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Discussion Livre:Sade - Justine, ou les Malheurs de la vertu.djvu/Diff

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Livre:Sade - Justine, ou les Malheurs de la vertu.djvu

-F
-I ■
-I m
+Qui sait, lorsque le Ciel nous / frappe de ses coups, / Si le plus grand malheur n’est / pas un bien pour nous ? / Œd. chez Admète.
-J u TIN o u LES MALHEURS DE LA VERTU. O mon
+{{AN|O mon
-les feui trompeurs n’emfaélissent un instant l’atincsphèrc , que pour prccipicer.d^is les
+les feux trompeurs n’embélissent un instant l’atmosphère, que pour précipiter dans les
-de k more, le maîlieureux qu’ils ont ébloui’. ^ \ EN HOLLANDE, Chez les Libraires Affocié I 7 9 I
+de la mort, le malheureux qu’ils ont ébloui.}} {{sauts|1}} 300px {{sauts|1}}
-I. 1^
-(3) - * A
+( 3 ) A
-AMIE. ■4 o ui- Constance, c’est a toi
+AMIE. Oui, Constance, c’est à toi
-fois l’exeniple &
+fois l’exemple &
-ton sexe , réunissant à rame la
+ton sexe, réunissant à l’ame la
-sensible Fesprit le
+sensible l’esprit le
-mieux éclairé , ce n’est qu à toi
+mieux éclairé, ce n’est qu’à toi
-Vertu malheureufe^ Détestant
+Vertu malheureuse. Détestant
-de l’irréligion , les conabattant fans, cesse
+de l’irréligion, les combattant sans, cesse
-actions &c par tes difcours , je ne crains’point pour
+actions & par tes discours, je ne crains point pour
-ceux qu’a nécessités
+ceux qu’à nécessités
-des perfonnages établis
+des personnages établis
-d’être dévoilé j crie
+d’être dévoilé, crie
-scandale auffitôt qu on l’attaque.
+scandale aussitôt qu’on l’attaque.
-de Jujïine sera
+de Justine’’ sera
-des libertins , je
+des libertins, je
-motifs dévoiles > - A
+motifs dévoilés
-[4] par toi , n’en
+[ 4 ] par toi, n’en
-opinion iliffit à
+opinion suffit à
-après t avoir plu , ou plaire universellement , ou
+après t’avoir plu, ou plaire universellement, ou
-les cenfures. Le
+les censures. Le
-[pas fi Roman que Ton croirait ] est
+[pas si Roman que l’on croirait] est
-sans doute; lascendant de
+sans doute ; l’ascendant de
-la récompenfe du
+la récompense du
-ses Sacrifices , montrer
+ses sacrifices, montrer
-la s cél éra t eiTe ;
+la scélératesse ;
-barbares £c les
+barbares & les
-des fophismes les plus hardis , les plus Spécieux ;
+des sophismes les plus hardis, les plus spécieux ;
-plus adroites , aux
+plus adroites, aux
-plus irrésistibles; n’ayant pour oppofer à
+plus irrésistibles ; n’ayant pour opposer à
-de revers , à
+de revers, à
-de corruption , qu’une ûme sensible j un
+de corruption, qu’une ame sensible, un
-naturel h. beau-
+naturel & beau-
-: hafarder en
+: hasarder en
-plus hardies , les
+plus hardies, les
-plus extraordinaires 5 les
+plus extraordinaires, les
-plus énergiques , dans
+plus énergiques, dans
-cela Fune des
+cela l’une des
-que T’homme ait
+que l’homme ait
-; c’était , on
+; c’était, on
-jusqu’à Aurai-je réussi , Constance
+jusqu’à présent. Aurai-je réussi, Constance
-Une larm.e de
+Une larme de
-lu Jujline en un mot , diras- tu 5 O
+lu Justine en un mot, diras-tu, « O
-du » Crime
+du Crime
-fiere d aim.er la Vertu! » Comme
+fiere d’aimer la Vertu ! Comme
-sublime daiis les
+sublime dans les
-! » Comme les m.alheurs Fem.bélissent !
+! Comme les malheurs l’embélissent !
-Constance î que
+Constance ! que
-JUSTINE o u LES
+500px {{espacé|JUSTINE, OU LES
-LA VERTU, L E chef- d’oeuvre de la philofopliie ferait de
+LA VERTU.}} LE chef-d’œuvre de la philosophie serait de
-se sert’ pour
+se sert pour
-qu’elle fe propofe fur rhomme , & de tracer , d’après cela > quelquesplans de
+qu’elle se propose sur l’homme, & de tracer, d’après cela, quelques plans de
-individu bipède , la
+individu bipède, la
-carrière épineufe de la vie , afin
+carrière épineuse de la vie, afin
-noms difFérens , fans être encore parvenu , ni
+noms différens, sans être encore parvenu, ni
-la connaître , ni
+la connaître, ni
-de refpeél pour
+de respect pour
-conventions sociales , 8c ne
+conventions sociales, & ne
-qu’elles BOUS impofejit j il
+qu’elles nous imposent, il
-malgré ceïa, que nous A *
+malgré cela, que nous
-( s ) lî’ayions rencontré
+( 8 ) n’ayions rencontré
-des ronces , quand
+des ronces, quand
-méchans necuelllafent que desrofes» des
+méchans ne cueillaient que des roses, des
-mieux s- ’abandonner au
+mieux s’abandonner au
-que d y réfifter l Ne dlront-Ih pas
+que d’y résister ? Ne diront-ils pas
-qu’elle soit , devient
+qu’elle soit, devient
-qu’on puis<:e prendre , quand elle fe trouve
+qu’on puisss prendre, quand elle se trouve
-& due dans un siècle entièrement corrompu,
+& que dans un siécle entiérement corrompu,
-plus inftruits , si
+plus instruits, si
-veut, Sl abusant
+veut, & abusant
-ont acquises , ne
+ont acquises, ne
-avec lange Jesrad de Zadïg ^ qu’il
+avec l’ange Jesrad de Zadig’’, qu’il
-a aucuQ mal
+a aucun mal
-cela fe livrer
+cela se livrer
-bien l N’ajouteront-iîs pas
+bien ? N’ajouteront-ils pas
-plan général , que
+plan général, que
-de préférence , que
+de préférence, que
-vertu 8l que la profpérîté accompagne le crime , les cho-^cs étant
+vertu & que la prospérité accompagne le crime, les choses étant
-la Nature , il
+la Nature, il
-qui profperent , que
+qui prosperent, que
-ces fopnismes dangereux d’une faufîe philgfopbie ; effentiel de
+ces sophismes dangereux d’une fausse philosophie ; essentiel de
-vertu malheureuse , présentés
+vertu malheureuse, présentés
-une amc corrompue , dans
+une ame corrompue, dans
-bons principes , peuvent
+bons principes, peuvent
-(9 ) âme au
+( 9 ) ame au
-tout aufli sûrement que û on îuî edt montré
+tout aussi sûrement que si on lui eut montré
-plus brillante? , &
+plus brillante, &
-plus flatteufes récompenfes, II eft cruel fans doute
+plus flatteuses récompenses, Il est cruel sans doute
-& fenfible . qui refpeéle le
+& sensible, qui respecte le
-la vertu» & d’uae auira part l’aiHuence des prof péri tés fur ceux qui écrafent ou
+la vertu, & d’une autre part l’affluence des prospérités sur ceux qui écrasent ou
-fatalités, aura-t^on des
+fatalités, aura-t-on des
-offertes î Pourra-t-on
+offertes ? Pourra-t-on
-fait, dou il
+fait, d’où il
-le fage qui Ht avec
+le sage qui lit avec
-leçon û utile
+leçon si utile
-la foumiffion aux
+la soumission aux
-la Pro’< videncç , & l’avertiifement fatal que c’eft fouvent pour
+la Providence, & l’avertissement fatal que c’est souvent pour
-nos devoirs , que
+nos devoirs, que
-nous 1 être qui nous parait mieux
+nous l’être qui nous paraît mieux
-les fïens. Tels
+les siens. Tels
-les fentimens qui
+les sentimens qui
-nos travaux , Se c’est en confidération de
+nos travaux, & c’est en considération de
-nous demandonf au le^eur, de TinduIgencQ pour les fyftêmes erronés qui font placés
+nous demandons au lecteur, de l’indulgence pour les systêmes erronés qui sont placés
-de plufieurs de nos perfonnagcs , &
+de plusieurs de nos personnagcs, &
-les fituations quelquefois
+les situations quelquefois
-peu fones, que, par" amour
+peu sostes, que, par amour
-avons dÙ mettre fouf fesjeux. Madame là ComteCe de Lor/angé était une dô ées PrêtreiTes de Vénus , dont
+avons dû mettre sous ses yeux. Madame la Comtesse de Lorsange était une de ces Prêtresses de Vénus, dont
