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Livre:Guerne - Les Siècles morts, I, 1890.djvu

-M’a été remuéeplus profondément et
+ON a dit que ce siècle était le siècle de l’Histoire. À nulle autre époque, en effet, la poussière des temps n’a été remuée plus profondément ; et
-civilisations antiquesen sortent aujourd’huida~ leur
+civilisations antiques en sortent aujourd’hui dans leur
-majesté. L’hommepréhistoriqueest apparu; la sciencea recoM~tué les états successifsdu globe,
+majesté. L’homme préhistorique est apparu ; la science a reconstitué les états successifs du globe,
-leurs habitationsdiverses, leurs industriesprimitives. Nouspouvonsnousreprésentervaguementce quefurent les grands exodesdespremièresfamilles, à travers en .mondeinconnu,le long ~ykuuM immenses,luttant chaquejour contre de nouueaM.B dangerset s’établissant enfindans ces solitudesinnomméesoù s~~ueronf tard
+leurs habitations diverses, leurs industries primitives. Nous pouvons nous représenter vaguement, ce que furent les grands exodes des premières familles, à travers un monde inconnu, le long des fleuves immenses, luttant chaque jour contre de nouveaux dangers et s’établissant enfin dans ces solitudes innommées où s’élèveront plus tard
-des temples.Nousconceoo~de quelle manière lesforces naturellessont devenuesdes ~br~<’< PRÉFACE Na dit quece siècleétait le sièclede f~otre. nulleautre époque,en e~ &!potM<t~re destemps
+des temples. Nous concevons de quelle manière les forces naturelles sont devenues des formes ’’
-Il PREFACE divines, bienfaisantesou n~/<M<M.Les prières
+divines, bienfaisantes ou néfastes. Les prières
-les tncan<a<tbntpeuventrendre plus
+les incantations peuvent rendre plus
-les ~pr~ protecteursOMcA<MMrles Esprits mauvais.Les sacrificeso~er<apar l’hommesont échangesavec les DteMa’.Combiende sièclesont été n~ceMatr~pour élaborer la penséere~MMe de ~M ~MtntM? Nulne le
+les Esprits protecteurs ou chasser les Esprits mauvais. Les sacrifices offerts par l’homme sont des échanges avec les Dieux. Combien de siècles ont été nécessaires pour élaborer la pensée religieuse de l’Humanité ? Nul ne le
-elle nousapparatt, presquecomplètedéjà, dans
+elle nous apparaît, presque complète déjà, dans
-grandes civilisationshistoriquesd’Égypteet de
+grandes civilisations historiques d’Égypte et de
-Et &tdécouvertedeleursmystérieusesarchivesest bien fa’Mcredu x!x* siècle.Babylone,/r~ ~p<e, la
+Et la découverte de leurs mystérieuses archives est bien l’œuvre du XIXe siècle. Babylone, l’Assyrie, l’Egypte, la
-n’étaient connuesnaguèreque par
+n’étaient connues naguère que par
-grecs. H~roeb~ Diodorede Sicilè avaient recueillide précieuseslégendes.Les renseignementstransmispar eux étaientloind’~re sans valeur.Néanmoinsle t)tCMa? monde n’était ~u’Mnmondegrec. Les no~Mdéformésétaient grecs; discours, &ïpc~e ~m~ avaientreu~Mune apparencehellénique. Unseullivre, la Bible.semblaitreproduirefidèlement quelquestraits de
+grecs. Hérodote, Diodore de Sicile avaient recueilli de précieuses légendes. Les renseignements transmis par eux étaient loin d’être sans valeur. Néanmoins le vieux monde n’était qu’un monde grec. Les noms déformés étaient grecs ; les discours, la pensée même, avaient revêtu une apparence hellénique. Un seul livre, la Bible, semblait reproduire fidèlement quelques traits de
-peuples ~nncmM,bM~parles conquérantsd’yrte et d’Égypte, 7<ra~en avait
+peuples ennemis, foulé par les conquérants d’Assyrie et d’Égypte, Israël en avait
-la marqueprofonde. Israël avait connules CM~Métrangerset sen était enivré; il avait <OM~er< dans la valléedu Nil, trafiquéavecTyret Ziddn, pleuré
+la marque profonde. Israël avait connu les cultes étrangers et s’en était enivré ; il avait souffert dans la vallée du Nil, trafiqué avec Tyr et Zidôn,, pleuré
-bord desf leuvesde la Babylonie.Et son
+bord des fleuves de la Babylonie. Et son
-Sacré con<eruat<,en le maudissant,le souvenirdes rois vainqueurset deleursdieuxbarbares.Maisquedelacunes encore
+Sacré conservait, en le maudissant, le souvenir des rois. vainqueurs et de leurs dieux barbares. Mais que de lacunes. encore
-de m~<ere<subsistaientdans la Bible Les ~Mde<nouvellesont éclairéen bien despotn<<ce quiétait
+de mystères subsistaient dans la Bible ! Les. études nouvelles ont éclairé en bien des points ce
-PREFACE Ht obscur,et confirméd’une éclatantemanièrece qui était acquisà l’Histoire. L’auteurregrettede ne
+qui était obscur, et confirmé d’une éclatante manière ce qui était acquis à l’Histoire. L’auteur regrette de ne
-en Me d’un volumede vers,rhistoiredesétudesorientales,et celledes d~coM~er<e<ycn<e~ dansleur domaine.Il e<ï<étéintéressant de montrerau lecteurquels dévouementsà la science, quellemerveilleuseintuition,quelpénétrantgénieont été nécessairesaMa?premiers initiateurs.De nom&reuj?et illustressavantssuiventaujourd’huiles ~~orteu.cmaMrM de l’Égyptologieet de lassyriologie. Une littérature immensea été révélée,qui s’augmentechaquejour de richessestne~r~M. Sœur dela languehébraïque,appartenantà la m~me~amt~possédantles m<~MM racines,la littératurekhaldéo-assyrienne no<Mo déjà livré Mnrécit du délugeparallèle à celuide la
+en tête d’un volume de vers, l’histoire des études orientales, et celle des découvertes faites dans leur domaine. Il eût été intéressant de montrer au lecteur quels dévouements à la science, quelle merveilleuse intuition, quel pénétrant génie ont été nécessaires aux premiers initiateurs. De nombreux et illustres savants suivent aujourd’hui les glorieux maîtres de l’Égyptologie et de l’Assyriobgie., Une littérature immense a été révélée, qui s’augmente chaque jour de richesses inespérées. Sœur de la langue hébraïque, appartenant à la même famille, possédant les mêmes racines, la littérature khaldéo-assyrienne nous a déjà livré un récit du déluge parallèle à celui de la
-épopées mythologiques,des hymnes,des incantations,de véritableslexiques,etd’tnnom&ra~ inscriptionshistoriques. Apeine quelqueslignesd’écriturestnd~cAt~ra6~,quelquesruinesenfouiessousles sables,attestaientencorela puissancedesroyautésdisparues.Dem~nepOMTl’Égypte, pour la PerM. Et
+épopées mythologiques, des hymnes, des incantations, de véritables lexiques, et d’innombrables inscriptions historiques. A peine quelques lignes d’écritures indéchiffrables, quelques ruines enfouies sous les sables, /attestaient encore la puissance des royautés disparues. De même pour l’Égypte, pour la Perse. Et
-de ce<~’aym<?n<< épars
+de ces fragments épars
-été rM<t<MCM, avec une étonnantecertitude, la langue,la religion,la poésie,rA~otredc~~M.Bemptret de l’Orient. Chaqueannéede nouvellesfouillessont exécutées,de nouvellesruines sont découverteset explorées.
+été restituées, avec une étonnante certitude, là. langue, la religion, la poésie, l’histoire des vieux empires de l’Orient. Chaque année de nouvelles fouilles sont exécutées, de nouvelles ruines sont découvertes et explorées.
-encore, l’antiquecivilisationsumérienne<tM*yMMi< du monticulesde la Basse-Khaldée.Et voicique depuis peu Mnautre empire,celuides~t«At~, quela Bibleet les
+encore, l’antique civilisation sumérienne surgissait des monticules de la Basse-Khaldée. Et voici que depuis peu un autre empire, celui des Hitthites, que la Bible et les textes égyptiens mentionnent souvent, semble sortir de l’ombre, et
-PRËFACE tV <ea-&<égyptiensmentionnent<oMpen<. <em&~e <or<M’de ~’om&r~e<qu’une~MM~tnconnMe/a~ rendre aespremier ~ate~en~. LedccAt~nM<destMcry<M)M a été <<’nM,e<l’onM<en droitd’errer ~M nMnMdela Syrte, co~Mec<?He< de 7’e~, MMdeuot~eron<procA<ïtnemcn<~ear<my<MrM. ~tMt,de<oa<Mpar~ pMMM~eFnptrMd’aM<re/oM ressuscitentet MM&~en< r~wre d nosyeMa-, dansleurr~oRM.Z~~documenta&onden<; ~~oeme<cosmogoniques et ~<Ao&)~~M< ~mHC~ rt<Me&, ~~br~u~ ~M~t~M<no<M~b~< conM«~ ~H~to~et <e«~r<<t<MMM; monument~ur~. cylindres,&<M-reKe/<, De~NTM,o&/e~M<M/~ nousrM<~Men< /Mc~~nontMdu culte,les~M’~p~t~UC~ CM<M~M<, MOCMr«<d’Mnom&ra6~M ~n« de <’e.cM<encejOMrna~ere; M<cr~<ton<rcya<e<ra<’OM<M< <e<yuerrM, roppeMen~ ~~do<ton<ou restaurationsdesed;cM dont rMMM<o~ rendit Ala ~tere; des<a~«Met des~MmMcrt~ MM MM<ten< d la viectut~e,OMa?proc~ ~~e, amc<raMO<’<M)M detoutena<we. A la suitede l’histoirerégénérée,guidéepar elle, la Poésiea-t-ellele droit <~pénétrerdoM mystèresdu n<M~?SansréveillericilesdMCM<M)M sur ~Menceet le butdelaPoésie,on est n~ownotMendroitde sedemander s’il
+qu’une langue inconnue fait entendre ses premiers bégaiements. Le déchiffrement des inscriptions a été tenté, et l’on est en droit d’espérer que les ruines de la Syrie, comme celles de Tello, nous dévoileront prochainement leurs mystères, Ainsi, de toutes parts, les puissants empires d’autrefois ressuscitent et semblent revivre à nos yeux, dans leur réalité, Les documents abondent : les poèmes cosmogoniques et mythologiques, les hymnes, les rituels, les formules magiques, nous font connaître les religions et les superstitions ; les monuments figurés, cylindres, bas-reliefs, peintures, objets usuels, nous restituent les cérémonies du culte, les types physiques, les costumes, les mœurs et d’innombrables scènes de l’existence journalière ; les inscriptions royales racontent les guerres, rappellent les fondations ou les restaurations des édifices dont les ruines sont rendues à la lumière ; des tablettes et des manuscrits nous initient à la vie civile, aux procès même, aux transactions de toute nature. A la suite de l’histoire régénérée, guidée par elle, la Poésie a-t-elle le droit de pénétrer dans les mystères du passé ? Sans réveiller ici les discussions sur l’essence et le but de la Poésie, on est néanmoins en droit de se demander s’il
-est pal per~Md’échapperaux fugitives impressionsdu moment,e<d’~rer, commeau milieu d’unec<M~nécropole,parmi cendresde. <M~ quine sontplu. Cor, deCMruines,rAo~Mne Mdégageencore. 7<<OM~re, il aime,tuyère, il meurt.Se, Dieux,dontil
+est pas permis d’échapper aux fugitives impressions du moment, et d’errer, comme au milieu d’une vaste nécropole, parmi les cendres des temps qui ne sont plus. Car, de ces ruines, l’homme se dégage encore, Il souffre, il aime, il espère, il meurt. Ses Dieux, dont il peuple l’univers, sont les formes les plus hautes et,
-PRÉFACE V peuplerunwer<,sontles formesles plushauteset,pendant de longssiècles, l’uniqueea~reMtonde M pensée. La Poésiea-t-ellele droitde s’emparerdes~<Ae<, de re<suscitercesD<eM.c et d’easayerde peindreles racesan~ quesdans leur milieupropre et
+pendant de longs siècles, l’unique expression de sa pensée. La Poésie a-t-elle le droit de s’emparer des mythes, de ressusciter ces Dieux et d’essayer de peindre les races antiques dans leur milieu propre et
-leur civilisation,avecleurs croyanceset leurs ~no’ur<? Z/aM<<?ur cro<<;et ce recMe~dejMeme~n’a pas
+leur civilisation, avec leurs croyances et leurs mœurs ? L’auteur le croit ; et ce recueil de poèmes n’a pas
-serait impossiblede rappelerici les nom6reu.cessaisdepoésie« archéologique» tentésjusqu’à ce jour, depuisle xvt’ siècle,tels que les traductionsdes psaumesou lespoèmesinspiréspar les
+serait impossible de rappeler ici les nombreux essais de poésie « archéologique » tentés jusqu’à ce jour, depuis le XVIe siècle, tels que les traductions des psaumes ou les poèmes inspirés par les
-bibliques. Degrandsexempless’imposentdu rM<eentretous. ~ndre Chénier,le premier,puisases inspirationsd la sourcede la véritableantiquitégrecque.En J~f5. ~~d de Vigny, imitantThéocrite,écrivaitla Dryade; M~7 7 le court fragmentintituléleBaind’une Dameromaine,plia tard, Moïse,la fille
+bibliques. De grands exemples s’imposent du reste entre tous. André Chénier, le premier, puisa ses inspirations à la source de la véritable antiquité grecque. En 18I5, Alfred de Vigny, imitant Théocrite, écrivait la Dryade ; en 1817 le court fragment intitulé le Bain d’une Dame romaine, plus tard, Moïse, la fille
-Jephté e<d’autresadmirablespoèmes, telsquela Colèrede Samson.Mais,commele faitremarquer très
+Jephté et d’autres admirables poèmes, tels que la Colère de Samson. Mais, comme le fait remarquer très
-M. Lecon~ de
+M. Leconte de
-son Discoursde réceptionà l’AcadémieFrançaise, e<ce qu’il
+son Discours de réception à l’Académie Française, — et ce qu’il
-de Moïsepeut <*<~p~Merau.Bautres poèmes d’red de ~ny~ « Le poèmede Moïse n’est ~M’Mne étudede t dmedans unesituationdonnée,n’a~Mr<ten<A aucuneépoquenettementdéfinieet ne
+de Moïse peut s’appliquer aux autres poèmes d’Alfred de Vigny : « Le poème de Moïse n’est qu’une étude de l’âme dans une situation donnée, n’appartient à aucune époque nettement définie et ne
-en ~u~ntere aucuncaractèreindividueloriginal. » VictorHugo, avec son Drodt~tetMcgénie, embrassa,dans la
+en lumière aucun caractère individuel original. » Victor Hugo, avec son prodigieux génie, embrassa, dans la
-des Siècles.toutesles périodesde l’humanité,touslestemps, touteslesraces. Ici encoreje citeraiM. LecontedeLM~e Maisai la Légendedes Siècles.dit-il, est p<M<d<, ça et
+des Siècles, toutes les périodes de l’humanité, tous les temps, toutes les races. Ici encore je citerai M. Leconte de Lisle : « Mais si la Légende des Siècles, dit-il, est plutôt, çà et
-PRËFACE Vt là, l’écho superbede sentimentsmodernes,attribuésoMa? hommesdes époque,passées, qu’unerésurrectionhistorique ou légendaire,il fautreconnaMreque la
+là, l’écho superbe de sentiments modernes, attribués aux hommes des époques passées, qu’une résurrection historique ou légendaire, il faut reconnaître que la
-déiste e<Dan<neM<e de VictorHugo, son attachementc.cc ~ certainestraditions,lui interdisaientd’accorderunepart égaleaux dicer~e ~conceptionsre~tCMMdontl’humanité a vécuet qui
+déiste et panthéiste de Victor Hugo, son attachement exclusif à certaines traditions, lui interdisaient d’accorder une part égale aux diverses conceptions religieuses dont l’humanité a vécu et qui
-heure, puisqu’ellesétaientles formesidéalesde ses rives et
+heure, puisqu’elles étaient les formes idéales de ses rêves et
-ses espérances.» Cette prédominance dusentimentmoderneet personnel dansla Poésiehistorique,queM. Lecontede f.M/econstatait chezA. de Vignyet chez
+ses espérances. » Cette prédominance du sentiment moderne et personnel dans la Poésie historique, que M. Leconte de Lisle constatait chez A. de Vigny et chez
-Hugo, n’e.cM<ep<M chez &M-m ~ne,sauf peut-être
+Hugo, n’existe pas chez lui-même, sauf peut-être
-son cAe/~d’œu~re,Kaïn, qui, dans Mncadre sémitique,enfermetousles regrets,
+son chef-d’œuvre, Kaïn, qui, dans un cadre sémitique, enferme tous les regrets,
-les revendications,toutes les
+les revendications, toutes les
-les tou/ancM de fAMmaM<<e, accabléesous le
+les souffrances de l’humanité, accablée sous le
-Fatalité divineet se redressantenfincontre son
+Fatalité divine et se redressant enfin contre son
-M. Lecontede Lisle, adm~e aujourd’hui commele maMreincontestéde la Poésiecontemporaine,d qui
+M. Leconte de Lisle, admiré aujourd’hui comme le maître incontesté de la Poésie contemporaine, à qui
-plus nobleplace parmi
+plus noble place parmi
-plus grandsPoèlesfrançaia,a lepremierdonnéle modèlede ce que devaitêtre la restitution poétiquede f~n<~ut<e.Son imagination,préciseetM~an<e,a au laisserà chacunedea m~<Ao~<e<, de, religionset desracesqu’il a chantéesleur caractèrepropre et leur physionomieethnique,avecleur grdce, leur y~endeMr,ou /e’fr rMde~oparticulière.Son OBM~re parcourt
+plus grands Poètes français, a le premier donné le modèle de ce que devait être la restitution poétique de l’Antiquité. Son imagination, précise et savante, a su laisser à chacune des mythologies, des religions et des races qu’il a chantées leur caractère propre et leur physionomie ethnique, avec leur grâce, leur splendeur, ou leur rudesse particulière. Son œuvre parcourt
-de r~M<oire.Dans une langued’une étonnantevariété, merce<~<Memen< <OMp~ et appropriéeà chaque<M/e~le poète retrace puwam
+de l’Histoire. Dans une langue d’une étonnante variété, merveilleusement souple et appropriée à chaque sujet, le poète retrace puissamment les civilisations diverses.
-PRÉFACE V!t mentlesc~t~a ~M/Mdiverses.Les re~e<de F/ndeet ceux
+Les rêves de l’Inde et ceux
-Grèce, l’Espritde l’Orientet celuidu Nord, ~d~e obscureet férocedu Moyen-Age,M réveillente<jM~t<en< do/Msesversévocateurs. D’autres poète, encore ont soulevéquelquecoin du voilemystérieuxdupassé.LesNocesCorinthiennes,de M. AnatoleFrance, doM.cet mélancoliquere/!e<desd~M troubléesparle souvenirdesDt€M.canciense<l’avènement du Dieu nouveau,ne sont pas OHMee~. ~me quelques poèmes,inspiréspar les traductionspubliéesdes <e.c ~ cunéiformesou hiéroglyphiques,ont déjàparu. La /n~Me curiositéintellectuelleramèneà lafois vers
+Grèce, l’Esprit de l’Orient et celui du Nord, l’âme obscure et féroce du Moyen-Age, se réveillent et palpitent dans ses vers évocateurs. D’autres poètes encore ont soulevé quelque coin du voile mystérieux du passé. Les Noces Corinthiennes, de M. Anatole France, doux et mélancolique reflet des âmes troublées par le souvenir des Dieux anciens et l’avènement du Dieu nouveau, ne sont pas oubliées. Même quelques poèmes, inspirés par les traductions publiées des textes cunéiformes ou hiéroglyphiques, ont déjà paru. La même curiosité intellectuelle ramène à la fois vers
-plus A<ïM<e antiquitéplusieurspoètescontemporains. Ainsidu mouvementhistoriqueprocèdele mouvement poétiqueactuel.Profiterdesdécouvertesarchéologiques, évoquerdans leur milieules hommeset les cAo~e ~et tenterde représenterà son tour, dansunesuitedepoèmes, le longdéroulementdes siècles, tellefut l’ambitionde l’auteur. Les Sièclesmorts, avecleur MM-<t<rel’Orient antique, ne sontque la premièrepartie d’uneccuureque l’auteuressayerade réaliser<t la forceet le talentnécesMtre<ne lui fontpasdéfaut. Le volumequ’il présente aujourd’huiau jugementde aes maMrM,de ses a/nMet de quelquesrares lecteurs, est particulièrementaustère. L’0rten<prt~tt~, <Mr<OM< l’Orientsémitique,laissepeude placeau re~eet aux lon~ue ~/nedt<a<MMM, propres au géniearyen.Unecivilisation grandiose,mais rude et sanglante,éclatede toutesparts. GuerresMn<fin, villesincendiéesou rosées,prince, et
+plus haute antiquité plusieurs poètes contemporains. Ainsi du mouvement historique procède le mouvement poétique actuel. Profiter des découvertes archéologiques, évoquer dans leur milieu les hommes et les choses, et tenter de représenter à son tour, dans une suite de poèmes, le long déroulement des siècles, telle fut l’ambition de l’auteur. Les Siècles morts, avec leur sous-titre l’Orient antique, ne sont que la première partie d’une œuvre que, l’auteur essayera de réaliser si la force et le talent nécessaires ne lui font pas défaut. Le volume qu’il présente aujourd’hui au jugement de ses maîtres, de ses amis et de quelques rares lecteurs, est particulièrement austère. L’Orient primitif, surtout l’Orient sémitique, laisse peu déplace au rêve et aux longues méditations, propres au génie aryen. Une civilisation grandiose, mais rude et sanglante, éclate de toutes parts. Guerres sans fin, villes incendiées ou rasées, princes et guerriers mis en croix, livrés aux plus cruels
-PREFACE VIII guerriersmisencroMC,livrésOMac ~&Mcrue&supplices, T"> femmes,enfants,nationstoutentières<ra~M enesclavageet ~ranjtp&M~M d’MnboutAt autredes empires tels sontles ~&Mfréquents<o&~aMa: que retracentles annalesdeBabyloneet d’yrte. Leslivresde la Bible, MM/’quelquestraitsde la viepastorale,sontpleinsdes Mn~eance< d’TaA~desabominations desRois,desluttes des tribut. Les malédictionsdesProphètestonnentsans cessesur le peuplechoisiet sur lesnationsde l’univers. Partoutlahainebouillonne;partoutle sangruisselle. El cependant,au fonddes<eFnp~M khakléens,lesNteM.c r~ct~c<M~to~on~uc< sontrec<M: coursdes <M<rM estétudiéet interprété,lesgénérationsd~tne~aoM<cap/t~M~M.Les DMU.B ~crcen<leur action
+supplices, femmes, enfants, nations tout entières traînées en esclavage et transplantées d’un bout à l’autre des empires : tels sont les plus fréquents tableaux que retracent les annales de Babylone et d’Assyrie. Les livres de la Bible, sauf quelques traits de la vie pastorale, sont pleins des vengeances d’Iahvé, des abominations des Rois, des luttes des tribus. Les malédictions des Prophètes tonnent sans cesse sur le peuple choisi et sur les nations de l’univers. Partout la haine bouillonne ; partout le sang ruisselle. Et cependant, au fond des temples khaldéens, les vieux récits cosmogoniques sont recueillis, le cours des astres est étudié et interprété, les générations divines sont expliquées. Les Dieux exercent leur action
-monde. conquérantsles invoquentet les interrogent.Des cultessanglantset uo/Mp<Meua? unepenséereligieuseM dégage;les mythesM transformentet <edéveloppent.Le mythed’litar et deDouziengendreceluid’Aschtorethet d’~id~ni.Toutt’encAo~eet tout contribued’/brmer patrimoinereligieuxderAM~Mn~ successive.Israëlconf0t<l’unitéde sonDMMja&)M.c, élèvele templeet,par la voixde ses nabis,jette soncri d’errance au Afe~te idéal. N’appartenantpas au mondesémitique,maisayant eacerc~une t~M~nceconsidérableau moinssur Israëlet <Mrla Phénicie,lÉgypteMm&~sortir de
+monde. Les conquérants les invoquent et les interrogent. Des cultes sanglants et voluptueux une pensée religieuse se dégage ; les mythes se transforment et se développent. Le mythe d’Istar et de Douzi engendre celui d’Aschtoreth et d’Adôni. Tout s’enchaîne et tout contribue à former le patrimoine religieux de l’humanité successive. Israël conçoit l’unité de son Dieu jaloux, élève le temple et, par la voix de ses nabis, jette son cri d’espérance au Messie idéal. . N’appartenant pas au monde sémitique, mais ayant exercé une influence considérable au moins sur Israël et sur la Phénicie, l’Égypte semble sortir de
-des ~npt en pleinepossessiond’eMe-~n~ne. Dansles plus anciensmonufn<’n~ de M littérature,une dmee.BM<c et pense.Éternellement agenouilléedevantsonDieusolaire,
+des temps en pleine possession d’elle-même. Dans les plus anciens monuments de sa littérature, une âme existe et pense. Éternellement agenouillée devant son Dieu solaire,
-PRÉFACE elle l’adoresous <OM<M les formeset soustousles noms.
+elle l’adore sous toutes les formes et sous tous les noms.
-la mortde /’AoMmesontassimiléesà l’existence m<~M* dusoleil.Il ncMaujour aveclesoleil,parcourt ses phaseslumineuses,dMporo~a ~cluidansle ciel
+la mort de l’homme sont assimilées à l’existence même du soleil. Il naît au jour avec le soleil, parcourt ses phases lumineuses, disparaît avec lui dans le ciel
-presque divinisé,ressusciteavec Horus à l’horizondumatin.. a Le Livredes Morts, dontles exemplairescompletsou des fragmentsse retrouventà cd<ede chaquemomie,est un recueil dhymnes,d’MCOM<a<K)~ de formulesconjuratoires, unesorte de rituel funéraire,ainsique l’a appelé Emmanuelde Rougé,où la vie d’OM<re-<o~&e du défunt, assimiléà Osiris,
+presque divinisé, ressuscite avec Horus à l’horizon du matin. Le Livre des Morts, dont les exemplaires complets ou des fragments se retrouvent à côté de chaque momie, est un recueil d’hymnes, d’incantations, de formules conjuratoires, une sorte de rituel funéraire, ainsi que l’a appelé Emmanuel de Rougé, où la vie d’outre-tombe du défunt, assimilé à Osiris,
-entière, depuisle momentoù,pénétrantdans«laDivineRégioninférieure,» l’dmeparait devant les DtCM.B, J~M’ù celui
+entière, depuis le moment où, pénétrant dans « la Divine Région inférieure, » l’âme paraît devant les Dieux, jusqu’à celui
-après avoiraccompliles <rcwaM.c ordonnéset avoir
+après avoir accompli les travaux ordonnés et avoir
-jugée dignedela béatitudesuprême,elleaccoM~~ne.réunieà M~corps, la barquedu Soleilet « opèretoutesles transformations désirables.)) Le chapitre C~~ avec sa vignettepeinte, estparticulièrementintéressant.Il con<ten<ce queChampolliona nommélaconfessionnégative. Le défuntM~or;/M?du mal
+jugée digne de la béatitude suprême, elle accompagne, réunie à son corps, la barque du Soleil et « opère toutes les transformations désirables. » Le chapitre CXXV, avec sa vignette peinte, est particulièrement intéressant. Il contient ce que Champollion a nommé la confession négative. Le défunt se glorifie du mal
-n’a pasfait pendantsa vie.
+n’a pas fait pendant sa vie.
-une expositionde la haute moralepratiquée dans l’ancienneÉgypte. La traductionque M. Paul
+une exposition de la haute morale pratiquée dans l’ancienne Égypte. La traduction que M, Paul
-le Muan<conservateurdu MuséeÉgyptiendu Louvre,a donnéedu Livredes Morts,
+le savant conservateur du Musée Égyptien du Louvre, a donnée du Livre des Morts,
-l’auteur pourlepoèmeintitulél’Amenti. Uneautre partie des Sièclesmortsest consacréeà la littératureavestique.La lutte d’~Aodra-Afazdd(~Orm~ e<d’Agro-Mainyous~rA~îa~ est indiquée dans les
+l’auteur pour le poème intitulé l’Amenti. Une autre partie des Siècles morts est consacrée à la littérature avestique. La lutte d’Ahoâra-Mazdâ (Ormuz) et d’Agro-Mainyous (Arhiman) est indiquée dans’’ les Créations d’
-X PRÉFACE Créationsd’Ahoûra-Mazdâ.D’autreshymnes,empruntes à la traductionde l’Avestapar M~~de ~far~~ sont condenséset peuvent
+Ahoûra-Mazdâ. D’autres hymnes, empruntés à la traduction de l’Avesta par Mgr de Harlez, sont condensés et peuvent
-que lut le
+que fut le
-l’Eran. Quoiquearyenneet étrangère
+l’Eran. Quoique aryenne et étrangère
-vieil Orientsémitique,la religionde Zoroastre ne devaitpas ~<re négligéeici. Fut-elle,
+vieil Orient sémitique, la religion de Zoroastre ne devait pas être négligée ici. Fut-elle,
-du moinsqu’elle nous aDparaMdans~’Avesta,la religiondes Akhéménides? Ce
+du moins quelle nous apparaît dans l’Avesta. la religion des Akhéménides ? Ce
-est obscuret controversé.E~eyM~en tout
+est obscur et controversé. Elle fut, en tout
-la religionde la Perse. L’influenceduParsismese fait
+la religion de la Perse. L’influence du Parsisme se fait
-en Judéeaprès la captivité.L’empirePerse fut ledernier des grandsempiresasiatiques.Il succombalui-mêmesous lescoupsdAlexandre; etla con~M~egrecque,en établissant
+en Judée après la captivité. L’empire Perse fut le dernier des grands empires asiatiques. Il succomba lui-même sous les coups d’Alexandre ; et la conquête grecque, en établissant
-le mondela prédominancehellénique,marque véritablementla findu mondeantique. Aveclui se terminece premier volume.CeM.Bqui ~Mivront, sous
+le monde la prédominance hellénique, marque véritablement la fin du monde antique. Avec lui se termine ce premier volume. Ceux qui suivront, sous
-Siècles morts. seront consacrés,/’Mn l’Orientgrec, le deuxièmeà ~o~n~et à Byzance.L’auteur demandela permission d’esquisser rapidementleplan qu’il a conçuet qu’il essayerad’exécuterdansseslivres postérieurs. Alexandrea porté
+Siècles morts, seront consacrés, l’un à l’Orient grec, le deuxième à Rome et à Byzance. L’auteur demande la permission d’esquisser rapidement le plan qu’il a conçu et qu’il essayera d’exécuter dans ses livres postérieurs. Alexandre a porté
-armes triomphantesjusqu’au delà de r/ndMS.Aprèssa mort, de nouveauxroyaumesse fondentsur lesruinesdes empiresécroulés.L’Hellénisme s’infiltreen Asieavecles Séleucides,en Égypteavecles Lagideset les Plolémées.Israël résiste seul encoreà l’invasionmorale de
+armes triomphantes jusqu’au delà de l’Indus. Après sa mort, de nouveaux royaumes se fondent sur les ruines des empires écroulés. L’Hellénisme s’infiltre en Asie avec les Séleucides, en Égypte avec les Lagides et les Ptolémées. Israël résiste seul encore à l’invasion morale de
-Mais, domptéà son tour,il inculqueà sesvainqueurssa proprepensée.Avec Philonet sonécole,la doctrinedumonothéismese répand. Alexandrie,devenuele centre intellectueldu monde,voit
+Mais, dompté à son tour, il inculque à ses vainqueurs sa propre pensée. Avec Philon et son école, la doctrine du monothéisme se répand. Alexandrie, devenue le centre intellectuel du monde, voit ’’
-PRÉFACE XI tous les mythesse métamorphoseret se mélanger.Les plus antiquesdoctrinessont restaurées; la philosophie grecqueles interprèteet lesépure, tandis
+tous les mythes se métamorphoser et se mélanger. Les plus antiques doctrines sont restaurées ; la philosophie grecque les interprète et les épure, tandis
-la philosophiejuiveaffirmeson dogmedel’unitédivine.Mais un mouvementparticulieragitait toujoursles secteset les écolesde la Judée, soumisemaintenantaM.BRomains. L’idéemessianiquese réveille,plus ardentequejamais,et ~ M~b~dela Galiléeunevoixse fait entendrequi répète Le royaumede Dieuest proche. » Jésussèmedansles ca’M~déshéritéssa parole inspirée; et
+la philosophie juive affirme son dogme de l’unité divine. Mais un mouvement particulier agitait toujours les sectes et les écoles de la Judée, soumise maintenant aux Romains. L’idée messianique se réveille, plus ardente que jamais, et du fond de la Galilée une voix se fait entendre qui répète : « Le royaume de Dieu est proche. » Jésus sème dans les cœurs déshérités sa parole inspirée ; et
-des grandesrestons sémitiquesgermedanslesâmes,pleines d’espérancesinconnues. La mêmehainequelesanciensNabisportaientà Babel
+des grandes religions sémitiques germe dans les âmes, pleines d’espérances inconnues. La même haine que les anciens Nabis portaient à Babel
-vit toujourscAesleurs descendants;et les marnesanathèmessontlancéscontre Rome.Lefanatisme est
+vit toujours chez leurs descendants ; et les mêmes anathèmes sont lancés contre Rome. Le fanatisme est
-son comble;Jérusalem, qui
+son comble ; Jérusalem, qui
-le foyer,périt dans
+le foyer, périt dans
-des tourbillonsdefumée. Le Templeindestructibleest détruit; mais
+des tourbillons de fumée. Le Temple indestructible est détruit ; mais
-dispersé emportesa T/tora,lespremiersélémentsde la Mischnaet du Thalmud,et élèvedansson cccMrun nouveautempleà sa Loi. Apartir dela chutede Jérusalem,le mondeentierest devenuRomain.Rienne subsisteplus de
+dispersé emporte sa Thora, les premiers éléments de la Mischna et du Thalmud, et élève dans son cœur un nouveau temple à sa Loi. A partir de la chute de Jérusalem, le monde entier est devenu Romain. Rien ne subsiste plus de
-n’est cependantle germe déposépar Jésus de ~Va~are</tdans <’dmedes Galiléens.Il grandit; la ~oen(<ese dessinepeu à peu; Paul lapropageparmi lesgentils,et l’avènementdu Christianismedevientle fait historiquele plus importantde l’époque.Au sein d’une civilisationà outrance,les dmessont envahiespar une
+n’est cependant le germe déposé par. Jésus de Nazareth dans l’âme des Galiléens. Il grandit ; la légende se dessine peu à peu ; Paul la propage parmi les gentils, et l’avènement du Christianisme devient le fait historique le plus important de l’époque. Au sein d’une civilisation à outrance, les âmes sont envahies par une mélancolie inconnue. Les Dieux grecs et latins ont perdu
-\HI PRÉFACE mélancolieinconnue.Les Dieuxgrecs et ~<<msontperdu leur noblesseprimitit’e:la piétéa désertéleursautels; les
+leur noblesse primitive ; la piété a déserté leurs autels ; les
-les Vénussont de simplespersonnages~<Aologiques,(/o~<lesaventuresserventde canevasaux ampli~cf</<o~poétiques.C’est alors
+les Vénus sont de simples personnages mythologiques, dont les aventures servent de canevas aux amplifications poétiques. C’est alors
-les cultes(lel’Orient ressuscitentdans le /HO/tf/e/’o/~ctt/t.~ra. le Dieu aves<«/MCf/c ~<&onnc~bt et despdturages,(~f<ea</e/rtp«.B ~c/crt~Mr c/MTf<t/cctM;~f<rf<pMsort des sanctuaires ~~ yn/<p/Les anciennesreligionsorientalesjettent une troublanteet dernière ~<eMravant (le s’éteindre
+les cultes de l’Orient ressuscitent dans le monde romain, Mitra, le Dieu avestique de la bonne foi et des pâturages, devient le mystérieux sacrificateur du Taureau ; Sarapis sort des sanctuaires égyptiens. Les anciennes religions orientales jettent une troublante et dernière lueur avant de s’éteindre
-jamais. Les/Hys~Mc/t/v~p/t-sseglissenthors </cscatacombes, et lesfemmest~’f~or~sontc/<f</vM<~ par
+jamais. Les mystères chrétiens se glissent hors des catacombes, et les femmes d’abord sont charmées par
-Les assocta/ton.?/)M’«~ les ft//<c/ elles,« /CMrtour, <ctt/tc/~ les hommesversle cultequi les co~o~cet les c/tt~rc.Le Christianisme~ra/(t~a/~ M//)cr~’u~. Les~/«/osopA<’A; <’a//r~ucn<et le rf<t~e/t<;et les f/oc/pMrsde nouvelle Églisese /et’c~~et proclamentses (/f)~/K<*s àlaface du monde.Enfinl’Église(litC/t/’{s<triompheo~ctc~c ~cn/, et
+Les associations pieuses les attirent ; elles, à leur tour, entraînent les hommes vers le culte qui les console et les enivre. Le Christianisme grandissant est persécuté. Les philosophes l’attaquent et le raillent ; et les docteurs de la nouvelle Église se lèvent et proclament ses dogmes à la face du monde. Enfin l’Église du Christ triomphe officiellement, et
-alors surtoutque les schismeset les hérésiesla (~c/ttrc~. Les concilescondamnentrc/cMr,~<j’pa<la Foi (~sst~c ~s~t~M/’s, et la théologie&)~f</t/<~c s’égare
+alors surtout que les schismes et les hérésies la déchirent. Les conciles condamnent l’erreur, fixent la Foi des siècles futurs, et la théologie byzantine s’égare
-plus incroyablesspéculations.L’cf~Me de /?o~c s’est assissur le /fJ/<e(lesC~srtrs. ~/f</y~la réactiondeJulien, lesf/cry<t<’rs vestigest/c~/<p/~M<s/ne s’c~<ce~ et le C/trM<tf</ttsmc, soumettantles barbaresà so~OH~ utc~orteMJ? f/c /Mphilosophieagonisante,se c/rcsscà son tour, ~tns /OM/esa /)Mtssf<nce universelle,violenteet persécutrice.
+plus incroyables spéculations. L’évêque de Rome s’est assis sur le trône des Césars. Malgré la réaction de Julien, les derniers vestiges de l’hellénisme s’effacent, et le Christianisme, soumettant les barbares à son joug, victorieux de la philosophie agonisante, se dresse à son tour, dans toute sa puissance universelle, violente et persécutrice’’.
-PRÉFACE XÏH Voici~ŒUfreque le
+Voici l’œuvre que le
-a r<~ d’écrire,
+a rêvé d’écrire,
-écrira peut-être.Elle ne dépasserapasle seuildu AfoyenAgeet l’heuremêmeoù toutestmort(lece ~Mt~<la force OKla beautéde la hauteantiquité. Quelquesmots sont nécessairespour expliquer de quellemanièreces poèmesont été co~tM*Ils ne sontpas, en général,des traductionsou des interprétations;mais l’auteur a essayé,en s’inspirantdes texteset des monuwp/t~connus,en groupantlesdétailsd’unemêmeépoque, en ne s’écartantpas des donnéesadmisespar la science, d’imagineruneactionet un cadre OMpMMM se développer poétiquementquelque tableau mythique,religieux ou historique.L’auteurcroit,par exemple,quepour donner uneidéevraie de la poésiedesProphètes,il ne SM/pCM, CM/)/’<c<pc,(/cp/’CM~reM~e<ra~MC/(07t c<</c<ra~spOM/’ en principe,de prendre une traductionet de
+écrira peut-être. Elle ne dépassera pas le seuil du Moyen-Age et l’heure même où tout est mort de ce qui fit la force ou la beauté de la haute antiquité. Quelques mots sont nécessaires pour expliquer de quelle manière ces poèmes ont été conçus. Ils ne sont pas, en général, des traductions ou des interprétations ; mais l’auteur a essayé, en s’inspirant des textes et des monuments connus, en groupant les détails d’une même époque, en ne s’écartant pas des données admises par la science, d’imaginer une action et un cadre où puisse se développer poétiquement quelque tableau mythique, religieux ou historique. L’auteur croit, par exemple, que pour donner une idée vraie de la poésie des Prophètes, il ne suffit pas, en principe, de prendre une traduction et de
-un morceaud’Isaïe ou d’écltiel, fùt-ce le plus beauet le pluséloquent;maisquec’est à l’écrivainmême, pOM~da~< a~b/t~<OM<c lalittératureprophétique,t~tpr~/tp de l’esprit destempset desc~con~<ancp&, a composerun poèmequi contiennela substancedes diverseso?MU/’c~ qui l’inspirentet qui
+un morceau d’Isaïe ou d’Ézéchiel, fût-ce le plus beau et le plus éloquent ; mais que c’est à l’écrivain même, possédant à fond toute la littérature prophétique, imprégné de l’esprit des temps et des circonstances, à composer un poème qui contienne la substance des diverses œuvres qui l’inspirent et qui
-en quelquesorte, une nouvelleet véritableprophétie. L’auteur
+en quelque sorte, une nouvelle et véritable prophétie. L’auteur
-se dissimulepas que ce volumeaurait besoin~e acco//tpa~n<~ de notes/to//ï6/*CH~c ~. ~/aMun appareild’éruditionn’ajouteraitrien à
+se dissimule pas que ce volume aurait besoin d’être accompagné de notes nombreuses. Mais un appareil d’érudition n’ajouterait rien à
-valeur intrinsèquedes poèmes,si toutefoisils en possèdentquelqu’une. Lespoètesqui voudrontbienlire cesvers,jugeront si la ma<t~ehistoriquea été convenablementtransforméeen matièrepoétique.Leséruditss’apercevrontpcut-êlreque
+valeur intrinsèque des poèmes, si toutefois ils en possèdent quelqu’une. Les poètes qui voudront bien lire ces vers, jugeront si la matière historique a été convenablement transformée en matière poétique. Les érudits s’apercevront peut-être que ’’
-PRÉFACE XIV ce livren’a pasétécomposélégèrementet quede sérieuses ~MJesen ontprécédél’exécutionet, pour ainsidire, formé l’ossature. Quelquesremarquesencore sur l’orthographeet la prononciationdes nomspropres. Autantque possibleils ont
+ce livre n’a pas été composé légèrement et que de sérieuses études en ont précédé l’exécution et, pour ainsi dire, formé l’ossature. Quelques remarques encore sur l’orthographe et la prononciation des noms propres. Autant que possible ils ont
-généralement adoptéepar la sciencephilologique.L’auteura cru cependantdevoirfaire quelquesconcessions,soit a l’euphonie, soit aM.chabitudesde la languefrançaise.C’M<ainsique le nomde /a/tue,par -exemple,qui, d’aprèsla rigoureuse orthographehébraïque,doit ~c scandélah-vé. en deux syllabes,en comptetrois. De mêmelehoudaest (~co/Mposé en 1-e -hou-da.Plusieursautres nomsencoresont dansle mêmecas. Il est certainaussiquele nomde ~6JEschmoun,le nomde ~M~J<, commençantpar un aïn, consonneforte, il ed<~a ~Mécrire la maisonque AbdEschmoun.la vignedeÊn-guédi.~ a ~-t//)0~t&~ avecla proytoncta<to~yrançaMC, de
+généralement adoptée par la science philologique. L’auteur a. cru cependant devoir faire quelques concessions, soit à l’euphonie, soit aux habitudes de la langue française. C’est ainsi que le nom de Iahvé, par exemple, qui, d’après la rigoureuse orthographe hébraïque, doit être scandé Iah-vé, en deux syllabes, en compte trois. De même Iehouda est décomposé en I-e-hou-da. Plusieurs autres noms encore sont dans le même cas. Il est certain aussi que le nom de Abd-Eschmoun, le nom de Ên-guédi, commençant par un aïn, consonne forte, il eût fallu écrire : la maison que Abd-Eschmoun, la vigne de En-guédi. Était-il possible, avec la prononciation française, de
-pas e/tJer l’e muet? L’auteur
+pas élider l’e muet ? L’auteur
-l’a paspensé.Cesdétails,JMreste, ne doiventpas avoirplus d’importancequ’ils n’en comportentdans un livre devers. Lepoète n’a jamaisconsentià oublierqu’il écrivaitavant tout une œM~rcpoétiqueet quel’harmonie devaittoujoursy conserverses droits.
+l’a pas pensé. Ces détails, du reste, ne doivent pas avoir plus d’importance qu’ils n’en comportent dans un livre de vers. Le poète n a jamais consenti à oublier qu’il écrivait avant tout une œuvre poétique et que l’harmonie devait toujours y conserver ses droits.
-se rencontrentdans divers
+se rencontrent dans divers
-articulation différente.Le nom de t Égyptepeutservir d’exemple.Lorsqu’ilse trouvedans un poèmeassyrien,il est écrit Mousn,tel quele donnent les inscriptionscunéiformes;la Terre
+articulation différente. Le nom de l’Egypte peut servir d’exemple. Lorsqu’il se trouve dans un poème assyrien, il est écrit Mousri, tel que le donnent les inscriptions cunéiformes ; la Terre
-les poèmeségyptiens,selon la lecturehiéroglyphique;
+les poèmes égyptiens, selon la lecture hiéroglyphique’’ ;
-PRÉFACE XV Miçraïm.dans les poèmesbibliquesou directementinspiréspar leLivrehébreu. Dansla prononciation des nomspropres, le sondoit, en général, ~re ouvert,toutesles lettresayant leur valeur nropre Ainsidansle nomdu Dieu-LuneStM, n~ta/ sera prononcé commesi le
+Miçraïm, dans les poèmes bibliques ou directement inspirés par le Livre hébreu. Dans la prononciation des noms propres, le son doit, en général, être ouvert, toutes les lettres ayant leur valeur propre . Ainsi dans le nom du Dieu-Lune Šin, le n final sera prononcé comme si le
-écrit Schine; dans
+écrit Schine ; dans
-n doivent~rc sonores.Commedansce mêmenom de Stn, danscelui a’~ssoMr.dans celuide ~a/nas, etc., le s. surmontéde l’accentconventionnel a
+n doivent être sonores. Comme dans ce même nom de Šin, dans celui d’Assour, dans celui de Šamaš, etc., le s, surmonté de l’accent conventionnel (v), a
-Sch, commesi les nomsétaient transcrits Schin. Asschour,
+Sch, comme si les noms étaient transcrits Schin, Asschour,
-Le s n’a,
+Le š n’a,
-été employéque dans
+été employé que dans
-des nomset des formesassyriennes.Le s simplese prononc(dur entre deux voyelles.Ces exemplessuffisentet le poètes’excusede lesdonner. Maisil lui a sembléque biendes vers contenantdes nomspropres et
+des noms et des formes assyriennes. Le s simple se prononce dur entre deux voyelles. Ces exemples suffisent et le poète s’excuse de les donner. Mais il lui a semblé que bien des vers contenant des noms propres et
-une harmonieparticulière, la perdraient totalementsi la prononciationétaitchargéeouassourdie. Encoreunefois, l’auteurn’ignorepastoutesleslacunes et toutesles imperfectionsqueprésentece livre,
+une harmonie particulière, la perdraient totalement si la prononciation était chargée ou assourdie. Encore une fois, l’auteur n’ignore pas toutes les lacunes et toutes les imperfections que présente ce livre,
-a d’austèreet à quelpetit nombrede lecteursil Il estcependant nécessaire
+a d’austère et à quel petit nombre de lecteurs il s’adresse. Heureux si, parmi les poètes et les écrivains, quelques-uns veulent bien s’intéresser à ces vers, si complètement étrangers à l’âme moderne et aux sentiments ’’ Il est cependant nécessaire
-remarquer quedeuxexceptions M rencontrent danscelivre.Page~8,vers3 llora desmontsdeAf<Mar. bondirle mtt~<Per<e, le premier hémMttcheparaitraltfaux, si
+remarquer que deux exceptions se rencontrent dans ce livre. Page 78, vers 3 : Hors des monts de Mâdaï, bondir le mulet Perse, le premier hémistiche paraîtrait faux, si
-lecteur n’éta:t averti
+lecteur n’était averti
-mot M&daïdoit se prononcercommes’il était écrit M’dail. De même. paget3t. vers n. Eï-Schadda:sera lu El-Schaddail.Deuxexceptionsà cette règleont été faitespour les mots Sinaïet Adona:,la décomp<Mition de la syllabeSnatede cesnomsayantété consacréepar l’usage.
