Cahiers de la Quinzaine - IV-5/Bibliographie

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Pour constituer la bibliographie que l’on va lire, nous avons dû commander et acheter chez Fasquelle éditeur une collection complète.

J’ai en mains le catalogue de Fasquelle, février 1902. Page 38 ce catalogue omet dans les Rougon-Macquart la Terre entre l’Œuvre et le Rêve ; même page, dans les Trois Villes, après Rome il omet Paris, ce qui donne :

LES TROIS VILLES

Lourdes (154me mille) un volume

Rome (106me mille) un volume

Les œuvres de Zola paraissaient régulièrement en volumes de la Bibliothèque-Charpentier, aujourd’hui chez Fasquelle, éditeur ; ces volumes sont uniformément à trois francs cinquante.

Émile Zola
Histoire naturelle et sociale d’une famille
sous le Second Empire

La Fortune des Rougon, édition complète en un volume, 385 pages ;

PRÉFACE

Je veux expliquer comment une famille, un petit groupe d’êtres, se comporte dans une société, en s’épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus, qui paraissent, au premier coup d’œil, profondément dissemblables, mais que l’analyse montre intimement liés les uns aux autres. L’hérédité a ses lois, comme la pesanteur.

Je tâcherai de trouver et de suivre, en résolvant la double question des tempéraments et des milieux, le fil qui conduit mathématiquement d’un homme à un autre homme. Et quand je tiendrai tous les fils, quand j’aurai entre les mains tout un groupe social, je ferai voir ce groupe à l’œuvre, comme acteur d’une époque historique, je le créerai agissant dans la complexité de ses efforts, j’analyserai à la fois la somme de volonté de chacun de ses membres et la poussée générale de l’ensemble.

Les Rougon-Macquart, le groupe, la famille que je me propose d’étudier, a pour caractéristique le débordement des appétits, le large soulèvement de notre âge, qui se rue aux jouissances. Physiologiquement, ils sont la lente succession des accidents nerveux et sanguins qui se déclarent dans une race, à la suite d’une première lésion organique, et qui déterminent, selon les milieux, chez chacun des individus de cette race, les sentiments, les désirs, les passions, toutes les manifestations humaines, naturelles et instinctives, dont les produits prennent les noms convenus de vertus et de vices. Historiquement, ils partent du peuple, ils s’irradient dans toute la société contemporaine, ils montent à toutes les situations, par cette impulsion essentiellement moderne que reçoivent les basses classes en marche à travers le corps social, et ils racontent ainsi le second empire, à l’aide de leurs drames individuels, du guet-apens du coup d’État à la trahison de Sedan.

Depuis trois années, je rassemblais les documents de ce grand ouvrage et le présent volume était même écrit lorsque la chute des Bonaparte, dont j’avais besoin comme artiste, et que toujours je trouvais fatalement au bout du drame, sans oser l’espérer si prochaine, est venue me donner le dénoûment terrible et nécessaire de mon œuvre. Celle-ci est, dès aujourd’hui, complète ; elle s’agite dans un cercle fini, elle devient le tableau d’un règne mort, d’une étrange époque de folie et de honte.

Cette œuvre, qui formera plusieurs épisodes, est donc, dans ma pensée, l’Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second empire. Et le premier épisode : la Fortune des Rougon, doit s’appeler de son titre scientifique : les Origines.

Émile Zola

Paris, le premier Juillet 1871.

La Curée, édition complète en un volume, 387 pages ;

Le Ventre de Paris, édition complète en un volume, 358 pages ;

La Conquête de Plassans, édition complète en un volume, 402 pages ;

La Faute de l’abbé Mouret, édition complète en un volume, 428 pages ;

Son Excellence Eugène Rougon, édition complète en un volume, 462 pages ;

L’Assommoir, édition complète en un volume, 568 pages ;

PRÉFACE

Les Rougon-Macquart doivent se composer d’une vingtaine de romans. Depuis 1869, le plan général est arrêté, et je le suis avec une rigueur extrême. L’Assommoir est venu à son heure, je l’ai écrit, comme j’écrirai les autres, sans me déranger une seconde de ma ligne droite. C’est ce qui fait ma force. J’ai un but auquel je vais.

Lorsque l’Assommoir a paru dans un journal, il a été attaqué avec une brutalité sans exemple, dénoncé, chargé de tous les crimes. Est-il bien nécessaire d’expliquer ici, en quelques lignes, mes intentions, d’écrivain ? J’ai voulu peindre la déchéance fatale d’une famille ouvrière, dans le milieu empesté de nos faubourgs. Au bout de l’ivrognerie et de la fainéantise, il y a le relâchement des liens de la famille, les ordures de la promiscuité, l’oubli progressif des sentiments honnêtes, puis comme dénoûment, la honte et la mort. C’est de la morale en action, simplement.

L’Assommoir est à coup sûr le plus chaste de mes livres. Souvent j’ai dû toucher à des plaies autrement épouvantables. La forme seule a effaré. On s’est fâché contre les mots. Mon crime est d’avoir eu la curiosité littéraire de ramasser et de couler dans un moule très travaillé la langue du peuple. Ah ! la forme, là est le grand crime ! Des dictionnaires de cette langue existent pourtant, des lettrés l’étudient et jouissent de sa verdeur, de l’imprévu et de la force de ses images. Elle est un régal pour les grammairiens fureteurs. N’importe, personne n’a entrevu que ma volonté était de faire un travail purement philologique, que je crois d’un vif intérêt historique et social.

Je ne me défends pas, d’ailleurs. Mon œuvre me défendra. C’est une œuvre de vérité, le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait l’odeur du peuple. Et il ne faut point conclure que le peuple tout entier est mauvais, car mes personnages ne sont pas mauvais, ils ne sont qu’ignorants et gâtés par le milieu de rude besogne et de misère où ils vivent. Seulement, il faudrait lire mes romans, les comprendre, voir nettement leur ensemble, avant de porter les jugements tout faits, grotesques et odieux, qui circulent sur ma personne et sur mes œuvres. Ah ! si l’on savait combien mes amis s’égayent de la légende stupéfiante dont on amuse les foules ! Si l’on savait combien le buveur de sang, le romancier féroce, est un digne bourgeois, un homme d’étude et d’art, vivant sagement dans son coin, et dont l’unique ambition est de laisser une œuvre aussi large et aussi vivante qu’il pourra ! Je ne démens aucun conte, je travaille, je m’en remets au temps et à la bonne foi publique pour me découvrir enfin sous l’amas des sottises entassées.

Émile Zola

Paris, premier janvier 1877.

Une Page d’Amour, édition complète en un volume, 406 pages ;

NOTE

Je me décide à joindre à ce volume l’arbre généalogique des Rougon-Macquart. Deux raisons me déterminent.

La première est que beaucoup de personnes m’ont demandé cet arbre. Il doit, en effet, aider les lecteurs à se retrouver, parmi les membres assez nombreux de la famille dont je me suis fait l’historien.

La seconde raison est plus compliquée. Je regrette de ne pas avoir publié l’arbre dans le premier volume de la série, pour montrer tout de suite l’ensemble de mon plan. Si je tardais encore, on finirait par m’accuser de l’avoir fabriqué après coup. Il est grand temps d’établir qu’il a été dressé tel qu’il est en 1868, avant que j’eusse écrit une seule ligne ; et cela ressort clairement de la lecture du premier épisode, la Fortune des Rougon, où je ne pouvais poser les origines de la famille, sans arrêter avant tout la filiation et les âges. La difficulté était d’autant plus grande, que je mettais face à face quatre générations, et que mes personnages s’agitaient dans une période de dix-huit années seulement.

La publication de ce document sera ma réponse à ceux qui m’ont accusé de courir après l’actualité et le scandale. Depuis 1868, je remplis le cadre que je me suis imposé, l’arbre généalogique en marque pour moi les grandes lignes, sans me permettre d’aller ni à droite ni à gauche. Je dois le suivre strictement, il est en même temps ma force et mon régulateur. Les conclusions sont toutes prêtes. Voilà ce que j’ai voulu et voilà ce que j’accomplis.

Il me reste à déclarer que les circonstances seules m’ont fait publier l’arbre avec Une page d’amour, cette œuvre intime et de demi-teinte. Il devait seulement être joint au dernier volume. Huit ont paru, douze sont encore sur le chantier ; c’est pourquoi la patience m’a manqué. Plus tard, je le reporterai en tête de ce dernier volume, où il fera corps avec l’action. Dans ma pensée, il est le résultat des observations de Pascal Rougon, un médecin, membre de la famille, qui conduira le roman final, conclusion scientifique de tout l’ouvrage. Le docteur Pascal l’éclairera alors de ses analyses de savant, le complétera par des renseignements précis que j’ai du enlever, pour ne pas déflorer les épisodes futurs. Le rôle naturel et social de chaque membre sera définitivement réglé, et les commentaires enlèveront aux mots techniques ce qu’ils ont de barbare. D’ailleurs, les lecteurs peuvent déjà faire une bonne partie de ce travail. Sans indiquer ici tous les livres de physiologie que j’ai consultés, je citerai seulement l’ouvrage du docteur Lucas : l’Hérédité naturelle, où les curieux pourront aller chercher des explications sur le système physiologique qui m’a servi à établir l’arbre généalogique des Rougon-Macquart.

Aujourd’hui, j’ai simplement le désir de prouver que les romans publiés par moi depuis bientôt neuf ans, dépendent d’un vaste ensemble, dont le plan a été arrêté d’un coup et à l’avance, et que l’on doit par conséquent, tout en jugeant chaque roman à part, tenir compte de la place harmonique qu’il occupe dans cet ensemble. On se prononcera dès lors sur mon œuvre plus justement et plus largement.

