, 1886. Étiquette imprimée, relevée dans un violoncelle de Charotte-Millot :

Réparé par Jh Autiero
luthier
Avignon anno 1886.

Bachelier (Jean-Gaspard). Paris, rue de la Tissanderie, en 1777. Place Baudoyer, près Saint-Gervais, de 1783 à 1789.

Bailly (Paul). — Luthier contemporain. Originaire de Mirecourt. Il fut établi successivement à Mirecourt, Douai, Mirecourt, Paris, Londres et enfin actuellement rue de Grenelle, à Paris :

Paul Bailly luthier à Mirecourt Vosges
Élève de J.-B. Vuillaume de Paris
Luthier de l’académie de musique de Douai.

Barbe. — Né à Mirecourt, 1815 † 1868. Lutherie ordinaire. Cantinier dans un régiment, il se déplaçait à chaque changement de garnison. La plupart de ses instruments sont marqués :

Barbé d’Avallon


parce que c’est à Avallon qu’il séjourna le plus.

Amable-Télesphore Barbé, son fils, fut un excellent ouvrier luthier, qui travailla alternativement à Paris, chez J.-B. Vuillaume, Miremont, Gand et Bernardel, et aussi pour Jacquot de Nancy.

Barbey (Guillaume). — Paris. 1717. Dont il y a une « viola a gambe » à six cordes, au musée de Bruxelles :

Bassot (Joseph). — Paris, 1764-1810 environ. Lutherie élégante. Style Lupot. Vernis rouge ambré.

D’abord aux Quinze-Vingts, il se fixa rue Chabannais, 1, en 1788 :

Bastien (E.). — Nancy. Contemporain, dont nous avons vu une étiquette de réparation.

Baton. — Versailles, début du xviiie siècle. Il passe pour avoir fait des vielles, avec d’anciennes guitares, et avec des corps de luths et de téorbes.

Bazin (Gustave). — Mirecourt. Luthier contemporain, qui travailla plusieurs années chez M. Collin-Mézin, à Paris. Il est le fils de Bazin le fabricant d’archets.

Bechonnet (Joseph). — Effiat (Puy-de-Dôme), 3 février 1820 † 10 mars 1900. Il a fait de très belles vielles et de non moins belles musettes.

Belleville. — Paris, 1828. Auteur d’un violon de coupe nouvelle, mais peu gracieuse, qui est au musée du Conservatoire, à Paris[5].

Bergé. — Toulouse ; 1760-1780 environ. Connu par deux vielles organisées qui sont au musée du Conservatoire, à Paris[6]. L’une d’elles est marquée :

Berge à Toulouse, 1771.

Bernardel (Auguste-Sébastien-Philippe). — Mirecourt, 1802 † Bougival, 6 août 1870. L’un des meilleurs luthiers parisiens du xixe siècle. Entré chez Nicolas Lupot en 1820, il resta pendant quelque temps avec Charles-François Gand, lorsque celui succéda à son beau-père. C’est en 1826 que Bernardel alla s’établir rue Coquillière, 44. Ses premiers instruments contiennent une étiquette manuscrite ainsi conçue :

Bernardel, luthier,
ex-ouvrier du sr Lupot,
rue Coquillière, n° 44, à Paris,
l’an 1826.

Un peu après, il vint se fixer au n° 23 de la rue Croix-des-Petits-Champs :

En 1830, il eut l’idée de tailler en biseau le côté gauche de la touche de l’alto, afin d’éviter le frisement des cordes. C’est aussi lui qui, en 1833, fila, le premier, les cordes à double trait. Il continua d’habiter la même maison, qui devint le n° 21 :

En 1859, il s’associa avec ses deux fils, et se retira, en 1866, lorsque ceux-ci devinrent les associés de Charles-Eugène Gand. Bernardel père a laissé quantité d’instruments remarquables comme bois, facture et sonorité.

Bernardel (Ernest-Auguste). — Paris. 1826 † 1899. Fils aîné du précédent. Associé avec son père et son frère, en 1859, et avec ce dernier et Charles-Nicolas-Eugène Gand de 1866 à 1887. Bon luthier, comme son père :

Bernardel (Gustave-Adolphe). — Paris. Luthier contemporain. Né à Paris en 1832, frère du précédent, avec lequel il fut d’abord l’associé de son père en 1859, puis de Charles-Nicolas-Eugène Gand en 1866. Il resta avec ce dernier lorsque son frère se retira, en 1886 :

Après la mort d’Eugène Gand, survenue en 1892 il devint l’unique directeur de la maison fondée par Nicolas Lupot. Doyen des luthiers parisiens, vice-président de la Chambre syndicale des fabricants d’instruments de musique. De même que ses prédécesseurs, M. Gustave-Adolphe Bernardel est luthier du Conservatoire, du ministère des Beaux-Arts, de l’Opéra et de l’Opéra-Comique.

Depuis que le Conservatoire ne donne plus d’instruments comme récompense aux élèves des classes de violon et de violoncelle qui remportent des premiers prix, les successeurs de Lupot en ont toujours offert aux heureux vainqueurs. M. Bernardel, qui a continué cette tradition, doit s’en féliciter, car, en novembre 1899. M. Hayot s’est fait entendre avec beaucoup de succès, aux Concerts Lamoureux, sur le violon qu’il reçut à l’occasion de son prix :

M. G. Bernardel a été nommé chevalier de la Légion d’honneur le 18 août 1900.

Bernardel (Léon). — Paris. Luthier contemporain. Né à Paris en 1853. Fils d’Ernest-Auguste. Après avoir fait son apprentissage chez Derazey, à Mirecourt, il entra dans la maison Gand et Bernardel frères, où il passa cinq ans dans les ateliers. Resté chez son oncle jusqu’à ces temps derniers, il a fondé sa maison le 1er  octobre 1898. Nul doute qu’il ne fasse honneur au nom qu’il porte :

Bernardel (L.). — Amsterdam, 1844 [7].

Bertrand (Nicolas). — Paris, 1687-1720. Il est connu par une basse de viole de 1687, et un dessus de viole de 1701, qui sont au musée de Bruxelles, ainsi que par un pardessus de viole, de 1714, conservé à celui de Paris[8] et encore par une « viola a gambe », qui figura à la vente Savoye en 1882. Très belle lutherie, vernis rouge :

Bianchi (Nicolo). — (Gènes, 1796, † Nice 1880). Ce luthier, qui avait reçu des conseils de Bagatella, de Padoue, et des descendants des Calcagno, de Gênes, fut installé à Paris, de 1842 à 1808. Étiquette imprimée entourée d’un filet :

Réparé par Bianchi Nicolo
luthier décoré
in parigi 1830.

Retourné à Gênes en 1868, il se fixa à Nice en 1872. M. Bovis est à la fois son élève et son successeur.

Bigourat (Nicolas). — Moulins-sur-Allier, 1824-1880. Né à Saint-Gérand-le-Puy (Allier), en 1800. Élève et successeur de Thibouville, à Moulins-sur-Allier, Il est mort dans cette ville en 1880. Étiquette manuscrite :

Réparé par Nicolas Bigornat
à Moulins en 1823.

Bigourat. — Le Havre, xixe siècle. Fils du précédent. De même que son père, il a surtout fait des réparations.

Blanchard (François). — Mirecourt, où il mourut en 1859. Fabricant de guitares.

Blanchard (Paul-François). — Lyon. Luthier contemporain. Né à Mirecourt en 1851. Petit-fils du précèdent. Auguste Darte, élève de J.-B. Vuillaume, fut son premier maître à Mirecourt. Il fit, pendant quelques mois, de la réparation chez Daniel, facteur d’instruments de cuivre à Marseille, et de là vint chez M. H.-C. Silvestre, à Lyon, où il resta de 1869 à 1876.

Établi depuis cette époque Président de la Chambre syndicale des fabricants d’instruments de musique à Lyon. Fournisseur du Conservatoire, des théâtres et orchestres municipaux-. M. Blanchard marche sur les traces des excellents luthiers lyonnais Pierre, Hyppolyte et H.-C. Sylvestre ; ses instruments sont de belle facture. La légende de Duiffoprugcar [9] se lit sur son étiquette personnelle :

Les instruments construits par ses ouvriers sont ainsi étiquetés :

Ceux qui sont faits en dehors de chez lui portent cette marque :

Boivin (Claude). — Paris, 1725 environ-1760. Très bon luthier, qui habita d’abord rue de Grenelle-Saint-Honoré :

et rue Tiquetonne, de 1732 à 1749, où il prit pour enseigne : « À la Guittarre Royalle » :

Plus tard, il se fixa rue de la Poterie, 10. Boivin fut maître-juré comptable de la Corporation des maîtres luthiers en 1752. De cet auteur, on connaît une basse de viole de 1735, inventoriée par Bruni, et la superbe guitare qui est au Musée du Conservatoire, à Paris[10].

Bomé (Thomas). — Versailles, 1785-1810 environ. Luthier amateur, travail assez soigné. De cet auteur, nous connaissons : 1° un violon contenant cette étiquette manuscrite, entourée d’un filet noir et or :

Fait par M. de Bomé
Chier de St  Louis Versailles 1788
Donné à M. de Macuson.

Au milieu se trouve un écusson avec les initiales T. B. V.

2° Le violon qui est au musée du Conservatoire, à Paris[11], dont l’étiquette porte simplement :

Thomas Bomé, Versailles 1790.

3° Deux étiquettes. Sur l’une, on lit : Thomas Bomé, Versailles, 1797, avec l’écusson contenant les trois initiales et le filet noir et or ; et sur l’autre : Bomé, 1803, sans indication de résidence.

Bongars (Simon). — Connu par une basse de viole à six cordes appartenant à M. de Bricqueville, à Versailles.

Bonnel. — Rennes, 1855 :

Réparé chez
Bonnel jeune
Luthier facteur
Musique, etc., 1855
Rennes.

Boquay (Jacques). — Paris, 1700-1735 environ. Un des bons luthiers de la vieille école française qui s’est surtout inspiré de Girolamo Amati. Facture soignée, beau vernis rouge-brun, de pâte tendre, un peu crémonais. Il habita rue de la Juiverie jusqu’en 1718, et s’installa rue d’Argenleuil l’année suivante :

Le musée du Conservatoire de musique, à Paris, possède un violon de Boquay, daté de 1718[12]. Ce maître est aussi représenté par un violoncelle au musée des Arts et Métiers de la même ville.

Botin. — Chantilly. Sans date :

Bovis (François). — Nice, où il est né en 1864. Luthier contemporain.

Élève de Nicolo Bianchi, il entra chez celui-ci en 1874 et prit sa succession en 1880. M. Bovis est luthier des Concerts de Monte-Carlo. Ses instruments sont de facture soignée :

Bourdet (Sébastien). — Mirecourt, début du xviiie siècle. L’un des premiers luthiers de cette ville ayant une certaine valeur.

Bourdet (Jacques). — Paris, 1751.

Bourgard (Jean). — Nancy, 1775-1790 environ. Il était originaire de Prague et avait francisé son nom, qui s’écrivait primitivement Burghardt. Lutherie ordinaire, vernis brun. Étiquette manuscrite :

Bourgard, facteur
d’instruments, rue
de la Poissonnerie, à
17 Nancy 86.

Bourlier (Laurent). — Mirecourt, 1798 † 1878.

Bourlier. — Mirecourt, 1820. Lutherie ordinaire. Il fit surtout des quarts, des demi et des trois-quarts de violon.

Breton (J.-F.). — Paris. 1740. Voici sa curieuse étiquette :

J. F. Breton, citharce-fabricator,
facit, vendit et reconcinat
instrumenta musica
Omnis generis. — Paris anno
1740.

Breton (F.). — Mirecourt, 1800-1830. Lutherie assez soignée, patron généralement grand, vernis jaune. Son nom est marqué au fer chaud, sur le talon du manche. Voici la première étiquette qu’il employa :

Plus tard, il devint le luthier de la duchesse d’Angoulême :

Sa marque étant devenue la propriété d’une manufacture d’instruments de Mirecourt, on vend journellement des violons neufs munis de l’étiquette ci-dessus.

Brubac (Antoine). — Mirecourt, 1817 † 1894. Bon ouvrier qui fit tous les instruments signés par M. A. Klein, à Bouen. Charles Brubac, son frère, luthier habile, travaille depuis vingt-sept ans dans les ateliers de M. Gustave Bernardel.

Brugère (Charles). — Mirecourt. 1842 † 1876. Il a fait de jolies guitares, assez souvent marquées au feu à l’intérieur.

Brugère (Charles-Georges). — Paris. Luthier contemporain. Né à Mirecourt le 10 novembre 1805. Fils du précédent. Il fit son apprentissage chez Drouin, à Mirecourt, et travailla deux années, 1884 et 1885, chez Paul Blanchard, à Lyon. Entré dans les ateliers de Gand et Bernardel frères, à Paris, fin 1885, il ne les quitta qu’en 1892 pour succéder à Eugène Henry, rue Saint-Martin, 151. Son installation au 11, rue du Faubourg-Poissonnière, date de 1895. Lutherie bien faite et de bonne sonorité :

Les instruments faits par ses ouvriers portent simplement :

À part M. Gustave Bernardel, il est un des rares luthiers parisiens qui construisent des contrebasses. Voici sa nouvelle étiquette :

Brugère (François). — Mirecourt, 1822 † 1874. Frère de Charles Brugère. Guitares, violoncelles et contrebasses de bonne facture. Il avait travaillé assez longtemps chez les frères Silvestre, à Lyon.

Brugère (Malakoff). — Marseille, 1890-1895. Fils aîné du précédent. Après avoir travaillé à Paris et à Lille, il s’était établi à Marseille, où il est mort en 1895 :

[13]

Ses deux frères, Michel et Joseph Brugère, également luthiers, ne se sont pas installés à leur compte.

Buthod. — Mirecourt, xixe siècle. Bon ouvrier luthier de J.-B. Vuillaume, à Paris, qui fit quelques violons marqués à son nom, avant de fonder une manufacture d’instruments à cordes qui devint plus tard la maison Thibouville-Lamy, dirigée aujourd’hui par M. Acoulon.

Cabresy. — Bruni, qui inventoria un violoncelle de cet auteur daté de 1725, ne dit pas dans quelle ville il travaillait.

Cabroly. — Toulouse, 1747 :

Cailhe-Decante. — Charroux (Allier). Gendre et élève de Décante [14]. M. J.-B. Cailhe, qui est né à Charroux le 21 mai 1831, s’est associé M. Henri Cailhe, son fils, né dans la même ville, le 8 août 1864. Ils ont pour enseigne : À la vielle bourbonnaise.

Calot. — Paris, 1830. Originaire de Mirecourt. Il travailla d’abord chez Clément, et s’associa, en 1830, avec Augière, rue Saint-Eustache, 12. Bonne lutherie, vernis jaune-rouge.

Campion. — Connu par une guitare exposée à Paris, en 1823.

Caron. — Versailles, 1775-1790 environ. Luthier ordinaire de la reine. L’étiquette d’un alto, de bonne facture, vernis brun-noir, nous apprend qu’il habitait rue Royale, en 1777 :

Plus tard, on le retrouve rue Salory. C’est là, en 1785, qu’il construisit le dédacorde qui est au musée du Conservatoire de musique, à Paris[15], lequel est orné d’une rosette aux initiales de Marie-Antoinette.

Carré (Antoine). — Arras, vers 1750. Luthier habile, dont on connaît des vielles organisées.

Cassineau. — Paris, 1770.

Castagneri (André). — Paris, 1730-1750 environ. Luthier d’origine italienne installé dans les dépendances de l’hôtel de Soissons[16] :

Instruments bien faits, de bonne sonorité et recouverts d’un vernis jaune un peu sec, qui passent assez souvent pour de véritables italiens :

Caussin (François). — Neufchâteau (Vosges). 1845-1875 environ. Jolis violons, à voûtes assez élevées, habilement vernis en imitations de vieux, irrégulièrement diapasonnés et contenant des étiquettes ronflantes. Il venait tous les ans à Paris, avec des caisses pleines de violons, qu’il écoulait assez facilement chez les luthiers de la capitale. On appelle couramment aujourd’hui, en fabrique : « violons Caussin », ceux qui sont vernis à sa manière.

Caussin (aîné). — Rouve-la-Chétive, près Neufchâteau (Vosges). Frère du précédent, pour lequel il travailla exclusivement.

Chalon. — Châlons-sur-Marne, 1812. Luthier et facteur d’instruments à vent.

Champion (René). — Paris. 1731-1756. Il habita d’abord rue des Bourdonnais, puis rue et coin de l’Échelle du Temple :

Jolie lutherie, rappelant celle de Bocquay, vernis jaune. C’est sans doute sa veuve qui est mentionnée sur l’Almanach musical de 1775-1777[17].

Champion (Jean-Baptiste). — Paris, 1783. Est-ce le fils du précédent ? Il est peu connu.

Chanot (Joseph). — Mirecourt. 1760 † 1830 environ. Lutherie ordinaire. Vernis tantôt rouge ou brun foncé. Marque au feu, à l’intérieur.