-fortune eft l’ou^ mge d une jolie
+fortune est l’ouvrage d’une jolie
-& d» beaucoup d’incon-. 1,
+& de beaucoup d’incon-
-) ^uite , & ïîoîit les titres , quelque pompeiix qu’ils foient , ne fe trouvent
+) duite, & dont les titres, quelque pompeux qu’ils soient, ne se trouvent
-de Cyîhere , forgés p-ar rimpertinence qui les prend , fûtitenus par la Cotîe crédulité
+de Cythere, forgés par l’impertinence qui les prend, & soutenus par la sotte crédulité
-; brune , une belle taille , des
+; brune, une belle taille, des
-d’une fingnliere éxpreffion ;
+d’une singuliere expression ;
-de mo^e , qui , prêtant tin Tel de
+de mode, qui, prêtant un sel de
-aux paffions , fait
+aux passions, fait
-de foin les féoimes en
+de soin les femmes en
-la foupçonne; un peu méchante , aucuns principes , ne
+la soupçonne ; un peu méchante, aucuns principes, ne
-de jnal à rien , &
+de mal à rien, &
-pas afTez de
+pas assez de
-le coeur, pour
+le cœur, pour
-la fenfibilité ; orgue illeufe , libertine
+la sensibilité ; orgueilleuse, libertine
-étoit Aliidame}de Lorfange, Cette femme àvoltreçu néanmôinsla meilleure
+étoit Madame de Lorsange, Cette femme avoit reçu néanmoins la meilleure
-; iilie d’un
+; fille d’un
-une fœur nommée Jujune^ plus
+une sœur nommée Justine, plus
-trois âns, dans
+trois ans, dans
-plus célèbres Abbayes
+plus célébres Abbayes
-cette capitàlej où
+cette capitale, où
-quinze ans , aucuns
+quinze ans, aucuns
-aucuns - maîtres , aucuns livres , aucuns
+aucuns maîtres, aucuns livres, aucuns
-été refufés ni
+été refusés ni
-ces iîeux fcEurs. A
+ces deux sœurs. A
-fatale ^our îâ vertu deuiC Jeunes filles , tout
+fatale pour la vertu deux Jeunes filles, tout
-seul jour: xîne banqueroute aiFretife précipita leur jiere dan» une fituation fi cruelle , qu’il
+seul jour : une banqueroute affreuse précipita leur pere dans une situation si cruelle, qu’il
-le fuivit un
+le suivit un
-délibérèrent fui* ■ te quiU feraient
+délibérèrent sur ce qu’ils feraient
-orphelines i leur
+orphelines ; leur
-à (II ) d une taccsMon abforbee par les créances , fe moh« tait à
+( 11 ) d’une succession absorbée par les créances, se montait à
-chacune. Perfonne ne fâ fouciant de s’en charger ^ on
+chacune. Personne ne se souciant de s’en charger, on
-la porÉa du
+la porte du
-les lailTant libres
+les laissant libres
-qu’elles voudraienti Madame dè Lorfange qui fe nommait
+qu’elles voudraient. Madame de Lorsange qui se nommait
-lors Julien e y &
+lors Juliette, &
-& refprït étaient* à
+& l’esprit étaient, à
-de cïiofe près , auffi formés
+de chose près, aussi formés
-trente ans , âge
+trente ans, âge
-allons raconter , ne parut fenfible qu’au plaifir d’être libre ^ fans réfléchir u« instant
+allons raconter, ne parut sensible qu’au plaisir d’être libre, sans réfléchir un instant
-qui brifaîent fes chaînes. Pour Juftîne , âgée
+qui brisaient ses chaînes. Pour Justine, âgée
-l’avons dit , de douze ans , elle
+l’avons dit, de douze ans, elle
-caractère fombre & mélanco-^ lique, qui
+caractère sombre & mélancolique, qui
-mieux fentir toute ï’hor-^ reur de fafituation. Douée
+mieux sentir toute l’horreur de sa situation. Douée
-d’une fenfibilité furprenante, au
+d’une sensibilité surprenante, au
-la ilneiTe de fa fœur, elle
+la sinesse de sa sœur, elle
-qu’une ingénuité , une
+qu’une ingénuité, une
-une phyfionomie douce , abfoïument différente
+une physionomie douce, absolument différente
-embelli Juliette; autant envoyait d’artifice,
+embelli Juliette ; autant on voyait d’artifice,
-de coîîuetterie dans
+de coquetterie dans
-traits dè l’une , autant
+traits de l’une, autant
-décence Bc de
+décence & de
-de Vierge , de
+de Vierge, de
-yeux bleus , pleins
+yeux bleus, pleins
-& d’intérêt , une peau éblouiP famé, une taille fouple &
+& d’intérêt, une peau éblouissante, une taille souple &
-un organ*! touchant,
+un organe touchant,
-plus beau:^
+plus beaux
-(12) cheveux bloncts, voilà Terquiife de cetté cadette charmante , il ont les grâces naïves
+( 12 ) cheveux blonds, voilà l’erquisse de cette cadette charmante, dont les graces naïves
-font au-defTus de
+font au-dessus de
-le Couvent , leur laifTant le foin de fe pourvoir,
+le Couvent, leur laissant le soin de se pourvoir,
-cent écus , où
+cent écus, où
-leur fembierait. Julien e enchantée d’être Ta maîtresse , voulut
+leur semblerait. Juliette enchantée d’être sa maîtresse, voulut
-moment effuyer les
+moment essuyer les
-de Juftine , puis
+de Justine, puis
-n’y réuffirait pas , elle sè mit
+n’y réussirait pas, elle se mit
-la confoler :
+la consoler :
-reprocha fafenfibUité ;
+reprocha sa sensibilité ;
-une philofophie très-audefTus de fon âge , qu’il
+une philosophie très-audessus de son âge, qu’il
-fallait s’alîliger dans
+fallait s’affliger dans
-de çe qui
+de ce qui
-affectait perfonnellement ;
+affectait personnellement ;
-était poffible de
+était possible de
-en foi-même des fenfations phyfiques d’iine âffex piquante %^olupté pour
+en soi-même des sensations physiques d’une assez piquante volupté pour
-plus effentiel à
+plus essentiel à
-en ufage , que
+en usage, que
-véritable fageffe coniiftait infiniment
+véritable sagesse consistait infiniment
-la fomme de fes piaifirs , qu’à
+la somme de ses plaisirs, qu’à
-peines -, qu’il
+peines ; qu’il
-avait rien , en un mot , qu’on nô dût
+avait rien, en un mot, qu’on ne dût
-pour émouffer dans foi cette perfide fenfibilité , dont
+pour émousser dans soi cette perfide sensibilité, dont
-qui profitaffent, tandis
+qui profitassent, tandis
-bon cœur , il réfifte aux raifonnem^ns d’une mauvaife tête, & fes jouiffances le confoUnt des faux briilans du bel-efprit.
+bon cœur, il résiste aux raisonnemens d’une mauvaise tête, & ses jouissances le consolent des faux brillans du bel-esprit.
-I .( n ^ Julie ne employant d’autres refTources , dit
+( 13 ) Juliette employant d’autres ressources, dit
-à fa fcEur , qu’avec
+à sa sœur, qu’avec
-avaient Tune & l’aatre , il était impolllble qu’elles mouruCent de
+avaient l’une & l’autre, il était impossible qu’elles mourussent de
-Elle l.ui cka la
+Elle lui cita la
-leurs yoifines , qui
+leurs voisines, qui
-la maifon paternelle , était
+la maison paternelle, était
-richement entretenua & bien pliislieureufe, fans doute , que Ji elle fut reftée dans le fein de fa famille ; qu*il fallait bierr fe garder
+richement entretenue & bien plus heureuse, sans doute, que si elle fut restée dans le sein de sa famille ; qu’il fallait bien se garder
-fille heureufe ;
+fille heureuse ;
-captive fous j les
+captive sous les
-à fouiFrir , une très-léeere dofe de pïaifirs à attendre; au lieu que , livrées au libertinage , elles
+à souffrir, une très-légere dose de plaisirs à attendre ; au lieu que, livrées au libertinage, elles
-toujours f| garantir
+toujours se garantir
-des amans , ou s’en confoler par leup nombre, Juftine eut
+des amans, ou s’en consoler par leur nombre. Justine eut
-ces difcours; elle
+ces discours ; elle
-la mortàTignomime , &
+la mort à l’ignomime, &
-nouvelles inftances que
+nouvelles instances que
-fit fa fœur, elle refufa conftamment de
+fit sa sœur, elle refusa constamment de
-avec elle , dès
+avec elle, dès
-la faifait frémir.
