Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/492

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a été inhumé dans cette église. Budé avait ordonné par son testament « qu’on le portai en terre, de nuit et sans semonce, une torche ou deux seulement. Mellin de Saint-Gelais composa pour le défunt l’épitaphe suivante :

« Qui est le corps que si grand monde suit ?
— Las ! c’est Budé au cercueil estendu.
Que ne font donc les cloches plus grand bruit ?
Son bruit sans cloche est assez respandu.
Que n’a-t-on plus en torches despendu
Suivant la mode accoutumée et saincte ?
— Afin qu’il soit par l’obscur entendu
Que des François la lumière est esteincte. »

Dans cette église furent enterrés Henri et Adrien de Valois, célèbres historiographes, le premier en 1676, le second en 1682. La fameuse mademoiselle de Scudéry, morte en 1701, à l’âge de 94 ans, y fut également inhumée.

Sur les registres de la paroisse Saint-Nicolas-des-Champs, on lit ce qui suit : « Le samedi 15 janvier 1763, a été baptisé François-Joseph Talma, né le même jour, fils de Michel-Joseph Talma, et de dame Mignolet son épouse, demeurant rue des Ménétriers. »

Nicolas-du-Chardonnet (église Saint-).

Située dans la rue des Bernardins, à l’angle de la rue Saint-Victor. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

Cette église, première succursale de la paroisse Saint-Étienne-du-Mont, a pris son nom du fief du Chardonnet, sur lequel on la construisit. Guillaume d’Auvergne ayant obtenu de l’abbaye Saint-Victor cinq quartiers de terre, y fit bâtir, en 1230, une chapelle qui fut érigée en paroisse en 1243. En 1656, on entreprit sa reconstruction ; les travaux bientôt suspendus ne furent repris qu’en 1705 ; ils ont été achevés en 1709. Cette église, supprimée en 1792, devint propriété nationale et fut vendue le 3 vendémiaire an VIII. L’acquéreur ayant manqué à ses engagements, la vente fut résiliée, et cet édifice conservé a été remis, le 23 fructidor an X, à la disposition de l’archevêque de Paris. Le 16 février 1818, on transporta dans cette église le corps du poète Santeuil, mort à Dijon en 1697. Il avait suivi le duc de Bourbon dans son gouvernement de Bourgogne. Étant à table, le duc, pour s’amuser, versa furtivement dans le verre du poète une forte dose de tabac d’Espagne. Santeuil, sans se douter de cette gentillesse de prince, avala le vin et le tabac, et fut attaqué d’une violente colique dont on ne put le guérir.

Nicolas-du-Chardonnet (rue Saint-).

Commence à la rue Saint-Victor, nos 143 et 145 ; finit à la rue Traversine, nos 1 et 3. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 85 m. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

Elle doit son nom à l’église vis-à-vis de laquelle cette rue est située. Guillot l’appelle rue Saint-Nicolas-du-Chardonnay et du Chardonneret. Dans un cartulaire de Sainte-Geneviève de 1250, elle est simplement appelée vicus Sancti Nicolaï propè puteum. Ce nom du Chardonnet provient du territoire couvert anciennement de chardons, et c’est par erreur que plusieurs savants écrivent Chardonneret. — Une décision ministérielle du 8 nivôse an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Les maisons nos 1, 3 et 7 ne sont pas soumises à retranchement.

Nicolas-du-Chardonnet (séminaire Saint-).

Situé rue Saint-Victor, no 102. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

Ce n’était, dans le principe, qu’une société composée de dix ecclésiastiques. L’un d’eux, Adrien Bourdoise, pour diriger l’instruction des jeunes gens qui se destinaient au sacerdoce, établit ces prêtres au collége du Mans, puis successivement aux colléges du cardinal Lemoine et de Montaigu ; enfin, en 1620, dans une maison voisine de l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Les bâtiments se trouvant trop petits, ces prêtres songèrent à les quitter en 1624, pour aller habiter le collége des Bons-Enfants, situé dans la même rue. Georges Froger, curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, ayant eu à se louer de ces religieux, résolut de se les attacher. Par ses conseils, ils revinrent loger près de son église, dans les bâtiments qu’ils avaient occupés autrefois. Georges Froger leur donna les moyens d’acheter quelques propriétés voisines. Le 20 avril 1644, l’archevêque de Paris érigea cet établissement en séminaire. En 1730, on y construisit un grand corps de logis où étaient reçus, comme pensionnaires, les étudiants qui embrassaient l’état ecclésiastique. Ce séminaire fut supprimé en 1792 et vendu le 14 prairial an III (2 juin 1795). Il a été rétabli depuis 1815.

Nicolas Faubourg-Saint-Antoine (rue Saint-).

Commence à la rue de Charenton, nos 69 et 71 ; finit à la rue du Faubourg-Saint-Antoine, nos 86 et 88. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 26. Sa longueur est de 172 m. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

Dès 1676, elle est indiquée sous cette dénomination, qu’elle doit à une enseigne. — Une décision ministérielle du 16 ventôse an XII, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 8 m. Les maisons nos 3, 6 et 16 ne sont pas soumises à retranchement ; toutes les autres constructions devront reculer de 25 c. à 60 c. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Nicolet (rue).

Commence au quai d’Orsay, nos 51 et 53 ; finit à la rue de l’Université, nos 140 et 142. Le dernier impair