+mot Mâdaï doit se prononcer comme s’il était écrit Mâdail. De même, page 131, vers 11, El-Schaddaï sera lu El-Schaddail. Deux exceptions à cette règle ont été faites pour les mots Sinaï et Âdonaï, la décomposition de la syllabe finale de ces noms ayant été consacrée par l’usage.
-PRÉFACE XVt N’odreMe. ~fpMreu.cparmi joo~<M e<les ~cr~atM, ~Me~Mea-H~M t~M~cn< &Mn~F’eMcr CMt~r~ ~tco/Mp~~meM<~<ra~c7’Nà rd~neMoe~rne e<aMa?Mn<t7nc~du pr~en<,rendre~M~~ce aMa?c~br~c~Mpoèteet juger~M’~ n’apas été trop~/t/~r<eMr à /a McAeyu’</~<a~ </npo~e. ~feureMa’ ~Mr<OM< ~t son ~af<re t~<M<ree< t?~~r~, M. JLeco~cde Z<M/e~ ~eM<~er/Me~eà son Mto~M~e ~Mc~~cde luided<c/’les SièclesmortscommeM/t<~noi~na~ede re~ec/Me<Me a~ec~o~e< de /)ro/bndeadMMra<ton. Par!a,j)nnt88<).
+du présent, rendre justice aux efforts du poète et juger qu’il n’a pas été trop inférieur à la tâche qu’il s’était imposée. Heureux surtout si son Maître illustre et vénéré, M. Leconte de Liste, veut permettre à son modeste disciple de lui dédier les Siècles morts comme un témoignage de respectueuse affection et de profonde admiration’’. Paris, juin 1889. == Note == <references />
-L’EXIL ILS vont sanstrêve; ils vont sousle cielbaset sombre.
+{{center|’’’L’EXIL’’’}} {{Lettrine/I|I}}ls vont sans trêve; ils vont sous le ciel bas et sombre.
-Fugitifs, chassésdes anciensparadis; Et
+Fugitifs, chassés des anciens paradis ; Et
-tribu, depuisdesjours sans
+tribu, depuis des jours sans
-ses piedsroidis. Ils
+ses pieds roidis. Ils
-les derniers-nésdes races primitives, Les.derniersdont les
+les derniers-nés des races primitives, Les derniers dont les
-les divinssommets. Dans les herbesen fleur
+les divins sommets. Dans les herbes en fleur
-un Soleil,oubliédésormais. Tout
+un Soleil,oublié désormais. Tout
-les plateauxsublimes Où
+les plateaux sublimes Où
-aïeux Et voicique les
+aïeux ; Et voici que les
-cimes, Versl’Occidentnocturne ont cherchéd’autres cieux.
+cimes, Vers l’Occident nocturne ont cherché d’autres cieux.
-a LES SIECLES MORTS Usont fui.
+2 LES SIÈCLES MORTS Ils ont fui.
-souuîeet poussedans l’espace La neigeinépuisableen tourbillonsgonflés Un hiverétemelsuspend,en blocsde glace, Derigidestorrentsaux flancsdes montsgelés. Des.amasde rochers,blancsd’unelourdeécume, Témoinsrugueuxd’un mondeinformeet surhumain. Visqueux,lavésde pluieet noyésdansla brume, De leursblocsconvulsésfermentl’âprechemin. Desforêtsd’arbresmorts,torduspar les tempêtes. S’étendent
+souuîeet pousse dans l’espace La neige inépuisable en tourbillons gonflés ; Un hiver éternel suspend, en blocs de glace, De rigides torrents aux flancs des monts gelés. Des amas de rochers, blancs d’une lourde écume, Témoins rugueux d’un monde informe et surhumain. Visqueux, lavés de pluie et noyés dans la brume, De leurs blocs convulsés ferment l’âpre chemin. Des forêts d’arbres morts, tordus par les tempêtes, S’étendent
-cri desvoracesoiseaux. Près de grandslacs boueux,répondau cri
+cri des voraces oiseaux, Près de grands lacs boueux, répond au cri
-Qui râlenten glissantsur 1 épaisseurdeseaux. Maisl’immensetribu, par les sentiersplusrudes, Par les ravinsfangeuxoù s’engouffrele vent, Commeun troupeauperdu, s’enfonceauxsolitudes. Sanshâte.sans relâcheet toujoursplusavant. En tête, interrogeantl’ombrede leursyeuxternes. Marchentles durs chasseurs,lesgéantset lesforts. Plusmonstrueuxquel’oursqu’auseuildeleurscavernes Ils étouualentnaguèreen luttantcorpsà corps. Leurslongscheveux,pareilsaux lianesfarouches. En lanièrestombaientde leurscrAnesétroits, Tandisqu’ense figeantl’haleinede leursbouches Hénssaltde glaçonsleursbarbesaux poilsdroits.
+Qui râlent en glissant sur l’épaisseur des eaux. Mais l’immense tribu, par les sentiers plus rudes, Par les ravins fangeux où s’engouffre le vent, Comme un troupeau perdu, s’enfonce aux solitudes, Sans hâte sans relâche et toujours plus avant. En tête, interrogeant l’ombre de leurs yeux ternes, Marchent les durs chasseurs, les géants et les forts, Plus monstrueux que l’ours qu’au seuil de leurs cavernes Ils étouffaient naguère en luttant corps à corps. Leurs longs cheveux, pareils aux lianes farouches, En lanières tombaient de leurs crânes étroits, Tandis qu’en se figeant l’haleine de leurs bouches Hénssait de glaçons leurs barbes aux poils droits.
-L tttL s Lesuna. ce!ntede roseauxtMMeaon d’heAM<~ehe<. Auxrafalelde grêleo&Mentleun targe~<!MMt; D’autres,autourdu col attachantdes peauxMehea. D’un manteaubestialcouvraientteort teuMMng!m<w. Et les <emmeamarchaient.lentes.mornes Uvidea. Haletantet pUanteoneles domMeatante~M DesMémewnourrissonspende*a leurs«MMvMtea Et des petitaenfantsattachéesur tewrdos. Enarrière,portéesurdeebranche*umee. DegrandavietUarda muetswongeMent MXjo~Mtom<MM Et, MutevMtpMr<bte teaMp~Mp~eret tenMM. Veret horuonperdutoumMentdeayeex«ein~. Ils allaient.MaiseoudMn,quandla nuit dtm t Mp~ce Roulait,avecla peur. i obacanteMMan. La
+L’EXIL 3 Les uns ceinte de roseaux tressés ou d’herbes sèches, Aux rafales de grêle offraient leurs larges flancs ; D’autres, autour du col attachant des peaux fraîches, D’un manteau bestial couvraient leurs reins sanglants. Et les femmes marchaient, lentes, mornes, livides, Haletant et pliant sous les dooubles fardeaux Des blêmes nourrissons pendus à leurs seins vides Et des petits enfants attachés sur leur dos. En arrière, portés sur des branches unies, De grands vieillards muets songaient aux jours lointains Et, soulevant parfois leurs paupières ternies, Vers l’horizon perdu tournaient des yeux éteints. Ils allaient. Mais soudain, quand la nuit dans l’espace Roulait, avec la peur, l’obscurité sans fin, La
-tout entière,épuieéeet trop )M<e. Multipliaitle cri terriblede MMm. LeschaMeurw ont hier MuvideapM<M<MMM; lie renneprisonniera rompuwMKeM; Lonn d«Mmtn’a pMtf<hwch<dMMles tMaee; LecerfneatpaatombéMMe)McroetMMeedeechiens. Le eol ne livreplusni germeeni Mcinee. Le poissonee dérobeMu BMntieMbnMfgee; Rien,ni )eeâereefruitsni le nn~des femnee. Ni la moëueep~Meean crens deaowMngee.
+tout entière, épuisée et trop lasse, Multipliait le cri terrible de sa faim. Les chasseurs ont hier suivi des pistes fausses ; Le renne prisonnier a rompu ses liens ; L’ours défiant n’a pas trébuché dans les fosses ; Le cerf n’est pas tombé sous les crocs blancs des chiens. Le sol ne livre plus ni germes ni racines, Le poisson se dérobe aux marais submergé ; Rien, ni les âcres fruits ni le flux des résines, Ni la moëlle épaisse au creux des os rongés.
-voici qu’appuyéssur des
+voici qu’appuyés sur des
-Les mAles,dans l’horreur d’un songeinassouvi, Ont
+Les mâles, dans l’horreur d’un songe inassouvi, Ont
-suivi. Voicila proie humaine, offerteà leur délire, Vieillards,femmes, enfants, les faibles,autour d’eux Vautrésdans leur sommeilstupide, sans
+suivi. Voici la proie humaine, offerte à leur délire, Vieillards, femmes, enfants, les faibles, autour d’eux Vautrés dans leur sommeil stupide, sans
-des carnassiersen un
+des carnassiers en un
-les corpsinertes, Dans
+les corps inertes, Dans
-meurtriers, fouillantles poitrines ouvertes, Mangentles cœurs
+meurtriers, fouillant les poitrines ouvertes, Mangent les cœurs
-repus, souillésd’un sang qui fumeencore. Parmi
+repus, souillés d’un sang qui fume encore, Parmi
-os blanchisépars sur
+os blanchis épars sur
-Aux blafardeslueurs de la nouvelleaurore, Marchent,silencieux,vers le
+Aux blafardes lueurs de la nouvelle aurore, Marchent, silencieux, vers le
-de siècleen siècleincessammenterrante, Sur
+de siècle en siècle incessamment errante, Sur
-des neuves Dont
+des fleuves Dont
-vallons emplistraçaient le
+vallons emplis traçaient le
-cours, Sauvagesconquérantsdes solitudesneuves, Ont avancé, souffertet pullulé toujours;
+cours, Sauvages conquérants des solitudes neuves, Ont avancé, souffert et pullulé toujours ;
-L’EX!L 5
+L’EXIL 5
-l’heure où. du
+l’heure où, du
-des vapeursméphitiques, Dont
+des vapeurs méphitiques, Dont
-terre, pareilleaux demeuresantiques, A
+terre, pareille aux demeures antiques, A
-yeux éblouisfleuritcommeun jardm. Devanteux s’étalaitcalme, immenseet superbe,
+yeux éblouis fleurit comme un jardin. Devant eux s’étalait calme, immense et superbe,
-tapis changeantau pieddes montsjeté, Un pays. vierge
+tapis changeant au pied des monts jeté, Un pays, vierge
-où, mugissantdans l’herbe, Des vachesau poil blanc paissaienten liberté.
+où, mugissant dans l’herbe, Des vaches au poil blanc paissaient en liberté.
-les palmiersverts, parmi
+les palmiers verts, parmi
-Les étalonspuissants, les
+Les étalons puissants, les
-les troupeauxépars des fuyantesgazelles Écoutaientsans effroiles pas
+les troupeaux épars des fuyantes gazelles Écoutaient sans effroi les pas
-l’Exil ressuscitaitpour eux,
+l’Exil ressuscitait pour eux,
-vivant souvenirdes sièclesbienheureux. La
+vivant souvenir des siècles bienheureux. La
-a rejaillide la sourceféconde, Et
+a rejailli de la source féconde, Et
-soif s’abreuveà son
+soif s’abreuve à son
-l’homme pacifiqueest commeun nouveau-né. U revoitle Soleil, l’immortelleLumière. Et
+l’homme pacifique est comme un nouveau-né. Il revoit le Soleil, l’immortelle Lumière, Et
-où, témoinsdes clémentessaisons, Des astres reconnus,à l’heure coutumière, Montent,commeautrefois,sur les
+où, témoins des clémentes saisons, Des astres reconnus, à l’heure coutumière, Montent, comme autrefois, sur les
-le sablemonotone. Il
+le sable monotone, Il
-un profondmiroir, L’étincelantemer dont l’infinifrissonne Quand le Soleildescenddans la
+un profond miroir, L’étincelante mer dont l’infini frissonne Quand le Soleil descend dans la
-Les eaux.les bois,
+Les eaux, les bois,
-yeux. Moinsaveugleet moins
+yeux. Moins aveugle et moins
-sent palpiterdes Dieux. Ils naissentdu chaosoù s’ébauchaientleurs formes, Multipleset sans
+sent palpiter des Dieux. Ils naissent du chaos où s’ébauchaient leurs formes, Multiples et sans
-l’autre engendrés; Et le renet sanglantde leurs
+l’autre engendrés ; Et le reflet sanglant de leurs
-terreur barbareemplitles temps sacrés. Us parlent dans l’orage; ils
+terreur barbare emplit les temps sacrés. Ils parlent dans l’orage ; ils
-bras libérateurdarde et
+bras libérateur darde et
-l’éclair, Commeun glaive
+l’éclair, Comme un glaive
-Les monstresnuageuxaccumulésdans l’air. Sur l’abtmeéternel des
+Les monstres nuageux accumulés dans l’air. Sur l’abîme éternel des
-primordiales NagentdesDieuxprudents,telsquede grandspoissons D’infailliblesEsprits peuplentles nuits astrales; Des serpentsinspirés siment dans
+primordiales Nagent des Dieux prudents, tels que de grands poissons ; D’infaillibles Esprits peuplent les nuits astrales ; Des serpents inspirés sifflent dans
-Puis, lonque surgissantcommeun roi, dans l’aurore. Le Soleiltriomphalbrille au firmamentbleu. L’homme,les bras
+Puis, lorsque surgissant comme un roi, dans l’aurore, Le Soleil triomphal brille au firmament bleu, L’homme, les bras
-chante, contemple,adore La Majestésuprêmeet le
+chante, contemple, adore La Majesté suprême et le
-Dieu
+Dieu ;
-7 Celuiqui fécondala Vie universelle L’ancêtrevénérédu jour propiceet pur,
+7 Celui qui féconda la Vie universelle, L’ancêtre vénéré du jour propice et pur,
-étincelle Commeun bouclierd’or suspendudans l’azur Et celuiqui parfois,formidableet néfaste, Immobileau ciel
+étincelle Comme un bouclier d’or suspendu dans l’azur ; Et celui qui parfois, formidable et néfaste, Immobile au ciel
-jusqu’aux profondeurs,flamberl’immensité. Maisquand l’homme, éveillantl’étemelleNature, Ses
+jusqu’aux profondeurs, flamber l’immensité. Mais quand l’homme, éveillant l’éternelle Nature, Ses
-ses clartéset ses
+ses clartés et ses
-seul devantles Dieux,
+seul devant les Dieux,
-son Ameobscure. Il tressaillitd’angoisseet supplia
+son âme obscure, Il tressaillit d’angoisse et supplia
-ô Souverains!les taureauxet les
+ô Souverains ! les taureaux et les
-sang expiatoireont inondé le sol; Et
+sang expiatoire ont inondé le sol ; Et
-en s’échappantdes lèvres, Commeun aiglon
+en s’échappant des lèvres, Comme un aiglon
-vol. Idolesde granit, simulacresde pierre, Bétyles,Pieux sacrés, Astresdu cielserein, Vers
+vol. Idoles de granit, simulacres de pierre, Bétyles, Pieux sacrés, Astres du ciel serein, Vers
-avec l’ourande, a
+avec l’offrande, a
-la graissea fumé
+la graisse a fumé
-Les sièclesont passé les
+Les siècles ont passé ; les
-des palais,destours et
+des palais, des tours et
-des templesjaloux, dont
+des temples jaloux, dont
-massives Auxprofanesregardscachaientles Dieux
+massives Aux profanes regards cachaient les Dieux
-LES SIECLES MORTS 8 Triomphantstour à tour ou livrés aux insultes, Voluptueux.cruels, terriblesou savants, Tels, vousavezversépour jamais, ô vieux cultes!1 L’ivressedu Mystèreaux âmes des vivants. Tels vous tramezencore, au fond de l’ombre ingrate. Voscortègessacrés, lamentableset vains, Du vieux Nil à la mer et du Gangea l’Euphrate, 0 spectresinnommésdes ancêtresdivins1 Et dans le vague abîmeoù gtt le monde antique, Luit, commeun astre mort, au ciel religieux, La sombre maje&iéde l’Orient mystique, Berceaudes nations et sépulcredes Dieux.
+8 LES SIÈCLES MORTS Celui qui féconda la Vie universelle, L’ancêtre vénéré du jour propice et pur, Le guerrier lumineux dont le disque étincelle Comme un bouclier d’or suspendu dans l’azur ; Et celui qui parfois, formidable et néfaste, Immobile au ciel fauve et morne de l’Été, Flétrit, dévore, embrase, et du désert plus vaste Fait, jusqu’aux profondeurs, flamber l’immensité. Mais quand l’homme, éveillant l’éternelle Nature, Ses formes, ses couleurs, ses clartés et ses voix, Fut seul devant les Dieux, fils de son âme obscure, Il tressaillit d’angoisse et supplia ses Rois. Alors, ô Souverains ! les taureaux et les chèvres D’un sang expiatoire ont inondé le sol ; Et l’hymne évocateur, en s’échappant des lèvres, Comme un aiglon divin tenta son premier vol. Idoles de granit, simulacres de pierre, Bétyles, Pieux sacrés, Astres du ciel serein, Vers vous, avec l’offrande, a monté la prière, Et la graisse a fumé sur les autels d’airain. Les siècles ont passé ; les races successives Ont bâti des palais, des tours et des cités Et des temples jaloux, dont les parois massives Aux profanes regards cachaient les Dieux sculptés.
-BABEL-ASSOUR
+{{center|BABEL-ASSOUR}}
-INCANTATION KHALDÉENNE CONTRE LES SEPT C ouvtE~s -TOt desDémonsméchants.Espritdes cieux Esprit
+{{center|INCANTATION KHALDÉENNE}} {{center|CONTRE LES SEPT}} {{Lettrine/I|S}}ouviens-toi des Démons méchants, Esprit des cieux ! Esprit
-l’Univers, souviens-toides sept Dieux! Ils
+l’Univers, souviens-toi des sept Dieux ! Ils
-sept Dieuxmauvais, irrités
+sept Dieux mauvais, irrités
-dans l’ablme et dessèchentla mer.
+dans l’abîme et dessèchent la mer.
-des eaux; le
+des eaux ; le
-S’amasse, tourbillonneet mugit dars leurs bouches; Eux, les Dévastateurs,pourvoyeursdes tombeau?:. Qui
+S’amasse, tourbillonne et mugit dans leurs bouches ; Eux, les Dévastateurs, pourvoyeurs des tombeaux, Qui
-la moëlle et
+la moelle et
-mourants convulsifsarrachésà leurs couches. Souviens-toides Démons méchants,Esprit des cieux! Esprit
+mourants convulsifs arrachés à leurs couches. Souviens-toi des Démons méchants, Esprit des cieux ! Esprit
-l’Univers, souviens-toides sept Dieux!
+l’Univers, souviens-toi des sept Dieux !
-fils d’Allât. dont l’infailliblegeste Est commeun dard
+fils d’Allât, dont l’infaillible geste Est comme un dard
-Ils corrodentles reins et gonflentla tumeur; Le tremblementde terre
+Ils corrodent les reins et gonflent la tumeur ; Le tremblement de terre
-leur marchefuneste. Ils
+leur marche funeste. Ils
-serpents Tout a la
+serpents ; Tout à la
-fièvre, incendieet peste. Souviens-toides Démonsméchants, Esprit
+fièvre, incendie et peste. Souviens-toi des Démons méchants, Esprit
-cieux Esprit
+cieux ! Esprit
-l’Univers, souviens-toides sept Dieux! Les Sept, n’engendrantpoint, ni
+l’Univers, souviens-toi des sept Dieux ! Les Sept, n’engendrant point, ni
-femelles, Paralysentla femmeen énervant
+femelles, Paralysent la femme en énervant
-au nouveau-nébercé sur
+au nouveau-né bercé sur
-genoux, Offreun lait
+genoux, Offre un lait
-ses flasquesmamelles. Ce
+ses flasques mamelles. Ce
-de sang. Boiventencor sans
+de sang, Boivent encor sans
-La bilejaune au
+La bile jaune au
-prunelles. Souviens-toides Démonsméchants. Esprit
+prunelles. Souviens-toi des Démons méchants, Esprit
-cieux Espritde l’Univers, souviens-toides sept Dieux!1 Les Sept! Conjurez-les,Esprit d’Istar guerrière, Espritde Kin,
+cieux ! Esprit de l’Univers, souviens-toi des sept Dieux ! Les Sept ! Conjurez-les, Esprit d’Istar guerrière, Esprit de Kin,
-Ningal, Espritdes Profondeurs,qui, d’un souffleinégal, Sur
+Ningal, Esprit des Profondeurs, qui, d’un souffle inégal, Sur
-la poussière1 Qu’ils
+la poussière ! Qu’ils
-de refugeau temple de §atir i Et
+de refuge au temple de Satir ! Et
-l’homme sauvéles regarde
+l’homme sauvé les regarde
-sa prière!1
+sa prière !
-INCANTATION KHALDEENNE <3 Souviens-toides Démonsméchants. Esprit descieuxi Esprit
+INCANTATION KHALDÉENNE 13 Souviens-toi des Démons méchants, Esprit des cieux ! Esprit
-l’Univers, souviens-toides sept Dieux! Les Sept, fantômesvains, par l’ancienneembrasure, Sous
+l’Univers, souviens-toi des sept Dieux ! Les Sept, fantômes vains, par l’ancienne embrasure, Sous
-ne pénétrerontpoint. S’ils
+ne pénétreront point. S’ils
-poing Rejaillissecontre eux
+poing Rejaillisse contre eux
-leur blessure!1 Que leur corpssoit frappé,
+leur blessure ! Que leur corps soit frappé,
-ont frappémon corps!1 Qu’ils
+ont frappé mon corps ! Qu’ils
-Sept, mangeursdes morts,
+Sept, mangeurs des morts,
-Sept, exterminéspar leur propre morsure!1 Souviens-toides Démons méchants. Esprit descieux! Espritde l’Univers, souviens-toides sept Dieux!1
+Sept, exterminés par leur propre morsure ! Souviens-toi des Démons méchants, Esprit des cieux ! Esprit de l’Univers, souviens-toi des sept Dieux !
-LES SIÈCLES MORTS t< li0 –-t 1 LA LAMENTATION D’ISTAR Et on rapporteque, la
+« .... Et on rapporte que, la
-de M mort, toute*les idolesdesdifférentescontrée*do la terre M réunirentdans le templedeBabylone, auprèsde !a grandestatue d’or,
+de sa mort, toutes les idoles des différentes contrées de la terre se réunirent dans le temple de Babylone, auprès de la grande statue d’or,
-est ceMedu Soleil. Eue le mit a <a!ret’oraMonfunèbre doTammutet à
+est celle du Soleil	 ..... Elle se mit à faire l’oraison funèbre de Tammuz et à
-était arnvé toutesles idolespleurèrentet gémirentpendant toute
+était arrivé ; toutes les idoles pleurèrent et gémirent pendant toute
-au matin. ellesN’envolèrent et retournèrentà leun tcmptca.dans les dilTé. renteacontréesde la terre tCM/<ur<’ nabatéenne,d’âpre Jtfo&<Maimont<&MordA~~tM-Atm, ni, ao. Cf. F. Lt~o ~MAtT, Les prcmtfrft c<p</Ma<MM. T. II. p. 97. ï LE vent soume. Pareille
+au matin, elles s’envolèrent et retournèrent à leurs temples, dans les différentes contrées de la terre... Agriculture nabatéenne, d’après Moïse Maïmonide, Moré Nébouchim, III, 29. Cf. F. LENORMANT, Les premières civilisations, T. II, p. 97. I Le vent souffle. Pareille
-initiale, L~Lanuit sur
+initiale, La nuit sur
-sacrés, Arrondissaitsa voûte
+sacrés, Arrondissait sa voûte
-qui chassaitles nuages, Commedes flots pousséscontre de
+qui chassait les nuages, Comme des flots poussés contre de
-rivages,
+rivages, Luisaient par intervalle
-LA LAMENTATION D’iSïAR t5 Luisaientpar intervalleet s’éteignaientencor. Seul. dans
+et s’éteignaient encor. Seul, dans
-d’or, Sin, déchirantla mer
+d’or, Šin, déchirant la mer
-des nuées. Blanchissait,par instants, leurs massesrefluées. Et dansla profondeur,
+des nuées, Blanchissait, par instants, leurs masses refluées. Et dans la profondeur,
-des spectreslourds. Blêmissaientvaguementdes escaliersde tours. De rigidesparois, des templesdont la cime Montaitet se perdaitdans le
+des spectres lourds, Blêmissaient vaguement des escaliers de tours, De rigides parois, des temples dont la cime Montait et se perdait dans le
-Le Fleuveantique. au loin. parmide grandsroseaux. Sur les sablesobscurs roulait
+Le Fleuve antique, au loin, parmi de grands roseaux, Sur les sables obscurs roulait
-mornes eaux. Où nageaient,charriésdufond du désert sombre. Destroncsdepalmiers morts, entre-choquésdans l’ombre.
+mornes eaux, Où nageaient, charriés du fond du désert sombre, Des troncs de palmiers morts, entre-choqués dans l’ombre.
-gradins Erraient; et par éclats,leurs grondements soudains. Prolongésen échos
+gradins Erraient ; et par éclats, leurs grondements soudains, Prolongés en échos
-en terrasse. Emplissaientl’air troublé
+en terrasse, Emplissaient l’air troublé
-vorace. Parfois,rauque, étranglé,farouche.épouvanté, Un raie se
+vorace. Parfois, rauque, étranglé, farouche, épouvanté, Un râle se
-d’un corpsjeté Quelque
+d’un corps jeté : Quelque
-lancé par-dessusla clôture Aux fauvesinquiets qui flairaientleur pâture. Le silencecreusait le gouffrede la nuit Et sousle ciel aveugleoù nul
+lancé par-dessus la clôture Aux fauves inquiets qui flairaient leur pâture. Le silence creusait le gouffre de la nuit ; Et sous le ciel aveugle où nul
-En rafales,le vent. venu
+En rafales, le vent, venu
-les feuillagesrudes, Tumultueusementsoumait,depuis le
+les feuillages rudes, Tumultueusement soufflait, depuis le
-hauts monumentsdressant un faite noir,
+hauts monuments dressant un faîte noir,
-temples colossauxconstruitsdepuis vingt nères. Accrochanttour a tour quelquesrefletslunaires Auxlivides rondeursde leurs dûmescuivrés. t
+temples colossaux construits depuis vingt nères, Accrochant tour à tour quelques reflets lunaires Aux livides rondeurs de leurs dômes cuivrés, ... Dans la mouvante nuit étageaient par
-<e LES SIECLES MORTS Dansla mouvantenuit étageaientpar degrés L’amaspyramidalde leurschambressublimes. Maisseul,commeun sommetdominantd’autrescimes. LetempledeSamaa,au longde sesparois. Par les grillesde bronzeet sousles seuilsétroits. Laissait,du sanctuaireoù le Soleilhabite, Filtrerdesjets de flammeet de clartésubite, Oùsurgissaienten blocsmonstrueuxet confus Dessimulacresd’or sur d’innombrablesfûts, DesDieuxarmésde dards,foulantdesbêtesmortes, Desformesdetaureauxbarrantde largesportes Et de grandsbas-reliefsoù. dansleurs becsaigus, Desvautoursemportaientdes têtesde vaincus.
+degrés L’amas pyramidal de leurs chambres sublimes. Mais seul, comme un sommet dominant d’autres cimes. Le temple de Šamaš, au long de ses parois, Par les grilles de bronze et sous les seuils étroits, Laissait, du sanctuaire où le Soleil habite, Filtrer des jets de flamme et de clarté subite, Où surgissaient en blocs monstrueux et confus Des simulacres d’or sur d’innombrables fûts, Des Dieux armés de dards, foulant des bêtes mortes, Des formes de taureaux barrant de larges portes Et de grands bas-reliefs où, dans leurs becs aigus, Des vautours emportaient des têtes de vaincus.
-les plusvieuxpalmierstremblaient.La violence
+les plus vieux palmiers tremblaient. La violence
-vent s’exaspérantdansle vastesilence, Ainsiquedesfétus,les courbaitjusqu’ausol. Lesnocturnesoiseaux,chavirésdansleur vol. Retombaientlourdementavecdes bruitsfunèbres Et tigreset lions,rasésdansles ténèbres, D’un soude.de terreuremplissaientleur prison. Maisvoicique soudain,du fondde l’horizon Immense,déchirantla nuit
+vent s’exaspérant dans le vaste silence, Ainsi que des fétus, les courbait jusqu’au sol. Les nocturnes oiseaux, chavirés dans leur vol, Retombaient lourdement avec des bruits funèbres ; Et tigres et lions, rasés dans les ténèbres, D’un souffle de terreur emplissaient leur prison. Mais voici que soudain, du fond de l’horizon Immense, déchirant la nuit
-antique D’ungrondementd’orageet d’un
+antique D’un grondement d’orage et d’un
-fatidique, Unevoixqui hurlait dansla foudreet le vent Répétapar troisfois: Douzin’estplus vivant!1 Il est mort!Il est mort,le DieuFilsde la Vie!1 Pleurezsur le Dieujeune, ô Dieuxqueje convie1 Pleurez,Dieuxdespays!ô Dieuxdu mondeentier.
+fatidique, Une voix qui hurlait dans la foudre et le vent Répéta par trois fois : — Douzi n’est plus vivant ! Il est mort ! Il est mort, le Dieu Fils de la Vie ! Pleurez sur le Dieu jeune, ô Dieux que je convie ! Pleurez, Dieux des pays ! ô Dieux du monde entier,
-LALAMENTATION DttïAt ’? t Pleurez!Et désertantles monta,le templeaMer. La caverne,la crypteou les eauxétemelles. Venez!Précipitezvos foulesfraternelles Et prolongezles pleureet le
+Pleurez ! Et désertant les monts, le temple altier, La caverne, la crypte ou les eaux éternelles, Venez ! Précipitez vos foules fraternelles Et prolongez les pleurs et le
-lit funéraireoù glt l’UniqueAmant! Et dansun tourbillon,la plaintesolitaire Courut,pluslamentable,aux bornesde la terre, Dépassala tempête,épouvantales cieux Et troublale reposet le sommeildes Dieux. Etlestempleslointains,quandlesSeigneursgémirent, De la baseau sommetchancelèrent,frémirent, Commedesmontsfendusparde sourdstremblements. Tandisquefurieux,hors desportailsfumants Et desmurscrevasséspar de brusquessecousses, Dansun cercled’éclairs,noyésde vapeursrousses, LesDieuxdepierreet d’or selevaienttoutà coup. Ils venaient.L’Univers,d’un boutà l’autrebout, Oscillaitde terreurau bruitde leur passage Et la Lunevoilad’enroi.commeun présage, Sa corneintermittenteau firmamentsanglant. Ils venaientpar le
+lit funéraire où gît l’Unique Amant ! — Et dans un tourbillon, la plainte solitaire Courut, plus lamentable, aux bornes de la terre, Dépassa la tempête, épouvanta les cieux Et troubla le repos et le sommeil des Dieux. Et les temples lointains, quand les Seigneurs gémirent, De la base au sommet chancelèrent, frémirent, Comme des monts fendus par de sourds tremblements, Tandis que furieux, hors des portails fumants Et des murs crevassés par de brusques secousses, Dans un cercle d’éclairs, noyés de vapeurs rousses, Les Dieux de pierre et d’or se levaient tout à coup. Ils venaient. L’Univers, d’un bout à l’autre bout, Oscillait de terreur au bruit de leur passage ; Et la Lune voila d’effroi, comme un présage, Sa corne intermittente au firmament sanglant. Ils venaient par le
-vol rapideou lent, Par lescheminsobscursqui s’ouvraientdansles nues. Par l’ablmecoupéde routesinconnues, Par les désertsmuetsoù leurspas étouues Se croisaientau hasardsur lessableschauffes, Par lesgorges,les picset les forêtslugubres, Par les roseauxbrisésdes maraisinsalubres, Par
+vol rapide ou lent, Par les chemins obscurs qui s’ouvraient dans les nues, Par l’abîme coupé de routes inconnues, Par les déserts muets où leurs pas étouffés Se croisaient au hasard sur les sables chauffés, Par les gorges, les pics et les forêts lugubres, Par les roseaux brisés des marais insalubres, Par
-mer convulsiveoù leurs barquesd’airain
+mer convulsive où leurs barques d’airain
-LES SIÈCLES MORTS *8 D’une écumeéclatanteourlaientle Ootmarin. Ils
+D’une écume éclatante ourlaient le flot marin. Ils
-antiques ConstruisaientdansAkkaddesdemeuresde briques. Les Maîtresde oumer.les Dieux de Zirpourla. Dimmeret Mouikit-lalet tous
+antiques Construisaient dans Akkad des demeures de briques, Les Maîtres de Šoumer, les Dieux de Zirpourla, Dimmer et Moulkit-lal et tous
-Le fidèlePasteur au templedes Cinquante Nin-ghirsou.le Hérosvaleureuxqui fréquente
+Le fidèle Pasteur au temple des Cinquante ; Nin-ghirsou, le Héros valeureux qui fréquente
-un vaisseaumarin les
+un vaisseau marin les
-Et lajuste Bagasque le
+Et la juste Bagas que le
-Nina souveraineet Dame
+Nina souveraine et Dame
-Et Nin-KIs.brandissantle sceptre héréditaire. Enchevêtrantleurs nœuds
+Et Nin-Kiš, brandissant le sceptre héréditaire. Enchevêtrant leurs nœuds
-Des serpentsnoirs, taillés
+Des serpents noirs, taillés
-Magan, Rampaientdans un
+Magan, Rampaient dans un
-de flammeet de fumée Et voiciqu’aveceux, nombreuxcommeune armée,
+de flamme et de fumée ; Et voici qu’avec eux, nombreux comme une armée,
-de Babilou,mêlésaux Dieuxd’Assour, Versle Temple
+de Babilou, mêlés aux Dieux d’Assour, Vers le Temple
-vents assemblésaux ailes toujoursprêtes, Anou,tel qu’un vieuxchefpour qui s’ouvrentlesrangs. Passait et les Soleilset les
+vents assemblés aux ailes toujours prêtes, Anou, tel qu’un vieux chef pour qui s’ouvrent les rangs, Passait ; et les Soleils et les
-errants S’écartaientdevant lui
+errants S’écartaient devant lui
-Bel, Maîtredes Pays,
+Bel, Maître des Pays,
-Braves, Ébranlaiten marchantla Montagnedu Nord, Franchissaitle sommetd’un pied
+Braves, Ebranlait en marchant la Montagne du Nord, Franchissait le sommet d’un pied
-cornes, Fendaitcommeun taureaul’immensitésans bornes. Tandisque, plein
+cornes, Fendait comme un taureau l’immensité sans bornes, Tandis : que, plein
-hâte, avecde grands
+hâte, avec de grands
-LA LAMENTATION D Ï&TAR ig Ea nageaitdans l’ombre et déchiraitles flots
+Ea nageait dans l’ombre et déchirait les flots
-ventre écailléqu’un torse
+ventre écaillé qu’un torse
-domine. Précédépar la peur. suivi
+domine. Précédé par la peur, suivi
-famine, Nirgal,le combattant,bondit comme
+famine, Nirgal, le combattant, bondit comme
-masse, secoueà son
+masse, secoue à son
-monstre agonisantaux griffesacérées, Et
+monstre agonisant aux griffes acérées, Et
-résonne au-dessusdes contrées, Roule,commeun tonnerre,au moisardent du Feu. Mardouk,tel qu’un
+résonne au-dessus des contrées, Roule, comme un tonnerre, au mois ardent du Feu. Mardouk, tel qu’un
-chambre splendideoù sa
+chambre splendide où sa
-le bouclierclair, Son glaivetournoyantcomme un
+le bouclier clair, Son glaive tournoyant comme un
-et s’engouffredans l’ombre.
+et s’engouffre dans l’ombre.
-la fouledes Dieuxhors des templessans nombre Bouillonnait;et des cris, despleurs, des
+la foule des Dieux hors des temples sans nombre Bouillonnait ; et des cris, des pleurs, des
-char S’élevaientsur Larsamet montaientde Sippar. D’Ourouka Ninouâ,
+char S’élevaient sur Larsam et montaient de Sippar. D’Ourouk à Ninouâ,
-De Borsippa,des murs
+De Borsippa, des murs
-Aux dûmes indécisde cèdre
+Aux dômes indécis de cèdre
-Une immenseclameurtroubla le
+Une immense clameur troubla le
-les sphèreséternelles. Assourau cœur du Disqueouvrit ses
+les sphères éternelles, Assour au cœur du Disque ouvrit ses
-long cortègeen deuil,
+long cortège en deuil,
-les cheveuxépars, De leurs onglesaigus lacérantleurs poitrines, Volaient,derrière lui, les épousesdivines. Belit
+les cheveux épars, De leurs ongles aigus lacérant leurs poitrines, Volaient, derrière lui, les épouses divines, Belit
-M LES SIÈCLES MORTS Et Goula sidéraleet les Esprits d’étoiles. Et
+Et Goula sidérale et les Esprits d’étoiles, Et
-funèbre Allâtqui couvre
+funèbre Allât qui couvre
-où descendentles morts. Puis, confus,bousculéset mêlant
+où descendent les morts. Puis, confus, bousculés et mêlant
-essors, Dansle ventplus rapideerraientlesvieuxGénies, Lesmonstresau frontd’homme,aux quatreailesunies, Lesgrands taureauxmitrésdont la
+essors, Dans le vent plus rapide erraient les vieux Génies, Les monstres au front d’homme, aux quatre ailes unies, Les grands taureaux mitres dont la
-un poitrailmassifruisselleen vastesflots Et ceuxqui, présentantle fruit
+un poitrail massif ruisselle en vastes flots ; Et ceux qui, présentant le fruit
-corbeille, Gardiensdu songeheureux, protecteursde la veille, Avecun regard
+corbeille, Gardiens du songe heureux, protecteurs de la veille, Avec un regard
-cela, grandsDieux,Monstres,bétailgrossier Dressé,depuisles temps, au seuildesporteslourdes, Pêle-mêleemporté,joignait ses
+cela, grands Dieux, Monstres, bétail grossier Dressé, depuis les temps, au seuil des portes lourdes, Pêle-mêle emporté, joignait ses
-des templesouverts, Sansfin vers Babiloufuyait dans
+des temples ouverts, Sans fin vers Babilou fuyait dans
-tempête. Commeun appel
+tempête. Comme un appel
-qu’un longécho répète, La Voixpleurait toujours
+qu’un long écho répète, La Voix pleurait toujours
-plus désespéré,l’interminablecri Allait s’élargissantjusqu’aux confinsdu monde,
+plus désespéré, l’interminable cri Allait s’élargissant jusqu’aux confins du monde,
-bords occidentauxoù la
+bords occidentaux où la
-furibonde Quise gonfle,se creuseet s’ouvrecommeun trou, Entraîneen les
+furibonde Qui se gonfle, se creuse et s’ouvre comme un trou, Entraîne en les
-les barquesd’Aq’harrou. Leslamentationssans trêves
+les barques d’Aq’harrou. Les lamentations sans trêves
-sauvages S’enflaient;et lesflots noirs
+sauvages S’enflaient ; et les flots noirs
-la clameurd’Arvad unissaienttour à
+la clameur d’Arvad unissaient tour à
-La clameurde ZIdônet la clameurde Zour.
+La clameur de Zidôn et la clameur de Zour.
-LA LAMENTATtOK D’IATAR Et
+Et
-les Baalimet tous les vieuxBétyles Abandonnaientles ports,
+les Baalim et tous les vieux Bétyles Abandonnaient les ports,
-les Iles, Tous. Melqarthnautonier, géant, tailléd’un bloc, Et Baal-Libanonavec Baal-Moloch
+les îles, Tous, Melqarth nautonier, géant, taillé d’un bloc, Et Baal-Libanon avec Baal-Moloch
-rouge fournaiseemplitjusqu’à la bouche, Baal-Zeboub,porté sur
+rouge fournaise emplit jusqu’à la bouche, Baal-Zeboub, porté sur
-Et Resephlumineux que
+Et Reseph lumineux que
-Puis Eschmounguérisseurdont la
+Puis Eschmoun guérisseur dont la
-médical, conduitles sept Kabires; Et
+médical, conduit les sept Kabires ; Et
-les flots. loin des navires. Sur
+les flots, loin des navires, Sur
-mâts arrachéset des avants rompus. Nagenten grimaçantles Patèquestrapus. Le bruit répercutégrandit bt suit
+mâts arrachés et des avants rompus, Nagent en grimaçant les Patèques trapus. Le bruit répercuté grandit et suit
-des golfesd’azur, ceints de murailleshautes, De Qarath-Hadaschathrépondle cri fatal Quepousse, en s’éveillant,Tanith Pené-Baal. Elle part; sur
+des golfes d’azur, ceints de murailles hautes, De Qarath-Hadaschath répond le cri fatal Que pousse, en s’éveillant, Tanith Pené-Baal. Elle part ; sur
-pas Baal-Hammons’élance; Et
+pas Baal-Hammon s’élance ; Et
-mer déchaînéeaccroitsa violence, Les emporte,les roule
+mer déchaînée accroît sa violence, Les emporte, les roule
-les mêlea fois
+les mêle à la fois
-Dieux qu’épouvantaitla Voix. Et voila que passaient,commeen des
+Dieux qu’épouvantait la Voix. Et voilà que passaient, comme en des
-guerre, LesDieuxbarbares,durs, sanglants,
+guerre, Les Dieux barbares, durs, sanglants,
-leurs manteaux,gonfléspar un
+leurs manteaux, gonflés par un
-frein, Ruisselait,chaude encor,
+frein, Ruisselait, chaude encor,
-victimes. Dieuxde Gazza,Seigneursdes villesmaritimes, Kemosch,Dieu de Moab.Hadad,de Dammeseq.
+victimes. Dieux de Gazza, Seigneurs des villes maritimes, Kemosch, Dieu de Moab, Hadad, de Dammeseq.
-ceux devantqui, sur
+ceux devant qui, sur
-bois sec.
+bois sec,
-M LES SIÈCLES MORTS Dans la fuméeardente et les languesde flammes,
+Dans la fumée ardente et les langues de flammes,
-femmes Et
+femmes ; Et
-lascifs, L’indécisebeauté des danseurs convulsifs; A
+lascifs, L’indécise beauté des danseurs convulsifs ; A
-les hauts-lieuxplalt le
+les hauts-lieux plaît le
-des mâles. Et,
+des mâles, Et,
-les sanglotset les raies Et
+les sanglots et les râles Et
-des membresnus. Le
+des membres nus. Le
-se soulève,et des
+se soulève, et des
-inconnus, Desgorgesde Thémoud,des picsde Nabatène Monteen un tourbillon,dans la
+inconnus, Des gorges de Thémoud, des pics de Nabatène Monte en un tourbillon, dans la
-Le peupleinformeet noirdesDieuxdu grand
+Le peuple informe et noir des Dieux du grand
-Les bornesde basalteet le
+Les bornes de basalte et le
-bijoux consacréssur des
+bijoux consacrés sur des
-royales, Heurtentleurs anglesdurs aux
+royales, Heurtent leurs angles durs aux
-s’ébranlent, pareilsaux blocs
+s’ébranlent, pareils aux blocs
-Qu’un tremblementde terre
+Qu’un tremblement de terre
-piédestaux Et
+piédestaux ; Et
-les chasseen sa fuite éperdue. Commeune grêle
+les chasse en sa fuite éperdue, Comme une grêle
-de sourdsfracas, de formidableschocs Et de brusqueséclairssur la
+de sourds fracas, de formidables chocs Et de brusques éclairs sur la
-rocs, Amasseet précipiteune aversede pierres.
+rocs, Amasse et précipite une averse de pierres.
-redoublait et
+redoublait ; et
-Des Bétylesépaiss’euaçaientvers le Nord. Où rugissaitl’Esprit au templedu Dieu mort. Maisquand la multitudeinfrangibleet poudreuse Tout entièreeut sombrédans la nuit ténébreuse. Voiciqu’a l’horizonsinistre et décharné. Dressantson faîte
+Des Bétyles épais s’effaçaient vers le Nord, Où rugissait l’Esprit au temple du Dieu mort. Mais quand la multitude infrangible et poudreuse Tout entière eut sombré dans la nuit ténébreuse, Voici qu’à l’horizon sinistre et décharné, Dressant son faîte
-LA LAMENTATION D’t~TAR a3 D’éclairsvertigineuxet de
+D’éclairs vertigineux et de
-de cuivre. Où de vaguesEsprits ailés semblaientpoursuivre L’invisibleJaloux que
+de cuivre, Où de vagues Esprits ailés semblaient poursuivre L’invisible Jaloux que
-déroba, Commeun bûcher, soudainle Sinaï
+déroba, Comme un bûcher, soudain le Sinaï
-voici qu’au-dessusdes sommetsde porphyre,
+voici qu’au-dessus des sommets de porphyre,
-de cristalque la foudredéchire, Quatre grands Keroubimplanaient. Leursailes d’or S’unissaientdeux par
+de cristal que la foudre déchire, Quatre grands Keroubim planaient. Leurs ailes d’or S’unissaient deux par
-clarté tombaitde leurs quadruplesfaces, Et,
+clarté tombait de leurs quadruples faces, Et,
-côtés, tournoyaientsur leurs
+côtés, tournoyaient sur leurs
-Quatre cerclesvivantsoù palpitaientdes yeux.
+Quatre cercles vivants où palpitaient des yeux.
-vol égalles Êtres radieux Soulevaientet voilaientsous une
+vol égal les Êtres radieux Soulevaient et voilaient sous une
-Un trûne de
+Un trône de
-où siégeaitune forme
+où siégeait une forme
-feu, Commeun vieillardfaroucheavec l’aspectd’un Dieu.
+feu, Comme un vieillard farouche avec l’aspect d’un Dieu.
-tressaillit d’épouvante; Et
+tressaillit d’épouvante ; Et
-ciel commeune ombre
+ciel comme une ombre
-Le Tabernacleobscur gonflases plis
+Le Tabernacle obscur gonfla ses plis
-quand, environnéd’horreur et
+quand, environné d’horreur et
-Vêtu d’ombrejalouse, lahvé solitaire
+Vêtu d’ombre jalouse, Iahvé solitaire
-des Keroubims’enfonçadans la
+des Keroubim s’enfonça dans la
-Dieux inconnusque les templesvomissent. Tratnant le
+Dieux inconnus que les temples vomissent. Tramant le
-qui blêmissent. Le
+qui blêmissent, Le
-Nil paternelréveilleses ibis; Et le glapissementdes rauques Anubis.
+Nil paternel réveille ses ibis ; Et le glapissement des rauques Anubis, Comme un clairon funèbre,
-LES SIÈCLES MORTS a4 Commeun claironfunèbre, au
+au
-des palaisdivins, va
+des palais divins, va
-rompus sur
+rompus ; sur
-De gigantesquesDieuxse pressentpar milliers. Commede grandsoiseauxs’abattantsur les
+De gigantesques Dieux se pressent par milliers. Comme de grands oiseaux s’abattant sur les
-Leur innombrablefouleenvahittous les Nomes, D’Aboujusqu’à Saï. d’Ouas à Mannowcr. Tel qu’un fauveguerrier. Set
+Leur innombrable foule envahit tous les Nomes, D’Abou jusqu’à Saï, d’Ouas à Mannower. Tel qu’un fauve guerrier, Set
-Et s’écrie. et
+Et s’écrie, et
-tombe, Annonceque la-basun Dieu nouveausuccombe. Dans
+tombe, Annonce que là-bas un Dieu nouveau succombe. Dans
-au loin. mugissentles IIapis; Les monstresanxieuxet les Sphinxaccroupis Ainsi
+au loin, mugissent les Hapis ; Les monstres anxieux et les Sphinx accroupis Ainsi
-des gardiensdevantde lourdspyluncs. Les Animaux sacrés. parmi les sablesjaunes, Découpentvaguementdes pronis léonins; Et d’autres, abaissantsur des
+des gardiens devant de lourds pylônes, Les Animaux sacrés, parmi les sables jaunes, Découpent vaguement des profils léonins ; Et d’autres, abaissant sur des
-Des muflesélargis, coiffésde doublesplumes. S’effacenttout a coup
+Des mufles élargis, coiffés de doubles plumes, S’effacent tout à coup
-Fleuve soulèveau travers
+Fleuve soulève au travers
-Mousri. Ammon-Râflamboyant,tramé dans
+Mousri. Ammon-Râ flamboyant, traîné dans
-chacals, suivide noirs cynocéphales~ Apparaîtun instant
+chacals, suivi de noirs cynocéphales, Apparaît un instant
-et Khemgénérateur Et
+et Khem générateur Et
-Osiris traversentla hauteur
+Osiris traversent la hauteur
-Ciel solaire,où passe, en troupesincertaines. La plaintivetribu des Déesseslointaines. Telle
+Ciel solaire, où passe, en troupes incertaines, La plaintive tribu des Déesses lointaines. Telle
-la Voix; telsdes quatre cotés Du monde s’élançaientles Dieuxépouvantes.
