Questions sur les miracles/Édition Garnier
David Claparède, né en 1727, mort postérieurement à 1786, est auteur des Considérations sur les miracles, 1765, in-8o, qui firent naître les Lettres sur les miracles, et beaucoup d’autres écrits. Ces Lettres parurent isolément et successivement. Je possède, des seize premières, un exemplaire où chacune forme un cahier avec sa pagination séparée. Je n’ai jamais pu me procurer ainsi les lettres 17 à 20. Il se pourrait que ces quatre dernières n’aient paru que lors de la réunion des seize premières en corps d’ouvrage. Ce qui me le donne à penser, c’est qu’on ne trouve que seize lettres dans la réimpression in-12 en 126 pages, sous la date de Genève, 1767, avec cette pièce en tête :
On ne pourrait dédier ce recueil de Questions sur les miracles plus dignement, qu’à vous, monsieur, parce que marchand d’ognon se connaît en ciboule. Je suis avec admiration,
Brioché, comme on l’a vu (page 261), était un maître renommé de marionnettes.
La première des Questions sur les miracles est mentionnée dans les Mémoires secrets, du 23 juillet 1765 ; la seconde lettre, dans un article du 21 août. On voit, par un article du 4 septembre, qu’il en paraissait alors huit. Je ne trouve aucune trace des autres. Cependant j’ai sous les yeux un volume in-8o de 232 pages qui doit être sorti des presses de Cramer, et intitulé Collection des Lettres sur les miracles, écrites à Genève et à Neufchâtel, par M. le proposant Thèro, M. Covelle, M. Needham, M. Beaudinet, et M. de Montmolin, etc., à Neufchâtel, l’an 1765. Ce volume contient les vingt lettres, et est terminé par l’alinéa : Voilà le recueil complet, etc., qui n’est pas dans le volume in-12, daté de 1767, dont j’ai parlé. Il est souvent arrivé à Voltaire d’antidater ses ouvrages ; mais la date de 1765 pour les vingt lettres est incontestable, d’après Needham même, l’antagoniste de Voltaire. Une autre édition de cette Collection, en 258 pages, petit in-8o, avec le millésime de 1767, est entièrement conforme à l’édition de 1765, Elles n’ont, ni l’une ni l’autre, l’épître dedicatoire de l’édition in-12 datée de 1767, et qui, d’après cela, pourrait bien ne pas être authentique.
On pourrait croire, et moi-même je l’ai cru très-longtemps, que toutes les pièces qui font partie des Questions sortaient de la plume de Voltaire. Quelques explications sont ici nécessaires.
Jean Tuberville de Needham, jésuite, né à Londres en 1713, mort à Bruxelles le 30 décembre 1781, auteur d’expériences de physique ridiculisées par Voltaire, et de quelques écrits, publia : 1° Réponse d’un théologien au docte proposant des autres questions, in-12 de 23 pages ; c’est une réponse à la seconde lettre, et que Voltaire reproduisit tout entière en y joignant des notes dans la Collection en 1765 et 1767 ; les éditeurs de Kehl n’ont donné que les passages nécessaires à l’intelligence des notes de Voltaire : cela étant suffisant, j’ai fait comme eux ; 2° Parodie de la troisième lettre du proposant adressée à un philosophe, in-12 de 25 pages, plus le titre, aussi reproduite en entier en 1765 et 1767, et, par extrait, dans les éditions de Kehl ; 3° Réponse en peu de mots aux dix-sept dernières lettres du proposant : je n’ai pas vu l’édition originale de cette pièce ; mais elle est dans un volume intitulé Questions sur les miracles, etc., avec des réponses, par M. Needham, Londres et Paris, Crapart, 1769, in-8o de 116 pages ; 4° Remarques sur la seizième lettre du proposant, dont je n’ai vu que la réimpression de 1769, mais qui doit avoir paru en 1765 sous le titre de Projet de notes instructives, puisque c’est sous ce titre qu’on l’a reproduit en 1765 et 1767, en y joignant aussi des notes.
Voltaire s’est amusé, comme on le verra, à signer plusieurs notes des noms de Beaudinet, Boudry, Covelle, Euler, etc.