Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/367

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isolé. Il renfermera au nord, sur le quai de l’Horloge, la cour de cassation ; au couchant, attenant et sur la nouvelle place Harlay, se trouveront les deux salles d’assises et la cour royale. Au midi, sur le quai des Orfèvres, la préfecture de police ; à la suite, sur la rue nouvelle, les chambres de police correctionnelle ; au levant, rue de la Barillerie, le procureur du roi et les juges d’instruction ; enfin, attenant à la tour de l’Horloge, le tribunal de première instance. De vastes galeries bien éclairées donneront accès à toutes ces divisions, et aboutiront à la grande salle des Pas-Perdus. Deux façades monumentales seront construites, l’une sur le quai des Orfèvres et sur la rue nouvelle, l’autre sur la place Harlay. On regrette que des motifs d’économie aient empêché les architectes de disposer de tout le terrain compris entre la Sainte-Chapelle et le quai des Orfèvres : il serait résulté de cette disposition du plan assez d’avantages pour compenser ce surcroit de dépense. — La superficie totale du Palais-de-Justice sera de 30 000 m. environ.


Justice (place du Palais-de-).

Située en face du Palais-de-Justice. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 6. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

Elle a été formée en vertu des arrêts du conseil en date des 3 juin 1787, 20 février 1788 et 23 janvier 1791, qui imposèrent aux propriétaires l’obligation de construire des façades symétriques. Cette place est demi-circulaire. — Une décision ministérielle du 13 brumaire an X, signée Chaptal, a maintenu les dispositions prescrites par les arrêts précités. (Voyez rue de Constantine.) — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

Avril 1844.
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K.


Kléber (rue).

Commence au quai d’Orsay, nos 109 ; finit à l’avenue Suffren. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 673 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Elle est indiquée sur le plan de Verniquet, mais sans dénomination. Dans plusieurs contrats domaniaux elle est appelée ruelle descendant à la rivière. — Une décision ministérielle du 7 fructidor an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette rue à 10 m. En vertu d’une autre décision du 14 du même mois, elle a reçu le nom de rue Kléber. Presque toutes les propriétés riveraines sont à l’alignement.

Jean-Baptiste Kléber, fils d’un terrassier de la maison de Rohan, naquit à Strasbourg, en 1754, et fut d’abord officier au service de l’Autriche. Ayant donné sa démission, il revint en France et obtint une place d’inspecteur des bâtiments publics. En 1792, Kléber s’engagea comme simple grenadier dans un régiment de volontaires du Haut-Rhin ; grâce à sa brillante valeur, il obtint bientôt le grade de général de division, et s’illustra successivement aux armées du Nord et de Sambre-et-Meuse. Il suivit Bonaparte en Égypte. À son départ pour l’Europe, Bonaparte lui remit le commandement en chef. Kléber fut assassiné au Caire, le 14 juin 1800, par un jeune Turc, nommé Soleiman. — L’empereur, à Sainte-Hélène, s’exprimait ainsi sur ce général : « Kléber, c’était le Dieu Mars en uniforme : courage, conception, il avait tout. J’étais jaloux de me l’attacher ; je lui proposai de faire partie de l’expédition dont nous menacions l’Angleterre. — Je le voudrais, me dit-il ; mais si je le demande, les avocats me refuseront. — Je m’en charge, lui répliquai-je. — Eh bien ! si vous jetez un brûlot sur la Tamise, mettez Kléber dedans, vous verrez ce qu’il sait faire. »

Avril 1844.
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L.


La Bruyère (rue).

Commence à la rue Notre-Dame-de-Lorette, nos 27 et 29 ; finit à la rue Pigalle, nos 18 et 20. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 233 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

1re Partie comprise entre les rues Notre-Dame-de-Lorette et La Rochefoucauld. — Elle a été ouverte, en 1824, sur les terrains appartenant à la compagnie Dosne, Loignon, Censier et Constantin. L’ordonnance royale qui autorisa ce percement sur une largeur de 9 m. 75 c., est à la date du 21 avril 1824 (voyez place Saint-Georges). Cette voie publique se trouvant à peu de distance de la rue Fontaine, la compagnie Dosne avait projeté de lui donner le nom de rue Percier ; mais ce célèbre architecte ayant refusé cet honneur, on assigna au percement dont il s’agit la dénomination de rue La Bruyère.