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Page:Rabelais marty-laveaux 04.djvu/238

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commentaire

revient ; et à peine endossée, cette robe fait à Panurge le même effet que le froc produit à frère Jean. Voyez ci-dessus, p. 134, la note sur la l. 11 de la p. 145.*

* Il me faict le corps tout ioyeux. Dans Le moyen de parvenir (p. 70), un religieux « va prendre vn mouton mignon, qui eſtoit au préau, & l’enueloppa de ſon froc ; puis vint à ſon pere, & le lui montra. Ce mouton bondiſſoit, ſautoit, faiſoit l’enragé. « Eh bien ! mon pere, que dites-vous de cela ? I’eſtois iadis vn mouton, comme celui-là ; auiourd’hui i’ai le froc, qui me fait ainſi pétiller ! »

Page 43, l. 16 : Las des ſages. Des saies. Rabelais tire la forme sage plus directement du latin sagum et la préfère parce qu’elle donne lieu à une équivoque.

L. 22 : Ma grande tante Laurence.

Or, fire, la bonne Laurence,
Voſtre belle tante, mourut-elle ?

Page 44, l. 4 : Excluſiuement entendez. Voyez, ci-dessus, p. 160, la note sur la l. 5 de la p. 217.*

* Il eſt ſans pair… Ie le maintiens iuſques au feu, excluſiue. Premières éditions jusqu’à Dolet inclusivement : Il ny en a point. Burgaud des Marets a conservé les deux passages, trouvant le premier nécessaire au sens. La promesse de maintenir son opinion jusqu’au feu exclusivement est une allusion comique aux paroles par lesquelles le souverain pontife, en remettant le chapeau à un nouveau cardinal, l’exhorte à défendre la foi, jusqu’à la mort inclusivememt : « Accipe galerum rubrum… per quod designatur quod usque ad mortem et sanguinis effusionem inclusive pro exaltatione sanctæ fidei… te intrepidum exhibera debeas. » (Pascal, Dict. de la. liturgie catholique, au mot Chapeau, Collect. Migne). Cette plaisanterie revient à chaque instant chez Rabelais : « Crediteurs ſont (ie le maintiens iuſques au feu excluſiuement) creatures belles & bonnes ; (t. II, p. 26) — Maintiens iuſques au feu, (excluſiuement entendez) que les Turcs ne ſont aptement armez, veu que braguettes porter eſt choſe en leurs loix defendue ; (t. II, p. 44) — Ie dis & maintiens iuſques au feu (excluſiuement entendez & pour cauſe) que vous eſtes grands gens de bien. » (Ancien Prologue du Quart liure). — Montaigne s’est exprimé de même, probablement à l’imitation de Rabelais : « La cauſe generale & iuſte ne m’attache… que moderement & ſans fiéure… Ie ſuiuray le bon party iuſques au feu, mais excluſiuement ſi ie puis. » (Essais, liv. III, ch. 1, t. III, p. 244-245)

Page 45, l. 1 : Premiere piece de harnais. Voyez ci-dessus, p. 61, la note sur la l. 17 de la p. 4.* Le Houx est du même avis que Rabelais :

C’est vn chaffeur ſans ſa trompe,
Sans braguette vn lanſquenet.

(Vaux de vire, 1er recueil, LXXIV, p. 89)

* La dignité des braguettes. Rabelais y revient plus loin : « Ie vous en expoſeray bien d’aduantaige au liure que i’ay faict De la dignité des braguettes. » (t. I, p. 32) — « Par dieu, (dit à ſon tour Panurge, t. I, p. 294) ie feray vn liure de la commodité des longues braguettes, quand i’auray plus de loyſir. De faict en compoſa vn beau & grand liure auecques les figures : mais il n’eſt encores imprimé, que ie ſaiche. » Il ne l’a pas été, à moins qu’on ne veuille considérer comme un échantillon de l’ouvrage le chapitre VIII du Tiers liure intitulé : Comment la braguette eſt premiere piece de harnois entre gens de guerre.

L. 13 : Comment nature… Ce qui suit est imité de l’Histoire naturelle de Pline (liv. VII).

Page 46, l. 29 : Et le bon meſſer Priapus, quand eut faict ne la pria plus. Il y a là deux vers de huit syllabes, qui rimaient assez exactement parce qu’on ne prononçait ni l’s finale de Priapus, ni l’l de plus, ainsi du reste qu’il arrive encore dans le langage populaire. Il y a dans le Ve livre (t. III, p. 151) une sorte de jeu de mots du même genre : « quant Priapus… la vouloit… Priapiſer ſans la prier. »

Page 47, l. 3 : Couilles de Lorraine. Voyez ci-dessus, p. 163, la note sur la l. 21 de la p. 221.*

* Les couilles de Lorraine. — « Les horrificques couilles de Lorraine, les quelles à bride aualée deſcendent au fond des chauſſes. » (t. II, p. 47). — Voltaire les appelle : « L’attribut de Lorraine. » (Épître à Pallu, 1725)

L. 13 : Le pot au vin. Voyez ci-dessus, p. 92, la note sur la ligne 26 de la p. 38.*

* Le moulle du bonnet, c’eſt le pot au vin. Le moule du bonnet, c’est la tête. Jean Chartier dit on parlant du sire de Lesparre, condamné à mort en 1454 : « Il fut deliuré au bourreau, lequel lui trancha la moitié & le moule de ſon chaperon, c’eſt-à-dire la teſte. » Comme teſta signifie en latin un pot, il est tout naturel que les amateurs de quolibets et d’équivoques se soient égayés sur ces deux significations. On trouve encore plus loin (t. II, p. 47) une locution populaire du même genre : Saulue Teuot le pot au vin, c’eſt le cruon. Cruon, en poitevin, signifie une courge, une gourde, une cruche, et aussi une tête mal faite.

L. 17 : Le gualant… Galen. Jeu de mots.

L. 18 : Lib. I. de ſpermate. « Liv. I, sur le sperme. »

L. 27 : De cagotis tollendis. Voyez ci-dessus, p. 186, la note sur la ligne 34 de la p. 250.*

* Iuſtinianus de cagotis tollendis. « Justinien, De l’enlèvement des cagots. » Ailleurs (t. II, p. 47), ce titre de Justinien est indiqué comme tiré de son livre IV. C’est, suivant toute apparence, une allusion au De caducis tollendis, qui concerne les biens caducs.