+la faisait frémir.
-filles fe féparèrent donc, fans aucune
+filles se séparèrent donc, sans aucune
-de fe revoir , dès
+de se revoir, dès
-intentions fe trouvaient fi difi’érejîtes. Juliette qui allait , prétendait-elle , devenir
+intentions se trouvaient si différentes. Juliette qui allait, prétendait-elle, devenir
-grande dame , confenîirait-elle à
+grande dame, consentirait-elle à
-inclinations vertueufea mais baffes , feraient ç^pables de
+inclinations vertueuses mais basses, feraient capables de
-déshonorer î Et de fon côté , Juftine
+déshonorer ? Et de son côté, Justine
-(h) votulraii-elle rirquer fes mœurs cîans la fociété (d une créature perverfe qui
+( 14 ) voudrait-elle risquer ses mœurs dans la société d’une créature perverse qui
-devenir vidtrme la
+devenir victime de la
-publique. Toiues deax fe dirent
+publique. Toutes deux se dirent
-lendemain. Jufnne carelTée lors de fon enfance
+lendemain. Justine caressée lors de son enfance
-la Couturière de fa mere,
+la Couturiere de sa mere,
-fera fenfible à fon malheur; elle va’ la
+fera sensible à son malheur ; elle va la
-de fes infortunes
+de ses infortunes
-de l’ouvrage à
+de l’ouvrage... à
-la reconnaît-on; elle cfl renvoyée duremenr. —
+la reconnaît-on ; elle est renvoyée durement. —
-petite créature; faut-il
+petite créature ; faut-il
-monde foient déjà
+monde soient déjà
-autrefois, po’urquoi me rejette-t-elle aujourd’hui?^ Hélas! c’eft que je fuis orpheline Bt pauvre; c’est
+autrefois, pourquoi me rejette-t-elle aujourd’hui ? Hélas ! c’est que je suis orpheline & pauvre ; c’est
-je n*ai plus de reiTources dans le monde , %L que Ton n’eftime les
+je n’ai plus de ressources dans le monde, & que l’on n’estime les
-raison desfecours &
+raison des secours &
-recevoir. Jufiine en
+recevoir. Justine en
-trouver fon Curé; elle
+trouver son Curé ; elle
-peint fon état
+peint son état
-de fon âge . . .Elle était
+de son âge... Elle était
-fourreau blanc; fes beaux
+fourreau blanc ; ses beaux
-repliés fous un
+repliés sous un
-; fa gorge
+; sa gorge
-peine indiquée , cachée fous deux
+peine indiquée, cachée sous deux
-de gaze.; fa jolie mine’ un
+de gaze ; sa jolie mine un
-à caufe des cHagrins qui
+à cause des chagrins qui
-dans fes yeux &. leur* prêtaient çncore plus d’exprefîion. Vous me voyez , Manfîeur , dit-ellg au faint Eccléliaftlque ......
+dans ses yeux & leur prêtaient encore plus d’expression. Vous me voyez, Monsieur, dit-elle au saint Eccléliastique...
-I ( ï5 ) Oui i vous
+( 15 ) Oui, vous
-une pofiti on bien e^Êl^ ^; geanre pour nne jeane fiUe ; faî perdu
+une position bien affligeante pour une jeune fille ; j’ai perdu
-ma mare Le
+ma mere... Le
-les enleva k 1 âge où
+les enleve à l’âge où
-plus beibin de leur fecours. . . , I lis font morts ruinés , Monfieur \ nous
+plus besoin de leur secours... Ils sont morts ruinés, Monsieur ; nous
-plus rien, —
+plus rien. —
-m’ont lailTé/ continua-t’-elle > en montrant fes douzelouis. . . Bl pas
+m’ont laissé, continua-t-elle, en montrant ses douze louis... & pas
-pour repofer ma pauvre tête»..*^ Vous
+pour reposer ma pauvre tête... Vous
-moi ncûrce pas ^ Monfîeur !
+moi n’est-ce pas, Monsieur !
-la Religion 5 & la Reli*gion fut
+la Religion, & la Religion fut
-mon cœur; au noiîi de
+mon cœur ; au nom de
-êtes Torgane:^ dires-moi , comme un fécond pere , ce . qu^il faut
+êtes l’organe, dites-moi, comme un second pere, ce qu’il faut
-je fasse, , , çe qu*il faut
+je fasse... ce qu’il faut
-devienne t , Le
+devienne ? Le
-lorgnant j£x/rf/i^ , que la Paroiiîe était "bien chargée
+lorgnant Justine, que la Paroisse était bien chargée
-qu’il était: difficile qu elle pût embrajferde nouvelles aamones^j mais que fi Juftine voulait le fervir, que fi elle
+qu’il était : difficile qu’elle pût embrasser de nouvelles aumônes, mais que si Justine voulait le servir, que si elle
-gros ouvrage ^ il
+gros ouvrage, il
-aurait toujours’ dans fa cuifine un
+aurait toujours dans sa cuisine un
-elle. Et ^ comme en difant cela^ Tinterprète des
+elle. Et, comme en disant cela, l’interprète des
-avait pafTé la main fous le menton j en
+avait passé la main sous le menton, en
-un baifer beaucoup
+un baiser beaucoup
-un honifné d*Eglife j Jufdne qui Tavait que trop compris ^ le repoiifla en lui difant : « Monfieur ^ je
+un homme d’Eglise, Justine qui l’avait que trop compris, le repoussa en lui disant : « Monsieur, je
-ni T aumône ni
+ni l’aumône ni
-de fer vante ; V il
+de servante ; il
-peu dç temps
+peu de temps
-état ^ âu-defuisde celui
+état au-dessus de celui
-faire délirer ces deux » grâces 3 pour êtr^ réduite
+faire désirer ces deux graces, pour être réduite
-1 ( i6) » fiDllicite les cpnfeils dont ma jeunefTe & mes » malheurs ont befoin , &
+( 16 ) sollicite les conseils dont ma jeunesse & mes malheurs ont besoin, &
-ma V les
+ma les
-Le Pafteur honteux d’être dévoilé , chaffa promptement
+Le Pasteur honteux d’être dévoilé, chassa promptement
-petite créature , & la malheureufe Juftine deux fois repoufTée dès
+petite créature, & la malheureuse Justine deux fois repoussée dès
-qu’elle eft condamnée à Vifolifme , entre
+qu’elle est condamnée à l’isolisme, entre
-une mailbn où
+une maison où
-un écriteau , loue
+un écriteau, loue
-plus araères qu’elle eft fenfible & que fa petite iiereté vient
+plus amères qu’elle est sensible & que sa petite fiereté vient
-cruellement compromife. ■ Nous
+cruellement compromise. Nous
-l’abandonner quelqu« temps ici , pour
+l’abandonner quelque temps ici, pour
-à Juliette:, & pour dirç comment , du iimple état
+à Juliette, & pour dire comment, du simple état
-voyons fortir , & fans avoir
+voyons sortir, & sans avoir
-de reffources que fa fœur j’ elle devint pourtant , en quinze ans j femme titrée, poffédant trente
+de ressources que sa sœur, elle devint pourtant, en quinze ans, femme titrée, possédant trente
-de rente , de trèsbeaux bijoux , deux
+de rente, de très-beaux bijoux, deux
-trois maifons tant
+trois maisons tant
-campagne, & , pour l’inflant , le coeur, la
+campagne, &, pour l’instant, le cœur, la
-de Corvilîe , Confeiller d’Etat,
+de Corville, Conseiller d’Etat,
-crédit, ^ à
+crédit, & à
-le miniftère. La
+le ministère. La
-fut épine ufe, on
+fut épineuse, on
-: c’eft par l’apprenti/fage le
+: c’est par l’apprentissage le
-ces demoifelles-là font leur çhemin ;
+ces demoiselles-là font leur chemin ;
-telle pfl; dans
+telle est dans
-Prince aujourd’hui , qui
+Prince aujourd’hui, qui
-encore fur elle
+encore sur elle
-des libertins , eiitre les mainî
+des libertins, entre les mains
-C 17 ) i defquels Ta jeuneiTe 8l fon inexpérience
+( 17 ) desquels sa jeunesse & son inexpérience
-En fortant du
+En sortant du
-de fon voifinage ;
+de son voisinage ;
-cette femme » elle raborde avec fon petit paquet fous le bras , une
+cette femme, elle l’aborde avec son petit paquet sous le bras, une
