Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 13.djvu/845

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

récente ; c’est une découverte récente ; j’en ai la mémoire récente.

RÉCEPER, v. act. (Jardin.) c’est couper entierement la tête d’un arbre. Voyez Étêter.

RÉCÉPISSÉ, s. m. (Jurisprud.) terme emprunté du latin, & adopté dans la pratique judiciaire pour exprimer un acte sous signature privée, par lequel on reconnoît avoir reçu des pieces de quelqu’un pour en prendre communication.

Un procureur qui retire une instance ou un procès de chez le rapporteur, en donne son récépissé. (A)

RÉCEPTACLE, s. m. (Architect. hydraul.) c’est un bassin où plusieurs canaux d’aqueduc, ou tuyaux de conduite viennent se rendre, pour être ensuite distribués en d’autres conduits. On nomme aussi cette espece de réservoir conserve, comme le bassin rond qui est sur la butte de Montboron, près Versailles. Daviler. (D. J.)

Réceptacle des graines, (Botaniq.) nom donné par les Botanistes à la base des fleurs & des graines qui sont dans les plantes à fleurs composées ; c’est le thalamus flosculorum, le lit nuptial des fleurons. Les fleurs sont en grand nombre dans le réceptacle, & sans aucun pédidule. Le disque du réceptacle est de différentes formes dans les différentes plantes ; dans quelques-uns il est applati, dans d’autres concave, ici convexe, ailleurs globulaire, & dans plusieurs pyramidal. (D. J.)

RÉCEPTION, s. f. (Gramm.) c’est l’action de recevoir. Il y a eu dans un très-petit intervalle de tems, un grand nombre de réceptions à l’académie françoise ; le public ne les a pas toutes également approuvées.

Réception, (Jurisprud.) ce terme dans cette matiere, s’applique à plusieurs objets différens.

Il y a réception en foi & hommage, voyez Foi & Hommage.

Réception par main souveraine, voyez Main souveraine.

Réception d’officiers, voyez Offices, Officiers, Récipiendaire, Installation, Serment.

Réception de caution, voyez Caution.

Réception d’enquête, voyez Enquête. (A)

Réception, en terme d’Astrologie, se dit de deux planetes qui changent de maison. Lorsque le soleil, par exemple, arrivent dans le cancer, maison de la lune, & que la lune à son tour entre dans la maison du soleil, on dit alors qu’il y a réception.

Les Astrologues disent aussi que deux planetes sont en réception d’exaltation, lorsqu’elles ont changé leurs exaltations.

RECERCELÉ, adj. terme de Blason ; il se dit de la croix ancrée tournée en cerceaux, & de la queue des cochons & des levriers.

S. Weyer en Allemagne, d’or à la croix ancrée, recercelée de sable, chargée en cœur d’un écusson de sable, à trois bezans d’or,

RECÈS de l’empire, recessus imperii, (Hist. mod. Droit public.) C’est ainsi qu’on nomme en général toutes les constitutions, les réglemens & les lois fondamentales de l’Empire. Mais dans un sens moins étendu, ce sont les lois universelles portées par l’empereur & par les états de l’empire dans la diete, Voyez l’article Diete. On croit que l’origine du mot recessus vient de ce que ces lois se faisoient autrefois au moment où l’assemblée des états ou la diete alloit se séparer ou se retirer.

Les jurisconsultes allemands distinguent les recès de l’Empire en généraux & en particuliers. Les premiers sont les lois faites par tous les etats assemblés en corps ; les derniers sont les résolutions prises par les deputations particulieres. On les distingue encore en recessus primarios & recessus secundarios. Les premiers sont ceux que l’on fait imprimer & que l’on

publie ; les autres sont des résolutions que l’on tient secrettes, & qui se déposent dans les archives de l’empire, dont l’électeur de Mayence a la garde. Voyez Vitriarii institutiones juris publici Romano germanici.

RECETTE, s. f. (Comm.) est la réception ou le recouvrement de deniers dûs. En ce sens, on dit c’est un tel qui a fait la recette, qui est chargé de la recette.

Il se dit du lieu où les receveurs tiennent leur bureau : en ce sens, on dit porter les deniers à la recette.

De la charge de receveur en ce sens l’on dit, la recette générale des finances, la recette des décimes.

Des deniers même dont le recouvrement a été fait : en ce sens, l’on dit la recette est montée à tant. C’est aussi en ce sens que le mot recette est pris dans un état de compte, dont la recette fait le second chapitre : le premier est le chapitre de dépense, & le troisieme est le balancé ou finito de compte.

Recette, (Salpêtrerie.) On nomme ainsi dans les atteliers où se fabrique le salpêtre, de petits baquets de bois qui sont au-dessous de la canelle ou pissotte des cuviers, pour y recevoir les eaux imprégnées de salpêtre, qui en coulent à mesure qu’on en jette sur les terres & les cendres dont ils sont remplis. Il y a autant de recettes que de cuviers. Ainsi, chaque attelier en a 24, qui est le nombre ordinaire des cuviers : on y puise l’eau avec des seaux. On se sert aussi de recettes qu’on emplit d’eau froide, pour avancer la crystallisation du salpêtre qu’on veut réduire en roche. Savary. (D. J.)

RECEVABLE, adj. (Jurisprud.) se dit de ce qui est admissible ; non-recevable, de ce qui n’est pas admissible. On dit de quelqu’un qu’il est non-recevable dans sa demande, lorsqu’il y a quelque fin de non-recevoir qui s’éleve contre lui. Voyez Fins de non-recevoir. (A)

Recevable, en terme de Commerce, ce qui est bon, ce qui est de qualité à ne pouvoir être refusé. Ce blé est recevable, il est bon & marchand. On dit au contraire non-recevable de ce qui est mauvais ou décrié. Cet ouvrage n’est pas recevable, il n’est qu’à demi-fini. Dictionn. de Comm. & de Trév.

RECEVEUR, (Gramm.) est un officier titulaire dont la fonction est de recevoir des deniers dont le payement est ordonné. Il y a autant de différentes sortes de receveurs que de causes différentes, d’où provient l’obligation de payer les deniers dont ils sont receveurs. Ainsi l’on dit receveur des tailles, receveur des décimes, receveur des restes de la chambre des comptes, &c. Il y en a une infinité d’autres.

Receveur d’une compagnie, c’est celui qui est chargé par sa compagnie de percevoir ses revenus. Cet office a différens noms, selon les compagnies ; dans quelques-unes il s’appelle le trésorier, dans d’autres le caissier, & dans quelques autres le syndic. Voyez Trésorier, Caissier, Syndic.

Receveur général des finances, (Finance.) officier titulaire en France qui perçoit dans chaque généralité les deniers du roi, & les distribue suivant l’ordre & l’état qui lui en est donné.

En 1662 M. Colbert rappella les anciennes ordonnances, par lesquelles tout comptable étoit obligé de fournir au conseil des états au vrai de la recette & dépense, trois mois après son exercice, & de faire recevoir son compte à la chambre du trésor dans l’année d’après son exercice. Cette méthode faisoit jouir l’état de fonds considérables qui restoient entre les mais des receveurs généraux jusqu’à la reddition de leurs comptes, & dont le roi payoit cependant l’intérêt, puisqu’il servoit aux avances dont il avoit besoin. En réformant cet abus, qui sera toujours plus grand à mesure que les comptes seront retardés, il obligea les receveurs à signer des résultats, pour fixer