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les feuilles, mais non pas sur le calice ; au contraire, le calice du chardon est épineux, & la jacée n’a point d’épines sur le calice ni sur les feuilles. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Herbe aux verrues, heliotropium, (Bot.) genre de plante à fleur monopétale en forme d’entonnoir, plissé en étoile dans le centre, & dont les bords sont découpés en cinq parties, entre lesquelles il s’en trouve cinq autres beaucoup plus petites ; il sort du calice un pistil attaché comme un clou à la partie inférieure de la fleur, & entouré de quatre embryons qui deviennent dans la suite autant de semences inégales d’un côté, & renflées de l’autre. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Herbe, (Nomenclat. Botan.) On a tellement altéré ou changé les noms que les Botanistes ont donnés aux plantes, que nous prions les lecteurs de chercher les mots suivans, sous leurs dénominations botaniques.

Herbe aux ânes.  Voyez  Onagra.
Herbe des aulx. Alliaire.
Herbe à cent maux. Nummulaire.
Herbe aux charpentiers. Millefeuilles.
Herbe citronnée. Mélisse.
Herbe aux cueillers. Cochléaria.
Herbe enchanteresse. Circée.
Herbe à épervier. Hieracium.
Herbe à éternuer. Ptarmique.
Herbe aux fleches. Touloula.
Herbe flottante. Sargazo.
Herbe Gérard. Angélique.
Herbe de la goutte. Rossolis.
Herbe aux gueux. Clématite.
Herbe aux hémorrhoïdes. Chélidoine.
Herbe de la houalt. Apocyne.
Herbe jaune. Gaude.
Herbe de la lacque. Phytolacca.
Herbe aux mamelles. Lampsane.
Herbe à lait. Polygala.
Herbe maure. Réséda.
Herbe aux moucherons. Conise.
Herbe musc. Ketmia.
Herbe musquée. Moschatelline.
Herbe au nombril. Omphalodes.
Herbe d’or. Hélianthème.
Herbe à la paralysie. Primevere.
Herbe du Paraguay. Cassine.
Herbe à pauvre homme. Gratiole.
Herbe aux perles. Grémil.
Herbe aux poumons. Pulmonaire.
Herbe aux pous. Staphysaigre.
Herbe aux puces. Psyllium.
Herbe à la reine. Nicotiane.
Herbe aux rhagades. Rhagadiolus.
Herbe de S. Benoît. Bénoite.
Herbe de S. Etienne. Circée.
Herbe de S. Jacques. Jacobée.
Herbe de S. Jean. Armoise.
Herbe de S. Julien. Sarriete
Herbe de S. Laurent. Bugle.
Herbe de S. Pierre. Primevere.
Herbe sans couture. Ophioglosse.
Herbe de Scythie. Réglisse.
Herbe du siége. Scrophulaire aquatique.
Herbe aux sorciers. Pomme épineuse, ou Stramonium.
Herbe aux teigneux. Pétasite.
Herbe à sept tiges. Statice.
Herbe de la Trinité. Hépatique.
Herbe de Vulcain. Renoncule.
Herbe vénéneuse. Cigüe.
Herbe aux verrues. Héliotrope.
Herbe aux vers. Tanaisie
Herbe aux viperes. Vipérine.
Herbe vive. Sensitive, &c.

Il seroit à souhaiter qu’on n’eût point introduit tous ces faux noms d’herbe à, aux, de, des, du, Saint, Sainte, & plusieurs autres semblables, à la place des noms botaniques : car il est arrivé de-là, que dans tous nos dictionnaires françois, celui de Richelet, de Furetiere, de l’académie, de Corneille, de Trévoux, &c. on trouve ici quantité de doubles emplois & de définitions, explications ou descriptions qui ne sont pas à leur lieu, indépendamment qu’on ne les a pas tirés communément des meilleures sources, parce que les auteurs qui y ont travaillé, n’étoient pas des gens de l’art. (D. J.)

Herbes mauvaises, (Agricult.) les jardiniers & les laboureurs nomment mauvaises herbes, toutes celles qui croissent d’elles-mêmes dans leurs jardins & dans leurs champs, & qu’ils ne se proposent pas d’y cultiver.

Elles dérobent aux autres une grande partie de la substance de la terre qu’elles épuisent, prennent souvent le dessus sur les bonnes plantes, & les étouffent par leur multiplication. Mais comme les mauvaises herbes nuisent principalement aux blés, nous les considérerons ici sous cette face, comme a fait M. du Hamel dans son Traité de la culture des terres.

Entre les mauvaises herbes que le laboureur redoute le plus dans les champs qu’il a ensemencés en blé, on compte 1°. une sorte de lychnis qu’on nomme nielle, & qui noircit le pain ; 2°. la queue de renard, dont la semence rend le pain amer ; 3°. le ponceau ou pavot sauvage, dont la graine est très fine, & qui étouffe le froment ; 4°. le vesceron, qui couvre le blé quand il est versé, & le fait pourrir ; 5°. le chiendent & le pas-d’ane, qui se multiplient par leurs semences, par leurs racines qui s’étendent en traînasse, & même par les tronçons de leurs racines, qu’on coupe en labourant la terre ; 6°. le mélilot, qui donne au pain une mauvaise odeur ; 7°. l’yvraie, qui le rend de qualité nuisible ; 8°. enfin, les chardons, les hiebles, la folle avoine, la renouée, l’arrête-bœuf, & quantité d’autres plantes, dont le vent jette la graine de toutes parts, & qui ruinent le bon grain.

Pour empêcher que ces mauvaises herbes ne se multiplient, il faudroit les détruire avant que leur graine fût mûre ; mais cela n’est pas possible dans les terres ensemencées à l’ordinaire, puisqu’elles croissent avec le bon grain, & que la plûpart meurissent plutôt que le froment : les graines de ces mauvaises herbes se sement d’elles-mêmes en tombant à terre, & les plantes nuisibles qu’elles fournissent, se multiplient en dépit du laboureur.

On ne peut pas non plus les détruire en laissant les terres en friche, car leurs semences se conservent en terre plusieurs années, sans s’altérer. M. du Hamel a observé que si l’on seme en sain-foin un champ où il y ait beaucoup de ponceau, dès la seconde année du sain-foin, l’on n’appercevra presque pas un pié de cette plante ; mais lorsqu’au bout de neuf ans on défrichera le sain-foin, l’on verra souvent reparoître le ponceau ; ce fait prouve bien que les graines de cette plante s’étoient conservées en terre pendant ce tems-là. Il y en a qui s’y conservent des quinze & vingt ans, & nous ignorons même jusqu’où le terme de leur conservation peut s’étendre.

Pour remédier à ce mal, plusieurs cultivateurs labourent soigneusement les terres qu’on laisse en jachere, c’est-à-dire en friche, & il est vrai que com-