-en défordre , dès
+en désordre, dès
-s’il efl vrai
+s’il est vrai
-l’indécence puiife avoir
+l’indécence puisse avoir
-conte fon hifloire à
+conte son histoire à
-la fupplie de
+la supplie de
-de fon ancienne
+de son ancienne
-âge avez-vous , lui
+âge avez-vous, lui
-la DuvergUrl ^ Quinze
+la Duvergier ? Quinze
-jours, Madame , répondit Juliette.... —
+jours, Madame, répondit Juliette... —
-nul mortel , continua
+nul mortel, continua
-! non , Madame , je
+! non, Madame, je
-le jure , répliqua Juliette, — Mais c*eft que
+le jure, répliqua Juliette. — Mais c’est que
-ces couvens ^ dit la vieille , . . , un ConfelTeur , une Re ligieufe, une Camarade , il
+ces couvens, dit la vieille... un Confesseur, une Religieuse, une Camarade, il
-preuves fures, Il
+preuves sures. — Il
-répondit Jw^iVrr^ en rougiifant.... —
+répondit Juliette en rougissant... —
-de lunettes , &
+de lunettes, &
-avec fcrupule vifité les chofes de toutes parts» allons,
+avec scrupule visité les choses de toutes parts, allons,
-jeune fdle, vous
+jeune fille, vous
-qu’à refter ici , beaucoup d’égards pourmes confeils’ un
+qu’à rester ici, beaucoup d’égards pour mes conseils un
-de complaifance & de foumilTion pour mespratiques , de la propreté , de l’économie , de
+de complaisance & de soumission pour mes pratiques, de la propreté, de l’économie, de
-de moi , de
+de moi, de
-politique i . , , ! I
+politique
-vos compagnes , &
+vos compagnes, &
-les hommes ï avant dix ans ^ je
+les hommes, avant dix ans, je
-état da vous
+état de vous
-un troîfieme j av ec une
+un troisieme, avec une
-; îiî;i trumeau ^ ima fervante ; & Tart que
+; un trumeau, une servante ; & l’art que
-chez moi ^ vous
+chez moi, vous
-le refte. Ces recommandait ions faites j la ^Duvergier s*empare du petit p^^quet de Julieite \ elle
+le reste. Ces recommandaitions faites, la Duvergier s’empare du petit paquet de Juliette’’ elle
-demande fi elle
+demande si elle
-point d*argent , & celle?*ci lui
+point d’argent, & celle-ci lui
-franchement ^voué qu’elle
+franchement avoué qu’elle
-cent éciis 5 la chère maman Içs coniifque en ajTurant fi nouvelle penfionnaire qu’elle
+cent écus, la chere maman les confisque en assurant sa nouvelle pensionnaire qu’elle
-petit !fands à
+petit fonds à
-pour elle > mais
+pour elle, mais
-d’argent. C’eft, lui ditçîle, un
+d’argent. C’est, lui dit-elle, un
-le mal , ^ dans un fiécle aussi corrompu , une fil Je fage &
+le mal, & dans un siécle aussi corrompu, une fille sage &
-avec foin tout
+avec soin tout
-quelques piégçs. C’eft pour
+quelques piéges. C’est pour
-vous parle , ma petite , ajoutît la Due^ne , &
+vous parle, ma petite, ajouta la Duegne, &
-me favoir gré
+me savoir gré
-Ce fer mon fini , la
+Ce sermon fini, la
-venue efl préfentée à fes compagnes \ on
+venue est présentée à ses compagnes on
-indique fa chambre
+indique sa chambre
-la maifon ^ &
+la maison, &
-lendemain fes prémices foiit çn vente. En quatrç mois la marcliandife eft fucceflivement; vendue
+lendemain ses prémices sont en vente. En quatre mois la marchandise est successivement ; vendue
-cent perfonnes ;
+cent personnes ;
-uns fe coji-. tpntent de la rofe, d’autres
+uns se contentent de la rose, d’autres
-dépravés ( car la queftion n’eftpasréfolue} veulent
+dépravés (car la question n’est pas résolue) veulent
-bouton ^ui flçurit à côlè. Chaque
+bouton qui fleurit à côté. Chaque
-) . foir k Duverper rétrécit ^ ra^ufte , &
+) soir la Duvergier rétrécit, rajuste, &
-de font toujours
+de sont toujours
-que îa* friponne
+que la friponne
-cet épineux; noviciat,
+cet épineux noviciat,
-de four converfe ;
+de sœur converse ;
-elle eft réellement
+elle est réellement
-la maifon ;
+la maison ;
-Autre appreritiiTage ; Û. dans
+Autre appreritissage ; si dans
-écarts près , Juliette a fervi la Nature , elle
+écarts près, Juliette a servi la Nature, elle
-les loix: dans la féconde; elle
+les loix dans la seconde ; elle
-entièrement fes mœurs
+entièrement ses mœurs
-triomphe qu* elle volt obtenir
+triomphe qu’elle voit obtenir
-totalement fon ame
+totalement son ame
-elle fent que^j née^ pour le crime j au moins doit^elle aller
+elle sent que, née pour le crime, au moins doit-elle aller
-dans im état fubalternej qui;» en lui faifant faire les mênies faut« , ea FavilifTant également , ne
+dans un état subalterne, qui, en lui faisant faire les mêmes fautes, en l’avilissant également, ne
-rapporte pas , à beaucoup près , !é même profit* ElJe plaît à ua vieux Seigneur-fort débâticîîéj qui
+rapporte pas, à beaucoup près, le même profit. Elle plaît à un vieux Seigneur fort débauché, qui
-fait venB d’abord
+fait venir d’abord
-pour T affaire du
+pour l’affaire du
-a Tait de
+a l’art de
-magnifiquement entr^itenir ;
+magnifiquement entretenir ;
-aux ft}e(5lâcles ^ aux promenades ^ à
+aux spectacles, aux promenades, à
-des c or d’6î|Si bleus de Tordre de Gytheré; on la re-^. garde j on la cite j onTenYie, &’îa iiae créatui-e fait bien^s’y prendre , qu’eà m^iijj de
+des cordons bleus de l’ordre de Cythere ; on la regarde, on la cite, on l’envie, & la fine créature sait si bien s’y prendre, qu’en moins de
-ruine fix hommes , doiit -ipl us pauvre
+ruine six hommes, dont pauvre
-écus "de rôîtîe.^U,. ileïàJ-failait pas
+écus de rente. fallait pas
-faire fa î^êputatii^ "4=’ï[v-euglement des gens-du-monde eft tel ;’->qiH3 plus
+faire sa réputation l’aveuglement des gens-du-monde est tel, que plus
-ces pr&arures-a prouvé fa maUian\iêitsté plus on «il
+ces créatures a prouvé sa malhonnêteté plus on est
-f ^ \ I envieux d’être fur fa lifte ; il fémble que ïe dçgré de fon avilifTement & de fa corruption devienne 3a mefure des fentimens que l’on ofe afficher
+( 20 ) envieux d’être sur sa liste ; il semble que le degré de son avilissement & de sa corruption devienne la mesure des sentimens que l’on ose afficher
-d’atteindre fa vingtième année, lorfquun certain
+d’atteindre sa vingtième année, lorsqu’un certain
-de Lorjangey Gentil-^ homme Angevin , âgé
+de Lorsange, Gentilhomme Angevin, âgé
-quarante ans , devint
+quarante ans, devint
-qu’il réfolut de
+qu’il résolut de
-donner fon nom
+donner son nom
-douze raille livres de rente » lui aCura le refte de fa fortune s’’iî venait
+douze mille livres de rente, lui assura le reste de sa fortune s’il venait
-avant eUe ;
+avant elle ;
-une maifoTi > des gens , une livrée , Se. une forte dô confidération dans
+une maison, des gens, une livrée, & une sorte de considération dans
-oublier fes débuts. Cç fut
+oublier ses débuts. Ce fut
-la malheureufe Julien i oubliant
+la malheureuse Juliette oubliant
-les fentimens de fa naiflance & de fa bonne
+les sentimens de sa naissance & de sa bonne
-mauvais confeils &: des
+mauvais conseils & des
-; prefTée de jouir feule, d’avoir
+; pressée de jouir seule, d’avoir
-de chaînes , ofa fe livrer
+de chaînes, osa se livrer
-de fon mari.
+de son mari.
