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dination des clers, au sacre des évêques, & au jour de l’anniversaire de sa consécration.

L’archevêque ou évêque qui a l’usage du pallium, ne peut dire la sainte messe sans être revétu du pallium, suivant le canon 4 d’un concile de Mâcon, ce qui ne doit néanmoins s’entendre que des fêtes & autres jours où il a droit de porter le pallium.

Les prélats qui ont le pallium ne peuvent le porter hors le service divin ; ils ne peuvent même le porter à une procession qui sort hors de l’église, quoiqu’ils y assistent vétus pontificalement. S. Grégoire le grand, écrivant à Jean de Ravenne, qui s’attribuoit le droit de porter le pallium hors le service divin, lui représente qu’aucun autre métropolitain ne s’arrogeoit un tel droit, & qu’il doit se conformer à cet égard à la coutume générale, ou produire quelque privilege particulier qui l’en dispense.

Voyez aux decret. le tit. de autor. & usu pallii. La bibliot. cant. t. II. p. 160. Pasquier, recherches de la Fr. liv. III. ch. ix. Fevret, liv. III. ch. iij. art. 16. les lois ecclésiastiques, les mémoires du clergé, & ici les mots Archeveques, Eveques, Consecration. (A)

Pallium, dans le Blason, ce mot signifie une espece de croix, qui représente le pallium ou l’ornement archiépiscopal, que l’on envoie de Rome aux métropolitains. Voyez sa figure dans nos Planches héraldiq. où il est ainsi blasonné, de gueules au pallium croisé d’argent.

PALLORIEN, s. m. (Mythologie.) espece de prêtres saliens, voyez Saliens. Les Saliens palloriens servoient le dieu Pâleur : en général les Saliens étoient consacrés à Mars, que la pâleur accompagne.

PALMA CHRISTI, (Jardinage.) voyez Ricinus.

Palma, (Géog. anc.) ville de la plus grande des îles Ealéares, selon Ptolomée, l. II. c. vj. Pline, l. III. c. v. & Méla, l. II. c. vij. qui lui donne le titre de colonie. Ambroise Moralis dit qu’elle retient son ancien nom, & le P. Hardouin prétend qu’on l’appelle aujourd’hui Mallorca.

Palma, (Géog. mod.) ville forte d’Italie, dans l’état de Venise au Frioul, avec un port. Cette place est importante pour la défense des Vénitiens contre les Turcs & les Autrichiens. Elle est sur la mer à 3 lieues S. E. d’Udine, 4 N. O. d’Aquilce, 20 N. E. de Venise. Long. 31. latit. 46. 2.

Palma, golfe de, (Géog. mod.) golfe qui est entre l’île S. Antioche & la terre ferme de Sardaigne. Latit. observée & déterminée par le P. Feuillée, 38d. 59′. 24″. (D. J.)

PALMAIRE, adj. terme d’Anatomie, est le nom de deux muscles, dont l’un est appellé le long palmaire, & l’autre le court palmaire.

Le long palmaire est situé à la partie interne de l’avant-bras, il prend son origine du condile interne de l’humerus, & s’alongeant en un tendon délié, & passant par-dessus le ligament annulaire, il va s’insérer à la paume de la main, où il forme une large aponévrose, laquelle s’attache fortement à la peau en-dessus & aux parties latérales & inférieures des os du métacarpe en-dessous, & à la premiere phalange des doigts, formant des especes d’étuis par où passent les tendons des doigts.

Le court palmaire ou palmaire cutané est un muscle qui est situe sur la partie supérieure de l’aponévrose du précédent ; il prend son origine de l’os du métacarpe qui soutient le petit doigt, & de celui du carpe qui est au-dessus de tous les autres, & va en passant par-dessus la partie supérieure de l’hipotenar, se perdre dans la peau.

PALMARIA, (Géog. anc.) île sur la côte d’Italie, aux environs de l’embouchure du Tibre, selon

Pline, l. III. c. vj. & Pomponius Mela, l. II. c. vij. son nom moderne est Palmerola.