Chanot (Francis). — Mirecourt 1788 † Rochefort 1823. Fils aîné du précédent.

Ingénieur de la marine, savant distingué. Rendu à la vie privée, sous la Restauration, il eut l’idée, avant Savart, de modifier la forme traditionnelle du violon, dans l’espoir d’obtenir une meilleure sonorité. Pour cela il adopta la forme guitare (à peu près comme l’alto de Pietro Guarneri, que nous avons reproduit [18]).

Les furent remplacées par des ouvertures presque droites ; les tables n’eurent plus de bords dépassant les éclisses ; un filet, ébène et ivoire, borda le tout, même les ouïes ; un attache-cordes, comme celui des guitares remplaça le cordier ; et la volute fut renversée, c’est-à-dire que sa spirale se trouva au-dessous du cheviller. Cette dernière particularité, d’un effet peu gracieux, rendait très facile la pose de la deuxième corde.

Ce violon ainsi modifié, reçut l’approbation de l’Académie des Sciences, et aussi de celle des Beaux-Arts[19]. Un très beau spécimen, qui fut fait pour A. Viotti, est conservé au musée du Conservatoire, à Paris[20]. Il porte le numéro 26. On lit sur la table :

A. Viotti
P. I. T.[21].

Et plus bas, ce quatrain enguirlandé de fleurs peintes en grisaille :

À mes essais daigne sourire !
Fais résonner ce nouveau violon :
Et l’on dira que d’Apollon
J’ai retrouvé l’harmonieuse lyre.

La sonorité des violons de ce modèle est un peu grosse et ne manque pas de douceur ; mais elle a bien moins de timbre et d’éclat que dans les violons ordinaires. Ils contiennent cette étiquette manuscrite :

La date du 21 janvier 1818 est celle du brevet. Les lettres C. I. D. indiquent le titre de l’auteur : capitaine, ingénieur, deuxième classe. Le n° 244 est celui du violon.

Ingénieur et non luthier, Francis Chanot avait installé l’atelier pour construire ses violons chez Lété, fabricant d’orgues, et avait fait venir, pour cela, des ouvriers de Mirecourt, entre autres Georges Chanot, son frère, et J.-B. Vuillaume.

Rappelé à l’activité, il obtint le grade d’ingénieur de première classe, un peu avant sa mort. Son violon n’eut qu’un succès de peu de durée ; malgré cela, on en fit un certain nombre d’imitations à Mirecourt.

Chanot (Georges). — Mirecourt. 26 mars 1801 † Courcelles (Seine-et-Oise), 10 janvier 1873. Frère du précédent. Excellent luthier parisien, qui fait grand honneur à l’école française du xixe siècle.

Venu à Paris en 1819, il travailla d’abord pour son frère[22], puis chez Clément et se mit bientôt à son compte. Un violon, qui est au musée du Conservatoire, à Paris[23], contient cette étiquette :

Chanot jeune à Paris,
rue de la Vrillère, 1820.

Sa première installation fut de courte durée. L’année suivante il devint l’ouvrier de Charles-François Gand, chez lequel il resta jusqu’en 1823, époque où il s’établit définitivement. Ce luthier habita successivement : rue Oblin, près de la Halle au blé (1823) ; place des Victoires (1825) ; passage Choiseuil (1828) ; rue de Rivoli (1837) ; et quai Malaquais (1848), où il était encore en 1872, lorsqu’il céda sa maison à M. Joseph Chardon, son beau-fils :

S’inspirant des beaux et nombreux spécimens de la lutherie italienne, qui passèrent entre ses mains, Georges Chanot produisit un très grand nombre d’instruments, de belle facture et de sonorité excellente. Dans le but d’augmenter l’intensité du son, il construisit, en 1847, une basse, dans laquelle se trouvait une seconde caisse : mais comme cela rendait certaines notes défectueuses, il abandonna cet essai.

Devenu veuf, il épousa sa belle-sœur. Les deux dames Chanot firent de la lutherie.

Chanot (Georges). — Londres, xixe s. Fils du précédent [24].

Chappuy (Nicolas-Augustin). — Paris, 1760-1795 environ. Bon luthier, qui fit beaucoup d’instruments, grands patrons, vernis jaune rouge, marqués, le plus souvent, N. Chappuy, au feu, sur le fond près le talon du manche. Ils contiennent parfois une étiquette intérieure, avec le titre de luthier de S. A. R. la duchesse de Montpensier, ou celle que voici :

Il n’employa pas toujours de belles fournitures ; ses instruments, faits avec des bois inférieurs, sont généralement gratifiés de fortes moustaches. C’est-à-dire, que les tables y sont teintées en noir, sous le vernis, entre les et les bords, et même sous le chevalet. Les plus beaux n’ont que de très fines moustaches.

Un violon de Chappuy, dont Fr. Habeneck se servit pendant trente-sept ans pour faire sa classe au Conservatoire, à Paris, est conservé au musée de cet établissement[25].

Chardon (Marie-Joseph). — Paris. Luthier contemporain. Né à Paris le 22 mai 1843. Beau-fils et élève de Georges Chanot, auquel il succéda en 1872.

Homme d’autant de talent que de modestie, il passe ses journées à travailler à son établi, qu’il ne quitte que pour recevoir ses clients. D’abord, quai Malaquais, 1, comme son prédécesseur :

En 1888, il transféra ses ateliers, boulevard Poissonnière, 22, Au mois de juillet 1896, il prit pour associé Marie-Joseph-Antoine-Georges Chardon, son fils et élève, né à Paris, le 22 avril 1870.

Actuellement les ateliers et magasins sont installés rue du Faubourg-Poissonnière, 6 :

Élevés à bonne école, habiles dans leur art, MM. Chardon père et fils possèdent de grandes connaissances en lutherie. Leurs instruments sont beaux et bons. Voici l’étiquette qu’ils mettent dans leurs violoncelles :

Les instruments qui ne sont pas leur œuvre personnelle contiennent l’étiquette suivante :

Charle. — Paris, aux Quinze-Vingts, 1748. Un violon de cet auteur, portant cette date, est mentionné sur l’inventaire de Bruni.

Charles (J.). — Marseille, 1783. Peut-être le fils du précèdent :

Charotte. — Mirecourt. Seconde moitié du xviiie siècle. Auteur d’une grande vielle, forme guitare, appartenant depuis plus d’un siècle à la famille Pajot, à Jenzat, et marquée :

« Charotte, à Paris, 1763[26] ».

Charotte (Aîné). — Rouen, 1830-1830. Il était originaire de Mirecourt.

Charotte Millot (Joseph). — Mirecourt, 1810-1850 environ. Sans doute le frère du précédent. Il a fait surtout des violoncelles, des contrebasses et des vielles :

Il prit aussi pour enseigne : À la ville de Crémone

Charotte (Hippolyte). — Mirecourt, 1850-1875 environ. Fils du précédent.

Châtelain (François). — Paris, 1760-1800 environ. Bon luthier. Il fut l’associé de Sébastien Renault [27] ; mais on rencontre parfois des instruments signés de son nom seul, entre autres, une harpe à sujets chinois, qui est au musée de Cluny, à Paris[28]. Installé rue de Braque, 9, de 1700 à 1789 ; on le trouve rue de Berry, en 1799.

Chatelin. — Valenciennes. 1758. Connu par un quinton, qui porte cette date.

Cherbourg. — Paris. 1760. Dans le Temple. Inventeur de la lyre renouvelée et perfectionnée. A. Sax a possédé un de ces instruments, à 22 cordes et 7 clefs, contenant une étiquette ainsi conçue : « Cherbourg, dans le Temple à Paris enventeuvre (sic) de la perfection de cet instrument tant désiré ».

Chéron (Nicolas). — Paris, 1658.

Cherpitel (Nicolas-Emile). — Paris, xixe siècle. Bon luthier, né à Mirecourt, le 24 juin 1841, décédé à Paris, en 1893. Il fit son apprentissage chez Grandjon, et entra chez Gand frères, en 1859. Ce n’est qu’en 1870 qu’il quitta l’atelier de Gand et Bernardel frères, pour s’établir rue Saint-Denis, 364 (ancien). En 1884, il vint habiter rue du Faubourg-Poissonnière, 16 :

Après sa mort, Mme  veuve Cherpitel tint le magasin, avec le concours de M. Charles Moinel son neveu, lequel s’en est rendu acquéreur le 1er  juillet 1897.

Chevrier (J.). — Mirecourt, 1820-1850 environ. Belle lutherie.

Chevrier. — Cherbourg. xixe siècle. Fils aîné du précédent.

Chevrier. — Beauvais, xixe siècle. Second fils de J. Chevrier.

Chevrier. — Mirecourt. Troisième fils de J. Chevrier. Il dirige, depuis trente-cinq ans, la fabrique d’instruments à cordes qui appartient actuellement à M. Thibouville-Lamy.

Chevrier (André-Augustin). — Bruxelles, xixe siècle [29].

Chibon (Jean-Robert). — Paris. 1757-1785. Deux altos et une basse de ce luthier figurent sur l’inventaire de Bruni. Il habitait rue de la Sourdière en 1757 :

On le trouve rue de la Comtesse-d’Artois (1775-1779), et rue de la Grande-Truanderie (1783-1783).

Christophle (Jean) d’Avignon. — Étiquette manuscrite imitant de gros caractères d’imprimerie :

Jean Christophle d’Avignon
1654.

Le musée du Conservatoire de musique, à Paris, possède un alto, grand patron de cet auteur[30].

Claudot (Charles). — Mirecourt, 1794 † 1870. Il travaillait encore en 1870. Lutherie ordinaire. Vernis jaune brun, parfois avec des moustaches comme Chappuy.

C’est Charles Claudot qui marqua ses instruments au feu, sur le fond, au-dessous du bouton du manche :

Marquis de l’air l’oiseau

De sonorité commune, mais assez forte, ils eurent une certaine vogue dans les orchestres de bals. Quelques-uns de ses instruments, en assez petit nombre, sont marqués, toujours au feu, à l’intérieur :

Charles Claudot.

Il eut deux fils, Félix et Charles. Ce dernier seul fut luthier et mourut à Rennes, où il travaillait chez Bonnel.

Claudot (Augustin). — Mirecourt, xixe siècle. Frère du précédent. Même genre de lutherie. Il marquait aussi ses instruments au feu.

Claudot (Nicolas). — Mirecourt, xixe siècle. Deuxième frère de Charles.

Claudot (Paul). — Mirecourt, 1800 † 1886 environ. Fils d’Augustin Claudot. Ses contrebasses ont de la réputation. Voici sa marque, toujours au fer chaud :

Claudot (F.). — Dijon. Luthier contemporain. Né à Mirecourt en 1865. Fils de Félix Claudot, lequel ne fut pas luthier. Petit-fils de Charles Claudot, celui qui marquait ses violons : Marquis de l’air l’oiseau.

Il fit son apprentissage dans sa ville natale, et vint travailler à Paris, chez Gand et Bernardel, de janvier 1884 à janvier 1886. C’est en novembre 1889, son service militaire terminé, qu’il alla se fixer à Dijon, où il est luthier du Conservatoire. Ses instruments, de facture soignée, sont marqués au feu à l’intérieur :

Clément. — Paris, 1815-1847 environ. On dit qu’il travailla peu par lui-même ; mais il eut d’excellents ouvriers, tels que G. Chanot, Calot et Augière :

Il habita aussi rue des Bons-Enfants.

Clève ou Clerc. — Paris. 1777. Aux Quinze-Vingts.

Coffe-Goguette. — Mirecourt, 1830-1840. Connu par des guitares.

Coincu ou Comme. — Blois, xviiie siècle. Dont une guitare figure sur l’inventaire de Bruni.

Collichon (Michel). — Paris. 1683. Une charmante basse de viole de cet auteur, portant cette date, se voyait à l’Exposition rétrospective en 1889, à Paris.

Collin (Claude-Nicolas). — Mirecourt, où il est mort en 1864. Bon luthier, qui eut pour élèves Charles-Auguste Miremont, et :

Collin (Charles-Jean-Baptiste), dit Collin-Mézin. — Paris. Luthier contemporain. Né à Mirecourt, le 12 novembre 1841. Fils du précédent. Après son apprentissage chez son père, il alla travailler chez Nicolas-François Vuillaume, à Bruxelles, et vint s’établir à Paris, en 1868. D’abord, rue du Faubourg-Poissonnière, 18 et 14, jusqu’en 1876 ; puis au 10 ; il est actuellement au 29 de la même rue.

Nous nous souvenons d’avoir entendu le Concerto romantique du regretté Benjamin Godard, exécuté avec beaucoup de succès aux concerts Pasdeloup et Colonne, en 1876 et 1877, par Mlle  Marie Tayau, sur un violon de M. Collin-Mézin, monté, le mi et le la avec des cordes d’acier :

Sur le fond de chaque instrument à côté de l’âme, sa signature :

Colson. — Mirecourt, vers 1840. Il a fait spécialement des guitares et des vielles. Facture ordinaire.

Colson. — Mirecourt, vers 1860. Fils du précédent. Il s’est aussi spécialisé dans la fabrication des mêmes instruments. Nous avons vu une vielle organisée, assez belle, de cet auteur. Elle était marquée : Colson, au feu, sur le côté gauche du clavier.

Convert. — Bourg, 1830-1870 environ. Luthier amateur qui fit un certain nombre de vielles, genre Louvet. Il possédait un moule d’un luthier parisien du xviiie siècle, dont il se servait pour construire ses vielles.

Cornu. — Marseille, 1759. Étiquette manuscrite, relevée dans un violoncelle de bonne facture, style italien, vernis jaune :

Cornu Fecit
À Marseille 1759.

Coty (Jean-Claude). — Versailles, 1787. Étiquette manuscrite :

Jean-Claude Coty luthier
À Versailles 1787.

Cousineau (Georges). — Paris, rue des Poulies. Il fut maître-juré comptable de la Corporation, en 1769. Fabricant de harpes, il faisait et vendait aussi : lyres, violons, violoncelles, etc., d’après l’étiquette d’une contrebasse à trois cordes, actuellement au Conservatoire de musique à Paris. On trouve de ses instruments à archet marqués au feu. Son fils, Jacques-Georges, né en 1760, a été harpiste à l’Opéra, de 1776 à 1811.

Couturieux. — Mirecourt, 1830-1850 environ. Lutherie ordinaire, vernis sec, rouge foncé. Il marquait ses instruments au feu, au-dessous du talon du manche : Couturieux Paris. Nous connaissons une étiquette imprimée, ainsi conçue :

Réparé par Couturieux
luthier de Paris 1847.

Cuchet (Gaspard). — Grenoble, 1729. Étiquette imprimée en gros caractères :

Fait par Gaspard Cuchet à
Grenoble Mil sept cent 29.

Cunault (Georges). — Paris. Luthier contemporain. Né à Paris, le 20 mars 1856.

Élève de Sébastien Vuillaume et de Miremont. Il ne passa qu’une année, 1872-1873, dans l’atelier du premier, et resta pendant sept ans, de 1873 à 1880, chez le second. Établi a son compte, en 1882, rue du Faubourg-Poissonnière, 53 ; en 1884, il transporta ses ateliers, rue des Martyrs. 29 ; puis en 1889, au n° 6 de la rue Clauzel :

Depuis 1893, il est installé rue de Navarin, 21. M. Georges Cunault a largement profité des leçons de ses excellents maîtres. Ses instruments sont de belle facture et possèdent une jolie sonorité :

Cuny. — Paris, vers 1750. Lutherie ordinaire. Un de ses violons est au musée du Conservatoire de musique, à Paris[31]. Il est marqué au feu :

Cuny à Paris.

Darte (Auguste). — Mirecourt, xixe siècle. Élève, beau-fils et successeur de Nicolas Vuillaume. Il avait travaillé chez J.-B. Vuillaume, à Paris. Il mourut à Mirecourt en 1888.

David. — Paris, vers 1730. Travail ordinaire.

Décante (Jacques). — Jenzat (Allier), 14 janvier 1801 † 5 novembre 1884. Il a construit des vielles dans le style de Pajot père et fils [32].

Decombe. — Paris, vers 1789. Voici le début d’un de ses prospectus :

à l’accord parfait.
Quai de l’École, n° 14, à côté du café du Parnasse entre la place de l’École et celle des Trois-Maris, ci-devant place de l’École près le Pont-Neuf, à Paris.
Decombe luthier, successeur de Salomon, etc., etc.

En l’an VII, il était au carrefour de l’École de médecine.

De Comble (Ambroise). — Tournay  [33].

Defrenne (Pierre). — Rouen, 1731-1750 environ :

Fait par Pierre Defresne maître
luthier de Paris, demeurant
rue Neuve St  Lô, à Rouen
1745.

Il eut de graves démêlés avec ses confrères de cette ville, qui refusèrent d’abord de le recevoir dans la corporation des faiseurs d’instruments malgré un brevet du duc de Luxembourg, et qui, en 1734, le poursuivirent parce qu’il prenait le titre de Maître de Paris.

Deshaye ou Deshayes. — Paris, vers 1780. Rue de Grenelle-Saint-Honoré, près celle des Beaux-Arts. Il se disait le seul élève et neveu de M. Salomon, et avait pour enseigne : Au prélude espagnol.