Émile Zola

Paris, 2 avril 1878.

Suit l’arbre généalogique, portant 26 noms.

Nana, édition complète en un volume, 624 pages ;

Pot-Bouille, édition complète, un volume, 495 pages ;

Au Bonheur des Dames, édition complète en un volume, 521 pages ;

La Joie de Vivre, édition complète en un volume, 447 pages ;

Germinal, édition complète en un volume, 591 pages ;

L’Œuvre, édition complète en un volume, 491 pages ;

La Terre, édition complète en un volume, 519 pages ;

Le Rêve, édition complète en un volume, 310 pages ;

La Bête humaine, édition complète en un volume, 415 pages ;

L’Argent, édition complète en un volume, 445 pages ;

La Débâcle, édition complète, un volume, 636 pages ;

Le docteur Pascal, édition complète en un volume, 390 pages ;

Roman dédié

À la Mémoire
de
MA MÈRE
et à
MA CHÈRE FEMME
Je dédie ce roman
qui est le résumé et la conclusion
de toute mon œuvre

Au commencement de ce volume l’arbre généalogique, portant 32 noms.

LES TROIS VILLES

Lourdes, édition complète en un volume, 598 pages ;

Rome, édition complète en un volume, 751 pages ;

Paris, édition complète en un volume, 608 pages ;

LES QUATRE ÉVANGILES

Fécondité, édition complète en un volume, 751 pages ;

Travail, édition complète en un volume, 666 pages ;

Vérité, à paraître ;

Justice.

ROMANS ET NOUVELLES

Thérèse Raquin, édition complète en un volume, 309 pages ;

PRÉFACE DE LA DEUXIÈME ÉDITION

J’avais naïvement cru que ce roman pouvait se passer de préface. Ayant l’habitude de dire tout haut ma pensée, d’appuyer même sur les moindres détails de ce que j’écris, j’espérais être compris et jugé sans explication préalable. Il paraît que je me suis trompé.

La critique a accueilli ce livre d’une voix brutale et indignée. Certaines gens vertueux, dans des journaux non moins vertueux, ont fait une grimace de dégoût, en le prenant avec des pincettes pour le jeter au feu. Les petites feuilles littéraires elles-mêmes, ces petites feuilles qui donnent chaque soir la gazette des alcôves et des cabinets particuliers, se sont bouché le nez en parlant d’ordure et de puanteur. Je ne me plains nullement de cet accueil ; au contraire, je suis charmé de constater que mes confrères ont des nerfs sensibles de jeune fille. Il est bien évident que mon œuvre appartient à mes juges, et qu’ils peuvent la trouver nauséabonde sans que j’aie le droit de réclamer. Ce dont je me plains, c’est que pas un des pudiques journalistes qui ont rougi en lisant Thérèse Raquin ne me paraît avoir compris ce roman. S’ils l’avaient compris, peut-être auraient-ils rougi davantage, mais au moins je goûterais à cette heure l’intime satisfaction de les voir écœurés à juste titre. Rien n’est plus irritant que d’entendre d’honnêtes écrivains crier à la dépravation, lorsqu’on est intimement persuadé qu’ils crient cela sans savoir à propos de quoi ils le crient.

Donc il faut que je présente moi-même mon œuvre à mes juges. Je le ferai en quelques lignes, uniquement pour éviter à l’avenir tout malentendu.

Dans Thérèse Raquin, j’ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères. Là est le livre entier. J’ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. Thérèse et Laurent sont des brutes humaines, rien de plus. J’ai cherché à suivre pas à pas dans ces brutes le travail sourd des passions, les poussées de l’instinct, les détraquements cérébraux survenus à la suite d’une crise nerveuse. Les amours de mes deux héros sont le contentement d’un besoin ; le meurtre qu’ils commettent est une conséquence de leur adultère, conséquence qu’ils acceptent comme les loups acceptent l’assassinat des moutons ; enfin, ce que j’ai été obligé d’appeler leurs remords, consiste en un simple désordre organique, en une rébellion du système nerveux tendu à se rompre. L’âme est parfaitement absente, j’en conviens aisément, puisque je l’ai voulu ainsi.

On commence, j’espère, à comprendre que mon but a été un but scientifique avant tout. Lorsque mes deux personnages, Thérèse et Laurent, ont été créés, je me suis plu à me poser et à résoudre certains problèmes : ainsi, j’ai tenté d’expliquer l’union étrange qui peut se produire entre deux tempéraments différents, j’ai montré les troubles profonds d’une nature sanguine au contact d’une nature nerveuse. Qu’on lise le roman avec soin, on verra que chaque chapitre est l’étude d’un cas curieux de physiologie. En un mot, je n’ai eu qu’un désir : étant donné un homme puissant et une femme inassouvie, chercher en eux la bête, ne voir même que la bête, les jeter dans un drame violent, et noter scrupuleusement les sensations et les actes de ces êtres. J’ai simplement fait sur deux corps vivants le travail analytique que les chirurgiens font sur des cadavres.

Avouez qu’il est dur, quand on sort d’un pareil travail, tout entier encore aux graves jouissances de la recherche du vrai, d’entendre des gens vous accuser d’avoir eu pour unique but la peinture de tableaux obscènes. Je me suis trouvé dans le cas de ces peintres qui copient des nudités, sans qu’un seul désir les effleure, et qui restent profondément surpris lorsqu’un critique se déclare scandalisé par les chairs vivantes de leur œuvre. Tant que j’ai écrit Thérèse Raquin, j’ai oublié le monde, je me suis perdu dans la copie exacte et minutieuse de la vie, me donnant tout entier à l’analyse du mécanisme humain, et je vous assure que les amours cruelles de Thérèse et de Laurent n’avaient pour moi rien d’immoral, rien qui puisse pousser aux passions mauvaises. L’humanité des modèles disparaissait comme elle disparaît aux yeux de l’artiste qui a une femme nue vautrée devant lui, et qui songe uniquement à mettre cette femme sur sa toile dans la vérité de ses formes et de ses colorations. Aussi ma surprise a-t-elle été grande quand j’ai entendu traiter mon œuvre de flaque de boue et de sang, d’égout, d’immondice, que sais-je ? Je connais le joli jeu de la critique, je l’ai joué moi-même ; mais j’avoue que l’ensemble de l’attaque m’a un peu déconcerté. Quoi ! il ne s’est pas trouvé un seul de mes confrères pour expliquer mon livre, sinon pour le défendre ! Parmi le concert de voix qui criaient : « L’auteur de Thérèse Raquin est un misérable hystérique qui se plaît à étaler des pornographies, » j’ai vainement attendu une voix qui répondît : « Eh ! non, cet écrivain est un simple analyste, qui a pu s’oublier dans la pourriture humaine, mais qui s’y est oublié comme un médecin s’oublie dans un amphithéâtre. »

Remarquez que je ne demande nullement la sympathie de la presse pour une œuvre qui répugne, dit-elle, à ses sens délicats. Je n’ai point tant d’ambition. Je m’étonne seulement que mes confrères aient fait de moi une sorte d’égoutier littéraire, eux dont les yeux exercés devraient reconnaître en dix pages les intentions d’un romancier, et je me contente de les supplier humblement de vouloir bien à l’avenir me voir tel que je suis et me discuter pour ce que je suis.

Il était facile, cependant, de comprendre Thérèse Raquin, de se placer sur le terrain de l’observation et de l’analyse, de me montrer mes fautes véritables, sans aller ramasser une poignée de boue et me la jeter à la face au nom de la morale. Cela demandait un peu d’intelligence et quelques idées d’ensemble en vraie critique. Le reproche d’immoralité, en matière de science, ne prouve absolument rien. Je ne sais si mon roman est immoral, j’avoue que je ne me suis jamais inquiété de le rendre plus ou moins chaste. Ce que je sais, c’est que je n’ai pas songé un instant à y mettre les saletés qu’y découvrent les gens moraux ; c’est que j’en ai écrit chaque scène, même les plus fiévreuses, avec la seule curiosité du savant ; c’est que je défie mes juges d’y trouver une page réellement licencieuse, faite pour les lecteurs de ces petits livres roses, de ces indiscrétions de boudoir et de coulisses, qui se tirent à dix mille exemplaires et que recommandent chaudement les journaux auxquels les vérités de Thérèse Raquin ont donné la nausée.

Quelques injures, beaucoup de niaiseries, voilà donc tout ce que j’ai lu jusqu’à ce jour sur mon œuvre. Je le dis ici tranquillement, comme je le dirais à un ami qui me demanderait dans l’intimité ce que je pense de l’attitude de la critique à mon égard. Un écrivain de grand talent, auquel je me plaignais du peu de sympathie que je rencontre, m’a répondu cette parole profonde : « Vous avez un immense défaut qui vous fermera toutes les portes : vous ne pouvez causer deux minutes avec un imbécile sans lui faire comprendre qu’il est un imbécile. » Cela doit être, je sens le tort que je me fais auprès de la critique en l’accusant d’inintelligence, et je ne puis pourtant m’empêcher de témoigner le dédain que j’éprouve pour son horizon borné et pour les jugements qu’elle rend à l’aveuglette, sans aucun esprit de méthode. Je parle, bien entendu, de la critique courante, de celle qui juge avec tous les préjugés littéraires des sots, ne pouvant se mettre au point de vue largement humain que demande une œuvre humaine pour être comprise. Jamais je n’ai vu pareille maladresse. Les quelques coups de poing que la petite critique m’a adressés à l’occasion de Thérèse Raquin se sont perdus, comme toujours, dans le vide. Elle frappe essentiellement à faux, applaudissant les entrechats d’une actrice enfarinée et criant ensuite à l’immoralité à propos d’une étude physiologique, ne comprenant rien, ne voulant rien comprendre, et tapant toujours devant elle, si sa sottise prise de panique lui dit de taper. Il est exaspérant d’être battu pour une faute dont on n’est point coupable. Par moments, je regrette de n’avoir pas écrit des obscénités ; il me semble que je serais heureux de recevoir une bourrade méritée, au milieu de cette grêle de coups qui tombent bêtement sur ma tête, comme des tuiles, sans que je sache pourquoi.

