Le Testament de Jean Meslier
Apparence
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Le
Testament
de
Jean Meslier,
curé d’Étrepigny et de But en Champagne, décédé en 1733.
Ouvrage inédit
précédé d’une préface, d’une étude biographique etc.
par
Rudolf Charles.
Tome 1.
Amsterdam,
à la librairie étrangère
raison R. C. Meijer,
Kalverstraat, E. 246.
1864.
Tome premier.
Mémoires des pensées et des sentimens de J. M...... Prêtre, Curé d’Estrepy, et de But
Tome deuxième
XLVI.
Autre abus de souffrir et autoriser tant d’ecclésiastiques et notamment tant de moines fainéans et inutiles
XLVII.
Abus de souffrir qu’ils possèdent tant de si grandes richesses, quoiqu’ils fassent des vœux de pauvreté
XLVIII.
Abus aussi de souffrir tant de moines mendians, qui pouvoient travailler dans la société et gagner honnêtement leur vie
XLIX.
Troisième abus en ce que les hommes s'apoprient chacun en leur particulier les biens de la terre, au lieu de les posséder et d’en jouïr en commun, d’où naissent une infinité de maux et de misères dans le monde
L.
Quatrième abus, les vaines et injurieuses distinctions des familles et des maux, qui en procèdent
LI.
Autre abus touchant l’indissolubilité des mariages et des maux, qui en viennent
LII.
Des grands biens, qui reviendroient aux hommes, s’ils vivoient paisiblement tous en jouissant en commun des biens et des commodités de la vie
LIII.
La communion des premiers Chrétiens anéantie parmi eux
LIV.
Sixième abus, du gouvernement tyrannique des Rois et des princes de la terre
LV.
Tyrannie des Rois de France, dont les peuples sont misérables et malheureux
LVI.
Origine des tailles et des impôts en France
LVII.
Ce que dit un auteur du Gouvernement tyrannique des Rois de France
LVIII.
Il n’est permis à aucun Roi de tyranniser les peuples, ni de mettre de leur autorité aucun impôt sur eux sans le consentement des états
LIX.
Ce que disent les flateurs des rois et des princes sur ce sujet
LX.
Septième preuve de la vanité et de la fausseté des religions, tirée de la fausseté même de l’opinion des hommes touchant la prétendue existence des Dieux
LXI.
La plupart des savans et des sages de l'antiquité ont nié ou révoqué en doute l’existence des Dieux
LXII.
D’où vient la première croïance et connoissance des Dieux
LXIII.
Les Déicoles ont été enfin oubligés de reconnoître la fausseté de la pluralité des Dieux.
LXIV.
Ils ne sont pas mieux fondés dans la croïance de l’existence d’un seul Dieu
LXV.
Ni la beauté, ni l’ordre, ni les perfections qui se trouvent dans les ouvrages de la nature ne prouvent nullement l’existence d’un Dieu, qui les auroient faites
LXVI.
Idée chimérique que les Déicoles se forment de leur Dieu
LXVII.
Il est inutile de recourir à l’existence d'un Dieu tout-puissant pour expliquer la nature et la formation des choses naturelles
LXVIII.
L’être ne peut avoir été créé
LXIX.
La possibilité ou l’impossibilité des choses ne dépendent point de la volonté ni de la puissance d’aucune cause
LXX.
Pareillement les premières et fondamentales vérités sont éternelles et ne dépendent d’aucun
LXXI.
La création est impossible, rien ne peut avoir été créé
LXXII.
Le tems ne peut avoir été créé, non plus que l’étendue, ni le lieu et l’espace et par conséquent point de créateur
LXXIII.
L’être ou la matière, qui ne sont qu’une même chose, ne peut avoir que de lui-même son mouvement
Tome troisième.
LXXIII.
Suite
LXXIV.
Il est ridicule et absurde de dire qu’un être qui seroit très-puissant et infiniment parfait, n’auroit néanmoins aucune perfection visible et sensible
LXXV.
La souveraine béatitude que nos Christicoles attendent dans le ciel, ne seroit, suivant ce qu’ils en disent, qu’une béatitude imaginaire.
LXXVI.
Les maux, les misères, les vices et les méchancetés des hommes font évidemment voir, qu’il n’y a point d’être souverain infiniment bon, infiniment sage qui puisse les empêcher
LXXVII.
S’il y avoit quelque Divinité qui voulut se faire aimer, se faire adorer et servir des hommes, elle ne manqueroit pas de se faire au moins suffisamment connoître à eux, et de leur faire suffisamment connoître ses volontés.