Delaborne. — Il exposa des guitares, à Paris, en 1819 et en 1823.

Delanoe (Pierre-Jean). — 1754. Sans indication de résidence[34].

De Lannoy. — Lille, milieu du xviiie siècle. Lutherie bien faite. Vidal cite cette étiquette :

H. J. de Lannoy, sur la petite place
au-dessus des Halles, à Lille, 1747.

En voici une autre :

J.-J. De Lannoy dessus les ponts
de Commines à Lille 1752.

Il doit y avoir erreur, pour un prénom, sur l’une des deux étiquettes[35].

Delannoy (L.). — Lille, xixe siècle :

Réparé par L. Delannoy
à Lille en 1835.

Une étiquette semblable datée de 1828 a été trouvée dans un violon de Fent.

Delanoy (Alexandre). — Bordeaux. Luthier contemporain, qui travailla pendant assez longtemps à Paris.

Delau (Lucien). — Rouen, où il fut l’associé de Pierre-Napoléon Jeandel, de 1836 à 1848.

Delaunay. — Paris, 1775. Connu par la petite vielle, portant cette date, qui est au musée instrumental du Conservatoire, à Paris[36].

Deleplanque (Gérard-J.). — Lille, 1760-1790 environ. Il habita successivement : marché aux poulets, près le marché aux poissons ; grande chaussée, au coin de celle des Dominicains, vers 1766 ; et place de Ribour, près l’Hôtel-de-Ville en 1790 :

Il est avantageusement connu par de nombreux spécimens d’instruments à cordes pincées et à archets, qui se trouvent aux musées des Conservatoires de musique, à Bruxelles el à Paris.

Delinet (Auguste). — Paris. Luthier contemporain. Originaire de Mirecourt, il y fit son apprentissage et passa quelques années chez M. H.-C. Silvestre, à Paris, avant de travailler à son compte, rue Paradis, 10.

Delphin. — Mirecourt, xixe siècle. Il marquait ses instruments à Paris :

Denizot. — Tours, 1828. Étiquette ovale, imprimée sur papier rouge :

Réparé par Denizot
luthier à Tours 1828.

De Planche. — Paris, xviiie siècle. Associé de La Lœ. Dont un par-dessus de viole fut inventorié par Bruni.

Derazey (Honoré). — Mirecourt, 1800 † 1879 environ. L’un des meilleurs luthiers de cette ville. Il passa plusieurs années dans les ateliers parisiens. Ses instruments, contiennent rarement des étiquettes : ils sont marqués au feu, à l’intérieur.

Derazey (Just). — Mirecourt. Fils et successeur du précédent. Décédé vers 1885. Il fit d’assez bonne lutherie, le plus souvent marquée au feu. En 1864, il se rendit propriétaire de la fabrique d’instruments à cordes de Joseph Nicolas fils.

Deroux (Georges). — Mirecourt. 1822 † 1889. Élève d’Honoré Derazey, il travailla à son compte à partir de 1846. Lutherie très soignée, marquée au feu et assez souvent signée au crayon, à l’intérieur.

Deroux (Sébastien-Auguste). — Paris. Luthier contemporain. Né à Mirecourt, le 20 juin 1818. Fils et élève du précédent. Au sortir de l’atelier de son père, il se rendit à Lyon, chez Sylvestre, où il resta de 1866 à 1869 ; puis, son service militaire terminé, il entra, en 1873, chez Miremont, à Paris, qu’il ne quitta qu’en 1884, pour s’établir :

Son long séjour dans des ateliers si recommandables en a fait un très bon luthier. Ses instruments, où se reconnaît une belle main-d’œuvre, sont très estimés :

Deschamps Claude). — Paris, rue de Seine, 1783-1785.

Despons (Antoine). — Début du xviie siècle[37].

Desroussaux. — Verdun, xviie siècle. Nous avons vu un violon de facture ordinaire, marqué au feu, sous le talon du manche :

Desrousseaux à Verdun.

Didelin (Joseph). — Nancy, 1776. Il avait pour enseigne : À la guitare des Dames de France.

Diter (Justin). — Marseille. Luthier contemporain. Né à Mirecourt, le 16 février 1866.

Après avoir fait son apprentissage dans sa ville natale il entra, le 20 août 1890, chez M. Paul Blanchard, à Lyon, où il resta jusqu’au mois d’avril 1897. Les sept années qu’il passa dans cet atelier l’ont rendu très habile.

Associé, pendant quelque temps, avec M. Ressuche, dans le passage de l’Argue, à Lyon, il est établi à Marseille depuis le mois de janvier 1898 :

Dieulafait. — Paris, 1720. Connu par une très belle basse de viole à sept cordes, qui est au musée du Conservatoire de musique, à Paris[38].

Drouet-Koel. — Valence, xixe siècle. Étiquette imprimée :

Raccommodé par Drouet-Koël
À Valence
département de la Drôme.

Drouleau. — Paris, rue du Temple, 1788-1800.

Drouyn (Dimanche). — Paris, sans date. Connu par une pochette.

Duchéron (Mathieu). — Paris, 1700-1730 environ. Étiquette manuscrite, imitant de gros caractères d’imprimerie :

Mathieu Duchéron à Paris
1711.

Dumesnil (N.). — Sur l’inventaire de Bruni, figure un violon de cet auteur portant la date de 1786.

Du Mesnil (Jacques). — Paris, 1655. Connu par une pochette, forme violon, véritable petit bijou, qui est au musée du Conservatoire de musique, à Paris[39].

Elément (Jean-Laurent). — 1783. M. Constant Pierre, qui le cite, ne dit pas dans quelle ville il travaillait.

Engelhard. — On conserve au musée de Cluny[40] une vielle, ayant un clavier de clavecin et dont la manivelle se trouve à gauche, sur laquelle on lit Engelhard fecit, 1742. La ville où cet instrument fut construit n’est pas indiquée. Ce luthier était-il Français ?

Erahr. — Mâcon, vers 1820. Vielles genre Louvet.

Eury (Jacob). — Mirecourt. 1780 environ, Bonne lutherie.

Ève. — Paris, 1770. Un violon dont les voûtes sont élevées, vernis jaune, est au musée du Conservatoire, à Paris[41]. Il contient une étiquette ainsi conçue :

Ève, luthier, rue
Culture-Sainte-Catherine, 1770.
À la Fortune.

On ne sait si Jacques-Charles Ève, qui habita rue Saint-Antoine, en 1883, et rue Vieille-du-Temple, en 1788-89, est le même que nous venons de voir rue Culture-Sainte-Catherine.

Fent (François). — Paris, 1774-1789 environ. L’un des meilleurs luthiers français de la fin du xviiie siècle. Il s’inspira du modèle d’Antonio Stradivari. Instruments remarquables comme facture et comme sonorité, dont le beau vernis rouge brun est devenu assez foncé. Quelques-uns sont de couleur jaune ambré. Ses étiquettes ne portent généralement pas de date :

Les Tablettes de Renommée, de 1791, désignent un Sendt, rue Montmartre, près le cul-de-sac, comme faisant les raccommodages. Il se peut que ce soit le même luthier dont le nom aurait été estropié[42].

Féret. — Paris, 1708 :

Fait par Féret
élève de Médard, 1708.

Feury (François). — Paris, où il fut maître-juré comptable de la Corporation, en 1752 et aussi en 1757 :

F. Feury, rue de l’Arbre-Sec,
vis-à-vis Saint-Germain-l’Auxerrois,
Paris 1753.

Févrot. — Lyon, 1788-1813. Étiquette imprimée :

Raccommodé par Févrot, à Lyon
en 1801.

Feyzeau. — Bordeaux, 1760. Connu par un quinton, bien fait, vernis gris brun. Étiquette imprimée :

Feyzeau
à Bordeaux
1760.

Finz. — Avignon, 1853. Étiquette manuscrite relevée dans un violon ordinaire :

Réparé par Finz
Avignon 1853.

Flac (Philippe). — Lyon, 1568-1572. Faiseur de luths et de guiternes.

Fleuri (Jean-Francois). — Paris. 1783.

Fleury (Benoit). — Paris, 1745-1791 environ. Bon luthier, qui fut maître-juré comptable, en 1755. Le musée du Conservatoire de musique, à Paris, possède une très belle basse de viole de cet auteur portant la date 1755[43]. Un alto de Benoît Fleury, de 1751, sert aussi dans les classes de cet établissement. Ce luthier a aussi fait de très bonnes vielles :

Fouquet-Lecomte, ou simplement Lecomte. — Paris, 1775-1800. Rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés.

Fourier (Nicolas-François), appelé Nicolas. (Voyez ce nom.).

François (Jean). — Mirecourt, 1758. Lutherie ordinaire. Étiquette manuscrite :

Gian Françoit à
Mircour an Lorraine
Fai en 1758.

Frébrunet (Jean). — Paris, 1760-1780 environ. Bonne facture. Vernis jaune brun. Fournitures généralement belles et de très bonne qualité. Un de ses violons, de 1760, est au Conservatoire de musique, à Paris, pour le service des classes. Étiquette manuscrite, portant rarement une date :

Gaffino (Joseph). — — Paris, xviiie siècle. Luthier d’origine italienne, qui travailla chez Castagneri avant de s’établir, ainsi que le montre le fac-similé suivant de l’étiquette d’un alto, grand patron, vernis jaune sale, dont les extrémités des spirales de la volute sont sculptées en formes de rosace, et qui se trouve au musée des Arts et Métiers à Paris[44] :

M. de Piccolellis[45] a traduit l’abréviation Cto par le mot compagno ; cela veut sans doute dire quelque chose d’approchant.

Joseph Gaffino fut juré-comptable en 1760. Il avait pour enseigne : À la musette de Colin. Son magasin, toujours rue des Prouvaires, était encore tenu par sa veuve en 1789.

Gaillard. — Mirecourt, 1830-1855 environ. Lutherie ordinaire.

Gaillard (Charles). — Paris, 1850-1870 environ. Originaire de Mirecourt. Fils et élève du précédent. Très bon luthier, qui fut longtemps le premier ouvrier de C.-A. Gand, avant de s’établir. En 1851, il était rue Poissonnière. 15 :

Plus tard, il habita le n° 20 de la rue Notre-Dame-de-Recouvrance. Sa lutherie rappelle, comme facture et vernis, celle de la maison Gand :

Gaillard-Lajoue (Jules). — Mirecourt, 1855. Frère du précédent.

Gairaud (Louis). — Nantes. 1740 :

Galland (Jean). — Paris. Juré-comptable en 1744, il mourut vers 1761. Sa veuve tenait encore son magasin, rue Saint-Honoré, en 1779.

Gand (Charles-Michel). — Mirecourt, 1748 † Versailles 1820. Il était venu se fixer à Versailles, en 1780, d’abord rue du Commerce, 71, puis rue de la Paroisse, 32, à l’enseigne : Aux tendres accords.

Gand (Charles-François). — Versailles, 5 août 1787 † Paris, 10 mai 1845. Fils aîné du précédent. Élève, gendre et successeur de Nicolas Lupot.

C’est à l’âge de quinze ans, le premier germinal an X (1802), qu’il devint l’apprenti de Nicolas Lupot « pour l’espace de quatre années, moyennant la somme de 732 livres seulement, pour sa nourriture, plus 100 livres tournois reçues comptant, pour apprendre l’état de luthier ». Pendant son séjour chez Lupot, il signa quelques instruments :

Gand, chez Lupot, rue de Grammont, 1805.

Le 17 juillet 1806, son contrat expiré, il retourna chez son père, à Versailles, où il signa également plusieurs violons :

Ch. f. Gand fils
Luthier à Versailles 1807.

En 1810, il vint s’établir à Paris, rue Croix-des-Petits Champs, 5. Son étiquette d’alors était manuscrite, entourée d’un filet, et portait un numéro d’ordre :

Ch. f. Gand. Elève de Lupot
Luthier, rue Croix-des-Petits-Champs n° 12 à Paris
an 1812.

En 1820. il acheta le fonds de Koliker situé au n° 24 de la même rue, et, à la mort de N. Lupot, son beau-père, survenue en 1824, il prit la suite de ses affaires et devint ainsi luthier de la Musique du roi et de l’École royale de musique :

Ce fut lui qui termina les instruments commencés par Lupot, pour la Chapelle royale : 6 violons, 3 altos, 5 violoncelles et 4 contrebasses. Tous ont été détruits en 1871, lors de l’incendie du palais des Tuileries. On peut voir au musée du Conservatoire de musique, à Paris, un fragment du fond d’une contrebasse, laquelle fut brisée par la populace, le 29 juillet 1830. Le chiffre de Charles X s’y voit, ainsi que la date 1827, l’écusson des Bourbons et l’inscription : Musique de la Chapelle du Roi[46]. Le même musée possède aussi un alto, fait en plus de ceux commandés, et qui servait lorsque l’orchestre comptait des artistes supplémentaires[47]. Demeuré la propriété de la famille Gand, cet alto, que l’on ne portait au palais que pour certains concerts, échappa au désastre de 1871, et fait regretter, par sa belle facture, la perte de ces superbes instruments.

De 1830 à 1833, Gand se servit de cette étiquette :

Fichier:Étiquette Charles-François Gand - 1830 à 1833 — T2p327.png

Il employa la suivante, de 1833 à 1845, date de son décès :

Fichier:Étiquette Charles-François Gand - 1833 à 1845 — T2p327.png

Faits d’après le modèle de Lupot, les instruments de C.-F. Gand, dont le vernis rouge manque parfois de transparence, sont de belle facture et comptent parmi les meilleurs de l’école française moderne.

Gand (Guillaume). — Paris, 22 juillet 1792 † Versailles, 31 mai 1858. frère du précédent. Également élève de N. Lupot, il prit la succession de son père, à Versailles. Ses instruments rappellent ceux de son maître.

Gand (Charles-Adolphe). — Paris, 11 décembre 1812 † 24 janvier 1806. Fils aîné de Charles-François Gand, dont il fut l’élève et le successeur immédiat. Luthier de la Musique du Roi et du Conservatoire, et plus tard de la Chapelle de l’Empereur. Il dirigea seul cette importante maison, de 1845 à 1855. À cette époque, il s’associa son frère :

Gand (Charles-Nicolas-Eugène). — Paris, 5 juin 1825 † Boulogne-sur-Seine, 5 février 18922. Second fils de Charles-François Gand. Voici l’étiquette dont ils firent usage, de 1855 à 1866[48], époque de la mort de Charles-Adolphe Gand, lequel était chevalier de la Légion d’honneur du 19 août 1802 :

Après le décès de son frère, C.-N.-E. Gand, qui, dans sa jeunesse, avait fait d’excellentes études musicales au Conservatoire, dans les classes de Leborne, Guérin et Baillot, s’associa avec les frères Bernardel (Auguste-Ernest et Gustave-Adolphe), sous la raison sociale : Gand et Bernardel frères[49].

Fournisseurs de l’État, les étiquettes se modifiaient selon les régimes. Celle qui suit, servit de 1871 à 1886, époque où Auguste-Ernest Bernardel se retira des affaires :

De 1886 à 1892, date de sa mort, C.-N.-E. Gand resta associé avec Gustave-Adolphe Bernardel[50].

Nommé chevalier de la Légion d’honneur, le 20 octobre 1878, C.-N.-E. Gand fut élevé au grade d’officier du même ordre, le 29 octobre 1889. Ainsi que les autres membres de sa famille, il a laissé la réputation d’un luthier très habile.

Gand. — Amiens, 1803. Étiquette relevée dans un violoncelle tyrolien :

Recoupé par Gand
luthier à Amiens
en 1803.

Il était sans doute de la même famille que les luthiers parisiens de ce nom.

Gautier. — Toulouse. Luthier contemporain. Successeur de Simonin. Il s’occupe surtout de réparations.

Gaviniès (François). — Paris. 1734-1770. Père du célèbre violoniste. Il fut d’abord établi à Bordeaux, et vint se fixer à Paris, à cause de son fils. Maître-juré comptable, en 1762 ; on connaît de ses instruments datés de 1734. Un violon et un quinton, saisis chez les émigrés, figurent sur l’inventaire de Bruni. Le Conservatoire de musique, à Paris, possède, pour le service des classes, une excellente contrebasse de cet auteur, portant la date de 1757, dont la tête sculptée représente un roi David ; et au musée de ce même établissement, on conserve un quinton, à 6 cordes, de 1744[51]. Il habitait rue Saint-Thomas-du-Louvre :

Germain (Joseph-Louis). — Paris, 1862-1870. Né à Mirecourt, le 23 juillet 1822 ; il y apprit la lutherie. Venu à Paris, en 1840, il entra chez Charles-François Gand, et n’en sortit qu’à la mort de ce dernier, survenue en 1845, pour aller chez J.-B. Vuillaume. En 1850, Charles-Adolphe Gand le prit comme premier ouvrier. Il tint cet emploi pendant douze ans, et ne s’installa à son compte, rue Saint-Denis, 364, qu’en 1862 :

Cette étiquette, où ses prénoms sont intervertis, lui servit pour marquer ses instruments, jusqu’en 1867. Il la changea alors pour la suivante, sur laquelle ses prénoms se trouvent en bon ordre :

Homme trop modeste, Joseph-Louis Germain n’a pas occupé, de son vivant, une place à la hauteur de son talent. Il mourut à Mirecourt le 5 juillet 1870.

