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ADR ADV — ADV


rité de main, de corps. Industrius, solers, dexter. Ce sauteur est bien adroit, bien agile. Cet ouvrier est fort adroit de la main.

Adroit, se dit d’un esprit fin, délicat, habile & subtil. Subtilis, elegans. Le discours de cet Orateur est fort adroit ; il a donné une louange fort adroite, fort délicate.

Adroit, mis substantivement, se prend quelquefois en mauvaise part, & se dit d’un homme fin & rusé, qui se sert de son esprit pour tromper. Astutus, versipellis. Deffiez-vous de cet homme ; c’est un adroit.

À DROIT. adv. Du côté droit, qui est opposé à gauche. Dextrà. On dit populairement, qu’un gaucher ne fait jamais rien à droit.

ADROITEMENT. adv. Avec adresse, d’une manière adroite & subtile. Dexterè, subtiliter, callidè. Ce coupeur de bourse lui a volé adroitement sa montre dans sa poche. Les gens sages savent s’accommoder adroitement au temps. Ce mot vient du Latin dexter..

ADRUMETE. Adrumetum. Ancienne ville d’Afrique, appelée aujourd’hui Hamameta par les Arabes. Elle a eu un Évêque suffragant de Carthage ; & en 394 il s’y tint un Concile. Elle étoit capitale de la province de Bysacène. Strabon l’appelle Adrume, & Étienne Adrumès. Mais Ptolomée, Salluste, Hirtius, Pline, &c. la nomment Adrumète. Salluste dit que c’étoit une Colonie Phénicienne.

Scaliger, & après lui, Drusius, Casaubon, & d’autres prétendent que ce nom est Phénicien, & signifie le Palais de Pluton, חצר מות, Palais de la mort. D’autres soutiennent que cela ne peut être, qu’on auroit dit Adramota, & non Adrumetum ; peut-être même Hatsarmotha, ou Hatsramotha, plutôt qu’Adramotha ; que d’ailleurs il n’y avoit point de raison de l’appeler ainsi ; qu’elle étoit dans un pays beau & fertile ; qu’une ancienne inscription la nomme, COLONIA CONCORDIA ULPIA TRAJANA AUG. FRUGIFERA HADRUMETINA ; que Pline, L. XVII. 5. XVIII. 10. Varron, de Re Rust. L. i. c. 44. Silius Italicus, L. VIII. mettent la Bysacène parmi les contrées les plus fertiles. Bochart aime donc mieux tirer son nom de חצר Palais, & םאה cent, & sous-entendre שערים mesures, parce que son territoire produisoit cent pour un. Cet étymologie ne prévient pas les connoisseurs en sa faveur. Adrumète s’appelle aujourd’hui Mahometta, & par les Arabes Hamametha. Le Concile d’Adrumète se tint en 394. Quelques Moines d’Adrumète, au commencement du cinquième siècle, se scandalisèrent de la doctrine de Saint Augustin.

ADV.

ADVEILLER. v. n. Vieux mot, qui veut dire, être dolent. Dolere, mœrere.

☞ ADUÉÏTAM. s. m. indéclinable. Terme de Relation. Nom d’une secte philosophique des Indiens. Adueitamus, secta Indorum philosophica. Il y a plusieurs sectes parmi les Indiens au sujet du monde, de la Religion & de la Morale. Les trois dominantes sont exprimées par les noms Duéitam, Aduéitam, & Aduéita vichista duéitam. 1°. Aduéitam est le système de ceux qui tiennent qu’il n’y a qu’un Etre qui existe ; c’est Dieu ; que ce monde est phantastique. 2°. Duéitam est le système de ceux qui distinguent Dieu du monde, & admettent l’existence réelle de l’un & de l’autre, comme deux Etres distincts. Une des paroles de leur Profession de foi, est : Tuam Karta Dassoham, en parlant à Dieu : Vous êtes le Seigneur, & je ne suis que l’esclave. Ils ne suivent pas dans la pratique ce principe, & ne sont pas moins idolatres que les premiers. 3°. Aduéita vichista duéitam est le système de ceux qui voulant tenir un milieu, mettent entre le monde & Dieu une unité mêlée de multiplicité, qui est le sens littéral de ces termes, Aduéita vichista duéitam. Le premier système est celui des Vedantam, une de leurs sectes, & des Brames, appelés Smatouloa. Le second est celui des Brames, appelés Tatvadouloa, qui suivent la secte de Madoa leur maître, dont ils ont retenu le nom de Madoulouvou. La troisième est la secte des Brames Vichaouvistes. Ces trois sectes s’appuyant principalement sur les traités de Védam, qui est le Livre sacré des Indiens, peuvent être regardées comme la Théologie des Brames. P. Calmet, Miss. Jésuite.


