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rement au-dessus un chiffre qui dispense de compter la valeur de tous ces bâtons. Ainsi ces marques indiquent un silence de seize mesures.

Le plus petit bâton est de deux mesures, & s’étend seulement d’une ligne à sa voisine, en cette sorte,

Les autres moindres silences comme d’une mesure, d’une demi-mesure, d’un tems, &c. s’expriment par les mots de pause, demi-pause, soupir, &c. Voyez ces mots. Il est aisé de comprendre qu’en combinant tous ces signes, on peut exprimer à sa volonté des silences d’une durée quelconque. Voyez Silence.

Il ne faut pas confondre avec les bâtons des silences, d’autres bâtons précisément de même figure, qui, sous le nom de pauses initiales, servoient dans nos anciennes musiques à déterminer le mode, c’est-à-dire, la mesure, & dont nous parlerons au mot Mode.

Baton de Mesure, est un bâton fort court, ou même un simple rouleau de papier, dont le maître de Musique se sert dans un concert pour régler le mouvement, & marquer la mesure & les tems. Voyez Battre la mesure. (S)

Batons de Chasse, ce sont ceux que l’on porte quand on va courre.

Baton à egriser, parmi les Diamantaires, est un morceau de bois tourné, composé d’une tête sur laquelle on cimente le diamant pour l’égriser ; plus bas est un collet ou espace beaucoup moins gros, qui est proprement la place du pouce & de l’index de l’ouvrier. Au-dessous de ce collet est la poignée grosse à pouvoir remplir la main. Il se termine en pointe comme le petit bout d’un fuseau. Voyez KL. Pl. I. du Diamantaire, fig. 6. qui représente une portion d’établi, sur laquelle sont montés deux égrisoirs. Voyez Egrisoir.

Baton à cimenter, terme de Lapidaire, est un morceau de bois, gros par un bout & menu par l’autre, où les Lapidaires enchâssent leurs crystaux & leurs pierres par le moyen d’un mastic. V. la fig. 15. Pl. du Lapidaire. Ce mastic n’est autre chose qu’un mêlange de ciment & de poix résine.

Baton, en terme de Formier, c’est un petit cylindre garni d’une peau de chien de mer, dont on se sert pour frotter les formes ou autres ouvrages. Voyez Frotter, voyez fig. 1. Pl. du Formier-Talonnier.

Baton à Gant, autrement Retournoir, ou Tourne-gant, est un morceau de bois fait en forme de fuseau long, dont les Gantiers se servent dans la fabrique de leurs gants. Ils sont ordinairement doubles quand on s’en sert. Voyez Gant & Tourne-gant.

Bâtonner un gant, ou réformer un gant, c’est après l’avoir fini, l’élargir sur le réformoir avec des bâtons faits exprès, & appellés bâtons à gant, afin de lui donner plus de forme.

Baton à dresser, c’est, parmi les Orfevres en grosserie, un rouleau dont on se sert pour mettre de niveau une plaque de métal mince, & qui voile au gré de l’air. Voyez Voiler. Voyez Pl. I. fig. 4.

Baton à Tourner, en Passementerie, est un simple bâton rond, de 7 à 8 pouces de long, assez menu, qui a à 3 ou 4 lignes de l’un de ses bouts, une petite rainure tout à l’entour de lui-même, pour recevoir & tenir les deux bouts d’une moyenne ficelle, qui n’est point coupée par son autre bout ; ce bout de ficelle non coupé s’introduit, se fixe dans le petit trou du bout de l’ensuple & s’enveloppe sur ce bout, jusqu’auprès du bâton à tourner, qui sert ainsi par le mouvement de la main droite, à faire tourner l’en-

suple sur le ployoir, lorsque l’on ploie les pieces relevées

sur le billot, au sortir de dessus l’ourdissoir.

Baton (en terme de Planneur) est un morceau de bois de tremble ou de tilleul, sur lequel les Planneurs nettoyent leurs marteaux.

Baton rompu (en Serrurerie) est un morceau de fer quarré ou rond, coudé en angle obtus ; l’angle est plus ou moins obtus, selon l’endroit où le morceau de fer doit être appliqué.

Baton de semple (partie du métier d’étoffe de soie.) Le bâton de semple est rond, il a un pié & demi de long. On y attache les cordes de semple les unes après les autres, & on les y fixe avec un nœud courant. Pour cet effet, on double les cordes & on forme une boucle double. Le baton de semple est placé au bas du métier, à l’extrémité inférieure des cordes de semple. Voyez la description du métier à l’article Velours.

Baton de rame (partie du métier d’étoffe de soie) Le bâton de rame a deux piés de long ; il est de la même forme que celui du semple, & on y attache les cordes de rame de la même maniere que celles du semple. Voyez la description du métier à l’art. Velours.

Baton de Gavassiniere, est celui auquel on arrête la gavassiniere, pour disposer la tireuse à travailler.

Baton de preuve (en terme de Rafineur de sucre) est une espece de bâton plat par un bout, allant ou s’élargissant un peu jusqu’à l’extrémité du même côté. L’autre bout qui lui sert de manche est rond, & commence un peu plus haut que la moitié du bâton. C’est sur ce bâton trempé dans sa cuite, V. cuite, que le rafineur prend la preuve & fait l’essai de la matiere. Voyez Preuve. Il sert encore à battre dans la chaudiere à cuite, voyez Chaudiere à cuite, lorsque le sucre monte avant de prendre son bouillon.

Baton de croisure (Tapissier) est un bâton rond, ordinairement de bois de saule. On en fait de diverse longueur, mais tout d’un pouce de diametre. Les Hautelissiers s’en servent pour croiser les fils de leurs chaînes. Voyez Haute-lisse.

* Baton (Isle) ou Buton (Géog.) île d’Asie, dans la mer Indienne, à l’orient de l’île de Macassar ou Célebes, entre celles de Wawani, Cœlinea, & Cabinus.

BATONNéE, s. f. BATONNÉE d’eau (en Mar.) c’est la quantité d’eau qu’on puise à la pompe, chaque fois qu’on fait joüer la brimbale. (Z)

BATONNER, v. ac. (en termes de Palais) c’est soûligner un endroit d’un acte ou d’une piece, pour avertir le juge ou autre qui la lira, de faire une singuliere attention à cet endroit. (H)

BATONNIER des Avocats (Hist. mod.) est un des anciens de sa compagnie, qui pendant une année préside aux assemblées & députations de ses confreres, comme le doyen, dans quelques autres compagnies ; il n’est que primus inter pares, & n’a aucune jurisdiction sur l’ordre. Il ne peut point faire de reglemens seul, ni agir de sa propre autorité pour faire exécuter ceux qui sont faits ; il n’a que la simple voie de représentation & de remontrances. Ce qui donne plus de considération à sa place, c’est la confection du tableau ou liste, qu’il dresse pendant son année de tous les avocats suivant le Palais, qui ont droit d’y travailler. Voyez Tableau.

On l’appelle apparemment Bâtonnier, à cause du bâton de la confrairie de Saint Nicolas, dont il est le chef, l’étant des avocats mêmes, qui tous en sont confreres nés. (H)

BATONNIERS, ou Huissiers à Baguette, commis par le maréchal du banc du roi d’Angleterre, pour accompagner les juges & porter à la main une baguette ou un bâton, dont le bout supérieur est garni d’argent : ils accompagnent aussi les prisonniers