+la Voix ; tels des quatre côtés Du monde s’élançaient les Dieux épouvantés.
-LA LAMENTATION D’t&TAR a5 La-bas,versBabiloudont la masseagrandie Croissaitet s’empourpraitde refletsd’incendie. Solitaire,
+Là-bas, vers Babilou dont la masse agrandie Croissait et s’empourprait de reflets d’incendie. Solitaire,
-un sommetfumant, S’ouvrait la Pyramideou reposaitl’Amant. A
+un sommet fumant, S’ouvrait la Pyramide où reposait l’Amant. A
-des funérailles. Les Esprits assiégeaientla rampe
+des funérailles, Les Esprits assiégeaient la rampe
-murailles Et
+murailles ; Et
-roulaient et
+roulaient ; et
-profondeur Immobile,Marnaséteignaitsa splendeur.
+profondeur Immobile, Samas éteignait sa splendeur.
-haletants, foulésau seuil
+haletants, foulés au seuil
-Sanctuaire, Mêlantun cri suprêmet l’appel
+Sanctuaire, Mêlant un cri suprême à l’appel
-d’angoisse, enarcs. loin
+d’angoisse, effarés, loin
-vermeil. Tousles Dieuxs’cngounraientau Templedu Soleil. H Et
+vermeil. Tous les Dieux s’engouffraient au Temple du Soleil. II Et
-la séculaireet célesteDemeure Eut engloutiles Dieux
+la séculaire et céleste Demeure Eut englouti les Dieux
-l’ombre intérieure Quand
+l’ombre intérieure, Quand
-les panneauxd’or des portailsrefermés Les
+les panneaux d’or des portails refermés Les
-plis accoutumes, Quand
+plis accoutumés, Quand
-divine, envahissantl’enceinte. Se
+divine, envahissant l’enceinte. Se
-la Splendeuret de
+la Splendeur et de
-Majesté Apparutpresque obscur et commeinhabité. Pareille aux flancscreusésd’une barqueprofonde. Hccouvertcd’émail fondu,
+Majesté Apparut presque obscur et comme inhabité. Pareille aux flancs creusés d’une barque profonde. Recouverte d’émail fondu,
-ronde Brillantede clousd’or, t~’e peinted’azur.
+ronde Brillante de clous d’or, toute peinte d’az
-LES SIÈCLES MORTS a6 Avait
+ur. Avait
-ciel inaltérableet pur. Despoutres de palmiertombaientde légersvoiles. Brodésde filsd’argent, où tremblaientdes Etoiles. Des
+ciel inaltérable et pur. Des poutres de palmier tombaient de légers voiles, Brodés de fils d’argent, où tremblaient des Étoiles, Des
-des croissants,des astres
+des croissants, des astres
-Des symbolessecrets et
+Des symboles secrets et
-Dieux. Cachantl’épais bitume avec l’argilegrise. Au faitedes parois se déroulaitla frise D’émailmulticoloreet de carreauxvernis, Où, symétriquement,sur les cotésunis, De rangs superposéscouvrantlesquatre faces,
+Dieux. Cachant l’épais bitume avec l’argile grise, Au faite des parois se déroulait la frise D’émail multicolore et de carreaux vernis, Où, symétriquement, sur les côtés unis, De rangs superposés couvrant les quatre faces,
-un fondd’un blanccru fleurissaientdes rosaces,
+un fond d’un blanc cru fleurissaient des rosaces,
-des fruitsjaunes, des
+des fruits jaunes, des
-boutons cntr’ouverts. Plus
+boutons entr’ouverts. Plus
-se prolongeaientjusqu’au bord
+se prolongeaient jusqu’au bord
-luttes d’animauxet des combatsmythiques, Où des Itères géants,
+luttes d’animaux et des combats mythiques, Où des héros géants,
-d’ardent vermillon. Perçaientde chaque
+d’ardent vermillon, Perçaient de chaque
-Dieux sublimes. Le Sacrificateurégorgeaitdes victimes. Et
+Dieux sublimes, Le Sacrificateur égorgeait des victimes, Et
-geste consacré. Conduisaitl’Adorant vers le trunc carré Où siégeait,revêtu de
+geste consacré, Conduisait l’Adorant vers le trône carré Où siégeait, revêtu de
-à franges. Un
+à franges, Un
-au doublefront ceint de cornesétranges. Sous
+au double front ceint de bornes étranges. Sous
-frise éclatantealternaient sur
+frise éclatante alternaient sur
-mur Deslamellesd’argent et
+mur Des lamelles d’argent et
-place, enchâssésdans le bronzeou l’ivoire. Des morceauxde lapis
+place, enchâssés dans le bronze ou l’ivoire. Des morceaux de lapis
-de sardonyxnoire. Au
+de sardonyx noire. Au
-du Sanctuaire.en un retrait sculpté.
+du Sanctuaire, en un retrait sculpté,
-LA LAMENTATION D’ISTAR ’7 Plein
+Plein
-de silenceet d’immobilité. Sur
+de silence et d’immobilité, Sur
-grand piédestalse dressaitla statue
+grand piédestal se dressait la statue
-énorme, entièrementvêtue De roides robesd’or, de
+énorme, entièrement vêtue De roides robes d’or, de
-de joyaux. De braceletsen croix
+de joyaux, De bracelets en croix
-royaux. Maisle Disqueéternel palissaitsur sa tête Et le Dieu. commeen deuil
+royaux. Mais le Disque éternel pâlissait sur sa tête ; Et le Dieu, comme en deuil
-sa splendeursecrète. De lui-mêmeéteignaitson propre flamboiement. Despleursnouveauxnoyaientses yeuxde diamant. Et
+sa splendeur secrète, De lui-même éteignait son propre flamboiement. Des pleurs nouveaux noyaient ses yeux de diamant, Et
-stupeur communeet l’angoissedivine De sanglotsinconnusdéchiraientsa poitrine.
+stupeur commune et l’angoisse divine De sanglots inconnus déchiraient sa poitrine.
-ce soir. Au
+ce soir, Au
-de cyprèsnoir, Funéraire,
+de cyprès noir, Funéraire,
-vu, gémissantet le
+vu, gémissant et le
-vain, Ln cortègehâtif porter l’Époux divin. Et
+vain, Un cortège hâtif porter l’Epoux divin, Et
-des humidesténèbres, Au chevetdu Dieu
+des humides ténèbres, Au chevet du Dieu
-Deux Poissonsfunèbres. 11gît. le
+Deux Poissons funèbres. Il gît, le
-le Rejetonchoisi. Le
+le Rejeton choisi, Le
-bien aiméDouzi, Fauchédes son matin commeune fleurdansl’herbe. Le Fils mystérieuxdont la beautésuperbe Rayonnaitsur la
+bien aimé Douzi, Fauché dès son matin comme une fleur dans l’herbe, Le Fils mystérieux dont la beauté superbe Rayonnait sur la
-d’amour. Hgît ses
+d’amour. Il gît ; ses
-sont clos; son
+sont clos ; son
-au beaucontour Tel qu’un marbrerigide éclate
+au beau contour Tel qu’un marbre rigide éclate
-a nétri les rosesde sa bouche; De
+a flétri les roses de sa bouche ; De
-sans bandeaupendent sescheveuxbruns Ennots calamistrés,luisante de parfums.
+sans bandeau pendent ses cheveux bruns ; En flots calamistrés, luisante de parfums,
-LES SIÈCLES MORTS a8 Frissonne
+Frissonne
-sa barbejuvénile Sur la froideblancheur de
+sa barbe juvénile Sur la froide blancheur de
-immobile Au
+immobile ; Au
-des vasesde terre
+des vases de terre
-du glaiveémoussé Et
+du glaive émoussé ; Et
-le sangdu Dieu s’épanche. Jaillit du flancouvert et
+le sang du Dieu s’épanche, Jaillit du flanc ouvert et
-la cuisseblanche, Inondelesgenoux, couleen filetspourprés Et
+la cuisse blanche, Inonde les genoux, coule en filets pourprés Et
-tiède ruisseaubaigneles pieds sacrés. 0 deuil les Dieux hagardss’agitent et
+tiède ruisseau baigne les pieds sacrés. O deuil ! les Dieux hagards s’agitent et
-frémissent leursyeux pleurent leurscris s’achèvent
+frémissent ; leurs yeux pleurent ; leurs cris s’achèvent
-De lamentablesmains Se
+De lamentables mains Se
-surhumains, Violents,lacérés, tordus, criblésd’entailles, D’une sanglantepluie aspergentles murailles.
+surhumains, Violents, lacérés, tordus, criblés d’entailles, D’une sanglante pluie aspergent les murailles.
-d’horreur, s’élancent.Maisvoilà Que
+d’horreur, s’élancent. Mais voilà Que
-eux, prèsdu lit
+eux, près du lit
-trembla, Istar, la Mèreaugusteet l’Épouseimmortelle, Qui,
+trembla, Ištar, la Mère auguste et l’Epouse immortelle, Qui,
-les repoussantloin d’elle. Protègeencor Douzide son
+les repoussant loin d’elle, Protège encor Douzi de son
-C’est Elle! Elle
+C’est Elle ! Elle
-son épouxperdu. Avecses pleursjaloux. le
+son époux perdu, Avec ses pleurs jaloux, le
-chair pale et
+chair pâle et
-les lèvresmates Collésa bouche
+les lèvres mates Collé sa bouche
-ses baisersardents. Et
+ses baisers ardents. Et
-Nul soume,entre les
+Nul souffle, entre les
-dernier sanglotn’a mélangéd’haleine. Le cadavreadoré, sur
+dernier sanglot n’a mélangé d’haleine. Le cadavre adoré, sur
-bloc d’albûtrcet n’a
+bloc d’albâtre et n’a
-du sangjailli,
+du sang jailli,
-LA LAMENTATION D t§TAR *e Presse
+Presse
-Dieu glacéd’une suprêmeétreinte. Maisde soudainesvoixont répétésa plainte. Commeun échoprochain, dans le templeobscurci Lesvoixdes mornesSœurs,cellesqui vont aussi Appelantet cherchantle Fils
+Dieu glacé d’une suprême étreinte. Mais de soudaines voix ont répété sa plainte, Comme un écho prochain, dans le temple obscurci : Les voix des mornes Sœurs, celles qui vont aussi Appelant et cherchant le Fils
-leurs entrailles. Et
+leurs entrailles, Et
-De l’Époux disparu,
+De l’Epoux disparu,
-fatal, Astorethqui réveilleAdonidans Gébal. Et la fécondeIsis qui recueilleet sillonne
+fatal, Astoreth qui réveille Adoni dans Gébal, Et la féconde Isis qui recueille et sillonne
-le coure et
+le coffre et
-Où, commeen un vaisseau,sur l’abtmeont roulé Les membresrefroidisd’Osirismutilé. Istar entend. Le corpsdes célestesPleureuses Sur
+Où, comme en un vaisseau, sur l’abîme ont roulé Les membres refroidis d’Osiris mutilé. Ištar entend. Le corps des célestes Pleureuses Sur
-degrés s’anaisseen posesdouloureuses, Et le doublesanglotde leur
+degrés s’affaisse en poses douloureuses, Et le double sanglot de leur
-la Déesseest commeun doubletrait. La passionla brûle
+la Déesse est comme un double trait. La passion la brûle
-la fureurl’égare. Son
+la fureur l’égaré. Son
-l’accable sa tiare. Où
+l’accable ; sa tiare, Où
-resplendit, Tombeet sur
+resplendit, Tombe et sur
-rebondit. Rompantles. nœudscroisésde son écharpeétroite. Sous sesdoigtsconvulsifs.la tunique
+rebondit. Rompant les nœuds croisés de son écharpe étroite. Sous ses doigts convulsifs, la tunique
-Le pectoralbrodé se
+Le pectoral i)rodé se
-bas. Lesbraceletsmassifsen glissantde ses
+bas. Les bracelets massifs en glissant de ses
-les colliersrompus,pesantscommedes chaînes. Sur
+les colliers rompus, pesants comme des chaînes, Sur
-à aespieds, traînentleurs splendeurs vaines. Noirscommeun ciel
+à ses pieds, traînent leurs splendeurs vaines. Noirs comme un ciel
-ses lugubrescheveux D’une
+ses lugubres cheveux D’une
-reins nerveux; Un tragiquefrisson,des seins aux pointesdures
+reins nerveux ; Un tragique frisson, des seins aux pointes dures
-LES SIÈCLES MORTS 30 Jusqu’au
+Jusqu’au
-de divinesluxures, Court,
+de divines luxures, Court,
-un lacirrité. Et
+un lac irrité. Et
-sa formidableet fière
+sa formidable et fière
-centre illuminéde la
+centre illuminé de la
-Demeure, Istar devantles Dieuxparait, regardeet pleure. Elleouvre,commeun pâtre aux bœufspressésau seuil. La
+Demeure, Ištar devant les Dieux paraît, regarde et pleure. Elle ouvre, comme un pâtre aux bœufs pressés au seuil, La
-aux parolesde deuil, Et laissese gonfleret mugir commeun neuve Le flotdésespéréde sa douleurde veuve Hélaspour mon
+aux paroles de deuil, Et laisse se gonfler et mugir comme un fleuve Le flot désespéré de sa douleur de veuve : — Hélas pour mon
-sans défenseur! Hélas! Hélaspour moi, son Épouseet sa Sœur! Hélas, o Rejeton,Fils Unique, o Victime, Premier-néqu’engendral’Esprit du grandAb!mc1 Hélas la mort précocea clos
+sans défenseur ! Hélas ! Hélas pour moi, son Épouse et sa Sœur ! Hélas, ô Rejeton, Fils Unique, ô Victime, Premier-né qu’engendra l’Esprit du grand Abîme ! Hélas ! la mort précoce a clos
-chéri, 0 Nourrissondivin dont
+chéri, O Nourrisson divin dont
-Ma fécondemamelle, aux
+Ma féconde mamelle, aux
-ton enfance!1 L’hivernal
+ton enfance ! L’hivernal
-bois Et voiciqu’~ nouveauj’entends, commeautrefois. Les lamentationsmonter dans
+bois ;. Et voici qu’a nouveau j’entends, comme autrefois. Les lamentations monter dans
-sonore. Silence,ô Dieux! Silence,o durs
+sonore. Silence, ô Dieux ! Silence, ô durs
-Le troupeaugémissantdes hommes û Soleils, Étoiles,Rayonsclairs, o Sept Astresvermeils Qui voguiezavecmoi dans le cielplanétaire, Éteignez-vous0 Ventsqui desséchezla terre
+Le troupeau gémissant des hommes ! ô Soleils, Étoiles, Rayons clairs, ô Sept Astres vermeils Qui voguiez avec moi dans le ciel planétaire, Éteignez-vous ! O Vents qui desséchez la terre
-votre gueuleen feu
+votre gueule en feu
-tourbillon, Courez,vents du Midi,ventsdu Septentrion,
+tourbillon, Courez, vents du Midi, vents du Septentrion, Vents qui dans les marais ridez les eaux
-LA LAMEKTATÏON D’I§TAR 3t Ventsqui dans les maraisridez leseaux putrides, Soumezsur l’univers,
+putrides, Soufflez sur l’univers,
-des Ventsarides!1 Vous ne hennirezplus, ô chevauxattelés!1 Commea l’heure où, livrantvos crins
+des Vents arides ! Vous ne hennirez plus, ô chevaux attelés ! Comme à l’heure où, livrant vos crins
-Aux frissonsbelliqueuxdes anciennesvictoires, Vers le cieldescombats,rayéde flèchesnoires. Loin des templesd’Assourvousemportiezmon char.
+Aux frissons belliqueux des anciennes victoires, Vers le ciel des combats, rayé de flèches noires, Loin des temples d’Assour vous emportiez mon char.
-vous, Lionspuissants,dont le
+vous, Lions puissants, dont le
-nu d’Istar Foulait
+nu d’Ištar Foulait
-pleurs tombésdes yeux
+pleurs tombés des yeux
-Ont coulélonguementsur vos munespoilus. Lions, gardiensd’Istar, vous ne rugirezplus!I Maisvous. Dieuxétrangers,Dieuxinconnus, Dieuxfrères. Dieux qui pleurezDouzidans les
+Ont coulé longuement sur vos mufles poilus. Lions, gardiens d’Ištar, vous ne rugirez plus ! Mais vous, Dieux étrangers, Dieux inconnus, Dieux frères. Dieux qui pleurez Douzi dans les
-funéraires, Cortègeinattendudes Dieux, écoutez-moit Malheur!Malheur!O Soir lamentable L’enroi A dévoréla chair de l’immortelleAmante Et briséle rempartde mon
+funéraires, Cortège inattendu des Dieux, écoutez-moi ! Malheur ! Malheur ! O Soir lamentable ! L’effroi A dévoré la chair de l’immortelle Amante Et brisé le rempart de mon
-fermente, Commeen un celliercreux, le
+fermente, Comme en un cellier creux, le
-douleur. Moncœur s’est abreuvédansle puits
+douleur. Mon cœur s’est abreuvé dans le puits
-malheur Le
+malheur ; Le
-en morceauxet l’outre
+en morceaux et l’outre
-Où bouillonnaitla source
+Où bouillonnait la source
-la Maisondes morts, Les Eauxde pestilenceont inondé
+la Maison des morts, Les Eaux de pestilence ont inondé
-corps. Meslèvresoublierontles baisersd’autres lèvres. Et
+corps. Mes lèvres oublieront les baisers d’autres lèvres, Et
-bras desséchés,brûlés de vaines fièvres. Mesbras où j’enfermaisl’amour universel, La voluptédu monde
+bras desséchés, brûlés de vaines fièvres, Mes bras où j’enfermais l’amour universel, La volupté du monde
-du Ciel.
+du Ciel, Mes bras
-LESSÏECLES MORTS 32 Mesbras ne presserontcontre mes
+ne presseront contre mes
-des monstressans formeet des spectreslivides. Aveugle,ceint d’un
+des monstres sans forme et des spectres livides. Aveugle, ceint d’un
-L’Abîme inférieurm’ouvrira sa prison Et
+L’Abîme inférieur m’ouvrira sa prison ; Et
-traînant, commeune esclaveerrante. L’inutilefardeaude ma
+traînant, comme une esclave errante, L’inutile fardeau de ma
-mois réguliersnnt dé~a,dans leur cours. Ramenél’heure triste
+mois réguliers ont déjà, dans leur cours, Ramené l’heure triste
-les funestesjours Où
+les funestes jours Où
-cherché Douzidans la
+cherché Douzi dans la
-Hélas le
+Hélas ! le
-Qui déferleet mugit,
+Qui déferle et mugit,
-Je regardeémergerde l’ombre primitive L’universébloui de ma splendeurnative. Je
+Je regarde émerger de l’ombre primitive L’univers ébloui de ma splendeur native. Je
-éclatants, Solitaireet pensif,
+éclatants, Solitaire et pensif,
-des premierstemps, Et
+des premiers temps, Et
-et flamboyer,dans le
+et flamboyer, dans le
-mon Père. La faceaux rayons
+mon Père, La face aux rayons
-sur Babiloula nuit
+sur Babilou la nuit
-fuyant crépusculeoù Samaspâlissait. Palmier, qui, verdissantparmi les
+fuyant crépuscule où Šamaš palissait. Palmier, qui, verdissant parmi les
-l’Abîme étendaistes racines, Salut! Monbien-aimé,le front
+l’Abîme étendais tes racines, Salut ! Mon bien-aimé, le front
-genou, Dormaitsous ton feuillageau jardin d’Ëridou. Là,
+genou, Dormait sous ton feuillage au jardin d’Éridou. Là,
-ramure Abritaitau mi!ieu ma coucheimmense et
+ramure Abritait au milieu ma couche immense et
-l’huile épaisseet les fruitsdes vergers.
+l’huile épaisse et les fruits des vergers.
-LA LAMENTATION D tSTAR 33 ï Le
+Le
-amour buvaitles Eauxfécondes. Douzi!Douzi!le Sort a desséchéles ondes,
+amour buvait les Eaux fécondes. Douzi ! Douzi ! le Sort a desséché les ondes,
-l’hiver meurtrierouvritdevanttes pas
+l’hiver meurtrier ouvrit devant tes pas
-ne revientpas. Allât, ma sœurjalouse,a tiré
+ne revient pas. Allât, ma sœur jalouse, a tiré
-De l’enceinteimmuableoù s’éteint
+De l’enceinte immuable où s’éteint
-Le gouffret’engloutitet la
+Le gouffre t’engloutit et la
-seuil dela Maisonqu habitaitIrqalla, Où, telsque des oiseauxvêtusd’immondesplumes. Tousles morts, abreuvésde fétidesécumes, Mâchentla boueinfecteet les fangeuxlimons Où le sableennammécorrodelespoumons Où
+seuil de la Maison qu’habitait Irqalla, Où, tels que des oiseaux vêtus d’immondes plumes, Tous les morts, abreuvés de fétides écumes, Mâchent la boue infecte et les fangeux limons ; Où le sable enflammé corrode les poumons ; Où
-trêve, pareilà l’ouraganfuneste, Un vent empoisonnésoutPeen semantla Peste. Commeune louveerrante au fbn~des bois déserts Cherchele loupblessé,court et remplitles airs
+trêve, pareil à l’ouragan funeste, Un vent empoisonné souffle en semant la Peste. Comme une louve errante au fond des bois déserts Cherche le loup blessé, court et remplit les airs
-les hallierssanglantsd’un hurlementsauvage, Tellej’épouvantaisdu cri
+les halliers sanglants d’un hurlement sauvage, Telle j’épouvantais du cri
-veuvage L’horizonde la
+veuvage L’horizon de la
-et l’horizondes cieux. Tel. plusardent encore,en mon
+et l’horizon des cieux. Tel, plus ardent encore, en mon
-anxieux, Brûlaitle vainbûcher de
+anxieux, Brûlait le vain bûcher de
-la voluptéfarouche,inextinguible, Malgréle deuil nouveau,mordaitmes nancssacrés. Et j’aspiraisau loindansles vents altérés, Commeun acreparfum,l’exhalaisondes mâles Et j’écoutaishennir et répondreaux cavales Lesétalonscabrésqui, s’avançantpar bonds, Battaientl’espaceheureuxde leurs piedsvagabonds.
+la volupté farouche, inextinguible, Malgré le deuil nouveau, mordait mes flancs sacrés. Et j’aspirais au loin dans les vents altérés, Comme un acre parfum, l’exhalaison des mâles ; Et j’écoutais hennir et répondre aux cavales Les étalons cabrés qui, s’avançant par bonds, Battaient l’espace heureux de leurs pieds vagabonds.
-LES SÏECLES MORTS 34 L’universeldésir, l’insatiableivresse Rongeaientmon cœur célesteet ma chair deDéesse. Lasseenfind’évoquerl’inoubliéDouzi, J’allai flairantma proie
+L’universel désir, l’insatiable ivresse Rongeaient mon cœur céleste et ma chair de Déesse. Lasse enfin d’évoquer l’inoublié Douzi, J’allai flairant ma proie
-saisi, Fantômesmensongersde sa formeincertaine, De terrestresamantsque poursuivaitma haine. Desongleset du
+saisi, Fantômes mensongers de sa forme incertaine, De terrestres amants que poursuivait ma haine. Des ongles et du
-un aigleensorcelé Ascelléson amour
+un aigle ensorcelé A scellé son amour
-mon corpsétoilé. Maisle vent a vannéles plumesde ses ailes, Sesonglespar morceauxet son
+mon corps étoile. Mais le vent a vanné les plumes de ses ailes, Ses ongles par morceaux et son
-parcelles. Septpar sept,j’arrachai les griffeset les
+parcelles. Sept par sept, j’arrachai les griffes et les
-D’un lion. terrassésous mes piedsimprudents. J’ai dompté,par un piègeet par
+D’un lion, terrassé sous mes pieds imprudents. J’ai dompté, par un piège et par
-Le chevalde combat,le chevalaux poilslisses, L’étalonvigoureux,dont le rigideassaut D’un
+Le cheval de combat, le cheval aux poils lisses, L’étalon vigoureux, dont le rigide assaut D’un
-accouplement m’éveillaiten sursaut, Hurlanteet polluée, etjamais satisfaite. Maisj’ai rompu sa forceet j’ai courbésa tête
+accouplement m’éveillait en sursaut, Hurlante et polluée, et jamais satisfaite. Mais j’ai rompu sa force et j’ai courbé sa tête
-la course,la faim, le breuvageet lefouet. Le bergerdestroupeaux,l’enfantqui dénouait, En m’ofïrantses brebis, ma ceintureéclatante, Le pâtre émasculés’est enfuide ma tente Commeun cerfaux aboisbâtant ses bondsfiévreux. Poursuivipar ses
+la course, la faim, le breuvage et le fouet. Le berger des troupeaux, l’enfant qui dénouait, En m’offrant ses brebis, ma ceinture éclatante, Le pâtre émasculé s’est enfui de ma tente Comme un cerf aux abois hâtant ses bonds fiévreux, Poursuivi par ses
-et dévorépar eux. Ainsi,d’un vil cortègeà la
+et dévoré par eux. Ainsi, d’un vil cortège à la
-Pareille a la femelleencore inassouvie, 0 Dieux!1jelanguissaisloin du
+Pareille à la femelle encore inassouvie, O Dieux ! je languissais loin du
-aimé, Quandje tournaimon œil versle Hérosarmé.
+aimé, Quand je tournai mon œil vers le Héros armé. Vers l’
-LA LAMENTATION D tSTAR 35 Versl’amour d’Iztoubarj’ai levé
+amour d’Iztoubar j’ai levé
-paupière, Versl’amourd’Iztoubarj’ai crié
+paupière, Vers l’amour d’Iztoubar j’ai crié
-prière Sousle voileécartéde mes cheveuxflottants, Tu cueillerasles fleursde mes seinspalpitants. Viens!Je suis ton épouse,Iztoubar1 Ettoi-même, Vainqueur,vêtu de pourpreavecle diadème, Monteet soismon époux. Lechar aux essieuxd’or, Aux coursiersemportésdans un splendideessor, Te conduira,joyeux,par la
+prière : — Sous le voile écarté de mes cheveux flottants, Tu cueilleras les fleurs de mes seins palpitants. Viens ! Je suis ton épouse, Iztoubar ! Et toi-même, Vainqueur, vêtu de pourpre avec le diadème, Monte et sois mon époux. Le char aux essieux d’or, Aux coursiers emportés dans un splendide essor, Te conduira, joyeux, par la
-odorante, Versma maisonde cèdreet ma coucheenivrante. Et je seraita vigne,et, parmi les coussins. J’égrèneraipour toi mes grappesde raisins, Tandisque, parfumantle fraispavédes salles, Ta servanteà genouxdélierates sandales. Viens!Meschambresd’argent, mes palaistrop étroits, Seronttes réservoirspour lestributs des rois. Tesgrandstaureauxaujoug courberontleur frontlarge Le
+odorante, Vers ma maison de cèdre et ma couche enivrante. Et je serai ta vigne, et, parmi les coussins, J’égrènerai pour toi mes grappes de raisins, Tandis que, parfumant le frais pavé des salles, Ta servante à genoux déliera tes sandales. Viens ! Mes chambres d’argent, mes palais trop étroits, Seront tes réservoirs pour les tributs des rois. Tes grands taureaux au joug courberont leur front large ; Le
-de lui-mêmeaccepterasa charge Tes brebis,sansrelâcheoffertesaux béliers. Danston royal bercails’accrottrontpar milliers
+de lui-même acceptera sa charge ; Tes brebis, sans relâche offertes aux béliers, Dans ton royal bercail s’accroîtront par milliers
-de doublesagneauxpeupleronttes étables. J’ai dit. MaisIztoubar,aux armes
+de doubles agneaux peupleront tes étables. — J’ai dit. Mais Iztoubar, aux armes
-mon visageen pleurs
+mon visage en pleurs
-œil Et
+œil ; Et
-pied dédaigneuxn’a point
+pied dédaigneux n’a point
-mon seuil. Et
+mon seuil, Et
-a vomicontre ma
+a vomi contre ma
-le vomissementde la suprêmeinjure Puisque l’aigle éperdu,l’étalon sans
+le vomissement de la suprême injure : — Puisque l’aigle éperdu, l’étalon sans
-amour brutal.
+amour brutal,
-LES SIÈCLES MORTS 36 Puisque rien n’assouvitta fureur
+Puisque rien n’assouvit ta fureur
-âme, Moi,je n’entrerai point! Ta
+âme, Moi, je n’entrerai point ! Ta
-ô femme1 Sur
+ô femme ! Sur
-rets trompeursje fuirai, commeun fauve.
+rets trompeurs je fuirai, comme un fauve.
-que souffleton alcôve.
+que souffle ton alcôve.
-voluptueux, dont
+voluptueux, — dont
-un poignardaigu, transperce
+un poignard aigu, transperce
-Vaillant, Est
+Vaillant, — Est
-caché sousun buissond’épines. Le
+caché sous un buisson d’épines. Le
-la flammesanglante,aux ondoyantsrellets, Dévorejusqu’en bas
+la flamme sanglante, aux ondoyants reflets, Dévore jusqu’en bas
-Arrière, Istar! ô
+Arrière, Ištar ! ô
-plus lasciveet plus
+plus lascive et plus
-Qu’une prostituéeassisedans la
+Qu’une prostituée assise dans la
-genoux croisés,la corde
+genoux croisés, la corde
-front, Silencieuseet peinte,attend ceux
+front, Silencieuse et peinte, attend ceux
-viendront. Ce
+viendront. — Ce
-alors, o Dieux! quand l’insulte dernière. Telle
+alors, ô Dieux ! quand l’insulte dernière, Telle
-joue avilieeut creusé
+joue avilie eut creusé
-sillon Quandplongeantdansmon cœur. commeun dur
+sillon ; Quand plongeant dans mon cœur, comme un dur
-et l’irrite. L’implacablemépris de ma beautéproscrite, Au carrefourd’Ourouk Izioubar fut entré Quand
+et l’irrite, L’implacable mépris de ma beauté proscrite, Au carrefour d’Ourouk Iztoubar fut entré ; Quand
-fer triomphantle Héros
+fer triomphant le Héros
-mon vengeur,et vers
+mon vengeur, et vers
-peau rugueuseet la
+peau rugueuse et la
-Mâle Alors,
+Mâle ; Alors,
-Où m’attendaitl’Époux qu’évoquait
+Où m’attendait l’Epoux qu’évoquait
-LA LAMENTATION D’ïSïAR 37 J’ai
+J’ai
-mon espoiret j’ai
+mon espoir et j’ai
-descendre. Ouvrez-vouspour Istar, noirs chemins.dont la
+descendre. Ouvrez-vous pour Ištar, noirs chemins, dont la
-en tourbillonnantle pave sépulcral Et toi, sombreGardiendesportes de l’Aral, Geôlierdu seuil faroucheet de
+en tourbillonnant le pavé sépulcral ! Et toi, sombre Gardien des portes de l’Aral, Geôlier du seuil farouche et de
-Fais glisserdevantmoi les
+Fais glisser devant moi les
-barre Sinon, forçantle mur, j’arracherai sesclous, Et les mortsaffranchis,semblablesà desloups, Par la brècheéchappésdes lugubresroyaumes, Au
+barre ; Sinon, forçant le mur, j’arracherai ses clous, Et les morts affranchis, semblables à des loups, Par la brèche échappés des lugubres royaumes, Au
-des vivantsmêlerontleurs fantômes. Je t’implore,û Maîtresse!Allât! Reinedes Dieux!1 Fuyant
+des vivants mêleront leurs fantômes. Je t’implore, ô Maîtresse ! Allât ! Reine des Dieux ! Fuyant
-terre sourdeet le
+terre sourde et le
-viens verstoi. Machair sera
+viens vers toi. Ma chair sera
-blessure, Dansla fangeusehorreur des gounresmeurtriers. Je me lamenteraisur les pales guerriers
+blessure, Dans la fangeuse horreur des gouffres meurtriers. Je me lamenterai sur les pâles guerriers
-mon épicu massifbrisa les forteresses Sur les viergesen deuil, voilantde longuestresses Un
+mon épieu massif brisa les forteresses ; Sur les vierges en deuil, voilant de longues tresses Un
-n’a jamaisprofané Et, coulantplus amer
+n’a jamais profané ; Et, coulant plus amer
-L’unique Rejeton,fauchédès son aurore Commeun frêlearbrisseaudont la fleurvientd’éclore, Le
+L’unique Rejeton, fauché dès son aurore Comme un frêle arbrisseau dont la fleur vient d’éclore, Le
-pleurs déborderal’Enfer1 Et
+pleurs débordera l’Enfer ! Et
-répondit Gardiendu seuilde fer. Quelle voixa troublé
+répondit : — Gardien du seuil de fer, Quelle voix a troublé
-torpeur souterraine? La colèred’Istar est commela gangrène · Qui
+torpeur souterraine ? La colère d’Ištar est comme la gangrène Qui
-et dévoremes reins.
+et dévore mes reins.
-mal contagieux.Je crains
+mal contagieux. Je crains
-38 LES SIECLES MORTSS Les Dieuxsupérieurs je suisl’herbe coupée Sousla luisantefauxque tient
+Les Dieux supérieurs ; je suis l’herbe coupée Sous la luisante faux que tient
-brin nétri sousles rameauxen fleur.
+brin flétri sous les rameaux en fleur.
-les gondsdu Malheur Selon1 usageancien, par
+les gonds du Malheur : Selon l’usage ancien, par
-avenue Quelle entre
+avenue Qu’elle entre
-se courbantméconnaissableet nue De 1 humideplafond. des
+se courbant méconnaissable et nue ! — De l’humide plafond, des
-fuligineux, Desserpentsqui tombaientm enlaçaientdansleursnœuds. J entrai. Maisje sentis,
+fuligineux, Des serpents qui tombaient m’enlaçaient dans leurs nœuds. J’entrai. Mais je sentis,
-le premierpassage. La
+le premier passage, La
-noir Gardienqui frôlait mon visage. Sabaissait, lacérantdans t’ombre, a mon cote. Les vêtementsépars de ma Divinité. Et m’arrêtant devantles SeptPortes obscures. D’un geste impitoyablearrachaitmes parures.
+noir Gardien qui frôlait mon visage, S’abaissait, lacérant dans l’ombre, à mon côté, Les vêtements épars de ma Divinité, Et m’arrêtant devant les Sept Portes obscures, D’un geste impitoyable arrachait mes parures.
-tiare éclatanteet mon bandeausouillé Tombèrentbrusquementde mon frontdépouillé. Les rubis incrustésde mes pendantsd’oreilles, Pleins de namboicmcntsclairset de rougeurspareilles Aux pourpresdu matin
+tiare éclatante et mon bandeau souillé Tombèrent brusquement de mon front dépouillé. Les rubis incrustés de mes pendants d’oreilles, Pleins de flamboiements clairs et de rougeurs pareilles Aux pourpres du matin
-les sommetsneigeux. Deleurs orbes sanglantstrouaientle solfangeux, Tandis
+les sommets neigeux, De leurs orbes sanglants trouaient le sol fangeux, Tandis
-cou s égrenaitsur lesdalles La laiteuseblancheur de mes colliersd’opales. Puis
+cou s’égrenait sur les dalles La laiteuse blancheur de mes colliers d’opales. Puis
-robe frangée,aux largesplis soyeux. Et ma ceintured’or ou rayonnaientdes yeux Et despierresd’azur parmi des perlesblanches Jusqu’à terre a leur tour glissèrentde mes hanches. Pareilsà des serpents.mes braceletstordus S’échappaient,un par un. de
+robe frangée, aux larges plis soyeux, Et ma ceinture d’or où rayonnaient des yeux Et des pierres d’azur parmi des perles blanches Jusqu’à terre à leur tour glissèrent de mes hanches. Pareils à des serpents, mes bracelets tordus S’échappaient, un par un, de
-bras éperdus.
+bras éperdus,
-LA LAMENTATION Dt~TAR 3g Et
+Et
-qui sonnaientsur majambe. Craquaientcommeun boissec dans
+qui sonnaient sur ma jambe, Craquaient comme un bois sec dans
-qui uambc. Maisplus proche,
+qui flambe. Mais plus proche,
-passant, enfinj’apercevais L’immensitéde l’ombre
+passant, enfin j’apercevais L’immensité de l’ombre
-Pays mauvais. Dc}ala morne Allâtm’attendaitdans son antre. Quand,
+Pays mauvais, Déjà la morne Allât m’attendait dans son antre, Quand,
-dernier seuil,se fenditsur mon ventre L invisibletissuqui voilaitma pudeur. 0 Palais de l’Aral! Antiqueprofondeur, Funèbre sanctuaireou ma
+dernier seuil, se fendit sur mon ventre L’invisible tissu qui voilait ma pudeur. O Palais de l’Aral ! Antique profondeur, Funèbre sanctuaire où ma
-infidèle M’abreuvad’amertumeet m’enchaînaprès d’Ellc!I 0 gounrc. ou j’égarai mes pasirrésolus En appelantDouzide mes cris supcruus! Longs mois. ou le taureau muet. sans
+infidèle M’abreuva d’amertume et m’enchaîna près d’Elle ! O gouffre, où j’égarai mes pas irrésolus En appelant Douzi de mes cris superflus ! Longs mois, où le taureau muet, sans
-et lâche. Paissaitune herhc rare en oubliantla vache Ou l’époux dédaigneux,inutile et glacé. Fuyaitla froideépouse et
+et lâche, Paissait une herbe rare en oubliant la vache ; Où l’époux dédaigneux, inutile et glacé, Fuyait la froide épouse et
-renversé Ou rien ne germaitplus: ou frémissaita peine. Au
+renversé ; Où rien ne germait plus ; où frémissait à peine, Au
-cœur séchéde la famillehumaine. L’inerte souvenirdes vieillesvoluptés Et
+cœur séché de la famille humaine, L’inerte souvenir des vieilles voluptés ! Et
-expirait. LesDieux déshérités PleuraientIstar captiveet sa beautéperdue. Samas disparaissait:l’éclipséinattendue Déchiraitdans Ia~ nuit
+expirait. Les Dieux déshérités Pleuraient Ištar captive et sa beauté perdue. Šamaš disparaissait ; l’éclipse inattendue Déchirait dans la nuit
-par morceaux. Et lesDieux inquiets, versle Seigneurdes Eaux Levantleurs yeux troublés, interrogeaientl’Ancêtre. Maislui. l’antique Ea songeait: Je ferainaitre L’Esprit
+par morceaux, Et les Dieux inquiets, vers le Seigneur des Eaux Levant leurs yeux troublés, interrogeaient l’Ancêtre. Mais lui, l’antique Ea songeait : — Je ferai naître L’Esprit
-clair Ouddousnamir. J’enverrai vers Istar et
+clair Ouddoušnamir. J’enverrai vers Ištar et
-LES SIÈCLES MORTS 40 Armé
+Armé
-Dieux, va. Messagerdes femmes Briser
+Dieux, va, Messager des femmes ! Briser
-mur épaiset les portes marnes. Va Qu’Istar délivréeavec son Bien-aimé Remonteplus brillanteau ciel accoutumé Qu’Istar épuisel’outre éternelleet s’enivre Deseauxde renaissanceet deseauxqui font
+mur épais et les portes infâmes. Va ! Qu’Ištar délivrée avec son Bien-aimé Remonte plus brillante au ciel accoutumé ; Qu’Ištar épuise l’outre éternelle et s’enivre Des eaux de renaissance et des eaux qui font
-qu’Allât, prosternantson front humilié, Soitdevantles GrandsDieuxcommeun roseauplié. L’Esprit
+qu’Allât, prosternant son front humilié, Soit devant les Grands Dieux comme un roseau plié. — L’Esprit
-L’Aral chancelasur sa
+L’Aral chancela sur sa
-Allât cria: Maudit que
+Allât cria : — Maudit ! que
-créneau t’écrase. Que
+créneau t’écrase, Que
-le cloaqueimpur. Le manteaude ton corpsla seuleombre du
+le cloaque impur, Le manteau de ton corps la seule ombre du
-plus dévorantsque des oiseauxde proie, Tousles mauxinconnuss’acharnentsur ton foie Maisl’Espritlumineuxpassait; et devantlui Le royaume, ou jamais
+plus dévorants que des oiseaux de proie, Tous les maux inconnus s’acharnent sur ton foie ! — Mais l’Esprit lumineux passait ; et devant lui Le royaume, où jamais
-n’a lui. D’une lumière obliqueéclairaitses cavernes Et
+n’a lui, D’une lumière oblique éclairait ses cavernes ; Et
-morts réveillésvoyaient,de leurs yeuxternes. Rouler
+morts réveillés voyaient, de leurs yeux ternes, Rouler
-les gondsnoirs les septporchesbéants Et moi-même,à travers de visqueuxocéans De
+les gonds noirs les sept porches béants ; Et moi-même, à travers de visqueux océans De
-limon, j’accéléraisma course Versle lieu fatidiqueoù jaillissaitla Source. L’Abîmeoù. débordantleur vasquede cristal, Bouillonnaientl’Eau puissanteet le
+limon, j’accélérais ma course Vers le lieu fatidique où jaillissait la Source, L’Abîme où, débordant leur vasque de cristal, Bouillonnaient l’Eau puissante et le
-vital. C’étaitlà. Parmi l’ombreimmobileet bleuâtre. MonBien-aimébuvait dans
+vital. C’était là. Parmi l’ombre immobile et bleuâtre, Mon Bien-aimé buvait dans
-ses veinesd’azur, dans
+ses veines d’azur, dans
-yeux entr’ouverts. La
+yeux entr’ouverts, La
-la clartérayonnaientau travers
+la clarté rayonnaient au travers ;
-LA LAMENTATION D tSTAR 4t Et ses membressemblaient,gonflésd’ardentesève, Desdattiers, lourdsde fruits,
+Et ses membres semblaient, gonflés d’ardente sève, Des dattiers, lourds de fruits,
-crève. Salut! ôjour nouveau! Soleil! 1 Cielretrouvé1 Printemps, qui balançaissur l’Amant
+crève. Salut ! ô jour nouveau ! Soleil ! Ciel retrouvé ! Printemps, qui balançais sur l’Amant
-Les parfumsrajeunisdes floraisonsprécoces1 Baisersinoubliésdes fugitivesnoces. 0 baisersde Douzique les
+Les parfums rajeunis des floraisons précoces ! Baisers inoubliés des fugitives noces, O baisers de Douzi que les
-palmiers Aujardin solitaireont cachésles premiers. Salut! Le Rejeton,dans sa grâce éphémère. Tendaitses faiblesbras vers
+palmiers Au jardin solitaire ont cachés les premiers, Salut ! Le Rejeton, dans sa grâce éphémère, Tendait ses faibles bras vers
-sa mère; Et moi, commeune épouseayant baisé
+sa mère ; Et moi, comme une épouse ayant baisé
-Je l’emportaivivantdansle cieldes GrandsDieux. Les
+Je l’emportai vivant dans le ciel des Grands Dieux. Les
-l’année. Voicil’heure, o Douzi!Le vent froiddessommets Mordtes membresglacéset roidis
+l’année. Voici l’heure, ô Douzi ! Le vent froid des sommets Mord tes membres glacés et roidis
-Le not précipitéde tes blessuresneuves D’une sanglanteécumeempourprel’eau des neuves: L’écorcedes Pays
+Le flot précipité de tes blessures neuves D’une sanglante écume empourpre l’eau des fleuves ; L’écorce des Pays
-un champdévasté Et
+un champ dévasté Et
-pleure, o Printanier, qui disparaisencore1 Pleurez! la nuit s’amasseet n’aura plus d’aurore1 Pleurez, Espritsdes Dieux,
+pleure, ô Printanier, qui disparais encore ! Pleurez ! la nuit s’amasse et n’aura plus d’aurore ! Pleurez, Esprits des Dieux,
-reverrez Heurterau mur
+reverrez Heurter au mur
-bras désespérés1 Pleurez,Esprits desDieux De
+bras désespérés ! Pleurez, Esprits des Dieux ! De
-Je briseraila coupe,
+Je briserai la coupe,
-Je rempliraile creux
+Je remplirai le creux
-mes genouxmeurtris. Seigneurs, souvenez-vous!1 Souvenez-vous Esprits1
+mes genoux meurtris. Seigneurs, souvenez-vous ! Souvenez-vous, Esprits ! Esprits des
-LES SIÈCLES MORTS 4a Espritsdes profondeurs,Espritsdes sombresportes, Esprits qui dispersezavec les racesmortes La cendredes vivantsdans d’éternelsremous. Esprits, recevez-moiquandje reviensvers vous! Non! Je
+profondeurs, Esprits des sombres portes, Esprits qui dispersez avec les races mortes La cendre des vivants dans d’éternels remous, Esprits, recevez-moi quand je reviens vers vous ! Non ! Je
-Au Moisde mon Message. Namtarne suivraplus mon douloureuxpassage. Commeun chien
+Au Mois de mon Message, Namtar ne suivra plus mon douloureux passage, Comme un chien
-trace, auxpleursde mon
+trace, aux pleurs de mon
-C’est Istar qui t’appelle, û Douzi! Souviens-toi! Douzi 1 Douzi1DouziFils et
+C’est Ištar qui t’appelle, ô Douzi ! Souviens-toi ! Douzi ! Douzi ! Douzi ! Fils et
-Quel nombrerouvrira l’abîme
+Quel nombre rouvrira l’abîme
-tu descends?a Quelleimprécationvers les
+tu descends ? Quelle imprécation vers les
-fera reneurir sur
+fera refleurir sur
-collines, Commeun acacia,séché dans ses racines. Que baigneet rafratchitl’eau des canauxlâchés?a 0 lèvres de l’Époux! o membresarrachés! 0 délugede sang, intarissablepluie Qu’aux nancs du Bien-aiméma chevelureessuie 0 restes
+collines, Comme un acacia, séché dans ses racines, Que baigne et rafraîchit l’eau des canaux lâchés ? O lèvres de l’Epoux ! ô membres arrachés ! O déluge de sang, intarissable pluie Qu’aux flancs du Bien-aimé ma chevelure essuie ! O restes
-virilité, Epieufécondateur,glaivede volupté,
+virilité, Epieu fécondateur, glaive de volupté,
-des célestessemailles. Plus
+des célestes semailles, Plus
-d’airain, labouraismes entrailles! 0 Taureau mugissant.réveille-toi Bondis
+d’airain, labourais mes entrailles ! O Taureau mugissant, réveille-toi ! Bondis
-du funèbreenclos, sur
+du funèbre enclos, sur
-De l’Abîmenatal où
+De l’Abîme natal où
-Le Soleilprintanicr de
+Le Soleil printanier de
-vigueur nouvelle! A la voixdes pleureurs,au bruit
+vigueur nouvelle ! A la voix des pleureurs, au bruit
-mes sanglots. Ressuscite,û Douzi!Rallumeen tes yeux clos.
+mes sanglots, Ressuscite, ô Douzi ! Rallume en tes yeux clos, Comme des
-LA LAME!<TATtOK DtSTAR 43 Commedes rayons
+rayons
-La flammeprimitiveet les clartésconnues Et
+La flamme primitive et les clartés connues Et
-avec Istar. o Maîtreglorieux, La Montagnedu Nordoù sont les anciensDieux! III
+avec Ištar, ô Maître glorieux, La Montagne du Nord où sont les anciens Dieux ! — III
-Et soudain,sans force,
+Et soudain, sans force,
-fumée Destorches de
+fumée Des torches de
-des flambeauxéteints. Muette,trébuchantsur ses piedsincertains, Istar s’affaisseet glt près du cadavrepale. Aussitôt,des paroisa l’entour
+des flambeaux éteints, Muette, trébuchant sur ses pieds incertains, Ištar s’affaisse et gît près du cadavre pâle. Aussitôt, des parois à l’entour
-la salle Des recoins, submergéspar la
+la salle, Des recoins, submergés par la
-du pavé. Des escaliers,des tours
+du pavé, Des escaliers, des tours
-du sacrificeet de la chambreocculte, Tous
+du sacrifice et de la chambre occulte, Tous
-Dieux déchaînéssurgirent en
+Dieux déchaînés surgirent en
-Plus pressés,plus nombreuxet plus
+Plus pressés, plus nombreux et plus
-Qu’une antiqueforêt de
+Qu’une antique forêt de
-l’Ourarthou neigeuxoù grondentles tempêtes. Se mêlaientau hasardde grandsprofilsde bêtes,
+l’Ourarthou neigeux où grondent les tempêtes, Se mêlaient au hasard de grands profils de bêtes,
-torses monstrueux,des mufleset des fronts. Des facesde taureauxoù luisaientdes yeux ronds. Des visagesdivins creuséspar l’épouvante,
+torses monstrueux, des mufles et des fronts, Des faces de taureaux où luisaient des yeux ronds, Des visages divins creusés par l’épouvante,
-la multitudeinnombrableet mouvante
+la multitude innombrable et mouvante
-ruait ensembleet qu’un
+ruait ensemble et qu’un
-violent Semblaitpousserde l’ombreautour du lit sanglant.