Germain (Émile). — Paris. Luthier contemporain. Fils et élève du précédent, né à Paris le 21 juillet 1853.

En 1870. il s’associa avec M. Dehommais, un amateur, qui avait fait des recherches sur les vernis. Leurs ateliers et magasins furent d’abord, 12, rue Croix-des-Petits-Champs :

Ils vinrent ensuite rue du Faubourg-Montmartre, 5, où, depuis 1882, M. Émile Germain est resté seul à la tête de la maison.

Artiste habile, travailleur consciencieux, ses instruments font honneur à la lutherie française moderne.

Gilbert (Nicolas-Louis). — Metz, 1701, connu par un pardessus de viole, à cinq cordes, appartenant à MM. Mabillon frères, à Bruxelles, qui figura à l’Exposition, en 1878. à Paris.

Gilbert (Simon). — Metz, 1737-1760 environ. Un quinton de cet auteur, daté de 1744, fit partie de la collection Sax ; un instrument semblable, de 1749, appartint à M. Loup :

Giquelier (Cristofo). — Paris, 1712. Dont il y a une viole bâtarde, laquée, à six cordes, au musée du Conservatoire, à Paris[52].

Girod (Claude). — Bruni, qui inventoria une viole de cet auteur, n’indique ni l’époque ni la ville où il travaillait.

Giron. — Troyes, 1792. Sans doute les fils du précédent :

Giron. — Troyes, 1770. Associé de Villaume [53].

Gonnet (Pierre-Jean). — Paris. 1775-1783.

Gosselin (Jean). — Paris, 1814-1830 environ. Luthier amateur, ami de Koliker, qui fit un certain nombre d’instruments, pour lesquels il employa souvent de l’érable moucheté :

Ses filles, les demoiselles Gosselin, danseuses à l’Opéra, eurent une certaine célébrité sous la Restauration.

Gosset. — Reims. Connu par un rapport qu’il présenta, en 1769, à l’Académie des Sciences, pour remplacer les touches, faites avec des cordes à boyau, des manches de violes, mandoles, etc., par des sillets bas collés sur la touche et indiquant les demi-tons majeurs et mineurs.

Grand-Gérard. — Mirecourt, 1780-1820 environ. Lutherie commune. Vernis jaune. Un de ses violons figure sur l’inventaire de Bruni. Il marquait ses instruments au feu, sur le fond, au-dessous du talon du manche :

Grandjon. — Mirecourt, 1830-1850 environ. Lutherie ordinaire.

Grandjon. — Mirecourt. xixe siècle. Fils aîné et successeur du précédent. Lutherie plus soignée.

Grandjon (Jules). — Mirecourt, 1855, frère du précédent. Il travailla assez longtemps à Paris, avant de fonder sa fabrique :

Grobert. — Mirecourt, 1794 † 1809. Auteur de la guitare qui porte les signatures de Paganini et de Berlioz (musée du Conservatoire, à Paris, n° 278).

Grosset (Pierre-François). — Paris, 1739-1760 environ. Élève de Claude Pierray. Lutherie inférieure à celle de son maître. Vernis jaune. Il avait pour enseigne : Au Dieu Apollon. Étiquette manuscrite en caractères romains :

P. F. Grosset Au dieu Appollon
rue de la Verrerie, à Paris 1757.

Vidal et Constant Pierre lui donnent les prénoms de Paul-François. Bruni, qui inventoria trois de ses instruments : un alto sans date, un violoncelle de 1739 et un quinton de 1749, le nomme Pierre-François Grosset.

Grou. — Paris 1752. Il est connu par la viole à manivelle[54] indiquée au catalogue de la collection Arrigoni (Milan 1881), et par une petite vielle de 1752.

Guédon (Jacques-Antoine). — Paris, rue de la Tissanderie (1775-1777), de la Barillerie (1779-1783).

Guénet. — Bourg, 1850. Horloger, qui fit quelques vielles dans le style de Louvet.

Guersan (Louis). — Paris, 1730-1769 environ ; Élève et successeur de Claude Pierray :

Il se servit plus souvent d’étiquettes rédigées en latin

On trouve la suivante dans ses violoncelles

Louis Guersan fut maître-juré comptable en 1748. Il produisit beaucoup, ses instruments sont de coupe élégante et d’un très beau fini. On doit regretter toutefois qu’il ait été un des propagateurs du vernis à l’alcool. Voici la dernière étiquette dont il fit usage :

Fournisseur du Dauphin et de l’Opéra, Louis Guersan était le doyen de la Corporation en 1769.

Guillaume. — Paris. 1789. On ne le connaît que par la guitare inventoriée par Bruni, et qui avait été saisie chez la marquise de Marbeuf.

Guinot (Nicolas). — G. Chouquet, qui le cite comme étant le beau-frère de Nicolas Maire, le fabricant d’archets parisien, ne dit pas dans quelle ville il travaillait.

Harmand. — Mirecourt, où il prêta serment comme maître du corps des luthiers, le 19 février 1771.

Heinle (J.). — Paris, 1764.

Hel (Pierre-Joseph). — Lille. Luthier contemporain. Né à Mazirot (Vosges), le 8 février 1842.

Il fit un apprentissage de sept années à Mirecourt, passa deux ans chez Sébastien Vuillaume, à Paris, et un an (1864-1865) chez Nicolas Darche, à Aix-la-Chapelle, avant de s’installer à Lille, où il s’est acquis une très belle réputation.

Ses instruments attestent l’habileté de leur auteur, et montrent que tous les luthiers de talent n’habitent pas la capitale. Voici son étiquette :

M. Hel est l’inventeur d’une pique de violoncelle (1878). et d’un système de chevilles (1886), qui, sans rien changer à la forme de la tête, permet de tendre les cordes avec facilité.

Helmer (Jehan). — Lyon, 1568-1572. Faiseur de luths et de guiternes.

Henocq (François). — Paris, rue Jacob (1775-1777), rue des Saint-Pères (1779-1789).

Henocq (Jean). — Paris. Dont il y a un très beau cistre, de 1769, au musée du Conservatoire de musique, à Paris[55]. Il fut maître-juré comptable en 1773 el syndic en 1775-1777. Un Henocq portant les prénoms de Jean-Georges-Bienaimé habita rue Saint-Germain, de 1783 à 1789. Était-ce le même, ou l’un de ses descendants ?

Henocq. — Paris. Faubourg Saint-Antoine, en 1785. On ignore son prénom et ses œuvres.

Henry (H.). — Paris, 1292. « Feseeur de vièles », dit Henry aux vièles, Le plus ancien luthier connu jusqu’à ce jour.

Henry. — Paris, rue Saint-André-des-Arts. Première moitié du xviiie siècle. Bonne lutherie, vernis rouge brun. Une basse de cet auteur, datée de 1737, fut inventoriée par Bruni, ainsi qu’une vielle ordinaire estimée 150 francs. Pour celle-ci, Bruni a inscrit une H comme initiale du prénom de Henry.

Sa parenté avec les Henry qui suivent n’est pas établie.

Henry (Jean-Baptiste). — Paris, 1781-1831.

Né, en 1757, à Mataincourt (Vosges), près Mirecourt. Il vint s’établir à Paris, en 1781, dans les dépendances du couvent des moines Saint-Martin, où il resta jusqu’en 1788. À cette époque, il alla s’installer rue Saint-Martin, 175, (actuellement, 151). Bonne lutherie, dans laquelle il ne mit ni marque ni étiquette. Les instruments marqués à son nom l’ont été par ses fils. Il mourut à Paris, en 1831, âgé de soixante-quatorze ans.

Henry (Jean-Baptiste-Félix). — Paris. 1793 † 1858. Fils aîné et élève du précédent. Il fut établi successivement à Paris, rue Montmartre, 1817 ; à Bordeaux, 1823  ; à Marseille, 1825 ; puis, définitivement, à Paris, rue Fléchier, 1844, où il mourut en 1858. Ses instruments, de bonne facture, ne sont pas signés. Il en a fait un très grand nombre.

Henry (Charles dit Carolus). — Paris, 1803 † 1859. Second fils de Jean-Baptiste Henry, dont il fut l’élève et le successeur.

Il avait vingt-huit ans lorsqu’il fut appelé à diriger la maison fondée par son père. Très travailleur, il a produit quantité d’instruments, violons, altos et violoncelles, qui contiennent cette étiquette manuscrite :

Carolus Henry luthier,
rue Saint-Martin, N° 151 ;
fecit anno Dommi 18..

Belle lutherie supérieure à celle de son père ; vernis rouge. En 1817, il fit un violon-baryton, qui s’accordait une octave au-dessous du violon[56].

Henry (Octave). — Grenoble, xixe siècle. Fils de Jean-Baptiste-Félix Henry. Né à Marseille, en 1826. Il fut l’élève de son oncle Carolus et travailla chez Maucotel, à Paris. C’est en 1854 qu’il alla s’établir à Grenoble, où il a fait quelques violons.

Henry (Eugène). — Paris, 1843 † 7 septembre 1892. Fils et élève de Carolus Henry, auquel il succéda en 1859. Il fut un luthier estimé :

C’est M. Charles Brugère qui a repris son fonds [57].

Huel (Henri). — Paris, seconde moitié du xviiie siècle :

Huet. — Paris, 1783. Connu par un alto qui figure sur l’inventaire de Bruni.

Hurel (Jean). — Paris. 1686-1717 environ. Il est mentionné : « faiseur d’instruments pour la Musique du Roy » sur le premier volume des Pièces à une et deux violes de Marais, imprimé en 1686. Il habitait alors rue des Arcis « À l’image de Saint-Pierre » ; on le trouve rue Saint-Martin, proche la fontaine Maubué, de 1689 à 1717. Sauveur le cite comme un luthier des plus habiles[58].

Jacquet. — Mirecourt, vers 1850. Il construisit spécialement des contrebasses. Ses deux fils lui succédèrent. Le plus jeune est actuellement fabricant d’outils pour luthiers, à Mirecourt.

Jacot. — Metz. xixe siècle. Né en 1811, il mourut à Pont-à-Mousson il y a une dizaine d’années.

Jacquot (Claude). — Mirecourt, 1645[59].

Jacquot (Charles). — Nancy, 1827-1854. Paris. 1854-1880. Né à Mirecourt en 1804 ; son père était maître tailleur dans un régiment de ligne.

Charles Jacquot fit son apprentissage à Mirecourt, chez Nicolas aîné et chez Breton. En 1823, il se rendit à Nancy, y travailla pendant quatre ans comme ouvrier luthier et s’y établit en 1827.

En 1854, il quitta Nancy pour venir s’installer à Paris : d’abord, rue des Vieux-Augustins ; puis, en 1857, rue de l’Échiquier, 42, où il resta définitivement :

Il mourut à Saint-Maur-les-Fossés, près Paris, le 29 mars 1880, après avoir fait de la très belle lutherie.

Jacquot (Pierre-Charles). — Nancy, 10 mars 1828 † janvier 1900. Fils et élève du précédent auquel il succéda en 1854, lorsque celui-ci vint s’établir à Paris. Pierre-Charles Jacquot fut nommé chevalier de la Légion d’honneur le 14 juillet 1891.

Jacquot (Etienne-Charles-Albert). — Nancy. Luthier contemporain. Né à Nancy, le 13 septembre 1853. Fils, élève et successeur du précédent, dont il fut l’associé pendant plusieurs années, M. Albert Jacquot a publié : La musique en Lorraine et un Dictionnaire des instruments de musique.

Jean. — Paris, 1667. Autour d’une guitare de la collection du baron de Rothschild.

Jeandel (Pierre-Napoléon). — Rouen. 1836-1878 Né à Courcelles-sous-Vaudémont (Meurthe) en 1812. Il fit son apprentissage chez Charotte, à Mirecourt, et alla en 1835 travailler chez le frère aîné de celui-ci, à Rouen. Un an après en 1836, Charotte aîné mourut, et Jeandel lui succéda avec Lucien Délai, comme associé. Cela dura ainsi jusqu’en 1848 puis ils se séparèrent. Resté seul, Jeandel quitta le 36 de la rue Beauvoisine, où se trouvaient l’atelier et le magasin, pour aller habiter quai de Paris, 51. Il exerça jusqu’en 1878. Pauvre et infirme, Jeandel mourut le 10 mai 1879 à l’Hospice Général de Rouen. Ses instruments sont de belle facture et de bonne sonorité.

Jombar (Paul). — Paris. Luthier contemporain né à Paris en 1868. Élève de Nestor-Dominique Audinot, chez lequel il resta quatre ans, de 1882 à 1886 ; il entra ensuite dans l’atelier de Gand et Bernardel et ne le quitta qu’en 1892, pour s’établir rue Rochechouart, 20 :

Lutherie de facture élégante. Les instruments faits par ses ouvriers contiennent l’étiquette suivante :

Jomier. — Lyon, 1827 :

Fait par Jomier
à Lyon 1827.

Klein (A.). — Rouen. En 1884, M. Klein, chef de l’importante maison A. Klein et Cie, installé à Rouen rue Ganterie, 65, créa un atelier pour la facture des instruments à archets et engagea Antoine Brubac [60] pour le diriger. Pendant dix ans on y construisit des violons, altos et violoncelles, contenant une étiquette ainsi conçue :

A. Klein
Luthier à Rouen
18..               AK.

Koliker (Jean-Gabriel). — Paris, 1783-1820. Il excella, paraît-il, comme réparateur, mais on prétend qu’il ne construisit aucun instrument. Installé rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés de 1783 à 1799, il vint habiter le 24 de la rue Croix-des-Petits-Champs en 1800, et y resta jusqu’en 1820, époque à laquelle il céda son fonds à Charles-François Gand.

Krupp (Pierre). — Paris, rue Saint-Honoré, 1777-1791. Une harpe de ce luthier figure sur l’inventaire de Bruni.

Lacote. — Paris. 1820-1855 environ. Très célèbre pour ses guitares, dont deux sont conservées au musée du Conservatoire de musique, à Paris[61]. L’une d’elles, montée de sept cordes, est téorbée, c’est-à-dire que sa corde la plus grave est placée en dehors de la touche, comme dans le téorbe :

En 1826, Lacote fit breveter une guitare à dix cordes.

Lacroix (Salomon). — M. Constant Pierre, qui cite ce luthier, n’indique ni l’époque ni la ville où il travaillait.

Lafleur (J.). — Paris, 1783-1833. Il habita successivement rue de la Coutellerie, 1783 ; de la Verrerie, 1785 ; de la Juiverie, 1788-1789. On le dit né à Nancy en 1760 ; il mourut en 1833.

Lagetto (Louis). — Paris, 1745-1753. Luthier d’origine italienne, qui avait pour enseigne : À la Ville de Crémone :

Louis Lagetto, luthier, rue des Saints-Pères,
faubourg Saint-Germain, à Paris, 1753.
À la ville de Crémone (signé) Lagetto.

La Loë. — Bruni qui inventoria un pardessus de viole de ce luthier, ne dit pas si cet instrument porte une date, ni dans quelle ville il fut construit.

Lambert (Jean-Nicolas). — Paris, xviiie siècle. On ne connaît pas exactement à quelle époque il commença à exercer. Maître juré comptable en 1745, il mourut avant 1761 ; car, cette année-là, signification du jugement concernant sa gestion fut faite à sa veuve, laquelle exerçait encore la profession maritale, rue Michel-le-Comte, en 1789.

De J.-N. Lambert : une basse de 1752 figure sur l’inventaire de Bruni ; un violoncelle de 1759 et une vielle (sans date) faite avec une ancienne guitare sont conservés au musée du Conservatoire, à Paris[62] ; M. le Dr  Chevalier, à La Clayette (Saône-et-Loire), possède une vielle richement incrustée d’ébène, d’ivoire et de nacre[63] :

Lamy (Jules). — Paris. Luthier contemporain. Originaire de Mirecourt. Il travailla longtemps dans cette ville, puis chez M. Thibouville-Lamy, à Paris, avant de s’y établir rue de Turenne, 74. Actuellement il habite au 41 de la même rue.

Lapaix (J.-A.). — Lille, 1841-1855 environ. Luthier d’un certain mérite, il chercha, mais sans succès, à modifier la forme classique du violon.

Laprévotte ( Etienne). — Paris, 1822-1856. Né à Mirecourt, vers 1790 ; il travailla pendant quelque temps à Marseille avant de venir se fixer à Paris. Il a fait de beaux violons, mais plus spécialement des guitares. Le musée du Conservatoire de musique, à Paris, possède un violon de Laprévotte[64] et trois guitares[65]. La première contient cette étiquette imprimée :

Guitare La Prévotte
Dédiée aux dames
Luthier, breveté, auteur,
rue du Bac, 38, Paris
1838.

La deuxième renferme une étiquette semblable, avec l’adresse « rue du Dragon, n° 3, Paris ».

