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nouvelle Diplomatique, la collection des Historiens de France, &c. Nous saisissons avec plaisir cette occasion de célebrer leurs talens & leurs travaux.

Blanc de baleine, (Medecine.) matiere grasse & onctueuse, qui se tire de la tête & d’autres parties d’une espece de baleine. C’est un très-bon expectorant. Voyez Baleine & Cachalot.

Blanc de l’œil, (en Anatomie.) c’est la premiere tunique ou enveloppe de l’œil ; on l’appelle aussi l’albuginée, & on lui donne encore le nom de conjonctive, à cause qu’elle sert à unir les paupieres aux globes de l’œil. Voyez Conjonctive & Œil. (L)

Blanc d’œuf, c’est cette partie visqueuse & blanchâtre qui enveloppe le jaune, quand l’œuf est cru, & qui est consistante & blanche quand il est cuit : on l’employe, en Medecine, en qualité de glutineux & d’astringent. Dans cette vûe on le mêle souvent avec le bol d’Arménie, &c. pour empêcher l’enflure des parties qui ont souffert quelque violence, & pour rendre aux fibres leur ressort & leur élasticité ; c’est ce qu’on appelle un défensif. Il entre aussi dans quelques mêlanges pour consolider les plaies récentes & prévenir l’hemorrhagie. (N)

On se sert du blanc-d’œuf, chez les Relieurs-doreurs, pour englairer deux ou trois fois avec une éponge très-fine, les dos, & les autres endroits, avant d’y appliquer l’or, lorsque le blanc-d’œuf est sec. On dit passer au blanc-d’œuf. On se sert encore du blanc-d’œuf pour donner du lustre aux couvertures. Quand le livre est entierement achevé, on passe légerement une éponge fine trempée dans le blanc-d’œuf sur toute la couverture, & quand il est sec on y passe le fer à polir. Voyez Fer à polir & Polir

Blanc-signé ou Blanc-seing, s. m. en termes de Commerce, est un papier sur lequel on n’a mis que sa signature. Les blancs-signés ne se confient ordinairement qu’à des arbitres ou à des amis, pour les remplir de ce qu’ils jugeront à propos pour terminer quelque contestation ou procès, ou à des personnes de la probité desquelles on est extrèmement sûr. (G)

* Blanc (le), Géog. petite ville de France, en Berry, sur la Creuse. Longitude 18. 43. latitude 46. 38.

* BLANCA (la), Géog. île inhabitée de l’Amérique, au nord de la Marguerite, proche Terre-ferme. Long. 11. 50. lat. 313.

* BLANCARDS, s. m. pl. (Commerce.) toiles de lin, ainsi appellées de ce que le fil a été à demi blanchi avant que d’être employé à leur fabrication. Elles viennent toutes de Normandie : elles ne sont ni grosses ni fines : leur chaîne est de deux mille fils ; leur largeur en écru, de quinze seiziemes, & la piece de soixante à soixante-six aunes.

BLANCHE, adj. f. pris subst. nom d’une note de Musique, qui se fait ainsi blanche & qui vaut deux noires ou la moitié d’une ronde. Voyez Mesure & Valeur des notes. (S)

Blanches, (Fermes.) terme de la coutume de Normandie, sont celles dont le fermage se paye en argent. Voyez Ferme. (H)

* Blanche, (la mer) Géog. grand golfe de l’Ocean septentrional, qui baigne les côtes de la Lapponie Moscovite au nord & à l’occident : on donne encore ce nom à une partie de l’Archipel, par opposition à la mer Noire.

BLANCHET, s. m. est un morceau de drap blanc, dont on se sert en Pharmacie, pour passer les sirops & les décoctions ; il s’étend sur le carrelet. V. Carrelet, Filtration.

