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le séparer de la mère-souche, de le transplanter ensuite, & de veiller à sa conservation.

M. Linné compte plusieurs espèces de bouleau, & range dans ce nombre l’aune, dont on a déjà parlé ; il est inutile de les décrire ; elles sont plus du ressort de la botanique que du nôtre.

M. le Blond, dans sa Pratique du Jardinage, dit que le bouleau ne souffre aucune vermine ou insecte sur ses feuilles, &c. ; & cependant il est démontré qu’on y en compte de vingt-cinq à trente espèces très-distinctes. Nous relevons cette erreur, parce que plusieurs écrivains ont conseillé, d’après l’assertion de M. le Blond, l’infusion des feuilles de bouleau pour chasser les chenilles, &c. Il en est de cette propriété, comme de celle attribuée à l’aune.


BOULET. Jointure inférieure, située entre le canon & le paturon. Nous disons qu’un cheval est bien planté, quand la face antérieure du boulet se trouve environ deux ou trois doigts plus en arrière que la couronne. S’il avance autant que cette dernière partie ; s’il est sur une ligne perpendiculaire au genou & au canon, le cheval est droit sur ses membres, & cette situation défectueuse annonce qu’il est ruiné ; dans le cas aussi où le boulet est sur une ligne perpendiculaire à la pince, le cheval est bouté ou bouleté. (Voyez Bouleté) Cette position est si contraire à sa conformation primitive, qu’il est totalement à rejeter. Il en est encore une vicieuse, à laquelle on ne sauroit trop faire attention ; c’est celle où cette partie se trouve, par une erreur de la nature, rejetée trop en dehors ou trop en dedans ; alors le cheval est d’autant plus mal articulé, qu’elle ne répond d’aucune manière juste & positive à la ligne du canon ; & l’extrémité, dans ce cas, perd une grande partie de sa force. S’il est mal tourné ; si sa face antérieure est dévoyée intérieurement, le pied suivant cette direction, nous disons que le cheval est cagneux ; & panard, lorsqu’elle regarde la face externe. Ces défauts peuvent encore provenir du genou & du coude. Des boulets menus & petits sont la plupart trop flexibles, & cette flexibilité est un indice presque certain de leur foiblesse. Cette partie ainsi conformée, l’animal communément se lasse & se fatigue dans le plus léger travail, elle est bientôt gorgée ; & l’enflure dissipée, il y reste ou il survient des molettes. (Voyez Molette) Son enflure provient aussi d’un travail excessif ; assez fréquemment alors le boulet est couronné, c’est-à-dire qu’on y observe une tumeur qui l’environne ; elle provient encore d’un repos trop long, d’une infinité d’autres causes, telles que d’une luxation, d’une entorse, d’une contusion. (Voyez ces mots) Tout cheval foible des reins, dont les membres sont peu proportionnés, qui est mal planté, serré, cagneux, panard, se coupe & s’entre-taille. La lassitude, la paresse, le défaut d’habitude de cheminer, une vieille ou mauvaise ferrure, des rivets qui débordent, la froideur de l’allure, sont encore autant de points à observer dans l’animal auquel on peut