Laurent (Louis-Sigismond). — Paris, passage du Saumon, 1775-1789. Dont il y a un téorbe de 1775 au musée de Bruxelles. Il faisait aussi des harpes et avait pour enseigne : « Au cytre allemand ».

Lavinville. — Paris, 1777. Fournisseur du duc de Chartres. Il lit surtout des mandolines.

Leblond (G.). — Dunkerque. 1779. Un cistre de ce luthier est au musée du Conservatoire de musique, à Bruxelles.

Le Camus (Pierre). — Lyon, 1573-1575. Faiseur de luths.

Lecavellé (Victor). — Béziers. Luthier contemporain. Originaire de Mirecourt.

Leclerc (J.-N.). — Paris. Deuxième moitié du xviiie siècle :

Sur l’inventaire de Bruni figure un violon « raccommodé par Le Clerc ».

Lecomte (Antoine). — Paris, 1775-1800. Rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés.

Lécuyer (Pierre). — Paris, rue des Fossés-Saint-Jacques. 1775-1783.

Leduc (Pierre). — Paris, xviie siècle. Dont on connaît des pochettes de 1646 et 1647. Il habitait rue Saint-Honoré et avait pour enseigne : Au Duc doré.

Lefèvre (Toussaint-Nicolas-Germain). — Paris, rue du Cimetière-Saint-Jean, 1788-1789.

Lejeune (Benoit). — Lyon, 1557. Faiseur de luths.

Lejeune (François). — Paris. 1750-1783 environ. Il avait pour enseigne : À la Harpe royale :

De ce luthier, il y a un pardessus de viole de 1755[66] au musée du Conservatoire de musique, à Paris. Un violon de 1754 est utilisé pour le service des classes, dans le même Établissement. François Lejeune fut juré comptable en 1764. On trouve aussi de ses étiquettes sur lesquelles il n’y a pas de harpe :

Lejeune (Jean-Charles). — Paris, rue du Four-Saint-Germain, 1775-1783.

Lejeune (Jean-Baptiste). — Paris, rue Montmartre, 1775-1789.

Lejeune (Louis). — Paris, rue de la Juiverie, 1783-1789. Sans doute le fils et successeur de François Lejeune. Bruni inventoria une harpe de Lejeune fils. Est-ce de celui-ci ?

Lejeune (J.-C. ?). — Paris, 1776-1822. Il avait pour enseigne : Au Dieu de l’harmonie. Guillaume Martin, son neveu, fut son successeur.

Un autre Lejeune, dont on ignore le prénom, habitait rue du Marché-Palu, à Paris, en 1769.

Le Lièvre. — Paris, 1754-1779. Étiquette imprimée relevée dans un violon bien fait, vernis jaune :

Le Lièvre, rue des
Noniandières (sic)
à Paris 1754.

Un violon de ce luthier, daté de 1760, figure sur l’inventaire de Bruni. On lit aussi son nom et son adresse, rue des Nonaindières, sur la Vielleuse habile de J.-F. Bouin, publiée vers 1765.

Le Pileur (Pierre). — Paris, 1754 :

Le Riche. — Lille, rue de la Clef. Dont on connaît un cistre de 1771.

Lété (Joseph). — Nantes, 1834. Il avait travaillé chez Charles-François Gand, à Paris. Belle lutherie, avec des bords un peu forts.

Levallois. — Paris, rue de la Calandre, en 1769.

Levinville. — Besançon, sans date.

Racommodé par
Levinville à Besançon.

Lorange. — Lyon. Luthier contemporain. Né à Mirecourt en 1872. Ex-ouvrier de M. Paul Blanchard. Il s’est installé en novembre 1899. Main-d’œuvre soignée.

Louvet (Pierre). — Paris, où il fut juré comptable en 1742, ce qui indique un exercice déjà ancien. Il avait pour enseigne : À la vielle royale, et habita rue Montmartre pendant très longtemps :

En 1775, il alla rue Pastourelle, et, l’année suivante, rue Saint-Denis, où il était encore en 1783.

Luthier habile, il a fait des vielles, qui sont les plus beaux modèles du génie. En 1782, Pierre Louvet était le doyen de la corporation des luthiers de la ville de Paris. Il est représenté au musée du Conservatoire, à Paris, par une vielle de 1747[67]. Bruni inventoria une guitare de ce maître qui fit aussi des harpes, des violes et des violons.

Louvet (Jean). — Paris, 1733-1791. Probablement de la même famille que le précédent. On le nomme souvent Louvet le jeune. Deux vielles de ce luthier sont au musée du Conservatoire de musique, à Paris[68]. La première nous apprend qu’il habitait rue Grenier-Saint-Lazare en 1733 ; et la seconde rue Croix-des-Petits-Champs en 1750. Nous en connaissons une autre de 1751 portant la même adresse. Voici son étiquette :

Jean Louvet, qui exerça les fonctions de juré comptable en 1759, figurait encore sur les Tablettes de renommée de 1791. Il fut le premier, avec Salomon, à construire des harpes à pédales. Bruni en inventoria deux, ainsi qu’une guitare.

Lullier (Charles). — Douai, 1849-1860 environ :

Lupot (Jean). — Mirecourt, xviie siècle. On n’est pas d’accord sur la date de sa naissance, que les uns fixent à 1670 et d’autres à 1684. De plus, une étiquette portant la date de 1647 lui est attribuée. Quoi qu’il en soit, Jean Lupot est considéré comme le chef de la famille des luthiers de ce nom.

Lupot (Laurent). — Fils du précédent. Selon Vidal, il serait né à Mirecourt en 1696 ; aurait été maître d’école à Plombières en 1717 ; luthier à Lunéville de 1751 à 1756, et de là à Orléans, où on le retrouve en 1762.

Lupot (François). — Plombières, 1730 † Paris, 1804. Fils du précédent. Il travailla avec son père à Lunéville, et partit pour Stuttgard en 1758, comme luthier du duc de Wurtemberg, où il resta pendant dix ans. Voici le libellé de sa curieuse étiquette :

François Lupot, luthier de
la coure de Wirtenbergt
à Stoutgard l’anno 1763.

Lorsqu’il quitta Stuttgard, Jomelli, alors directeur de la Musique du duc, lui délivra un certificat des plus élogieux[69]. En 1770, il vint à Orléans, rue Sainte-Catherine, et y demeura jusqu’en 1794 :

À cette époque (1794) il suivit son fils Nicolas à Paris, et mourut dans cette ville âgé de soixante-huit ans. Le musée du Conservatoire de musique, à Paris, possède un très beau violon de François Lupot, fait à Orléans en 1772[70].

Lupot (Nicolas). — Stuttgard. 1758 † Paris, 13 août 1824. Fils du précédent. Le plus célèbre des luthiers français.

Élève de son père, ses premiers instruments sont datés d’Orléans :

Nicolaus Lupot filius
fecit in Aurelianensis anno 1776.

Il se servit aussi d’une étiquette en français :

Sa réputation ne tarda pas à s’établir, même à Paris, et Pique lui fit faire à la fois des violons en blanc et du vernis[71]. C’est sans doute ce qui l’engagea à venir habiter la capitale.

, et coins d’un violon de nicolas lupot

Arrivé à Paris en 1794, il n’y fonda sa maison, rue de Grammont, qu’en 1798 :


et la transféra rue Croix-des-Petits-Champs en 1800.

En pleine possession de son talent, Nicolas Lupot produisit alors ses plus beaux instruments. Il s’était livré à une étude approfondie de la lutherie italienne et s’inspira d’A. Stradivari, sans toutefois le copier servilement. Détail caractéristique, l’onglet de ses filets se termine en bec de corbeau. Déjà, sur la demande de Gaviniès, il avait fourni les violons distribués aux premiers prix du Conservatoire.

En 1815, il devint le luthier de la Chapelle royale, et, un an après, de l’École royale de musique. Voici l’étiquette qu’il adopta et qu’il ne changea plus :

Chargé, en 1823, de remplacer les instruments de la Chapelle royale, il ne put achever son œuvre ; ce fut Ch. F. Gand, son gendre et successeur, qui la termina.

Nicolas Lupot exerça une heureuse influence sur la lutherie, tant en France qu’à l’étranger, C’est lui qui fournit à l’abbé Sibire les éléments de son ouvrage : La Chélonomie ou le parfait luthier, paru en 1806.

Luthaud. — Saint-Laurent-les-Mâcon (Ain), 1845-1875. Vielles dans le style de Louvet.

Lutz (Louis). — Paris, 1878-1895. Originaire de Lausanne. Élève de Théophile Lutz, son frère [72]. Spécialité de guitares et de mandolines. Il est mort à Paris en 1895 :

Lutz Georges). — Paris. Luthier contemporain. Neveu, élève et successeur du précédent.

Luzzi. — Paris, rue Mazarine, en 1788. Luthier qui faisait toute sorte d’instruments.

Maire (Étienne). — Paris. Luthier contemporain. Né à Barcelone en 1807.

Fils et élève d’Étienne Maire-Breton [73], auquel il succéda à Barcelone en 1895. C’est après une brillante audition de ses instruments au Conservatoire de musique, à Madrid, qu’il vint se fixer en 1898, à Paris. En Espagne, il marquait ses instruments au feu. À Paris, c’est avec l’étiquette suivante :

Maline. — Mirecourt, vers 1840. Lutherie ordinaire marquée au feu : « Maline à Paris ». Il travailla beaucoup. Ses fils ont aussi produit des violons du même genre.

Mareschal. — Paris, fin xviie siècle. Luthier et facteur de pianos, qui habitait rue Neuve-Le-Pelletier.

Martin (Guillaume). — Paris. Neveu de Lejeune, auquel il succéda en 1822. La maison passa ensuite à son fils Charles ; puis, en 1890, à son petit-fils Alexandre. Depuis longtemps déjà, ces messieurs ne s’occupent que de ventes et de réparations.

Martin (Nicolas). — Vichy, 1872-1897. Il a fait des réparations.

Masgontier (Jacob). — Étiquette manuscrite relevée dans un violon ordinaire :

Jacobus Masgontier
Gallicanus reædificatif
César Augustus 1806.

Masson (Nicolas et Antoine). — Paris. Luthiers contemporains. Nés à Tons (Vosges) en 1863 et 1864. Fils de leurs propres œuvres, ils se sont formés seuls et ne reçurent des leçons d’aucun luthier. Leurs instruments ne sont pas sans mérite et portent chacun un nom différent :

Mast (Jean-Laurent). — Paris, seconde moitié du xviiie siècle. Lutherie un peu lourde. Vernis rouge brun très épais. Nous connaissons un violoncelle de cet auteur, qui est marqué au feu :

J.-L. Mast, Paris.

C’est sans doute le même qui était à Toulouse en 1808 :

Racommodé par Mast rue
des Balances à Toulouse 1808.

Mast (Joseph-Laurent). — Toulouse, 1825-1836. Fils du précédent. Élève de Nicolas aîné : À la Ville de Crémone, à Mirecourt. Bonne lutherie dans le genre de son maître. Un violon recouvert d’un vernis jaune, qu’il dut faire avant de se fixer à Toulouse, est au musée du Conservatoire de musique, à Paris[74]. Il contient deux étiquettes : Josephus Laurentius Mast fecil Appollini Deo Harmoniæ, 1816 ; et, réparé chez Schubert. Épinal. 1831. On connaît d’autres violons, qui sont marqués au feu :

Mast fils, Toulouse, 1825.

Maucotel (Charles-Adolphe). — Paris, 1844-1858. Né à Mirecourt en 1820, il y fit son apprentissage et vint à Paris en 1839, où il entra chez J.-B. Vuillaume. Après y être resté cinq ans, il s’installa à son compte galerie Vivienne, ensuite rue Croix-des-Petits-Champs :

puis, rue Princesse, où il mourut d’un accès de fièvre cérébrale le 6 février 1858.

Charles-Adolphe Maucotel fit de la belle lutherie ; son frère se fixa à Londres [75].

Maucotel (Ernest). — Paris. Luthier contemporain. Associé de M. H.-C. Silvestre ( Voir ce nom.).

Médard (François). — Paris, xviie siècle. Originaire de Nancy, il construisit, paraît-il, des violons pour la Chapelle de Louis XIV. Lutherie fine, style Amati, beau vernis.

Médard (Nicolas). — Frère du précédent. Il travailla à Nancy et à Paris :

Selon M. Albert Jacquot, né à Nancy vers 1605. Nicolas Médard fut reçu bourgeois de cette ville en 1658. Même lutherie que son frère.

Médard (Toussaint). — Fils du précédent. Né à Nancy le 5 avril 1622. Aucun de ses instruments n’a encore été signalé.

Médard (Antoine). — Nancy, xviie siècle. Connu par une pochette qui fit partie de la collection Samary et qui contenait cette étiquette :

 « Antonius Medaro,
Nancy 1666. »

Une viole de 1701 et un alto de 1770, portant le nom de Nicolas Médard, sont conservés au musée de Bruxelles. Ils furent sans doute construits par des descendants des luthiers ci-dessus.

Melling. — Paris, 1753-1771. Il avait pour enseigne : À la belle vielleuse et habitait en 1753, rue Fromenteau, place du Louvre. En 1771, son magasin, où l’on trouvait la « Méthode de cytre ou guitare allemande » de l’abbé Carpentier, était installé rue des Orties, aux galeries du Louvre. Une mandore, sans date, de ce luthier, figurait dans la collection Loup.

Menegand (Charles). — Paris, 1857-1885. Né à Nancy le 19 juin 1822. Après avoir fait son apprentissage à Mirecourt, il vint à Paris en 1840, travailla chez Rambaux jusqu’en 1851, passa ensuite une année chez Maucotel et partit à Amsterdam en 1852, où il s’établit à son compte. En 1857, il revint à Paris, qu’il ne quitta que pour aller mourir à Villers-Cotterets, le 9 janvier 1885 :

Luthier de talent, il a peu produit et s’est plutôt spécialisé dans la réparation.

Mennesson (Émile). — Reims. Luthier, facteur et éditeur contemporain. Lutherie moderne à bon marché, d’aspect flatteur, et portant le nom de Guarini.

Mériotte (Charles). — Lyon, xviiie siècle :

Il fit aussi usage d’une étiquette manuscrite :

Mermillot (Maurice). — Paris. Luthier contemporain. Né dans la Haute-Savoie en 1835. Venu enfant à Mirecourt, il y fit son apprentissage chez Gaillard, entra ensuite chez J.-B. Vuillaume, à Paris, puis chez Gand. Pendant son service militaire en Piémont, il travailla chez Guadaguini, à Turin. De retour à Paris, il rentra chez Gand et Bernardel, avant de s’établir en 1876 rue d’Argout. Devenu depuis chef de l’atelier de lutherie de la maison Gautrot (actuellement dirigée par M. Couesnon), il habite actuellement rue Moret. Voici son étiquette :

M. Mermillot luthier
18 rue Moret 1898
(signé) Paris.
Mermillot.

Mette (François). — Mirecourt, 1855.

Michaud. — Paris, rue Guérin-Boisseau, au coin de la rue Saint-Denis, en 1788.

Michelot (Jacques-Pierre). — Paris, 1760-1795 environ. Dont il y a une petite guitare de 1781, au musée du Conservatoire, à Paris[76]. Bruni inventoria aussi une guitare de cet auteur :

Micollier. — Lyon, 1822. Il était l’associé d’Alba.

Réparé par Micollier
et Alba luthier place
Confort N° 12 à Lyon

1822

Mille. — Aix, xviiie siècle. Connu par une pochette qui est à Bruxelles et qui fut réparée par Rémy.

Miraucourt (Joseph). — Verdun, 1743. Étiquette manuscrite :

À Verdun par Joseph Miraucourt
1736.

Miraucourt (Louis). — Verdun, 1743. Sans doute le fils du précédent, dont une viole à six cordes, portant cette date, figura à Paris, en 1889.

Miremont (Sébastien). — Mirecourt. Première moitié du xixe siècle. Père de :

Miremont (Claude-Auguste). — Paris, 1861-1884. Né à Mirecourt en 1827. Il y fut l’élève de Sébastien Miremont, son père, puis de Claude-Nicolas Collin. Venu à Paris en 1814, il travailla chez Lafleur, puis chez Bernardel père, en qualité de premier ouvrier, jusqu’en 1852. À cette époque, il alla s’établir à New-York, où il resta pendant neuf ans. Revenu à Paris, en 1861, il habita rue du Faubourg-Poissonnière. Le 15 juillet 1884, Miremont quitta les affaires et se retira d’abord à Belleville, puis à Pontorson (Manche), où il mourut en 1887.

Il fut un luthier très habile ; ses instruments, les violoncelles surtout, sont souvent excellents :

Moinel-Cherpitel (Charles). — Paris. Luthier contemporain. Né à Paris le 24 juin 1866. Neveu et successeur de Nicolas-Émile Cherpitel.

Élève de François Moinel, son père, bon ouvrier luthier parisien ; il travailla chez M. Émile Germain, à Paris, et entra en 1882 chez N.-E. Cherpitel, son oncle. Après la mort de celui-ci, survenue en 1893, il resta avec la veuve, qui lui céda sa maison le 30 juin 1899.