+violent Semblait pousser de l’ombre autour du lit sangl
-LES SIÈCLES MORTS 44 Là, dans leTempleobscuroù les voixmontaientseules, Soupirs des bouches,cris, rugissementsdes gueules, Monotonerumeur des soumesconvulsifs. Pareille
+ant. Là, dans le Temple obscur où les voix montaient seules, Soupirs des bouches, cris, rugissements des gueules, Monotone rumeur des souffles convulsifs, Pareille
-Dur cliquetisdes becs, simementsdes reptiles,
+Dur cliquetis des becs, sifflements des reptiles,
-qui s’éveillaientdans le
+qui s’éveillaient dans le
-des Bétyles. Tonnerresinconnus, fracasmystérieux Qui déchirentle ciel lorsqueparlent les
+des Bétyles, Tonnerres inconnus, fracas mystérieux Qui déchirent le ciel lorsque parlent les
-Se fondaientdans la
+Se fondaient dans la
-Sortait Malheursur nous Douzin’entendra pas1 Malheur!La coupe
+Sortait : — Malheur sur nous ! Douzi n’entendra pas ! Malheur ! La coupe
-vide, Istar, où
+vide, Ištar, où
-trompas L’inextinguiblesoif de
+trompas L’inextinguible soif de
-stérile. Viens! Le mur sépulcralest creusé
+stérile. Viens ! Le mur sépulcral est creusé
-décharné, baignéd’huile et
+décharné, baigné d’huile et
-miel, Dormirapour jamais
+miel, Dormira pour jamais
-Ciel. Hélas! Les bruits mouraienten d’immensesmurmures. Telles
+Ciel. Hélas ! — Les bruits mouraient en d’immenses murmures. Telles
-l’ouragan frémissentles ramures
+l’ouragan frémissent les ramures
-Dieux relouaienten laissant Istar, a deux
+Dieux refluaient en laissant Ištar, à deux
-les naquesde sang. Hausserjusqu’à Douzi
+les flaques de sang, Hausser jusqu’à Douzi
-Le Templeet 1 horizon,dans l’ombre enseveli. Lorsque
+Le Temple et l’horizon, dans l’ombre enseveli, Lorsque
-fut commeenglouti dans l’immensitévide, Voici
+fut comme englouti dans l’immensité vide, Voici
-les Dieuxvirent subitement
+les Dieux virent subitement
-baiser d’Istar frémir
+baiser d’Ištar frémir
-Amant.
+Amant. Et sentirent passer, comme un
-LA LAMENTATION D !§TAR 45 Et sentirentpasser, commeun feu
+feu
-Des effluvesd’amour au
+Des effluves d’amour au
-Soupir cncor douteux du sommeilhivernal. Faible,
+Soupir encor douteux du sommeil hivernal, Faible,
-Un souffleprécurseursur la
+Un souffle précurseur sur la
-adorée Flottait; et,
+adorée Flottait ; et,
-chair transparenteet nacrée,
+chair transparente et nacrée,
-brune chevelure,échappéeà ses nœuds, S’emplissantde rayons, croissaiten auréole
+brune chevelure, échappée a ses nœuds, S’emplissant de rayons, croissait en auréole
-d’une clartéplus molle.
+d’une clarté plus molle.
-encor noyésdu long sommeil. Commeun largevaisseauroulaitun ciel vcrmed Que, dansl’espacehumideet lesprofondeursbleues, Des constellationsbalayaientde leurs
+encor noyés du long sommeil, Comme un large vaisseau roulait un ciel vermeil Que, dans l’espace humide et les profondeurs bleues, Des constellations balayaient de leurs
-les astresdes mois
+les astres des mois
-selon d’inéluctableslois, ~in illuminateursur l’horizonnocturne, Tous les flambeauxépars de
+selon d’inéluctables lois, Šin illuminateur sur l’horizon nocturne, Tous les flambeaux épars de
-poli commeun miroir d’argent. Renétaientla splendeurde leur éclatchangeant. Des membresde Douzi,
+poli comme un miroir d’argent. Reflétaient la splendeur de leur éclat changeant. Des membres de Douzi,
-rosée, Ruisselaitalentourla Vie
+rosée, Ruisselait alentour la Vie
-d’un not débordantla mâlevolupté Gonflaitle vaste
+d’un flot débordant la mâle volupté Gonflait le vaste
-ressuscité, Tandisque palpitait,las d’un
+ressuscité, Tandis que palpitait, las d’un
-stérile, L’aiguillonrajeuni de sa vigueurvirile. Douzi renaît. Istar de
+stérile, L’aiguillon rajeuni de sa vigueur virile. Douzi renaît. Ištar de
-triomphant Enlace,porte, étreint
+triomphant Enlace, porte, étreint
-LES SIECLES MORTS 46 Et
+Et
-jalouse, éclatanteet ravie,
+jalouse, éclatante et ravie,
-Dieux Salut,
+Dieux : — Salut,
-Vie Lesjoyeusesclameurset les
+Vie ! — Les joyeuses clameurs et les
-enivrés Répondent,ébranlantsous les plafondssacrés Les revêtementsd’or des
+enivrés Répondent, ébranlant sous les plafonds sacrés Les revêtements d’or des
-battants, pareilsaux vibrantescymbales, Se
+battants, pareils aux vibrantes cymbales, Se
-et s’ouvrenten grondant. Samasse lèveet marche.
+et s’ouvrent en grondant. Šamaš se lève et marche.
-Sa flammeen crépitant se réveilleet flamboie.
+Sa flamme en crépitant se réveille et flamboie.
-son passageen sillonsembrasés. De
+son passage en sillons embrasés. De
-cheveux frisés. De
+cheveux frisés, De
-lumière, S’échappeet s’élargitla splendeurcoutumière. Il passe; et par degrésle Templedevant lui,
+lumière, S’échappe et s’élargit la splendeur coutumière. Il passe ; et par degrés le Temple devant lui,
-pavé constelléjusqu’au faite ébloui. S’illumine,
+pavé constellé jusqu’au faîte ébloui, S’illumine,
-d’aurore. Simulacres,autels, trôncs, linteaux, piliers, Telsque de grands flambeaux,s’allumentpar milliers.
+d’aurore. Simulacres, autels, trônes, linteaux, piliers, Tels que de grands flambeaux, s’allument par milliers.
-grenades Sculptésen chapiteauxau front
+grenades Sculptés en chapiteaux au front
-colonnades, Éclosentbrusquementde rutilantes
+colonnades, Eclosent brusquement de rutilantes
-parois rénéchit les
+parois réfléchit les
-Marche son
+Marche ; son
-foule Laisseune rouge empreinteet dévore
+foule Laisse une rouge empreinte et dévore
-lit abandonnédu Pasteur
+lit abandonné du Pasteur
-la flammesolaire en tourbillonss’envole,
+la flamme solaire en tourbillons s’envole,
-LA LAMENTATION D’ISTAR Filtre
+Filtre
-la murailleet, noyant
+la muraille et, noyant
-D’un Motde pourpreet d’or, la consumeet la
+D’un flot de pourpre et d’or, la consume et la
-que, suspendusousle ciel triomphant, Embrasantd’un seul
+que, suspendu sous le ciel triomphant, Embrasant d’un seul
-Du Templeintérieurjaillit le Disqueénorme. Alors, commeun troupeauqui s’éveilleet francint Les enclostrop étroits,
+Du Temple intérieur jaillit le Disque énorme. Alors, comme un troupeau qui s’éveille et franchit Les enclos trop étroits,
-blanchit Souslesjoncs desséchésl’eau moinssombredes mares, Les Dieuxde Babilou,les Baalimbarbares, Tous ceuxqu’avait poussésd’un soumecontinu L’irrésistiblevent dans le templeinconnu, Sortirentde la
+blanchit Sous les joncs desséchés l’eau moins sombre des mares, Les Dieux de Babilou, les Baalim barbares, Tous ceux qu’avait poussés d’un souffle continu L’irrésistible vent dans le temple inconnu, Sortirent de la
-terrasses, Versleurs deux paternelstous les Maîtresdes races S’envolèrentensembleau fond
+terrasses, Vers leurs cieux paternels tous les Maîtres des races S’envolèrent ensemble au fond
-sur l’immenseazur. dans
+sur l’immense azur, dans
-De flotsd’or, cubndrésdans la
+De flots d’or, effondrés dans la
-Dieux évanouisfuyaienten ombresvagues. Dans
+Dieux évanouis fuyaient en ombres vagues. Dans
-de l’Ab!meéternel Anou disparaissait,et les
+de l’Abîme éternel Anou disparaissait, et les
-Bel Semblaienttrouer l’espace ou. par
+Bel Semblaient trouer l’espace où, par
-déchirure, Mardoukresplendissantagitait son
+déchirure, Mardouk resplendissant agitait son
-d’un incendieouvrant ses plumesd’or, Le Disqueailé d’Assourprend un suprêmeessor VersNinoualointaine et les villesde pierre
+d’un incendie ouvrant ses plumes d’or, Le Disque ailé d’Assour prend un suprême essor Vers Ninouâ lointaine et les villes de pierre
-soleil levantallume la poussière. Pesants. d’un
+soleil levant allume la poussière. Pesants, d’un
-rasant cncor le sol, LesTaureauxenivrés,ébranlant dans
+rasant encor le sol, Les Taureaux enivrés, ébranlant dans
-Les dûmeset les
+Les dômes et les
-les observatoires.
+les observatoires, Sous le
-LES SIECLES MORTS 48 Sousle ciel obscurci tratnent leurs massesnoires. Les
+ciel obscurci traînent leurs masses noires. Les
-Prêtres-Rois, chassésvers le
+Prêtres-Rois, chassés vers le
-flot vaseuxde la
+flot vaseux de la
-Khaldi, Regagnaientd’un élan formidableet sans halte Lestemplesétagésoù des blocsde basalte Sculptéset jusqu’en
+Khaldi, Regagnaient d’un élan formidable et sans balte Les temples étages où des blocs de basalte Sculptés et jusqu’en
-signes écrils, Depuisle derniersoir, attendaientles Esprits.
+signes écrits, Depuis le dernier soir, attendaient les Esprits.
-les Dieuxd’Aq’harrousur des barquesrapides, Joyeux navigateurs,fendaientles cieuxlimpides Et nageaientdans l’air bleuvers les templessereins. Ornés
+les Dieux d’Aq’harrou sur des barques rapides, Joyeux navigateurs, fendaient les cieux limpides Et nageaient dans l’air bleu vers les temples sereins, Ornés
-de mats et d’avironsmarins. D’autres, le corpsgonfléde flammeset debraises, Rougissaientl’horizon de refletsde fournaises. En couplesenlacés, d’un
+de mâts et d’avirons marins. D’autres, le corps gonflé de flammes et de braises, Rougissaient l’horizon de reflets de fournaises. En couples enlacés, d’un
-plus ralenti. Versles bosquetsen fleurslesSeigneursde ’Hatti. Suivantla route vagueoù tournoyaientdes roses. Saluaientle réveil des voluptésécloses Et revoyaientl’enceinte où
+plus ralenti, Vers les bosquets en fleurs les Seigneurs de ’Hatti, Suivant la route vague où tournoyaient des roses, Saluaient le réveil des voluptés écloses Et revoyaient l’enceinte où
-Chiens vils. dispensateursde stérilescaresses, Soupirent,
+Chiens vils, dispensateurs de stériles caresses, Soupirent,
-les baisersdes prêtresses. Les blocsabrupts, naguère eurol desdésertsblancs, Palpitent, sententpresqueà leurs énormesflancs, Commeà de noirs aiglons,pousserde rudes
+les baisers des prêtresses. Les blocs abrupts, naguère effroi des déserts blancs, Palpitent, sentent presque à leurs énormes flancs, Comme à de noirs aiglons, pousser de rudes
-S’élèvent et
+S’élèvent ; et
-a seméd’étincelles Le sableillimitéqui s’embraseautour d’eux,
+a semé d’étincelles Le sable illimité qui s’embrase autour d’eux,
-du cielse soulèveet se
+du ciel se soulève et se
-deux
+deux Portant leur Dieu caché dans l’Arche du
-LA LAMENTATION D t~TAR 49 Portantleur Dieucachédans l’Archedu Mystère. Les Keroubim.vêtus d’une splendeuraustère. Tourbillonnent.Au loin dans l’espaceenvahi, Se découpele front
+Mystère, Les Keroubim, vêtus d’une splendeur austère, Tourbillonnent. Au loin dans l’espace envahi, Se découpe le front
-nue éparseet les vapeursde soufre, Le Tabernaclesaint flotteau traversdu gounre Et solitairementdécroîtdans la
+nue éparse et les vapeurs de soufre, Le Tabernacle saint flotte au travers du gouffre Et solitairement décroît dans la
-Au murmurehouleux de l’aquilondompté. Telle vogueau matin
+Au murmure houleux de l’aquilon dompté. Telle vogue au matin
-pacifique, Telles,vers le rivageoù les accueilleHathor Sur le fleuvedu ciel glissaientdes barquesd’or, D’où lesDieuxde Mousri,ceintsde couronnesdoubles, Fixant sur l’horizonleurs yeux profondset troubles, Commeun bétailépaisque rassembleun bouvier. Suivaientdans l’air subtill’essorde l’Êpervier. Et tous cesDieux errantsque la
+pacifique, Telles, vers le rivage où les accueille Hâthor Sur le fleuve du ciel glissaient des barques d’or, D’où les Dieux de Mousri, ceints de couronnes doubles, Fixant sur l’horizon leurs yeux profonds et troubles, Comme un bétail épais que rassemble un bouvier, Suivaient dans l’air subtil l’essor de l’Epervier. Et tous ces Dieux errants que la
-inonde, Peuplantl’azur sansborne et
+inonde, Peuplant l’azur sans borne et
-monde, Noyanttousleurs rayonsdansl’océandujour, Voyaientmonter Samaset, sur la grandetour, Douzi,l’unique Époux.éclore, et
+monde, Noyant tous leurs rayons dans l’océan du jour, Voyaient monter Samas et, sur la grande tour, Douzi, l’unique Époux, éclore, et
-Kar-Dunias éveillerton empire.
+Kar-Dunias ! éveiller ton empire.
-que flambaient.au nord,
+que flambaient, au nord,
-feu commeun bûcher ardent, Lessommetsempourprésdont le
+feu comme un bûcher ardent, Les sommets empourprés dont le
-les neuvesjumeaux, tratnant, lourdset gonnés,
+les fleuves jumeaux, traînant, lourds et gonflés,
-TES SIÈCLES MORTS 50 Le cours étincelantde leurs
+Le cours étincelant de leurs
-lève, S’élargissaient,rongeaientles sablesde la
+lève, S’élargissaient, rongeaient les sables de la
-Et, commedeux métaux
+Et, comme deux métaux
-d’un fondeur. Mêlaientleurs nappesd’or et leur doublesplendeur. Le Perath débordé,parmi l’herbe
+d’un fondeur, Mêlaient leurs nappes d’or et leur double splendeur. Le Perath débordé, parmi l’herbe
-glaises, Reflétaitl’incendieaux parois
+glaises, Reflétait l’incendie aux parois
-canaux réguliers,bordés de
+canaux réguliers, bordés de
-remplis, luisaientdans les moissons: Et leurs ondesd’argent, écumantaux barrages,
+remplis, luisaient dans les moissons ; Et leurs ondes d’argent, écumant aux barrages,
-cristal coupaientles pâturages
+cristal coupaient les pâturages
-grands cerfsrameux. suivisde jeunes faons, Bramaientet bondissaientautour des éléphants. Enivréset repus, vautrésen longuesfiles, Sur
+grands cerfs rameux, suivis de jeunes faons, Bramaient et bondissaient autour des éléphants. Enivrés et repus, vautrés en longues files, Sur
-sable mouillébâillaientdes crocodiles Et
+sable mouillé bâillaient des crocodiles ; Et
-fumaient, hérissésde joncs
+fumaient, hérissés de joncs
-bandes s’élançaientdes sanglierssauvages Dont les grognementssourdsfaisaientsur les rivages. Parmi
+bandes s’élançaient des sangliers sauvages Dont les grognements sourds faisaient sur les rivages, Parmi
-dards aiguset les roseauxpiquants, Bruire
+dards aigus et les roseaux piquants, Bruire
-les champsoù fuyaientdegrandesombresd’ailes. Plus rapidesencor, des troupeauxde gazelles Couraient,dont le
+les champs où fuyaient de grandes ombres d’ailes, Plus rapides encor, des troupeaux de gazelles Couraient, dont le
-se teignaitdescouleurs Des pistilsfécondésdans les herbesen fleurs. Et fauvesdu désert et lionsdans la
+se teignait des couleurs Des pistils fécondés dans les herbes en fleurs. Et fauves du désert et lions dans la
-les aiglesde l’air,
+les aigles de l’air,
-les oiseauxlégers Qui
+les oiseaux légers Qui
-se poursuivantdans les
+se poursuivant dans les
-LA LAMENTATION D’tSïAR 5< Tout
+Tout
-printemps, épandusur la
+printemps, épandu sur la
-Se cherchait,s’accouplait,étaitheureux, s’aimait. Douzirayonne il
+Se cherchait, s’accouplait, était heureux, s’aimait. Douzi rayonne ; il
-Le soume de
+Le souffle de
-Circule, emplitde sève,
+Circule, emplit de sève,
-couche, Commeun interminableet frissonnanttapis, La géantemoissondes blés chargésd’épis. Le millet étincelleet l’orge
+couche, Comme un interminable et frissonnant tapis, La géante moisson des blés chargés d’épis. Le millet étincelle et l’orge
-lames Assiègeen ondulantdes champsde hauts sésames. Dont
+lames Assiège en ondulant des champs de hauts sésames, Dont
-sol éblouijette la
+sol ébloui jette la
-Jusqu’aux boisde palmiersqui fermentl’horizon. Maisplus riche, plus vasteet plus superbeencore, Ceintede son remparttriple et
+Jusqu’aux bois de palmiers qui ferment l’horizon. Mais plus riche, plus vaste et plus superbe encore, Ceinte de son rempart triple et
-La Demeuredes Dieux, leur orgueilet leur cœur. Babilousurgissaitaux yeux
+La Demeure des Dieux, leur orgueil et leur cœur, Babilou surgissait aux yeux
-Et par-dessusle mur
+Et par-dessus le mur
-dorées, Commeune éclosionde fleurs
+dorées, Comme une éclosion de fleurs
-Les Pyramidesd’or, les templesrutilants, Les sanctuairespeints, aux
+Les Pyramides d’or, les temples rutilants, Les sanctuaires peints, aux
-plomb allumaientles faîtages. Dansl’azur embraséplongeaientleurs septétages. Et successivementquand le
+plomb allumaient les faîtages, Dans l’azur embrasé plongeaient leurs sept étages. Et successivement quand le
-les frappa. De
+les frappa, De
-Cité Royaleaux murs
+Cité Royale aux murs
-Borsippa Commede hauts sommetsdont s’allongela chatne, Lesdômes, émergeantde la
+Borsippa Comme de hauts sommets dont s’allonge la chaîne, Les dômes, émergeant de la
-soudaine, Pareilsà des volcanspar la flammeempourprés, Lancèrenttour a tour de degrésen degrés
+soudaine, Pareils à des volcans par la flamme empourprés, Lancèrent tour à tour de degrés en degrés
-LES SIÈCLES MORTS 52 Des flotsde lave
+Des flots de lave
-Qui s’épanouissaienten gerbes de lumière. Tandis que. réveillantde leurs
+Qui s’épanouissaient en gerbes de lumière, Tandis que, réveillant de leurs
-Les rampes,les cheminset les longs escaliers. Les prêtres khaldécns,en processionssaintes. ers lesautels, dressesau fonddes chambrespeintes. Portaient
+Les rampes, les chemins et les longs escaliers, Les prêtres khaldéens, en processions saintes, Vers les autels, dressés au fond des chambres peintes, Portaient
-des brancardsles imagesdes Dieux.
+des brancards les images des Dieux.
-harpes frémissaient;les chœurs mélodieux Chantaientau Printanicr les
+harpes frémissaient ; les chœurs mélodieux Chantaient au Printanier les
-liturgiques Et les parfumsfumaientsur les trépiedsmagiques Et
+liturgiques ; . Et les parfums fumaient sur les trépieds magiques ; Et
-des murs. des
+des murs, des
-Les colombesd Istar s envolaienta la
+Les colombes d’Ištar s’envolaient à la
-le namboicmcnttriomphalet suprême. Commedes spectresnoirs, vêtusd’une ombreblême. Les derniersDieuxperduspâlissaient:et l’axur Voyaitla grandeIstar, dansson manteaud’or pur. Superbe, éblouissante, immortelleet jalouse. Aux baisersde son Fils frémircommeune épouse Et. joyeuse, emporterentre ses
+le flamboiement triomphal et suprême, Comme des spectres noirs, vêtus d’une ombre blême, Les derniers Dieux perdus pâlissaient ; et l’azur Voyait la grande Ištar, dans son manteau d’or pur, Superbe, éblouissante, immortelle et jalouse, Aux baisers de son Fils frémir comme une épouse Et, joyeuse, emporter entre ses
-pieux Douziressuscitédans la splendeurdes cicux.
+pieux Douzi ressuscité dans la splendeur des cieux. </div>
-HYM~E A LA LU~E 53 HYM\E A LA LUNE T~ÈMEilluminateur,Sin. ~c c c outumiere. i Bnn:H~dans ta puissanceau seuilmystérieux Du Temptcuamboyantde la GrandeLumière. MaMrcdu cielprofond, ~annar, Maîtredes Dieux Toiqui, donnant le sceptreà la mainforte, û Père. Baignes!cs noirs paysdans ton neuve argenté. Tu partagesla terre-immenseet fais
+Père illuminateur, Šin, face coutumière, Brillant dans ta puissance au seuil mystérieux Du Temple flamboyant de la Grande Lumière, Maître du ciel profond, Nannar, Maître des Dieux ! Toi qui, donnant le sceptre à la main forte, ô Père, Baignes les noirs pays dans ton fleuve argenté, Tu partages la terre immense et fais
-Le fondementdu Tronc et
+Le fondement du Trône et
-Royauté. Tesyeux sont d’or limpideet ta barbeest d albâtre: Tu pointes,o Seigneur, tes cornesde taureau,
+Royauté. Tes yeux sont d’or limpide et ta barbe est d’albâtre ; Tu pointes, ô Seigneur, tes cornes de taureau,
-ton rayonperçant. metaHiqucet blanchâtre. Luit commeun glaiveclair tiré
+ton rayon perçant, métallique et blanchâtre, Luit comme un glaive clair tiré
-LES SIÈCLES MORTS 54 Salut,
+Salut,
-ta splendeurinsigne. Rejetonpréieré d Firmamentvermeil, nant universel, croissantcomme une
+ta splendeur insigne, Rejeton préféré du Firmament vermeil, Vivant universel, croissant comme une
-germe d’elle-mêmeet fleurit au soleil!1 0 toi. qui, fécondantle sein des plainesrases. Dispensantla rosée aux champsépais et verts. Fais tressaillirles eauxet règlesdans tes pha es Le
+germe d’elle-même et fleurit au soleil ! O toi, qui, fécondant le sein des plaines rases, Dispensant la rosée aux champs épais et verts, Fais tressaillir les eaux et règles dans tes phases Le
-des insondablesmers Ta volontécéleste est
+des insondables mers ! Ta volonté céleste est
-passe Le
+passe ; Le
-ton domaineet, lorsque tu parais. Les Dieux inférieurspâlissentdans l’espace. Les Dieuxau nom
+ton domaine et, lorsque tu parais, Les Dieux inférieurs pâlissent dans l’espace, Les Dieux au nom
-des nombressecrets. 0 sans
+des nombres secrets. O sans
-tes frères. Renouvelantta face. éclipsanttoir à
+tes frères, Renouvelant ta face, éclipsant tour à
-Le fugitiféclat de
+Le fugitif éclat de
-quartiers contraires. Soisfavorable,û §In. et bienveillantdans Our. Que l’épouset’appelle et
+quartiers contraires, Sois favorable, ô §in, et bienveillant dans Our. Que l’épouse t’appelle et
-te nomme. 0 Maîtredu bonheur,
+te nomme, O Maître du bonheur,
-noble maison. 0 Sublime, û Très-Pur, û Père
+noble maison, O Sublime, ô Très-Pur, ô Père
-vague hori/on
+vague horizon ! </div> cs:Chaldejská hymna k měsíci
-LA VISION DE NABOU-KOUDOUR-OUSOUR 55 NABOU-KOUDOUR-OUSOUR ~AM AS brûle. Les murs ardents aux briques peintes J Hcsplendisscnt. pareils aux étoi!cs du cich Et brillant au soleil,de loin les trois enceintes Semblentdes cerclesd’or qu’emprisonneImgour-Bel. Lesjardins endormisversent en lourdesmasses L’immobileforêt qui s’étagcà leurs Hancs Dans les canauxprofonds!es royalesterrasses Baignentles derniersblocsde leurs escaliersblancs. LA VISION a~. Le Roi commençaet dit N’est-ce
+27. — Le Roi commença et dit : — N’est-ce
-là cettegrande Babylonequej’ai batte pour la demeurede ma Royauté,dansma grandeforce, et
+là cette grande Babylone que j’ai bâtie pour la demeure de ma Royauté, dans ma grande force» et
-la gloirede ma magnificence. a8. Et la paroleétait encoredans!a bouche
+la gloire de ma magnificence. 38. — Et la parole était encore dans la bouche
-qu’une voixtombadu ciel 11t’estdit, RoiNabuchodonosor, ta royautéte scritentcvcc. aQ. On te repousseradumilieudeshommes ta demeuresera en compagniedes animauxdes champs; tu mangeras do l’herbe
+qu’une voix tomba du ciel : — Il t’est dit, Roi Nabuchodonosor, ta royauté te sera enlevée. 29. — On te repoussera du milieu des hommes ; ta demeure sera en compagnie des animaux des champs ; tu mangeras de l’herbe
-les ba*ufs. DAttEL. chap. tv.
+les bœufs	 DANIEL, chap. IV. Šamaš brûle. Les murs ardents aux briques peintes Resplendissent, pareils aux étoiles du ciel ; Et brillant au soleil, de loin les trois enceintes Semblent des cercles d’or qu’emprisonne Imgour-Bel. Les jardins endormis versent en lourdes masses L’immobile forêt qui s’étage à leurs flancs ; Dans les canaux profonds les royales terrasses Baignent les derniers blocs de leurs escaliers blancs.
-LES SIÈCLES MORTS 56 Tout
+Tout
-des cavalesfarouches. On
+des cavales farouches. On
-étalons cabré? Seuls les lionscaptifs,irrités par
+étalons cabrés ; Seuls les lions captifs, irrités par
-mouches, Rugissentsourdementdans les enclossacrés. Dans
+mouches, Rugissent sourdement dans les enclos sacrés. Dans
-nul esclaven’emcure D’un
+nul esclave n’effleure D’un
-la splendeurdu pavé. Mardouket les
+la splendeur du pavé. Mardouk et les
-Dieux veillentsur la
+Dieux veillent sur la
-la Royautésainte et
+la Royauté sainte et
-Les chanteusesd’Êlam ont laisséles sambuques Silencieusespendre aux deux battantsd’airain, Tandis que, balançantdes palmes,les eunuques Abaissentderrière eux
+Les chanteuses d’Êlam ont laissé les sambuques Silencieuses pendre aux deux battants d’airain, Tandis que, balançant des palmes, les eunuques Abaissent derrière eux
-gloire, Nabou-koudour-ousour,serviteur de ses Dieux. Sur
+gloire, Nabou-koudour-ousour, serviteur de ses Dieux, Sur
-et d’ivoire. A
+et d’ivoire, A
-front auguste~t clos
+front auguste et clos
-de Bel. et Mardoukle protège.
+de Bel, et Mardouk le protège.
-Le Templede Larsam
+Le Temple de Larsam
-la Demeureoù siège La splendeurde Samas,au cœur
+la Demeure où siège La splendeur de Šamaš, au cœur
-percé Moabde ses flèchesaiguës. Et. liant
+percé Moab de ses flèches aiguës, Et, liant
-lance pousséles nationsvaincues Comme
+lance poussé les nations vaincues Comme
-de Schinar.
+de Šchinar.
-LA VISION DE KABOU-KOUDOUR-OUSOUR 5~ Ton
+Ton
-a rejailli,Zion. sur tes murailles; L’incendiea situé sur
+a rejailli, Ziôn, sur tes murailles ; L’incendie a sifflé sur
-seuil éternel; Les
+seuil éternel ; Les
-le Parvisont tramé les
+le Parvis ont traîné les
-d’Iahvé, massacréssur l’autel.
+d’Iahvé, massacrés sur l’autel.
-la chambresculptéeoù nul
+la chambre sculptée où nul
-glisse, Respirantla fratcheurdes murs
+glisse, Respirant la fraîcheur des murs
-poil soyeuxet lisse, Il s étend, confianten la
+poil soyeux et lisse, Il s’étend, confiant en la
-lions roux. aux anglesde la couche. Languissantset domptés, grin~ntles lourds tapis. Maisvoiciqu’un cri
+lions roux, aux angles de la couche, Languissants et domptés, griffent les lourds tapis. Mais voici qu’un cri
-a convulsésa bouche
+a convulsé sa bouche
-assoupis. Voiciqu’il a vu crottre. au
+assoupis. Voici qu’il a vu croître, au
-arbre gigantesqueoù pendent
+arbre gigantesque où pendent
-la bctc sauvagehabitait sous son ombre. L’oiseautaisait son
+la bête sauvage habitait sous son ombre, L’oiseau faisait son
-les rameauxobscurs. Dansle sol
+les rameaux obscurs. Dans le sol
-ses racinesprofondes Plongeaient son dûme noir s’élargissaitdans l’air,
+ses racines profondes Plongeaient ; son dôme noir s’élargissait dans l’air,
-les grandscapsque, deleurs barques
+les grands caps que, de leurs barques
-Les marinsde ZIdunvoientmonter sur
+Les marins de Zidôn voient monter sur
-vent balançaitles branchesétoilécs. Quand le Voyantcria Le Bûcherondivin. Commeun cèdre
+vent balançait les branches étoilées, Quand le Voyant cria : — Le Bûcheron divin, Comme un cèdre
-herbes foulées. Coucheral’arbre mort
+herbes foulées, Couchera l’arbre mort
-ravin
+ravin !
-LES SIÈCLES MORTS 58 Colossemutilé que
+Colosse mutilé que
-croulera, souillépar l’aigle
+croulera, souillé par l’aigle
-vautour Et, pourrissantdans la pestilenceet la boue. Sera commeun roseau
+vautour ; Et, pourrissant dans la pestilence et la boue, Sera comme un roseau
-les maraisd’Assour! Et le Roi. redressantsa stature, livide. Baignéde sueur, pleind’épouvanteet d’ennui. Emplit
+les marais d’Assour ! — Et le Roi, redressant sa stature, livide, Baigné de sueur, plein d’épouvante et d’ennui, Emplit
-vide On les lions rampantsgrondaientautour de lui L’effroireligieux étrcint ma
+vide Où les lions rampants grondaient autour de lui : — L’effroi religieux étreint ma
-sursaut réveillé. Commeun guerrierd’Aram que blesseun fer de neche Et
+sursaut réveillé, Comme un guerrier d’Aram que blesse un fer de flèche Et
-Les Keroubimmassifsne barrent
+Les Keroubim massifs ne barrent
-ma porte: Naboun’est plus
+ma porte ; Nabou n’est plus
-ne disperseplus l’horreur vainc qu’apporte
+ne disperse plus l’horreur vaine qu’apporte
-Les Khatdeens.pûlissur les tablesantiques. Ceux
+Les Khaldéens, pâlis sur les tables antiques, Ceux
-des tombeauxvils, Ceux
+des tombeaux vils, Ceux
-grands Dieux. protecteursdu Pays. ou sont-ils?a Oo s~t ceuxqui. parmi
+grands Dieux, protecteurs du Pays, où sont-ils ? Où sont ceux qui, parmi
-tonnerres, .cnt dans
+tonnerres, Distinguent dans
-la marchede ~irgat. Et tbs observateursdes éclipseslunaires, Et tesjuges du moistavorat)!cou fatal?
+la marche de Nirgal, Et les observateurs des éclipses lunaires, Et les juges du mois favorable ou fatal ?
-LA VtStO~ DE NABOU-KOUDOUR-OUSOUR 59 Pourquoi devantle Trône, en postureservile, Vont-ils pasjoint leurs
+Pourquoi devant le Trône, en posture servile, N’ont-ils pas joint leurs
-et tressaillid’effroi? Ils
+et tressailli d’effroi ? Ils
-suis seul! Babel, ma grandeVille. Tient
+suis seul ! Babel, ma grande Ville, Tient
-d’airain closesdevantson Roi.
+d’airain closes devant son Roi.
-guerriers, pleinsde cris
+guerriers, pleins de cris
-haines Durs vainqueursd’Ouabar et de Mousri.frappez! Coiffezle casque
+haines ! Durs vainqueurs d’Ouâbar et de Moušri, frappez ! Coiffez le casque
-et préparezles chaînes Sur
+et préparez les chaînes ; Sur
-pierre, aiguisezla courbe des harpés Vos
+pierre, aiguisez la courbe des harpes ! Vos
-la ucchc a
+la flèche a
-j’ai pousséla coursefurieuse Des chevauxde combatloin de
+j’ai poussé la course furieuse Des chevaux de combat loin de
-parcs. Habcl entendsles pas
+parcs. Babel ! entends les pas
-mon arméeen marche Mevoici, rugissant
+mon armée en marche ; Me voici, rugissant
-fort commeun lion. Je couperaile pont
+fort comme un lion. Je couperai le pont
-son arche. Et je t’étouu’craidans ta
+son arche, Et je t’étoufferai dans ta
-tu verras. hurlant
+tu verras, hurlant
-qui s’écroulent. Hampcrtes derniersfils sur leurs genouxfauchés: Lesmères,s’abreuvantdespleursque leurs veuxroulent. Bercerdes enfantsmorts sur
+qui s’écroulent, Ramper tes derniers fils sur leurs genoux fauchés ; Les mères, s’abreuvant des pleurs que leurs yeux roulent, Bercer des enfants morts sur
-tes vierges.en proie
+tes vierges, en proie
-des multitudes. Se
+des multitudes, Se
-leurs somh’-cscheveux. En
+leurs sombres cheveux, En
-de dégoûtsous les étreintesrudes Dessoldatsviolents, hérisseset nerveux.
+de dégoût sous les étreintes rudes Des soldats violents, hérissés et nerveux.
-LES SIÈCLES MORTS 6o Et tes adolescents,la tête
+Et tes adolescents, la tête
-imberbes, Vêtusde laine
+imberbes, Vêtus de laine
-de colliersmassifs, Pleurantleurs désirs mortssous les palmierssuperbes. Solitaires,errer commedes chiens
+de colliers massifs, Pleurant leurs désirs morts sous les palmiers superbes, Solitaires, errer comme des chiens
-se soulevéet bout.
+se soulève et bout.
-noirs tourbillonssur le sableennammc: L’ombre crott, et Babclcomme dans
+noirs tourbillons sur le sable enflammé : L’ombre croît, et Babel comme dans
-mirage Disparaîttout à coupde l’horizonfermé. Hélas! Elle n’est plus. la
+mirage Disparaît tout à coup de l’horizon fermé. Hélas ! Elle n’est plus, la
-La Viltcchèrej’ncore à
+La Ville chère encore à
-orgueil royal. Celleque je voyaisflorissanteen mes
+orgueil royal, Celle que je voyais florissante en mes
-Zour ou règne
+Zour où règne
-se butant sur
+se hâtant sur
-Ne débarquerontplus Forge ni
+Ne débarqueront plus l’orge ni
-lit mystiqueest vide
+lit mystique est vide
-la prêtresseveuve ~ ’ouvrira p!us ses
+la prêtresse veuve N’ouvrira plus ses
-son rapideamant. Tout s’est évanouidans l’obscuritémorne La
+son rapide amant. Tout s’est évanoui dans l’obscurité morne ; La
-palais déserté. Et !csaveuglesDieux ont
+palais déserté, Et les aveugles Dieux ont
-le tronc sans
+le trône sans
-où git ma
+où gît ma
-un captifsous Je fouet qui déchire Nabou-koudour-ousour,moi le
+un captif sous le fouet qui déchire, Nabou-koudour-ousour, moi le
-Des nations,je fuis,
+Des nations, je fuis,
-Empire Estcommeun champqu’on faucheet bonpour !cglaneur
+Empire Est comme un champ qu’on fauche et bon pour le glaneur.
-L\ VISION DE NABOU-KOUDOUR-OUSOUR 6t Naguèrej’ignorais les
+Naguère j’ignorais les
-Roi puissantd’Akkadet de boumer. Dont
+Roi puissant d’Akkad et de Šoumer, Dont
-pied s’essuyaitau front
+pied s’essuyait au front
-Des montagnesdu Nord aux sablesde la mer. Bienloin du sol natalje transplantaisles hommes D Anharrou. de ’Hatti. d’Êlam
+Des montagnes du Nord aux sables de la mer. Bien loin du soi natal je transplantais les hommes D’Aq’harrou, de ’Hatti, d’Êlam
-De kousch et les Gardiensdes métauxet dessommes Dans les couresde cèdre entassaientles tributs. FilsdesRoistrèsanciens.VengeurdesDieuxsublimes. Je clouaisles enfantsaux portes des cites. Joyeux des hurlementsd’un peuplede victimes
+De Kousch ; et les Gardiens des métaux et des sommes Dans les coffres de cèdre entassaient les tributs. Fils des Rois très anciens, Vengeur des Dieux sublimes, Je clouais les enfants aux portes des cités, Joyeux des hurlements d’un peuple de victimes
-Et te dressaissur les rempartsdes croix sans nombre. Commeon borde un cheminde cyprès réguliers. Et je plantaisdes pals
+Et je dressais sur les remparts des croix sans nombre, Comme on borde un chemin de cyprès réguliers, Et je plantais des pals
-dur ou (~ s l’ombre. Les \cu\ crevés, rataientdes vaincuspar milliers. J’ai peur. Quifrappeencorson Hoi.commeun esclave La
+dur où dans l’ombre, Les yeux crevés, râlaient des vaincus par miniers. J’ai peur. Qui frappe encor son Roi, comme un esclave ? La
-en simant ma chair Saigne:mes lourds genouxnechissent.et je bave Masalivefétideen un sanglotamer. Où
+en sifflant ; ma chair Saigne ; mes lourds genoux fléchissent, et je bave Ma salive fétide en un sanglot amer. Où
-mes Dieux,les Dieuxaugustesde nos Pères. Ceux
+mes Dieux, les Dieux augustes de nos Pères, Ceux
-j’ai versél’huile épaisseet le
+j’ai versé l’huile épaisse et le
-Et Celuidont le gesteoffrait,aux jours prospères. La corbeilletresséeet la pommede pin?
+Et Celui dont le geste offrait, aux jours prospères, La corbeille tressée et la pomme de pin ?
-LES SIECLES MORTS 6a Et Nabou,protecteur de
+Et Nabou, protecteur de
-Et Zarpanit,ma Dame, et Nisrouket Dagan
+Et Zarpanit, ma Dame, et Nisrouk et Dagan
-Bin dévastateur.Seigneurde l’ouragan?a Dieuxingrats! Mavengeanceabattra les ( ipo!cs De vos templesdans Mas,
+Bin dévastateur, Seigneur de l’ouragan ? Dieux ingrats ! Ma vengeance abattra les coupoles De vos temples dans Mas,
-et ~ipour: Et
+et Nipour ; Et
-ma splendeura vêtu vos idoles. Le fondeurde Thouballe fondra
+ma splendeur a vêtu vos idoles, Le fondeur de Thoubal le fondra
-en nuageslégers, Et
+en nuages légers, Et
-phalliques Devantles Baalimet les
+phalliques Devant les Baalim et les
-me relèveet me sauve: Il
+me relève et me sauve ; Il
-sa Maisonet me
+sa Maison et me
-en pitié! Non! L’Élobim est
+en pitié ! Non ! L’Élohim est
-cruel. Commeun fauve. Je m’enfonceau désert,
+cruel. Comme un fauve, Je m’enfonce au désert,
-oublié. L’abime sablonneuxdébordeet précipite Sa boule amonceléeet ses
+oublié. L’abîme sablonneux déborde et précipite Sa houle amoncelée et ses
-La poussièreembraséeen tournoyantcrépite Sous
+La poussière embrasée en tournoyant crépite Sous
-bleu. L’implacablesoleil, qui
+bleu. L’implacable soleil, qui
-mes paupières. Dessèchel’herbe rousse
+mes paupières, Dessèche l’herbe rousse
-les buissonsrampants Et fait étinccler sur le sableet les
+les buissons rampants Et fait étinceler sur le sable et les
-de monstrueuxserpents.
+de monstrueux serpents.
-LA VISION DE NABOU-KOUDOUR-OUSOUt 63 Meurtri, répudié commeun lépreuxqu’on chasse
+Meurtri, répudié comme un lépreux qu’on chasse
-des citéset des murs, Vainspectrede moi-mêmeet terreur
+des cités et des murs, Vain spectre de moi-même et terreur
-saignant nourritdes maux impurs. Commeun bœuf
+saignant nourrit des maux impurs. Comme un bœuf
-va broutantl’herbe rase
+va broutant l’herbe rase
-mes membresnus. Moncœur d’hommeest séché; ma
+mes membres nus. Mon cœur d’homme est séché ; ma
-avilie Abriteun cœur
+avilie Abrite un cœur
-loup tortueuxet grossier.
+loup tortueux et grossier.
-mots humainsque ma mémoireoublie Malangueépaisseet lourde
+mots humains que ma mémoire oublie Ma langue épaisse et lourde
-le poilde ma
+le poil de ma
-est commeune crinière Formidableet sordideoù pullulentles poux; Et lorsqueje me levé. au
+est comme une crinière Formidable et sordide où pullulent les poux ; Et lorsque je me lève, au
-ma tanière. Mescheveuxen torrent
+ma tanière, Mes cheveux en torrent
-genoux. Lejour meurt. C’est l’instantoùleschasseursnocturnes, Altérés,les nancscreux et morduspar la faim. Suiventà pas pesants, courbéset taciturnes,
+genoux. Le jour meurt. C’est l’instant où les chasseurs nocturnes, Altérés, les flancs creux et mordus par la faim, Suivent à pas pesants, courbés et taciturnes,
-piste fraîcheencor sur le sablesansfin. J’entends
+piste fraîche encor sur le sable sans fin. J’entends
-des maraiset des
+des marais et des
-La confuserumeur des bêtesde la
+La confuse rumeur des bêtes de la
-de chaudesbaleines. Tout
+de chaudes haleines, Tout
-peuple invisibleet furieuxbruit.
+peuple invisible et furieux bruit. Des souffles courts, des chocs soudains, des bonds énormes,
-LES SIECLES MORT? 6~ Dessoufflescourts,deschocssoudains,desbondsénormes. Des
+Des
-des munes baveuxet des museauxdinormes, Des prunellesde flammeouvertesfixement. Horreur! ils m’ont nairé comme une choseimmonde; Le
+des mufles baveux et des museaux difformes, Des prunelles de flamme ouvertes fixement. Horreur ! ils m’ont flairé comme une chose immonde ; Le
-ma cuisseet coule
+ma cuisse et coule
-ruisseaux. Arrière! C’est mon t~ur. ô bêtes! ma faimgronde Entre
+ruisseaux. Arrière ! C’est mon tour, ô bêtes ! ma faim gronde Entre
-des lionceaux! Ya-t’cn.chacal, va-t’enloin d’ici! C’est
+des lionceaux ! Va-t’en, chacal, va-t’en loin d’ici ! C’est
-mort desséchésousles soleilsardents Je l’ai cachéparmi les
+mort desséché sous les soleils ardents ; Je l’ai caché parmi les
-Sa chan’ putréfiéeoù s’incrustent
+Sa chair putréfiée où s’incrustent
-grands oiseauxvelus me frulcntde leurs ailes: La
+grands oiseaux velus me frôlent de leurs ailes ; La
-aux .nille cris des carnassiersgéants Mepoursuit; et
+aux mille cris des carnassiers géants Me poursuit ; et
-mes prunelles. Je roule épouvantédans des gouffresbéants. 0 Dieux vengeurs Je boisà longs
+mes prunelles, Je roule épouvanté dans des gouffres béants. O Dieux vengeurs ! Je bois à longs
-sillon fangeux! Je meurs! Moncorps pourrit
+sillon fangeux ! Je meurs ! Mon corps pourrit
-la vasejaunâtre. Abjectet nu,
+la vase jaunâtre, Abject et nu,
-marécageux. Nabou-koudour-ousourn’est plus.
+marécageux. Nabou-koudour-ousour n’est plus.
-os dispersésde l’hyène
+os dispersés de l’hyène
-Ne baignerajamais dans
+Ne baignera jamais dans
-les tombeauxd’Ourouk.
+les tombeaux d’Ourouk.
-LA VISION DE NABOU-KOUDOUR-OUSOUR 65 5 Et
+Et
-Roi s’éveilla.Lentementdans la
+Roi s’éveilla. Lentement dans la
-Il promèneau hasardses yeux pesants ~t durs, Commecherchant,au fond
+Il promène au hasard ses yeux pesants et durs, Comme cherchant, au fond
-Le songeencor nottantdans les anglesdes murs.
+Le songe encor flottant dans les angles des murs.
-se levé, et
+se lève, et
-deux fauvesgardiensde son lit délaisse. Qui
+deux fauves gardiens de son lit délaissé, Qui
-crinière rousse. La blancheurde leurs
+crinière rousse, La blancheur de leurs
-le mutleplissé. Aux
+le mufle plissé. Aux
-du Hoi. vibrant
+du Roi, vibrant
-les arcadessourdes. Les eunuqueset les esclavessont entrés Et
+les arcades sourdes, Les eunuques et les esclaves sont entrés ; Et
-bras éperdusrelevantles peauxlourdes. Lejour éblouissantruisselleen nots dorés. Les Protecteurssont là,
+bras éperdus relevant les peaux lourdes, Le jour éblouissant ruisselle en flots dorés. Les Protecteurs sont là,
-portes massues. Les
+portes massives, Les
-leur rang: Adar étouffeencore en
+leur rang : Adar étouffe encore en
-mains convulsées Le monstreexaspèrequi le gntt’een mourant. Zarpanitonrc encore aux voluptéssans bornes Sa poitrinede marbre
+mains convulsives Le monstre exaspéré qui le griffe en mourant. Zarpanit offre encore aux voluptés sans bornes Sa poitrine de marbre
-divin Bel, assiset le front Lenssedes six cornes. Hegardcle Taureaudresséqui lutte
+divin ; Bel, assis et le front hérissé des six cornes, Regarde le Taureau dressé qui lutte
-vain. Alorsdevant ses Dieuxde pierre
+vain. Alors devant ses Dieux de pierre
-de basalte. Chassantl’cnrot du
+de basalte, Chassant l’effroi du
-au réveilemporté, Nahou-koudour-ousour en
+au réveil emporté, Nabou-koudour-ousour en
-cœur uer exalte
+cœur fier exalte
-LES SIÈCLES MORTS 66 Les perlesde la
+Les perles de la
-les gemmesétranges Brillent
+les gemmes étranges Brillent
-cercle radieux; Sur ses sandalesd’or sa
+cercle radieux ; Sur ses sandales d’or sa
-Deux foisteinte, retombe
+Deux fois teinte, retombe
-soyeux. Miçraïma serti l’amuletted’ivoire Et
+soyeux. Miçraïm a serti l’amulette d’ivoire Et
-colliers. Sescheveux sont irisés sa barbe épaisseet noire
+colliers. Ses cheveux sont frisés ; sa barbe épaisse et noire
-Et voicique, tenant le sceptreà longuehampe, En silenceil s’assiedsous le
+Et voici que, tenant le sceptre à longue hampe, En silence il s’assied sous le
-voir, poussièrevagueet muette
+voir, poussière vague et muette
-Les Mageset les Chefsprosternés sur
+Les Mages et les Chefs prosternés sur
-les c’eux inaltérés
+les cieux inaltérés
-onduler, commeun tapisvermeil Que
+onduler, comme un tapis vermeil Que
-par endroitsl’ombre éparse
+par endroits l’ombre éparse
-Les moissonsdu Schinardans l’orgueil
+Les moissons du Schinar dans l’orgueil
-longs renets de
+longs reflets de
-de vastesnénuphars, Où
+de vastes nénuphars, Où
-se baigneret boire
+se baigner et boire
-traits doublesdes chars. Coupant aveclenteur la plaine immenseet blonde, Au milieudes canaux, œuvresdes anciens
+traits doubles des chars. Coupant avec lenteur la plaine immense et blonde, Au milieu des canaux, œuvres des anciens
-Perath nourricierpousse son
+Perath nourricier pousse son
-la VilleRoyale,entre les
+la Ville Royale, entre les
-LA VISION DE KABOU-KOUDOUR-OUSOUR 6? La, sous
+Là, sous
-pieds, Seigneurdes pays,
+pieds, Seigneur des pays,
-contemples Commeun essaimvibrantton peupleet ta
+contemples Comme un essaim vibrant ton peuple et ta
-Et l’amaséclatantdes palais
+Et l’amas éclatant des palais
-Dieux dansleur sérénité.