Il n’y a guère, à notre époque, que deux ou trois hommes qui puissent lire, comprendre et juger un livre. De ceux-là je consens à recevoir des leçons, persuadé qu’ils ne parleront pas sans avoir pénétré mes intentions et apprécié les résultats de mes efforts. Ils se garderaient bien de prononcer les grands mots vides de moralité et de pudeur littéraire ; ils me reconnaîtraient le droit, en ces temps de liberté dans l’art, de choisir mes sujets où bon me semble, ne me demandant que des œuvres consciencieuses, sachant que la sottise seule nuit à la dignité des lettres. À coup sûr, l’analyse scientifique que j’ai tenté d’appliquer dans Thérèse Raquin ne les surprendrait pas ; ils y retrouveraient la méthode moderne, l’outil d’enquête universelle dont le siècle se sert avec tant de fièvre pour trouer l’avenir. Quelles que dussent être leurs conclusions, ils admettraient mon point de départ, l’étude du tempérament et des modifications profondes de l’organisme sous la pression des milieux et des circonstances. Je me trouverais en face de véritables juges, d’hommes cherchant de bonne foi la vérité, sans puérilité ni fausse honte, ne croyant pas devoir se montrer écœurés au spectacle de pièces d’anatomie nues et vivantes. L’étude sincère purifie tout, comme le feu. Certes, devant le tribunal que je me plais à rêver en ce moment, mon œuvre serait bien humble ; j’appellerais sur elle toute la sévérité des critiques, je voudrais qu’elle en sortît noire de ratures. Mais au moins j’aurais eu la joie profonde de me voir critiqué pour ce que j’ai tenté de faire, et non pour ce que je n’ai pas fait.

Il me semble que j’entends, dès maintenant, la sentence de la grande critique, de la critique méthodique et naturaliste qui a renouvelé les sciences, l’histoire et la littérature : « Thérèse Raquin est l’étude d’un cas trop exceptionnel ; le drame de la vie moderne est plus souple, moins enfermé dans l’horreur et la folie. De pareils cas se rejettent au second plan d’une œuvre. Le désir de ne rien perdre de ses observations a poussé l’auteur à mettre chaque détail en avant, ce qui a donné encore plus de tension et d’âpreté à l’ensemble. D’autre part, le style n’a pas la simplicité que demande un roman d’analyse. Il faudrait, en somme, pour que l’écrivain fît maintenant un bon roman, qu’il vît la société d’un coup d’œil plus large, qu’il la peignît sous ses aspects nombreux et variés, et surtout qu’il employât une langue nette et naturelle. »

Je voulais répondre en vingt lignes à des attaques irritantes par leur naïve mauvaise foi, et je m’aperçois que je me mets à causer avec moi-même, comme cela m’arrive toujours lorsque je garde trop longtemps une plume à la main. Je m’arrête, sachant que les lecteurs n’aiment pas cela. Si j’avais eu la volonté et le loisir d’écrire un manifeste, peut-être aurais-je essayé de défendre ce qu’un journaliste, en parlant de Thérèse Raquin, a nommé « la littérature putride ». D’ailleurs, à quoi bon ? Le groupe d’écrivains naturalistes auquel j’ai l’honneur d’appartenir a assez de courage et d’activité pour produire des œuvres fortes, portant en elles leur défense. Il faut tout le parti pris d’aveuglement d’une certaine critique pour forcer un romancier à faire une préface. Puisque, par amour de la clarté, j’ai commis la faute d’en écrire une, je réclame le pardon des gens d’intelligence, qui n’ont pas besoin, pour voir clair, qu’on leur allume une lanterne en plein jour.

Émile Zola

15 avril 1868.

Madeleine Férat, édition complète en un volume, 310 pages ;

Roman dédié

À Édouard Manet

Le jour où, d’une voix indignée, j’ai pris la défense de votre talent, je ne vous connaissais pas. Il s’est trouvé des sots qui ont osé dire alors que nous étions deux compères en quête de scandale. Puisque les sots ont mis nos mains l’une dans l’autre, que nos mains restent unies à jamais. La foule a voulu mon amitié pour vous ; cette amitié est aujourd’hui entière et durable, et je désire vous en donner un témoignage public en vous dédiant cette œuvre.

ÉMILE ZOLA

Premier septembre 1868.

La Confession de Claude, édition complète en un volume, 320 pages ;

À MES AMIS
P. CÉZANNE ET J.-B. BAILLE

Vous avez connu, mes amis, le misérable enfant dont je publie aujourd’hui les lettres. Cet enfant n’est plus. Il a voulu grandir dans la mort et l’oubli de sa jeunesse.

J’ai hésité longtemps avant de donner au public les pages qui suivent. Je doutais du droit que je pouvais avoir de montrer un corps et un cœur dans leur nudité ; je m’interrogeais, me demandant s’il m’était permis de divulguer le secret d’une confession. Puis, lorsque je relisais ces lettres haletantes et fiévreuses, vides de faits, se liant à peine les unes aux autres, je me décourageais, je me disais que les lecteurs accueilleraient sans doute fort mal une pareille publication, toute diffuse, toute folle et emportée. La douleur n’a qu’un cri : l’œuvre est une plainte sans cesse répétée. J’hésitais comme homme et comme écrivain.

Un jour, j’ai songé enfin que notre âge a besoin de leçons et que j’avais peut-être entre les mains la guérison de quelques cœurs endoloris. On veut que nous moralisions, nous les poètes et les romanciers. Je ne sais point monter en chaire, mais je possédais l’œuvre de sang et de larmes d’une pauvre âme, je pouvais à mon tour instruire et consoler. Les aveux de Claude avaient le suprême enseignement des sanglots, la morale haute et pure de la chute et de la rédemption.

Et j’ai vu alors que ces lettres étaient telles qu’elles devaient être. J’ignore encore aujourd’hui comment le public les acceptera, mais j’ai foi dans leur franchise, même dans leur emportement. Elles sont humaines.

Je me suis donc décidé, mes amis, à éditer ce livre. Je m’y suis décidé au nom de la vérité et du bien de tous. Puis, en dehors de la foule, je songeais à vous, il me plaisait de vous compter de nouveau la terrible histoire qui vous a déjà fait pleurer.

Cette histoire est nue et vraie jusqu’à la crudité. Les délicats se révolteront. Je n’ai pas pensé devoir retrancher une ligne, certain que ces pages sont l’expression complète d’un cœur dans lequel il y a plus de lumière que d’ombre.

Elles ont été écrites par un enfant nerveux et aimant qui s’est donné entier, avec les frissons de sa chair et les élans de son âme. Elles sont la manifestation maladive d’un tempérament particulier qui a l’âpre besoin du réel et les espérances menteuses et douces du rêve. Tout le livre est là, dans la lutte entre le songe et la réalité. Si les amours honteuses de Claude le font juger sévèrement, qu’on lui pardonne au dénoûment, lorsqu’il se relève plus jeune et plus fort, voyant jusqu’à Dieu.

Il y a du prêtre dans cet enfant. Il s’agenouillera peut-être un jour. Il cherche avec un désespoir immense une vérité qui le soutienne. Aujourd’hui, il nous conte sa jeunesse désolée, il nous montre ses plaies, il crie ce qu’il a souffert, afin d’éviter à ses frères de pareilles souffrances. Les temps sont mauvais pour les cœurs qui ressemblent aux siens.

Je puis d’un mot caractériser son œuvre, lui accorder le plus grand éloge que je désire comme artiste, et répondre en même temps à toutes les objections qui seront faites :

Claude a vécu tout haut.

Émile Zola

15 octobre 1865.

Naïs Micoulin, édition complète en un volume, 380 pages ;

Ce volume contient, outre Naïs Micoulin :

Nantas ;

La mort d’Olivier Bécaille ;

Madame Neigeon ;

Les Coquillages de M. Chabre ;

Jacques Damour.

Contes à Ninon, édition complète en un volume, 360 pages ;

Ce volume contient :

À Ninon, daté du premier octobre 1864 ;

Simplice ;

Le carnet de danse ;

Contes à Ninon/Celle qui m’aime ;

La Fée amoureuse ;

Le Sang ;

Les Voleurs et l’Âne ;

Sœur-des-Pauvres ;

Aventures du grand Sidoine et du petit Médéric.

Nouveaux Contes à Ninon, édition complète en un volume, 308 pages ;

Ce volume contient :

À Ninon, daté de Paris premier octobre 1874 ;

Contes. — Un Bain ;

Contes. — Les Fraises ;

Contes. — Le grand Michu ;

Contes. — Le Jeûne ;

Contes. — Les épaules de la Marquise ;

Contes. — Mon voisin Jacques ;

Contes. — Le Paradis des Chats ;

Contes. — Lili ;

Contes. — La légende du Petit Manteau bleu de l’amour ;

Contes. — Le Forgeron ;

Contes. — Le Chômage ;

Contes. — Le Petit Village ;

Souvenirs ;

Les quatre journées de Jean Gourdon. — Printemps ;

Les quatre journées de Jean Gourdon/ — Été ;

Les quatre journées de Jean Gourdon/ — Automne ;

Les quatre journées de Jean Gourdon/ — Hiver.