Jolie lutherie, rappelant celle de son oncle :

Moitessier (Louis). — Étiquette relevée dans un violon, dont la table est en érable comme le fond et les éclisses :

Ludovicus Moitessier fecit
anno Domini 1781.

En 1820, il y avait à Mirecourt un Louis Moitessier qui marquait ses instruments « Moitessier à Paris ». C’est chez lui que Claude-Victor Rambaux fit son apprentissage de 1820 à 1821. Était-ce le même, ou un de ses descendants ?

Moitessier (P.-A.). — Montpellier, 1833, sans doute de la même famille que le précédent :

Montgilbert. — Cusset (Allier), 1780 † 1850 environ. Conservateur des hypothèques. Luthier amateur.

Montron. — Paris, 1783-1789, rue du Grand-Hurleur

Mougenot. — Rouen, seconde moitié du xviiie siècle :

Mougnet. — Lyon, 1811. Inventeur d’une lyre-guitare.

Musnier (Joseph). — Metz, 1789. Étiquette imprimée, entourée d’un filet :

Réparé par Joseph Musnier Maître
Luthier à l’envi de la basse restant sur
la place d’armes à côté de la maison de ville
à Metz 1789.

Nadermann (Jean-Henri). — Paris, seconde moitié du xviiie siècle. Juré comptable en 1774. Réputé pour ses harpes. Il construisit le bissex, sorte de luth à douze cordes, inventé par Van Kecke en 1773.

Namy (Jean-Théodore). — Paris. « luthier chez Mme  Salomon » en 1772 ; place du Louvre. 1783-1789. Il mourut vers 1808. Cité par l’abbé Sibire comme un réparateur très habile :

Fait par Namy, luthier chez
Madame Salomon, à Paris, 1772.

Nermal (J.-M.). — Paris, rue Saint-Germain-l’Auxerrois, 1777 ; du Pot-de-Fer, 1783 ; du Vieux-Colombier, 1788-1789.

Nézot. — Paris, xviiie siècle. Contemporain de L. Guersan. Le musée du Conservatoire de musique, à Paris, possède un pardessus de viole d’Antoine Véron, qui fut réparé par Nézot.

Nicolas (François-Nicolas Fourrier, dit). — Paris. 1780 environ — 1816. Né à Mirecourt le 5 octobre 1758. Élève d’Edmond Saunier, à Paris, chez lequel, d’après Choron, il serait entré à l’âge de douze ans. Il fut nommé luthier de l’École royale en 1784, de l’Académie royale de musique en 1789, et, plus tard, fournisseur de la Chapelle et de la Musique particulière de l’Empereur.

Place de l’École, en 1789 ; rue Saint-Nicaize, en 1797 :

Vidal cite l’étiquette manuscrite suivante, trouvée dans un violon de Cuny :

Réparé par Fourrier Nicolas,
luthier de la chapelle de S. M. l’empereur
pour son ami Julien, chef d’orchestre
des bals de la cour, 1806.

C’est peut-être la seule étiquette où il inscrivit son nom de famille. Son dernier domicile fut rue Croix-des-Petits-Champs :

Il y mourut en 1810. Bonne lutherie, faite avec de belles fournitures. On l’appelle Nicolas de Paris, pour le distinguer d’avec les suivants :

Nicolas. — Aix, 1830 :

Restauré par Nicolas
à Aix 1830.

Nicolas (Didier l’aîné, dit le Sourd). — Mirecourt, 1757 † 1833. Son enseigne était : À la ville de Crémone. Bons violons d’orchestre, grand patron, ayant des très ouvertes dans le milieu. Vernis rouge-brun, parfois un peu jaune. Ils contiennent cette marque au feu, dans l’intérieur, sur le fond, à la place habituelle de l’étiquette :

Nicolas (Joseph). — Mirecourt, 1796 † 1864. Fils, élève et successeur du précédent. Lutherie un peu plus soignée. Il signait tous ses instruments à la plume et les marquait au feu à l’intérieur :

On ne sait dans quel but il fit, en 1855, un violon à deux tables pouvant se jouer des deux côtés, et ayant deux touches, deux chevalets, deux cordiers, etc.

Les deux marques ci-dessus sont actuellement la propriété de la maison Derazey.

Nigout. — Jenzat (Allier). Ancien ouvrier de la maison Pajot, qui s’est établi en 1863. Spécialité de vielles.

Obrecht. — Colmar, 1819. Étiquette manuscrite :

Réparé
par M. Obrecht réparateur
à Colmar
1819.

Olry. — Amiens, 1835. Bon luthier. Élève de Georges Chanot :

Ouvrard (Jean). — Paris, 1725-1750 environ. On le dit élève de Claude Pierray. Il fut juré comptable en 1743. On connaît un dessus de viole de ce luthier de 1720 et le quinton de 1745 qui est au musée du Conservatoire, à Bruxelles :

Pacherele (Michel). — Paris, 1779. Étiquette manuscrite relevée dans un violon, style Guersan, vernis jaune :

Michel Pacherele, luthier,
rue d’Argenteuil, à Paris, 1779.

De plus, Michel Pacherele est gravé au feu, sur le fond, au-dessous du talon du manche.

Pacherele (Pierre). — Mirecourt, 1803 † Nice, 31 décembre 1871. Bon luthier qui fut dans son enfance le camarade d’atelier de J.-B. Vuillaume. Vers 1830, il alla travailler à Nice, puis à Gènes, et ensuite chez Pressenda, à Turin. C’est en 1839, qu’il revint s’établir définitivement à Nice. Ses instruments sont de belle facture. Vernis rouge brun un peu épais.

Pacquet. — Marseille, 1785. Auteur d’une arpi-guitare appartenant à M. Gautier, à Nice :

Pacquet d’Aix,
Luthier à Marseille, 1785.

Pajot (Jean). — Jenzat (Allier), 1765 † 1847. Cultivateur qui construisit des vielles, à partir de 1795. Les caisses des premières étaient faites le plus souvent d’un seul morceau de noyer creusé.

Pajot (Gilbert). — Jenzat (Allier), 1795 † 1853. Fils du précédent. Véritable fondateur de la lutherie de vielle, à Jenzat. Un de ses cousins, curé à Saint-Sornin (Allier), lequel jouait de la vielle et faisait parfois danser ses paroissiens, le prit tout jeune en pension. Il lui donna une certaine instruction ainsi que des leçons de vielle et lui fit cadeau de celle qu’il possédait, signée : « Charotte à Paris, 1793 » [77].

Cette vielle, de forme guitare, du bon curé, servit de modèle à Gilbert Pajot pour en construire. Plus tard, il en fit en forme de luth, d’après une vielle de « Varquin, à Paris, 1730 » [78].

Ses instruments sont marqués au feu, sur le côté gauche du clavier :

Pajot à Jenat.

Il eut deux fils : Jean-Baptiste, l’aîné, dont nous allons parler. Le second sortit de l’École polytechnique avec le grade d’ingénieur des Mines et mourut fort jeune.

Pajot (Jean-Baptiste). — Jenzat (Allier), 1817 † 1863. Fils et élève du précédent, dont il fut l’associé, puis le successeur. Il passa quelque temps à Mirecourt et à Paris, où il étudia la lutherie et apprit à travailler l’ébène, l’ivoire et la nacre. C’est le plus célèbre de la famille. Ses vielles sont bien supérieures à toutes celles que l’on construisit à Mirecourt durant le xixe siècle. Elles sont marquées au feu, sur le côté gauche du clavier :

et contiennent cette étiquette :

Pajot (Jacques-Antoine). — Jenzat Ailier), 1835 † 1877. Cousin, élève et successeur du précédent. Même travail. Étiquette à l’intérieur : Ancienne maison Pajot père et fils, Pajot successeur, et au feu, sur le côté gauche du clavier : Pajot à Jenzat.

Pajot (Jean-Baptiste). — Jenzat (Allier, où il est né en 1863. Contemporain. Fils et successeur du précédent. Âgé seulement de quatorze ans à la mort de son père, il fut l’élève de M. Pimpard, un ancien ouvrier de la maison.

Il a beaucoup perfectionné son outillage. Ses instruments sont plus réguliers que ceux de ses prédécesseurs. Pour des raisons commerciales, il signe toujours « Pajot fils » et a adopté la marque déposée que voici :

Pajot jeune (Jacques-Antoine, dit). — Jenzat (Allier), où il est né en 1847. Il travailla d’abord chez Jean-Baptiste Pajot, puis chez Jacques-Antoine Pajot, et s’est installé à son compte en 1875. Ses vielles sont marquées au feu, sur le côté gauche du clavier : Pajot jeune à Jenzat, et contiennent l’étiquette suivante : Pajot jeune, facteur d’instruments à Jenzat, par Gannat (Allier).

Pajot jeune (Joseph, dit). — Jenzat (Allier), où il est né en 1868. Contemporain. Élève du précédent, auquel il a succédé en 1897. Ses vielles sont marquées et étiquetées comme celles de son père.

Panormo (Vincent). — Paris, xviiie siècle. À cause de son nom[79] et des armes de Palerme qui figurent presque toujours sur ses étiquettes, on croit qu’il naquit dans cette ville, vers 1705 ou 1710. D’après Gallay, il était établi rue de l’Arbre-Sec, à Paris, en 1735. Vidal déclare avoir vu de ses instruments datés de 1738. Il employa deux étiquettes

Vincent Panormo, rue
de l’Arbre-Sec, Paris, 1741.

Voici la plus répandue :

Belle lutherie. Style italien. Vernis jaune clair. Vincent Panormo figure encore sur l’Almanach musical de 1783. Un luthier de ce nom habitait rue de Chartres, 70, à Paris, en 1789. Il nous semble difficile que ce soit le même. Plusieurs Panormo travaillèrent à Londres [80].

Paquotte (Sébastien). — Paris, 1830-1863. Né à Mirecourt en 1800. Il avait trente ans, lorsqu’il s’installa rue de la Harpe, 51. La percée du boulevard Saint-Michel le fit aller rue de l’École-de-Médecine, 20[81]. Il y mourut en 1863, laissant la réputation d’un luthier consciencieux.

Paquotte (Jean-Baptiste). — Paris, 1863-1888. Neveu et successeur du précédent. Né à Mirecourt, le 22 avril 1827, il y est mort le 15 avril 1900. J.-B. Paquotte fut d’abord fabricant d’archets, et fit son apprentissage à Mirecourt dans le même atelier que F.-N. Voirin. Venu à Paris en 1811, il travailla pendant huit ans chez son oncle et quatorze ans chez J.-R. Lafleur. En 1863, à la mort de S. Paquotte, il reprit la maison de celui-ci et la transféra, en 1877, boulevard Saint-Germain, 99. Il s’était retiré en 1888. Bonne lutherie.

Paquotte (Henri-Félix et Placide). — Paris. Luthier, contemporains. Nés à Paris en 1857 et 1861. Fils du précédent, auquel ils ont succéda en 1888. M. Henri Paquotte a fait d’excellentes études musicales au Conservatoire dans les classes de MM. Lavignac et Sauzay. Bonne lutherie[82] :

Paraldic. — Paris, 1722. Connu par un violoncelle qui passa à la vente Vidal.

Pardi. — Paris, 1788. rue Saint-Honoré, 412.

Paris (Claude). — Paris, rue du Roule-Saint-Honoré, 1775-1791.

Paris (oncle et neveu). — Paris, 1816.

Perault. — Paris, rue du Petit-Musc, 1775-1777.

Pérou (Nicolas). — Paris, rue de l’Arbre-Sec, 1775-1779 ; rue Mauconseil, 1783 ; place de la Comédie-Italienne, 1785 ; et rue de Richelieu, près la Comédie-Française, 1787-1789. Il construisit la lyre espagnole inventée par l’abbé de Morlane et fut luthier de la duchesse d’Orléans. Un grand sistre et un téorbe de cet auteur firent partie des collections Sax et Savoye. Belle lutherie.

Petit (L.). — Saint-Omer. Luthier amateur contemporain. Professeur de violon à l’École de Musique. Étiquette manuscrite :

Réparé par L. Petit, à Saint-Omer, 1856.

Pierray (Claude). — Paris, 1700-1735 environ. L’un des meilleurs luthiers de l’ancienne école française. Belle facture, vernis rouge un peu foncé :

Une très belle basse de viole de Claude Pierray est au musée du Conservatoire de musique, à Paris[83].

Pillementi (F.). — Gravé au feu dans le fond de l’instrument. Lutherie genre Gaviniès[84].

Pimpard. — Jenzat (Allier). Spécialité de vielles. Ancien ouvrier de la maison Pajot, il s’est établi en 1881.

Pingrié (Frédéric). Paris. Luthier amateur contemporain. Élève de Marie-Joseph Chardon.

Pique (François-Louis). — Paris. 1777-1816 environ. Né à Roret près Mirecourt en 1758. Élève de Saunier.

D’après un téorbe qui est au musée du Conservatoire, à Paris[85], Pique habitait en 1779 « rue Coquillière, au coin de la rue du Bouloy ». Il alla ensuite rue Plâtrière, 1787-1789, « vis-à-vis l’hôtel de Bullion » (sic). En 1791, rue Coquillière, « vis-à-vis le roulage de France » :

Plus tard, il se fixa rue de Grenelle-Saint-Honoré :

Il se servit aussi d’une étiquette lithographiée :

Très belle lutherie. Vernis rouge brun. Ses instruments furent réputés. Spohr les cite avec ceux de Lupot, dans sa méthode de violon, comme étant les meilleurs de l’époque. On a vu, dans la notice consacrée à N. Lupot, que celui-ci fit des violons pour Pique[86].

Pirot (Claude). — Paris, 1800-1820 environ. Bonne lutherie. Vernis rouge-brun, assez épais. Deux violons de Pirot, 1803 et 1813. sont au musée du Conservatoire, à Paris[87] :

Pitais. — Paris, xviiie siècle. Contemporain de Bocquay. Lutherie, style Amati. Marque au feu, sur le fond, au-dessous du talon du manche

Plumerel. — Paris, 1740. Lutherie ordinaire. Vernis jaune.

Plumerel (Charles). — Angers, 1837. Étiquette imprimée :

Réparé par Charles Plumerel luthier
rue Sourdière n° 4 Angers 1837.

Poinot aîné. — Mirecourt, xixe siècle. Il marquait au feu à l’intérieur.

Poiros (Louis). — Un violon ordinaire de ce luthier figure sur l’inventaire de Bruni. Celui-ci n’indique ni l’époque ni la ville où cet instrument fut construit.

Poirson (Eloph). — Lyon. Contemporain. Ex-commis principal du télégraphe, qui, depuis 1870 environ, fait des violons ayant un certain mérite.

Ponce (Jean-François). — Étiquette manuscrite relevée dans un violoncelle de style italien :

 « Joannes franciscus
Ponce monsensis
me fecit anno
1740. »

Pons (César). — Grenoble. 1750. Dont on connaît une vielle organisée portant cette date. Est-ce le même qui travaillait encore dans cette ville en 1801 ?

Pons fils (L.). — Grenoble, 1819-1827 ;

Porion (Charles). — Paris, 1707. Cité par Fétis comme luthier de la Cour de Louis XIV.

Pouille (Joseph). — Lille. 1865-1879. Étiquette manuscrite relevée dans un violon marqué au feu : C.-F. Vuillaume, sur le fond un peu au-dessous du talon du manche :

Réparé à Lille
par Pouille luthier
rue Basse, en 1879.

Nous connaissons le prénom de ce luthier par une autre étiquette de réparation de 1865, sur laquelle ne figure pas le nom de la rue.

Pouget. — Ardente Indre. 1866. Étiquette relevée dans une vielle ordinaire :

Pouget père et fils
fabricants d’instruments
Ardente près Châteauroux
1er  mars 1866.

Prévost (Charles). — Paris, rue de la Verrerie, 1775-1789 :

Réparé par Prévost
rue de la Verrerie à Paris, en 1786.

Prieur (Claude-Edme-Jean). — Paris, rue de la Pelleterie, 1775-1777, et de la Calandre, 1779-1789.

Prudhomme (Jean-Pierre). — Paris, 1753. Étiquette manuscrite :

Fait par Jean-Pierre Prudhomme
l’année 1753
à Paris.

Quinot (Jacques). — Paris, 1070. Luthier habile :

Jacques Quinot
à Paris 1670.

Rachète (François). — Étiquette manuscrite :

François Rachète
année 1762.

Raffy (J.). — Avignon, 1893 :

Réparé par J. Raffy
Avignon 1893.

Rambaux (Claude-Victor). — Paris, 1838-1857. Luthier habile. Né à Darney (Vosges), le 25 février 1806. Il fit son apprentissage, 1820-1824, chez L. Moitessier, à Mirecourt ; travailla, 1824-1827, chez Thibout, à Caen ; vint ensuite chez Gand père, à Paris, où il resta comme premier ouvrier pendant onze ans et s’établit, le 7 juin 1838, rue du Faubourg-Poissonnière, 18. Retiré à Mirecourt en 1857, il y mourut le 25 juin 1871.

