Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/480

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au quartier, et enfin, aux talons externes. On terminera l’action de sonder, en pinçant avec les manches des tricoises la fourchette, et sur-tout sa pointe, qui répond au centre de l’articulation de l’os naviculaire.

On fait brèche à l’endroit où la douleur est plus forte ; c’est une Bleime, une Piqûre, un Chicot ou Clou de rue, la Sole brûlée, l’Étonnement ou Sabot, le Crapaud ; ou bien le mal est aux parties autres que la Sole : c’est la Seime, l’Avalure, la Crapaudine, la Javart, la Fourbure, ou même la Fracture de L’Os du Pied ou De La Couronne. (Voyez ces mots.)

Signes qui indiquent que le mal a son siège dans les parties du membre autres que le pied. Dans la station, on apperçoit des tumeurs, des plaies, de la chaleur qui indiquent le siège du mal. (Voyez Atteinte, Javart, Effort de boulet, Entorse, Contusion, Plaie, Farcin, Eaux.) Dans la marche, le membre a de la roideur dans ses mouvemens, le lever est moins aisé, il embrasse moins de terrain dans le soutien.

Quelquefois la claudication est due à l’engorgement du cordon spermatique, à une maladie vermineuse. (Voyez Vers.) Dans quelques cas, l’animal ne fléchit presque pas le membre, il décrit même un demi-cercle ; c’est ce qu’on appelle faucher : il traine la pince. (Voyez Écart.)

L’animal peut boiter d’un, de deux, de trois membres ; ils peuvent même tous les quatre être douloureux. Alors la claudication du bipède le plus malade s’oppose à ce qu’on aperçoive la souffrance qui est moindre dans les autres. Mais si les membres les plus affectés se trouvoient dans un état sain, on ne tarderoit pas à reconnoître que les autres sont boiteux.

1 Effet des claudications sur l’animal, et attentions générales pour les prévenir. Les claudications très-douloureuses causent l’abattement, la fièvre, la perte de l’appétit, font tomber la partie affectée sur-tout, et quelquefois e corps tout entier, dans l’Amaigrissement ; (Voyez ce mot) et si l’on veut donner à l’animal plus de nourriture que sa souffrance ne lui permet d’en digérer, il éprouve des indigestions qui ne sont pas moins funestes. (Voyez Indigestions.) Au reste, les douleurs sont plus fortes dans les membres postérieurs, et causent à l’animal un amaigrissement plus rapide. C’est pourquoi, toutes choses égales d’ailleurs, elles sont plus longues et plus difficiles à guérir.

On n’atteindroit pas complètement le but d’observer et de diminuer le mal, si l’on bornoit son attention au membre malade. Nous avons fait remarquer que ce membre ne pouvant soutenir sa part de la masse, elle est rejetée sur les membres sains, et particulièrement sur le bipède diagonal opposé ; mais ce bipède lui-même est quelquefois foible, mal disposé ; et si la maladie est longue, le pied qui se trouve le plus délicat, et l’autre successivement, éprouveront une surcharge ruineuse, en supportant tout entier un fardeau qu’ils ne devoient que partager. Rester couché est, dans ce cas, la seule position qui puisse épargner à l’animal la fièvre, le dégoût, l’anxiété, et tous les accidens auxquels il succomberoit quelquefois à la suite d’une opération assez simple.

Il ne faut donc pas donner ses soins seulement au membre malade ; mais plus la cure doit être longue, plus il faut faire attention aux extrémités qui sont encore saines ; et c’est dans l’instant où l’on présente l’animal que les ressources de l’art doivent être mises en usage.

1°. On raccourcira les pieds sains, et on les ferrera à l’aise.

2°. S’il y a déjà de l’inflammation, de l’engorgement au pied, au tendon, ce