Le capitaine Burle, édition complète en un volume, 342 pages ;

Ce volume contient, outre le capitaine Burle :

Comment on meurt ;

Pour une nuit d’amour ;

Aux champs ;

La Fête à Coqueville ;

L’Inondation.

Les Mystères de Marseille, édition complète en un volume, 448 pages ;

Le Vœu d’une morte, édition complète en un volume, 314 pages ;

Ce volume contient, outre le Vœu d’une morte :

Esquisses parisiennes. — La Vierge au cirage ;

Esquisses parisiennes. — Les Vieilles aux yeux bleus ;

Esquisses parisiennes. — Les Repoussoirs ;

Esquisses parisiennes. — L’Amour sous les toits.

Ce roman de ma jeunesse, publié en 1867, était le seul de tous mes livres qui restait épuisé, et dont je refusais de laisser paraître une nouvelle édition.

Je me décide à le rendre au public, non pour son mérite, certes, mais pour la comparaison intéressante que les curieux de littérature pourront être tentés de faire un jour, entre ces premières pages et celles que j’ai écrites plus tard.

Émile Zola

Médan, premier septembre 1889.

ŒUVRES CRITIQUES

Mes Haines, Causeries littéraires et artistiques. — Mon Salon (1866). — Édouard Manet, étude biographique et critique, édition complète en un volume, 374 pages ;

Ce volume contient :

Mes Haines. — Mes Haines ;

Mes Haines. — L’abbé *** ;

Mes Haines. — Proudhon et Courbet ;

Mes Haines. — Le Catholique hystérique ;

Mes Haines. — La Littérature et la Gymnastique ;

Mes Haines. — Germinie Lacerteux ;

Mes Haines. — Gustave Doré ;

Mes Haines. — Les Chansons des rues et des bois ;

Mes Haines. — La Mère ;

Mes Haines. — L’Égypte il y a trois mille ans ;

Mes Haines. — La Géologie et l’Histoire ;

Mes Haines. — Les Moralistes français ;

Mes Haines. — Le Supplice d’une femme et les Deux Sœurs ;

Mes Haines. — Erckmann-Chatrian ;

Mes Haines. — M. H. Taine, artiste ;

Mes Haines. — Histoire de Jules César ;

Mon Salon. — À mon ami Paul Cézanne ;

Mon Salon. — Le Jury ;

Mon Salon. — Le moment artistique ;

Mon Salon. — M. Manet ;

Mon Salon. — Les réalistes du salon ;

Mon Salon. — Les chutes ;

Mon Salon. — Adieux d’un critique d’art ;

Édouard Manet. — L’homme et l’artiste ;

Édouard Manet. — Les œuvres ;

Édouard Manet. — Le public ;

Le Roman expérimental, édition complète en un volume, 416 pages.

Cinq de ces études ont d’abord paru, traduites en russe, dans le Messager de l’Europe, une revue de Saint-Pétersbourg. Les deux autres : Du roman et De la critique, ne sont que des recueils et des classements d’articles, publiés dans le Bien public et dans le Voltaire.

Qu’il me soit permis de témoigner publiquement toute ma gratitude à la grande nation qui a bien voulu m’accueillir et m’adopter, au moment où pas un journal, à Paris, ne m’acceptait et ne tolérait ma bataille littéraire. La Russie, dans une de mes terribles heures de gêne et de découragement, m’a rendu toute ma foi, toute ma force, en me donnant une tribune et un public, le plus lettré, le plus passionné des publics. C’est ainsi qu’elle m’a fait, en critique, ce que je suis maintenant. Je ne puis en parler sans émotion et je lui en garderai une éternelle reconnaissance.

Ce sont donc ici des articles de combat, des manifestes, si l’on veut, écrits dans la fougue même de l’idée, sans aucun raffinement de rhétorique. Ils devaient passer par une traduction, ce qui m’enlevait toute préoccupation de la forme. Ma première idée était de les récrire, avant de les publier en France. Mais, en les relisant, j’ai compris que je devais les laisser avec leurs négligences, avec le jet de leur style de géomètre, sous peine de les défigurer. Les voilà donc, tels qu’ils me sont revenus, encombrés de répétitions, lâchés souvent, ayant trop de simplicité dans l’allure et trop de sécheresse dans le raisonnement. Des doutes me prennent, peut-être trouvera-t-on là mes meilleures pages ; car je suis plein de honte, lorsque je pense à l’énorme tas de rhétorique romantique, que j’ai déjà derrière moi.

ÉMILE ZOLA

Médan, septembre 1880.

Ce volume contient :

Du roman expérimental ;

Lettre a la Jeunesse ;

Le Naturalisme au Théâtre ;

L’Argent dans la littérature ;

Du Roman. — Le sens du réel ;

Du Roman. — L’expression personnelle ;

Du Roman. — La formule critique appliquée au roman ;

Du Roman. — De la description ;

Du Roman. — Trois débuts. — I. — Léon Hennique ;

Du Roman. — Trois débuts. — II. — J.-K. Huysmans ;

Du Roman. — Trois débuts. — III. — Paul Alexis ;

Du Roman. — Les documents humains ;

Du Roman. — Les frères Zemganno. — I. La Préface ;

Du Roman. — Les frères Zemganno. — II. Le Livre ;

De la critique. — I. — À M. Charles Bigot ;

De la critique. —II. — À M. Armand Sylvestre ;

De la critique. —II. — Le Réalisme ;

De la critique. —II. — Les chroniques de Sainte-Beuve :

De la critique. — I. — Hector Berlioz ;

De la critique. —II. — Chaudes-Aigues et Balzac ;

De la critique.—III. — Jules Janin et Balzac ;

De la critique.—III. — Un Prix de Rome littéraire ;

De la critique.—III. — La haine de la littérature ;

De la critique.—III. — La littérature obscène ;

La République et la littérature.

Les Romanciers naturalistes, édition complète en un volume, 388 pages ;

Ce sont encore ici des études qui ont paru d’abord en Russie, dans le Messager de l’Europe. Seulement, je les ai écrites avec une pensée d’ensemble. Mon projet était, en les réunissant un jour en un volume, de donner une histoire du roman naturaliste, étudié dans les chefs qui en ont successivement apporté et modifié la formule.

On se souvient peut-être du vacarme que souleva mon étude sur les romanciers contemporains, qu’on trouvera à la fin de ce volume. Aujourd’hui seulement, elle y prend son vrai sens, sa valeur exacte. Elle n’est, après les autres études, qu’une suite de notes rapides, destinées à rendre mon travail complet. J’espère qu’on voudra bien comprendre.

Il me reste à m’excuser de donner sur Balzac une étude absolument indigne de lui. Ce n’est là qu’une compilation faite à l’aide de sa Correspondance. Je comptais reprendre ce travail, l’élargir en étudiant plus particulièrement en lui le romancier. Mais, comme le temps et le courage m’ont manqué, comme d’autre part je ne puis décapiter mon livre en omettant Balzac, je me décide à publier les pages que j’ai sous la main, pour qu’elles marquent au moins, à notre tête, au sommet, la glorieuse place du père de notre roman naturaliste.

Émile ZOLA

Ce volume contient :

Balzac ;

Stendhal ;

Gustave Flaubert ;

Edmond et Jules de Goncourt ;

Alphonse Daudet ;

Les romanciers contemporains.

Le Naturalisme au Théâtre, les théories et les exemples, édition complète en un volume, 408 pages ;

Durant quatre années, j’ai été chargé de la critique dramatique, d’abord au Bien public, ensuite au Voltaire. Sur ce nouveau terrain du théâtre, je ne pouvais que continuer ma campagne, commencée autrefois dans le domaine du livre et de l’œuvre d’art.

Cependant, mon attitude d’homme de méthode et d’analyse a surpris et scandalisé mes confrères. Ils ont prétendu que j’obéissais à de basses rancunes, que je salissais nos gloires pour me venger de mes chutes, parlant de tout, de mes œuvres particulièrement, à l’exception des pièces jouées.

Je n’ai qu’une façon de répondre : réunir mes articles et les publier. C’est ce que je fais. On verra, je l’espère, qu’ils se tiennent et qu’ils s’expliquent, qu’ils sont à la fois une logique et une doctrine. Avec ces fragments, bâclés à la hâte et sous le coup de l’actualité, mon ambition serait d’avoir écrit un livre. En tout cas, telles sont mes idées sur notre théâtre, j’en accepte hautement la responsabilité.

Comme mes articles étaient nombreux, j’ai dû les répartir en deux volumes. Le Naturalisme au Théâtre n’est donc qu’une première série. La seconde : Nos auteurs dramatiques, paraîtra prochainement.

E. Z.

Ce volume contient :

Les Théories. — Le Naturalisme ;

Les Théories. — Le Don ;

Les Théories. — Les Jeunes ;

Les Théories. — Les deux Morales ;

Les Théories. — La Critique et le Public ;

Les Théories. — Des Subventions ;

Les Théories. — Les Décors et les Accessoires ;

Les Théories. — Le Costume ;

Les Théories. — Les Comédiens ;

Les Théories. — Polémique ;

Les Exemples. — La Tragédie ;

Les Exemples. — Le Drame ;

Les Exemples. — Le Drame Historique ;

Les Exemples. — Le Drame Patriotique ;

Les Exemples. — Le Drame Scientifique ;

Les Exemples. — La Comédie ;

Les Exemples. — La Pantomime ;

Les Exemples. — Le Vaudeville ;

Les Exemples. — La Féérie et l’Opérette ;

Les Exemples. — Les Reprises.

Nos Auteurs dramatiques, édition complète en un volume, 418 pages ;

Voulant réunir les articles de critique dramatique publiés par moi dans le Bien public et dans le Voltaire, j’ai dû les répartir en deux volumes.