+Dieux dans leur sérénité.
-Chef, débordepar ses rues. Vois; près
+Chef, déborde par ses rues. Vois ; près
-bords vaseux,de l’aubejusqu’au soir, S’entassent,aux massifsépaisde briques
+bords vaseux, de l’aube jusqu’au soir, S’entassent, aux massifs épais de briques
-de roseauxsecs sur le bitumenoir. Les radeauxarrondisqui flottentsur des outres Abordentpesammentaux quais chargésde grains; Les captifsaux chantierstrainent les lourdespoutres, Enchaînéspar le
+de roseaux secs sur le bitume noir. Les radeaux arrondis qui flottent sur des outres Abordent pesamment aux quais chargés de grains ; Les captifs aux chantiers traînent les lourdes poutres, Enchaînés par le
-rudes cavaliers,nombreux,de toutes
+rudes cavaliers, nombreux, de toutes
-bruit desinstruments, ceignentles glaivesclairs, Et
+bruit des instruments, ceignent les glaives clairs, Et
-robe attachantles cuirasses, Tourbillonnentsans fin
+robe attachant les cuirasses, Tourbillonnent sans fin
-un cercled’éclairs. Tout se confond,les bœufs épaisaux cornes
+un cercle d’éclairs. Tout se confond, les bœufs épais aux cornes
-les chameauxpoudreuxqui reviennentd’Ophir, Et les chevaux,faisantsonnerdans leurs crinières Lesplaquesd’argent fin
+les chameaux poudreux qui reviennent d’Ophir, Et les chevaux, faisant sonner dans leurs crinières Les plaques d’argent fin
-leurs harnaisde cuir. Maiston regard,ô Roi. commeun aigle qui plane Par delà l’horizonincandescentet bleu,
+leurs harnais de cuir. Mais ton regard, ô Roi, comme un aigle qui plane. Par delà l’horizon incandescent et bleu,
-vu s’épanouirsur le
+vu s’épanouir sur le
-La rougefloraisondes monumentsen feu.
+La rouge floraison des monuments en feu.
-LES SIÈCLES MORTS 68 Sous
+Sous
-la fournaise. Flambe
+la fournaise, Flambe
-parois l’émailjaune et brûlant. Samaséblouissantbaigne les
+parois l’émail jaune et brûlant. Šamaš éblouissant baigne les
-Les simulacresd’or dans
+Les simulacres d’or dans
-de Mardouk,où repose L’antiquesouvenir, cher
+de Mardouk, où repose L’antique souvenir, cher
-son faite immortel.
+son faîte immortel.
-étages, Chacun
+étages, — Chacun
-et doré. Sanctuaireéternel et Maisondes Présages, Découpeson profil sur l’horizonpourpré. Et partout, revêtusde flamboyanteslames, Les édificesneufs, de
+et doré, — Sanctuaire éternel et Maison des Présages, Découpe son profil sur l’horizon pourpré. Et partout, revêtus de flamboyantes lames, Les édifices neufs, de
-grands réservoirsstriésd’éclairssoudains. Et
+grands réservoirs striés d’éclairs soudains. Et
-geste immenseenfermantles murailles
+geste immense enfermant les murailles
-foule innombrableet le Fleuveet la
+foule innombrable et le Fleuve et la
-souris gravement,te levés et
+souris gravement, te lèves et
-LA VISION DE NABOU-KOUDOUR-OUSOUR 69 Commeun vin qui fermenteet débordele vase, 0 Roi,
+Comme un vin qui fermente et déborde le vase, O Roi,
-cœur gonné s’échappedans tes cris; Et frémissantdejoie et d’orgueilet d’extase,
+cœur gonflé s’échappe dans tes cris ; Et frémissant de joie et d’orgueil et d’extase,
-aux horizonssurpris Babel!Babel! Berceaude l’Empire! &merveille!1 Siègede mon
+aux horizons surpris : — Babel ! Babel ! Berceau de l’Empire ! ô merveille ! Siège de mon
-royauté, Nabou-koudour-ousour,commeun pasteurqui veille, A protégéton peuple et gardéta beauté.
+royauté, Nabou-koudour-ousour, comme un pasteur qui veille, A protégé ton peuple et gardé ta beauté.
-tu verrasles citésdisparues Bossuerle désert où nichele hibou, Tu t’épanouirassur leurs cendresaccrues, Commeun pin solitaireau jardin d’Ëridou1 Moi-mômedédaignantl’immuablepoussière Du
+tu verras les cités disparues Bossuer le désert où niche le hibou, Tu t’épanouiras sur leurs cendres accrues, Comme un pin solitaire au jardin d’Éridou ! Moi-même dédaignant l’immuable poussière Du
-les sièclesfuturs, sur des tablesde pierre
+les siècles futurs ; sur des tables de pierre
-de celuides Dieux. Alors,parmi la
+de celui des Dieux. — Alors, parmi la
-captif Danielleva son
+captif Daniel leva son
-plié Et
+plié ; Et
-prophétique, L’épouvanteprochaineet le songeoublié.
+prophétique, L’épouvante prochaine et le songe oublié. </div>
-LESStËCLES MORTS 90 L’ÉPOUSE DE MARDOUK Babelest prise,
+....Babel est prise,
-confusion Mérodachest vaincu Jérémie,L, a. 1 TT~\Eput8lesjours sans nombreoù les Roistrès antiques
+confusion ; Mérodach est vaincu... Jérémie, L, 2. Depuis les jours sans nombre où les Rois très antiques
-et détournéles eaux,
+et détourné les eaux,
-se dresseau loin sous lescieuxprophétiques. Despeuplesdisparusont traîne par
+se dresse au loin sous les cieux prophétiques. Des peuples disparus ont traîné par
-Le bitumeet la
+Le bitume et la
-et l’argileà sa
+et l’argile à sa
-Où desRois oubliésont enterré
+Où des Rois oubliés ont enterré
-sa masseimmuableet splendideelle écrase Babilouqui croupit
+sa masse immuable et splendide elle écrase Babilou qui croupit
-noir, Sousdes huttes
+noir, Sous des huttes
-joncs, chargésde lourde vase.
+joncs, chargés de lourde vase. Nipour et Borsippa peuvent apercevoir Le faîte, lamé d’
-L’EPOUSE DE MARDOUt T’ Nipouret Borsippapeuventapercevoir Le faite,laméd’or, que le soleiléclaire, Commeun flambeausacré,du matinjusqu’ausoir. Carselonl’ancienriteet l’ordreséculaire, Elleestorientéeaux quatreventsdu ciel,
+or, que le soleil éclaire, Comme un flambeau sacré, du matin jusqu’au soir. Car selon l’ancien rite et l’ordre séculaire, Elle est orientée aux quatre vents du ciel,
-le blocIgnoréde sa pierreangulaire. Septtemples,enfermantla celluleet l’autel, Étagentleursgradinsdela baseà la cime OùseptDieuxont fixéleurséjourimmortel. Lesportessontde cèdreet de
+le bloc ignoré de sa pierre angulaire. Sept temples, enfermant la cellule et l’autel, Etagent leurs gradins de la base à la cime Où sept Dieux ont fixé leur séjour immortel. Les portes sont de cèdre et de
-maritime Etjamaisrien d’impurn’a profanéle seuil Dela chambreoù Mardoukgoûteune paixsublime. Or cesoir,morneet pleind’amertumeet de
+maritime ; Et jamais rien d’impur n’a profané le seuil De la chambre où Mardouk goûte une paix sublime. Or ce soir, morne et plein d’amertume et de
-sa couched’argentle Dieurêveet s’irrite. Et l’angoisseprochainea passédanssonœil. Ledélugedestempsrouleet se précipite. Entraînantaveclui versl’abtmeinconnu Sa tiareéphémèreet sa splendeurproscrite. Sa corneest sanséclatet le
+sa couche d’argent le Dieu rêve et s’irrite, Et l’angoisse prochaine a passé dans son œil. Le déluge des temps roule et se précipite, Entraînant avec lui vers l’abîme inconnu Sa tiare éphémère et sa splendeur proscrite. Sa corne est sans éclat et le
-venu, Puisqueau moisannoncéSIna voilésa face, D’êtrecommeun captifméconnaissableet nu.
+venu, Puisque au mois annoncé on a voilé sa face, D’être comme un captif méconnaissable et nu.
-LES SIÈCLES MORTS 7* Le présageétaitvrai. Les
+Le présage était vrai. Les
-des conquérantsgorgésd’or et
+des conquérants gorgés d’or et
-avili s’assoirontà sa place. Mardouksongeen son cœur impénétrable.En vain Le parfumde Tarschischs’évaporeet balance
+avili s’assoiront à sa place. Mardouk songe en son cœur impénétrable. En vain Le parfum de Tarschisch s’évapore et balance
-nuage odorantautour du
+nuage odorant autour du
-divin. Vainementdevantlui l’eau
+divin. Vainement devant lui l’eau
-En perlesdes bassinsde marbreet de métal Mardoukne voit plus rien; il
+En perles des bassins de marbre et de métal : Mardouk ne voit plus rien ; il
-silence. II attendle témoinde son ennui fatal. La Viergequi, vouéeaux insultesfutures, Le
+silence. Il attend le témoin de son ennui fatal, La Vierge qui, vouée aux insultes futures, Le
-les sallesobscures Le prêtre Khaldéenguideses pas furtifs; Et la flammequi passe éveilleles sculptures.
+les salles obscures Le prêtre Khaldéen guide ses pas furtifs ; Et la flamme qui passe éveille les sculptures.
-se dresserde leurs soclesmassifs Les colossesdivins, tels qu’une immensefoule. Ouvrantleurs yeux de pierreet dansl’ombreattentifs. Sur des hauts-reliefspeints, Nirgalenchaîneet foule Destaureauxfabuleux,convulséssous son char; L’arche d’Hasis-Adravogueà travers
+se dresser de leurs socles massifs Les colosses divins, tels qu’une immense foule, Ouvrant leurs yeux de pierre et dans l’ombre attentifs. Sur des hauts-reliefs peints, Nirgal enchaîne et foule Des taureaux fabuleux, convulsés sous son char ; L’arche d’Hasis-Adra vogue à travers
-L’ÉPOUSE DE MARDOUK ?3 Plus loin, devantla Mse où combatIztoubar, Portant l’arc étoile,le carquoiset la
+Plus loin, devant la frise où combat Iztoubar, Portant Tare étoile, le carquois et la
-rampant montela grandeIstar. Tels se pressentles Dieuxdont la
+rampant monte la grande Ištar. Tels se pressent les Dieux dont la
-du flambeauqui décroît; Rigideset muets, tous regardentla Vierge. Elle emeureà pas
+du flambeau qui décroît ; Rigides et muets, tous regardent la Vierge. Elle effleure à pas
-les anneauxd’argent de ses chevillesfines Tintent
+les anneaux d’argent de ses chevilles fines Tintent
-les degrésde l’escalierétroit. Elle
+les degrés de l’escalier étroit. Elle
-les esclavesdivines, Commeun astre nouveauqui s’allumeau couchant, Commeun palmierchoisiparfumantles collines.
+les esclaves divines, Comme un astre nouveau qui s’allume au couchant, Comme un palmier choisi parfumant les collines.
-le manteaubrodé qu’elle
+le manteau brodé qu’elle
-de pourpresviolettes Et constelléd’émaux, retombeen la
+de pourpres violettes Et constellé d’émaux, retombe en la
-de lourdesbandelettes Pendent
+de lourdes bandelettes Pendent
-fleuri Commeun serpents’enlaceun collierd’amulettes.
+fleuri Comme un serpent s’enlace un collier d’amulettes. Les gardiens des trésors ont ouvert et tari Les grands coffres où, tels que le blé dans les granges, S’entassaient les joyaux de Zour et de Moušri. Aussi comme un soleil brillent,
-LES StËCLES MORTS ?A Aussicommeun soleilbrillent, parmi
+parmi
-La ceintureIncrustéeet le pectorald’or, Seméd’yeux éclatantset de
+La ceinture incrustée et le pectoral d’or, Semé d’yeux éclatants et de
-étranges. Septfoispurinée elle
+étranges. Sept fois purifiée elle
-des réservoirsoù, par
+des réservoirs où, par
-La colombe,au matin,
+La colombe, au matin,
-la fleurde sa jeunesse Nicommeun épi mur moissonnésa beauté. Le Dieujaloux et
+la fleur de sa jeunesse Ni comme un épi mur moissonné sa beauté. Le Dieu jaloux et
-Les femmesen secret seulesont écarté
+Les femmes en secret seules ont écarté
-voile inviolésur ses
+voile inviolé sur ses
-Les portesont roulé
+Les portes ont roulé
-Elle entre. Tombeet ferme
+Elle entre, Tombe et ferme
-yeux qu’aveuglela splendeur De Mardoukimmobileet rayonnantau centre
+yeux qu’aveugle la splendeur De Mardouk immobile et rayonnant au centre
-la mystérieuseet vasteprofondeur. II
+la mystérieuse et vaste profondeur. II
-ce moment,coupéd’éclairsstridentset rudes, Dansle cielrouge,emplide hurlements,souma Commeun vent defureur,chassédes solitudes.
+ce moment, coupé d’éclairs stridents et rudes, Dans le ciel rouge, empli de hurlements, souffla Comme un vent de fureur, chassé des solitud
-L’EPOUSE DE MARDOUK ?5 Or
+es. Or
-Dieu tressaillitsur son
+Dieu tressaillit sur son
-se dressa’,criant d’une voixâpre et
+se dressa, criant d’une voix âpre et
-le templeétemelcommeun roseautrembla La foudreéclate au’nord et l’ouraganl’apporte1 Malheursur le Pays Malheursur Babilou1 Sur
+le temple éternel comme un roseau trembla : — La foudre éclate au nord et l’ouragan l’apporte ! Malheur sur le Pays ! Malheur sur Babilou ! Sur
-sa majestémortel1 Malheursur le
+sa majesté morte ! Malheur sur le
-le Roijeune et
+le Roi jeune et
-Qui chancelleet pâlit
+Qui chancelle et pâlit
-Et marchedans le sang fumantjusqu’au genou1 Commeil arrache
+Et marche dans le sang fumant jusqu’au genou ! Comme il arrache
-les étoCeslégères Sur leurs flancsarrondis, tel
+les étoffes légères Sur leurs flancs arrondis, tel
-Son vêtementde gloireaux pourpresmensongères. Sa
+Son vêtement de gloire aux pourpres mensongères. Sa
-sera commeun mur eubndré, Son cœur commeun cloaqueet sa
+sera comme un mur effondré, Son cœur comme un cloaque et sa
-A celled’un chevreauque le
+A celle d’un chevreau que le
-des vainqueursriront à
+des vainqueurs riront à
-triomphant Semblerontun rucher que désertel’abeille. Tel qu’un vaisseaupourri qui chavireet se
+triomphant Sembleront un rucher que déserte l’abeille. Tel qu’un vaisseau pourri qui chavire et se
-va sombrer; sa lance obscureet terne Sera commeun fétu dansla maind’un enfant.
+va sombrer ; sa lance obscure et terne Sera comme un fétu dans la main d’un enfant.
-LES SÏFCLES MORTS La malédictionrugit; la
+La malédiction rugit ; la
-te cerne; Ecoutela parole,ô Roi Bel-sar-ousour!1 Car le sangcommeun uot débordela citerne. J’ai retiréde toi mon glaiveet mon amour; Et voiciqu’à ton
+te cerne ; Écoute la parole, ô Roi Bel-sar-onsour ! Car le sang comme un flot déborde la citerne. J’ai retiré de toi mon glaive et mon amour ; Et voici qu’à ton
-mots incomprisflamboyertour à
+mots incompris flamboyer tour à
-réclame, Épousede Mardouk,debout! Rouvretes yeux!1 Monsceptresur ton front s’abaisse.Écoute,o femmet Vainementtu tendras,
+réclame, Épouse de Mardouk, debout ! Rouvre tes yeux ! Mon sceptre sur ton front s’abaisse. Écoute, ô femme ! Vainement tu tendras,
-tes tapissoyeux Et
+tes tapis soyeux Et
-Tes lèvreset ton
+Tes lèvres et ton
-le baiserdes Dieux. En vainjusqu’au matin la Pyramideantique Pour
+le baiser des Dieux. En vain jusqu’au matin la Pyramide antique Pour
-dernière foisentendraretentir Commeun râle
+dernière fois entendra retentir Comme un râle
-ton sanglotfatidique. 0 ViergeKhaldéenne.avant de s’engloutir Avecson templeen feu sousl’amas des murailles, Mardoukentre tes
+ton sanglot fatidique. O Vierge Khaldéenne, avant de s’engloutir Avec son temple en feu sous l’amas des murailles, Mardouk entre tes
-ne viendraplus dormir. Je n’engendreraipoint au
+ne viendra plus dormir. Je n’engendrerai point au
-Le Vengeurimpuissant,le Fils
+Le Vengeur impuissant, le Fils
-fureur, L’Enfantmystérieuxpromis aux
+fureur, L’Enfant mystérieux promis aux
-L’ÉPOUSE DE MARDOUH 77 Car
+Car
-sanglant, voiléd’horreur, Le
+sanglant, voilé d’horreur, Le
-du soleila la doubleapparence Et
+du soleil a la double apparence Et
-trois rayonsbleusdu signe avant-coureur. Dansles vasesd’airainl’huile est épaisseet rance On
+trois rayons bleus du signe avant-coureur. Dans les vases d’airain l’huile est épaisse et rance ; On
-les doigtsaux mains
+les doigts aux mains
-gémi le
+gémi ; le
-Le sanctuaireimpur et la chambredéserte Où son vomissementsur la dallea tramé. Moi-mêmeenseveli,tel qu’une
+Le sanctuaire impur et la chambre déserte Où son vomissement sur la dalle a traîné. Moi-même enseveli, tel qu’une
-mon abjectionet ma
+mon abjection et ma
-point l’opprobrede ma perte. Avecles autres
+point l’opprobre de ma perte. Avec les autres
-où nousallons descendre Je cacherail’auront de
+où nous allons descendre Je cacherai l’affront de
-qu’un pestiféré,sans voir
+qu’un pestiféré, sans voir
-Pour étancherma soif,pour apaiserma faim,
+Pour étancher ma soif, pour apaiser ma faim,
-boirai l’~au bourbeuseet mangeraila cendre. Les signesont paru. mais l’anathèmeest vain; Et Mardoukfoudroyé,qui tombeà la
+boirai l’eau bourbeuse et mangerai la cendre. Les signes ont paru, mais l’anathème est vain ; Et Mardouk foudroyé, qui tombe à la
-et s’anéantitdans l’orgueilde sa
+et s’anéantit dans l’orgueil de sa
-LES StECLES MORTS ?s Malheur1 J’entendsmarcher’la nation
+Malheur ! J’entends marcher la nation
-lourd sabotbroyantpeupleset murs,
+lourd sabot broyant peuples et murs,
-des montsde M&daï,bondir le
+des monts de Mâdaï, bondir le
-Il accourt,le Pasteur formidable,auxyeux durs, Poussantcommeun troupeaudans le
+Il accourt, le Pasteur formidable, aux yeux durs, Poussant comme un troupeau dans le
-Les poudreuxtourbillonsde ses guerriers impurs; Celuiqui monte
+Les poudreux tourbillons de ses guerriers impurs ; Celui qui monte
-Les chevauxde Mithra,
+Les chevaux de Mithra,
-Rois, Kouras,Akhëménide; Celui
+Rois, Kouraš, Akhéménide ; Celui
-va, semblableau loup
+va, semblable au loup
-se glissantpar la
+se glissant par la
-ma Ville,inonderton sommeil.
+ma Ville, inonder ton sommeil.
-des boucslascifsdans une étableneuve. Ardentset bousculésvers tes
+des boucs lascifs dans une étable neuve, Ardents et bousculés vers tes
-Les rougescavaliersfoulentton lit
+Les rouges cavaliers foulent ton lit
-veuve. Voiciles Chefs, laissantde leurs mortsdécouverts Se
+veuve. Voici les Chefs, laissant de leurs morts découverts Se
-aux sommets,la chair nauséabonde, Commeun festin
+aux sommets, la chair nauséabonde, Comme un festin
-les chienset les vers Les ravageursdes parcsoù la gazelleabonde, Dont, à traversles monts, lé fouet d’Auramazda Excitevers tes champsla horde
+les chiens et les vers ; Les ravageurs des parcs où la gazelle abonde, Dont, à travers les monts, le fouet d’Auramazdâ Excite vers tes champs la horde
-L’ÉPOUSE DE MARDOUK 79 Temples,berceauxdivins, terre
+Temples, berceaux divins, terre
-grève, Rempartoù la vigueurdesMâlesrésida!1 Colossesécrouléscommeun arbre
+grève, Rempart où la vigueur des Mâles résida ! Colosses écroulés comme un arbre
-sève, Pyramideset Tours, jardins, palais,je vois Monterla nuit
+sève, Pyramides et Tours, jardins, palais, je vois Monter la nuit
-glaive. Gémissezet pleurez,femmes du
+glaive. Gémissez et pleurez, femmes ! du
-sur Babilou,vomissezl’anathème Poussezvos hurlementsvers vos enfantsen croix Sousvos cheveuxépars,souillésde cendreblême, Ainsi
+sur Babilou, vomissez l’anathème ! Poussez vos hurlements vers vos enfants en croix ! Sous vos cheveux épars, souillés de cendre blême, Ainsi
-aux seuilsde vos
+aux seuils de vos
-le sanglotsuprême1 Malheur!Malheur!L’éclaironduleuxdes tisons M’enveloppeet la ilammeinextinguiblegagne Par bondsprécipitésles bords
+le sanglot suprême ! Malheur ! Malheur ! L’éclair onduleux des tisons M’enveloppe et la flamme inextinguible gagne Par bonds précipités les bords
-Je meursDerniers Esprits
+Je meurs ! Derniers Esprits
-le volm’accompagne, Emportez-moidans l’ombre avecles Dieuxvaincus, Versle Nordsolitaireoù surgit la Montagne1 Et là, veillantma chair’ enproie aux
+le vol m’accompagne, Emportez-moi dans l’ombre avec les Dieux vaincus, Vers le Nord solitaire où surgit la Montagne ! Et là, veillant ma chair en proie aux
-aigus, Ombrageantmon tombeaude vos ailesnocturnes, Effacezde mes
+aigus, Ombrageant mon tombeau de vos ailes nocturnes, Effacez de mes
-j’ai vécus1 Tel Mardouka crié sousles cieux
+j’ai vécus ! — Tel Mardouk a crié sous les cieux
-LES SIÈCLES MORTS 80 III Commeun feu protecteurtous les soirsallumé, Dont
+III Comme un feu protecteur tous les soirs allumé, Dont
-fuite assombritla nuit opaqueet morne, Lesastresdésertaientle ciel
+fuite assombrit la nuit opaque et morne, Les astres désertaient le ciel
-midi l’obscuritésans borne Roulesinistrementl’épaisseurde ses
+midi l’obscurité sans borne Roule sinistrement l’épaisseur de ses
-Ont cesséde répondreau grondementvoracc Deslions anamésau fond
+Ont cessé de répondre au grondement vorace Des lions affamés au fond
-des rempartsqu’il embrasse, Sousles palmiersrugueux coule,
+des remparts qu’il embrasse, Sous les palmiers rugueux coule,
-la nuit. Versla cité superbe auxjardins en
+la nuit, Vers la cité superbe aux jardins en
-murs assiégésrien ne bougeou ne luit. Aucunsoldat, debout au seuildes citadelles, Nejette un cri d’alarmeet ne
+murs assiégés rien ne bouge ou ne luit. Aucun soldat, debout au seuil des citadelles, Ne jette un cri d’alarme et ne
-bruit. Lourdsde viandeet de
+bruit. Lourds de viande et de
-infidèles Dorment,dans leurs manteaux,près des portesde fer
+infidèles Dorment, dans leurs manteaux, près des portes de fer
-les chauves-sourisfrôlentde lents coups d’ailes.
+les chauves-souris frôlent de lents coups d’ai
-L’ËPOUSE DE MARDOUK 8t Les machinesbattant les tours, commela mer,
+les. Les machines battant les tours, comme la mer,
-leurs chocsréguliersn’ébranlentplus l’enceinte,
+leurs chocs réguliers n’ébranlent plus l’enceinte,
-des traits,ne sime plus
+des traits ne siffle plus
-l’air. Maisoubliantle campet le
+l’air. Mais oubliant le camp et le
-l’étreinte, Exultantdans sa
+l’étreinte, Exultant dans sa
-désirs altiers. Le
+désirs altiers, Le
-de Babilous’enorgueillitsans crainte.
+de Babilou s’enorgueillit sans crainte.
-le silenceobscur, parmi
+le silence obscur, parmi
-dattiers, Mêléeaux chantsaigusdes trompettesjoyeuses. La
+dattiers, Mêlée aux chants aigus des trompettes joyeuses, La
-fête emplitles deux quartiers. Étrangerset soldatsvers les
+fête emplit les deux quartiers. Étrangers et soldats vers les
-Où siègentà leur
+Où siègent à leur
-les femmesaux yeux peints, Courent. la
+les femmes aux yeux peints, Courent, la
-en troupesfurieuses. Et tous, curant des
+en troupes furieuses. Et tous, offrant des
-des poissonsou des
+des poissons ou des
-bras voluptueuxdes brunes courtisanes, S’enfoncenttour à
+bras voluptueux des brunes courtisanes, S’enfoncent tour à
-dans l’ombredes grandspins. Les esclaves,au bruit des cymbalesprofanes, Vêtusde pourpreabjecte.enivréset meurtris,
+dans l’ombre des grands pins. Les esclaves, au bruit des cymbales profanes, Vêtus de pourpre abjecte, enivrés et meurtris,
-vont assissur des
+vont assis sur des
-du palais,loin des
+du palais, loin des
-Trônant environnéd’eunuqueset de sages, Boitle vin de palmierdans des
+Trônant environné d’eunuques et de sages, Boit le vin de palmier dans des
-LES SIECLES MORTS 8< Rienne trouble
+Rien ne trouble
-présages S’effacecommeun songe,et son
+présages S’efface comme un songe, et son
-N’ont pasdu sacrificeéloignéleurs visages.
+N’ont pas du sacrifice éloigné leurs visages.
-le tumultecroit toujours.Maisau milieu Desremparts,commeun puitsperdseseauxtarissables. Le Perath oubliéva baissantpeu à peu. Lentementsur les bordsdes quais
+le tumulte croît toujours. Mais au milieu Des remparts, comme un puits perd ses eaux tarissables, Le Perath oublié va baissant peu à peu. Lentement sur les bords des quais
-vieux fleuve,captifentre ses
+vieux fleuve, captif entre ses
-dormants, Découvrepar degrésses roseauxet ses sables. Despilotisvisqueuxet des
+dormants, Découvre par degrés ses roseaux et ses sables. Des pilotis visqueux et des
-Depuis lesjours d’Ea
+Depuis les jours d’Ea
-d’écume, Pleuvent sur
+d’écume, Pieu vent sur
-les hautesparois, enduitesde bitume, Se dressentd’un seul
+les hautes parois, enduites de bitume, Se dressent d’un seul
-les poissonssur le
+les poissons sur le
-fume. Maisdu Perath fangeux,par les canauxlâché, Monteconfusémentdans la profondeursombre Un bruit pareilaux pas
+fume. Mais du Perath fangeux, par les canaux lâché, Monte confusément dans la profondeur sombre Un bruit pareil aux pas
-Elle approcheen rampantdansla vase et dansl’ombre, Sous le poildes manteauxvoilant-lesboucliers, L’arméeinattendue, invisibleet sans
+Elle approche en rampant dans la vase et dans l’ombre, Sous le poil des manteaux voilant les boucliers, L’armée inattendue, invisible et sans
-L ÉPOUSE DE MARDOUK a: Kourassur un char.blanc que trois centscavaliers Entourent, l’arc bandé, frémiaaantaet farouches, Attendl’heure, immobileau pied deaescaliers. Une doubleclameurdéchire et
+Kouraš sur un char blanc que trois cents cavaliers Entourent, Tare bandé, frémissants et farouches, Attend l’heure, immobile au pied des escaliers. Une double clameur déchire et
-bouches Et du fleuvetari jusqu’aux
+bouches ; Et du fleuve tari jusqu’aux
-dans Babiloul’éclair des torchealouches. Des pavéaet des
+dans Babilou l’éclair des torches louches. Des pavés et des
-parts, Commeun torrent
+parts, Comme un torrent
-sang ruisselleet noie Des monceauxcharriéade cadavresépars. La flammehésiteencore et va cherchant<aproie Maissoudain,jaillissantcommed’un grand b&cher, Dans
+sang ruisselle et noie Des monceaux charriés de cadavres épars. La flamme hésite encore et va cherchant sa proie ; Mais soudain, jaillissant comme d’un grand bûcher, Dans
-qu’elle embraseelle aimeet tournoie.
+qu’elle embrase elle siffle et tournoie.
-qu’un veilleurdebout sur
+qu’un veilleur debout sur
-rocher, Mardouk,du faitealtier de
+rocher, Mardouk, du faîte altier de
-Le Huxincandescents’épandreet a’approcher. L’Épousedélaissée,à genouxet hagarde,
+Le flux incandescent s’épandre et s’approcher. L’Epouse délaissée, à genoux et hagarde,
-sur sajeunesseet les derniersdédains, Tend
+sur sa jeunesse et les derniers dédains, Tend
-bras suppliantavers le
+bras suppliants vers le
-garde. Maislui, baignéde pourpre
+garde. Mais lui, baigné de pourpre
-soudains, Rigide,auermiasantle sceptreà lourde hampe, Voitle feu qui débordeautour des vieuxjardins.
+soudains, Rigide, affermissant le sceptre à lourde hampe, Voit le feu qui déborde autour des vieux jardins. Des assises de brique aux marbres de
-LES SIÈCLES MORTS 8~ Deaaaaiaeadebriqueaux marbresde la rampe, Verslespinaréaineuxet les cyprèsgéanta Commeun monstreécailléla flammeonduleet rampe. Descaacadead’airain.de fauvesocéana D’asphalteet de métal,écrouléadestouranoires. Roulenten nappead’or sur leadegréabéants. Commeune eauquisebriseauxflancsdeapromontoires, La flammequi déferleen longsrepliacuivréa Couvreles zigurr&taet lesobservatoires. Tout diaparaït:taureaux,gardiensdes seuilssacrés, Simulacresdivins,gigantesquesstatues Desroisanciens,aiégeantsur destrônesdorés. Et lea montantsdreaaéadeaportesrevêtues D’ivoire,et les piliersde cèdreétincelants Flambentdansla hauteurdes sallesabattues. Parmila vaguerouge,auximmensesélans, Seulela Pyramideantiqueérigeencore Sestemplesétageset ses toitsrutilants. Maissansreposle feu court,s’Irriteet dévore La villeentièreet monteet l’étreintbrusquement Dela baseau sommetd’unjet multicolore.
+la rampe, Vers les pins résineux et les cyprès géants Comme un monstre écaillé la flamme ondule et rampe. Des cascades d’airain, de fauves océans D’asphalte et de métal, écroulés des tours noires, Roulent en nappes d’or sur les degrés béants. Comme une eau qui se brise aux flancs des promontoires, La flamme qui déferle en longs replis cuivrés Couvre les zigurrâts et les observatoires. Tout disparaît : taureaux, gardiens des seuils sacrés, Simulacres divins, gigantesques statues Des rois anciens, siégeant sur des trônes dorés. Et les montants dressés des portes revêtues D’ivoire, et les piliers de cèdre étincelants Flambent dans la hauteur des salles abattues. Parmi la vague rouge, aux immenses élans, Seule la Pyramide antique érige encore Ses temples étages et ses toits rutilants. Mais sans repos le feu court, s’irrite et dévore La ville entière et monte et l’étreint brusquement De la base au sommet d’un jet multicolore.
-L’tPOUBBM MARDOUK M Et
+Et
-haut eanctuaire.ainsiqu’onpic fumant, Lance,vivanteet droite.une flammeecartate Commeune éruptionversle noirnrmament. LacoupoleB’anaiaaeet romptla paroiplate, Et par yaatewlambeauxcalcinëaet tordua, Sur le solcrépitantla bri~e peinteéclate. Et quandtouteut sombré,templea,autelefendua. Voilàce qu’aumilieude la chambresublime Vitle peuplemuetdeavainqueurséperdua. Commeaurun b&cheroù montela victime, Aufaîtechancelantde la Tour,aurgiaaait Un groupecoloaaalsuspenduaur l’abîme. L’incendie,enserrantde sontriplelacet Le piédestalminé.la murailleet les grilles. Enveloppaitle Dieuquela Viergeembrassait. Lesanneauxde métalautourde ses
+haut sanctuaire, ainsi qu’un pic fumant, Lance, vivante et droite, une flamme écarlate Comme une éruption vers le noir firmament. La coupole s’affaisse et rompt la paroi plate, Et par vastes lambeaux calcinés et tordus, Sur le sol crépitant la brique peinte éclate. Et quand tout eut sombré, temples, autels fendus, Voilà ce qu’au milieu de la chambre sublime Vit le peuple muet des vainqueurs éperdus. Comme sur un bûcher où monte la victime, Au faîte chancelant de la Tour, surgissait Un groupe colossal suspendu sur l’abîme. L’incendie, enserrant de son triple lacet Le piédestal miné, la muraille et les grilles, Enveloppait le Dieu que la Vierge embrassait. Les anneaux de métal autour de ses
-Se boursouflant,fondaientet coulaienten ruisseaux,
+Se boursouflant, fondaient et coulaient en ruisseaux,
-sur l’épauleardenteéclataientlesarmilles. Telsqu’ausoleild’étébrûlentde grandsroseaux, Sescheveuxs’embrasaientet, commeun cercled’astres. Flamboyaientà l’entourlei perlesdearéeeaux.
+sur l’épaule ardente éclataient les armilles. Tels qu’au soleil d’été brûlent de grands roseaux, Ses cheveux s’embrasaient et, comme un cercle d’astres, Flamboyaient à l’entour les perles des réseaux. Trônant sur le brasier et l’amas des pilastres, Mardouk saisit l’Epouse en ses bras
-M LESSÏECLESMORTS Trônantsur le brasieret 1amasdeapilastres, Mardouksaisitl’Épouseen aeabras furieux Commeune proieoCerteaux suprêmesdëaaatrea. Et dansun dernierrgleun not prodigieux D’airain,deplombfondu,d’argentet d’or liquide Jaillitdu frontdivin,dela boucheet deayeux. Ce
+furieux Comme une proie offerte aux suprêmes désastres. Et dans un dernier râle un flot prodigieux D’airain, de plomb fondu, d’argent et d’or liquide Jaillit du front divin, de la bouche et des yeux. Ce
-En -croulant,la rougePyramide Emplitle cielsinistreet la
+En croulant, la rouge Pyramide Emplit le ciel sinistre et la
-De l’éblouissementde sa gerbetorride. Et Mardouka’eCbndrasur le templedétruit.
+De l’éblouissement de sa gerbe torride. Et Mardouk s’effondra sur le temple détruit. </div>
-ÉLOGE DU SCRIBE TTNTBNDa, ôKhona-Hoptou! L’hommeN’agite et change. il Maiscelui-là,monfile,eatdignede louange Qui aeaouvientet tout d’abord, Ainaiqu’un voyageurla routepourauivie. Contemplece qui fut, ouvrel’œileuraa vie Et veilleen préparantaa mort. Heureuxdeaaanaissance,heureuxparmileshommes, Le Scribesatisfaitdontles mainséconomes N’ontpointconnuleadurstravaux; Qui,lei genouxcroiaéa,aaaladanslesécolel, Médite,au bruitsecretdeaprudentesparoles, Lei leçonadeamaltrearivaux.
+Entends, ô Khons-Hoptou ! L’homme s’agite et change. Mais celui-là, mon fils, est digne de louange Qui se souvient et tout d’abord, Ainsi qu’un voyageur la route poursuivie, Contemple ce qui fut, ouvre l’œil sur sa vie Et veille en préparant sa mort. Heureux dès sa naissance, heureux parmi les hommes, Le Scribe satisfait dont les mains économes N’ont point connu les durs travaux ; Qui, les genoux croisés, assis dans les écoles, Médite, au bruit secret des prudentes paroles, Les leçons des maîtres rivaux. Entends ! Comme un esclave enfermé dans la
-LES SÏECLES MORTS 90 Entends1 Commeun esclaveenfermédansla geôle, Le guerrierdèsl’enfancea courbésonépaule Sousle poidsdesarmesde fer. Le pusrongesa tête
+geôle, Le guerrier dès l’enfance a courbé son épaule Sous le poids des armes de fer. Le pus ronge sa tête
-le casquela broie; Le sangrougitsespieds le
+le casque la broie ; Le sang rougit ses pieds ; le
-courroie Usesonventreet mordsa chair. Le carquois,les painsnoirs,l’outred’eau corrompue, Fontployercommeun arc sonéchinetrapue, Dansles marcheavers lea Khetaa Et quandsoudainbonditle barbarefarouche, Le guerriersansvigueurrecule,geint,se couche Avecles mortstombéaen tas. Le forgeronauantremplitde sesmainsviles, Plus rudesque l’écailléau dosdescrocodiles, Lagueuleardentede sonfour; Le maçon,suspenduaur les échafaudages, Chancelleau ventqui paaaeen rompantlescordages, Aufalteoscillantde la
+courroie Use son ventre et mord sa chair. Le carquois, les pains noirs, l’outre d’eau corrompue, Font ployer comme un arc son échine trapue, Dans les marches vers les Khètas ; Et quand soudain bondit le barbare farouche, Le guerrier sans vigueur recule, geint, se couche Avec les morts tombés en tas. Le forgeron suant remplit de ses mains viles, Plus rudes que l’écaille au dos des crocodiles, La gueule ardente de son four ; Le maçon, suspendu sur les échafaudages, Chancelle au vent qui passe en rompant les cordages, Au faîte oscillant de la
-Le laboureurconfieau 101noir qu’ildéfriche Le grain,nouvelespoird’une moiaaonplùariche; L’oiaeaupillelea champspeléa; Et la récotteest vaineet trompeurle salaire Lorsqueaedresse,armédu bâton,prèsde l’aire, Le collecteurroyaldeaMet.
+Le laboureur confie au sol noir qu’il défriche Le grain, nouvel espoir d’une moisson plus riche ; L’oiseau pille les champs pelés ; Et la récolte est vaine et trompeur le salaire Lorsque se dresse, armé du bâton, près de l’aire, Le collecteur royal des blés. Tout labeur journalier sème et nourrit sa
-ÉLOGE DU SCRIBE 9’ Toutlabeurjournaliersèmeet nourritsa peine. Le pâtrehaletantpousse,égare, promène Sontroupeauparmilesmarais; Le batelierdu Nil descend,remonteencore. Et le chasseurd’oiseaux,deboutavantl’aurore. Tire en vainle cordeaudesrets. Maisle Scribe.ô monfils, tranquilleen sa demeure, Goûtantavecla paixla gloireintérieure, Se réjouitd’un cœurpieux. Du boutd’un roseaufin emeurantsapalette. Tracedessignesbleus,rouges,noirs,et feuillette Lespapyrusde sesaïeux. Le Scribeintelligentest semblableauxabeilles; U aspireles sucs,élaboreen sesveilles Le mielparfumédesécrits; Butinantau hasarddansle jardindesmètres, Il s’enivrelui-mêmeet du parfumdes lettres Charmeles cœuraet leseapnta. Tellela vie heureuMet MMinquiétude, Trèslongue,vénérableet libredansl’étude. 0 Khons-Hoptou,luirapourtoi. Peutrêtrequelquejour. commeun rayonsolaire, Sur ton frontglorieuxque la scienceéclaire Tomberale regarddu Roi.
+peine. Le pâtre haletant pousse, égare, promène Son troupeau parmi les marais ; Le batelier du Nil descend, remonte encore, Et le chasseur d’oiseaux, debout avant l’aurore, Tire en vain le cordeau des rets. Mais le Scribe, ô mon fils, tranquille en sa demeure, Goûtant avec la paix la gloire intérieure, Se réjouit d’un cœur pieux, Du bout d’un roseau fin effleurant sa palette, Trace des signes bleus, rouges, noirs, et feuillette Les papyrus de ses aïeux. Le Scribe intelligent est semblable aux abeilles ; Il aspire les sucs, élabore en ses veilles Le miel parfumé des écrits ; Butinant au hasard dans le jardin des mètres, Il s’enivre lui-même et du parfum des lettres Charme les cœurs et les esprits. Telle la vie heureuse et sans inquiétude, Très longue, vénérable et libre dans l’étude, O Khons-Hoptou, luira pour toi. Peut-être quelque jour, comme un rayon solaire, Sur ton front glorieux que la science éclaire Tombera le regard du Roi. </div> cs:Chvála písaře
-92 LES SIÈCLES MORTS L’AMENTI Son tme Mtient deboutdevantOririt. Ht ététrouvéde bouchepure sur
+Son âme se tient debout devant Osiris. Il a été trouvé de bouche pure sur
-Je meplace devantle maitredesDieux. Je melèveen Dieuvivant;je brilledtm la Mcictedes Dieuxqui sontau ciel. Livrede, Mor«, ch. lignest6 t~. TraductionP. PtMMT. TA Montagnede l’ouest,lesrivagesdu Fleuve
+Je me place devant le maître des Dieux	 Je me lève en Dieu vivant ; je brille dans la société des Dieux qui sont au ciel. Livre des Morts, ch. I, lignes 16-17. Traduction P. PIERRET. I La Montagne de l’ouest, les rivages du Fleuve
-le rocherlibyqueoù, dans sa tombeneuve, Sousdes bandesde lin, parmiles noirsparfums, Dortle peupleembaumédes Osirisdéfunts, Retentissentde criset de sanglotsfunèbres. Un cortègesansfinvers le Lieudes Ténèbres, Par lesrampesdesmontset le cheminsacré, Suitle traineaumystiqueoù le Mortvénéré, Cousinroyal,GrandChefd’Ouas.Prophèteunique Serviteurdu Taureau,Neb-Seni,véridique, Allongeantsa momieau fonddu coffreépais, Monteversle sépulcreet s’étenddansla paix.
+le rocher libyque où, dans sa tombe neuve, Sous des bandes de lin, parmi les noirs parfums, Dort le peuple embaumé des Osiris défunts, Retentissent de cris et de sanglots funèbres. Un cortège sans fin vers le Lieu des Ténèbres, Par les rampes des monts et le chemin sacré, Suit le traîneau mystique où le Mort vénéré, Cousin royal, Grand Chef d’Ouas, Prophète unique, Serviteur du Taureau, Neb-Seni, véridique, Allongeant sa momie au fond du coffre épais, Monte vers le sépulcre et s’étend dans la pai
-L AMENTt 93 Il n’est plus. le Seigneurdu Nomehéréditaire. Son
+x. Il n’est plus, le Seigneur du Nome héréditaire. Son
-a dépasséla Porte du Mystère; Maisson corpspérissableaux mains
+a dépassé la Porte du Mystère ; Mais son corps périssable aux mains
-embaumeurs Restepur et complet,et malgréles clameurs, Malgréla plaie ouverteet le couteaude pierre, Ressusciteimmortelen sa formepremière. L’acre
+embaumeurs Reste pur et complet, et malgré les clameurs, Malgré la plaie ouverte et le couteau de pierre, Ressuscite immortel en sa forme première. L’acre
-a corrodéles chairs; La
+a corrodé les chairs ; La
-les parfumsamers, Les aromatesnoirs, les
+les parfums amers, Les aromates noirs, les
-ont imprégnéle corpsaux membrespâles. Le
+ont imprégné le corps aux membres pâles. Le
-des vasesscellés,marqués du
+des vases scellés, marqués du
-séché, détenduspar les
+séché, défendus par les
-lit funéraireoù, lesjambesunies, Remplissanttout entier le coure de carton, Colliersd’émailau cou, barbe fausseau menton, Dansle réseau croisédes finesbandelettes, L’incorruptiblemort, avecses amulettes
+lit funéraire où, les jambes unies, Remplissant tout entier le coffre de carton, Colliers d’émail au cou, barbe fausse au menton, Dans le réseau croisé des fines bandelettes, L’incorruptible mort, avec ses amulettes
-rouleau funèbreenclosdans son
+rouleau funèbre enclos dans son
-Solitaire, attendaitlejour du
+Solitaire, attendait le jour du
-deuil. Lejour suprêmea lui. La salleintérieure Dela resplendissanteet terrestredemeure Avu le maîtreancienpourla dernièrefois. Lesprêtressontvenus.Les sanglotset les voix Desparentsont mêléleurs plaintesdouloureuses Auxlarmesdela veuve,à l’appeldespleureuses, Au monotonechœurdesfilsdésespérés, Qui vont,le frontmeurtripar leurspoingslacérés,
+deuil. Le jour suprême a lui. La salle intérieure De la resplendissante et terrestre demeure A vu le maître ancien pour la dernière fois. Les prêtres sont venus. Les sanglots et les voix Des parents ont mêlé leurs plaintes douloureuses Aux larmes de la veuve, à l’appel des pleureuses, Au monotone chœur des fils désespérés, Qui vont, le front meurtri par leurs poings lacérés, Souillant leur face blême
-LES SIÈCLES MORTS 94 Souillantleur faceblême et
+et
-chevelure Semantla boueépaisseet la poussièreimpure. A travers Pi-Amen,dans l’ordre habituel Réglépas les GrandsDieuxet le
+chevelure Semant la boue épaisse et la poussière impure. À travers Pi-Amen, dans l’ordre habituel Réglé pas les Grands Dieux et le
-Le cortègeéplorédéroule en longuefile Sa pompeaccoutuméeaux portes
+Le cortège éploré déroule en longue file Sa pompe accoutumée aux portes
-tête, transportantles meublesdu tombeau. Le
+tête, transportant les meubles du tombeau, Le
-les couretspeinte, le
+les coffrets peints, le
-flambeau. Lesfiguresd’émail,lesvases,les offrandes. La bière fermentéeet les
+flambeau. Les figures d’émail, les vases, les offrandes, La bière fermentée et les
-viandes, Marchentles serviteursque Neb-Senivivant Aveuglaitde rayonscommeun soleillevant. Et
+viandes, Marchent les serviteurs que Neb-Seni vivant Aveuglait de rayons comme un soleil levant. Et
-les pleureuses,le Prêtre
+les pleureuses, le Prêtre
-le chor pompeuxdu Maître. Maisle Nil vénérétratne ses
+le char pompeux du Maître. Mais le Nil vénéré traîne ses
-divins Et les radeauxemplisnagentvers les
+divins ; Et les radeaux emplis nagent vers les
-rocs, surplombantla rive
+rocs, surplombant la rive
-crypte s’enfonceen une
+crypte s’enfonce en une
-mort s’embarque,il vogueet, passagerd’un jour, Voyagevers le
+mort s’embarque, il vogue et, passager d’un jour, Voyage vers le
-du ténébreuxséjour, Tandisque sur
+du ténébreux séjour, Tandis que sur
-le battementdes rames D’un rhythmeintermittentscandele chantdesfemmes. LES PLEUREUSES. Laissez,o matelots,laissez,laissezencor Pendre
+le battement des rames D’un rhythme intermittent scande le chant des femmes. LES PLEUREUSES. Laissez, ô matelots, laissez, laissez encor Pendre
-au longdes barquesd’or!I
+au long des barques d’or !