LXXVIII.
Il y a quantité de faux prophètes et de faux miracles
LXXIX.
Sous la conduite et direction d’un Dieu tout-puissant, qui seroit infiniment bon et infiniment sage, nulle créature ne seroit ni défectueuse, ni vicieuse, ni malheureuse
LXXX.
Réfutation des argumens des Cartésiens prétendus démonstratifs pour l’existence d’un Dieu souverainement parfait
LXXXI.
Nous connoissons naturellement l’infini en étendue, en durée ou en tems, et en nombre, et il est impossible que l’étendue, le tems et les nombres ne soient pas infinis.
LXXXII.
Il y a plusieurs infinis en un sens ; mais il n’y en a et ne peut y en avoir qu’un seul infini absolu, qui est le tout
LXXXIII.
C’est une erreur et une illusion à Mr. de Cambrai et l’auteur de la Recherche de la vérité, de vouloir confondre, comme ils font, l’être infini qui est, avec un prétendu Etre infiniment parfait, qui n’est point, et illusion à eux de conclure, comme ils font, de l’existence de l’un à l’existence de l’autre.
LXXXIV.
Toutes les choses naturelles se forment et se façonnent elles-mêmes par le mouvement et le concours de diverses parties de la matière, qui se joignent, qui s’unissent et se modifient diversement dans tous les corps, qu'elles composent
LXXXV.
Différence de la formation des ouvrages de la nature et des ouvrages de l’art, quant à leur formation
LXXXVI.
Les Cartésiens obligés eux-mêmes de reconnoître que les ouvrages de la nature se seroient pû former, et se mettre eux-mêmes dans l’état, où ils sont par la force des loix naturelles, du mouvement des parties de la matière
LXXXVII.
Par conséquent ils doivent reconnoître aussi que la matière a d’elle-même son mouvement, ce qui est néanmoins contre leur sentiment
LXXXVIII.
Foiblesse et vanité des raisonnemens de nos Déicoles pour excuser de la part de Dieu les imperfections, les vices et les méchancetés, les défectuosités et les difformités, qui se trouvent dans les ouvrages de la nature
LXXXIX.
Huitième preuve de la vanité et de la fausseté des religions, tirée de la fausseté même de l’opinion que les hommes ont de la spiritualité et de l’immortalité de leurs âmes
XC.
Foiblesse et vanité des raisonnemens, que font les Déicoles pour prouver la prétendue spiritualité et immortalité de l'âme
XCI.
Réfutation de leurs vains raisonnemens
XCII.
Sentimens des anciens sur l’immortalité de l’âme
XCIII.
La pensée, les désirs, les volontés et les sentimens du bien et du mal ne sont que des modifications internes de la personne ou de l’animal qui pense, qui connoît, ou qui sent du bien ou du mal ; et quoique les hommes et les bêtes ne soient composés que de matière, il ne s’en suit pas de-là que les pensées, que les désirs, ni que les sentimens du bien ou du mal dussent être des choses rondes ou quarrées comme les Cartésiens se l’imaginent, et c’est en quoi ils se rendent ridicules, comme aussi en ce que sur une vaine raison, ils voudroient priver les bêtes de connoissance et de sentiment ; laquelle opinion est très condamnable
XCIV.
Ni Moïse ni les anciens prophètes n’ont cru l’immortalité de l’âme
XCV.
Pline fameux naturaliste ne l’a pas cru ; son sentiment sur ce sujet
XCVI.
La nécessité inévitable du mal est une autre espèce de démonstration, qu’il n’y a point d’Être souverain, qui puisse empêcher le mal
XCVII.
L’accord de toutes les preuves, alléguées sur ce sujet, qui se suivent, qui se soutiennent et qui se confirment toutes les unes les autres, est une preuve, qu’elles sont véritablement solides et assurées
XCVIII.
Conclusion de l'ouvrage
IC.
Apel de l'auteur comme d'abus de toutes les injures et calomnies, de tous les mauvais traitemens et de toutes les injurieuses procédures, que l'on pouroit faire contre lui après sa mort ; et il en appelle comme d'abus au seul tribunal de la droite raison, par devant toutes personnes sages et éclairées, récusant pour juges dans cette affaire, tous ignorans, tous bigôts et hypocrites, tous partisans et fauteurs d'erreurs et de supositions, comme aussi tous flateurs et favoris des tyrans, et tous ceux qui sont à leurs gages et leurs pensionnaires
Fin de la table.