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on en fera prendre aussi en boisson et en lavement. Si les aphthes sont peu graves, on se contentera de ces derniers moyens.

Les vaches sont sujettes à une éruption de boutons aux mamelles et aux trayons. En France, on n’a point encore observé la vraie vaccine spontanée ; mais, dans plusieurs endroits, on a reconnu que ces animaux éprouvent une fausse vaccine. (Voyez Vaccine.)

Les animaux sont encore sujets à des boutons très-multipliés et petits, qui constituent la Gale et les Dartres. (Voyez ces mots.)

Les moutons éprouvent aussi une espèce de petite vérole qu’on appelle claveau ou clavelée. (Voyez Claveau.)

Enfin, il vient des excroissances sous le ventre, au fourreau, dans les naseaux, dans la vulve : c’est ce qu’on nomme Poireaux, Verrues, Polypes. (Voyez ces mots, et aussi Tumeurs.)

(Ch.. et Fr.)


BRACONNIER. Voyez Chasse. (S.)


BRAI, (Chasse aux oiseaux.) Le brai est un piège fort simple et fort ancien, et dont l’usage est recommandé aux amateurs de la chasse aux oisillons, malgré qu’il ne soit pas assez généralement répandu.

Il paroit, en effet, plus connu en Lorraine, en Bourgogne, et dans quelques provinces du Midi, que dans les départemens du Nord. Sa construction est facile, et résulte de l’assemblage mobile de deux morceaux de bois longs de deux pieds environ, desquels l’un est taillé en coin, ou pour mieux dire, en lame de couteau dont le dos seroit très-épais, et l’autre est creusé d’une longue rainure aussi cunéiforme, et faite pour recevoir exactement le précédent. Je ne peux donner une idée plus exacte de ce piège qu’en le comparant à cet outil de perruquier connu sous le nom de fer à friser ou fer à toupet. En forçant les deux branches de cet instrument ou espèce de pince à se serrer l’une contre l’autre, ou plutôt l’une dans l’autre, on arrête par les pattes les imprudens oisillons qui viennent se poser dessus. Pour opérer le serrement des deux branches du brai, on les perce toutes deux de trois trous qui se correspondent, et qui traversent diamétralement deux morceaux de bois, en passant par le milieu du dos de celui qui fait la lame, et sortant par le milieu de la rainure de celui qui emboîte celle lame.

Les premiers de ces trous sont à l’extrémité supérieure du brai, les deux autres à des distances à peu près égales, de manière que le dernier soit aux deux tiers de la longueur des pièces de bois, à partir de leur sommet, jusqu’au point où elles se réunissent pour se mouvoir l’une sur l’autre par une espèce de charnière. C’est aussi de ce point que part un manche au moyen duquel l’oiseleur tient cette machine. À travers ces trous passe et repasse une bonne ficelle arrêtée par un nœud au trou d’en haut du morceau qui fait lame, et ressortant au troisième trou par le dos de celui où est pratiquée la rainure. De là, celle corde se prolonge jusque dans l’autre main de l’oiseleur, qui, en tirant, réunit et serre les deux pièces de la machine. Il est des personnes qui aiment autant se servir de brais dont les deux branches sont aplaties parallèlement dans toute leur longueur ; mais cette construction n’est pas d’un service aussi sûr. Lorsque, armé de cet instrument, on veut déclarer la guerre aux oisillons, il faut se transporter dans les bois et endroits bien fourrés, s’y ménager, de place en place, des cabanes ou loges dans lesquelles le chasseur ne soit pas vu et se trouve éloigné au moins de dix pieds des branches des arbres voisins. De ce fort, il allonge son brai, en laisse s’ouvrir les branches :