Blanchet ; les Imprimeurs nomment ainsi un gros drap blanc, qu’ils employent pour garnir le grand tympan d’une presse ; ils en font usage pour faciliter le foulage de l’impression, & garantir en même tems l’œil de la lettre. Un blanchet entier est un morceau

de ce drap d’une aune environ, plié en deux ; un demi

blanchet est simple : par ce moyen on a la facilité de garnir le tympan d’un blanchet, ou d’un demi blanchet, pour racourcir ou alonger le coup de la presse.

Blanchet, en terme de Rafineur, est une piece de gros drap contenant vingt aunes ou environ, bordé tout autour d’une double bande de toile. Elle s’étend par un bout dans le panier à clairée, où il vaut mieux qu’elle soit lâche & aisée que tendue, parce que le poids de la clairée qui y coule à flots de la dale, la déchireroit. Voyez Dale & Clairée. Si j’ai dit étendue par un bout, c’est que le même endroit ne sert jamais qu’une fois. On laisse tomber à mesure le bout qui a servi, en tirant au-dessus du panier celui qui n’a point encore servi. Quand toute la piece a été chargée, on la lave avec soin, en la battant avec force dans la riviere, pour la degraisser ; & quand elle est seche on la bat avec des baguettes, pour en faire sortir toute la poussiere. La même piece sert jusqu’à ce qu’elle soit bien usée. On retient le blanchet sur les bords du panier par des crochets qui pressent étroitement l’étoffe de chaque côté du bord, & au-dessus. Voyez Crochet.

BLANCHEUR, s. f. (Physiq.) est la qualité qui distingue les corps blancs. V. Blanc & Couleur.

M. Newton a prouvé par l’expérience, que la blancheur consiste dans le mêlange de toutes les couleurs, & que la lumiere du soleil n’est blanche que parce qu’elle est composée de toutes les couleurs. Voyez Couleur, Prisme, Rayon

Le même auteur fait voir que la blancheur la plus forte & la plus éclatante doit être mise au premier rang des couleurs, & que les blancheurs qui sont au-dessous, sont des mêlanges de couleurs de différens ordres. Les métaux blancs donnent cette blancheur du premier ordre ; l’écume, le papier, le linge, & les autres substances blanches, sont de la blancheur du second ordre. M. Newton conjecture que les métaux blancs sont plus blancs que les autres corps, parce qu’ils sont plus denses, & composés de parties plus serrées. Selon le même auteur, les particules des métaux blancs, comme l’argent, l’étain, &c. doivent avoir plus de surface que celles de l’or ou du cuivre. Ces deux derniers métaux, amalgamés avec du mercure, ou mêlés par la fusion avec de l’étain, de l’argent, ou du régule d’antimoine, deviennent blancs. (O)

Blancheur, se dit, en Medecine, du teint, des urines, des déjections, du pus, des crachats. Quand la blancheur du visage est extrème, elle se nomme pâleur. C’est dans les femmes le symptome de la suppression des regles, ou de la maladie dite dans les auteurs, febris alba amatoria, pâles couleurs. Voyez Pasles couleurs.

Elle est aussi ordinaire dans la sécheresse, dans la convalescence, dans les pertes ; dans ceux qui ont le frisson ; dans ceux qui ont peur, ou qui sont agités de passions semblables.

La pâleur denote que la circulation est diminuée, que le sang est épais, & qu’il ne peut aborder dans les petits vaisseaux lymphatiques, ou mieux, dans les arteres capillaires extrèmement fines, qui rampent dans le tissu de la peau. Voyez Pasleur.

Les urines pâles & blanches, sont un signe de resserrement dans les conduits urinaires. Voy. Urine.

Les déjections blanches & grises, marquent ou la lienterie, ou les obstructions du foie. Voyez Lienterie, Obstruction.

Le pus d’un blanc terne & mat, est un pus benin & louable.

Les crachats blancs & mousseux sont assez équivoques, &c. (N)

BLANCHIMENT, s. m. à la monnoie, est une préparation que l’on donne aux flancs, pour qu’ils ayent