-odieux conçu , elle le çarefTa.; elle le confolida malheureufement dans ces moiaens dangereux j. où. le phyfique s’embràfe aux
+odieux conçu, elle le caressa. ; elle le consolida malheureusement dans ces momens dangereux, où le physique s’embrase aux
-du moral , inftans 0Ù l’on fe refufe d’autant moins j qu’alors
+du moral, instans où l’on se refuse d’autant moins, qu’alors
-ne sV )pofe à
+ne à
-à rimpétwl* des défirs, &
+à des désirs, &
-reçue n*eftvyi!>" qu’en raifon de
+reçue n’est qu’en raison de
-qu’on brife , ou
+qu’on brise, ou
-leur fainteté. Le fongô évanoui , û l’on redevenait fage , l’inconvénient
+leur sainteté. Le songe évanoui, si l’on redevenait sage, l’inconvénient
-p (21) ferait médiocre , c*eft l’hiftoire des
+( 21 ) serait médiocre, c’est l’histoire des
-de Terprît; on fait bien qu’ils n’offenfent perfontie , mais
+de l’esprit ; on sait bien qu’ils n’offensent personne, mais
-loin malheureufement. Que fera-ce , ofet-on fe dire , que la réalifation de cette idée , puifque fon feul al’pe£l vient d’exalter , vient d’émouvoir fi vivement* On
+loin malheureusement. Que sera-ce, ose-t-on se dire, que la réalisation de cette idée, puisque son seul aspect vient d’exalter, vient d’émouvoir si vivement. On
-maudite chimère , & fon exiftence eft un
+maudite chimere, & son existence est un
-de Lorfange exécuta, beureufement pour elle , avec
+de Lorsange exécuta, heureusement pour elle, avec
-de fecret , qu’elle fe mit
+de secret, qu’elle se mit
-toute pourfuite, & qu’elle enfevelit avec fon époux
+toute poursuite, & qu’elle ensevelit avec son époux
-traces d u forfait
+traces du forfait
-& comte {Te , Madame de £.i7rfange , reprit Cas anciennes habitudes; mais fe croyant quelque chofe dans
+& comtesse, Madame de Lorsange, reprit ses anciennes habitudes ; mais se croyant quelque chose dans
-à fa conduite
+à sa conduite
-Ce n’était \, plus
+Ce n’était, plus
-jolis foupers , chez
+jolis soupers, chez
-ville éta.ent trop heureufes d’être admifes p femme
+ville étaient trop heureuses d’être admises ; femme
-néanmoins ««cAair pour
+néanmoins couchait pour
-louis, &. fe donnait
+louis, & se donnait
-mois. Jufquà vingt-fîx: ans
+mois. Jusqu’à vingt-six : ans
-de Lorfange fît encôre de
+de Lorsange fit encore de
-trois Ambafladeurs étrangers,
+trois Ambassadeurs étrangers,
-deux Evêques , un
+deux Evêques, un
-trois Chevaliers , des Ordrés du
+trois Chevaliers, des Ordres du
-il eft rare
+il est rare
-délit, fur-tout quand
+délit, sur-tout quand
-tourné heureufetaent , la malheureufe Juliette I t I • 4 . ^ > i
+tourné heureusement, la malheureuse Juliette’’
-Ce noircît de
+( 22 ) se noircit de
-crimes femblables au premier; Vun pour
+crimes semblables au premier ; l’un pour
-de fes amans
+de ses amans
-avait contié une fomme confidérable , ignorée de îa famille
+avait consié une somme considérable, ignorée de la famille
-cet homme j Se que
+cet homme, & que
-de Lcr~ fiftge put
+de Lorsange put
-à Fabri par cette afFreufe aélion; l’autre
+à l’abri par cette affreuse action ; l’autre
-de fes adorateurs lui faifait au
+de ses adorateurs lui faisait au
-d’un tiers , chargé
+d’un tiers, chargé
-la fomme après
+la somme après
-de LorfaJige joignait
+de Lorsange’’ joignait
-quatre infant icide’Si La
+quatre infanticides. La
-gâter fa jolie taille j le défir de
+gâter sa jolie taille, le désir de
-double intrigue , tout
+double intrigue, tout
-la réfolution d’étouffer dans foa iein la
+la résolution d’étouffer dans son sein la
-de fes débauches ; Sl ces
+de ses débauches ; & ces
-pas cettë femme adroite &. ambitieufe de
+pas cette femme adroite & ambitieuse de
-nouvelles dnpesi Il eft -donc vrai
+nouvelles dupes. Il est donc vrai
-la profperîté peut accomp.-^gner la plus mauvalfe conduite , &
+la prosperité peut accompagner la plus mauvaise conduite, &
-du défordre &
+du désordre &
-la corruption , tout
+la corruption, tout
-peut fe répandre fur la viej mais
+peut se répandre sur la vie ; mais
-& fatale’ vérité n’alarme pas; que
+& fatale vérité n’alarme pas ; que
-malheur pourfuivant par-tout
+malheur poursuivant par-tout
-bientôt offrir , ne totrrmente pas
+bientôt offrir, ne tourmente pas
-gens • cette
+gens ; cette
-crime eft trompeufe i elle n’eft qu’apparente; indépendamment
+crime est trompeuse, elle n’est qu’apparente ; indépendamment
-certainement réfervée par
+certainement réservée par
-qu’ont féduits fes fuccèsj jie ^igurriiTent-îls pas
+qu’ont séduits ses succès, ne nourrissent-ils pas
-leur ame , un
+leur ame, un
-( ^3 > tmi les rongeant fans ceiTe , les empêdie <î etirft réjouis
+( 23 ) qui les rongeant sans cesse, les empêche d’êtire réjouis
-ces faiiffes lueurs,
+ces fausses lueurs,
-ne laifTent en leur ame , au
+ne laissent en leur ame, au
-le foUvenir déchirant ûes crimes
+le souvenir déchirant des crimes
-ils font.. A
+ils sont. A
-de Tinfortuné que le fort perfécute , il a fon cœur pour confolaîion , & les jouiflances intérieures
+de l’infortuné que le sort persécute, il a son cœur pour consolation, & les jouissances intérieures
-procurent fes vertus,
+procurent ses vertus,
-de l’injuftice des hoînmes. Tel
+de l’injustice des hommes. Tel
-des aitaires de
+des affaires de
-de L or fange , lorfque M.
+de Lorsange, lorsque M.
-cinquante ans , joaiflant du crédit Se de la confîdération ^ que
+cinquante ans, jouissant du crédit & de la considération, que
-plus haut , réfolut de fe facriiier entièrement
+plus haut, résolut de se sacrifier entièrement
-& delà fixer
+& de la fixer
-Soit attention^ foît procédés y foit politique
+Soit attention, soit procédés, soit politique
-de Lorfange , il
+de Lorsange, il
-était parvenu , &
+était parvenu, &
-quatre aas qu’il
+quatre ans qu’il
-avec elle ^ abfolument comme
+avec elle, absolument comme
-une époufe légitime ^ Torfque lacquifition d’une très-^belle terre
+une épouse légitime, l’orsque l’acquisition d’une très-belle terre
-de AlontargiSj les ’obligea lun &
+de Montargis, les obligea l’un &
-Province. Unfoitj où
+Province. Un soir, où
-leur aVaîtfaic prolonger leur promenade y de
+leur avait fait prolonger leur promenade, de
-terre qulls habitaient jufqua Montargisj trop fatigués Vnn 8l Tautre pour
+terre qu’ils habitaient jusqu’à Montargis, trop fatigués l’un & l’autre pour
-où defcend le carofTe de Lyon , à
+où descend le carosse de Lyon, à
-Ils fe repofaient dans une falle basse
+Ils se reposaient dans une salle basse
-Cm) de cette maifon , donnant fur îa cotir , lorfque le
+( 24 ) de cette maison, donnant sur la cour, lorsque le
-hôtellerie, C’ell un ama Cernent afTez naturel que Ûe regarder vue dei*cente de
+hôtellerie, C’est un amusement assez naturel que de regarder vue descente de
-pour îe .genre des pérfonnages qui s*y trouvent, & fî Ton a
+pour le genre des personnages qui s’y trouvent, & si l’on a
-une Catirt , un
+une Catin, un
-un Moine , on eft prefque toujours sûif de
+un Moine, on est presque toujours sûr de
-de Lorfange , fe lève , M4 de Corvilîe la fuit, &
+de Lorsange, se lève, M. de Corville la suit, &
-deux s’amufent à
+deux s’amusent à
-la fbciété cahotante II paraissait
+la société cahotante Il paraissait
-n’y dvait plus perfonne dans
+n’y avait plus personne dans
-voiture l’orfqu’un Cavalier de maréchaufTée ^ defcendant du
+voiture l’orsqu’un Cavalier de maréchaussée, descendant du
-reçut dans.fes bras
+reçut dans ses bras
-de fes camarades
+de ses camarades
-même lieu 5 une fîUe de vingt-fix à vingt-fept ans , vêtue
+même lieu, une fille de vingt-six à vingt-sept ans, vêtue
-caracot d’indienne , & enveloppée jufqu’aux fourcils , d’un
+caracot d’indienne, & enveloppée jusqu’aux sourcils, d’un
-de taifeîas noir.
