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c’est lorsqu’une bête entre peu avant dans un fort, & revient tout court sur elle pour se rembucher dans un autre lieu. Salnove. (D. J.)

REMEDE, s. m. (Thérapeutique.) ce mot s’emploie quelquefois comme synonyme de médicament, voyez Médicament, quelquefois comme synonyme à secours médicinal, & par conséquent dans un sens beaucoup plus étendu, & qui fait différer le remede du médicament comme le genre de l’espece. Sous cette derniere acception, la saignée, l’exercice, l’abstinence sont des remedes aussi-bien que les médicamens. (b)

Remede, (Pharmacie thérapeutique.) nom honnête du clystere & lavement. Voyez Clystere & Lavement.

Remede, voyez Médicament.

Remedes de droit, (Jurisprud.) terme de palais ; on entend par ce terme toutes les voies de se pourvoir contre des jugemens dont on prétend avoir reçu quelque grief ; tels sont l’appel, l’opposition, la requête civile.

On peut aussi appeller remedes de droit les manieres de se pourvoir contre des actes par lesquels on a été lésé. Voyez Rescision & Restitution.

Remede de loi, à la Monnoie, est une permission que le roi accorde aux directeurs de ses monnoies sur la bonté intérieure des especes d’or & d’argent, en les tenant de très-peu de chose moins que les ordonnances le prescrivent : comme les louis doivent être de 22 carats par remede de loi, le directeur les peut fabriquer à 21 carats,  ; l’écu, au lieu de 11 deniers, on les passe à 10 deniers 22 grains.

Remede de poids, à la Monnoie, est une permission que le roi accorde aux directeurs de ses monnoies sur le poids réel des especes lors des comptes à la cour. Comme il est très-difficile, quelque précaution que l’on prenne, que les especes d’or & d’argent qui doivent être chacune d’un poids égal, & d’une certaine partie de marc, soient taillées si justes chacune dans leur poids qu’il ne s’y rencontre quelques parties de grains plus ou moins dans un marc, on a introduit un remede de poids à l’instar de celui de loi.

REMÉDIER, v. n. (Gram.) c’est apporter le remede : il se dit au simple & au figuré ; on remédie à une maladie ; ou remédie à un défaut.

Remédier à des voies d’eau, (Marine.) c’est boucher des voies d’eau.

REMEIL, s. m. (Chasse.) courant d’eau qui ne glace pas en hiver, & où les bécasses se retirent ; allons au remeil.

REMÊLER, v. act. (Gram.) c’est mêler de-rechef. Voyez Mêler & Mêlée.

REMENÉE, s. f. (Archit.) c’est un terme peu usité qui vient de l’italien remenato : ce n’est, selon Daviler, qu’une sorte d’arriere-voussure ; mais sa propre signification est notre bombé d’un grand arc de cercle moindre que la moitié, comme il est clairement expliqué au premier livre de Palladio, c. xxjv. a ramenato che cosi chiamano i volti che sono di porzione di cherchio & non arivano à semi-circolo ; & preuve qu’il ne l’entend pas seulement d’une arriere-voussure, c’est qu’il l’applique à la partie d’une voûte sphérique sur un quarré, laquelle est au-dessus des pendentifs. (D. J.)

REMENER, v. act. (Gramm.) c’est reconduire au lieu d’où l’on est venu. Remenez cette femme chez elle.

REMERCIER, v. act. (Gram.) c’est rendre grace d’un bienfait. Allez remercier le roi de la pension qu’il vous a accordée.

C’est congédier quelqu’un dont on est mécontent, ou dont on n’a plus besoin. Il faisoit la fonction de secrétaire, & on l’a remercié.

C’est refuser honnêtement. Il sollicitoit cette fille en mariage, mais on l’a remercié.

REMÉRÉ, s. m. (Jurispr.) est l’action par laquelle un vendeur rentre dans l’héritage par lui vendu, en vertu de la faculté qu’il s’en étoit réservée par le contrat. C’est la même chose que la faculté de rachat. Voyez ci-devant Rachat. (A)

REMES ou REMITZ, (Hist. nat.) acanthis, parus, zisela ; oiseau de Sibérie & de Lithuanie qui ressemble à un moineau : le mâle a la tête blanche, & la femelle l’a grisâtre, traversée par une raie noire. Le dos est brun, & entre le col & le dos le mâle est d’un brun maron : cette partie est plus claire dans la femelle. Le ventre est d’un blanc sale, & l’estomac est un peu rougeâtre : la queue est longue & brune. Les aîles sont aussi brunes pour l’ordinaire ; les pattes sont grises & couleur de plomb. Les œufs qu’ils pondent sont blancs comme la neige. Ces oiseaux forment leurs nids avec l’espece de coton qui se trouve sur les saules ; ces nids sont arrondis comme une poche, ou comme une cornemuse, avec une ouverture, & ils sont consolidés avec du chanvre & du charbon ; ils les suspendent entre les branches des saules ou des bouleaux qui forment une fourche ; ils ont une ouverture de chaque côté pour pouvoir entrer & sortir, à-peu-près comme à un manchon. Ces nids sont très-mollets, & on en vante l’usage dans la Médecine ; on en fait des fumigations que l’on croit très bonnes pour guérir les catarres & les fluxions. Voyez Gmelin, voyage de Sibérie, & Rzaczinski, hist. nat. Poloniæ.

REMESURER, v. act. (Comm.) mesurer une seconde fois. Quand on remesure souvent le grain, on y trouve du déchet. Dictionnaire de Commerce & de Trévoux.

REMETTAGE, s. m. (Soierie.) c’est l’action de passer les fils d’une chaîne dans les lisses.

REMETTEUR, s. m. (Comm.) terme qui dans le commerce de lettres & de billets de change se dit quelquefois de celui qui en fait les remises dans les lieux où l’on en a besoin. Voyez Remise. Dictionn. de Comm. & de Trévoux.

REMETTRE, v. act. (Gram.) c’est restituer dans l’état qui a précédé, ou mettre derechef. On remet ses affaires en ordre ; on remet un criminel entre les mains de la justice ; on remet son bien à ses enfans ; on remet les chiens sur la voie ; on se remet en garde ; on remet la partie ; on remet le jugement d’une affaire à un autre jour ; on remet une dette, une injure ; on se remet d’une longue maladie ; la perdrix se remet d’un lieu dans un autre quand elle est chassée ; on se remet dans l’esprit une chose qu’on avoit oubliée ; on se remet d’une surprise ; on se remet à l’étude ; on se remet à la décision du sort ; on remet son bénéfice entre les mains du collateur ; on remet un bras disloqué.

Remettre un bataillon, (Art milit.) On dit aussi remettre les rangs, remettre les files, ou simplement se remettre. C’est revenir sur son terrein après avoir fait des doublemens, des contre-marches, ou des conversions. Ainsi, c’est reprendre ses premieres distances, & faire face sur le même front où l’on étoit avant le mouvement. Quand les doublemens se font par files, il faut toujours se remettre par le contraire du doublement : par exemple, si on a doublé les files à droite, il faut se remettre en faisant à gauche ; & si on double les files à gauche, on se remet en faisant à droite. Mais aux doublemens qui se font par rangs, on se remet de la même maniere qu’on a doublé, c’est-à-dire que si l’on a doublé à droite, on fait encore à droite pour se remettre ; & si l’on a doublé les rangs à gauche, on se remet en faisant encore à gauche. Dictonn. milit. (D. J.)

Remettre, en terme de négoce, c’est faire tenir de l’argent en quelque endroit. Voyez Remise