« Les Amours (1553)/Poème 57 » : différence entre les versions

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{{TitrePoeme2|[[Les Amours (1553)]]|[[Auteur:Pierre de Ronsard|Pierre de Ronsard]]|Quel dieu malin, quel astre me fit estre}}
<poem>
Quel dieu malin, quel astre me fit estre
Et de misere & de tourment fit plein ?
Quel destin fit, que touiours ie me plain
De la rigueur d'un trop rigoreus maistre ?
Quelle des seurs à l'heure de mon estre
Noircit le fil de mon fort inhumain ?
Et quel Démon d'une fenestre main
Berça mon cors quand le ciel me fit naistre.
Heureus ceus là dont la terre a les os,
Heureus ceus là, que la nuit du Chaos
Presse au giron de la masse brutale :
Sans sentiment leur repos est heureus,
Que fuis ie, las ! moi chetif amoureus,
Pour trop sentir, qu'un Sisyphe ou Tantale ?
</poem>
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*estre: être
*estre: être

Version du 8 août 2018 à 08:58

Les amours de P. de Ronsard Vandomois, nouvellement augmentées par lui, & commentées par Marc Antoine de Muret. Plus quelques odes de l'auteur, non encor imprimées
chez la veuve Maurice de la Porte (p. 69).

Quel dieu malin, quel astre me fit estre
Et de misere & de tourment fit plein ?
Quel destin fit, que touiours ie me plain
De la rigueur d'un trop rigoreus maistre ?
Quelle des seurs à l'heure de mon estre
Noircit le fil de mon fort inhumain ?
Et quel Démon d'une fenestre main
Berça mon cors quand le ciel me fit naistre.
Heureus ceus là dont la terre a les os,
Heureus ceus là, que la nuit du Chaos
Presse au giron de la masse brutale :
Sans sentiment leur repos est heureus,
Que fuis ie, las ! moi chetif amoureus,
Pour trop sentir, qu'un Sisyphe ou Tantale ?