Le premier volume a paru dernièrement sous ce titre : Le Naturalisme au Théâtre. Je donne aujourd’hui le second, sous cet autre titre : Nos Auteurs dramatiques.

On y trouvera spécialement ce que j’ai écrit sur les plus célèbres des auteurs dramatiques contemporains. Une légende veut que je me sois montré à leur égard d’une brutalité de sauvage, rongé de jalousie, sans la moindre idée critique qu’une envie basse de tout détruire. Mon ambition est au contraire de les avoir étudiés en homme de méthode avec l’unique besoin de vérité qui tourmente les esprits indépendants. Si parfois j’ai manqué de justice, c’est que j’ai eu la passion du vrai, au point d’en faire une religion, en dehors de laquelle j’ai nié tout espoir de salut.

Voici mes études. On les jugera.

E. Z.

Ce volume contient :

Théâtre classique ;

Victor Hugo ;

Émile Augier ;

Alexandre Dumas fils ;

Victorien Sardou ;

Eugène Labiche ;

Meilhac et Halévy ;

Edmond Gondinet ;

Édouard Pailleron ;

Adolphe d’Ennery ;

Théodore Barrière ;

Octave Feuillet ;

George Sand ;

Théodore de Banville ;

Edmond et Jules de Goncourt ;

Alphonse Daudet ;

Erckmann-Chatrian.

Documents littéraires, études et portraits, édition complète en un volume, 422 pages ;

Les études que je réunis aujourd’hui ont toutes paru dans le Messager de l’Europe, une revue de Saint-Pétersbourg, à laquelle j’envoyais une correspondance mensuelle.

Plusieurs sont insuffisantes, entre autres l’étude sur Musset. Si je les publie en volume, c’est uniquement pour ne rien supprimer de la campagne littéraire que j’ai faite en Russie. D’ailleurs elles se tiennent, et même dans les plus lâchées au point de vue des documents et du style, j’ai trouvé, en les relisant, des pages dont je désire affirmer les idées.

E. Z.

Ce volume contient :

Chateaubriand ;

Victor Hugo ;

Alfred de Musset ;

Théophile Gautier ;

Les Poètes contemporains ;

George Sand ;

Dumas fils ;

Sainte-Beuve ;

La critique contemporaine ;

De la moralité dans la littérature.

Une campagne, 1880-1881, édition complète en un volume, 408 pages ;

PRÉFACE

Je réunis, dans ce volume, les articles que j’ai donnés au Figaro, pendant ma campagne d’une année. Pourtant, on ne les y trouvera pas tous, car j’ai cru devoir mettre à part les pures fantaisies, les airs de flûte que je jouais entre deux batailles, et que je réserve pour un autre recueil. Je publie les seuls articles de polémique.

Aujourd’hui, me voilà dans la retraite. Depuis quatre mois, j’ai quitté la presse, et je compte bien n’y point rentrer, sans vouloir toutefois m’engager à cela par un serment solennel. C’est un état de bien être profond, ce désintéressement de l’actualité, cette paix de l’esprit appliqué tout entier à une œuvre unique, surtout au sortir de seize années de journalisme militant. Il me semble qu’un peu de paix se fait déjà sur mes livres et sur mon nom, un peu de justice aussi. Sans doute, lorsqu’on ne m’apercevra plus à travers les colères de la lutte, qu’on verra simplement en moi le travailleur enfermé dans l’effort solitaire de son œuvre, la légende imbécile de mon orgueil et de ma cruauté tombera devant les faits.

En quittant la critique, j’ai voulu mettre sous les yeux du public les faits, c’est-à-dire les études de toutes sortes que j’ai écrites depuis 1865, un peu au hasard des journaux. Ce sont là les seuls documents sur lesquels on devra juger un jour le polémiste en moi, l’homme de croyance et de combat. J’ai donc recueilli ces études, je les ai groupées en volumes ; aujourd’hui, voici le dernier, qui porte à sept le nombre de ces volumes : Mes Haines, le Roman expérimental, les Romanciers naturalistes, Documents littéraires, le Naturalisme au théâtre, Nos auteurs dramatiques, Une campagne. Tout est là, je n’ai pas retranché une page, même parmi celles qui ont soulevé le plus de clameurs. Si des esprits impartiaux se décident à instruire mon procès, la besogne devient donc pour eux très facile. Qu’ils lisent et qu’ils prononcent. Les terribles pièces sont entre leurs mains : ils ont mes crimes, dont les bâcleurs de copie s’indignent ou se moquent depuis seize ans.

J’ai un orgueil, je l’avoue : c’est, depuis seize ans, d’avoir gardé les mêmes croyances littéraires, d’être allé tout droit mon chemin, en tâchant simplement de l’élargir sans cesse davantage. Jamais je ne me suis dérobé, ni à droite, ni à gauche. Je n’ai pas une ligne à effacer, pas une opinion à regretter, pas une conclusion à reprendre. On ne trouvera, dans mes sept volumes de critique, que le développement continu, et seulement de plus en plus appuyé, de la même idée. L’homme qui, l’année dernière, à quarante et un ans, publiait les articles d’Une Campagne, est encore celui qui, à vingt-cinq ans, écrivait Mes Haines. La méthode est restée la même, et le but, et la foi. Ce n’est pas à moi de décider si j’ai fait quelque lumière, mais je puis constater que j’ai toujours voulu la lumière par les mêmes moyens, et dans le même besoin de vérité.

On découvrira cela un jour. Je dors tranquille. Comme je l’ai dit ailleurs, je n’ai jamais voulu être que le soldat le plus convaincu du vrai. Sans doute, on a pu confondre le romancier et le critique ; on a vu dans mes études un plaidoyer personnel, lorsque j’étais beaucoup plus modestement le porte-drapeau d’un groupe, ou mieux encore le greffier d’une période littéraire. Mais, je le répète, avec le recul des années, tout se mettra en sa place. On séparera le critique du romancier ; on établira qu’il a cherché la vérité passionnément, à l’aide des méthodes scientifiques, souvent contre ses propres œuvres ; on le suivra dans son évolution, appliquant les mêmes formules à la littérature, à l’art, à la politique ; on le verra enfin obéir à l’impulsion du siècle, partir de l’insurrection romantique pour arriver au mouvement naturaliste, à un désir d’ordre et de paix dans les lettres, à une nouvelle période classique, retrouvant, sur le terrain de plus en plus solide des sciences, la grandeur simple du génie national.

On m’a reproché ma passion. C’est vrai, je suis un passionné, et j’ai dû être injuste souvent. Ma faute est là, même si ma passion est haute, dégagée de toutes les vilenies qu’on lui prête. Mais, je l’avoue encore, je ne donnerais pas ma passion pour la veulerie complaisante et le misérable aplatissement des autres. N’est-ce donc rien, la passion qui flambe, la passion qui tient le cœur chaud ? Ah ! vivre indigné, vivre enragé contre les talents mensongers, contre les réputations volées, contre la médiocrité universelle ! Ne pouvoir lire un journal, sans pâlir de colère ! Se sentir la continuelle et irrésistible nécessité de crier tout haut ce qu’on pense, surtout lorsqu’on est le seul à le penser, et quitte à gâter les joies de sa vie ! Voilà quelle a été ma passion, j’en suis tout ensanglanté, mais je l’aime, et si je vaux quelque chose, c’est par elle, par elle seule !

D’ailleurs, elle est la grande force. Malgré les erreurs que j’ai pu commettre, on a entendu ma voix, parce que j’étais convaincu et que j’étais passionné. Dans notre effroyable charivari contemporain, j’ai réussi à me faire écouter, parfois. Refusez-moi tout, discutez et niez : je n’en ai pas moins rendu à la littérature le service de la dégager un moment de ce tas lourd et bête de politique, sous lequel elle râle, enterrée vivante. Quand je n’aurais servi qu’à cela, quand je me serais simplement produit pour allumer des querelles littéraires, pour me faire accabler d’injures, pour tirer les lettres de leur somnolence par ma bataille, eh bien ! j’estime que tous les écrivains, les jeunes surtout, devraient m’en garder un peu de reconnaissance. On vit au moins, lorsqu’on se bat. La passion appelle la passion. Que notre querelle littéraire disparaisse, et vous verrez la masse informe de la politique retomber et s’étaler plus odieusement dans les journaux, tout boucher, tout écraser, au point qu’il faudra un jour y faire des fouilles, pour retrouver les os d’un romancier impénitent ou les cheveux du dernier poète !

Donc, je me retire égoïstement dans mon coin, un peu écœuré je le confesse, et je n’ai plus qu’un souhait à faire : c’est qu’il nous vienne des critiques passionnés, pour qu’on les injurie et qu’ils nous tiennent en haleine. Le désir de la vérité ne suffît pas, dans nos temps troublés ; il en faut la passion, qui exagère, mais qui s’impose. Allons ! où est le jeune écrivain qui nous sauvera de cette commère braillarde de la politique, qui parlera aussi haut qu’elle, qui plantera dans les décombres le drapeau noble de la littérature, si rudement, que la France oubliera au moins pour un jour les torchons sales des partis !

ÉMILE ZOLA

Médan, 15 janvier 1882.

Ce volume contient :

Un homme très fort.

Les trente-six Républiques.

Le parti de l’indignation.

L’encre et le sang.

Victor Hugo.

Impuissance de la critique.

Futur ministre.

Un bourgeois.

Une statue pour Balzac.

Gambetta.

Bêtise.

Monsieur le comte.

Le naturalisme.

La fille au théâtre.

Nana.

Comment elles poussent.

L’adultère dans la bourgeoisie.

