Il ne doit y avoir ni vide ni repos dans la vie de l’homme qui tend à la perfection.
MmeAdam-Salomon. (Pan-Hoëi-Pan.)
NOUVELLE ÉDITION
PARIS MICHEL LÊVY FRÈRES, LIBRAIRES ÉDITEURS RUE VIVIENNE, 2 BIS, ET BOULEVARD DES ITALIENS, À LA LIBRAIRIE NOUVELLE — 1868 Droits de reproduction et de traduction réservés
À MADAME ADAM-SALOMON
Chère amie,
C’est en lisant votre Pan-Hoëi-Pan que l’idée me vint d’étudier la morale de Confucius ; c’est après avoir étudié Confucius que j’eus la prétention de découvrir un de ses descendants ; c’est lorsque je rencontrai Pé-Kang que je conçus le désir de montrer que, même au sein d’une nation convaincue d’immobilité, un homme avide de perfectionnement pouvait surgir.
Il me semble qu’avant de jeter l’anathème
sur le peuple chinois tout entier, — l’un de
ceux que nous connaissons le moins et que
nous abaissons le plus, — il serait généreux
et humain de s’enquérir si la minorité intelligente
qui naît sous tous les cieux n’existe pas
en Chine.
Dans chaque pays, comme dans le Céleste
Empire, l’ensemble des institutions et des individus
attriste le cœur du patriote et fournit à
l’étranger une ample matière aux appréciations
malveillantes.
Un petit nombre d’hommes éclairent et
dirigent la marche de l’humanité : ceux-là ont
pour mission de se chercher, et, s’ils se rencontrent,
de s’unir dans un but commun, qui
est le perfectionnement universel.
Pé-Kang s’applique à devenir un homme
supérieur ; les hommes supérieurs de France
lui tiendront-ils compte de son bon vouloir,
ou le renverront-ils découragé ?…
Je ne puis vous dire, chère Georgine, combien
je désire qu’on témoigne à mon Chinois
un peu de sympathie.
C’est à vous que je le présente d’abord, et
j’espère que vous l’accueillerez avec bonté.
Arrivée de Pé-Kang à Paris. — Il attend toute une semaine que le bruit cesse. — Il se croit francisé. — Le jeune Chinois retrouve un compatriote. — Lettre du mandarin à ses amis de Chine
23
V.
Les petits Chinois. — Pé-Kang découvre qu’il y a des infanticides en France. — Les Français agissent comme le mandarin Tchang qui tenait compte de ses revenus et jamais de ses dépenses
29
VI.
Pé-Kang dîne avec des diplomates. — Une insolence de lord Elgin. — Les Chinois et les Anglais ne sont-ils point faits pour s’entendre ? — Le roi de Thsi et les empereurs Yao et Chun
39
VII.
Un Livre. — Le livre de l’Amour. — Enthousiasme de Pé-Kang. — L’idéal de M. Michelet ressemble à l’idéal chinois
49
VIII.
Didier. — Un philosophe excentrique. — Qu’est ce que le matérialisme ? — Durand est ennuyé
67
IX.
Le spiritisme. — Pé-Kang demande ce qu’il doit faire pour devenir le Messie de la Chine. — Les morts sont morts
79
X.
Prosper et Jean-Paul. — Maladie de Didier. — Le mandarin se fait garde-malade. — M. Michelet. — Deux philosophes célèbres
99
XI.
À qui la faute ? — Quelle opinion Pé-Kang prend de nos mœurs. — Son avis sur les romans en vogue. — Les effets de tambour. — La femme dans la société française
117
XII.
Causeries. — Didier est de l’avis de Durand sur la question des femmes. — Portraits. — Les chercheurs de diamants
129
XIII.
Au Cercle. — Les fumeurs de tabac. — Didier présente le mandarin à Lefranc et à Davenel. — Le jugement des morts
143
XIV.
Ceci et cela. — Mauvaise plaisanterie de Durand. — Le mandarin conçoit le projet d’envoyer des étudiants chinois en France. — Il refuse de s’occuper de politique
159
XV.
La gymnastique et les six liu. — Le général C… conduit Pé-Kang à Vincennes. — Les six liu qui rectifient les cinq sons
171
XVI.
En barque. — Promenade en canot. — Désappointement de Pé-Kang lorsqu’il voit la Seine. — L’île de Neuilly. — Improvisation du mandarin
185
XVII.
Un atelier. — L’économiste chez Martial. — Des coq-à-l’âne. — Les économistes ont tué l’art. — Espérances du poëte
197
XVIII.
Le Solitaire. — Est-il Anglais, Russe, Arabe, Indien ou Chinois ? — La théorie des volcans. — La science de l’homme et la nécromancie. — Un souvenir
213
XIX.
Lettre de Chine. — Conseils de Kouëi-Liang. — Pourquoi les Chinois détestent les Anglais. — Rappel du petit-fils de Koung-Tseu
229
XX.
Premiers adieux. — Tristesse de Pé-Kang. — Menaces des diplomates. — Le mandarin a confiance dans la politique française
237
XXI.
Reviendrai-je ? — Repas d’adieu. — Surprise. — Le sculpteur David et la photographie. — Séparation