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généraux des Provinces-unies, soit pour la police, soit pour la politique, soit enfin pour le commerce. Quelques-uns mettent une différence entre résolution & placard, regardant la résolution comme l’ordonnance même, & le placard, comme l’affiche qu’on expose en public, pour faire part aux peuples des reglemens qu’ils doivent observer. Voyez Placard.

Les principales résolutions des états-généraux sur le fait du Commerce, sont celles du 22 Novembre 1720, 11 Février 1721, 15 Octobre, & 31 Décembre 1723 ; & enfin celle des 25 & 31 Juillet 1725, qui a pour titre résolution & placard sur la levée des convois & licenten, ensemble la liste des droits d’entrée & de sortie, comme aussi du last-gled ou droit de lestage sur les vaisseaux. Voyez Convoi, Licenten, Last-gled, Lestage.

Cette résolution est composée de 254 articles divisés en 18 sections, qui ont chacune leur titre particulier, qu’on peut voir exposé fort amplement dans le dictionnaire de Commerce de Savary.

Ces résolutions sont la même chose que ce que nous appellons en France un tarif. Voyez Tarif.

Résolution, (Dessein.) un artiste, & sur-tout un dessinateur qui est sûr de ce qu’il fait, n’y va pas à deux fois ; du premier coup, il exprime ce qu’il a dans la pensée ; il met dans son trait une fermeté qui montre son savoir ; & c’est ce qu’on appelle dessiner avec résolution. (D. J.)

RESOLUTOIRE, adj. (Jurisprudence.) se dit de ce qui a la vertu de résoudre quelque acte, comme un pacte ou une clause résolutoire. Voyez Résolution. (A)

RESOMPTIF, adj. terme de Pharmacie ; c’est une épithete que l’on donne à une sorte d’onguent qui sert à restaurer & rétablir les constitutions languissantes, & à disposer les corps desséchés à recevoir les alimens. On l’appelle en latin unguentum resumptivum. Voyez Restauratif, Onguent.

RESONNANCE, s. f. en Musiqué, c’est le son qui est réfléchi par les vibrations des cordes d’un instrument à corde, ou par l’air renfermé dans un instrument à vent, ou par les parois d’un corps sonore. Voyez Son, Musique, Instrument. Les voûtes elliptiques & paraboliques résonnent, c’est-à-dire, réfléchissent le son. Voyez Echo. Selon M. Dodart, la bouche & les parties qu’elle contient, comme le palais, la langue, les dents, le nez & les levres, ne contribuent en rien au ton de la voix, mais leur effet est grand pour la résonannce. Voyez Voix. Un exemple bien sensible de cela, se tire d’un instrument que l’on appelle trompe de Bearn ou guimbarde, lequel, si on le tient avec la main, & qu’on frappe sur la languette, ne rendra aucun son ; mais si on le met entre les dents, & qu’on frappe de même, il rendra un son que l’on entend d’assez loin, surtout dans le bas. (S)

RESORTIR, v. n. (Gram.) être du ressort. Voyez Ressort.

Resortir, v. n. (Gram.) sortir de-rechef. Voyez Sortir.

RESOUDER. v. act. (Gram.) souder de nouveau. Voyez Souder & Soudure.

RÉSOUDRE, v. act. (Gram.) on dit qu’on résout une difficulté, qu’on résout un probleme ; résoudre un cas de conscience ; se résoudre à la mort ; l’eau se résout en vapeurs ; résoudre un testament, &c.

RESOVIE ou RESZOW, (Géog. mod.) petite ville de la Pologne, au palatinat de Russie, sur la riviere de Wisoch, avec un château pour sa défense. long. 40. 10′. latit. 40. 51′. (D. J.)

RESOUZE la, (Géog. mod.) petite riviere de France. Elle a son cours dans la Bresse, & se décharge dans la Saone, un peu au-dessous de la ville ou bourg de Pont-de-Vaux. (D. J.)

RESPECT, s. m. (Société civile.) le respect est l’a-

veu de la supériorité de quelqu’un : si la supériorité du rang suivoit toujours celle du mérite, ou qu’on n’eût pas prescrit des marques extérieures de respect, son objet seroit personnel, comme celui de l’estime, & il a dû l’être originairement de quelque nature qu’ait été le mérite de mode.

Il y a depuis long-tems deux sortes de respect, celui qu’on doit au mérite, & celui qu’on rend aux places, à la naissance ; cette derniere espece de respect, n’est plus qu’une formule de paroles ou de gestes, à laquelle les gens raisonnables se soumettent, & dont on ne cherche à s’affranchir que par sotise, ou par orgueil puéril ? Mais en même tems, rien de si triste qu’un grand seigneur sans vertus, accablé d’honneurs & de respects, à qui l’on fait sentir à tous momens, qu’on ne les rend, qu’on ne les doit qu’à sa naissance, à sa dignité, & qu’on ne doit rien à sa personne. Heureusement, dit Madame de Lambert, l’amour-propre qui est le plus grand des flatteurs, sait souvent lui cacher son insuffisance. Duclos.

Les lettres de Caton me fourniroient sur cette matiere d’autres réflexions bien plus fortes ; mais j’aime mieux les supprimer, que de blesser les préjugés reçus, & qu’il importe peut-être de laisser subsister. (D. J.)

Respect ou Répit, (Commerce.) terme de commerce de mer usité dans le levant. Voyez Répit.

RESPECTIF, adj. (Jurisp.) est ce qui se rapporte à chacun, comme des prétentions respectives, c’est-à-dire, que chacune des parties a des prétentions contre l’autre. (A)

RESPIRATION, s. f. (Anat. & Physiolog.) l’action d’attirer & de repousser l’air. Voyez Air.

La respiration est un mouvement de la poitrine, par lequel l’air entre dans les poumons, & en sort alternativement. Elle consiste donc en deux mouvemens opposés, dont l’un se nomme inspiration, l’autre expiration. Pendant l’inspiration, l’air entre dans les vésicules des poumons par la trachée-artere ; & il en sort de nouveau pendant l’expiration. Voyez Inspiration & Expiration.

Les principaux organes de la respiration, sont les poumons, la trachée-artere, le larynx, &c. dont on peut voir la description aux articles Poumons, Trachée, Larynx.

Maniere dont se fait la respiration. Il faut observer que les poumons hors la poitrine, occupent beaucoup moins d’espace, que lorsqu’ils y étoient renfermés, & cela au moyen de la contraction des fibres musculaires, qui lient ensemble les parties cartilagineuses des bronches. Si lorsqu’ils sont ainsi contractés, on vient à y insérer une nouvelle quantité d’air à travers la glotte, ils se distendent de nouveau, & occupent un espace égal, ou même plus grand que lorsqu’ils étoient dans la poitrine Voyez Muscle.

Il paroît par-là, que les poumons tendent toujours d’eux-mêmes à occuper un espace moindre que celui qu’ils occupoient dans la poitrine, & que pendant la vie de l’homme, ils sont toujours dans un état de dilatation violente : & même dans la supposition qu’ils fussent environnés d’air dans la poitrine, cet air enfermé entre leur membrane externe & la plevre, ne seroit pas aussi dense que l’air ordinaire.

En effet, l’air entre toujours librement dans les poumons ; mais celui qui les comprime rencontre un obstacle dans le diaphragme, & ne peut entrer dans la poitrine en une quantité suffisante pour faire équilibre.

Puis donc que dans l’inspiration, l’air entre dans les poumons en plus grande quantité qu’auparavant, il doit les dilater davantage, & surmonter leur force naturelle. Il s’ensuit donc que les poumons sont entierement passifs, & c’est des observations que nous