En 1838, C.-V. Rambaux tenta de modifier la forme de la voûte et des éclisses. Afin de ne pas trancher le fil du bois, il donna en 1847 la courbure à la table de ses violons au moyen d’un fer chaud. Il fit aussi, en 1855, un violon ayant une seconde barre collée sur le fond et sur laquelle l’âme était posée. Tous ces essais n’eurent pas de suite :

Raut (Jean). — Rennes, seconde moitié du xviiie siècle. Lutherie ordinaire.

Régnault (Jacques). — Auteur d’une pochette à filets d’argent, de 1682, appartenant à M. Blondin, à Choisy-le-Roy.

Reisse. — Strasbourg, 1802.

Rémy (Mathurin-François). — Paris, 1760-1800 environ. D’abord, rue Sainte-Marguerite-Saint-Antoine, puis rue Tiquetonne. Lutherie genre Guersan, mais un peu moins élégante : « fait des quintes qu’il voûte comme si elles étaient prises dans l’épaisseur du bois et qu’il vernit à l’huile[88] ». L’étiquette suivante d’une viole d’amour, vernis jaune clair, sans date, nous apprend qu’il faisait aussi des harpes :

Rémy (Jean-Mathurin). — Paris, 1770 † 1854. Né rue Tiquetonne. Fils et successeur du précédent. Il transporta ses ateliers et magasins rue de Grenelle-Saint-Honoré, 30.

Rémy (Jules). — Paris, 1813 1 1896. Fils et successeur du précédent. Son magasin était passage Brady en 1854. Vers 1872 il alla se fixer rue du Faubourg-Saint-Denis, 60. qu’il ne quitta plus. Jules Rémy a fait un très grand nombre de pochettes qui portent son nom marqué au feu. De 1850 à 1870, il transforma, beaucoup de vielles anciennes en instruments pincés « de fantaisie », comme il disait. Plusieurs de ceux-ci : luths, téorbes, etc., sont entrés dans diverses collections. Il construisit aussi des hautbois et fut le contremaître de l’atelier de Brod[89], pour lequel il avait conservé un très grand culte.

Renaudin (Léopold). — Paris, 1776-1795. Voici sa carte-adresse :

Lutherie de bonne facture, voûtes un peu élevées, vernis jaune sale. Ses contrebasses furent réputées :

Ami de Fouquier-Tinville, il fut juge au Tribunal révolutionnaire, où il comptait parmi « les solides ». Condamné à mort, il périt sur l’échafaud le 7 mai 1795.

Renault (Nicolas). — xviie siècle. Luthier lorrain.

Renault (Jacques). — xviie siècle. Luthier lorrain, lequel aurait travaillé à Paris.

Renault (Sébastien). — Paris, 1760-1810 environ. Il fut l’associé de Châtelain :

Mais il figure seul parfois, toujours à la même adresse, soit sur des instruments ou des almanachs. Belle lutherie, dont on peut voir un cistre de 1785, au musée du Conservatoire, à Paris[90] ; ainsi qu’un sistre de 1786 et un archi-cistre, de 1804, à celui de Bruxelles. Il fit aussi des harpes et des vielles.

Ressuche (Charles). — Bordeaux. Luthier contemporain qui travailla à Paris et à Lyon, où il fut pendant très peu de temps l’associé de Justin Diter.

Reynaud (André). — Tarascon, 1761. Étiquette relevée dans un violon ordinaire :

Andréas Reynaud olime
canonicus
Tarascone in Provincia 1761.

Richelme (Antoine-Marius). — Marseille, 1832 † 1896. Luthier de valeur. Il y fit son apprentissage chez Yong, à Marseille, et travailla successivement, toujours dans la même ville, chez Coviaux Sippy et chez Daniel, avant de s’y établir en 1867. Richelme a construit des instruments d’une forme spéciale, et non sans qualités, à propos desquels il publia, en 1808, une brochure : Essais et observations sur la lutherie ancienne et moderne.

Roger (G.). — Montpellier, 1820.

Rol. — Paris, cour Saint-Denis-de-la-Chartre. 1753. Dont il y a une pochette au musée du Conservatoire, à Paris. (N* 120. Catal., 1884).

Rolin. — Étiquette relevée dans un violon ordinaire :

Rolin luthier de Paris.

Ropiquet. — Paris, vers 1815. Artiste à l’orchestre de l’Opéra, qui a fait quelques violons. Il avait une fille danseuse au même théâtre.

Rousselot. — Marseille, 1830. Étiquette manuscrite :

Réparé par Rousselot
à Marseille en 1830.

Roze. — Orléans, 1756 :

Ruzout. — Paris. 1795. Étiquette manuscrite :

Mis en état par Ruzout
rue de Grenelle Honoré à Paris 1795.

Sacquin. — Paris, 1830-1860 environ. On le dit élève d’Aldric. Très belle lutherie, style Lupot. Étiquette imprimée :

Sacquin, luthier,
rue Beauregard, 14
à Paris, 1851.

Saint-Paul. — Paris, 1640. Cité par Fétis.

Saint-Paul (Pierre). — Paris, vers le milieu du xviiie siècle. D’abord rue de la Comédie-Française :

Pierre Saint-Paul, rue de la Comédie-
Françoise, Paris, 1741.

Il habita ensuite rue Saint-André-des-Arts :

Lutherie ordinaire, vernis jaune sale. Il avait pour enseigne : À la lyre d’Apollon :

Saint-Paul (Antoine). — Paris, seconde moitié du xviiie siècle. Sans doute le fils du précédent. Juré comptable en 1768. Il était beau-fils et successeur de L. Guersan. Vidal cite une étiquette de ce luthier, imprimée dans le cartel de Guersan et relevée dans un pardessus de viole de 1772. Il habitait rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés, proche la Comédie-Française, et avait pour enseigne : Au luth royal. Il exerçait encore en 1789.

Sajot. — Paris, 1732 :

Sales. — Caen, 1784. Étiquette manuscrite

Raccommodé par Sales fils
Md Luthier à Caen
rue Saint-Étienne 1784.

Salle. — Paris, 1825-1850 environ. On le cite comme un réparateur habile.

Salomon. — Reims, 1755 :

Vidal dit avoir vu une étiquette de ce luthier, portant la date de 1747.

Salomon (Jean-Baptiste Deshayes). — Paris, 1740-1771 environ. Il habita d’abord place de l’École :

Juré comptable en 1760, il était rue de l’Arbre-Sec en 1769, toujours avec l’enseigne : À Sainte-Cécile.

Lutherie, style Guersan, mais un peu lourde. Le musée du Conservatoire, à Paris, possède une viole d’amour de cet auteur[91]. Après sa mort, survenue vers 1771, sa veuve tint boutique au carrefour de l’École, 1775-1783, puis quai de la Mégisserie, 1788-1789.

C’est sans doute de ce luthier dont parle Mme  de Genlis dans sa Nouvelle méthode de harpe, 1805, et qui passe pour avoir été le premier à faire dorer les harpes.

Saraillac. — Lyon, 1679. Connu par une pochette.

Saunier. — Bordeaux, 1754. D’après cette étiquette manuscrite citée par Vidal :

Saunier
à Bordeaux
1754.

M. Constant Pierre croit que ce luthier et le suivant ne font qu’un.

Saunier (Edmond). — Paris, 1770-1780 environ. D’abord rue Tiquetonne, puis rue des Prouvaires. Il a surtout fait des guitares. L’une d’elles fut inventoriée par Bruni.

Savart (Félix). — Mézïères 1791 † Paris 1841. Savant physicien qui fit construire des violons de forme trapézoïde.

Salzard (François). — Mirecourt. 1808 † 1874. Il s’était établi en 1836 :

Salzard (Ernest-André). — Fils du précédent. Il fut établi à Moscou [92].

Schubert. — Épinal, 1830. Étiquette manuscrite :

Réparé par Schubert
à Épinal en 1830.

Schwartz (Bernard). — Strasbourg, où il est décédé en 1822.

Schwartz (Georges-Frédéric et Théophile-Guillaume). — Strasbourg, 1822-1852. Fils du précédent. Nés à Strasbourg en 1785 et 1787. Élèves et successeurs de leur père, sous la raison sociale : « Frères Schwartz ». L’aîné, Georges-Frédéric, mort en 1849, se spécialisa dans la fabrication des archets [93]. Théophile-Guillaume, le plus jeune, mort en 1801, s’occupa surtout de lutherie. Leurs instruments portent une étiquette ainsi conçue et entourée d’une vignette à guirlande de feuilles :

Frères Schwartz
à Strasbourg 1833
15.

Bonne lutherie. Nous avons vu cette étiquette

Réparé par Schwartz
à Strasbourg 1843.

Schwartz (Théophile-Guillaume). — Strasbourg, xixe siècle. Né à Strasbourg en 1821. Fils de T.-G. Schwartz, auquel il succéda en 1852. Étiquette imprimée en caractères romains, entourée d’une vignette :

Schwartz
à Strasbourg, 1857.

Serdet (Paul). — Paris. Luthier contemporain. Né à Mirecourt, le 10 janvier 1858.

Élève de Gaillard, à Mirecourt ; il entra chez M.-H.-C. Silvestre, à Lyon, en 1877, suivit celui-ci lorsqu’il transféra ses ateliers à Paris, et ne le quitta qu’en 1894, pour s’établir à son compte rue du Faubourg-Poissonnière, 28. Ce long séjour chez M. Silvestre a fait un luthier habile de M. Paul Serdet. Ses instruments, de belle facture, sont très appréciés :

Silvestre frères (Pierre et Hippolyte). — Lyon. xixe siècle. Luthiers de grande valeur.

Pierre, l’aîné (Sommerviller, Meurthe, 9 août 1801 † Lyon 1859. fit son apprentissage chez Blaise, à Mirecourt. et travailla chez Lupot et chez Gand père, à Paris, avant d’aller s’établir à Lyon, en 1829.

Hippolyte (Saint-Nicolas-du-Port, Meurthe, 14 décembre 1808 † Sommerviller, 3 décembre 1879) fit aussi son apprentissage chez Blaise, à Mirecourt. Il vint ensuite chez J.-P. Vuillaume, à Paris, et alla rejoindre son frère, à Lyon en 1831 :

En 1848, Hippolyte se retira, et Pierre resta seul :

Ce sont les instruments de celui-ci qui sont les plus recherchés, tant à cause de leur belle facture que pour leur excellente sonorité. Il mourut en 1859. Hippolyte, son frère, revint alors à Lyon et reprit la maison qu’il dirigea jusqu’en 1863.

Silvestre (Hippolyte-Chrétien, dit). — Paris. Luthier contemporain. Né à Sommerviller (Meurthe), le 1er  avril 1845. Fils d’une sœur de Pierre et Hippolyte Silvestre. Neveu des précédents.

Après avoir fait son apprentissage à Mirecourt, il alla travailler chez son oncle Hippolyte, à Lyon, et lui succéda en 1865. Artiste consciencieux, il conserva les bonnes traditions de ses prédécesseurs et ne tarda pas à acquérir une belle réputation :

En 1884, il transféra ses ateliers et magasins, à Paris, rue du Faubourg-Poissonnière, 24. Actuellement, il est au 20 de la même rue. On le considère, avec juste raison, comme l’un de nos meilleurs luthiers parisiens :

Le 1er  juillet 1900, M. H.-C. Silvestre s’est associé avec M. Ernest Maucotel. Celui-ci, né à Mirecourt, le 20 juillet 1867, est le petit-neveu du luthier parisien Charles-Adolphe Maucotel, et le neveu, par sa mère, d’Ernest-André Salzard, décédé à Moscou, en 1897.

Élève de Paul Bailly, à Mirecourt, M. Ernest Maucotel alla en 1883, se perfectionner chez son oncle Salzard, à Moscou. Il revint en France en 1891, et entra en qualité de premier ouvrier chez M. H.-C. Silvestre, à Paris, qu’il n’a pas quitté depuis. C’est un bon luthier.

Voici leur nouvelle étiquette :

Simon. — Lyon. 1568-1573, « joueur et faiseur de luths ».

Simon (Claude). — Paris, rue de Grenelle-Saint-Honoré, 1783-1799.

Un autre luthier du même nom, dont la date d’installation n’est pas connue, décéda sans doute vers 1783 ou 1784, car : « Les violons de la veuve Simon, carrefour de l’École, étaient renommés en 1785[94]. »

Simonin (Charles). — Genève, 1841-1849 ; Toulouse, 1849-1880 environ. Originaire de Mirecourt. Il fut l’élève de J.-B. Vuillaume, à Paris, et devint l’un de ses meilleurs ouvriers. Installé d’abord à Genève, en 1841 il alla se fixer définitivement à Toulouse en 1849. Luthier de valeur, étiquette imprimée, entourée d’un filet :

Réparé par Ch. Simonin
luthier à Toulouse
élève de M. Veuillaume (sic) de Paris.

Simoutre (Nicolas). — Mirecourt, 1788 † Metz, 1870. Élève de Nicolas Lupot, à Paris. Il fut établi à Mirecourt, 1820-1844, puis à Metz, 1844-1870. Bon luthier. Les instruments qu’il a signés contiennent cette étiquette :

Simoutre (Nicolas-Eugène). — Paris. Luthier contemporain. Né à Mirecourt le 19 avril 1831. Fils et élève du précédent. Il travailla chez Darche, à Paris, 1852 ; puis chez Roth, à Strasbourg, 1856 ; et s’établit à Bâle en 1860 :

Il y resta jusqu’en 1890 et vint alors se fixer à Paris, rue de l’Échiquier, 38 :

Ainsi qu’il est dit ci-dessus, M. Simoutre est l’inventeur du support harmonique, 1885 ; et de la barre semi-adhérente, 1887 ; dont il a donné des descriptions détaillées dans : Premier progrès en lutherie et Second progrès en lutherie, et qui ont pour but d’améliorer la sonorité. Les instruments auxquels il applique ses inventions portent l’étiquette suivante :

Il est aussi l’auteur d’une brochure : Aux amateurs de violon. Actuellement rue du Faubourg-Poissonnière, 21, M. Simoutre s’est associé son fils et élève, qui le seconde dans ses travaux artistiques. Très bonne lutherie :

Socquet (Louis). — Paris, 1730-1779. Étiquette manuscrite relevée dans une charmante viole d’amour :

fait par Louis Socquet
à Paris en 1750.

Plus tard, il se servit d’étiquettes lithographiées :

Un alto de ce luthier, portant la date de 1779. figure sur l’inventaire de Bruni.

Vidal parle d’un Socquet qui travaillait à Paris au commencement du xixe siècle, et dont les instruments étaient peu estimés. Nous ne savons s’il était de la même famille que celui-ci.

Steininger François). — Paris. Première moitié du xixe siècle. Bonne lutherie. Étiquette manuscrite :

F. Steininger
Paris, 1827.

Il tenta d’améliorer les cordes basses du violon, en renforçant la table près de la barre d’harmonie.

Stork. — Strasbourg, 1775. Étiquette relevée dans un violon ordinaire :

Stork à Strasbourg
1775.

En 1784, il y avait un J. Reinhart Storck, facteur d’instruments de musique, « Au concert des cigognes, près le pont du Corbeau », à Strasbourg. Était-ce le même ?

Sulot (Nicolas)}}. — Dijon. En 1829. il prit un premier brevet pour des violons et basses à tables ondulées : et un second en 1839, pour un violon à double écho, lequel avait trois tables.

Thériot (J.-B.). — Paris. 1783.

Thibout fils. — Caen, 1774. Étiquette manuscrite :

Racommodé par Thibout fils
md luthier rue Saint-Jean à Caen
1774.

Thibout (Jacques-Pierre). — Paris, 1807-1856. Luthier de valeur. Né à Caen, le 16 septembre 1779. Sans doute le fils du précédent. Il entra chez Koliker, à Paris, en 1796 ; s’établit vers 1807 rue Montmartre, 24 ; et alla habiter en 1810 rue Rameau, 8, qu’il ne quitta plus. L’Académie des Beaux-Arts approuva ses violons en 1820[95].

Ses talents lui valurent d’être nommé luthier de l’Opéra :

Belle lutherie, un peu lourde. Les instruments construits dans ses ateliers sont ainsi étiquetés :

J.-P. Thibout mourut à Saint-Mandé, le 4 décembre 1856.

Thibout (Gabriel-Adolphe). — Paris, 1804 † 14 juin 1858. Fils et successeur du précédent. Il mourut deux ans après son père.

Thibout (Albert). — Paris, 27 avril 1839 † 25 décembre 1865. Fils et successeur du précédent. Après sa mort les frères Gand devinrent luthiers de l’Opéra.

Thibout (Aimé-Justin). — Caen. 1808-1862. Sans doute le frère ou le cousin de Jean-Pierre Thibout. On a vu, plus haut, que Rambaux travailla de 1824 à 1827 chez un Thibout, à Caen. C’était probablement chez celui-ci.

Thibouville. — Moulins-sur-Allier, 1800-1824 environ. Il eut Nicolas Bigourat pour élève et successeur.

