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jouer quelque personnage aux comédies & tragédies, avant que de les produire au théâtre devant le peuple. (Le chevalier de Jaucourt.)

ODENSÉE, (Géog.) ville considérable de Danemark dans l’île de Funen, avec un évêché suffragant de Lunden. Elle est à 18 lieues de Sleswig, 26 S. O. de Copenhague. Long. 28. 2. lat. 55. 28.

On prétend que cette ville recut le nom d’Odensée, ou plutôt Ottensée, en latin Ottonia, de l’empereur Otton I. l’an 948, ainsi que le passage du Belte, Ottensund, ou détroit d’Otton.

Baugias (Thomas), professeur en Théologie, & homme versé dans les langues orientales, étoit d’Odensée. Il finit ses jours en 1661, après avoir donné quantité d’ouvrages théologiques qu’on ne lit plus aujourd’hui.

ODER, l’(Géog.) riviere considérable d’Allemagne, qui prend sa source dans la Moravie au village de Giebe, passe à Oder, bourgade, d’où elle a tiré son nom ; arrose ensuite plusieurs pays, entre dans la Silésie, traverse Breslaw, coule dans le Brandebourg qu’elle sépare de la Lusace, passe à Francfort, arrive ensuite à Gartz & à Stetin, & se jette enfin dans la mer par trois embouchures.

Oder, l’(Géog.) petite riviere de France en Bretagne. Elle a sa source au village de Corai, passe à Quimpercorentin, & se perd dans la mer trois lieues au-dessous de cette ville.

ODERZO, (Géog.) c’est l’Opitergium des anciens, petite ville d’Italie dans l’état de Venise, dans la marche Trevisane, sur le ruisseau de Motégan, & à dix milles de Ceneda. Long. 29. 45. lat. 46. 10.

ODESSUS, (Géog. anc.) ville bâtie par les Milésiens au rapport de Pline, liv. IV. c. ij. Elle étoit entre Calatis & Apollonie. C’est l’Odyssus de Ptolomée, liv. III. chap. xj. Entr’autres médailles, il y en a une d’Antonin Severc dans le recueil de Patin, sur laquelle on lit ce mot, ΟΔΗϹϹΕΙΤΟΝ. (D. J.)

ODEUM, s. m. ὠδειον, étoit chez les anciens un lieu destiné à la répétition de la musique qui devoit être chantée sur le théatre.

On donnoit quelquefois le nom d’odeum à des bâtimens qui n’avoient point de rapport au théatre. Périclès fit bâtir à Athènes un odeum, où l’on disputoit les prix de Musique. Pausanias dit que Hérode l’athénien fit construire un magnifique odeum pour le tombeau de sa femme.

Les écrivains ecclésiastiques désignent aussi quelquefois le chœur d’une église par le mot odeum. Voyez Chœur, Odée. (S)

ODEUR, s. f. (Physique.) sensation dont le siége est dans l’intérieur du nez, & qui est produite par des particules très-subtiles, qui s’échappant des corps, viennent frapper le siége de cette sensation.

L’intérieur du nez est revêtu d’une membrane appellée pituitaire ; elle est composée en grande partie des fibres du nerf olfactif. Voyez Nerf. Ces fibres ébranlées par l’action des corpuscules odorans, produisent la sensation de l’odorat. On peut voir un plus grand détail sur cette membrane dans les livres d’Anatomie, & dans les articles anatomiques de ce Dictionnaire, qui y ont rapport, comme Nez, Membrane pituitaire. On perd le sentiment de l’odorat dans les engorgemens de cette membrane, comme dans les rhumes de cerveau.

Les sensations de l’odorat & du goût, ont beaucoup de rapport entre elles ; non-seulement les organes de l’un & de l’autre sont voisins, & se communiquent, mais on peut même regarder l’odorat comme une espece de goût ; ordinairement le pre-

mier des sens avertit le second de ce qui pourroit

lui être desagréable. Voyez Gout.

Le principal objet de l’odorat consiste vraissemblablement dans les sels volatils ; ces corpuscules capables d’ébranler l’organe de l’odorat, sont d’une extreme divisibilité ; c’est ce que l’expérience journaliere démontre. Un morceau d’ambre ou de muse mis successivement dans plusieurs chambres, les remplit d’odeur en un instant ; & cette odeur subsiste très-longtems sans qu’on apperçoive de diminution sensible dans le poids de ce morceau d’ambre, ni par conséquent dans la substance. Quand on met dans une cassolette de verre une liqueur odorante, & que la liqueur commence à bouillir, il en sort une vapeur très-forte qui se répand en un instant dans toute la chambre, sans que la liqueur paroisse avoir rien perdu de son volume. Voyez l’article Divisibilité, & la premiere leçon de l’Introductio ad veram physicam de Keill, où la divisibilité de la matiere est prouvée par des calculs tirés de la propagation même des odeurs. (O)

Voici un abregé de ce calcul : il y a, dit M. Keill, plusieurs corps dont l’odeur se fait sentir à cinq piés à la ronde : donc ces corps répandent des particules odorantes au-moins dans toute l’étendue de cette espace ; supposons qu’il n’y ait qu’une seule de ces parties dans chaque quart de pouce cubique. Cette supposition est vraissemblablement fort au-dessous de la vérité, puisqu’il est probable qu’une émanation si rare n’affecteroit point l’odorat ; on trouvera dans cette supposition, qu’il y a dans la sphere de cinq piés de rayon 57839616 particules échappées du corps, sans que ce corps ait perdu sensiblement de sa masse & de son poids.

M. Boyle a observé que l’assa fœtida exposée à l’air, avoit perdu en six jours une huitieme partie de grain de son poids ; d’où M. Keill conclut qu’en une minute elle a perdu de grain, & par un calcul auquel nous renvoyons, il fait voir que chaque particule est d’un pouce cube.

Dans ce calcul, on suppose les particules également distantes dans toute la sphere de cinq piés de rayon ; mais comme elles doivent être plus serrées vers le centre, (voyez Qualité) en raison inverse du quarré de la distance, M. Keill recommence son calcul d’après cette supposition, & trouve qu’en ce cas il faut multiplier par 21 le nombre de particules 57839616 ci-dessus trouvé ; ce qui donne 1214631-936 ; il trouve de plus que la grandeur de chaque particule est de pouce. Voyez les articles Divisibilité & Ductilité. Voyez aussi Ecoulemens, Emanations, &c. (O)

1°. Du mélange de deux corps, qui par eux-mêmes n’ont aucune odeur, on peut tirer une odeur d’urine, en broyant de la chaux vive avec du sel ammoniac.

2°. Au moyen du mélange de l’eau commune, qui par elle même ne sent rien avec un autre corps sans odeur, il peut en résulter une bien mauvaise odeur : ainsi le camphre dissous dans l’huile de vitriol, n’a point d’odeur ; mais si on y mêle de l’eau, il répand aussi-tôt une odeur très-forte.

3°. Les corps composés peuvent répandre des odeurs qui ne ressemblent en rien à l’odeur des corps simples dont ils sont composés. Ainsi l’huile de térébenthine mêlée avec une double quantité d’huile de vitriol, & ensuite distillée, ne répand qu’une odeur de soufre après la distillation. Mais si on met sur un feu plus violent ce qui est resté dans la retorte, il en résultera une odeur semblable à celle de l’huile de cire.

4°. Il y a plusieurs odeurs qu’on ne tire des corps que par l’agitation & le mouvement. Ainsi le verre,