Femmes honnêtes.

Le divorce et la littérature.

Un cadavre récalcitrant.

Edmond de Goncourt.

La République en Russie.

La politique expérimentale.

Notre École Normale.

Céard et Huysmans.

Nos hommes d’esprit.

Émile de Girardin.

Protestantisme.

Réponse aux protestants.

Hugo et Littré.

Souveraineté des lettres.

Alexis et Maupassant.

Pro domo mea.

Le suffrage universel.

Pluie de couronnes.

Esclaves ivres.

La démocratie.

Alphonse Daudet.

Adieux.

Nouvelle campagne, 1896, édition complète en un volume, 298 pages ;

Tous les articles réunis dans ce volume ont paru dans le Figaro, excepté le dernier.

E. Z.

Ce volume contient :

L’Opportunisme de Léon XIII ;

La Vertu de la République ;

Le Solitaire ;

À la Jeunesse ;

Le Crapaud ;

L’Amour des Bêtes ;

La Société des Gens de Lettres :

La Société des Ce qu’elle est ;

La Société des Gens de Lettres :

La Société des Ce qu’elle devrait être ;

La Voyante ;

La Propriété littéraire ;

Peinture ;

L’Élite et la Politique ;

Pour les Juifs ;

Dépopulation ;

Enfin couronné ;

Les Droits du Romancier ;

Auteurs et éditeurs ;

Les Droits du Critique.

L’AFFAIRE DREYFUS

La Vérité en marche, édition complète en un volume, 316 pages ;

La vérité est en marche
et rien ne l’arrêtera.
PRÉFACE

Je crois nécessaire de recueillir, dans ce volume, les quelques articles que j’ai publiés sur l’affaire Dreyfus, pendant une période de trois ans, de décembre 1897 à décembre 1900, au fur et à mesure que les événements se sont déroulés. Lorsqu’un écrivain a porté des jugements et pris des responsabilités, dans une affaire de cette gravité et de cette ampleur, le strict devoir est pour lui de mettre sous les yeux du public l’ensemble de son rôle, les documents authentiques, sur lesquels il sera permis seulement de le juger. Et, si justice ne lui est pas rendue aujourd’hui, il pourra dès lors attendre en paix, demain aura tout le dossier qui devra suffire à faire la vérité un jour.

Cependant, je ne me suis pas hâté de publier ce volume. D’abord, je voulais que le dossier fût complet, qu’une période bien nette de l’affaire se trouvât terminée ; et il m’a donc fallu attendre que la loi d’amnistie vînt clore cette période, en guise de dénouement tout au moins temporaire. Ensuite, il me répugnait beaucoup qu’on pût me croire avide d’une publicité ou d’un gain quelconque, dans une question de lutte sociale, où l’homme de lettres, l’homme de métier tenait absolument à ne toucher aucun droit. J’ai refusé toutes les offres, je n’ai écrit ni romans ni drames, et peut-être voudra-t-on bien ne pas m’accuser d’avoir battu monnaie avec cette histoire si poignante, dont l’humanité entière a été bouleversée.

Pour plus tard, mon intention est d’utiliser, en deux œuvres, les notes que j’ai prises. Je voudrais, sous le titre : « Impressions d’audiences », conter mes procès, dire toutes les monstrueuses choses et les étranges figures qui ont défilé devant moi, à Paris et à Versailles. Et je voudrais, sous le titre : « Pages d’exil », conter mes onze mois d’Angleterre, les échos tragiques qui retentissaient en moi, à chaque dépêche désastreuse de France, tout ce qui s’évoquait loin de la patrie, les faits et les personnages, dans la complète solitude où je m’étais muré. Mais ce sont des désirs, des projets simplement, et il est bien possible que ni les circonstances ni la vie ne me permettent de les réaliser.

D’ailleurs, ce ne serait pas là une histoire de l’affaire Dreyfus, car ma conviction est que cette histoire ne saurait être écrite aujourd’hui, parmi les passions actuelles, sans les documents qui nous manquent encore. Il y faudra du recul, il y faudra surtout l’étude désintéressée des pièces dont l’immense dossier se prépare. Et je voudrais uniquement apporter ma contribution à ce dossier, laisser mon témoignage, dire ce que j’ai su, ce que j’ai vu et entendu, dans le coin de l’affaire où j’ai agi.

En attendant, je me contente donc de réunir dans ce volume les articles déjà publiés. Je n’en ai naturellement pas changé un mot, les laissant avec leurs répétitions, avec leur forme dure et lâchée de pages écrites à la volée souvent, en une heure de fièvre. J’ai cru seulement devoir les accompagner, aux versos des faux titres, de petites notes, où j’ai donné les quelques explications nécessaires, pour les relier tous, en les remettant dans les circonstances qui m’ont amené à les écrire. De cette façon, l’ordre chronologique est indiqué, les articles reprennent leur place à la suite des grandes secousses de l’affaire, l’ensemble en apparaît nettement, dans sa logique, malgré les longs silences où je me suis enfermé.

Et, je le répète, ces articles ne sont eux-mêmes qu’une contribution au dossier en formation de l’affaire Dreyfus, les quelques documents de mon action personnelle, dont j’ai tenu à laisser le recueil à l’Histoire, à la Justice de demain.

Paris, le premier février 1901.

Émile ZOLA

Ce volume contient :

M. Scheurer-Kestner, article paru dans le Figaro du 25 novembre 1897 ;

Le Syndicat, dans le Figaro du premier décembre 1897 ;

Procès-Verbal, dans le Figaro du 5 décembre 1897 ;

Lettre à la Jeunesse, brochure publiée le 14 décembre 1897 ;

Lettre à la France, brochure publiée le 6 janvier 1898 ;

Lettre à M.  Félix Faure, président de la République, publiée dans l’Aurore du 13 janvier 1898 ;

Déclaration au jury, lue le 21 février 1898 devant la cour d’assises de la Seine, et publiée dans l’Aurore du lendemain 22 ;

Lettre à M.  Brisson, président du conseil des ministres, publiée dans l’Aurore du 16 juillet 1898 ;

Justice, article publié dans l’Aurore du 5 juin 1899 ;

Cinquième acte, publié dans l’Aurore du 12 septembre 1899 ;

Lettre à Madame Alfred Dreyfus, publiée dans l’Aurore du 29 septembre 1899 ;

Lettre au Sénat, publiée dans l’Aurore du 29 mai 1900 ;

Lettre à M.  Émile Loubet, président de la République, publiée dans l’Aurore du 22 décembre 1900 ;

Mon père, François Zola, quatre articles publiés dans l’Aurore du 28 mai 1898, des 23, 24 et 31 janvier 1900.

La préface du volume a été publiée dans l’Aurore du samedi 16 février 1901.

THÉÂTRE

Théâtre, édition complète en un volume, 518 pages ;

Les trois pièces que je réunis dans ce volume n’ont eu aucun succès. Thérèse Raquin a été jouée neuf fois ; les Héritiers Rabourdin, dix-sept ; le Bouton de Rose, sept. Le public de la première représentation a écouté Thérèse Raquin jusqu’au bout, dans une stupeur pleine de malaise, et, s’il n’a protesté que par deux ou trois coups de sifflet timides, c’est, m’a-t-on dit plus tard, que je l’avais rendu malade. On a laissé passer les Héritiers Rabourdin sans trop les bousculer ; pour cette fois, le mépris suffisait sans doute. Quant au Bouton de Rose, il a soulevé de telles clameurs, de telles huées, un déchaînement de fureur si tempétueux, que l’artiste, chargé de dire mon nom, a dû le lancer au petit bonheur, dans l’orage. Une partie de la salle hurlait : « Pas l’auteur ! pas l’auteur ! » Mon nom aurait été une indécence, que les honnêtes gens qui étaient là, ne se seraient pas fâchés avec une indignation de pudeur plus vigoureuse.

Et je ne parle pas de la critique. J’ai collectionné précieusement tous les articles publiés, j’ai créé pour chaque pièce un dossier, que j’ai mis à mûrir dans mon grenier. Un jour, je compte en secouer la poussière et faire un petit travail. Certaines citations, avec le temps, pourront prendre de l’intérêt.

Voilà les faits. J’ai voulu les constater et dresser moi-même le procès-verbal. Lorsque j’ai commencé à écrire mes romans, il y a eu contre eux, dans le public et dans la presse, des violences pareilles. Pendant dix années, on m’a traité en paria : ni talent d’aucune sorte, ni même de la simple honnêteté. Je me contentais de sourire, je me sentais le plus fort, parce que je travaillais et que je savais nettement où je voulais aller. On ne tue pas un livre. On peut chercher à l’enterrer sous le silence ou sous le scandale, mais il ressuscite à son heure, il a quand même le succès qu’il doit avoir. Malheureusement, au théâtre, les conditions changent. Une pièce sifflée est une pièce tuée. Il faut des circonstances extraordinaires pour qu’elle soit reprise un jour dans de bonnes conditions, et qu’un nouveau public casse le jugement du premier, s’il y a lieu. C’est pourquoi la lutte au théâtre est si difficile, si pleine de périls, lorsqu’on veut y apporter des idées neuves. La moindre blessure reçue devient mortelle. Une foule, toute une salle de quinze cents à deux mille spectateurs, vous ferme brutalement la bouche. Il n’y a qu’à s’incliner. On n’a pas à compter sur les réflexions du lendemain, la conquête lente des esprits, le mouvement de prosélytisme que détermine un livre original. Si l’on n’a pas du coup pris le public en masse, il faut renoncer à l’accoutumer, à le séduire tête par tête. Une seule protestation est possible : publier la pièce sifflée et attendre.