-L’AMENT! 95 Qu’il ne s’éloignepas, qu’il demeureà sa
+Qu’il ne s’éloigne pas, qu’il demeure à sa
-mort silencieuxqu’un triple
+mort silencieux qu’un triple
-enlace. 0 vous qui reverrezle seuilde vos maisons, Nehâtezpoint vos
+enlace. O vous qui reverrez le seuil de vos maisons, Ne hâtez point vos
-horizons Attendez!Mais,hélas! la
+horizons ; Attendez ! Mais, hélas ! la
-Osirienne Emporteloin d’ici
+Osirienne Emporte loin d’ici
-âme avecla mienne Il part Vers l’occidentet l’impalpablelieu Tu navigues,parfait, dans le vaisseaudu Dieu, Pour aborderau port
+âme avec la mienne ; Il part ! Vers l’occident et l’impalpable lieu Tu navigues, parfait, dans le vaisseau du Dieu, Pour aborder au port
-la doubleJustice, 0 toi,
+la double Justice, O toi,
-hier, véridiqueet sans vice!1 Toi que servaientjadis des esclavesnombreux, Oublié,sans escorte, abandonnépar eux,
+hier, véridique et sans vice ! Toi que servaient jadis des esclaves nombreux, Oublié, sans escorte, abandonné par eux,
-grande solitude!1 Tes
+grande solitude ! Tes
-liés ensemble,ont perdu
+liés ensemble, ont perdu
-De suivredans les champsle chemindes travaux.
+De suivre dans les champs le chemin des travaux.
-gis, commeun enfantqu’on porte
+gis, comme un enfant qu’on porte
-balance, Dansl’immobilitéde l’éternel silence. Pleurez!Pleurez!Pleurez! ô lamentablescris!1 Toi veuveau sein
+balance, Dans l’immobilité de l’éternel silence. Pleurez ! Pleurez ! Pleurez ! ô lamentables cris ! Toi veuve au sein
-aux cheveuxgris, Menezle deuil faroucheet, déchirantvos membres, Roulezvoscorpsmeurtriscontrelesmurs des chambrest La Hotteabordeenfin le cortègea passé.
+aux cheveux gris, Menez le deuil farouche et, déchirant vos membres, Roulez vos corps meurtris contre les murs des chambres ! La flotte aborde enfin ; le cortège a passé.
-Il décroîtlentementet s’allongeet circule
+Il décroît lentement et s’allonge et circule
-les sentiersrugueux où,
+les sentiers rugueux où,
-LES SIÈCLES MORTS 9< Aux Canesdes monts abrupts, taillésen escaliers, Les imagesdes morts
+Aux flancs des monts abrupts, taillés en escaliers, Les images des morts
-des blocscôte à
+des blocs côte à
-rangées, Gardiennesdu repos
+rangées, Gardiennes du repos
-des hypogées. Sans
+des hypogées, Sans
-regards, commeun peupled’aïeux, Accueillentle Défuntvénérableet pieux
+regards, comme un peuple d’aïeux, Accueillent le Défunt vénérable et pieux
-habiter auprèsd’elles L’obscureprofondeurdes maisonséternelles. Salut, tombeausecret!Le voyageest fini
+habiter auprès d’elles L’obscure profondeur des maisons éternelles. Salut, tombeau secret ! Le voyage est fini
-sur l’heureuseterre accomplitNeb-Seni. La demeureest ouverteet la
+sur l’heureuse terre accomplit Neb-Seni. La demeure est ouverte et la
-plantée Les alimentssont prêts, l’offrandeest apportée. Le chacalAnopoudresse le coffreétroit Devantla porte basseoù Neb-Seni,tout droit
+plantée ; Les aliments sont prêts, l’offrande est apportée. Le chacal Anopou dresse le coffre étroit Devant la porte basse où Neb-Seni, tout droit
-aux lourdesplanchespeintes, Entend
+aux lourdes planches peintes, Entend
-l’écho mourantdesplaintes, Et commeun hôte
+l’écho mourant des plaintes, Et comme un hôte
-du masquebleu, Reçoitle dernier
+du masque bleu, Reçoit le dernier
-le suprêmeadieu. Le
+le suprême adieu. Le
-le crochetde fer emmanchédans l’ivoire A successivementfrôléles yeux
+le crochet de fer emmanché dans l’ivoire A successivement frôlé les yeux
-Du cadavre,la bouche
+Du cadavre, la bouche
-vivra, commeaux jours
+vivra, comme aux jours
-vie, Dansla béatitudeéternelleet ravie.
+vie, Dans la béatitude éternelle et ravie.
-le Morttrès pur, le Prophèteinspiré, Le Chefque pleure
+le Mort très pur, le Prophète inspiré, Le Chef que pleure
-sa tombedivine où
+sa tombe divine où
-préalable
+préalable Garde jusqu’au réveil la
-L’AMENTI 97 7 Gardejusqu’au réveilla chair
+chair
-est close; il dort. Neb-Senin’entend pas La clameurdécroissanteet le
+est close ; il dort. Neb-Seni n’entend pas La clameur décroissante et le
-ses proches,devantles lugubresmurailles. Boiventau long banquetle vin
+ses proches, devant les lugubres murailles, Boivent au long banquet le vin
-funérailles, Tandisque, se penchantsur des harpesde deuil, Des chanteursau front
+funérailles, Tandis que, se penchant sur des harpes de deuil, Des chanteurs au front
-Dieux cachés,dans la splendeurfuture. LE
+Dieux cachés, dans la splendeur future. LE
-l’immobilité, 0 grand Chef! Les vivantsmeurent,et d’autres
+l’immobilité, O grand Chef ! Les vivants meurent, et d’autres
-le sableargenté, Avantde disparaître,ont eCacéleurs traces. ToujoursRâ flamboyantmonte au firmamentclair Et Toum s évanouitdans l’ombre vespérale; Toujoursle soumeépars dans la chaleurde l’air, Auxsoleilsprintaniers,joint la femelleau mâle.
+le sable argenté, Avant de disparaître, ont effacé leurs traces. Toujours Râ flamboyant monte au firmament clair Et Toum s’évanouit dans l’ombre vespérale ; Toujours le souffle épars dans la chaleur de l’air, Aux soleils printaniers, joint la femelle au mâle.
-tout ren~t. Les
+tout renaît. Les
-ont respiréles Maîtres; Et, commeun peuplevain n’ayantjamais été. Disparattà son
+ont respiré les Maîtres ; Et, comme un peuple vain n’ayant jamais été, Disparaît à son
-tribu desAncêtres. .v
+tribu des Ancêtres. Mais toi, comme un amant charmé, dans la
-LES SIECLES MORTS 9< Maistoi, commeun amantcharmé,dansla douceur Des chantset desparfums,qu’àjamaistu suspendes Autourdesseinsnaissantsdela vierge,ta sœur, Desperlesen collierset desfleursen guirlandes.
+douceur Des chants et des parfums, qu’à jamais tu suspendes Autour des seins naissants de la vierge, ta sœur, Des perles en colliers et des fleurs en guirlandes.
-âme s’abreuveà l’eau
+âme s’abreuve à l’eau
-Où frissonne,ô très bon l’ombre
+Où frissonne, ô très bon ! l’ombre
-cœur limpide,inébranlableet sain. Soitcommeun templeouvertauxprofondeurssonores. Puis,
+cœur limpide, inébranlable et sain, Soit comme un temple ouvert aux profondeurs sonores. Puis,
-nocturne voyage,aprèsla tâchefaite, Plein de forceet de
+nocturne voyage, après la tâche faite, Plein de force et de
-la Maison. OsirisNeb-Seni,Chefdu nomeet Prophète!1 LE
+la Maison, Osiris Neb-Seni, Chef du nome et Prophète ! LE
-HARPISTE. 0 Formes ô Cachés!1Cyclesdes Dieux!Esprits Dontle nomfatidiqueouvreles yeux surpris Duvoyageurerrantau seindesformessages1 0 vous.êtresfuturs,peuplesmultipliés, Qui lirezaux paroisdes tombeauxoubliés L’obscurdéroulementdeschantset desprésages1 Vousqui sereztémoinset direzpleinsd’euroi La grandeurdela terre
+HARPISTE. O Formes ! ô Cachés ! Cycles des Dieux ! Esprits Dont le nom fatidique ouvre les yeux surpris Du voyageur errant au sein des formes sages ! O vous, êtres futurs, peuples multipliés, Qui lirez aux parois des tombeaux oubliés L’obscur déroulement des chants et des présages ! Vous qui serez témoins et direz pleins d’effroi : — La grandeur de la terre
-un songe1 Pourquoi L’anéantissement sinistrede la tombe?
+un songe ! Pourquoi L’anéantissement sinistre de la tombe ? —
-L’AMENTI M Écoutez!C’estle port
+Écoutez ! C’est le port
-tout revientfinir, Racesdespremiersjours,nationsà venir, Où toutechosehumaineaborde,rouleet tombe.
+tout revient finir, Races des premiers jours, nations à venir, Où toute chose humaine aborde, roule et tombe.
-se dissoudreau cœur
+se dissoudre au cœur
-De celuidont le temps emplitl’éternité C’est
+De celui dont le temps emplit l’éternité ; C’est
-sa poussièreet sa gloire C’est présenterson âme
+sa poussière et sa gloire ; C’est présenter son âme
-barque divineembarquersa mémoire.
+barque divine embarquer sa mémoire.
-ô Louable!1estdans On,
+ô Louable ! est dans On,
-Dieux Découvrentle mystèreà ton
+Dieux Découvrent le mystère à ton
-radieux. Anopoute soutient,ton Seigneurte protège; Les
+radieux. Anopou te soutient, ton Seigneur te protège ; Les
-Taït voilentton corps Manou A suspendul’émail mnéraireà ton cou Les
+Taït voilent ton corps ; Manou A suspendu l’émail funéraire à ton cou ; Les
-sœurs d’Osirisont suiviton cortège.
+sœurs d’Osiris ont suivi ton cortège.
-sans enbrt, Ton
+sans effort, Ton
-Mort Commeune épouseheureuse un
+Mort Comme une épouse heureuse un
-sans nétrissure Et
+sans flétrissure ; Et
-du dernierjour, Commeont fait
+du dernier jour, Comme ont fait
-monts occidentauxcreusé ta sépulture? Le soir obscurcissaitles murs
+monts occidentaux creusé ta sépulture ? Le soir obscurcissait les murs
-Des tombeaux.Sousla luneimmenseau fonddesdeux,
+Des tombeaux. Sous la lune immense au fond des cieux,
-LES SIÈCLES MORTS 100 Des simulacresnoirs peuplaientla nécropole. Les lamentationscessaient;toute parole Expiraitlentementaux lèvres
+Des simulacres noirs peuplaient la nécropole. Les lamentations cessaient ; toute parole Expirait lentement aux lèvres
-seuls, vaguanten troupe
+seuls, vaguant en troupe
-Les chacalsaboyaientdans l’ombre sépulcrale. Repose,ô Neb-SenilQue la chambrecentrale Où ta momieheureuse est couchéeà jamais Débordede boissonset regorgede mets!1 Que tout passantfutur, lisant
+Les chacals aboyaient dans l’ombre sépulcrale. Repose, ô Neb-Seni ! Que la chambre centrale Où ta momie heureuse est couchée à jamais Déborde de boissons et regorge de mets ! Que tout passant futur, lisant
-stèle, Rediseau Dieu gardienla prière
+stèle, Redise au Dieu gardien la prière
-ton corpsdédoublé. Pareilsà deux oiseauxqu’emporteun soumeailé, Réunisà la
+ton corps dédoublé, Pareils à deux oiseaux qu’emporte un souffle ailé, Réunis à la
-du tempsexpiatoire, Plongentdans la
+du temps expiatoire, Plongent dans la
-et planentdans la gloire!I Telqu’un chantde marinqui décroîtsur le Nil. Toutbruits’apaiseet meurt. Loindu terrestreexil L’âmede Neb-Senise réveilleet commence La descentesubiteet le voyageimmense. Elleva, franchissantla portedel’Enfer, L’abimeinférieurdu divinNouter-Kher. Et, commeun épervierouvrantses ailessombres, Plongeau paysnocturneoù s’engouurentlesombres.
+et planent dans la gloire ! II Tel qu’un chant de marin qui décroît sur le Nil, Tout bruit s’apaise et meurt. Loin du terrestre exil L’âme de Neb-Seni se réveille et commence La descente subite et le voyage immense. Elle va, franchissant la porte de l’Enfer, L’abîme inférieur du divin Nouter-Kher, Et, comme un épervier ouvrant ses ailes sombres, Plonge au pays nocturne où s’engouffrent les ombres, Elle parle
-L AMBNTt tOt Elleparle Osiris,Taureaude l’Amenti, 0 Roid’éternité,monoeilappesanti Se fixesur le
+— Osiris, Taureau de l’Amenti, O Roi d’éternité, mon œil appesanti Se fixe sur le
-ta demeureantique. Je viens;je suisaembtabiea ton vengeurmystique: Je suis Horua!je suis Fit*du Stable,enfanté Dansl’infrangiblelieu de
+ta demeure antique. Je viens ; je suis semblable à ton vengeur mystique : Je suis Horus ! je suis Fils du Stable, enfanté Dans l’infrangible lieu de
-Stabilité. L’Immobilede coBur.dont la paroleest vraie, Mereçoit.Je suisThot. J’entre,je <ore.je Cr~ye Le cheminvéritableà la barquede Râ. Maisquandavecles Dieuxle Jugeapparaîtra. Quandje seraipesé,ni mal
+Stabilité. L’Immobile de cœur, dont la parole est vraie, Me reçoit. Je suis Thot. J’entre, je sors, je fraye Le chemin véritable à la barque de Râ. Mais quand avec les Dieux le Juge apparaîtra, Quand je serai pesé, ni mal
-violence Nipéchéde moncœur n’entraînantla balance. Que,naviguantà l’ouestdanele cerclevermeil. Je surgisseet llamboieà côtedu Soteit! Et voiciqu’à traverst immenaitétiquide Del’Ablme,perdue,héeitanteet MMMguide, L âme.commeun serpentqui dérouteaeenoeude, Se dégageaitde l’ombre et lesdeuxLumineux. LeeLionsMamboyantedesprunellesaotairef, Laccueillantaux rempartsdeschampscrépuecutairee. Lapréeentaient.captiveet morneen aeareaeaux. AToum,né de la Grande,au weindescalmeseaux Embarrasséeencordebandeauxet de nngew, Limmobilejaittit desentraillesdes aingee. Le Mobileéternelet grimaçanttoujours Lafuitet l’abandonnea t océandeajours Où. vivante,ellemeutdanslesrepnadeschoses Lecycleinterrompude eeemetamorphoeea.
+violence Ni péché de mon cœur n’entraînant la balance, Que, naviguant à l’ouest dans le cercle vermeil, Je surgisse et flamboie à côté du Soleil ! — Et voici qu’à travers l’immensité liquide De l’Abîme, perdue, hésitante et sans guide, L’âme, comme un serpent qui déroule ses nœuds, Se dégageait de l’ombre ; et les deux Lumineux, Les Lions flamboyants des prunelles solaires, L’accueillant aux remparts des champs crépusculaires, La présentaient, captive et morne en ses réseaux, A Toum, né de la Grande, au sein des calmes eaux. Embarrassée encor de bandeaux et de linges, L’immobile jaillit des entrailles des singes. Le Mobile éternel et grimaçant toujours La fuit et l’abandonne à l’océan des jours Où, vivante, elle meut dans les replis des choses Le cycle interrompu de ses métamorphoses.
-LES SIÈCLES MORTS 101 Elle va; le chacal, chefdes tombeauxhumains, AvecThot conducteurmontre les
+Elle va ; le chacal, chef des tombeaux humains, Avec Thot conducteur montre les
-Les soudes inconnus
+Les souffles inconnus
-d’Isis emplissentses narines.
+d’Isis emplissent ses narines.
-le soleilenfantépar Hier L’Amese renouvelle,et les
+le soleil enfanté par Hier L’âme se renouvelle, et les
-grands Seigneursdivins, Maîtresdu Labourage,
+grands Seigneurs divins, Maîtres du Labourage,
-des ouvriersfaçonnantleur ouvrage, Forgentpour l’Osiris. pur et ressuscité. Le glaiveétincelantde toute Vérité. Lesnoms secretsdesDieux,la Scienceet les Charmes. Esprit de l’OsirisNeb-Seni!sont tes armes. Repude nourriture agréableà ta
+des ouvriers façonnant leur ouvrage, Forgent pour l’Osiris, pur et ressuscité, Le glaive étincelant de toute Vérité. Les noms secrets des Dieux, la Science et les Charmes, Esprit de l’Osiris Neb-Seni ! sont tes armes. Repu de nourriture agréable à ta
-Tu conçoisle principe et regardesla fin.
+Tu conçois le principe et regardes la fin.
-cœur descellésort le mystiqueéloge, Et répondanttoi-mêmeau Dieu
+cœur descellé sort le mystique éloge, Et répondant toi-même au Dieu
-t’interroge, Commeun scribesavant expliqueun livre
+t’interroge, Comme un scribe savant explique un livre
-Tu découvresle vrai, l’engendrementdu bien,
+Tu découvres le vrai, l’engendrement du bien,
-lente éclosionde l’Être
+lente éclosion de l’Être
-le multipleaspectde son
+le multiple aspect de son
-Tu disle Nounsublimeet son flotpaternel, D’oùjaillit, au matin,dansl’abtmedu ciel, Ledisqueorientalde la splendeurféconde Noutau corpsétoilé,qui, ployantsur le monde Sesreinsrebondissantsainsiqu’unarc tendu, AbriteShou. porteurdu Soleilsuspendu; Et Toum,ancêtreet filsde R&qui monteet dore L’horizontriomphalqu’Horusempourpreencore
+Tu dis le Noun sublime et son flot paternel, D’où jaillit, au matin, dans l’abîme du ciel, Le disque oriental de la splendeur féconde ; Nout au corps étoile, qui, ployant sur le monde Ses reins rebondissants ainsi qu’un arc tendu, Abrite Shou, porteur du Soleil suspendu ; Et Toum, ancêtre et fils de Râ qui monte et dore L’horizon triomphal qu’Horus empourpre encore ;
-L AMENTt te3 Et
+Et
-qui descendet le
+qui descend et le
-d’où lui-mêmeest aorti, Quand,au jour du cercueil,s’engendranten lui-même, Phœnix ressuscitédans son vengeursuprême. Il absorbele temps,
+d’où lui-même est sorti, Quand, au jour du cercueil, s’engendrant en lui-même, Phœnix ressuscité dans son vengeur suprême, Il absorbe le temps,
-les doublesyeux resplendissantsur toi Les deux bassinsjumeaux où git la GrandeVerte. Et
+les doubles yeux resplendissant sur toi ; Les deux bassins jumeaux où gît la Grande Verte, Et
-phallus sanglantet la
+phallus sanglant et la
-vache Mehourdélivrel’Œil sacré Et le combatnocturne et
+vache Mehour délivre l’Œil sacré ; Et le combat nocturne et
-Et l’Amerenaissantdu baiser
+Et l’âme renaissant du baiser
-le Dieu-Lévrier,gardien du
+le Dieu-Lévrier, gardien du
-le grandChat dans
+le grand Chat dans
-au pieddu Perséa; Et
+au pied du Perséa ; Et
-Des supplicesnouveaux,la nuit du derniercompte; Et la Déesseau mufle
+Des supplices nouveaux, la nuit du dernier compte ; Et la Déesse au mufle
-L’orbe resplendissantentre les cornesd’or, Khem, au brasprisonnier,et le Mangeurd’Hathor; Et. commeun longmanteau,les bouclesprotectrices Ruisselantsur ton
+L’orbe resplendissant entre les cornes d’or, Khem, au bras prisonnier, et le Mangeur d’Hathor ; Et, comme un long manteau, les boucles protectrices Ruisselant sur ton
-front desdeux Nourrices.
+front des deux Nourrices.
-est commeun miroir
+est comme un miroir
-lève un
+lève ; un
-l’environne La Véritédes Dieux
+l’environne ; La Vérité des Dieux
-couronne Elle est commeun vaisseauprès d’aborderau port; Elle avance et
+couronne ; Elle est comme un vaisseau près d’aborder au port ; Elle avance ; et
-les verrousde la
+les verrous de la
-corps endormivole commeune épouse.
+corps endormi vole comme une épouse.
-LES StECLES MORTS tôt Elle vient; elle
+Elle vient ; elle
-au-dessus, Réveillela momie, écarte tes tissus, Brille commeune flammeen une
+au-dessus, Réveille la momie, écarte les tissus, Brille comme une flamme en une
-le cadavresauvé. 0 nouvelleexistence A soume retrouvé1 Le
+le cadavre sauvé. O nouvelle existence ! ô souffle retrouvé ! Le
-et vit; le fer sacréle touche
+et vit ; le fer sacré le touche
-Sa languehumaine,agileet prête aux anciensmots, Circuleallègremententre les
+Sa langue humaine, agile et prête aux anciens mots, Circule allègrement entre les
-Des lèvresque le
+Des lèvres que le
-les bras; il marcheet ses
+les bras ; il marche et ses
-liens Dépassentl’hirondelleet la coursedes chiens.
+liens Dépassent l’hirondelle et la course des chiens.
-qu’une étoileau fondde la
+qu’une étoile au fond de la
-noire, Voilàqu’en hésitant
+noire, Voilà qu’en hésitant
-la mémoire. Et qu’à voixhaute, au loin. la
+la mémoire, Et qu’à voix haute, au loin, la
-reçu commeun don
+reçu comme un don
-sa mère. Son cœur ressuscité,son cœur palpiteen lui.
+sa mère, Son cœur ressuscité, son cœur palpite en lui.
-se gonfleet commandeaujourd’hui, Selonl’ordre immuableet les règlesexactes, Au tourbillondompté des
+se gonfle et commande aujourd’hui, Selon l’ordre immuable et les règles exactes, Au tourbillon dompté des
-actes. Commeun guerrierpuissant, tout armé. Neb-Seni,
+actes. Comme un guerrier puissant, tout armé, Neb-Seni,
-main, vénérableet muni
+main, vénérable et muni
-de scienceet de charmes magiques.
+de science et de charmes magiques, Bondira sans effroi vers les combats tragiques
-L’AMENT! <o5 Bondirasans eOroivers les combatstragiques Que
+Que
-l’infernal cheminlivreaux monstres
+l’infernal chemin livre aux monstres
-des maraisprochains,des lacs hérissésd’îles. Vousqui sortez, o corpsdes quatre Crocodiles, Vousqui tournezla tête
+des marais prochains, des lacs hérissés d’îles, Vous qui sortez, ô corps des quatre Crocodiles, Vous qui tournez la tête
-ne regardezpoint Venir le combattant,debout, la
+ne regardez point Venir le combattant, debout, la
-au poing. Arrière! Il
+au poing, Arrière ! Il
-vos cuirassessquameuses, Brisé
+vos cuirasses squameuses, Brisé
-percé vosgueulesécumeuses. Et
+percé vos gueules écumeuses, Et
-les absorber,tiré de
+les absorber, tiré de
-Les soumesreconquisdu quadruplehorizon1 Dansses cheveuxse tord
+Les souffles reconquis du quadruple horizon ! Dans ses cheveux se tord
-grand serpentsime, rampe,
+grand serpent siffle, rampe,
-l’Ane agenouillé; En vain. rouge
+l’Ane agenouillé ; En vain, rouge
-Le glaiveinévitableétincelle et menace; En
+Le glaive inévitable étincelle et menace ; En
-un pécheur fixant
+un pêcheur fixant
-du fleuve,aux tournoyantsreflets, Le
+du fleuve, aux tournoyants reflets, Le
-de l’abtme a
+de l’abîme a
-ses filets; En
+ses filets ; En
-Le Nautonierperfidea déployéses voiles Neb-Seni,sans etTroi,lutte, triompheet, tel
+Le Nautonier perfide a déployé ses voiles : Neb-Seni, sans effroi, lutte, triomphe et, tel
-Dieu toujoursnourri de
+Dieu toujours nourri de
-immortel, Repoussantl’immondice,ayant vomi
+immortel, Repoussant l’immondice, ayant vomi
-Il mangele blé
+Il mange le blé
-les painssans souillure. Aux sycomoressaintscueilleles fruits ouerts, Tandisque lentement,parmi les rameauxverts. Nout, inclinantle vaseoù l’eau célesteabonde. Lui
+les pains sans souillure, Aux sycomores saints cueille les fruits offerts, Tandis que lentement, parmi les rameaux verts, Nout, inclinant le vase où l’eau céleste abonde, Lui
-féconde.
+féconde. Les Dieux vivent en
-LES SIÈCLES MORTS to6 LesDieuxviventen lui ses
+lui ; ses
-ne sontplus clos. Telsque les flotsgonflésvont succédantaux flots En mêlantleur écume, aux piedsdes capsénormes, Il
+ne sont plus clos. Tels que les flots gonflés vont succédant aux flots En mêlant leur écume, aux pieds des caps énormes, Il
-formes Et lui-même,unissant son
+formes ; Et lui-même, unissant son
-la substanceunique, aux soumespurs de
+la substance unique, aux souffles purs de
-Se transfigureau sein
+Se transfigure au sein
-la Vieéternelle. Il plane, épervierd’or abritant
+la Vie éternelle. Il plane, épervier d’or abritant
-Le cercueilténébreuxdu divin Mutilé Il ~st le Chefdes Chefs
+Le cercueil ténébreux du divin Mutilé ; Il est le Chef des Chefs
-trône étoilé, Le
+trône étoile, Le
-qui s’envoleet l’échassierqui longe l.es bords marécageuxde la Merdu Mensonge, L" poissonrévélépar l’Horus
+qui s’envole et l’échassier qui longe Les bords marécageux de la Mer du Mensonge, Le poisson révélé par l’Horus
-le monstreétabli sur
+le monstre établi sur
-et glousse; Et
+et glousse ; Et
-l’Ouest, baignéde clarté
+l’Ouest, baigné de clarté
-S’ouvrant commeune plante, épanoui,pareil Au lotus fleurissantdans le
+S’ouvrant comme une plante, épanoui, pareil Au lotus fleurissant dans le
-La semencedes Dieuxet les germesdes choses.
+La semence des Dieux et les germes des choses.
-l’heure. 0 régions! Plainesdu Nouter-Kherl Vallonsde l’Amenti Séjour
+l’heure. O régions ! Plaines du Nouter-Kher ! Vallons de l’Amenti ! Séjour
-fer, Canaux,bassinsde flammeoù le
+fer, Canaux, bassins de flamme où le
-s’abreuve, Neb-Senis’est levé
+s’abreuve, Neb-Seni s’est levé
-la suprêmeépreuve. Il se hâte; sa
+la suprême épreuve. Il se hâte ; sa
-a déposédans le
+a déposé dans le
-coffret. L’Intelligent,c’est lui.
+coffret. L’Intelligent, c’est lui.
-nuit violette.
+nuit violette,
-L’AMENTI t07 Vers
+Vers
-Le célestevaisseause balanceet l’attend. 0 toi. Barquedu Noun, que l’Osirisappelle Maîtredes deux pays. au
+Le céleste vaisseau se balance et l’attend. O toi, Barque du Noun, que l’Osiris appelle : — Maître des deux pays, au
-chapelle, Toi
+chapelle, — Toi
-le repoussaisavantqu’il te
+le repoussais avant qu’il te
-du gouvernail,de la
+du gouvernail, de la
-mât, 0 Barque! Neb-Senibrandit la
+mât, O Barque ! Neb-Seni brandit la
-et passe. Navigateurcertain, dans le sublimeespace. Il
+et passe, Navigateur certain, dans le sublime espace. Il
-en feu; Compagnondes rameurs, assisaux piedsdu Dieu, Il précèdele Disque
+en feu ; Compagnon des rameurs, assis aux pieds du Dieu, Il précède le Disque
-équilibre Dansle ciel
+équilibre Dans le ciel
-désert l’CEil flamboyantoù vibre L’éclair mystérieuxdu foyer
+désert l’Œil flamboyant où vibre L’éclair mystérieux du foyer
-sol nu; Et soudain,commeun princeentrantdanssondomaine. Il voit.presque vivantsd’une existencehumaine, Ceints d’un rempartde fer au magiqueverrou. Fleurir les champsd’azur des vallonsd’Aarou. Entre l’écartementdes monstrueuxpilônes Jusqu’aux bleushorizonss’enfonçaientles vingt
+sol nu ; Et soudain, comme un prince entrant dans son domaine, Il voit, presque vivants d’une existence humaine, Ceints d’un rempart de fer au magique verrou, Fleurir les champs d’azur des vallons d’Aarou. Entre l’écartement des monstrueux pilônes Jusqu’aux bleus horizons s’enfonçaient les vingt
-morts bienheureux,de leurs
+morts bienheureux, de leurs
-délivrés, Cultivaientle sol
+délivrés, Cultivaient le sol
-des champsinexplorés. Commeun fleuved’argent, sous des papyrusgrêles Et des tigesdejoncs qui bruissaiententre elles, Quandles fouettaitsoudainl’aile en
+des champs inexplorés. Comme un fleuve d’argent, sous des papyrus grêles Et des tiges de joncs qui bruissaient entre elles, Quand les fouettait soudain l’aile en
-Nil célesteerrait autour
+Nil céleste errait autour
-mille canaux,à travers les vallées. Versantl’eau pacifiqueaux plainesondulées,
+mille canaux, à travers les vallées, Versant l’eau pacifique aux plaines ondulées, Baignait les perséas et
-LES SIECLES MORTS 108 Baignaitles perséaset les
+les
-tamarins. La, sous 1 œilindulgentdes Esprits souterrains. Les Morts,commeau retour des saisonsordinaires. Guidantun peuple vain d’aidesimaginaires. Dansune glèbeobscureouvraientde lents sillons. Et
+tamarins. Là, sous l’œil indulgent des Esprits souterrains, Les Morts, comme au retour des saisons ordinaires, Guidant un peuple vain d’aides imaginaires, Dans une glèbe obscure ouvraient de lents sillons, Et
-bras, armésde fouetset d’aiguillons. PoL aient des bœufscourbéssouslejoug descharrues. D’autresombres,ainsi qu’au tempsdes hautes crues. Entre
+bras, armés de fouets et d’aiguillons, Poussaient des bœufs courbés sous le joug des charrues. D’autres ombres, ainsi qu’au temps des hautes crues, Entre
-de glaiseendiguaientdes canaux: Et
+de glaise endiguaient des canaux ; Et
-pas a pas.dans les champsinfernaux Semaientle grain
+pas à pas, dans les champs infernaux Semaient le grain
-des récoltesfutures, Ou,
+des récoltes futures, Ou,
-les gerbesmûres Que les faucillesd or striaient d’éclairsardents, S’avançaientsous labri des lourdsépis pendants. Et moissonnaienten paixdes blés
+les gerbes mûres Que les faucilles d’or striaient d’éclairs ardents, S’avançaient sous l’abri des lourds épis pendants, Et moissonnaient en paix des blés
-centre indécisdes terres fécondées, !\cb-Seni.sans reposfoulant le
+centre indécis des terres fécondées, Neb-Seni, sans repos foulant le
-des Dieux. Joint
+des Dieux, Joint
-Il laboure,ensemenceet rompt
+Il laboure, ensemence et rompt
-Aux travauxaccomplisdepuis qu~ 1 Ordreauguste Fit germerl’univers terrestre
+Aux travaux accomplis depuis que l’Ordre auguste Fit germer l’univers terrestre
-vents Frissonner1 âmeeparsc au sein(les blés
+vents Frissonner l’âme éparse au sein des blés
-Ainsi toujoursplus pur et parcourantsans trêve L’invisibleexistenceet la nuit d’ou s’élève L âme de
+Ainsi toujours plus pur et parcourant sans trêve L’invisible existence et la nuit d’où s’élève L’âme de
-divers sommets. \eb-Seni triomphant, semblabledésormais Au Dieu momifiédes cités funéraires. Vainqueurdu mal. de
+divers sommets, Neb-Seni triomphant, semblable désormais Au Dieu momifié des cités funéraires, Vainqueur du mal, de
-et desEspritscontraires.
+et des Esprits contraires,
-L’AMENTI tog Comme
+Comme
-levant apparaîtà Ro-sta. Munidu vautour
+levant apparaît à Ro-sta. Muni du vautour
-L’Ibis intelligenteaux scribesdes archives, Il frappeau palais
+L’Ibis intelligente aux scribes des archives, Il frappe au palais
-les chambresmassives Recèlent,au milieudu Tribunal
+les chambres massives Recèlent, au milieu du Tribunal
-nocturne splendeurd’OsirisOun-nowre. III
+nocturne splendeur d’Osiris Oun-nowré. III
-de l’Amenti.la Maisoncolossale. L’infaillibleDemeureouvresa grande
+de l’Amenti, la Maison colossale, L’infaillible Demeure ouvre sa grande
-Que soutiennent,debout à
+Que soutiennent, debout à
-Deux piliersde granit, aux troncspeints et
+Deux piliers de granit, aux troncs peints et
-De rameauxélancéset de tigesgrimpantes. Et
+De rameaux élancés et de tiges grimpantes, Et
-les chapiteauxfont, au
+les chapiteaux font, au
-des coupesde lotus. L’entablementdoré mêle
+des coupes de lotus. L’entablement doré mêle
-urœus L’hiéroglyphepeint de la flammeet !e signe
+urœus L’hiéroglyphe peint de la flamme et le signe
-la Véritésainte et
+la Vérité sainte ; et
-bas, accroupissur la
+bas, accroupis sur la
-des monstreshideux, muets, guettantleur proie, LesJuges infernauxdont le regard namboie Dressentdesfrontshumains,des mufles,de longscous, Des profilsd’éperviers,d’ibis et
+des monstres hideux, muets, guettant leur proie, Les Juges infernaux dont le regard flamboie Dressent des fronts humains, des mufles, de longs cous, Des profils d’éperviers, d’ibis et
-des gueulesen feu, rougesd’ardente écume. Maisseul, près
+des gueules en feu, rouges d’ardente écume. Mais seul, près
-bleu parfume,
+bleu parf
-LES SIÈCLES MORTS ttO Parmi les fleursd’azur, penchantde toutes
+ume, Parmi les (leurs d’azur, penchant de toutes
-Dieu satisfaitleurs calicesépars, Devantla table creuseoù les
+Dieu satisfait leurs calices épars, Devant la table creuse où les
-noir ruissellent. Où les chevreaux,les bœufs,les oiseauxdes marais,
+noir ruissellent, Où les chevreaux, les bœufs, les oiseaux des marais,
-sont ouerts et
+sont offerts et
-prêts Méditanten son cœur l’inévitableoracle, Osiris est assisau fond
+prêts : Méditant en son cœur l’inévitable oracle, Osiris est assis au fond
-aux degréslarges et
+aux degrés larges et
-corps Reposeemprisonnédansle réseaudes morts.
+corps Repose emprisonné dans le réseau des morts.
-deux plumesd’autruche ornent
+deux plumés d’autruche ornent
-son seinle fouetau rude
+son sein le fouet au rude
-fermé Resplendit,commeun sceptreauxmainsd’un chefarmé. C’est Lui l’Être
+fermé Resplendit, comme un sceptre aux mains d’un chef armé. C’est Lui ! l’Être
-le Seigneurtaciturne, Le Soleil engloutidu firmamentnocturne, Le Très-bon,le Très-pur, l’UniverselVainqueur, Le
+le Seigneur taciturne, Le Soleil englouti du firmament nocturne, Le Très-bon, le Très-pur, l’Universel Vainqueur, Le
-dont l’impassiblecœur Se
+dont l’impassible cœur Se
-poitrine. Commeun dattier fécondl’équitéprend racine
+poitrine. Comme un dattier fécond l’équité prend racine
-germe desjustes lois, Éclôtdans sa
+germe des justes lois, Éclôt dans sa
-Mais soudain,surgissantde la profondeurblême, La Déesseparaît, et Neb-Senilui-même, Commeun homme
+Mais soudain, surgissant de la profondeur blême, La Déesse paraît, et Neb-Seni lui-même, Comme un homme
-la nuit. S’avance,tend les
+la nuit, S’avance, tend les
-L’AMENTt mà Sous le Cynocéphaleosciller la
+Sous le Cynocéphale osciller la
-les plateauxlégersle poidsdu Jugement. Il parle; et
+les plateaux légers le poids du Jugement. Il parle ; et
-vie, auxjours nombreux,s’échappetout entière. Et soh cœur, faceà face
+vie, aux jours nombreux, s’échappe tout entière, Et son cœur, face à face
-Vérité, Apparaîtdans sa
+Vérité, Apparaît dans sa
-nudité. Salut
+nudité. — Salut
-vous, Seigneursde la nuit absoluet Salut, quarante-deux 0 chefs,je vous salue1 Voustous, qui, réjouispar le
+vous, Seigneurs de la nuit absolue ! Salut, quarante-deux ! O chefs, je vous salue ! Vous tous, qui, réjouis par le
-pécheurs, Danslestombeauxdesmortsplongezvosyeux chercheurs1 Je
+pécheurs, Dans les tombeaux des morts plongez vos yeux chercheurs ! Je
-Toi Véridique. Ame double, OsirisOun-nowré,Dieu que
+Toi Véridique, Ame double, Osiris Oun-nowré, Dieu que
-Le remordsqui s’acharneau cœur des disparus1 Je
+Le remords qui s’acharne au cœur des disparus ! Je
-mes péchésaccrus, 0 saint ne
+mes péchés accrus, O saint ! ne
-le chemind’en haut
+le chemin d’en haut
-ma destinée. Commeun sageouvrier qui méditeen marchant, Je récolteaujourd’huile blé
+ma destinée, Comme un sage ouvrier qui médite en marchant, Je récolte aujourd’hui le blé
-Salut Salut1 Salut J’avoue
+Salut ! Salut ! Salut ! J’avoue
-Le tempsde ma
+Le temps de ma
-vie Et
+vie ; Et
-humains, déroulésa la
+humains, déroulés à la
-des tableauxgravés sur
+des tableaux gravés sur
-vécu. Pi-Amen,le nome
+vécu. Pi-Amen, le nome
-princes Et les chefsdes soldats,commeau poste d’honneur. Suivaient,le glaiveau poing,
+princes ; Et les chefs des soldats, comme au poste d’honneur, Suivaient, le glaive au poing,
-LESSIECLESMORTS tu J’étais l’CEil du
+J’étais l’Œil du
-la Prunelledu Maître. Le Pasteur vigilantet fort qui faisaitpaître Sur le soldu Figuierle troupeaudes vivants. Scribeset messagers,prophèteset savants, Contrôleurspréposessur des
+la Prunelle du Maître, Le Pasteur vigilant et fort qui faisait paître Sur le sol du Figuier le troupeau des vivants. Scribes et messagers, prophètes et savants, Contrôleurs préposés sur des
-sans nombre. Silencieusementpullulaientdans mon
+sans nombre, Silencieusement pullulaient dans mon
-La Sagessedivine et
+La Sagesse divine et
-sa splendeurse reflétaienten moi Commeun ciel
+sa splendeur se reflétaient en moi Comme un ciel
-aux dangersma jeunesse
+aux dangers ma jeunesse
-les cavaliersKhétas Que les luisantesfaux abattaientpar grands tas, Dansla poussièreéparseau vol
+les cavaliers Khétas Que les luisantes faux abattaient par grands tas, Dans la poussière éparse au vol
-de guerre. Auprèsde Rà-mes-souj’ai combattunaguère. J’ai
+de guerre, Auprès de Râ-mes-sou j’ai combattu naguère. J’ai
-bondir commeun lion
+bondir comme un lion
-Le casqued’or au front, terribleet brandissant L’éclatanteharpé que
+Le casque d’or au front, terrible et brandissant L’éclatante harpe que
-ensanglante, Dansles champsbelliqueuxhâter la
+ensanglante, Dans les champs belliqueux hâter la
-seul devantles siens,
+seul devant les siens,
-D’un invinciblebras pousserses deux chevaux, Victoireà Pi-Amenet Noura satisfaite. 0 joyeusesclameurs1 Chantsd’ivresseet de fête1 Frisson respectueuxde la
+D’un invincible bras pousser ses deux chevaux, Victoire à Pi-Amen et Noura satisfaite. O joyeuses clameurs ! Chants d’ivresse et de fête ! Frisson respectueux de la
-expirant, Commeun flot
+expirant, Comme un flot
-aux piedsdu conquérant 0 retour triomphalaprès les grandesluttes, Au bruit retentissantdes cymbales,des flûtes
+aux pieds du conquérant ! O retour triomphal après les grandes luttes, Au bruit retentissant des cymbales, des flûtes
-des trompesd’airain et des tamboursde peaux 0 tributs de parfumset d’or ô
+des trompes d’airain et des tambours de peaux ! O tributs de parfums et d’or ! ô
-t<3 L AMENT! De captifs,engloutisdans la
+De captifs, engloutis dans la
-des carrières!1 J’ai
+des carrières ! J’ai
-vu. Maisl’orgueildes victoiresguerrières N’a
+vu. Mais l’orgueil des victoires guerrières N’a
-et cuirassémon cœur. Alors, lassédu glaiveet domptantma vigueur,
+et cuirassé mon cœur. Alors, lassé du glaive et domptant ma vigueur,
-en formesmagnifiques La
+en formes magnifiques La
-des travauxpacifiques. Obélisques,tombeaux,palais, templesmassifs, Plus épaisque les
+des travaux pacifiques. Obélisques, tombeaux, palais, temples massifs, Plus épais que les
-récifs Battusdu lourd bélierdes eaux
+récifs Battus du lourd bélier des eaux
-ma voixdes marais
+ma voix des marais
-des sables; Et commeune immobileet vaste frondaison. L’ombremonumentaleobscurcitl’horizon. Et Rû-mes-soupassaitheureuxdans son
+des sables ; Et comme une immobile et vaste frondaison, L’ombre monumentale obscurcit l’horizon. Et Râ-mes-sou passait heureux dans son
-lèvre graveun indulgentsourire Tombaitsur Neb-Senicomme un
+lèvre grave un indulgent sourire Tombait sur Neb-Seni comme un
-Quand triomphalement,doréspar le
+Quand triomphalement, dorés par le
-Les colossesroyaux sur des piédestauxroses Profilaientdans l’azur leurs immuablesposes. Et
+Les colosses royaux sur des piédestaux roses Profilaient dans l’azur leurs immuables poses. Et
-Et mesjours sont pareilsà des vasesremplis, Sortant
+Et mes jours sont pareils à des vases remplis, Sortant
-sans refuge. Seul
+sans refuge, Seul
-viens devantmonjuge Rendrecomptedu mal, évoquerle bienfait; Et commeun serviteur,scribeau cœur
+viens devant mon juge Rendre compte du mal, évoquer le bienfait ; Et comme un serviteur, scribe au cœur
-la salledes Dieux,je découvreet proclame La puretéjalouse et l’orgueilde mon
+la salle des Dieux, je découvre et proclame La pureté jalouse et l’orgueil de mon
-Je suispur! Je suis pur! Je suis pur! Ma
+Je suis pur ! Je suis pur ! Je suis pur ! Ma
-le vergerprécoceoù mârit la raison <
+le verger précoce où mûrit la raison ; Et devant tous les fils
-LES SIÈCLES MORTS "4 Et devanttous les nia de
+de
-venu m’asseoiroù a’aaaeyaitmon père. 0 vous
+venu m’asseoir où s’asseyait mon père. O vous
-ma bonté prévoyaitles besoins, Abandonnée,aounranta. pauvres, soyeztémoina!1 Quel
+ma honte prévoyait les besoins, Abandonnés, souffrants, pauvres, soyez témoins ! Quel
-redresse Commeun reprocheanciensa faceet sa détreaae? Ai-je, multipliantl’eabrt des
+redresse Comme un reproche ancien sa face et sa détresse ? Ai-je, multipliant l’effort des
-des pleura? Du fouetet du bâton l’excitantsans relâche, Pour l’esclavetrop faibleexagéréla tâche,
+des pleurs ? Du fouet et du bâton l’excitant sans relâche, Pour l’esclave trop faible exagéré la tâche,
-d’un fardeautrop pesant Chargéle bœuf paisibleou l’âne obéiaaant? Aije dans
+d’un fardeau trop pesant Chargé le bœuf paisible ou l’âne obéissant ? Ai-je dans
-sans compter,loin des crèchea. Diaperaéle foin
+sans compter, loin des crèches, Dispersé le foin
-sèches, Dérobéla géniaaeaux troupeauxdes bouviera, Ou tendant
+sèches, Dérobé la génisse aux troupeaux des bouviers, Ou, tendant
-Péché despoissonsmorts dans les maillesconfuses, Et,
+Péché des poissons morts dans les mailles confuses, Et,
-par piègeset par
+par pièges et par
-les oiseauxdes Dieux? Maîtredu sol
+les oiseaux des Dieux ? Maître du sol
-J’ai reapectéla borne et marquéles clôtures.
+J’ai respecté la borne et marqué les clôtures.
-des canauxvoisinssur mon champpersonnel, Ni détournéle coura du Fleuveoriginel, Ou, fraudantl’acheteur, aux balancespubliques Fauaaéle poids légaldes anneauxmétalliques. Je n’ai jamaispillé les viandesou les pains Ni, brisantles paroisdes earcophagespeints Et profanantles morta de mes mainl ennemies,
+des canaux voisins sur mon champ personnel, Ni détourné le cours du Fleuve originel, Ou, fraudant l’acheteur, aux balances publiques Faussé le poids légal des anneaux métalliques. Je n’ai jamais pillé les viandes ou les pains ; Ni, brisant les parois des sarcophages peints Et profanant les morts de mes mains ennemies, Arraché leurs bandeaux aux membres des momies.
-L AMtNTt t Arrachéleursbandeauxauxmembresdeamomies. Jamais,br&léd’amour,moncœurlascifet prompt D’un aveugledésirn’a faitrougirmon front. Craignantlesvilsbaiserset l’actevolontaire Et le viceet l’opprobreet la coucheadultère, Jamais,au souvenirde mespechéaentuia, Le remordade meajours n’a dévorémesnuita. Maisbon parmites bons, sageparmi les
+Jamais, brûlé d’amour, mon cœur lascif et prompt D’un aveugle désir n’a fait rougir mon front. Craignant les vils baisers et l’acte volontaire Et le vice et l’opprobre et la couche adultère, Jamais, au souvenir de mes péchés enfuis, Le remords de mes jours n’a dévoré mes nuits. Mais bon parmi les bons, sage parmi les
-Je n’éloigneraipas mon
+Je n’éloignerai pas mon
-visages, 0 Dieux, o Justiciers,A morne Sokari!1 La Vérité,le Bien, la Scienceont nourri
+visages, O Dieux, ô Justiciers, ô morne Sokari ! La Vérité, le Bien, la Science ont nourri
-sucs précieuxmon âme
+sucs précieux mon âme
-mon appui,l’humble mon répondant; Car domptantle rebelleet brisant
+mon appui, l’humble mon répondant ; Car domptant le rebelle et brisant
-aux délaissésmes bras commeun asile.
+aux délaissés mes bras comme un asile.
-du faibleet le manteaudes nus. Et
+du faible et le manteau des nus, Et
-les pleursje les avaisconnus, Les amigés,riant, espéraientdans l’épreuve.
+les pleurs je les avais connus, Les affligés, riant, espéraient dans l’épreuve.
-où s’appuyaitla veuve, Le manteaudu vieillard,le vasetoujours plein
+où s’appuyait la veuve, Le manteau du vieillard, le vase toujours plein
-lait renouveléque buvaitl’orphelin, Le
+lait renouvelé que buvait l’orphelin, Le
-la sallehospitalièreet chaude Où s’étendait,la nuit, le voyageurqui rôde,
+la salle hospitalière et chaude Où s’étendait, la nuit, le voyageur qui rôde,
-fermés. Intarissablementaux mains des aBamés Le
+fermés. Intarissablement aux mains des affamés Le
-mes greniersruisselaitcommeune onde.
