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Page:Rabelais marty-laveaux 04.djvu/231

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tiers livre, t ii, p. 11-15

L. 30 : Philoſophe Tyanien. Voyez Philostrate, III, 1.

Page 12, l. 21 : Plaute en ſa Marmite. — Aulularia, III, 4.

L. 22 : Auſone en ſon Gryphon. Voyez la XIe idylle d’Ausone, qui est une énigme intitulée Gryphus.

L. 23 : Couppe guorgée pour gorge couppée. Voyez plus haut p. 212 la note sur la l. 1 de la p. 362* : coupe teſtée pour teſte coupée.

* La coupe teſtée. Cette burlesque interversion de syllabes, qui revient dans un cas presque semblable, la couppe guorgée, dans le Prologue du tiers livre (p. 12), n’existait pas d’abord. Les premières éditions portent : La teſte tranchée. Brantôme dit : « Un ſoldat gaſcon, en Piedmont, ayant eſté ainſy condamné avoir la teſle coupée, comme dit Rabelais… » (Édit. de la Société de l’histoire de France, t. VII, p. 98). Brantôme avait écrit évidemment : « coupe testée. » Ce n’est pas, du reste, le seul endroit où il parle de ce chapitre, car, blâmant ailleurs (t. VI, p. 53) les grands, il s’écrie : « Je les envoyé tous aux enfers de M. noſtre maiſtre Rabelais, où il les faict ſi pauvres & malotrus haires, que l’on en aura la raiſon là-bas. »

Huet cite la Nécyomancie de Lucien comme ayant fourni plusieurs traits à ce morceau. (Baudement, Les Rabelais de Huet, p. 25). — Merlin Coccaie a écrit aussi une description burlesque des enfers, que Rabelais connaissait bien et à laquelle il fait allusion lorsqu’il attribue à cet auteur un livre De patria diabolorum. Voyez ci-dessus, p. 186, la note sur la l. 2 de la p. 251.*

On voit que Rabelais s’est complu à écrire ce chapitre, où sa verve bouffonne s’est donné pleine carrière. Dans la première édition, l’énumération des damnés est beaucoup plus courte que dans les suivantes. Quelques noms propres, francisés dans celles-ci, s’y trouvent sous leur forme latine : Coccytus, Antiochus, Romulus. Les autres variantes, sauf deux ou trois que nous avons relevées, n’ont aucune importance. Quant au motif qui a fut attribuer à chaque souverain, à chaque héros, telle ou telle profession, c’est quelquefois un simple rapport de son, un pur jeu de mots, qui se rapporte ou au nom du personnage, ou à quelque circonstance de sa vie. Le Duchat et Éloi Johanneau ont tâché de les expliquer presque tous. Burgaud des Marets les a négligés entièrement. Nous prendrons un moyen terme et signalerons seulement les interprétations qui présentent quelque vraisemblance.

* Merlinus Coccaius de patria diabolorum. « Merlin Coccaie (Théophile Folengo), De la patrie des diables. » Il a décrit l’enfer dans sa Macaronée, à laquelle Rabelais a fait plus d’un emprunt.

Page 13, l. 21 : Celebré par Virgile.

…Primo avulso, non deficit aller
Aureus, et simili frondescit virga metallo.

(Énéide, VI, 143)

L. 27 : A l’exemple de Lucillius. « Nec vero ut noster Lucilius, recusabo, quo minus omnes mea legant… Tarentinis ait se et Consentinis et Siculis scribere. » (Cicéron, De finibus, I, 3.)

Page 14, l. 1 : Au cul paſſions. Jeu de mots.

povr garder vos filles de n'estre oisives.

Si vos filles mal aduerties
N’ont aucune occupation,
Frottez-leur [bien] le cul d’orties :
Elles auront au cul paſſion.

(La vraye medecine qui guarit de tous maulx & de pluſieurs autres. — Anc. poés. françaises, t. I, p. 167. Bibl. Elzév.)

L. 3 : Cerueaulx à bourlet. Docteurs, à cause du bourrelet qui bordait les bonnets de docteur.

L. 21 : G22. g222. g222222. Ainsi dans les éditions originales, probablement pour Gzz. Peut-être les 2 remplacent-ils des z qui n’étaient pas suffisamment nombreux dans les casses de l’imprimeur.

Page 15, l. 9 : Femmes & petitz enfans. Voyez ci-dessus, p. 107, la note sur la l. 25 de la p. 65 du t. I.*

* Sans les femmes & petiz enfans. Cette formule revient souvent dans Rabelais à la suite des énumérations de ce genre. Elle est empruntée de l’Écriture : « Ceux qui mangèrent étaient au nombre de cinq mille, sans les femmes et les petits enfants. » (S. Matthieu, XIV, 21)