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la réparation. Voyez l’ordonnance de 1539, artic. 10. celle de Roussillon, artic. 12. celle de Blois, artic. 118 & suivans ; celle de 1667, tit. 24. & Bornier sur ce titre ; Julius Clarus, lib. V. sentent. quæst. 43. Peleus, quæst. 134. La Rocheflavin, des parlem. liv. XIII. ch. ixxxiij. Despeisses, tom. II. pag. 450. Bouvot, tome II. au mot récusation. Dufail, liv. III. ch. xxj. xxviij. lxvij. cij. cdxxx & cdxcviij. Papon, liv. VII. tit… Le traité des récusations par Ayrault, dans son instruction judiciaire, & celui de Bruneau, en son traité des matieres criminelles. Voyez Juge.

Les experts peuvent être récusés comme les juges. Voyez l’ordonnance de 1667, tit. 21. artic. 9 & 11.

On récuse aussi des témoins par forme de reproche. Voyez Reproche & Témoin. (A)

RÉDACTEUR, s. m. (Gramm.) celui qui s’occupe à rédiger, à réduire sous un moindre volume, à extraire d’un ouvrage les choses essentielles, & à les présenter séparément. Si les livres continuent à se multiplier à l’infini, ce sera un jour une fonction très nécessaire & très-importante que celle de rédacteur. Le titre d’homme de génie sera si difficile à acquérir, & la rédaction des ouvrages publiés si avantageuse, que la considération publique sera accordée aux sous-rédacteurs, que la foule des esprits se portera de ce côté, & que peut-être les rédacteurs venant à leur tour à surabonder, il faudra des rédacteurs de rédactions.

RÉDACTION, s. f. (Gramm.) c’est l’action de présenter sous une forme plus claire & plus abregée, un ouvrage quelconque. On dit la rédaction des coutumes, la rédaction des ordonnances, la rédaction des historiens, &c.

REDANS, (Fortification.) c’est dans l’enceinte des places & des retranchemens qui se font en campagne, différentes parties disposées à peu-près en dents de scie, de maniere qu’elles se flanquent ou se défendent réciproquement.

Les redans sont encore dans la fortification passagere ou dans les lignes & les retranchemens, des parties de l’enceinte disposées de façon qu’elles forment une espece de demi-lune, ou d’angle saillant vers la campagne. Voyez Ligne de contrevallation & de circonvallation.

Les redans sont composés de deux faces qui doivent au point où elles se rencontrent, faire un angle d’environ 60 degrés vers la campagne. Ils sont éloignés de 120 toises, qui se comptent de la pointe de l’un à la pointe de l’autre. Ils ont 30 toises de gorge, & leurs faces en ont chacune 25.

Au lieu de redans, on emploie quelquefois des bastions dans les lignes ; la défense en est meilleure, mais le travail est plus long, parce que la ligne a alors plus de développement. (Q)

REDARATOR, (Mythologie.) surnom du dieu qui chez les Romains présidoit à la seconde façon de labour que l’on donnoit aux terres. On peut voir Saumaise sur Solin, pag. 724. (D. J.)

REDDE, s. f. (Jurisprud.) au parlement de Toulouse est un élargissement accordé aux prisonniers détenus pour affaires légeres, en faveur des fêtes, à la charge par eux de se représenter toutes fois & quantes ils en seront sommés. C’est ainsi que la redde est définie dans les décisions du droit civil de M. de Fromental, procureur du roi au présidial du Puy, au mot prisonniers, pag. 586. col. 2. Cet auteur ajoute que l’usage en est très-ancien dans le royaume, qu’elle se fait aux fêtes de Noël, de Pâques & de Pentecôte, sur quoi il renvoie à Graverol sur la Rocheflavin, au mot emprisonnement, art. 6.