PALMATILAPIDES, (Hist. nat.) pierres qui, suivant les anciens Naturalistes, avoient la forme de la paume la main. On dit qu’il s’en trouvoit en Espagne & en Afrique ; ces dernieres étoient noires & semblables à du marbre. Voyez Plinii Hist. nat. lib. XXXVI. cap. xviij.

PALMES, en Botanique, bourgeons blancs qui sortent des saules avant la feuille, & de l’expansion desquels les feuilles se forment. Voyez Bourgeon.

Palmes, (Théol.) le dimanche des palmes ou des rameaux, dominica palmarum, c’est le dimanche qui précede immédiatement celui de pâques, & qui est le dernier du carême. Voyez Carême.

On l’a ainsi appelle dès les premiers tems, à cause de la pieuse cérémonie que les fideles y pratiquoient alors, de porter des palmes en mémoire du triomphe de Jesus-Christ quand il entra en Jérusalem huit jours avant la fête de Pâques, lequel est décrit dans S. Matth. chap. xxj. dans S. Marc, chap. xj. & dans S. Luc, chap. xix.

Les anciens ont donné d’autres noms à ce jour ; car 1° on l’a appellé dominica competentium, le dimanche des compétans, parce que ce jour-là les catéchumenes venoient demander à l’évêque la grace d’être admis au baptème, qui se conféroit le dimanche suivant. Voyez Baptème & Catéchumene.

On leur donnoit aussi alors le symbole, afin qu’ils l’apprissent par cœur, & le récitassent à l’évêque dans la cérémonie du baptème. Voyez Symbole.

2°. On l’appella capitalivium, le dimanche du lavement de tête, parce qu’en ces jours-là on préparoit en lavant la tête de ceux qui devoient être baptisés à Pâque.

Quelquefois après on l’appella le dimanche d’indulgence, parce que c’étoit la coûtume des empéreurs & des patriarches de distribuer des dons ce jour-là. Voyez Indulgence.

Palme, l’île de, (Géog. mod.) île d’Afrique, l’une des Canaries & extrémement fertile. Les Espagnols en firent la conquête en 1460. Elle souffrit beaucoup d’un tremblement de terre en 1677. Long. suivant le P. Noël, 358. 6′. 30″. latit. septent. 27. 35.

Palme, (Littérat. médailles.) branche ou rameau du palmier. La palme étoit le symbole de la fécondité, parce que le palmier fructifie continuellement jusqu’à sa mort. C’est pourquoi nous en voyons sur des médailles d’empereurs qui ont procuré l’abondance dans l’empire. La palme étoit aussi le symbole de la durée de l’empire, parce que cet arbre dure long-tems. Enfin la palme étoit le symbole de la victoire, parce qu’aux jours de triomphe on mettoit une palme à la main du victorieux. On dit que César étant sur le point de livrer bataille à Pompée, apprit qu’il étoit sorti tout-à-coup une palme du pié de la statue qu’on lui avoit dédiée au temple de la victoire, ce qu’il prit pour un heureux présage.

Palme, s. m. (Mesure anc. & mod.) mesure dont on fait encore usage en certains lieux. Les Romains en avoient de deux sortes. Le grand palme étoit de la longueur de la main, & contenoit douze doigts ou neuf pouces de roi ; & le petit palme du travers de la main étoit de quatre doigts ou trois pouces. Selon Maggi, le palme antique romain n’étoit que de huit pouces six lignes & demie. Les Grecs distinguoient un palme grand & un palme petit. Le premier comprenoit cinq doigts, & le petit quatre doigts valant trois pouces. Il y avoit outre cela le double palme grec, qui comprenoit huit doigts.

Le palme est différent aujourd’hui, selon les lieux où il est en usage : tels sont ces lieux & ces mesures rapportées au pié de roi.

Palme, appellé pan ou empan. Palme, dont on se