C’est à quoi je me décide, je publie mes pièces sifflées et j’attends. Elles sont trois, les trois premiers soldats d’une armée. Lorsqu’il y en aura une vingtaine, elles sauront se faire respecter. Ce que j’attends, c’est une évolution dans notre littérature dramatique, c’est un apaisement du public et de la critique à mon égard, c’est une appréciation plus nette et plus juste de ce que je suis et de ce que je veux. J’ai beaucoup d’entêtement et de patience. On a bien fini par lire mes romans, on finira par écouter mes pièces.

ÉMILE ZOLA

Paris, premier juin 1878.

Ce volume contient :

Thérèse Raquin, drame en quatre actes, représenté pour la première fois à Paris, sur le théâtre de la Renaissance, le 11 juillet 1873 ;

Les Héritiers Rabourdin, comédie en trois actes, représentée pour la première fois, à Paris, sur le théâtre Cluny, le 3 novembre 1874 ;

Le Bouton de rose, comédie en trois actes, représentée pour la première fois, à Paris, sur le théâtre du Palais-Royal, le 6 mai 1878.

EN COLLABORATION

Les Soirées de Médan, édition complète en un volume, 298 pages, dont 50 de Zola ;

Les nouvelles qui suivent ont été publiées, les unes en France, les autres à l’étranger. Elles nous ont paru procéder d’une idée unique, avoir une même philosophie : nous les réunissons.

Nous nous attendons à toutes les attaques, à la mauvaise foi et à l’ignorance dont la critique courante nous a déjà donné tant de preuves. Notre seul souci a été d’affirmer publiquement nos véritables amitiés et, en même temps, nos tendances littéraires.

Médan, premier mars 1880.

Ce volume contient :

Émile Zola. — L’Attaque du Moulin ;

Guy de Maupassant. — Boule de Suif ;

J.-K. Huysmans. — Sac au Dos ;

Henry Céard. — La Saignée ;

Léon Hennique. — L’affaire du Grand 7 ;

Paul Alexis. — Après la Bataille.

ŒUVRES DE ÉMILE ZOLA

Les Personnages des Rougon-Macquart, pour servir à la lecture et à l’étude de l’œuvre de Émile Zola, édition complète en un volume, 478 pages ;

PRÉFACE

En dénombrant les douze cents personnages des Rougon-Macquart, en résumant leurs faits et gestes à travers vingt volumes, l’auteur n’a pas perdu de vue que, pour avoir un intérêt véritable, son livre devait respecter, non seulement le fond, mais la forme même de l’œuvre si considérable d’Émile Zola. Aussi trouvera-t-on ici certaines tournures caractéristiques, des phrases entières, jusqu’à des alinéas complets, puisés dans le texte du grand écrivain. Mais toute pensée de plagiat doit être écartée, puisque l’unique et très mince mérite auquel prétende l’auteur consiste, non dans l’évocation de cette foule vivante et agissante, mais dans sa simple mise en ordre, dans son classement alphabétique.

Conçu il y a trois ans, alors que Zola proscrit, outragé dans les siens, presque déchu de la qualité de citoyen français, attendait dans un silence voulu et douloureux l’heure de la justice, ce travail n’était pas destiné à la publicité ; il devait être offert à l’auteur des Rougon-Macquart en un exemplaire unique, comme l’hommage tout personnel d’un passant, d’un admirateur inconnu. Mais, après examen, on a pensé que le public et le monde littéraire accueilleraient avec faveur cette sorte de table analytique, véritable annexe utile à tous ceux qui, désormais, voudront étudier rationnellement l’« Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second Empire ». Si, en effet, le Docteur Pascal est la conclusion scientifique de cette œuvre immense, s’il résume en larges traits la vie d’Adélaïde Fouque et de ses descendants jusqu’à la quatrième génération, il laisse volontairement de côté tout ce qui gravite autour d’eux, les mille autres personnages créés par Zola, véritable monde où s’agite toute l’humanité.

Qu’on lise avec soin cette nomenclature, qui commence à la petite brunisseuse Adèle pour finir à Zoé la proxénète. On y trouvera la vie contemporaine, avec ses beautés, ses hontes et ses angoisses. Des prêtres comme Faujas, des juges comme Denizet ou Delcambre, des politiciens comme Huret ou le baron Gouraud, des fonctionnaires arrivistes comme Léon Josserand ou sceptiques comme Camy-Lamotte, des militaires comme le colonel Jobelin ou le général Bourgain-Desfeuilles, justifient par leur mentalité tout le trouble où s’enlise notre époque. Si chacun d’eux n’est qu’un comparse, ils prennent dans l’ensemble un aspect redoutable, ils sont la vérité même. Du Poizat, Mélanie Correur, Gilquin, Kahn, la terrible bande d’Eugène Rougon, toujours affamée, toujours prête à mordre, expliquent chez les ministres du jour tant de contradictions et de palinodies. Et quelle saisissante enquête sociale que ce résumé où les représentants des vieilles classes, le marquis de Bohain, le comte de Beauvilliers, le marquis de Chouard, se coudoient avec le banquier-roi Gundermann, l’actionnaire Léon Grégoire, l’industriel Deneulin, l’avoué des Jésuites Théophile Venot, Son Altesse Royale le prince d’Écosse, futur souverain étranger, — tous ces dirigeants mélangés aux humbles, aux désespérés, aux vaincus de la terre et de la mine, aux révoltés aussi, le logicien Sigismond Busch, l’instituteur Lequeu et le plus résolu de tous, l’implacable ennemi des lâches d’en bas et des jouisseurs d’en haut, Souvarine.

L’édifice des Rougon-Macquart a été élevé en vingt années, et la critique, volontiers aveugle et sourde, a parfois affecté de n’apercevoir qu’un lien fragile entre les vingt ouvrages qui le composent. La publication actuelle répond à cette opinion ; elle démontre l’unité de l’ensemble. Les bourgeois provinciaux de la Conquête de Plassans et les boutiquiers parisiens de Pot-Bouille, les ouvriers de l’Assommoir et les mineurs de Germinal, les âpres paysans de la Terre et les boursiers affairés de l’Argent, les artistes inquiets de l’Œuvre et les soldats démoralisés de la Débâcle, conçus à des époques différentes, n’en ont pas moins une fraternité étroite. D’un volume à l’autre, le médecin Pascal Rougon tend une main amie au romancier Pierre Sandoz ; Albine, la libre fée du Paradou, est bien la sœur de Marie Chantegreil et de la petite brodeuse Angélique ; Pauline Quenu, Henriette Levasseur, Marcelle Maugendre, Denise Baudu, parfaites créatures de devoir, de dévouement et de sacrifice, sont les filles tendrement unies, tendrement aimées, d’un même père ; la princesse d’Orviedo, qui distribue sa fortune aux pauvres et s’enterre vivante, possède un trait commun, la pureté de l’idéal, avec la farouche Annouchka, qui meurt courageusement pour sa foi. Et si la critique est en veine de découvertes, elle doit apercevoir, à travers les rudesses des Rougon-Macquart, toute une pléiade d’adorables femmes, telles que nul auteur féministe n’en imagina jamais. Si elle veut faire une étude sur les Femmes dans l’œuvre d’Émile Zola, elle ajoutera à tous ces noms ceux de Christine Hallegrain, de madame Caroline, de Clotilde Rougon ; parmi les déshéritées, elle donnera une page à Lalie Bijard, à Palmyre Bouteroue, aux filles de la Maheude, Alzire la petite bossue et la triste Catherine, à la Maheude surtout, la mère crucifiée. Quant aux réprouvées, Renée Béraud Du Châtel, Séverine Aubry, Gervaise Macquart, victimes du milieu ou de la tare héréditaire, elle rendra justice à la sollicitude, à la tendresse pitoyable qui s’affirme chez Zola au plus vif et au plus précis de l’analyse.

Dans un livre où l’histoire des Rougon-Macquart se condense en notices individuelles, il était difficile de faire vivre ces foules en marche, galopades d’émeutes ou courses d’épopées, qui donnent à l’œuvre du maître un souffle si puissant. On a tenté cependant de les évoquer. Miette défile, échevelée, mante au vent, à la tête de la troupe insurrectionnelle qui envahit Plassans ; avec Étienne Lantier, les grévistes affamés traversent en trombe tout le pays noir ; devant tante Phasie immobile, l’éternel flot de voyageurs roule sans fin sur la ligne du Havre. Et, à l’heure où l’Empire s’effondre dans le sang, le soldat Picot nous fait revivre Wissembourg, son camarade Coutard évoque Frœschwiller et la déroute, le docteur Dalichamp et l’épicier Simonnot nous montrent les colonnes serrées de Bavarois envahissant Raucourt ; et, le lendemain de Sedan, c’est avec Silvine Morange que nous visitons le champ de bataille, plein de morts, de rôdeurs, de chevaux affolés.

Un procédé analogue a permis de mettre ici quelques figures historiques ou légendaires, dont Zola nous a dessiné la silhouette. Nous verrons donc passer Aristide Saccard, affichant madame de Jeumont, sous l’œil amusé du comte de Bismarck ; le peintre Gagnière fera défiler devant nous les maîtres de la musique, depuis Haydn et Mozart jusqu’au dieu Wagner ; Angélique ouvrira la Légende dorée, avec sa longue théorie de saintes et son envolée hors du réel ; avec le chasseur d’Afrique Prosper Sambuc, nous assisterons à la mort glorieuse du général Margueritte. Et, à plusieurs reprises, comme en un fond nécessaire au tableau colossal, l’empereur se précisera à nos yeux, d’abord dans tout l’éclat d’un bal officiel aux Tuileries avec Renée Saccard, puis à Compiègne et à Saint-Cloud avec Clorinde ; le major Bouroche nous le montrera à Reims, la face très pâle, les yeux vacillants ; et, dès lors, Napoléon III, incarnation du régime où se sont développés et satisfaits les appétits des Rougon-Macquart, nous suivra comme un fantôme. Nous le retrouverons au Chêne-Populeux, chez le notaire Desroches ; le fabricant Delaherche notera son allure silencieuse et morne à la ferme de Baybel et sur la route de Balan ; la petite Rose, fille du concierge de la sous-préfecture de Sedan, entendra pendant la nuit ses plaintes étouffées ; enfin, après l’irréparable désastre, c’est encore Delaherche qui nous fera voir le souverain, déchu et traînant sa misère, sur la route de Donchery.