+de taffetas noir.
-criminelle Bl d’une telle faibleiTe , qu’elle ferait affurément tombée il fes gardes ne l’euffent foutenue- A
+criminelle & d’une telle faiblesse, qu’elle ferait assurément tombée si ses gardes ne l’eussent soutenue. A
-de furprife &
+de surprise &
-de Lorfangé y la
+de Lorsange, la
-fille fe retourne, & laifTô voir
+fille se retourne, & laisse voir
-du monde , la
+du monde, la
-plus noble , la plus agréable , îa plus inté-^ relfante , tous
+plus noble, la plus agréable, la plus intéressante, tous
-de plaire , rendus
+de plaire, rendus
-tendre &. touchante aiîliélion que l’innocencei ajoute
+tendre & touchante affliction que l’innocence ajoute
-de Corvilïe Bc fa maUrefTe né peuvent s^empêcher de s’intérefTef poui* cette miférablé fille.
+de Corville & sa maitresse ne peuvent s’empêcher de s’intéresser pour cette misérable fille.
-On Taceufe de
+On l’accuse de
-vol 8c d’incendie; mais
+vol & d’incendie ; mais
-camarade Bl moi
+camarade & moi
-de répugnance; c*eft, la
+de répugnance ; c’est, la
-douce, Si qui
+douce, & qui
-honnête. Ah , ah , dit
+honnête. Ah, ah, dit
-de Corville , ne pôurrait-il pas
+de Corville, ne pourrait-il pas
-là quelques-^unes de ces bévuefordinaires aux Tribunaux fubalrernes , , . . . &
+là quelques-unes de ces bévues ordinaires aux Tribunaux subalrernes... &
-s’est comniis le délit? • —
+s’est commis le délit ? —
-de Lyon , c’ell Lyon
+de Lyon, c’est Lyon
-l’a jugées elle va fuivant l’ufage , à
+l’a jugée ; elle va suivant l’usage, à
-de fa Sentence , &
+de sa Sentence, &
-être ■ exécutée
+être exécutée
-de Lorfangè qui s’était approchée , qui
+de Lorfange qui s’était approchée, qui
-ce récit , témoigna
+ce récit, témoigna
-à M* d© Corville
+à M. de Corville
-fille même , Thiftoire de fes malheurs , &
+fille même, l’histoire de ses malheurs, &
-formait aulTi la même défir , en fît part
+formait aussi la même désir, en fit part
-en fe nommant
+en se nommant
-s’y oppofer , on décida quil fallait pafTer la
+s’y opposer, on décida qu’il fallait passer la
-à Montargisj on
+à Montargis ; on
-la prifonniere , on
+la prisonniere, on
-de nourriture , Madame de Lor* C
+de nourriture, Madame de Lor-
-C ^6 ) fan^e , qui
+( 26 ) sange, qui
-plus vïi brérêt, & qui fans Honte Te disait à elle-même , « cette créature , peut-être -innocente, » est
+plus vif intérêt, & qui sans doute se disait à elle-même, « cette créature, peut-être innocente, est
-une criminelle , tandis »que tout profpère autour
+une criminelle, tandis que tout prospère autour
-de moi ■ » qui me fuis fouillée de
+de moi... de moi qui me suis souillée de
-; Madame de Lorfange, dis-je,
+; » Madame de Lorsange, dis-je,
-peu rafraîchie , un peu confolée par les carefies que l’on s’empreffait de, lui faire , l’engagea
+peu rafraîchie, un peu consolée par les caresses que l’on s’empressait de, lui faire, l’engagea
-quel événement , avec une phyfionomie fi douce , elle fe trouvait
+quel événement, avec une physionomie si douce, elle se trouvait
-une ’ aussi f une fie cîrconftance, ^ Vous raconter Thittoire de ma vie , Madame , dit
+une aussi funeste circonstance. Vous raconter l’hittoire de ma vie, Madame, dit
-belle infortunée j en s’adreffant à la Comteffe , e’eil vous
+belle infortunée, en s’adressant à la Comtesse, c’est vous
-de l’innocence , c’eft accufer la
+de l’innocence, c’est accuser la
-du Ciel , c’efl: fe plaindre
+du Ciel, c’est se plaindre
-l’Etre fuprême , c’efl une efpiice de
+l’Etre suprême, c’est une espece de
-contre fes intentions facrées .... je ne l’ofe pas. » . , .Des pleurs coulèrent alors
+contre ses intentions sacrées... je ne l’ose pas... Des pleurs coulerent alors
-cette intéreffahte fille , &
+cette intéressante fille, &
-un inftant, elle commença fon récit
+un instant, elle commença son récit
-termes. •4 Vous
+termes. {{sauts|1}} Vous
-cacher mon* ftom & ma naiffance , Madame ; fans être iUuilre , elle eft honnête , & ie n’étais pas defcinée à
+cacher mon nom & ma naissance, Madame ; sans être illustre, elle est honnête, & je n’étais pas desstinée à
-me yojez réduite.
+me voyez réduite.
-fort jeunèmes r
+fort jeune mes
-de fecours qu’ils m’avaient laîffé , pouvoir
+de secours qu’ils m’avaient laissé, pouvoir
-place convenable , &,
+place convenable, &,
-ne l*étaienc pas , je mangeai , fans m’en appercevolr , à
+ne l’étaient pas, je mangeai, sans m’en appercevoir, à
-je fuis née,
+je suis née,
-je pofledais,; plus
+je possédais, ; plus
-plus j*étais méprifée ;
+plus j’étais méprisée ;
-j’avais befoin d’appui ^ moins j’efpérais d’en obtenir; mais
+j’avais besoin d’appui, moins j’espérais d’en obtenir ; mais
-ma malheureufe fituation, de
+ma malheureuse situation, de
-horribles - qui
+horribles qui
-furent tenus , je
+furent tenus, je
-ce quim’arriva chez M. Dubôurg . un
+ce qui m’arriva chez M. Dubourg, un
-plus richer traitans
+plus riches traitans
-la Capitale, La
+la Capitale. La
-m’avait adrelTée à lui , comme
+m’avait adressée à lui, comme
-le crédit, -.& les ridieffes pouvaient îe plus furement adoucit la
+le crédit & les richesses pouvaient le plus surement adoucir la
-mon fort , après
+mon sort, après
-attendu trèslong-tempç dans l’anti-eiiambre de
+attendu très-long-temps dans l’anti-chambre de
-on m’introduifît ; Monfiem Dubourg , âgéde quarantehuit ans , venait de fortir de fon lit , entortillé
+on m’introduisit ; Monsiem Dubourg, âgé de quarante-huit ans, venait de sortir de son lit, entortillé
-peine fon défordre ;
+peine son désordre ;
-le coëfFer ;
+le coëffer ;
-voulais. Mêlas j A’îon"* fieur, lui
+voulais. Hélas, Monsieur, lui
-toute confufe, je fuis une
+toute confuse, je suis une
-qui connais déjà
+qui connaîs déjà
-de f’infortune; j’implore votre commifération, aye2 pitié^Vde moi,
+de l’infortune ; j’implore votre commisération, ayez pitié de moi,
-une place , peut-être
+une place, peut-être
-peu *la peine que Ç
+peu la peine que
-J*éprouvais à
+( 28 ) j’éprouvais à
-prendre une , n’étant
+prendre une, n’étant
-tout cela , de
+tout cela, de
-que j’avais Le
+que j’avais... Le
-d’ouvrage, l’erpoir où
+d’ouvrage, l’espoir où
-me facili*’ terait les
+me faciliterait les
-de vivre; tout
+de vivre ; tout
-dicte erifin l’éloquence
+dicte enfin l’éloquence
-ame fenfible, toujours
+ame sensible, toujours
-à l’opulence Apvès m’avoir
+à l’opulence... Après m’avoir
-de diftrac-r lions , M. Duhourgme demanda fi j’avais toujours 4 été fage î Je ne ferais ni aujiî pauvre
+de distractions, M. Dubourg me demanda si j’avais toujours été sage ? Je ne serais ni aussi pauvre
-aussi embarraiTée , Moniieur, répondis-je, û j’avais
+aussi embarrassée, Monsieur, répondis-je, si j’avais
-— Mais , me
+— Mais, me
-cela Duhourg y à
+cela Dubourg, à
-titre . prétendez-vous
+titre prétendez-vous
-vous foulagent j fî vous
+vous soulagent, si vous
-les fervea en rien î —
+les servez en rien ? —
-quel lervîce prétendez-vous’ parler, Monfieur , répondis-je,
+quel service prétendez-vous parler, Monsieur, répondis-je,
-décence &: mon
+décence & mon
-remplir. ■ — Les fervices d’un
+remplir. — Les services d’un
-une maifon, me répondit Duhourg \ vous
+une maison, me répondit Dubourg vous
-aux hommes , &
+aux hommes, &
-qui confente à prendre foin de
+qui consente à prendre soin de
-un fi grand
+un si grand
-ne fert à
+ne sert à
-le ^Ronde ;
+le monde ;
-de fes avxtels, fon vain
+de ses autels, son vain
-nourrira point- La chofe qui
+nourrira point. La chose qui
-les hommes , celle
+les hommes, celle
-font ïe moins
+font le moins
-) 1 celle qu’ils méprifent le plus rouveramement , c’eft la fagesse de votre fexe ; on n’eftime ici bas , mon
+) celle qu’ils méprisent le plus souverainement, c’est la sagesse de votre sexe ; on n’estime ici bas, mon
-qui déleéle ;
+qui délecte ;
-des femmes! Ce font leurs défordres qui nous Tervent &
+des femmes ? Ce sont leurs désordres qui nous servent &
-nous araufent ;
+nous amusent ;
-leur cîiafteté nou’s întérefle on ne faurait moins.