+mes greniers ruisselait comme une onde. Le Fleuve était
-LES SIÈCLES MORTS tt6 Le Fleuveétait rempli,
+rempli,
-était féconde. Et
+était féconde, Et
-La famineet la soifne l’ont
+La famine et la soif ne l’ont
-Tel vécutNeb-Seni,prudent et tutélaire; Telle
+Tel vécut Neb-Seni, prudent et tutélaire ; Telle
-bouche close,ignorantla colère,
+bouche close, ignorant la colère,
-point h&téle cours des motsirréfléchis Tel
+point hâté le cours des mots irréfléchis ; Tel
-pas, rampantsur ses genoux fléchis. Dans la voieinterdite et le sentierdu crime. A l’heure solitaire,attendu sa
+pas, rampant sur ses genoux fléchis, Dans la voie interdite et le sentier du crime, A l’heure solitaire, attendu sa
-Tel encoreil présenteaux Dieuxaccusateurs L’austèrevérité de sesjours protecteurs. Et maintenant,Seigneurs,jugez en connaissance!1 Pesez en Neb-Senile mal
+Tel encore il présente aux Dieux accusateurs L’austère vérité de ses jours protecteurs. Et maintenant, Seigneurs, jugez en connaissance ! Pesez en Neb-Seni le mal
-l’innocence. Hommageà vous, ô Dieuxde l’Abîmeinfernal. Équitables,siégeanten haut
+l’innocence. Hommage à vous, ô Dieux de l’Abîme infernal, Equitables, siégeant en haut
-tribunal, Salut! Salut
+tribunal, Salut ! Salut
-la doubleRetraite, 0 Résidentde l’Ouest,
+la double Retraite, O Résident de l’Ouest,
-la demeureest prête Dans Aboud,comme un
+la demeure est prête Dans Aboud, comme un
-les roseauxplongé. Je
+les roseaux plongé. Je
-père agonisantdans la Nuitdu massacre. Salut! La
+père agonisant dans la Nuit du massacre. Salut ! La
-je viens; je consacre L’ourandefunéraireà qui
+je viens ; je consacre L’offrande funéraire à qui
-qu’aux Dieuxvivants. livre
+qu’aux Dieux vivants, livre
-du tombeau,le breuvageet les proies, Milliersde pains, milliersde bœufs et milliersd’oies. Afin que toujoursfort, parmi
+du tombeau, le breuvage et les proies, Milliers de pains, milliers de bœufs et milliers d’oies, Afin que toujours fort, parmi
-serviteurs, L’OsirisNeb-Senivogue dans
+serviteurs, L’Osiris Neb-Seni vogue dans
-groupe
+groupe Des Ancêtres divins assemblés à
-L’AMENTI 117 DesAncêtresdivinsassemblésà la poupe, Et. tel
+la poupe, Et, tel
-nautonier, fasseavancerau ciel Le vaisseauflamboyantdu Voyageétemel! Et la voixdu Défunt
+nautonier, fasse avancer au ciel Le vaisseau flamboyant du Voyage éternel ! — Et la voix du Défunt
-Horus silencieuxse lève,
+Horus silencieux se lève,
-La balanceinfaillible,au plateauvacillant, Où gît. seul d’un côté. le
+La balance infaillible, au plateau vacillant, Où gît, seul d’un côté, le
-du Soleil,la Plume véridique Chargel’autre plateaude son poidsfatidique. Maisle fléauchancelleau sommetdu pilier
+du Soleil, la Plume véridique Charge l’autre plateau de son poids fatidique. Mais le fléau chancelle au sommet du pilier
-long mouvement,tranquilleet régulier, Fléchit, remonteencor, s’équilibreet s’arrête. AlorsThot, mesurantl’égalitéparfaite, Sur l’antiquepaletteinscrit en
+long mouvement, tranquille et régulier, Fléchit, remonte encor, s’équilibre et s’arrête. Alors Thot, mesurant l’égalité parfaite, Sur l’antique palette inscrit en
-La sentencedes Dieux
+La sentence des Dieux
-bec recourbétombentles mots suprêmes II dit Que
+bec recourbé tombent les mots suprêmes ; Il dit : — Que
-Les Urœusvivants, ô Dieux! ne situentplus. L’OsirisNeb-Seniclôt ses
+Les Urœus vivants, ô Dieux ! ne sifflent plus. L’Osiris Neb-Seni clôt ses
-la perfectionlumineuseest prouvée
+la perfection lumineuse est prouvée
-son âmesans tache, étemelleet sauvée.
+son âme sans tache, éternelle et sauvée.
-cœur Interrogé,qui répond
+cœur interrogé, qui répond
-Au milieude Ro-staresplendiratoujours. Pylône, écarte-toi!Recule, ô sombrePorte1 Afinque dans Toser l’Osirisentre et sorte, Vive.paraisseau jour et transformeà son gré. Dans le cyclede Râ. son
+Au milieu de Ro-sta resplendira toujours. Pylône, écarte-toi ! Recule, ô sombre Porte ! Afin que dans Toser l’Osiris entre et sorte, Vive, paraisse au jour et transforme à son gré, Dans le cycle de Râ, son
-régénéré. Réjouissantles Dieux
+régénéré. Réjouissant les Dieux
-LES SIÈCLES MORTS <t8 Qu’il
+Qu’il
-la lumière; Imaged’Oun-nowré,le iront ceintde l’atef, Qu’il saisissele fouetet le
+la lumière ; Image d’Oun-nowré, le front ceint de l’atef, Qu’il saisisse le fouet et le
-du Chef; Qu’il naisseavec Horus enfant qu’il
+du Chef ; Qu’il naisse avec Horus enfant ; qu’il
-Le cadavrede Toum. couchédans la
+Le cadavre de Toum, couché dans la
-et triomphantdéjà, Flambeéternellementau centre de l’Oudja! IV Et tandisqu’au milieudes muettesdemeures, Sans
+et triomphant déjà, Flambe éternellement au centre de l’Oudja ! — IV Et tandis qu’au milieu des muettes demeures, Sans
-le cortègedes heures Foulaitd’un pas
+le cortège des heures Foulait d’un pas
-les plainesde la nuit, Tandisque, pleins
+les plaines de la nuit, Tandis que, pleins
-se levantsans bruit. Malgréla Dévoranteouvrant sa
+se levant sans bruit, Malgré la Dévorante ouvrant sa
-creuse, LesJuges du sépulcre absolvaientl’âme heureuse. Soudainvers l’Orient de l’Amenti,voilà Qu’une clarté flottanteet blancheétincela. Voilàqu’environnéde flammepourpre et jaune, L’immobileOsiris tressaillaitsur son trône. Et
+creuse, Les Juges du sépulcre absolvaient l’âme heureuse, Soudain vers l’Orient de l’Amenti, voilà Qu’une clarté flottante et blanche étincela. Voilà qu’environné de flamme pourpre et jaune, L’immobile Osiris tressaillait sur son trône, Et
-puissant, Engendraiten soi-mêmeHorusresplendissant. Puis,
+puissant, Engendrait en soi-même Horus resplendissant. Puis,
-errants glissaitsur l’Étendue, Le nouveauDisque rouge émergealentement.
+errants glissait sur l’Etendue, Le nouveau Disque rouge émergea lenteme
-L’AMENTI "9 Et
+nt. Et
-sans relâcheen ramant Poussaientle vaisseaud’or sur
+sans relâche en ramant. Poussaient le vaisseau d’or sur
-Les Akhimoushalaient la
+Les Akhimous halaient la
-proue éclatante,au gouvernailfleuri, Qui. traversantl’abîmeet la
+proue éclatante, au gouvernail fleuri, Qui, traversant l’abîme et la
-vallée, Sousl’abri frissonnantde sa
+vallée, Sous l’abri frissonnant de sa
-le Dieu-Soleilvers l’horizonbéant. Et le Disques’avance,et l’ombre
+le Dieu-Soleil vers l’horizon béant. Et le Disque s’avance, et l’ombre
-le néant. Le ciel intérieur, la cuvetout entière Où fermentela vie. où
+le néant, Le ciel inférieur, la cuve tout entière Où fermente la vie, où
-la matière. Tout frémit, ressusciteaux yeux
+la matière, Tout frémit, ressuscite aux yeux
-Il monte; et
+Il monte ; et
-sillage ardent. Au
+sillage ardent, Au
-de l’Espaceaccélérantsa fuite,
+de l’Espace accélérant sa fuite,
-Dieu reçoitles Mortstriomphantsà sa
+Dieu reçoit les Morts triomphants à sa
-Et Neb-Seni,vêtu de
+Et Neb-Seni, vêtu de
-De l’éblouissementdu voyageéthéré, Se mêleà l’équipageet circuleet s’absorbe
+De l’éblouissement du voyage éthéré, Se mêle à l’équipage et circule et s’absorbe
-la flammesolaire et
+la flamme solaire et
-Orbe. Neb-Seni,commeun astre indistinctet noyé Dansle fleuvelacté du
+Orbe. Neb-Seni, comme un astre indistinct et noyé Dans le fleuve lacté du
-multiplié, Palpiteet resplenditen la
+multiplié, Palpite et resplendit en la
-luit il
+luit ; il
-d’hier, L’ÉternelDeveniroù sa
+d’hier, L’Éternel Devenir où sa
-englobée Renaîtpour se dissoudreau sein
+englobée Renaît pour se dissoudre au sein
-s’élance il
+s’élance ; il
-Nil
+Nil ;
-LES SIÈCLES MORTS t~O Son cœur mystérieuxnourrit le
+Son cœur mystérieux nourrit le
-bras dégagefait, dans
+bras dégagé fait, dans
-repaire, Reculer,tous les
+repaire, Reculer, tous les
-les vainqueursde son Père. DésormaisNeb-Senidivinisé,plus pur Que l’Éperviersacré qui,
+les vainqueurs de son Père. Désormais Neb-Seni divinisé, plus pur Que l’Épervier sacré qui,
-l’azur, Présideau lent réveildes formesabolies, Unira son essenceaux âmes
+l’azur, Préside au lent réveil des formes abolies, Unira son essence aux âmes
-Et, nautonierdes Dieux universels,vivra De sa propresplendeurdans la splendeurde Râ. Salut
+Et, nautonier des Dieux universels, vivra De sa propre splendeur dans la splendeur de Râ.. Salut
-la flamme1 Le
+la flamme I Le
-Osiris ressuscitésl’acclame; L’Amentidésertépullt; du
+Osiris ressuscites l’acclame ; L’Amenti déserté pâlit ; du
-La DoubleTerre au
+La Double Terre au
-déroule &ses yeux Et Lui, chassantl’orage et repoussantla nue, Réalisantle Vrai
+déroule à ses yeux ; Et Lui, chassant. Forage et repoussant la nue, Réalisant le Vrai
-inconnue, Adore,est adoré,
+inconnue, Adore, est adoré,
-Et mêleun chantdegloireau chant desDieuxheureux Réglons!Firmament!Terre du Sycomore!1 Exultezd’allégresse!0 Demeuresdes Dieux,
+Et mêle un chant de gloire au chant des Dieux heureux : — Régions ! Firmament ! Terre du Sycomore ! Exultez d’allégresse ! O Demeures des Dieux,
-l’aurore, Tremblez!un souffleardent a balayéles cieux.
+l’aurore, Tremblez ! un souffle ardent a balayé les cieux.
-et s’abtme au gouffreradieux, Commeun monstredompté que
+et s’abîme au gouffre radieux, Comme un monstre dompté que
-Har-makhouti Salut,
+Har-makhouti ! Salut,
-ton œuf. Qui revis flamboyantaux bras
+ton œuf, Qui revis flamboyant aux bras
-Couveuses. MystérieuxÉpoux dont
+Couveuses. Mystérieux Epoux dont
-Qui marches,revêtude pourpressomptueuses.
+Qui marches, revêtu de pourpres somptueuses,
-L AMENTt ttt Et sans ployerjamais tes épaulesnerveuses Soutiensle Disque d’or, forgéd’un métal neuf!1 Salut, grand Épervierdes sphèreséternelles, Seigneurdes Horizons,qui parcours
+Et sans ployer jamais tes épaules nerveuses Soutiens le Disque d’or, forgé d’un métal neuf ! Salut, grand Epervier des sphères éternelles, Seigneur des Horizons, qui parcours
-Le cheminjournalierdes Eaux originelles1 Le collierd’Urœusrampe autour
+Le chemin journalier des Eaux originelles ! Le collier d’Urœus rampe autour
-ton col. Et. du
+ton col, Et, du
-midi, l’immensitédu sol S illumineet renaît
+midi, l’immensité du sol S’illumine et renaît
-réveil, devantta Majesté S’épanouitd’espoiret tressaillede joie, 0 Voyageurdivin de l’air illimité!1 Lorsque,guidant ta
+réveil, devant ta Majesté S’épanouit d’espoir et tressaille de joie, O Voyageur divin de l’air illimité ! Lorsque, guidant ta
-et croisantdans ta voie. Tu
+et croisant dans ta voie, Tu
-la Vérité1 0 Soleil,
+la Vérité ! O Soleil,
-âme immortelleet profonde
+âme immortelle et profonde
-Dieu cachése manifesteaujour. Et
+Dieu caché se manifeste au jour. Et
-seul, o Taureau. Régulateurdu monde, Multipliantl’Espèceet l’enivrantd’amour, Tu gardesla substanceet remplis
+seul, ô Taureau, Régulateur du monde, Multipliant l’Espèce et l’enivrant d’amour, Tu gardes la substance et remplis
-tes créationsl’éternité féconde. Sans toi. sans
+tes créations l’éternité féconde. Sans toi, sans
-ton limpideéclair. Toute formevivanteau seinde la
+ton limpide éclair, Toute forme vivante au sein de la
-Tout oiseau,tout poisson,
+Tout oiseau, tout poisson,
-néant abjectlaissé sans sépulture, Seraitcommeun cadavreoù, dans
+néant abject laissé sans sépulture, Serait comme un cadavre où, dans
-Se croisehorriblementle noir sillondu ver.
+Se croise horriblement le noir sillon du ver.
-LES SIECLES MORTS t99 Par toi germentlesfleurs.les champsd’herbesvivaces. Par
+Par toi germent les fleurs, les champs d’herbes vivaces, Par
-l’or étincelleet le lapisbleuit Tu fais souulcrles vents,
+l’or étincelle et le lapis bleuit ; Tu fais souffler les vents,
-traces L’époquede la
+traces L’époque de la
-la saisondu fruit,
+la saison du fruit,
-par toi. sur
+par toi, sur
-Le troupeaudes humains
+Le troupeau des humains
-du midi. du
+du midi, du
-du couchant. Horizonséblouis, ouvrezvos portes
+du couchant, Horizons éblouis, ouvrez vos portes
-Devant Ruqui s’avance
+Devant Râ qui s’avance
-de vosétreintes. A
+de vos étreintes, A
-en baisantses empreintes. Acclamezle Vainqueurd’un innombrablechant!1 Hommageà toi. Soleil, engendre par toi-même. Soleil, toujoursantique et toujoursrajeuni, Dont le bras. sans
+en baisant ses empreintes, Acclamez le Vainqueur d’un innombrable chant ! Hommage à toi, Soleil, engendré par toi-même, Soleil, toujours antique et toujours rajeuni, Dont le bras, sans
-sème L’épouvantede vivre
+sème L’épouvante de vivre
-des sièclesmorts et du tempsinfini. Véridique,coine du doublediadème! Hommageà toi, Soleil! Ra. que
+des siècles morts et du temps infini, Véridique, coiffé du double diadème ! Hommage à toi, Soleil ! Râ, que
-entraînons Dansle vaisseaujoyeux des millionsd’années Hommagede ta
+entraînons Dans le vaisseau joyeux des millions d’années ; Hommage de ta
-compagnons, Lorsque,renouvelanttes formesspontanées. Tu paraisà ton lieure, en maitre desjournées! Hommageà toi, Soleil,adoré sous tes noms!
+compagnons, Lorsque, renouvelant tes formes spontanées, Tu parais à ton heure, en maître des journées ! Hommage à toi, Soleil, adoré sous tes noms !
-L AMENTt1 ta3 Har-makboutideboutdans l’aube orientale! Éternel devenir, Scarabée,û Khepra! Œil
+Har-makhouti debout dans l’aube orientale ! Eternel devenir, Scarabée, ô Khepra ! Œil
-deux liorizons.Flammeaugusteet vitale. GrandIlluminateurdu champcéleste,u Ra! Toum. que,
+deux horizons, Flamme auguste et vitale, Grand Illuminateur du champ céleste, ô Râ ! Toum, que,
-soir venu. l’Abîmeengloutira Osiris embaumédansla crypte natale Hommagea toi Salut
+soir venu, l’Abîme engloutira ! Osiris embaumé dans la crypte natale ! Hommage à toi ! Salut
-les cicux éclatants. DanslAmenti nocturneet sur l’immenseterre. 0 Vieillardenfermédans les
+les cieux éclatants. Dans l’Amenti nocturne et sur l’immense terre, O Vieillard enfermé dans les
-du Temps! Salut! Navigueen paix commeun roi solitaire. Et parcours, entoure d un glorieuxmystère. Ton éternité sainteet tes cyclesconstants! u
+du Temps ! Salut ! Navigue en paix comme un roi solitaire, Et parcours, entouré d’un glorieux mystère, Ton éternité sainte et tes cycles constants ! — </div>
-LA FUITE D’IAQOB tEs tentes
+Les tentes
-Laban dormaientdans la nuit Meue, Et dans Paddan-Aram,autour des
+Laban dormaient dans la nuit bleue, Et dans Paddan-Aram, autour des
-Les taureauxabreuvés,se fouettantde leur queue, Aspiraientl’odeur chaude,
+Les taureaux abreuvés, se fouettant de leur queue, Aspiraient l’odeur chaude,
-lune étincelait.L’immobilesilence Écrasaitles enclosoù quelquevieuxpasteur, En sommeillantdebout, appuyésur sa
+lune étincelait. L’immobile silence Écrasait les enclos où quelque vieux pasteur, En sommeillant debout, appuyé sur sa
-les buissonsnoirs profilaitsa hauteur. LesTherafimde bois gardaientles tentes
+les buissons noirs profilait sa hauteur. Les Therafim de bois gardaient les tentes
-les femmes,la lèvre humideet le
+les femmes, la lèvre humide et le
-des peauxde brebisposant leurs
+des peaux de brebis posant leurs
-lasses, Rêvaientau maître absentqu’elles avaientconnu.
+lasses, Rêvaient au maître absent qu’elles avaient connu.
-LES SIÈCLES MORTS *a8 Et
+Et
-à l’époqueoù les saisonsnouvelles, Aux flancscreuxdestroupeauxexcitantleurs chaleurs. Font
+à l’époque où les saisons nouvelles, Aux flancs creux des troupeaux excitant leurs chaleurs, Font
-les boucsà l’entour
+les boucs à l’entour
-se précipiterles béliersquerelleurs. Or,
+se précipiter les béliers querelleurs. Or,
-son manteaude poil rude, laqob résigné reposaitce soir-là,
+son manteau de poil rude, Iaqob résigné reposait ce soir-là,
-d’Iahvé, troublantla solitude, L’appeladans un
+d’Iahvé, troublant la solitude, L’appela dans un
-parla Voiciqu’il est marqué,le jour
+parla : — Voici qu’il est marqué, le jour
-ton salaire; Voicique les agneauxdes brebisen travail
+ton salaire ; Voici que les agneaux des brebis en travail
-les chevreauxnaissantdans l’enclos circulaire. Tous tachetésde noir. peuplerontton bercail.
+les chevreaux naissant dans l’enclos circulaire, Tous tachetés de noir, peupleront ton bercail.
-les mâlespuissantsunis aux
+les mâles puissants unis aux
-Ont approchédes eaux
+Ont approché des eaux
-Les bâtonsde styrax plongésdans les
+Les bâtons de styrax plongés dans les
-bois d’amandierflottantsur l’abreuvoir. Lève-toi!Viens!Avec tes
+bois d’amandier flottant sur l’abreuvoir. Lève-toi ! Viens ! Avec tes
-Tes serviteurssans nombreet tes vastestroupeaux, Marchevers Kenaan,marche vers
+Tes serviteurs sans nombre et tes vastes troupeaux, Marche vers Kenaan, marche vers
-montagnes Pasteurprédestiné,marche vers ton repos!1 Je suisle Dieugardiendu Pacte indélébile, Dela stèle dresséeet du
+montagnes ; Pasteur prédestiné, marche vers ton repos ! Je suis le Dieu gardien du Pacte indélébile, De la stèle dressée et du
-solennel, L’Ëlohimdevant qui
+solennel, L’Élohim devant qui
-droite aspergead’huile Le
+droite aspergea d’huile Le
-ma Demeure,érigédans Beth-El.
+ma Demeure, érigé dans Beth-El. — Et voici qu’Iaqob se
-LA FUITE D’IAQOB "c w Et voiciqu’Iaqobse leva. Sa voixbrève Dans
+leva. Sa voix brève Dans
-nuit murmuranteéveillales dormeurs Et Lia solitaireinterrompitson rêve, Et Rahelécoutants’étonna des
+nuit murmurante éveilla les dormeurs ; Et Lia solitaire interrompit son rêve, Et Rahel écoutant s’étonna des
-indécises Argentaientl’herbe douceà traversles rameaux; Et les hommesmarchaient,et les femmesassises Berçaientleur songe vagueau pas
+indécises Argentaient l’herbe douce à travers les rameaux ; Et les hommes marchaient, et les femmes assises Berçaient leur songe vague au pas
-chameaux. Gazelleset taureaux, vaches,ânes paisibles. Menubétail saignantde ses piedsfatigués. Allaient,toujours poussésvers les
+chameaux. Gazelles et taureaux, vaches, ânes paisibles, Menu bétail saignant de ses pieds fatigués, Allaient, toujours poussés vers les
-Et traversantle fleuveet s’abreuvantaux gués. Les fillesde Labandisaient Notre partage, 0 Maître,étaitplus vain
+Et traversant le fleuve et s’abreuvant aux gués. Les filles de Laban disaient : — Notre partage, O Maître, était plus vain
-vil. Élohimt’établit sur
+vil. Élohim t’établit sur
-nos filsest à
+nos fils est à
-l’exil. Lesjours avaientpassé. Maisla dixièmeaurore, BlanchissantGuileadet les sommetsrugueux. Éclairales Vengeursdans le
+l’exil. — Les jours avaient passé. Mais la dixième aurore, Blanchissant Guileäd et les sommets rugueux, Éclaira les Vengeurs dans le
-Où Labanirrité descendaitaveceux. Et la voixde Laban
+Où Laban irrité descendait avec eux. Et la voix de Laban
-farouche Pourquoi,commeun voleurfurtif,versd’autreslieux Iaqobs’enfuit-il,à l’heure
+farouche : — Pourquoi, comme un voleur furtif, vers d’autres lieux Iaqob s’enfuit-il, à l’heure
-Le sommeilconHantappesantitmes yeux?
+Le sommeil confiant appesantit mes yeux ?
-LES SIÈCLES MORTS t3o Pourquoi dérobe-t-il,commeune injusteproie, Mesfilles, mes troupeaux,mes Dieux
+Pourquoi dérobe-t-il, comme une injuste proie, Mes filles, mes troupeaux, mes Dieux
-mes tréaors. Puisque
+mes trésors, Puisque
-son départj’aurais fait,
+son départ j’aurais fait,
-joie Ronflertes tambourinset chanter les kinnors? Ton
+joie Ronfler les tambourins et chanter les kinnors ? Ton
-te garde; et
+te garde ; et
-vie, Protégéd’Iahvé. je n’accomplirairien. Maisj’ouvrirai ta
+vie, Protégé d’Iahvé, je n’accomplirai rien. Mais j’ouvrirai ta
-ravie, MesTherafimvolésgisentparmi ton bien. Iaqob répondit Qui m’insulteet m’opprime,
+ravie, Mes Therafim volés gisent parmi ton bien. — Iaqob répondit : — Qui m’insulte et m’opprime,
-mon Seigneurquelle est ma trahison? Monâme est un ruisseauque ne souilleaucun crime La
+mon Seigneur quelle est ma trahison ? Mon âme est un ruisseau que ne souille aucun crime ; La
-l’épine sanglantea déchiréma peau.
+l’épine sanglante a déchiré ma peau.
-servi quatorzeans pour
+servi quatorze ans pour
-filles J’ai
+filles : J’ai
-troupeau. Combienas-tu perdu d’agneauxdans ta
+troupeau. Combien as-tu perdu d’agneaux dans ta
-tes brebiscomptéd’avortements? Ai-jeégaré tes
+tes brebis compté d’avortements ? Ai-je égaré tes
-tes bélierssur trois caillouxfumants? J’emporte
+tes béliers sur trois cailloux fumants ? J’emporte
-est pleine. Aucun
+est pleine, Aucun
-de Labann’est cachédans mon
+de Laban n’est caché dans mon
-Le labeurde mes
+Le labeur de mes
-le profitde ma
+le profit de ma
-Sont pesésjustementpar le
+Sont pesés justement par le
-d’Içehaq.
+d’Içehaq. —
-LA FUITE D’IAQOB *3< Et Laban,écartant la
+Et Laban, écartant la
-aux rudestrames, Dans
+aux rudes trames, Dans
-tente secrèteouvrait les coffresbas. MaisRahel, ce jour-la souffrantdu mal des femmes. Restadevantson père
+tente secrète ouvrait les coffres bas. Mais Rahel, ce jour-là souffrant du mal des femmes, Resta devant son père
-se levapas. Rahelgisait muette
+se leva pas. Rahel gisait muette
-Qui dérobantla nuit les Therafimpieux, Les avaitenfouisdans le
+Qui dérobant la nuit les Therafim pieux, Les avait enfouis dans le
-Laban dansle camp
+Laban dans le camp
-Dieux. Alorslevantles yeux
+Dieux. Alors levant les yeux
-un hommeen prière, laqob devanttous dressantun grand
+un homme en prière, Iaqob devant tous dressant un grand
-Dit Qu’El-Schaddaïnousjuge, afinque cettepierre Sur le doublesermentreposecommeun sceau Et Laban Que
+Dit : — Qu’El-Schaddaï nous juge, afin que cette pierre Sur le double serment repose comme un sceau ! — Et Laban : — Que
-la stèleéternelle Qui
+la stèle éternelle Qui
-tribu campa!1 Qu’lahvé,
+tribu campa ! Qu’lahvé,
-temps, commeune sentinelle, Veilledes deux côtéssur Gal-Edet MIçpa!1 Que jamaisplus, gardiensdu pacte
+temps, comme une sentinelle, Veille des deux côtés sur Gal-Ed et Miçpa ! Que jamais plus, gardiens du pacte
-bornage, L’Élohimd’Abraham,l’Élohim de
+bornage, L’Élohim d’Abraham, l’Élohim de
-Ne voientLaban franchirle Tas
+Ne voient Laban franchir le Tas
-fils laqob le dépasserencor! Puis tousles deux,la main sousla cuisse,échangèrent Le serment solennel,juré devant
+fils Iaqob le dépasser encor ! — Puis tous les deux, la main sous la cuisse, échangèrent Le serment solennel, juré devant
-pasteurs mangèrent; Et le soleilbaissaitsur les
+pasteurs mangèrent ; Et le soleil baissait sur les
-LES SÏËCLES MORTS ~a Les femmesaux bassinsavaientrempli leurs urnes Les troupeauxruminaientdans l’herbe
+Les femmes aux bassins avaient rempli leurs urnes ; Les troupeaux ruminaient dans l’herbe
-épis Le lune pâlissanteerrait aux
+épis ; Le lune pâlissante errait aux
-nocturnes Des angesmurmuraientdans les
+nocturnes ; Des anges murmuraient dans les
-les blancheursdiaphanes Et l’ombre vaporeuseau fond
+les blancheurs diaphanes Et l’ombre vaporeuse au fond
-le sablepoudreux le
+le sable poudreux le
-de Schekemmourut confusément.
+de Schekem mourut confusément. </div>
-LE CHANT DE DEBORA O n, en cestemps, le mal, commeune lèpre
+Or, en ces temps, le mal, comme une lèpre
-Qui s’accroîtsans relâche et s’irriteet suppure,
+Qui s’accroît sans relâche et s’irrite et suppure,
-cœur d’Israël,et ses
+cœur d’Israël, et ses
-loin d’Iahvé, tournés
+loin d’lahvé, tournés
-de Kenaanet ceux de l’Émorite, Le
+de Kenaan et ceux de l’Emorite, Le
-avait poussésur la
+avait poussé sur la
-proscrite L’ouragantoujoursprêt des châtimentsanciens. Et
+proscrite L’ouragan toujours prêt des châtiments anciens. Et
-tribus erraient,tels que
+tribus erraient, tels que
-chiens Vagabonds,pleins d’eft’roi,nourris de chosesviles, Des champsabandonnésaux carrefoursdes villes Que broyaitlabin, roi dans Haçor.Son bras
+chiens Vagabonds, pleins d’effroi, nourris de choses viles, Des champs abandonnés aux carrefours des villes Que broyait Iabin, roi dans Haçor. Son bras
-le fauchant,laisséle sol
+le fauchant, laissé le sol
-ras Qu’aprèsl’irruption des
+ras Qu’après l’irruption des
-ses bandesétaientsans nombre: et
+ses bandes étaient sans nombre ; et
-elles, Avecun bruit
+elles, Avec un bruit
-au fracasde la mer,
+au fracas de la mer, Traînaient cent
-LES SIÈCLES MORTS t34 Tratnaientcent tours debois et neuf centscharsde fer.
+tours de bois et neuf cents chars de fer.
-c’était Siserale chefde cette
+c’était Sisera le chef de cette
-En rougestourbillonsla flamme
+En rouges tourbillons la flamme
-les champsd’Israël, au
+les champs d’Israël, au
-nourrissons Meurtrissaientvainementle sein
+nourrissons Meurtrissaient vainement le sein
-mères Et
+mères ; Et
-maigre bétail.loin des sourcesamères, Fuyait
+maigre bétail, loin des sources amères, Fuyait
-longs troupeauxvers les montsdévastés Et
+longs troupeaux vers les monts dévastés ; Et
-les coteauxnus, les
+les coteaux nus, les
-cités, Lugubrementplanaitl’effroides solitudes. Telles, depuisvingt ans, les vengeancestrès rudes D’Iahvé flagellaientson peuplehumilié, Lorsque,se rappelantl’Elohim oublié, Miçraïmet la
+cités, Lugubrement planait l’effroi des solitudes. Telles, depuis vingt ans, les vengeances très rudes D’Iahvé flagellaient son peuple humilié, Lorsque, se rappelant l’Élohim oublié, Miçraïm et la
-et l’allianceantique, Debora, qu’éveillaitle frissonprophétique, Cria Viennelejour où
+et l’alliance antique, Debora, qu’éveillait le frisson prophétique, Cria : — Vienne le jour où
-montera Baraq.de Naphthali,monta vers
+montera ! — Baraq, de Naphthali, monta vers
-mordu d’angoisseet saignantde tristesse,
+mordu d’angoisse et saignant de tristesse,
-monts d’Ephraïmsongeaitla Prophétesse. Silencieuse,auprèsdj Palmier immortel. Sur
+monts d’Ephraïm songeait la Prophétesse, Silencieuse, auprès du Palmier immortel, Sur
-œil sombre. Fixé
+œil sombre, Fixé
-en interrogeaitl’ombre, Comme un flambeaupenché sur un gouffreinconnu. Maissachantque le
+en interrogeait l’ombre, Comme un flambeau penché sur un gouffre inconnu. Mais sachant que le
-enfin venu.
+enfin venu,
-LECHANT DE DEBORA t35 Elle appelaBaraq et
+Elle appela Baraq ; et
-tribus, commeun claironfarouche Sonnant la délivranceet le réveilpromis 0 filsd’Abinoam!contre nos ennemis Voilàque l’Éternel, commeun vengeur, se lève!1 Je voiscourir l’éclair
+tribus, comme un clairon farouche Sonnant la délivrance et le réveil promis : — O fils d’Abinoam I contre nos ennemis Voilà que l’Éternel, comme un vengeur, se lève ! Je vois courir l’éclair
-le tranchantdu glaive. Et
+le tranchant du glaive, Et
-des sommetsreprendreson essor. Iahvé devanttoi marche
+des sommets reprendre son essor. Iahvé devant toi marche
-Thabor, 0 Baraq! Et sa forcearme ton
+Thabor, O Baraq ! Et sa force arme ton
-débile. Va! choisistes guerriers, ô Chef! et
+débile. Va ! choisis tes guerriers, ô Chef ! et
-de Naphthali,des Forts de Zeboulon. Et descendsaveceux écraserdu talon labin de Haçoret l’invinciblefoule De Kenaan.Combats!Le sang
+de Naphthali, des Forts de Zeboulon, Et descends avec eux écraser du talon Iabin de Haçor et l’invincible foule De Kenaan. Combats ! Le sang
-coule Rougitles flots épaisdu Qischondébordé Et
+coule Rougit les flots épais du Qischon débordé ; Et
-au chevaldébridé Qui s’échappe,les crins éparset hors d’haleine, Versl’enclosde Hébcrfuit dans la vasteplaine. Maispar ses noirs cheveuxtu ne suspendraspoint La t6te du Guerrierformidableà ton
+au cheval débridé Qui s’échappe, les crins épars et hors d’haleine, Vers l’enclos de Héber fuit dans la vaste plaine. Mais par ses noirs cheveux tu ne suspendras point La tête du Guerrier formidable à ton
-d’une femme,à l’ombre
+d’une femme, à l’ombre
-tente, Qu’Ëlohim a
+tente, Qu’Élohim a
-la victimeéclatante, Comme
+la victime éclatante, Comme
-au couteaudu boucher. Or,
+au couteau du boucher. — Or,
-rocher, Commeun torrent
+rocher, Comme un torrent
-eaux gonnées, Des cimesdu Thaboraux pentesdes vallées
+eaux gonflées, Des cimes du Thabor aux pentes des vallées
-mille vaillantsd’Israël ont
+mille vaillants d’Israël ont
-Du campKenanéendans l’ivresseengourdi
+Du camp Kenanéen dans l’ivresse engourdi
-LES SIÈCLES MORTS .36 Un
+Un
-cri d’épouvanteest monté
+cri d’épouvante est monté
-l’espace. Maisle feu brusquement,commeun éclair
+l’espace. Mais le feu brusquement, comme un éclair
-parts, débordeles fossés, Rampeet simc à
+parts, déborde les fossés, Rampe et siffle à
-entrelacés, Lèchela palissadeet l’étreint
+entrelacés, Lèche la palissade et l’étreint
-un tourbillon,s’acharneet mord
+un tourbillon, s’acharne et mord
-noirs escaliersdes hautes
+noirs escaliers des hautes
-bois. Au-dessusdu tumulte
+bois. Au-dessus du tumulte
-voix Supplianteset des clameursvainesdes femmes, Des rauqueshurlementsdes blessésdansles flammes. Rugissaitla mêléeatroce, avec
+voix Suppliantes et des clameurs vaines des femmes, Des rauques hurlements des blessés dans les flammes, Rugissait la mêlée atroce, avec
-vent tempétueuxqui ronfledans la
+vent tempétueux qui ronfle dans la
-les cuirassesd’écailles, Volaient,commela grêle, au loin. rompantles mailles
+les cuirasses d’écailles, Volaient, comme la grêle, au loin, rompant les mailles
-lourds casquesd’airain sur
+lourds casques d’airain sur
-fronts entr’ouve~s. Commeles faux,
+fronts entrouverts. Comme les faux,
-aux flancsdes coteauxverts, De
+aux flancs des coteaux verts, De
-larges sillonsdans les
+larges sillons dans les
-couchées, Telslesgrandschars ouvraientde sanglantestranchées Dans
+couchées, Tels les grands chars ouvraient de sanglantes tranchées Dans
-rangs confondusoù roulaientpar milliers Les chevauxfurieuxavec leurs cavaliers. L’armée. abandonnantau feu
+rangs confondus où roulaient par miniers Les chevaux furieux avec leurs cavaliers. L’armée, abandonnant au feu
-Élohim vaincus,vers le
+Élohim vaincus, vers le
-Se précipite,fuit, s’écrase; et
+Se précipite, fuit, s’écrase ; et
-torrent Auxbergesde granit tratne en
+torrent Aux berges de granit traîne en
-déchirant Descorpsdécapitésvers la
+déchirant Des corps décapités vers la
-inconnue. Siserajette au
+inconnue. Sisera jette au
-son glaiveet, tête
+son glaive et, tête
-les chevauxcabrés S’effarent,arrachantde leurs sabotsdorés
+les chevaux cabrés S’effarent, arrachant de leurs sabots dorés
-LE CHANT DE DEBORA ’37 Des lambeauxde chair
+Des lambeaux de chair
-aux cicatricesfraiches. Livide,épouvantésousl’averse des
+aux cicatrices fraîches. Livide, épouvanté sous l’averse des
-morts, Siseras’est enfui. Et commedes vautoursacharnés après lui. L’enfermantpeu à
+morts, Sisera s’est enfui. Et comme des vautours acharnés après lui, L’enfermant peu à
-d’Iahvé s’envolentsur sa
+d’Iahvé s’envolent sur sa
-Baraq, l’épéeau poing,
+Baraq, l’épée au poing,
-des cris: Sur les rochersaigus saignentses pieds
+des cris ; Sur les rochers aigus saignent ses pieds
-vers Çaanimoù, près
+vers Çaanim où, près
-profondes, Hébcravait en
+profondes, Héber avait en
-l’œil d’Élohim conduisaitses troupeaux De chèvres,de brebis, de bœufset de
+l’œil d’Elohim conduisait ses troupeaux De chèvres, de brebis, de bœufs et de
-Les femmes,en rentrant, portaientde grandesjattes Débordantesde lait,
+Les femmes, en rentrant, portaient de grandes jattes Débordantes de lait,
-plates, Allumaient.vers le soir. les foyerscoutumiers Et. lasses,s’adossantaux troncs
+plates, Allumaient, vers le soir, les foyers coutumiers Et, lasses, s’adossant aux troncs
-palmiers, Cuisaientla chair
+palmiers, Cuisaient la chair
-farine. Seuleet grave,a l’écart, croisantsur sa
+farine. Seule et grave, à l’écart, croisant sur sa
-bras puissants,cerclésde braceletsde fer, Devantsa tente. laël. la femmede Héber, Est debout.Son cœur mâleest joyeux; elle
+bras puissants, cerclés de bracelets de fer, Devant sa tente, Iaël, la femme de Héber, Est debout. Son cœur mâle est joyeux ; elle
-La confuserumeur de
+La confuse rumeur de
-Et regardela-bas,de son
+Et regarde là-bas, de son
-dur, Rougir,comme une
+dur, Rougir, comme une
-Le sombreflamboiementde l’immenseincendie. Maistout à
+Le sombre flamboiement de l’immense incendie. Mais tout à
-d’elle, immobileet roidie D’horreur, devantle spectreapparu brusquement, Sisera tendles bras
+d’elle, immobile et roidie D’horreur, devant le spectre apparu brusquement, Sisera tend les bras
-LES SIÈCLES MORTS t38 La
+La
-barbe Impure Ses
+barbe impure ; Ses
-chevelure Ou se mêlentla ronce
+chevelure Où se mêlent la ronce
-dards acérés. Le sangcoule et
+dards acérés, Le sang coule et
-en caillotsempourprés. Il voit l’enclosoffertà son effortsuprême Et, commeun suppliant, épouvantableet blême. Il
+en caillots empourprés. Il voit l’enclos offert a son effort suprême ; Et, comme un suppliant, épouvantable et blême, Il
-et, défaillantd’effroi, Dit: Par tes Élohim. ô femme, sauve-moi! laël dit: Ne
+et, défaillant d’effroi, Dit : — Par tes Élohim, ô femme, sauve-moi ! — Iaël dit : — Ne
-mon Seigneurpénètre Dans
+mon Seigneur pénètre Dans
-je l’accueilleen maître. Sisera dit J’ai soif. Et tandisqu’il parlait, Versses lèvres laël penchal’outre de lait. Disant Que mon Seigneurboiveet se désaltère. Sisera dit Défends
+je l’accueille en maître. — Sisera dit : — J’ai soif. — Et tandis qu’il parlait, Vers ses lèvres Iaël pencha l’outre de lait, Disant : — Que mon Seigneur boive et se désaltère. — Sisera dit : — Défends
-solitaire. Et laël répondit Seigneur,j’attesterai Par
+solitaire. — Et Iaël répondit : — Seigneur, j’attesterai Par
-Dors Et
+Dors ! — Et
-un manteaude laineépaisseet teinte
+un manteau de laine épaisse et teinte
-chef Kenanéens étendit,et sans crainte. A
+chef Kenanéen s’étendit, et sans crainte, A
-des sermentspar deux fois répétés. S’endormit. Et laël veillaità ses cotés. Lejour tombait.Le bruit
+des serments par deux fois répétés, S’endormit. Et Iaël veillait à ses côtés. Le jour tombait. Le bruit
-mêlée S’apaisaitet mouraitdans la nuit étoi!éc. Les troupeauxde Hébcr. réunis
+mêlée S’apaisait et mourait dans la nuit étoilée. Les troupeaux de Héber, réunis
-se pressaientà leur tour, Tandisque, les
+se pressaient à leur tour, Tandis que, les
-droits, hennissaientles cavales. Maisdans la
+droits, hennissaient les cavales. Mais dans la
-obscure, laël, par intervalles. Écoutaits’épaissirle souffledu dormeur.
+obscure, Iaël, par intervalles, Ecoutait s’épaissir le souffle du dormeur.
-se tut. appelsdes pâtres
+se tut, appels des pâtres
-LE CHANT DE DEBORA t39 Des troupeauxassoupis,couchésdans l’herbe
+Des troupeaux assoupis, couchés dans l’herbe
-Et Siseradormaitd’un lourd sommeil,dans l’ombre,
+Et Sisera dormait d’un lourd sommeil, dans l’ombre,
-qu’aucun mouvementfit onduler
+qu’aucun mouvement fît onduler
-Du manteaurude épars
+Du manteau rude épars
-Nul rêve. ni l’armée innombrableet détruite. Ni
+Nul rêve, ni l’armée innombrable et détruite, Ni
-le glaiveà ses
+le glaive à ses
-Ne troublele repos où git, commeécrasé De fatigueet d’effroi,
+Ne trouble le repos où gît, comme écrasé De fatigue et d’effroi,
-et pale. Dont
+et pâle, Dont
-est ouverteainsi que
+est ouverte ainsi que
-râle. Soudain,commeun chasseurprudentet sans témoin, laël s’est redresséeet marche
+râle. Soudain, comme un chasseur prudent et sans témoin, Iaël s’est redressée et marche
-coin Solitaire,où, massifs,au ras des toilesjointes, Luisaientdes pieux
+coin Solitaire, où, massifs, au ras des toiles jointes, Luisaient des pieux
-les tourbillonset les assautsdu vent Fixaientdans le
+les tourbillons et les assauts du vent Fixaient dans le
-mouvant. Ellearracheun despieux d’une main, soussa robe, Commefait un
+mouvant. Elle arrache un des pieux ; d’une main, sous sa robe, Comme fait un
-lourd marteaud’airain; et sans hâteet sanspeur, Tellequ’un ouvriervers un secretlabeur, Glisse,à pas étouues, dans
+lourd marteau d’airain ; et sans hâte et sans peur, Telle qu’un ouvrier vers un secret labeur, Glisse, à pas étouffés, dans
-l’éclair vengeurde sa
+l’éclair vengeur de sa
-meurtre nouveaula force
+meurtre nouveau la force
-mâle vigueurgonneson bras
+mâle vigueur gonfle son bras
-la masseet. serrantles mâchoires. Dans la tempedu chef,
+la masse et, serrant les mâchoires, Dans la tempe du chef,
-les mèchesnoires. Enfonce,d’un seul coup. le
+les mèches noires, Enfonce, d’un seul coup, le
-sont rompus; et le sablemouillé
+sont rompus ; et le sable mouillé
-LES SIÈCLES MORTS t~O Boit
+Boit
-sang furieuxqui bouillonneet s’épanche. La cervellefumante, en
+sang furieux qui bouillonne et s’épanche. La cervelle fumante, en
-et blanche, Coule
+et blanche. Coule
-béant, horriblementpercé L’oreille
+béant, horriblement percé : L’oreille
-De sombrespleurs visqueuxruissellentsur la face. MaisElle, la
+De sombres pleurs visqueux ruissellent sur la face. Mais Elle, la
-race, Baignantses pieds souillésdans le sang répandu. S’acharneet frappe
+race, Baignant ses pieds souillés dans le sang répandu, S’acharne et frappe
-le cadavreétendu. La femmeau cœur viril, assouvissantsa haine,
+le cadavre étendu. La femme au cœur viril, assouvissant sa haine,
-qui fendle tronc d’un chêne, Pousse
+qui fend le tronc d’un chêne. Pousse
-coups redoublésl’irrésistiblepieu Dans
+coups redoubles l’irrésistible pieu Dans
-intarissable, Commeun fauveabattu, Siserasur le sable. AlorsBaraq passa.
+intarissable, Comme un fauve abattu, Sisera sur le sable. Alors Baraq passa.
-le seuilruisselant, Tranquille,
+le seuil ruisselant, Tranquille,
-la lueur flottante, Relevadevantlui la
+la tueur flottante, Releva devant lui la
-la tente; Et,
+la tente : Et,
-le calmeorgueil du
+le calme orgueil du
-le corpsInanimé, Cria: Ne cherchepas! Entre,
+le corps inanimé, Cria : — Ne cherche pas ! Entre,
-et regarde!1 Voisle Guerriermuet et
+et regarde ! Vois le Guerrier muet et
-Où s’enracineencor le
+Où s’enracine encor le
-soit Élohimdans son éternité!
+soit Élohim dans son éternité ! —
-LE CHANT DE DEBORA ’4t Or
+Or
-ce soir-làBaraqet Deborachantèrent Puisquepour la vengeanceIsraëls’est levé,
+ce soir-là Baraq et Debora chantèrent : — Puisque pour la vengeance Israël s’est levé,
-point d’alarmes. Puisque les Chefsouerts ont
+point d’alarmes, Puisque les Chefs offerts ont
-cieux, bénissezlahvé1 Béni soit lahvé! Princes, ouvrezl’oreille1 Rois, écoutezle Psaume, aux lèvresde l’Abeille. Éclaterdans l’aurore
+cieux, bénissez Iahvé ! Béni soit Iahvé ! Princes, ouvrez l’oreille ! Rois, écoutez le Psaume, aux lèvres de l’Abeille, Eclater dans l’aurore
-la nuit!1 Carje glorifierail’Êlohimde mes
+la nuit ! Car je glorifierai l’Élohim de mes
-le Libérateurqui frappe
+le Libérateur qui frappe
-Nos ennemisjoyeux dans
+Nos ennemis joyeux dans
-les sablesd’Édom, quand les montsde Séir. Sur la poussièreen feu,
+les sables d’Edom, quand les monts de Séir, Sur la poussière en feu,
-et nue. Commeun astre
+et nue, Comme un astre
-soir, Seigneur!t’ont vu
+soir, Seigneur ! t’ont vu
-sol épouvantéfrémit; et
+sol épouvanté frémit ; et
-sceaux. Devanttoi s’est
+sceaux. Devant toi s’est
-Le réservoirantique où s’engouffraientles eaux,
+Le réservoir antique où s’engouffraient les eaux,
-terre ébranléea fendu
+terre ébranlée a fendu
-le désertjaloux des
+le désert jaloux des
-voles commeun aigle au-dessusdes abtmes. Tu
+voles comme un aigle au-dessus des abîmes. Tu
-ô Seigneur!et sous tes piedssublimes Les montagnesde marbreabaissentleurs sommets1 Chantez!L’effroisubit hantait
+ô Seigneur ! et sous tes pieds sublimes Les montagnes de marbre abaissent leurs sommets ! Chantez ! L’effroi subit hantait
-chemins euacés, commeaux jours
+chemins effacés, comme aux jours
-LES SIÈCLES MORTS Sur les cheminsperdus, dans
+Sur les chemins perdus, dans
-les Mâlesen pleurs, courbésde lassitude, Loindes champssans moissonset des bourgsdévastés, Ainsi
+les Mâles en pleurs, courbés de lassitude, Loin des champs sans moissons et des bourgs dévastés, Ainsi
-des vieillards,avec la multitude, S’écrasaienten hurlant aux portesdes cités. Israël! tes guerriers, pareilsà des esclaves, Tremblaient,s’humiliant sous
+des vieillards, avec la multitude, S’écrasaient en hurlant aux portes des cités. Israël ! tes guerriers, pareils à des esclaves, Tremblaient, s’humiliant sous
-donc couraientles Forts?Où doncfuyaientles Braves? Où luisaitune épée et sonnaitun carquois? Car
+donc couraient les Forts ? Où donc fuyaient les Braves ? Où luisait une épée et sonnait un carquois ? Car
-ô Seigneur!ayant, parmi
+ô Seigneur ! ayant, parmi
-races, Choisides Élohimpétris d’impurs
+races, Choisi des Élohim pétris d’impurs
-noirs, dansaitdevantles faces Des Élohim nouveauxadorés sur
+noirs, dansait devant les faces Des Elohim nouveaux adorés sur
-monts. Maismoi, moi Debora,je parais
+monts. Mais moi, moi Debora, je parais
-dresse Commeune mère
+dresse Comme une mère
-au milieudes tribus. J’ai relevéleurs cœurs
+au milieu des tribus. J’ai relevé leurs cœurs
-Et réveillétes fils endormisdans l’ivresse
+Et réveillé tes fils endormis dans l’ivresse
-le vomissementdes vins qu’ils avaientbus. 0 vaillantsd’Israël! ô
+le vomissement des vins qu’ils avaient bus. O vaillants d’Israël ! ô
-en holocausteau Dieu
+en holocauste au Dieu
-t’a sauvé!1 0 générations,fouleinnombrableet sainte,
+t’a sauvé ! O générations, foule innombrable et sainte,
-cieux bénissezlahvé1 0 vous,
+cieux bénissez Iahvé ! O vous,
-des ânessesluisantes Passezpar nos chemins, voyageursanxieux, Vousqui siégezau bord des sourcesjaillissantes, BénissezIahvé sur
+des ânesses luisantes Passez par nos chemins, voyageurs anxieux, Vous qui siégez au bord des sources jaillissantes, Bénissez Iahvé sur
-les cieux1
+les cieux !
