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nombre, & croissent plus vite que celles de plantes non-électrisées. L’électricité atmosphérique influe continuellement sur les plantes en plus ou en moins. Il est vrai que cette partie de la physiologie végétale n’a pas été encore assez étudiée ; elle mérite cependant bien de l’être. Elle est communiquée aux plantes par les différens météores qui se forment dans l’air, les brouillards, la pluie, la neige, le tonnerre. On peut consulter ces mots & celui de Végétation, où nous tâcherons de démontrer comment l’électricité influe beaucoup dans la végétation des plantes. M. M.


ÉLECTUAIRE. Sorte de composition pharmaceutique, formée en incorporant une ou plusieurs poudres avec du miel ou du sirop, des extraits, des pulpes, des gelées, des conserves, des vins doux. &c. J’en parle ici simplement pour prévenir les dames, les seigneurs de paroisses, & les curés qui ont de petites pharmacies destinées au soulagement des paysans, qu’il est inutile de multiplier les boîtes, les pots, & de rejeter les électuaires. Il est trop difficile de les conserver sans altération, & un électuaire altéré est plutôt un poison qu’un remède.


ÉLÉMENS, Physique. On devroit entendre par ce mot les principes des choses ; mais on est convenu de l’appliquer plus particulièrement à l’air, à l’eau, au feu, & à la terre que l’on regarde comme les élémens de tout, parce qu’on les rencontre dans tout. (V. les mots Air, Eau, Feu & Terre.) M. M.


ÉLIXIR ou teinture opérée par l’infusion d’une ou de plusieurs substances dans l’esprit ardent. Il est essentiel d’en avoir dans une pharmacie de campagne. Voici la recette des plus renommés.

Élixir de vitriol. Teinture aromatique, une chopine ; huile de vitriol, trois onces. Pour faire la teinture aromatique, on prend deux onces de poivre de la Jamaïque, & une pinte d’eau-de-vie ; faites infuser à froid pendant deux jours & passez cette teinture ; mêlez peu à peu cette teinture avec l’huile de vitriol ; laissez reposer ; lorsque le dépôt sera formé, passez à travers le papier à filtrer posé sur un entonnoir de verre ; conservez-le dans une bouteille bien bouchée. La dose est depuis dix jusqu’à quarante gouttes dans un verre d’eau ou de vin ou d’infusion de plantes amères. On répète cette dose deux ou trois fois par jour ; on prend ce remède dans l’instant où l’estomac est vide, c’est-à-dire, demi-heure avant de manger ; il convient pour fortifier l’estomac (dans les cas où les amers n’ont aucun succès) des personnes hystériques & hypocondriaques, tourmentées par des vents, dont la cause est le relâchement de l’estomac & des intestins, dans la consomption ou pulmonie nerveuse, dans les fièvres malignes, putrides, à la dose de quelques gouttes dans une infusion de camomille ; lorsque les accidens du cholera morbus sont passés, acidulez légèrement une infusion de quinquina ou de tout autre amer : dans le vomissement occasionné par foiblesse d’estomac ; dans le flux excessif d’urine, à la dose de quinze à vingt gouttes dans du bon vin vieux, unies avec le quinquina ; pour prévenir le crachement de sang, dans de