Tiphanon (Jean-François). — Paris. 1775-1800. Dont il y a un cistre téorbé au musée du Conservatoire, à Paris. Il habita rue Saint-Honoré-du-Louvre et aussi rue Saint-Thomas-du-Louvre, d’après une étiquette manuscrite citée par Vidal :

Tiphanon, rue S.-Thomas
du-Louvre, à Paris, 1780.

Tiriot. — Marque au feu relevée dans un alto de facture ordinaire :

Tiriot
à Paris.

Il travaillait sans doute à Mirecourt.

Tissier (Pierre). — Jenzat (Allier). Contemporain. Ancien ouvrier de J.-B. Pajot. Spécialité de vielles.

Thomassin. — Paris, 1825-1845. Bon luthier, qui avait travaillé chez Clément.

Tolbecque (Auguste). — Niort. Contemporain. Né à Paris en 1830. Fils d’Isidore Tolbecque, chef d’orchestre des bals de la Cour. Premier prix de violoncelle au Conservatoire de Paris en 1849 (classe Vaslin) ; il s’occupe de lutherie et a fait de nombreuses reproductions d’anciens instruments.

Touly (Jean). — Nancy, 1717. Petite étiquette imprimée, entourée d’une vignette :

Fait par moy Jean
Touly, à Nancy,
1747.

Trévillot (Claude). — Mirecourt, 1698[96].

Tywersus. — Nancy, xvie siècle. Luthier des princes de Lorraine.

Thouvenel. — Mirecourt, seconde moitié du xixe siècle. Élève de Colson, il s’est aussi spécialisé dans la fabrication des guitares et des vielles.

Vaillant (François). — Paris, 1736-1783. Jolie lutherie style Boquay :

François Vaillant
rue de la Juiverie,
à Paris, 1738.

Il habita rue Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, de 1775 à 1783.

Vaillant. — Bordeaux, 1850. Prédécesseur de Delannoy.

Vanderlist. — Paris, rue des Vieux-Augustins, 1788-1789 :

Il habitait rue Montmartre, an VIII (1800), et faisait aussi des harpes. Jolie lutherie.

Varquain ou Varquin. — Paris, 1720-1750 environ. Rue et carrefour de Bussy. Il fit d’excellentes vielles et publia la Suite à deux vielles de Ravet.

Vermesch (Le père). — Beaumont-sur-Oise, 1781, où il était religieux minime. Luthier amateur. Étiquette manuscrite d’un violon très ordinaire, vernis jaune :

Fait par le P. Vermesch
rel. minime
à Beaumont-sur-Oise, 1781.

Véron (Antoine). — Paris, xviiie siècle. Lutherie, style Pierray. Il a un pardessus de viole au musée du Conservatoire, à Paris[97] :

Verpy. — Blois, 1807. Étiquette manuscrite :

Réparé par
Verpy à Blois
en 1807.

Viard (Nicolas). — Versailles, 1760 :

Fait par Nicolas Viard,
à Versailles
1760.

Vibert. — Paris, rue de Seine, 1775-1783.

Villars (Théophile). — Cusset, 1805 † 1880 environ. Imprimeur. De même que Montgilbert, son oncle, il a fait des violons.

Villaume et Giron. — Troyes, 1770. Lutherie assez bien faite.

Vinatte (André). — Lyon, 1568. Faiseur de violes.

Vissenaire. — Lyon, 1830-1870 environ. Originaire de Mirecourt. Il a fait quelques violons et beaucoup de guitares. Étiquette imprimée :

Réparé par
Vissennaire
Md luthier
à Lyon
Place Confort N° 16.

Vissenaire frères. — Lyon, seconde moitié du xixe siècle. Fils et successeurs du précédent. L’aîné avait travaillé chez Bernardel père, à Paris, et fabriquait une colophane spéciale. L. Nicolas Vissenaire, le plus jeune, ne quitta pas Lyon, et fut pendant longtemps second violon à l’orchestre du grand théâtre de cette ville. À la mort du père, Nicolas tint la maison pendant quelque temps :

Puis il s’associa avec son frère. En 1872, M. E. Mangin, directeur-fondateur du Conservatoire de musique, à Lyon, les nomma luthiers de cette École :

L’aîné mourut vers 1878. Nicolas resta seul de nouveau

Il mourut vers 1890. La lutherie des frères Vissenaire n’est pas sans mérite. Leurs violons, quoique de facture un peu lourde, possèdent une bonne sonorité.

Voboam (Alexandre). — Paris, seconde moitié du xviie siècle. Célèbre pour ses guitares. Nous avons parlé de celle qui est au musée de Cluny, n° 6.006, dans notre Introduction.

Voboam (Jean). — Paris, seconde moitié du xviie siècle. Sans doute le frère du précédent. Le musée du Conservatoire, à Paris, possède deux belles guitares de ce maître, datées de 1676 et de 1687.

C’est sans doute un descendant d’Alexandre ou de Jean, qui est l’auteur de la basse de viole du musée des Arts et Métiers, à Paris, laquelle contient cette étiquette manuscrite :

Voboam 1730.

Vuidard. — Paris, xixe siècle. Étiquette manuscrite relevée dans une guitare :

Reparé par Vuidard
luthier et md de corde
rue Greneta N° 9
à Paris.

Vuillaume (Jean). — Mirecourt, 1700 environ — 1740. Lutherie très ordinaire. Fétis le dit élève d’A. Stradivari ( ?)

Vuillaume (Claude-François). — Mirecourt, où il est né vers 1740. M. A. Jacquot signale un violon de 1770, de cet auteur. Nous en connaissons un, sans date, qui appartient à M. Casselin, violoniste, à Paris. Facture ordinaire, vernis très foncé. Sur le fond, un peu au-dessous du talon du manche, le nom du luthier, entouré d’un petit ornement. est gravé au feu. Ce violon contient une étiquette de réparation de Pouille, luthier à Lille en 1879 [98].

Vuillaume (Claude). — Mirecourt, 1772-1840 environ. On ne sait s’il était le fils du précédent. Lutherie ordinaire, où son nom seul est gravé au feu. Il eut quatre fils, qui embrassèrent la profession paternelle et furent ses élèves. Les instruments qu’ils construisirent durant leur apprentissage sont ainsi marqués :

Au roi David
Paris.

Vuillaume (Jean-Baptiste). — Paris, 1823-1875. L’un des plus habiles luthiers parisiens du xixe siècle. Né à Mirecourt, le 7 octobre 1798. Fils aîné du précédent. Venu à Paris en 1818. il travailla pendant deux ans pour Francis Chanot [99], lequel avait ses ateliers chez Lété, et resta chez ce dernier en 1821, lorsque F. Chanot reprit du service dans la marine. Ses premières étiquettes sont manuscrites et portent un numéro d’ordre. Voici celle d’un très beau violon, style Lupot :

Devenu l’associé de Lété, ils s’installèrent rue Croix-des-Petits-Champs, en 1825, sous la raison sociale : Lété et Vuillaume, et se séparèrent trois ans plus tard, en 1828. Resté seul, J.-B. Vuillaume déploya une grande activité. Commerçant habile, il fit quantité de copies d’œuvres italiennes, qu’il vendit sensiblement plus cher que ses autres instruments. On doit reconnaître qu’il réussissait parfois à reproduire non seulement l’usure du vernis, mais aussi la sonorité du modèle copié. Ces imitations, faites trop souvent avec des bois séchés au four, sont revêtues de sa signature à l’intérieur, sur le fond, et de cette étiquette :

Plus tard, lorsqu’il alla habiter sa propriété des Ternes, il se servit de la suivante :

On en rencontre assez souvent avec sa signature :

Il occupa un très grand nombre d’ouvriers, mais ne cessa de travailler avec eux. Les instruments qu’il ne termina pas lui-même sont ainsi étiquettés :

J.-B. Vuillaume se rendit en Italie à la mort de Tarisio, et acheta tous les instruments qui se trouvaient au domicile de ce brocanteur ; entre autres, était le violon d’A. Stradivari, surnommé Le Messie.

En 1850, il construisit l’octobasse, qui est au musée du Conservatoire, à Paris[100]. Cinq ans plus tard, il fit un contralto, qui est au même musée ; et en 1807, il produisit une pédale sourdine. Ces trois inventions n’eurent pas de succès. Il fut plus heureux avec les archets, dont nous parlerons dans le chapitre suivant.

J.-B. Vuillaume occupe une place importante dans l’histoire de la lutherie, sa réputation fut aussi grande que méritée. Il mourut à Paris, le 19 mars 1875.

Vuillaume (Nicolas). — Mirecourt, xixe siècle. Frère du précédent. Né à Mirecourt en 1800. Il vint travailler, chez son frère Jean-Baptiste, à Paris de 1832 à 1812. À cette époque, il retourna s’établir à Mirecourt, qu’il ne quitta plus :

Il fit des violons à bon marché qu’il marquait : Violons stentor.

Vuillaume (François-Nicolas). — Bruxelles. xixe siècle. Troisième fils de Claude Vuillaume. Né à Mirecourt en 1802. Il alla se fixer à Bruxelles [101].

Vuillaume (Claude-François). — Mirecourt, xixe siècle. Quatrième fils de Claude Vuillaume. Né à Mirecourt en 1807. Il abandonna la lutherie pour la fabrication des orgues d’église.

Vuillaume (Sébastien). — Paris, 1850 environ † 1875. Fils du précédent, neveu de Jean-Baptiste. Il vint s’établir à Paris, où il mourut, le 17 novembre 1875. Bonne lutherie :

Vuillaume. — Lyon, où il mourut à l’Hôtel-Dieu en 1855 ou 1856. Il était le beau-frère de Charles Jacquot, qui travailla à Paris. Étiquette imprimée :

Rue du Palais-Grillet N° 14 au 2me 
Luthier
Vuillaume
Fait et vend toutes sortes d’instruments
à Cordes, les raccommode ainsi
que les serinettes
à Lyon
Tient un assortiment de cordes.

Walter. — Paris, rue Coquillière, 1775 ; rue Saint-Denis, vis-à-vis la rue Mauconseil, 1776-1777 ; et rue Quincampoix, 1779. (Ce luthier et le suivant ne font peut-être qu’un ?)

Walter (Jean). — Paris, rue Bourbon, 1783-1799.

Wolters (Jean-Mathias). — Paris, 1749. Jolie lutherie, vernis jaune. Étiquette manuscrite :

J. M. Wolters fecit Lutetiæ
Parisiorum, au faubourg Saint-Antoine,
Paris, 1749.

Il travaillait encore en 1759.

Yong. — Marseille, rue de Noailles, en 1850. C’est chez lui qu’Antoine-Marius Richelme fit son apprentissage.


  1. Voir ce nom.
  2. N° 27. Catal., 1884.
  3. Voyez Constant Pierre, ouvrage cité.
  4. Cité par Constant Pierre.
  5. N° 36, Catal., 1884.
  6. Nos 214 el 1048. Catal., 1884 et 1894.
  7. Voyez Les luthiers hollandais
  8. N° 138. Catal. 1884.
  9. Voir tome I. p. 240.
  10. N° 213. Catal. 1884.
  11. N° 21. Catal., 1884.
  12. N° 9, Catal., 1884.
  13. M. Morand est le client pour lequel il fit le violon portant le n° 10.
  14. Voir ce nom.
  15. N° 224. Catal., 1884.
  16. Situé entre les rues : Coquillière, des Deux-Écus, du Four et de Grenelle, où il occupait un vaste emplacement, l’hôtel de Soissons disparut en 1748-1749 pour faire place à une espèce de bourse où l’on négociait le papier de Law. Piganiol de la Force. Description historique de la ville de Paris, t. III, p. 235 et suiv. (Cité par Vidal).
  17. Voyez Constant Pierre, ouvrage cité.
  18. Voir p. 115 de ce volume.
  19. Moniteur universel, 1817, 26 juillet, p. 924 Id., 1819, 3 avril, p. 1001.
  20. N° 31. Catal., 1884.
  21. Abréviation de : Primiero Intrà Tutti (le premier entre tous).
  22. C’est à la suite d’une discussion avec Lété qu’il quitta l’atelier de son frère. Il y avait à ce moment dix-neuf violons à polir, et J.-B. Vuillaume, qui resta seul pour faire ce travail peu récréatif, en voulut longtemps à Georges Chanot de l’avoir abandonné en pareille circonstance.
  23. N° 1017. Catal., 1894.
  24. Voir Les luthiers anglais
  25. N° 16. Catal., 1884.
  26. La plupart des luthiers de Mirecourt ont marqué bien souvent leurs instruments comme étant faits à Paris.
  27. Voyez ce nom.
  28. N° 7018 du Catalogue.
  29. Voir Les luthiers belges
  30. N° 1032. Catal., 1894
  31. N° 14. Catal., 1884.
  32. Voir ce nom.
  33. Voir Les luthiers belges
  34. Cité par Constant Pierre.
  35. Constant Pierre donne N comme initiale du premier prénom. Cela fait trois ; on peut choisir.
  36. N° 213. Catal., 1884.
  37. Cité par Fétis sans indication de résidence.
  38. N° 172. Catal., 1884.
  39. N° 1007. Catal., 1894.
  40. N° 7019 du Catalogue.
  41. N° 18. Catal., 1884.
  42. Voir Constant Pierre.
  43. N° 174. Catal., 1884.
  44. Cet alto fut sans doute saisi chez les émigrés, car il provient de l’ancien dépôt du Louvre. Il n’est pas mentionné sur l’inventaire de Bruni.
  45. Ouvrage cité.
  46. N° 200. Catal., 1884.
  47. N° 163. Id.
  48. C’est après le décès d’Albert Thibout, 23 décembre 1865, que Les frères Gand devinrent luthiers de l’Opéra.
  49. Voyez l’étiquette employée de 1866 à 1870, dans la notice consacrée à Auguste-Ernest Bernardel.
  50. Voyez l’étiquette qui servit de 1886 à 1892, dans la notice sur Gustave Adolphe Bernardel.
  51. N° 1020. Premier sup. au Catal., 1894.
  52. N° 153. Catal., 1884.
  53. Voir ce nom.
  54. Cette viole à manivelle n’est elle pas une vielle ?
  55. N° 256. Catal., 1884.
  56. Le baryton de Carolus Henry se joue placé sur l’épaule gauche, comme le violon.

    Un instrument analogue fut fait par Dubois, ancien contrebassiste de l’Opéra, qui le nomma violon-tenor. Il se joue placé entre les genoux, comme le violoncelle.

  57. Voyez ce nom.
  58. Mém. de l’Acad. des sciences, 1701 (Cité par Constant Pierre).
  59. Cité par Constant Pierre.
  60. Voyez ce nom.
  61. Nos 1069 et 1070. Catal., 1894.
  62. N° 178 et 212. Catal., 1884.
  63. Fétis indique un luthier du nom de Lambert, vivant a Nancy vers 1750, et connu sous le nom de charpentier de la lutherie. Vidal déclare que malgré de nombreuses recherches, il n’a pu découvrir le moindre renseignement sur ce Lambert de Nancy.
  64. N° 40. Catal., 1884.
  65. Nos 279, 286 et 1068. Catal., 1884 et 1894.
  66. N° 144. Catal., 1884.
  67. N° 209. Catal., 1884.
  68. Nos 1049 et 210. Catal., 1894 et 1884.
  69. Voyez Constant Pierre.
  70. N° 19. Catal., 1884.
  71. Voyez Constant Pierre, pour les lettres de Pique.
  72. Voir Les luthiers suisses
  73. Voir Les luthiers espagnols
  74. N° 1013. Catal., 1894.
  75. Voir Les luthiers anglais
  76. N° 1062. Catal., 1894.
  77. Voir ce nom.
  78. Voir ce nom.
  79. La ville de Palerme n’est autre que l’antique Panormos.
  80. Voir Les luthiers anglais
  81. S. Paquotte habitait rue de l’École-de-Médecine, 20, l’appartement dans lequel Marat fut assassiné par Charlotte Corday. Cette maison fut démolie en 1877, lorsque l’on reconstruisit l’École de Médecine.
  82. Placide Paquotte est mort le 1er  septembre 1900.
  83. N° 113. Catal., 1884.
  84. Cité par Vidal.
  85. N° 221. Catal., 1884.
  86. Voir Constant Pierre, pour les lettres de Pique à Lupot.
  87. Nos 1012 et 29. Catal., 1894 et 1884.
  88. Cité par Constant Pierre.
  89. Brod. Célèbre hauboïste, qui, vers 1830, construisit des hautbois. Il avait acheté l’ancien outillage de Delusse.
  90. N° 206. Catal., 1884.
  91. N° 156. Catal., 1884.
  92. Voir Les luthiers russes
  93. Voir Les fabricants d’archets
  94. Cité par Constant Pierre.
  95. Moniteur universel, 1820, p. 634.
  96. Cité par A. Jacquot.
  97. N° 139. Catal., 1884.
  98. Voir ce nom.
  99. Voir ce nom.
  100. N° 203. Catal., 1884. En 1873, on voyait une octobasse de J.-B. Vuillaume à l’orchestre de Monte-Carlo. Il y en a, parait-il, une troisième à Vienne (Autriche). Dubois, contrebassiste à l’Opéra, avait déjà fait une octobasse en 1834.
  101. Voir Les luthiers belges