ADUÉÏTÄ VICHISTA DUÉÏTAM. Voyez dans l’article Aduéïtam.

ADVENANT. Voyez Avenant.

ADVENEMENT. Voyez Avénement.

ADVENIR. v. n. Voyez Avenir.

ADVENT. Voyez Avent.

ADVENTIF, ive. adj. Adventitius. Terme de Jurisprudence. se dit des biens qui arrivent à quelqu’un, soit comme un présent de la fortune ; soit par succession collatérale ; soit par la libéralité d’un étranger. Bona adventitia. Ce mot est opposé à profectitia, qui signifioit les biens qui proviennent du père directement. Ce mari a été condamné à restituer aux héritiers de sa femme, non seulement ses deniers dotaux ; mais aussi ses biens adventifs, qui lui étoient échus par succession collatérale. Il y en a qui écrivent aventice.

ADVENTURE. Voyez Aventure.

ADVENTURER. Voyez Aventurer.

ADVENTUREUX. Vovez Aventureux.

ADVENTURIER. Voyez Aventurier.

ADVENTURINE. Voyez Aventurine.

ADVENU. Voyez Avenu.

ADVENUE, Voyez Avenue.

ADVERBE. s. m. Terme de Grammaire. Adverbium. C’est une des parties d’oraison qui ne se décline, ni se conjugue, & qui se joint avec les verbes, ou avec les adjectifs, pour expliquer la manière d’agir, ou de souffrir, & pour en marquer les différentes circonstances. Ce mot vient de la préposition Latine ad, & du nom verbum, verbe, & signifie une diction qui se joint au verbe, non-pas qu’elle ne se joigne qu’au verbe ; mais parce qu’elle s’y joint plus ordinairement ; car elle se joint aussi aux adjectifs, comme on vient de le dire, & même aux substantifs, dans les occasions où ils signifient un attribut, ou qualité de l’objet dont on parle. Il agit constamment ; il est vivement poursuivi ; il est fort malade : il est puissamment riche ; saintement avare ; souverainement maître ; véritablement Roi, plus Mars que le Mars de la Thrace. Malh. Un adverbe se joint même quelquefois à un autre adverbe pour en modifier le sens. Très-courageusement, fort dévotement, bien malheureusement. De-là vient que quelques Grammairiens aiment mieux les appeller modificatifs, & les renfermer sous ce nom avec quelques autres parties d’oraison, comme la préposition, la conjonction. Les adverbes se distinguent en adverbes de temps, de lieu, & en un grand nombre d’autres. Ils augmentent, ou diminuent la force des mots avec lesquels ils sont joints. Notez qu’il ne faut pas placer l’adverbe trop loin de son verbe ; & quand c’est à un nom ou à un autre adverbe qu’il se joint, il ne faut jamais l’en séparer, ni rien mettre entre deux ; les adverbes de quantité veulent avoir l’article indéfini après eux : il y a peu de blé, beaucoup de vin. Il en faut excepter bien, qui demande l’article défini : On a recueilli bien du blé, bien du vin : Il a bien de l’esprit, au lieu qu’on dit, il a beaucoup d’esprit avec l’article indéfini. Il n’est pas nécessaire au reste pour cela que l’adverbe précède immédiatement le nom, comme dans les exemples qu’on vient de rapporter ; il suffit qu’il soit devant : quand il y auroit quelque chose entre-deux, on ne laisseroit pas de mettre l’article indéfini. Il a beaucoup trouvé d’avantage à ce mariage. Il a beaucoup gagné de bien à ce commerce. Les Etrangers manquent souvent à ces règles. Si l’adverbe de quantité ne se rapporte point à la chose dont on parle, mais seulement au verbe dont il amplifie, ou modifie la signification, en ce cas on se sert de l’article défini. Donnez-moi un peu de l’eau : Il aime trop le jeu, ou les femmes ; & s’il se rapporte à la chose, on dit, Donnez moi un peu d’eau. Il y avoit trop de femmes ; voilà trop de jeu, trop de discours. Il est bon de remarquer encore que le génitif, qui vient après les adverbes de quantité, donne la loi au verbe, & le régit : Beaucoup de témoins rapportent. Bien des gens se laissent aller au vice. Il y a des adverbes de quantité, c’est-à-dire, qui marquent la quantité, comme peu, beaucoup ; des adverbes de lieu, comme près, loin ; des adverbes de temps, comme demain, hier, toujours, jamais ; des adverbes de situation, comme en haut, en bas, devant, derrière ; des adverbes de qualité, & le plus grand nombre est de ceux-ci : ils sont ordinairement formés de l’adjectif, qui signifie la qualité, ou la manière, comme écrire poli-


ment