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yeux & les narines & sous la gorge de petites plumes semblables à des poils. Les couleurs dominantes de cet oiseau sont la couleur de rouille, le brun, & le blanchâtre ; les plumes qui recouvrent le dessus de l’origine de la queue sont presque entierement blanches, à l’exception de l’extrémité qui est noirâtre ; le ventre est de couleur blanchâtre & mêlé de larges taches de couleur de rouille ; les plumes des aîles sont d’un brun tirant un peu sur le fauve-maron ; la queue est composée de douze plumes, les deux du milieu sont presque entierement brunes, à l’exception de l’extrémité qui est noire ; elles ont toutes des taches blanches éparses confusément ; la membrane qui couvre la base du bec est jaune ; les pattes sont couvertes de plumes jusqu’à environ le milieu de leur longueur, le reste est d’un jaune vif, de même que les doigts ; les ongles sont d’un beau noir & très-crochus : on trouve cet oiseau en Europe. Ornith. de M. Brisson, tom. I. Voyez Oiseau.

Orfraie. Voyez Glorieuse.

ORFROY, s. m. terme de Chasublier, ce sont les ornemens de devant les chapes, qui sont d’ordinaire semés de broderies : c’est le milieu des chasubles, qui dans les beaux ornemens est le plus souvent embelli de broderie.

Les anciens ont dit orfray. Borel a rapporté quelques endroits des anciens poëtes pour l’intelligence de ce terme : le roman de la rose.

Si eut le corps bel & dougié,
D’orfrayes eut un chapel mignot.
Un chapel de rose, tout frais
Eut dessus le chapel d’orfray.


Et ailleurs.

Et un chapeau d’orfray tout neuf
Le plus beau fut de dix-neuf.

« J’estime, dit Borel, que c’est la broderie d’or broché, ou le bord & parement des autels, écharpes & robes, & qu’il vient non de orfevre, mais de aurum phrygium, comme l’a remarqué Ménage ». (D. J.)

ORGANE, s. m. (Gramm.) à ne prendre que la signification littérale, signifie tout ce qui est façonné & disposé pour un usage particulier, & pour produire une certaine action ou une certaine opération, en ce sens il est synonyme à instrument. Voyez Instrument.

Mais dans l’usage ordinaire organe signifie une partie d’un corps animal qui est capable d’exécuter telle ou telle action, ou de produire telle ou telle opération. Voyez Partie & Corps.

En ce sens toutes les parties du corps, même les plus simples, peuvent être dénommées organes ou parties organiques.

Les organes se divisent en premiers & secondaires. Les premiers sont composés de parties toutes similaires & destinées pour une seule & même fonction. Ceux qui sont composés de plusieurs de ceux-là sont appellés organes secondaires. Voyez Similaire.

Ainsi les veines, les arteres, les nerfs, & les muscles sont des organes, & les mains, les doigts, &c. sont des organes secondaires.

Organe des sens, est la partie du corps de l’animal, au moyen de laquelle il est affecté par les objets extérieurs. Voyez Sens.

Quelques-uns le divisent en interne, qui est le cerveau, & en externe, qui sont l’œil, l’oreille, le nez, &c. Voyez Cerveau, Œil, Oreille, Nez, &c.

Organe, (Jardinage.) les principaux organes des plantes sont bien différens des parties qui les composent, ils sont les moyens ou les instrumens

qui les font agir & qui leur portent la nourriture nécessaire.

Les racines en général fournissent presque toute la nourriture de l’arbre.

Les fibres ligneuses, qui sont les vaisseaux longitudinaux, portent la seve dans les parties les plus élevées.

Les vaisseaux latéraux la portent horisontalement dans les branches.

Les utricules sont de petites vessies, qui, comme des tuyaux descendans à travers la tige, rapportent vers les racines les sucs les plus grossiers & les plus imparfaits.

Les trachées, qui sont les poumons des végétaux, sont de gros tuyaux passant par la tige, par où la plante respire, & qui fournissent l’air nécessaire à la seve pour se porter dans toutes les parties d’un arbre.

Les creusets & les moules différens qui se trouvent dans les plantes sont encore des organes qui forment l’écorce, le bois, les épines, les poils, la moëlle, le coton, les feuilles, les fleurs, les fruits & les graines.

La nouvelle opinion qui admet la moëlle comme le premier principe de la propagation, & celui de la vie, même des végétaux, la rendoit leur principale organe.

ORGANEAU, s. m. (Marine.) c’est un gros anneau de fer qui est passé au bout de la vergue de l’ancre, & qui sert à amarer le cable, ou à étalinguer le cable. Voyez Ancre. (Q)

ORGANIE. Voyez Rouget.

ORGANIQUE, adj. (Gramm.) on appelle Géométrie organique l’art de décrire les courbes par le moyen d’instrumens, & en général par un mouvement continu ; cette maniere de les décrire est plus exacte dans la spéculation, mais presque toujours plus embarrassante & plus sujette à erreur dans la pratique que la maniere de la décrire par plusieurs points. M. Maclautin a donné un ouvrage sous le titre de Geometria organica. Voyez Courbe.

Organique, qui appartient à l’organe. On divise le corps en parties organiques & inorganiques, &c. Voyez Corps & Organe.

Organique, employé substantivement, est la partie de la musique ancienne qui s’exécutoit avec les instrumens. Voyez Musique.

L’organique comprenoit les trois sortes d’instrumens, savoir les instrumens à vent, comme la trompette, la flûte, &c. Les instrumens à corde, comme le lut, la lyre, &c. & les instrumens de percussion ou à batterie, comme le tambour, les tymbales, &c. Voyez chacun de ces instrumens à son article.

ORGANISATION, s. f. arrangement des parties qui constituent les corps animés. Le premier principe de l’organisation se trouve dans les semences. L’organisation d’un corps une fois établie, est l’origine de l’organisation de tous les autres corps. L’organisation des parties solides s’exécute par des mouvemens méchaniques.

ORGANISER, v. act. terme d’Organiste, c’est unir une petite orgue à un clavecin, ou à quelque autre instrument semblable, à une épinette, par exemple, ensorte qu’en abaissant les touches de cet instrument, on fasse jouer l’orgue en même tems. (D. J.)

ORGANISTE, s. m. (Musique.) il se dit & de celui qui sait toucher de l’orgue & de celui qui les construit. Nous avons eu deux grands Organistes, Marchand & Calviere. J’ai entendu celui-ci. Cet homme avoit du génie, & une variété de jeu inépuisable, & ce qui est peut-être encore plus rare, un talent correspondant à l’étendue de son instrument. Au reste, il avoit de commun avec tous les hommes