Gabriel Cayton, dans son style du parlement de Toulouse, liv. IV. tit. 13. p. 573. art. des reddes & élargissemens des prisonniers, dit que le parlement de Toulouse ému d’un devoir de charité, suivant l’ordon-

nance du roi Henri II. de l’an 1549, a accoutumé d’aller

trois ou quatre fois l’an par compagnies faisant un corps, même les veilles de Noël, Pâques & Pentecôte, ès prisons de la ville, pour voir & entendre les délits & nécessités des prisonniers, & ordonner leur expédition & déivrance si faire se peut ; que sur les lieux, après avoir entendu les jugemens des reddes précédemment faits, ou le fait sommairement, soit de leur bouche, ou par un avocat ou procureur qui les assiste, ils sont retenus ou élargis pour l’honneur de la fête ou autrement, en baillant caution, ou à la charge de se remettre, la justice inclinant toujours à miséricorde ; qu’avant d’en venir là, le greffier criminel ou garde-sacs, ont accoutumé remettre ès mains de MM. les gens du roi, tant le rôle des prisonniers cohartés de la cause & du fait de leur détention, que les procédures & informations contre eux faites, afin que la cour sur leur rapport sommaire, en fasse le jugement.

M. de Fromental, loc. cit. dit encore que les officiers du sénéchal & les capitouls de la ville de Toulouse, se rendent la veille des fêtes solemnelles à la grand-chambre du parlement de Toulouse, & y rendent compte au parlement des prisonniers qu’ils ont dans leurs prisons, & de l’état dans lequel sont leurs procédures, & qu’ensuite le parlement se distribue pour aller faire la redde dans toutes les prisons.

Il paroît par ce que disent ces auteurs, que la redde est la même chose que ce qu’on appelle dans les autres parlemens, la séance aux prisons, & que la redde ne differe de cette séance quant à la forme, si ce n’est qu’il n’y a qu’une seule députation pour la séance, au lieu qu’il paroît qu’il y en a plusieurs pour la redde, selon le nombre des prisons.

En d’autres endroits ces sortes de séances aux prisons, s’appellent audience de misericordiâ, de miséricorde ; on en tient une au présidial de Bourg-en-Bresse le samedi-saint dans les prisons ; c’est le lieutenant général qui y va : il peut y mener des conseillers pour les consulter, mais sans être astraint à suivre leur avis. Il étoit d’usage autrefois que le lieutenant général élargissoit un prisonnier sans aucune formalité. M. le chancelier d’Aguesseau écrivit à ce sujet à M. du Four, qui étoit alors lieutenant général de Bourg, pour empêcher cet abus. On prétend que cet usage avoit été établi à l’instar de ce qui se pratiquoit du tems des Juifs. Voyez Séance. (A)

REDDITIO, (Littérat.) on appelloit ainsi la troisieme partie du sacrifice des Romains, quand on rendoit les entrailles de la victime après les avoir considérées. (D. J.)

REDDITION, s. f. (Gramm.) c’est l’action de rendre. Il ne s’emploie guere que dans le commerce & au palais. On dit la reddition d’un compte ; la reddition d’un arrêt.

REDEBATTRE, ou débattre de-rechef ; REDÉCLARER, ou déclarer une seconde fois ; REDÉCROITRE, ou décroître pour la seconde fois ; REDÉDIER, ou dedier de nouveau ; REDÉFAIRE, ou défaire de-rechef ; REDÉJEUNER, REDÉLIBERER, REDÉLIVRER, REDEMANDER, REDEMEURER, REDÉMOLIR, verbes réduplicatifs. Voyez les verbes simples Débattre, Déclarer, Décroître, Dédier, Défaire, Déjeuner, Déliberer, Délivrer, Demander, Démolir

RÉDEMPTEUR, s. m. (Théologie.) celui qui rachete, formé du latin redimere, racheter. Ce nom se donne par excellence à Jesus-Christ, qui est mort & a répandu tout son sang pour nous racheter de l’esclavage du péché & de la mort éternelle. Mais dans le style de la loi de Moïse, on le donne aussi à celui qui est en droit de racheter l’héritage ou même la personne de son proche parent, & de les retirer des mains d’un