Mais cet ouvrage aurait été incomplet, si « tout ce qui traîne et tout ce qui se lamente au-dessous de l’homme » n’y avait trouvé place. L’immense tendresse de Zola pour les animaux donnait à ceux-ci un droit de cité. Bataille, doyen de la mine du Voreux, et le pauvre Trompette devaient fraterniser avec Bonhomme, le vieux cheval, le vieil ami du docteur Pascal ; les bons chiens Mathieu et Bertrand méritaient de revivre ensemble, dans un même livre ; l’infortunée Pologne, l’égoïste Minouche, le joyeux Gédéon, et Alexandre, et l’autre Mathieu, toute la basse-cour de Désirée Mouret, aspiraient à se rencontrer avec César et la Coliche. Puis, au-dessous des animaux, les êtres inanimés voulaient, eux aussi, venir au rendez-vous : Jacques Lantier et Pecqueux retrouvent ici leur machine aimée, la Lison, douce et vigoureuse, capricieuse et délicate comme une femme. Tous n’apportent-ils pas leur contribution à l’enquête universelle ? Cette machine éventrée, ces bêtes souffrantes et aimantes, vieillies et sacrifiées, sont comme les ombres douloureuses de tant de vaincus de la bataille sociale, le maigre Florent, le malchanceux Henri Deloncle, et le petit François Quittard, et le père Josserand, et le remisier Massias, et le vieux Bonnemort, et Pauvre-Enfant, le pâle troupier du 5e de ligne, dont Henriette Weiss berce doucement l’agonie. C’est un lamentable concert qui adoucit de ses sanglots l’histoire des Rougon-Macquart, hymne à la vie, œuvre de science, de justice et de pitié humaine.

F.-C. Ramond

Telles sont les œuvres de Zola publiées en volumes dans la Bibliothèque-Charpentier. Je ne veux pas faire des calculs puérils, mais nous devons compter, parce que ce compte avait beaucoup d’importance dans l’esprit de Zola, parce qu’il en a eu et qu’il en a beaucoup dans l’esprit du public, dans l’esprit de son public et de ses admirateurs :

que la collection des œuvres de Zola dans la Bibliothèque-Charpentier se compose de quarante-sept volumes ;

que les quarante-six volumes parus font un total de 20.139 pages ; la page n’est d’ailleurs ici qu’une assez grossière unité, parce que dans cette collection les pages ne sont pas toujours de la même densité : les caractères ne sont pas toujours du même œil ni du même corps, ni les interlignes égales ;

que ces quarante-sept volumes, marqués uniformément à trois francs cinquante, font un prix marqué total de 164 francs 50.

Nous sommes en mesure d’envoyer les quarante-six volumes parus franco à domicile à Paris, en province ou à l’étranger pour la somme de 135 francs.

Le catalogue de Fasquelle, février 1902, outre les mille que nous avons comptés, donne les millésimations suivantes :

Théâtre 5.000 exemplaires.
Le Roman expérimental 7.000
Une Campagne (1880-1881) 4.000
Nouvelle campagne (1896) 7.000
La Vérité en marche 9.000
Les Soirées de Médan 28.000
Les Personnages des Rougon-Macquart 6.000

Si nous ajoutons ce nouveau total de

66.000 exemplaires

au premier total que nous avons obtenu de

2.283.000 exemplaires,

nous obtenons un total général de

2.349.000 exemplaires,

sans compter les exemplaires non millésimés, des autres volumes, et sans compter les traductions, qui sont, paraît-il, innombrables.

En dehors de la Bibliothèque-Charpentier, Charpentier puis Fasquelle ont édité de Zola :

THÉÂTRE

Thérèse Raquin, drame en quatre actes, représenté pour la première fois à Paris, sur le théâtre de la Renaissance, le 11 juillet 1873, un volume grand in-18 de 164 pages, dont 16 de préface, datée de Paris, 25 juillet 1873, Paris, G. Charpentier et E. Fasquelle éditeurs, 1892, deux francs

Les Héritiers Rabourdin, comédie en trois actes, représentée pour la première fois à Paris, sur le théâtre de Cluny, le 3 novembre 1874, un volume grand in-18 de 128 pages, avec une préface de xx pages, datée du premier décembre 1874, Paris, Charpentier et Compagnie, libraires-éditeurs, 28, quai du Louvre, 1874, deux francs

Renée, pièce en cinq actes, représentée pour la première fois, sur le théâtre du Vaudeville, à Paris, le 16 avril 1887, un volume grand in-18 de 138 pages, dont une préface inédite de 82 pages, datée de Médan, mai 1887, Paris, G. Charpentier et Compagnie, éditeurs, 1887, deux francs cinquante

Messidor, drame lyrique en quatre actes et cinq tableaux, poème de Émile Zola, musique de Alfred Bruneau, représenté pour la première fois à Paris, sur la scène de l’Académie Nationale de Musique, le 15 février 1897 ; le poème, un volume grand in-18 de 70 pages, Paris, Fasquelle, 1898, un franc

L’Ouragan, drame lyrique en quatre actes, poème de Émile Zola, musique de Alfred Bruneau, représenté pour la première fois sur le Théâtre National de l’Opéra-Comique, le 29 avril 1901 ; le poème, un volume grand in-18 de 54 pages, Paris, Fasquelle, 1901, un franc

EN COLLABORATION

Le Rêve, drame lyrique en quatre actes, huit tableaux, d’après le roman de Émile Zola, poème de Louis Gallet, musique de Alfred Bruneau, représenté pour la première fois à Paris, sur le Théâtre national de l’Opéra-Comique, le 18 juin 1891, direction de M.  Léon Carvalho ; le poème, un volume grand in-18 de 66 pages, Fasquelle, sans date, un franc

L’Attaque du Moulin, drame lyrique en quatre actes, d’après Émile Zola, poème de Louis Gallet, musique de Alfred Bruneau, représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre national de l’Opéra-Comique, le 23 novembre 1893, direction de M.  Léon Carvalho ; le poème, un volume grand in-18 de 66 pages, Paris, Fasquelle, 1894, un franc

BROCHURES

La République et la Littérature, une plaquette in octavo de 40 pages, Paris, G. Charpentier, éditeur, 13, rue de Grenelle-Saint-Germain, 1879, un franc

Discours prononcé au Banquet de l’Association générale des Étudiants, une petite brochure de 32 pages, Paris, Charpentier et Fasquelle, éditeurs, 1893, o franc cinquante

L’AFFAIRE DREYFUS

Humanité — Vérité — Justice. — L’affaire Dreyfus. — Lettre à la Jeunesse, une plaquette in octavo de 13 pages, Paris, Fasquelle, 1897, dix centimes

Humanité — Vérité — Justice. — L’affaire Dreyfus. — Lettre à la France, une plaquette in octavo de 15 }pages, Paris, Fasquelle, 1898 dix centimes

Humanité — Vérité — Justice. — L’affaire Dreyfus.Lettre à M. Félix Faure, président de la République, une plaquette in octavo de 16 pages, Paris, Fasquelle, 1898.

Enfin le catalogue de Fasquelle, février 1902, porte les

ÉDITIONS DE LUXE

suivantes :

Fécondité, édition in octavo carré,

sur papier du Japon, les deux volumes, trente francs ;

sur papier de Hollande, les deux volumes, vingt francs ;

Travail, édition in octavo carré,

sur papier du Japon, les deux volumes, trente francs ;

sur papier de Hollande, les deux volumes, vingt francs ;

PETITE BIBLIOTHÈQUE CHARPENTIER
Format petit in-32 de poche
à quatre francs le volume

Chaque volume orné de deux ou plusieurs eaux-fortes par les principaux artistes

Reliure pleine, veau grenat, poli, tranches dorées 8 francs

Reliure demi-veau, tranches dorées 6 francs 50

Reliure empire, tête dorée 6 francs

Zola. — Contes à Ninon, avec 2 dessins de Jeanniot, un volume

Zola. — Nouveaux Contes à Ninon, avec 2 dessins de F. Fau, gravés à l’eau-forte par F. Massé, un volume

Zola. — Thérèse Raquin, avec 2 dessins de G. Alaux, gravés à l’eau-forte par Manesse, un volume

Les Soirées de Médan, un volume in octavo, illustré de 6 compositions de Jeanniot, gravées à l’eau-forte par Muller, et des portraits des six auteurs, eaux-fortes de Desmoulins, 20 francs

La Curée, illustration de G. Jeanniot, un volume in octavo, 10 francs

Lourdes, illustration par Henri Lanos, un volume in octavo, illustré en couleurs, 8 francs

La Terre, illustration de G. Ibels, un volume in-18 Jésus, 12 francs

La Fête à Coqueville, un volume in quarto raisin, avec de nombreuses aquarelles de André Devambez, reproduites en couleurs, 5 francs

Il y a une grande lithographie, un portrait de Zola, par Henry de Groux ; cette lithographie se vend vingt francs ; il y en a une réduction, qui se vend dix francs.