+leur chasteté nous intéresse on ne saurait moins.
-notre forte donnent,
+notre sorte donnent,
-ce n’eft jamais
+ce n’est jamais
-pour recevoir; or. comment
+pour recevoir ; or, comment
-pour eile , fi ce n’eft par
+pour elle, si ce n’est par
-de fon corps 1 — Oh Monfieur, tépondis-je le
+de son corps ! — Oh Monsieur, répondis-je le
-de foupirs> iln^y a
+de soupirs, il n’y a
-ni bienfaifance cliez lés hommes.
+ni bienfaisance chez les hommes.
-répliqua Duhourg; on
+répliqua Dubourg ; on
-parle tant , comment
+parle tant, comment
-ait t On efl revenu
+ait ? On est revenu
-les plaifîrs de
+les plaisirs de
-rien n’eft aufîitôt difHpé , on
+rien n’est aussitôt dissipé, on
-des fenfations plus
+des sensations plus
-comme vous , par exemple , il valait . infiniment
+comme vous, par exemple, il valait infiniment
-de fes avances,
+de ses avances,
-les plaifirs que
+les plaisirs que
-offrir ia luxure , que
+offrir la luxure, que
-la foulager gratuitement
+la soulager gratuitement
-homme libéral , aumônier, généreux , ne
+homme libéral, aumônier, généreux, ne
-à l’inflant oà il
+à l’instant où il
-léger plaifir des feus. — Oh 1 Monfieur, avec
+léger plaisir des sens. — Oh ! Monsieur, avec
-pareils prin* C 3
+pareils prin-
-J ( 30 ^ eipes , il
+( 30 ) cipes, il
-l’infortuné périfTe! — Qu’importe; il
+l’infortuné périsse ! — Qu’importe ; il
-de fujets qu’il
+de sujets qu’il
-même élafticité , que
+même élasticité, que
-des enfaas refpedent leurs
+des enfans respectent leurs
-font ainfi maltraités l Que
+font ainsi maltraités — Que
-d’enfans qai le gênent \ — Il vaudait donc
+d’enfans qui le gênent — Il vaudrait donc
-berceau î — Affurément, c’efU’ufage dans
+berceau ! — Assurément, c’est l’usage dans
-de pays , c’était
+de pays, c’était
-Grecs \ c’est
+Grecs c’est
-malheureux s’expofcnt ou fe mettent
+malheureux s’exposent ou se mettent
-bon laiiFer vivre des créatures , qui , ne
+bon laisser vivre des créatures, qui, ne
-compter fur les fecours de
+compter sur les secours de
-en font privés
+en sont privés
-n’en font pas. reconnus, ne fervent plus
+n’en sont pas reconnus, ne servent plus
-qu’à furcharger l’Etat
+qu’à surcharger l’Etat
-les bâtards , les orphelins , les
+les bâtards, les orphelins, les
-leur nailTance -, les
+leur naissance ; les
-les féconds, parce
+les seconds, parce
-plus perfonne qui
+plus personne qui
-qui puiffe prendre foin d’eux , ils fouillent la fociéié d’une ]ie qui
+qui puisse prendre soin d’eux, ils souillent la société d’une lie qui
-devenir funefte un jour; &
+devenir funeste un jour ; &
-& .l’autre de cesclaffes font à la fociété > comme
+& l’autre de ces classes sont à la société comme
-qui, fenourrifiant du fuc des^mem* bres fains, les
+qui, se nourrissant du suc des membres sains, les
-& les. affaiblîJfent; ou.
+& les affaiblissent ; ou,
-j’avais commifes dans ceréçepracle odieux
+j’avais commises dans ce réceptacle odieux
-l’impureté i des
+l’impureté ; des
-yeux. Hélas! me dis-je , j’étais
+yeux. Hélas ! me dis-je, j’étais
-moins criminelle , quand
+moins criminelle, quand
-même fentier , guidée
+même sentier, guidée
-dévotion fi funeftement trompé 1 O
+dévotion si funestement trompé ! O
-puis > me
+puis je me
-! Ce^ funeftes réflexions "un peu
+! Ces funestes réflexions un peu
-le plaiCr de
+le plaisir de
-voir libre , je pourfuivis ma
+voir libre, je poursuivis ma
-vers Dijon j m’imagiîiant que
+vers Dijon, m’imaginant que
-mes plaîntës devaient
+mes plaintes devaient
-légitimement reçues ; . , . . Ici
+légitimement reçues... Ici
-de Lor fange voulut engager The^ rtfe à reprendre haleine , au
+de Lorsange voulut engager Thérese à reprendre haleine, au
-minutes i elle
+minutes ; elle
-à fa narration , les pla^e^; que ces funeftes récits
+à sa narration, les plaies ; que ces funestes récits
-dans Ton ame , tout enfin Tobligeait à
+dans son ame, tout enfin l’obligeait à
-fit ap^ porter des rafraîchi iTemens , &
+fit apporter des rafraîchissemens, &
-de repos , notre Héroïne pourfuivit , comme
+de repos, notre Héroïne poursuivit, comme
-détail dejjia^plorabïes aventures.
+détail de ses déplorables aventures. ’’Fin du Tome Premier.
-JUSTINE 9 O V LES
+{{sauts|5}} {{espacé|JUSTINE, OU LES
-LA VERTU,
+LA VERTU.}} {{sauts|10}}
-f I m»
-J u T I F o u LES MALHEURS ■ DELA VERTU, O mon ami 1 ia prospérité
+{{espacé|JUSTINE, OU LES MALHEURS DE LA VERTU. }} {{AN|O mon ami ! la prospérité
-la foudre , dont les feu% tioinpeui’S iî*cmt)Êllissent un instant Tatmosphèrc ^ que
+la foudre, donc les feux trompeurs n’embélissent un instant l’atmosphère, que
-dans ks^abymcs de la mon, k mallieur^ux qu’ils ont éblouit ME SECOND. EN
+dans les abîmes de la mort, le malheureux qu’ils ont ébloui.}} {{espacé|’’TOME SECOND. {{sauts|1}} 300px {{sauts|1}} EN
-Libraires Afrociés< I 7 0 I.
+Libraires Associés. 1791.}}
-I -( ■’
-EURS T U. J’ÉTAIS à ma féconde journée
+{{espacé|JUSTINE, OU LES MALHEURS DE LA VERTU.}} J’étais à ma seconde journée
-calme fur les
+calme sur les
-d’abord d*êire pourfuivie ; il f ai fait une extrême chaleur y & fuivant ma cdutnrne économique ^ je m*étaîs écartée du cTiemin pour
+d’abord d’être poursuivie ; il faisait une extrême chaleur, & suivant ma coutnrne économique, je m’étaîs écartée du chemin pour
-en é[ac d*atte,ndre le
+en état d’atteindre le
-du cliemin , au milieu duqtiel serpentait
+du chemin, au milieu duquel serpentait
-ruisseau limpide , me
+ruisseau limpide, me
-et fraîche , nourrie
+et fraîche, nourrie
-un arbre , je
+un arbre, je
-me délassait , qui
+me délassait, qui
-mes fens. Là, je réfléchifTais à
+mes sens. Là, je réfléchissais à
-presque fans exemple qui , malgré
+presque sans exemple qui, malgré
-dont fêtais entourée
+dont j’étais entourée
-la carriers de la vertu , me
+la carriere de la vertu, me
-pût être , au Tomé ÎL .A u s T i o u LES MALH t A VER I
+pût être, au
-cette Divinité , et
+cette Divinité, et
-actes d^amour et de réfigoation envers TEtre-Suprême dont
+actes d’amour et de résignation envers l’Etre-Suprême dont
-est rimage. Une
+est l’image. Une
-venait do s*emparer de moi : hélas 1 me disais-je j il rte m’abandonne pas ^ ce
+venait de s’emparer de moi ; hélas ! me disais-je, il ne m’abandonne pas, ce
-que j*adore , puisque
+que j’adore, puisque
-cet ins^ tant de
+cet instant de
-forces, N est -ce pas
+forces, N’est-ce pas
-pas tout-à-faît malheureuse,
+pas tout-à-fait malheureuse,
-que moi.*. Ah,! ne le suis-^je pas
+que moi... Ah ! ne le suis-je pas
-fait fortir comme par ime efpece de miracle î ... Et
+fait sortir comme par une espece de miracle ?... Et
-de reconnaissance 5 je m’étais jertée à genoux , fixant le foleil comme
+de reconnaissance, je m’étais jettée à genoux, fixant le soleil comme
-bel ouvr^ige de la Divinité j comme
+bel ouvrage de la Divinité, comme
-sa grandeur î je
+sa grandeur, je
-prières Sl d’aécions de grâces , -lorfque tout -à- coup je me fens faifîe par
+prières & d’actions de graces, lorsque tout-à-coup je me sens saisie par
-hommes qui ^ m’ayant
+hommes qui, m’ayant
-pour m*empêcher de yoIv & de crier ^ me
+pour m’empêcher de voir & de crier, me
-une criminelle ^ & m’entraînent fans prononcer
+une criminelle, & m’entraînent sans prononcer
-heures fans qu*il me foït pofîîble de
+heures sans qu’il me soït possible de
-nous tenons 5 lorsqu’un
+nous tenons, lorsqu’un
-avec peine , propofe à fon camarade
+avec peine, propose à son camarade
-I f 3 ) 1 me débarra/Ter du
+( 3 ) me débarrasser du
-; îl y confent, je
+; il y consent, je
-que nou? fommes au
+que nous sommes au
-nous fuivong une route afl*ez large , quoique
+nous suivons une route assez large, quoique
-Mille funeftes idées
+Mille funestes idées
-mon efprit, je
+mon esprit, je
-d’être reprife par
+d’être reprise par
-indignes Moines* . , je
+indignes Moines... je
-! dis-jeà l’un
+! dis-je à l’un
-mes guides: Monfieur j ne puis-je vou«- fupplier de
+mes guides : Monsieur, ne puis-je vous supplier de
-je fuis conduite
+je suis conduite
-qu’on prétendfaire de moi? — Tranquillifez-vous, mon enfant , me
+qu’on prétend faire de moi ? — Tranquillisez-vous, mon enfant, me
-cet homme , &
+cet homme, &
-nous fommes obligés de prendre , ne vous caufent aucune frayeur , nous
+nous sommes obligés de prendre, ne vous causent aucune frayeur, nous
-maître j de fortes confidérations l’en" gagent à
+maître ; de fortes considérations l’engagent à
-de femme -de-chambre pour son épouse , qu’avec
+de femme-de-chambre pour son épouse, qu’avec
-de mjflçre , mais
+de mystere, mais
-! Messieurs , réi pondis-]e , û c’est
+! Messieurs, répondis-je, si c’est
-vous faîtes , il
+vous faîtes, il
-me contraÎP/Jre : je fuis une pauvre orpheline , bien
+me contraindre : je suis une pauvre orpheline, bien
-plaindre fans doute \ je
+plaindre sans doute je
-qu’une place , ûtàt que
+qu’une place, sitôt que
-la donnez , pourquoi craignez- vous que
+la donnez, pourquoi craignez-vous que
-échappe î —
+échappe ? —
-guides, meitons-l^ plus à Taise, ne
+guides, mettons-la plus à l’aise, ne
-mains. Ilslefont, &
+mains. Ils le font, &
-marche fe continue.
+marche se continue.
-voyant tranquille , ils
+voyant tranquille, ils
-mes demandes , Sl j’apprends enfin d’eux , que
+mes demandes, & j’apprends enfin d’eux, que
-me destine , fe nomme
+me destine, se nomme
-de Gemande , A »
+de Gernande,
-lié à Paris , ïnaîs pofTédant des biens confidérables dans cette contrée , &
+( 4 ) né à Paris, mais possédant des biens considérables dans cette contrée, &
-plus d« cinq
+plus de cinq
-de rentes , qu il mange feul> me
+de rentes, qu’il mange seul, me
-— Seulî — Oui j c*est un homme folitaire , un philofoplie :
+— Seul ? — Oui, c’est un homme solitaire, un philosophe :
-en revanche , c’est
+en revanche, c’est
-plus grand* gourmands
+plus grands gourmands
-qui Toît en
+qui soit en
-dis rien^ vous
+dis rien, vous
-que fignifient-elles, Monfieur î - Le
+que signifient-elles, Monsieur ? — Le
-à vue , elle ne fort pas de fa chambre , perfonne ne
+à vue, elle ne sort pas de sa chambre, personne ne
-la fervir; nous
+la servir ; nous
-vous ’le propofer , û vous
+vous le proposer, si vous
-été prévenue , vous
+été prévenue, vous
-Nous fommes obligés
+Nous sommes obligés
-de force , pour
+de force, pour
-ce funefte emploi. — ■ Comment
+ce funeste emploi. — Comment
-Vraiment oui , voilà
+Vraiment oui, voilà
-ferez bien. . . tranquillifez - vous , parfaitement
+ferez bien... tranquillisez-vous, parfaitement
-cette gène près , rien
+cette gêne près, rien
-Ah l jufte ciel! quelle
+Ah ! juste ciel ! quelle
-mon enfant , courage , vous en fortirez un jour, &. votre fortune fera faite.
+mon enfant, courage, vous en sortirez un jour, & votre fortune sera faite.
-ces paroles , que
+ces paroles, que
-un fuperbe & vafte bâtiment ifolé au
+un superbe & vaste bâtiment isolé au
-la forêt , mais
+la forêt, mais
-fût auffi, peuplé
+fût aussi, peuplé
-prend queîqu’argent avec elle , s*éhnce 5ànS une voiture , abandonne à Monfieur de Cùrvllle le refte de Ton bien
+prend quelqu’argent avec elle, s’élance dans une voiture, abandonne à Monsieur de Corville le reste de son bien
-des iegs pieux , & voie à Paris , où
+des legs pieux, & vole à Paris, où
-très-peu d’années , elie devient 1 exemple &
+très-peu d’années, elle devient l’exemple &
-par fa hautepiéié , que
+par sa haute piété, que
-la fagelTe de Ton efprit, ù. la
+la sagesse de son esprit, & la
-de fes mœurs.
+de ses mœurs.
-de Corville , digne
+de Corville, digne
-de Ta patrie , y parvint j &
+de sa patrie, y parvint, &
-la fols le botîheur des Peuples , la
+la fois le bonheur des Peuples, la
-de fon Maître, qu’il fervit bien , quoique minîftve , &
+de son Maître, qu’il servit bien, quoique ministre, &
-de fcs amis. O vous , qui repan dites des larmes fur les
+de ses amis. O vous, qui repandites des larmes sur les
-; vous , qui plaignîtes l’infortunée Jus line \ en pardonnar.t les crayons , peut-être
+; vous, qui plaignites l’infortunée Justine ; en pardonnant les crayons, peut-être
-l’on s’eft trouvé contraint d’employer , puiltiez-vous tirer
+l’on s’est trouvé contraint d’employer, puissiez-vous tirer
-cette liilloire le
+cette histoire le
-de Lorfangel PuifFiez-vous vous
+de Lorsange ! Puissiez-vous vous
-bonheur n’eft qu’au fein de la Vertu , & que fî dans
+bonheur n’est qu’au sein de la Vertu, & que si dans
-pas d’approfondir , Dieu
+pas d’approfondir, Dieu
-qu’elle foît perfécutée fur la Terre, c’eft pour
+qu’elle soit persécutée sur la Terre, c’est pour
-le CieLîJSO^^us fîatieufes récom’
+le Ciel par les plus flatteuses récompenses. {{c|{{espacé|FIN.}}}}
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