-LE CHANT DE DEBORA t43 En touslieux,sur lesmonts,sur les eaux,danslesplaines, Plus
+En tous lieux, sur les monts, sur les eaux, dans les plaines, Plus
-la trompetteet que
+la trompette et que
-aux bassinsdesfontaines, Bénissezsajustice et bénissezson nom Surgis, o Debora!Baraq, deboutprès d’Eue, Comptepour Élohimle monceaudes frappés, Et chassedevant Lui, commeun troupeau rebelle. Tes captifs, trébuchantsur leurs orteilscoupés! Ils
+aux bassins des fontaines, Bénissez sa justice et bénissez son nom ! Surgis, ô Debora ! Baraq, debout près d’Elle, Compte pour Élohim le monceau des frappés, Et chasse devant Lui, comme un troupeau rebelle, Tes captifs, trébuchant sur leurs orteils coupés ! Ils
-venus, pareilsà des aiglesrapides, Joyeuxet combattantdes serres
+venus, pareils à des aigles rapides, Joyeux et combattant des serres
-de Bèn-iaminet les
+de Bèn-iamin et les
-intrépides Despasteursd’Ephraïm, errants
+intrépides Des pasteurs d’Ephraïm, errants
-les Scribeset les
+les Scribes et les
-Les Chefsde Zeboulon,les Juges
+Les Chefs de Zeboulon, les Juges
-Les puissantsd’Issakarqui tournentleurs visages Versle rude
+Les puissants d’Issakar qui tournent leurs visages Vers le rude
-faiblir. MaislorsqueNaphthalivole et
+faiblir. Mais lorsque Naphthali vole et
-précipite, Auprèsde ses torrents commeun pâtre
+précipite, Auprès de ses torrents comme un pâtre
-repos, Reoubenest assiset Reoubenhésite. Dansles enclosfermésque la montagneabrite, Auprèsde ses
+repos, Reouben est assis et Reouben hésite. Dans les enclos fermés que la montagne abrite, Auprès de ses
-troupeaux, Reoubenest assis et Reoubenhésite. Immobileet pensif,Gad se reposeen paix,
+troupeaux, Reouben est assis et Reouben hésite. Immobile et pensif, Gad se repose en paix,
-l’Iarden qu’ombragentles platanes. PourquoiDan reste-t-il,avecdes courtisanes,
+l’Iarden qu’ombragent les platanes. Pourquoi Dan reste-t-il, avec des courtisanes,
-des vaisseauxépais?a se partageantla côte
+des vaisseaux épais ? Là-bas, se partageant la côte
-LES SIECLES MORTS t~ Jusqu’à Zidônla Grandeoù vient
+Jusqu’à Zidôn la Grande où vient
-jamais retranchéde la
+jamais retranché de la
-ports détendusà quoi s’attardeAscher? Comme
+ports défendus à quoi s’attarde Ascher ? Comme
-et craignantles obstacles,
+et craignant les obstacles,
-s’est détournédu peuple fraternel. Maudissezles repus
+s’est détourné du peuple fraternel. — Maudissez les repus
-Et maudissezMéroz! a
+Et maudissez Méroz ! — a
-Les Roisde Kenaanont envahiles cimes Les guerrierssont tombés
+Les Rois de Kenaan ont envahi les cimes ; Les guerriers sont tombés
-les bergesdu Lac.
+les berges du Lac.
-de Meguiddos’entassaientles victimes. Et
+de Meguiddo s’entassaient les victimes, Et
-Thaanak. Maiscontre Sisera,dans les
+Thaanak. Mais contre Sisera, dans les
-Les étoilesdu ciel ont combattupour nous.
+Les étoiles du ciel ont combattu pour nous.
-les célestesétoiles, Les Roissans boucliers,écrasés sousleurs coups.
+les célestes étoiles, Les Rois sans boucliers, écrasés sous leurs coups.
-les cadavresfroidsont obstruéles ondes Du Qischonirrité, refluantdans son
+les cadavres froids ont obstrué les ondes Du Qischon irrité, refluant dans son
-les engloutissaisdans tes
+les engloutissais dans tes
-furibondes, Qischontumultueux, Torrent des anciensjours!1 Enclosde Çaanim, abris secrets,ô tentes,
+furibondes, Qischon tumultueux, Torrent des anciens jours ! Enclos de Çaanim, abris secrets, ô tentes,
-les femmes,le soir. chantentdes chants
+les femmes, le soir, chantent des chants
-parmi voshabitantes, Soit à jamaisbénielaël, au bras vainqueur!I Siseraqui fuyaitentra dans
+parmi vos habitantes, Soit à jamais bénie Iaël, au bras vainqueur ! Sisera qui fuyait entra dans
-demeure II a cherchéde l’eau, commeun cerf
+demeure ; Il a cherché de l’eau, comme un cerf
-au Chefqu’elle a
+au Chef qu’elle a
-LE CHANT DE DEBORA t455 tO Sisera confiants’endormitdevantelle Maiselle a
+Sisera confiant s’endormit devant elle : Mais elle a
-la masseainsi qu’un
+la masse ainsi qu’un
-Chantez la tempe éclateet le sang chaudruisselle Le
+Chantez ! la tempe éclate et le sang chaud ruisselle ; Le
-qu’elle enfonçatrembleau frontdu Guerrier!1 Ta
+qu’elle enfonça tremble au front du Guerrier ! Ta
-ô Sisera! qui
+ô Sisera ! qui
-veille, Montesur le
+veille, Monte sur le
-maison, Interroge,regarde et
+maison, Interroge, regarde et
-en vainl’oreille Au
+en vain l’oreille Au
-de ferroulant à l’horizon. Pourquoimon premier-né,depuisdesjours sansnombre, A
+de fer roulant à l’horizon. —- Pourquoi mon premier-né, depuis des jours sans nombre, A
-le cheminconnu, Avecses chariotsretentissantdans l’ombre, Versles murs d’Haroschethn’est-il pas revenu? Le Chef s’attarde,ô mère! ont répondulesfemmes, A
+le chemin connu, Avec ses chariots retentissant dans l’ombre, Vers les murs d’Haroscheth n’est-il pas revenu ? — — Le Chef s’attarde, ô mère ! ont répondu les femmes, A
-à chargerson trésor,
+à charger son trésor,
-aux longsplis, la
+aux longs plis, la
-aux finestrames, Les tissus colorésoù brillent
+aux fines trames, Les tissus colorés où brillent
-Les viergesd’Israël, aux lèvresamoureuses, Qui laissentsur leurs seinsflotterleurscheveuxbruns, Cellesqu’il conduira,dans ses chambresjoyeuses, Versle lit
+Les vierges d’Israël, aux lèvres amoureuses, Qui laissent sur leurs seins flotter leurs cheveux bruns, Celles qu’il conduira, dans ses chambres joyeuses, Vers le lit
-des parfums! Qu’ainsi tes ennemistombentsous ta Victoire, Seigneur!Maisdans les
+des parfums ! — Qu’ainsi tes ennemis tombent sous ta Victoire, Seigneur ! Mais dans les
-ton Élu surgira, Commeun soleillevantqui monte
+ton Elu surgira, Comme un soleil levant qui monte
-gloire Tels,
+gloire ! — Tels,
-chanté Baraqet Debora.
+chanté Baraq et Debora. </div>
-M oi, je suis lahvé. l’Êïohim dont
+Moi, je suis Iahvé, l’Élohim dont
-de Miçraîmle peuplede tes
+de Miçraïm le peuple de tes
-Israël Et moi-mêmeai tracé
+Israël ! Et moi-même ai tracé
-chemin Versla plaine conquiseet les coteauxprospères. J’ai fait pleuvoirla manne
+chemin Vers la plaine conquise et les coteaux prospères. J’ai fait pleuvoir la manne
-rocher Inépuisablementjaillir la fraîchesource. Macolonnede feu,
+rocher Inépuisablement jaillir la fraîche source. Ma colonne de feu,
-tu voyaismarcher, Dans
+tu voyais marcher, Dans
-Et voilàque je
+Et voilà que je
-et voilàque sur toi Descend,avec l’éclair,
+et voilà que sur toi Descend, avec l’éclair,
-redoutable. Voilàque tu vivras enfermédans ma
+redoutable. Voilà que tu vivras enfermé dans ma
-un troupeauparqué dans une sombreétable. IAHVÉ
+un troupeau parqué dans une sombre étable.
-IAHV6 ’4? Voilaque t’avançantdans mes
+Voilà que t’avançant dans mes
-étroits, Selonma règle
+étroits, Selon ma règle
-mon précepteauguste, Te
+mon précepte auguste, Te
-tes champshérissésd’épis droits,
+tes champs hérissés d’épis droits,
-la moissondu Juste.
+la moisson du Juste.
-le nouveaublé, Des gerbesd’autrefoistu viderastes granges,
+le nouveau blé, Des gerbes d’autrefois tu videras tes granges,
-grain débordant,aux piedsdes bœuts foulé, Chargeral’aire encore
+grain débordant, aux pieds des bœufs foulé, Chargera l’aire encore
-les coteauxpierreuxles raisins noirs Verserontl’allégresseau fondde tes entrailles, Réjouis-toi,mon peuple,
+les coteaux pierreux les raisins noirs Verseront l’allégresse au fond de tes entrailles, Réjouis-toi, mon peuple,
-pressoirs Gémissantjusqu’au jour des lointainessemailles1 Dressantmes pavillonset nm tente
+pressoirs Gémissant jusqu’au jour des lointaines semailles ! Dressant mes pavillons et ma tente
-vos campsdéfendus,et semantles miracles. J’habiterai,
+vos camps défendus, et semant les miracles, J’habiterai,
-feu, Commeun hôtejaloux, parmi
+feu, Comme un hôte jaloux, parmi
-L’épée étincelanteen cerclefauchera Les ennemisfuyant sur
+L’épée étincelante en cercle fauchera Les ennemis fuyant sur
-usurpée Un
+usurpée ; Un
-de vosguerriers en
+de vos guerriers en
-épée. Maissi, brisant
+épée. Mais si, brisant
-Si, rebelleet têtu commeun âne indocile, Monpeuple inattentif,guidé toujours
+Si, rebelle et têtu comme un âne indocile, Mon peuple inattentif, guidé toujours
-de nouveauxautelsdésertemon asile
+de nouveaux autels déserte mon asile ;
-LES SIECLES MORTS t48 Si
+Si
-Si Milkomou Kemoschont dévorémes dîmes,
+Si Milkom ou Kemosch ont dévoré mes dîmes,
-les Serpentsd’airain Du Libanonombreux ont profanéles cimes Alors,
+les Serpents d’airain Du Libanon ombreux ont profané les cimes : Alors,
-Je répandraile sang
+Je répandrai le sang
-Et rompraidans ta
+Et romprai dans ta
-ô peuple1 en
+ô peuple ! en
-ma forceoù ta
+ma force où ta
-les oliviers,la vigne
+les oliviers, la vigne
-les récohes, J’exciterai la flammeet je
+les récoltes, J’exciterai la flamme et je
-l’éclair, Vengeantsept fois
+l’éclair, Vengeant sept fois
-révoltes. Voustratnerez,Lions! des gorgesaux sommets,
+révoltes. Vous tramerez, Lions ! des gorges aux sommets,
-des nouveau-néspendueà voscrocs sombres.
+des nouveau-nés pendue à vos crocs sombres.
-hiboux emplirontà jamais Lesfentes des citéset le
+hiboux empliront à jamais Les fentes des cités et le
-hauts-lieux, Broyant,je les broierai commeun verre fragile; Et
+hauts-lieux, Broyant, je les broierai comme un verre fragile ; Et
-ton cadavreodieux Sur les cadavresfroidsdes Baalimd’argile. Que le vomissementdes fornications, Rejaillissantsur toi, souilleencor tes murailles!1 Et
+ton cadavre odieux Sur les cadavres froids des Baalim d’argile. Que le vomissement des fornications, Rejaillissant sur toi, souille encor tes murailles ! Et
-Soit commeun grain
+Soit comme un grain
-jette aveclespaillesr
+jette avec les pailles !
-tAHVË ’~9 Et
+Et
-des fleuvesétrangers, Soitcommeun daim,qui trembleau bruitde la
+des fleuves étrangers, Soit comme un daim, qui tremble au bruit de la
-qu’un frissonde vent
+qu’un frisson de vent
-des arbreslégers Réveille,faitbondir, effareet met
+des arbres légers Réveille, fait bondir, effare et met
-les plainesd’en bas, Infécondesenfin, libres,
+les plaines d’en bas, Infécondes enfin, libres,
-soleil connaltrontleurs sabbats
+soleil connaîtront leurs sabbats
-du reposdes années. Alors, qnqnd, frémissantd’angoisseet dévorant Les fruitsde leurs péchéset leurs fautesaccrues. Mesfils. courbantl’épaule au
+du repos des années. Alors, quand, frémissant d’angoisse et dévorant Les fruits de leurs péchés et leurs fautes accrues, Mes fils, courbant l’épaule au
-conquérant, Glanerontleur pâture aux carrefoursdes rues Quandma vieillefureur, commeun vin fermenté. Déborderale vase où bouillaitma colère; Quandmes fils, gémissantau nom
+conquérant, Glaneront leur pâture aux carrefours des rues ; Quand ma vieille fureur, comme un vin fermenté, Débordera le vase où bouillait ma colère ; Quand mes fils, gémissant au nom
-Cité, Lèverontleurs yeux
+Cité, Lèveront leurs yeux
-tutélaire Alors, me souvenant,dans mes
+tutélaire ; Alors, me souvenant, dans mes
-Je déploieraimon arc
+Je déploierai mon arc
-lumière neuve. Et je purifieraileurs cœurs incirconcis, Commeun haillonsouillé qu’on
+lumière neuve, Et je purifierai leurs cœurs incirconcis, Comme un haillon souillé qu’on
-Et l’allianceantique, Abraham,le serment,
+Et l’alliance antique, Abraham, le serment,
-d’Iaqob, vivantdans ma mémoire, 0 peuple je ferailuire éternellement
+d’Iaqob, vivant dans ma mémoire, O peuple ! je ferai luire éternellement
-ma puissanceet le
+ma puissance et le
-LES SIÈCLES MORTS !30 Car
+Car
-suis lahvé. qui
+suis Iahvé, qui
-de Miçraïm,du Lieu
+de Miçraïm, du Lieu
-ton Élohimdevant qui
+ton Élohim devant qui
-des caillouxdans un
+des cailloux dans un
-sauvage.
+sauvage. </div>
-LE TALION Fr devant Élohim. dans
+Et devant Élohim, dans
-l’attente, d Au
+l’attente, Au
-le sommetcaché D’une nuée ardenteenvironnaitMosché. Israël fugitifavaitdressé sa
+le sommet caché D’une nuée ardente environnait Mosché, Israël fugitif avait dressé sa
-camp s’emplissaitd’innombrablesrumeurs, Et
+camp s’emplissait d’innombrables rumeurs, Et
-de l’angoisseet le
+de l’angoisse et le
-Se mêlaient,dans la nuit. à la voixdu Coliène, Et
+Se mêlaient, dans la nuit, à la voix du Cohène, Et
-un Étrangerle peuplehurlait: Meurs! L’hommede Miçraïma vomi son blasphème. Et
+un Etranger le peuple hurlait : — Meurs ! L’homme de Miçraïm a vomi son blasphème, Et
-le Nomprofané. Et voiciqu’Élohimvengeura condamné Les générationsjusques à
+le Nom profané. Et voici qu’Élohim vengeur a condamné Les générations jusque s à
-septième Et voiciqu’Élohim. commeun maitre irrité. A
+septième ; Et voici qu’Élohim, comme un maître irrité, A
-pécheur, ploierata tête impure.
+pécheur, ploiera ta tête impure. O Race d’
-LES SIÈCLES MORTS t5a 0 Raced’Israël Et poursuivral’injure Septantefois sept foisdans ta postérité. Maisla voixd’Iabvé parla
+Israël ! Et poursuivra l’injure Septante fois sept fois dans ta postérité. — Mais la voix d’Iahvé parla
-sainte Ecoutez!L’insulteur du
+sainte : — Écoutez ! L’insulteur du
-un secretjaloux ne
+un secret jaloux ne
-les cheveux,traîné hors
+les cheveux, traîné hors
-homme imposerasa droite
+homme imposera sa droite
-votre hôte. Son
+votre hôte, Son
-Aux bêtesde la nuit livrerontsa poussière.
+Aux bêtes de la nuit livreront sa poussière.
-tu vengerasle mal.
+tu vengeras le mal.
-prix compensateur,payé pour l’animal, N’éteindrapas encor
+prix compensateur, payé pour l’animal, N’éteindra pas encor
-dette meurtrière. Et
+dette meurtrière, Et
-vivant engendrerala mort.
+vivant engendrera la mort.
-seul, commeune onde assezpure, Le sang inexpiéversépar la
+seul, comme une onde assez pure, Le sang inexpié versé par la
-mord, 0 mon peuple Voicila loi de majustice Fracture
+mord, O mon peuple ! Voici la loi de ma justice : Fracture
-pour œil. dent
+pour œil, dent
-dent, Inextinguiblefeu contre
+dent, Inextinguible feu contre
-ardent, Vengeancedu Seigneur
+ardent, Vengeance du Seigneur
-le préjudice1 Moi,je suis lahvé, ta
+le préjudice ! Moi, je suis Iahvé, ta
-ton appui! 1 Or l’implacablevoix se
+ton appui ! — Or l’implacable voix se
-lapidé, lorsquel’aurore eut lui Et
+lapidé, lorsque l’aurore eut lui. Et
-jour, l’essaimdes mouchesvenimeuses
+jour, l’essaim des mouches venimeuses Tournoya dans
-LE TALION <53 Tournoyadans l’air
+l’air
-le cadavreimpur. Et
+le cadavre impur. Et
-les corbeaux,aiguisantleur bec dur, Rongèrentles deux
+les corbeaux, aiguisant leur bec dur, Rongèrent les deux
-les orbitescreuses, Et
+les orbites creuses, Et
-fut vengéque nul
+fut vengé que nul
-nomme Et Mosché,devantDieu, chantala mort.de l’homme Conçupar Schelomith,la fille
+nomme ; Et Mosché, devant Dieu, chanta la mort de l’homme Conçu par Schelomith, la fille
-Dibri.
+Dibri. </div>
-<~EVANT le palais neuf. celui
+Devant le palais neuf, celui
-nommé L-~ Forêt du Libanon. au
+nommé Forêt du Libanon, au
-accoutumé, Schelomo,tel qu’un
+accoutumé, Schelomo, tel qu’un
-d’ivoire, Immobile,pensif, plein
+d’ivoire, Immobile, pensif, plein
-Est assissur un
+Est assis sur un
-S’allongent faceà face,
+S’allongent face à face,
-Un siècleentier blanchit
+Un siècle entier blanchit
-qui ruisselle. Et
+qui ruisselle, Et
-Ses cheveuxparfuméstombenten ilôtsd’argent. Sous les rigidesplis de son manteauchangeant. Le
+Ses cheveux parfumés tombent en flots d’argent. Sous les rigides plis de son manteau changeant, Le
-de Miçraïm,brodé de lourdesfranges. De
+de Miçraïm, brodé de lourdes franges, De
-et dejoyaux étranges
+et de joyaux étranges
-de fleurset de
+de fleurs et de
-Du col. chargéd’anneaux,l’enfermejusqu’aux pieds. Un serpentd’or, aux
+Du col, chargé d’anneaux, l’enferme jusqu’aux pieds. Un serpent d’or, aux
-scintille SCHELOMO
+scintille
-SCHELOMO t55 Et
+Et
-Roi resplendissant,et deux cerclesvermeils. Incrustés
+Roi resplendissant, et deux cercles vermeils, Incrustés
-orteils. Devantlui. s’étirant en nappesviolettes, Des nuagesd’encens montaientdes cassolettes; Et les parfumsd’Édom flottaientdans l’air
+orteils. Devant lui, s’étirant en nappes violettes, Des nuages d’encens montaient des cassolettes ; Et les parfums d’Edom flottaient dans l’air
-des vasesd’onyx, de
+des vases d’onyx, de
-Dont lescœurs s’entr’ouvraientainsique desgrenades. Au
+Dont les cœurs s’entr’ouvraient ainsi que des grenades. Au
-du pavéfroid, entre
+du pavé froid, entre
-colonnades, Lesfûts de
+colonnades, Les fûts de
-aux chapiteauxsculptés. Parmi
+aux chapiteaux sculptés, Parmi
-et familiers.des paons, aux gorgesbleues. Déployaienten marchantles astresde leurs
+et familiers, des paons, aux gorges bleues, Déployaient en marchant les astres de leurs
-Trente viergesd’Aram, par de légersaccords, De leurs doigtslongs et fins éveillaientles kinnors Ou mêlaientaux frissonsdes harpesKhaldéennes Leurschants, pluscadencésque le chant desfontaines. Et. derrière
+Trente vierges d’Aram, par de légers accords, De leurs doigts longs et fins éveillaient les kinnors Ou mêlaient aux frissons des harpes Khaldéennes Leurs chants, plus cadencés que le chant des fontaines. Et, derrière
-trône, adossésaux piliers. Troiscentsguerriers choisis,haussantleursboucliers, Irradiaient.deboutdans l’or
+trône, adossés aux piliers, Trois cents guerriers choisis, haussant leurs boucliers, Irradiaient, debout dans l’or
-cuirasses. MaisSchelomolassé. du sommetdes terrasses. D’un suprêmeregardindifférentet dur. Contemplaita ses pieds. dans l’immuableazur. La
+cuirasses. Mais Schelomo lassé, du sommet des terrasses, D’un suprême regard indifférent et dur, Contemplait à ses pieds, dans l’immuable azur, La
-de David. merveilleuseet si
+de David, merveilleuse et si
-des palmiersqui frissonnaientsur elle. Que sa murailleneuveétait commeun collier. Il voit. vers l’Occident,au faiteirrégulier Du Moriacrayeuxoù gît
+des palmiers qui frissonnaient sur elle, Que sa muraille neuve était comme un collier. Il voit, vers l’Occident, au faîte irrégulier Du Moriâ crayeux où gît
-Pierre antique.
+Pierre antique, Étinceler le
-LES SIÈCLES MORTS t5& Étincelerle marbre
+marbre
-le Templeimmortel,la Maisond’Iahvé, Le Lieu splendideet saint,
+le Temple immortel, la Maison d’Iahvé, Le Lieu splendide et saint,
-achevé, Plaquéde lames
+achevé, Plaqué de lames
-l’enceinte première. La caverneinterdite où
+l’enceinte première, La caverne interdite où
-parois. Millos’élèveau nord. étageantsur ses
+parois. Millo s’élève au nord, étageant sur ses
-grands palaisde cèdre aux épaissescharpentes. Au sud. remplide bruit
+grands palais de cèdre aux épaisses charpentes. Au sud, rempli de bruit
-de peuple. l’Opbla Enserreun quartier
+de peuple, l’Ophla Enserre un quartier
-où Davidexila La
+où David exila La
-les courtisanes. Les marchandsde parfumset les vendeursprofanes Qui
+les courtisanes, Les marchands de parfums et les vendeurs profanes Qui
-en secretdes Élohimlascifs. Plus
+en secret des Élohim lascifs. Plus
-la fraîcheurque versent
+la fraîcheur que versent
-De rougesgrenadierset de fleursétoilées. L’eau des sourcesjaillit au
+De rouges grenadiers et de fleurs étoilées, L’eau des sources jaillit au
-Et Schiloahcaptiveemplitles réservoirs, Tandisque, découpantses flancsrugueux et
+Et Schiloah captive emplit les réservoirs, Tandis que, découpant ses flancs rugueux et
-des Oliviers,commeune forteresse
+des Oliviers, comme une forteresse
-connu flamboieet dresse Sur lerouschalaïmson faîteilluminé. C’est l’heure où. gravissantles rampesde Mischné. Versle Roi, solitaireet muet
+connu flamboie et dresse Sur Ierouschalaïm son faîte illuminé. C’est l’heure où, gravissant les rampes de Mischné, Vers le Roi, solitaire et muet
-un peuplejoyeux serpenteen long
+un peuple joyeux serpente en long
-Les Cohanim,vêtus de
+Les Cohanim, vêtus de
-plis, Balançant,deux par deux. les encensoirspolis, Sous l’ombre intermittenteet le
+plis, Balançant, deux par deux, les encensoirs polis, Sous l’ombre intermittente et le
-des palmes.
+des palmes,
-SCHELOMO ’5? S’avancentles premiers, majestueuxet calmes. Les Anciensd’Israël, les Vieillardsdes tribus Suivent; et
+S’avancent les premiers, majestueux et calmes. Les Anciens d’Israël, les Vieillards des tribus Suivent ; et
-eux, porteursde lourds tributs. Chefsdes pays, des champset des coteauxfertiles, Viennent,à pas
+eux, porteurs de lourds tributs, Chefs des pays, des champs et des coteaux fertiles, Viennent, à pas
-les Intendantsdes villes. Le glaivecourbe au poing, cuirassésd’or, les Sars Retiennentles chevauxqui piaffentà leurs chars. Et passent, exhaussant,parmi la multitude, Leursfronts cicatriséset la majestérude De leurs facesde bronzeet de
+les Intendants des villes. Le glaive courbe au poing, cuirassés d’or, les Sars Retiennent les chevaux qui piaffent à leurs chars, Et passent, exhaussant, parmi la multitude, Leurs fronts cicatrisés et la majesté rude De leurs faces de bronze et de
-yeux ardents. Et. dans le cliquetisde leurs carquoispendants. Au poilbrun des manteauxmêlentleurs barbesblanches Puis ceuxqui. traversantsur desbarquesde planches L’ablmeinexploré,naguèreont vu
+yeux ardents, Et, dans le cliquetis de leurs carquois pendants, Au poil brun des manteaux mêlent leurs barbes blanches ; Puis ceux qui, traversant sur des barques de planches L’abîme inexploré, naguère ont vu
-Les rivagesde Kouschet les
+Les rivages de Kousch et les
-d’Ophir. Vêtusd’un cuir
+d’Ophir. Vêtus d’un cuir
-Les hommesde Zidon. architectesdu Temple, Habilesà tailler
+Les hommes de Zidôn, architectes du Temple, Habiles à tailler
-A fondrele métal, a recouvrird’or pur Les colonnesde cèdre
+A fondre le métal, à recouvrir d’or pur Les colonnes de cèdre
-les paroisdes salles. Ajoindre sur
+les parois des salles, A joindre sur
-les poutrestransversales. Précédantles sculpteursde Gébalet de Zour. Tiennent
+les poutres transversales, Précédant les sculpteurs de Gébal et de Zour, Tiennent
-et marchentà leur
+et marchent à leur
-La foulesuit. confuse,innombrable,enivrée. Maistout à coup, voyant,dans la splendeursacrée De
+La foule suit, confuse, innombrable, enivrée. Mais tout à coup, voyant, dans la splendeur sacrée De
-mâle vieillesseet de
+mâle vieillesse et de
-royauté, Schelomo,ruisselantcommeun soleild’été. Trôner
+royauté, Schelomo, ruisselant comme un soleil d’été, Trôner
-la terrasseéloignéeet superbe. Le peuple,ainsiqu’au ventpencheun vastechampd’herbe.
+la terrasse éloignée et superbe, Le peuple, ainsi qu’au vent penche un vaste champ d’herbe,
-LES SIÈCLES MORTS t58 Se
+Se
-aux porte, du
+aux portes du
-Les trompettesd’airain, aux éclatantsreflets, Sonnaient,
+Les trompettes d’airain, aux éclatants reflets, Sonnaient,
-les tamboursde peau
+les tambours de peau
-leurs ronflementssourds emplissaientl’étendue. Puis
+leurs ronflements sourds emplissaient l’étendue. Puis
-tut et
+tut ; et
-Courut, courbantles fronts
+Courut, courbant les fronts
-firmament. Sars. Intendants, Vieillards,Prêtres, tous
+firmament. Sars, Intendants, Vieillards, Prêtres, tous
-En extase,éblouis,quand les harpeschantèrent. Et des groupesépars, s’avançanttour à
+En extase, éblouis, quand les harpes chantèrent. Et des groupes épars, s’avançant tour à
-hymne répétéde victoire
+hymne répété de victoire
-ininterrompu, triomphât, prophétique, Montavers Sche.omo.comme un
+ininterrompu, triomphal, prophétique, Monta vers Schelomo, comme un
-vent glorieuxapportajusqu’à lui.
+vent glorieux apporta jusqu’à lui.
-PEUPLE D’tEHOLSCHALAÏM BénissezIahvé, le
+PEUPLE D’IEROUSCHALAÏM. Bénissez Iahvé, le
-l’appui D’Israëlet du aci! Des
+l’appui D’Israël et du Roi ! Des
-aux campagnes. Des sablesdu désert aux sommetsdes montagnes. 0 chants, retentissezplus beaux et plusjoyeux Que les Psaumesanciens, chantéspar les aïeux’ LES COHAMM. Bénisoit lahvé. i’Ëiohimde nos pères. Et béni Scliclomodans sa postérité!1 Le
+aux campagnes, Des sables du désert aux sommets des montagnes, O chants, retentissez plus beaux et plus joyeux Que les Psaumes anciens, chantés par les aïeux ! LES COHANIM. Béni soit Iahvé, l’Elohim de nos pères, Et béni Schelomo dans sa postérité ! Le
-mûrir sesjours prospères. Plus nombreuxque les
+mûrir ses jours prospères, Plus nombreux que les
-SCHELOMO ’59 Davidélut Ziôn
+David élut Ziôn
-enceinte. Maissur l’aire d’Ornan lui-mêmea fait
+enceinte. Mais sur Taire d’Oman lui-même a fait
-l’arche d’Iahvéla Maisonneuf fois
+l’arche d’Iahvé la Maison neuf fois
-Et suspendula pourpreà l’entour
+Et suspendu là pourpre à l’entour
-Debir. Auxyeux des
+Debir. Aux yeux des
-les chambresnouvelles, Le
+les chambres nouvelles, Le
-caché Sousdes Keroubimd’or. joignant leurs doublesailes, Les
+caché Sous des Keroubim d’or, joignant leurs doubles ailes, Les
-du Horebque rapportaMosché. Il fait s’amoncelerau Lieu
+du Horeb que rapporta Mosché. Il fait s’amonceler au Lieu
-deux leviersd’airain, La graissedes béliers, les veauxet les
+deux leviers d’airain, La graisse des béliers, les veaux et les
-la vigneet des
+la vigne et des
-sang consacréruisselleau longdes rampes, Commeaux jours d’Aharon. pour
+sang consacré ruisselle au long des rampes, Comme aux jours d’Aharon, pour
-fils d’Israël; A l’heure où. versle soir.fume.aux clartésdeslampes, Devantle Voilerouge un parfum t~rnel Plus éclatantqu’un astre
+fils d’Israël ; A l’heure où, vers le soir, fume, aux clartés des lampes, Devant le Voile rouge un parfum éternel ; Plus éclatant qu’un astre
-Il apparattsemblable,en son manteauroyal, Au Crand-Pretre. vêtu
+Il apparaît semblable, en son manteau royal, Au Grand-Prêtre, vêtu
-l’éphod tricolore. Avectous les joyauxbrillant au
+l’éphod tricolore, Avec tous les joyaux brillant au
-La Sagesseest en lui. commeun parfummystique, Commeune huile odoranteen un
+La Sagesse est en lui, comme un parfum mystique, Comme une huile odorante en un
-la douceurd’un miel
+la douceur d’un miel
-la Villeà ses
+la Ville à ses
-répond commeun écho.
+répond comme un écho.
-LES SIÈCLES MORTS 160 Iahvé-Zebaothlui parle
+Iahvé-Zebaoth lui parle
-nues Et les songesd’en haut
+nues ; Et les songes d’en haut
-son sommeil. Et
+son sommeil, Et
-se rétiéchirles chosesinconnues Au
+se réfléchir les choses inconnues Au
-qui dcz l’Arche. 0 Raced’Aharon, ô
+qui gardez l’Arche, O Race d’Aharon, ô
-de Lévi Puisque devantson Dieu
+de Lévi, Puisque devant son Dieu
-et marche. Tel
+et marche, Tel
-son troupeausuivi Élohim,
+son troupeau suivi ! Élohim,
-lui déploie. Ainsiqu’un pavtHon.la splendeurdes cieux
+lui déploie, Ainsi qu’un pavillon, la splendeur des cieux
-fait s’épanouir,dans la
+fait s’épanouir, dans la
-la joie. La
+la joie, La
-de David,pour les sièclesfuturs. LES VtEtLLAHDS. Heureuxqui, satisfaitet s’asseyantà l’ombre
+de David, pour les siècles futurs. LES VIEILLARDS. Heureux qui, satisfait et s’asseyant à l’ombre
-le reposdu soir compte sesjours sans
+le repos du soir compte ses jours sans
-sa postérité1 Heureuxqui, vers
+sa postérité ! Heureux qui, vers
-et sombre. Voit, ainsi qu’laqob, pulluler
+et sombre, Voit, ainsi qu’Iaqob, pulluler
-triomphants Heureuxqui voit
+triomphants ! Heureux qui voit
-hautes herbes. Tendantleurs cols poudreuxversl’eau des puitsépars. Par milliersses brebiset ses
+hautes herbes, Tendant leurs cols poudreux vers l’eau des puits épars, Par milliers ses brebis et ses
-superbes Celuiqui, dans ses champsfermésde toutes
+superbes ; Celui qui, dans ses champs fermés de toutes
-SCHELOMO t6t ttà Aux
+Aux
-des serviteursvoit déborderses gerbes!1 Maisplus heureux
+des serviteurs voit déborder ses gerbes ! Mais plus heureux
-la Sagesse,et qui l’a moissonné! Dans
+la Sagesse, et qui l’a moissonné ! Dans
-des vieillardsla sagesseest pareille
+des vieillards la sagesse est pareille
-raisin mûrissantsur les cepsd’hn-guédi. Tel
+raisin mûrissant sur les ceps d’En-guédi. Tel
-fruit tardifoù s’enivreun~ abeille,
+fruit tardif où s’enivre une abeille,
-d’un volcanrefroidi. C’est
+d’un volcan refroidi. C’est
-sans tach,:et la femmequi veille, L’irréprochableépouse, au cœur limpideet bon, Dont l’épouxest plus
+sans tache et la femme qui veille, L’irréprochable épouse, au cœur limpide et bon, Dont l’époux est plus
-les lacsde Heschbon. L’âgea ridé
+les lacs de Heschbon. L’âge a ridé
-et dépouillénos têtes Mais,témoinsdes vieuxjours et destempsd’Israël. Nousfrémissonsde joie, en guidantpour les
+et dépouillé nos têtes ; Mais, témoins des vieux jours et des temps d’Israël, Nous frémissons de joie, en guidant pour les
-Le peupledes tribus
+Le peuple des tribus
-autel. Schilo! commeune veuve,
+autel. Schilo ! comme une veuve,
-retraites, Pourquoipousserencor tes sanglotssuperflus. Quand tongémissement ne
+retraites, Pourquoi pousser encor tes sanglots superflus, Quand ton gémissement ne
-déjà plus? La
+déjà plus ? La
-du Très-Puissantexalterala corne Du Roisage. Son
+du Très-Puissant exaltera la corne Du Roi sage. Son
-est commeune arche
+est comme une arche
-la prudencehabite et
+la prudence habite et
-la justiceorne. Sa douceurest un puits; son conseil,un trésor: Sa gloire resplenditsur la
+la justice orne. Sa douceur est un puits ; son conseil, un trésor ; Sa gloire resplendit sur la
-borne Et
+borne ; Et
-terre attentive,en un frissonpieux. Écoute sa
+terre attentive, en un frisson pieux, Ecoute sa
-cieux.
+cieux. LES INTENDANTS.
-LES SIÈCLES MORfS t6a LES ÏXTEXDA~TS. Fils de David,salut! La
+Fils de David, salut ! La
-Du Hermonà Séir,
+Du Hermon à Séir,
-du Fleuveau Torrent, D’Aramà Miçraïn.s’étend ton
+du Fleuve au Torrent, D’Aram à Miçraïm s’étend ton
-Les pentesdes coteauxc le sol odorant. Les
+Les pentes des coteaux et le sol odorant, Les
-les vallonsfrais, les encloset les friches Fleurissentpour toi seul, û Roi superbeet grand! Tour
+les vallons frais, les enclos et les friches Fleurissent pour toi seul, ô Roi superbe et grand ! Tour
-plus vastesou plus riches, T apportentleurs tributs, l’orge avecle blé mûr. La viandedes boeutsgras avec la chairdes biches.
+plus vastes ou plus riches, T’apportent leurs tributs, l’orge avec le blé mûr, La viande des bœufs gras avec la chair des biches.
-et croit et
+et croît et
-des champsou des
+des champs ou des
-d’un onglefendu frappele terrain dur; Tout poissonécaillédes lacs
+d’un ongle fendu frappe le terrain dur ; Tout poisson écaillé des lacs
-d’eau marine. Et tout oiseaudu ciel. s’entasse, chaquesoir, Aux tablesdu festinque ta faceillumine. Scharunest ton grenier. Ilebron est ton pressoir; Maislerouschalaïm,le cœur
+d’eau marine, Et tout oiseau du ciel, s’entasse, chaque soir, Aux tables du festin que ta face illumine. Scharôn est ton grenier. Hebron est ton pressoir ; Mais Ierouschalaïm, le cœur
-royaume, S’ouvreaux biensétrangersainsiqu’un réservoir.
+royaume, S’ouvre aux biens étrangers ainsi qu’un réservoir.
-SCHELOMO t63 Élohimte nourrit et t’abreuve.Le baume Découlesur ta
+Élohim te nourrit et t’abreuve. Le baume Découle sur ta
-Les freinsdes nations, réunisdans ta
+Les freins des nations, réunis dans ta
-Princes devanttoi viennentse prosterner: L’universt’appartient,et la récolte, o Maître! La terre d’Israëlest bonneil moissonner. Règne Que
+Princes devant toi viennent se prosterner ; L’univers t’appartient, et la récolte, ô Maître ! La terre d’Israël est bonne à moissonner. Règne ! Que
-regard commeun rayon pénètre L’ablmeoù, sous
+regard comme un rayon pénètre L’abîme où, sous
-pieds, gisenttes serviteurs. Heureuxnui voit
+pieds, gisent tes serviteurs. Heureux qui voit
-ta faceapparattre La splendeurdu soleillevant sur les hauteurs! LES SAMS. Sur les sommetsrugueux le sounled’une armée Est commeun vent d’orageet commeun tourbillon. Commeun rugissementfarouchede lion
+ta face apparaître La splendeur du soleil levant sur les hauteurs ! LES SARS. Sur les sommets rugueux le souffle d’une armée Est comme un vent d’orage et comme un tourbillon. Comme un rugissement farouche de lion
-la voixdu Chef
+la voix du Chef
-cime ennammee. En
+cime enflammée. En
-des montsabruptsdressezdes étendards Poussezdes hurlementsen brandissantdes glaives Ainsique des éclairs, courentdes lueurs
+des monts abrupts dressez des étendards ! Poussez des hurlements en brandissant des glaives ! Ainsi que des éclairs, courent des lueurs
-A traversla foretdes lanceset des dards. Édoms’cs! effondré;le Peliscbtbis’écroule Le
+A travers la forêt des lances et des dards. Édom s’est effondré ; le Pelischthi s’écroule ; Le
-des mutilesdébordecommeun not Dans la plainefumante, ou passaientau galop Les chariotsde guerre emportesdans la
+des mutilés déborde comme un flot Dans la plaine fumante, où passaient au galop Les chariots de guerre emportés dans la
-LES SIÈCLES MORTS t64 Rabbath-Ammônconquiseécumeen sa fureur. Gueschouret Midian,ainsi que
+Rabbath-Ammôn conquise écume en sa fureur. Gueschour et Midian, ainsi que
-meule énormeen la maisondes Braves. Meurtris,les yeux
+meule énorme en la maison des Braves, Meurtris, les yeux
-muets les
+muets ; les
-leur peupleet leur temple,et leursDieux,pleinsd’effroi, Au souilled’Iahvé tombentdevantle Roi,
+leur peuple et leur temple, et leurs Dieux, pleins d’effroi, Au souffle d’Iahvé tombent devant le Roi,
-faucilles. Chevauchantle Keroubdans le ventirrité. Élohimest la
+faucilles. Chevauchant le Keroub dans le vent irrité. Élohim est la
-Où Davidtriomphant fondala citadelle
+Où David triomphant fonda la citadelle
-royauté. Élohim a guidé Schelomodans sa
+royauté. Elohim a guidé Schelomo dans sa
-Et, ceignantde vigueur ses muscleset ses
+Et, ceignant de vigueur ses muscles et ses
-son poignetassembléles deux
+son poignet assemblé les deux
-Des chevauxattelésà son
+Des chevaux attelés à son
-victoire. LESMARtXS. 0 Roi,
+victoire. LES MARINS. O Roi,
-vent occidentala poussésur la
+vent occidental a poussé sur la
-Tes naviresa voileronde. Sur
+Tes navires à voile ronde, Sur
-qu’ils fendaientpour la premièrefois, Où le uot Ignorécontre leurs
+qu’ils fendaient pour la première fois, Où le flot ignoré contre leurs
-En masseslourdes roule
+En masses lourdes roule
-SCHELOMO t65 La
+La
-ordre nouveau,fuir devant l’aquilon. Et
+ordre nouveau, fuir devant l’aquilon, Et
-Tes vaisseauxvoyageursde baume
+Tes vaisseaux voyageurs de baume
-verre limpideet sonore. Ta flottede Tarschisch,indifférenteaux vents. Sembleune ville,
+verre limpide et sonore. Ta flotte de Tarschisch, indifférente aux vents, Semble une ville,
-rames Le
+rames ; Le
-est tombépour les mats Et
+est tombé pour les mâts Et
-sont couchésen amas
+sont couchés en amas
-les flancscreux, battus
+les flancs creux, battus
-ton royaume: Êlath est
+ton royaume ; Êlatb est
-trésor. Commeun neuve éclatant,Ophir, versant son or. Débordejusque dans
+trésor. Comme un fleuve éclatant, Ophir, versant son or, Déborde jusque dans
-rades Et
+rades ; Et
-d’Orient parfumentton chemin. Quand
+d’Orient parfument ton chemin, Quand
-passes, o Maître,en appuyantta main
+passes, ô Maître, en appuyant ta main
-santal desbalustrades1 LE PEUPLE D’IEROUSCHALAIM. Davidfut le
+santal des balustrades ! LE PEUPLE D’IEROUSCHALAÏM. David fut le
-du Vaillantne l’a
+du Vaillant ne l’a
-trahi. Maistoi, la
+trahi. Mais toi, la
-ton domaine: Du rivage conquistu dénombresà peine Tes vaisseauxassemblés,chargéspour le départ. Et. pareil au lion. tu
+ton domaine ; Du rivage conquis tu dénombres à peine Tes vaisseaux assemblés, chargés pour le départ, Et, pareil au lion, tu
-ta doublepart.
+ta double part.
-i66 LES SIÈCLES MORTS LES
+LES
-Dieu, commele Dieu de Schelomo.demeure Dans un templeparfaitde bois
+Dieu, comme le Dieu de Schelomo, demeure Dans un temple parfait de bois
-mur massifqu’une terrasse ameure, Et
+mur massif qu’une terrasse affleure, Et
-extérieure Repose,inébranlable,au roc fondamental?a Hiram. roi
+extérieure Repose, inébranlable, au roc fondamental ? Hiram, roi
-dit Le
+dit : — Le
-antique Avecl’or vêtira la Maisonmagnifique Que
+antique Avec l’or vêtira la Maison magnifique Que
-de Davidbâtira pour
+de David bâtira pour
-Dieu. Et selonl’épaisseur. la
+Dieu. — Et selon l’épaisseur, la
-les mesures. Le
+les mesures, Le
-fut taillépar dix
+fut taillé par dix
-Les sculpteursde Gébal,fouillantles pierres dures. Ontjoint en cordonsdroits, dans les architectures. Les coupesdes lotus aux fleursdes grenadiers. Deux colonnes,de douzeet de dix-huitcoudées. Dressentleurs chapiteauxsous les
+Les sculpteurs de Gébal, fouillant les pierres dures, Ont joint en cordons droits, dans les architectures, Les coupes des lotus aux fleurs des grenadiers. Deux colonnes, de douze et de dix-huit coudées, Dressent leurs chapiteaux sous les
-sang s’échappeau bord des tablesé vidées. Et
+sang s’échappe au bord des tables évidées, Et
-les canauxguidées. Emplirla mer de bronzeet les bassinsroulants. Plus
+les canaux guidées, Emplir la mer de bronze et les bassins roulants. Plus
-la montagneoù s’élèvela pierre
+la montagne où s’élève la pierre
-des hauts-lieux.
+des hauts-lieux, Le Temple d’
-SCHELOMO .$7 Le Templed’Israël monte
+Israël monte
-dans Miçraïmou sur
+dans Miçraïm ou sur
-D’un vêtementplus riche
+D’un vêtement plus riche
-ses Dieux? LE PEUPLE D’ÏEROUSCHALAÏM. Les
+ses Dieux ? LE PEUPLE D’IEROUSCHALAÏM. Les
-S’inclinent, o Ziôn,
+S’inclinent, ô Ziôn,
-Le Pelischthit’admire et
+Le Pelischthi t’admire et
-ta royauté. Et
+ta royauté, Et
-et Babelont connu ta beauté!1 Les bras toujoursposés aux deux côtésdu trône. Dans la ~dpeurdu soir resplendissanteet jaune. Schelomo. sansun geste,
+et Babel ont connu ta beauté ! Les bras toujours posés aux deux côtés du trône, Dans la vapeur du soir resplendissante et jaune, Schelomo, sans un geste,
-front immuable,semblait Ne
+front immuable, semblait Ne
-entendre. Maisvoicique chanta,
+entendre. Mais voici que chanta,
-la voixd’une flûte
+la voix d’une flûte
-L’écho mystérieuxd’un cantiqueaffaibli. Derrière
+L’écho mystérieux d’un cantique affaibli. Derrière
-voile épaisde pourpre suspendue. Dont
+voile épais de pourpre suspendue, Dont
-droits fermaientla chambredéfendue Et le treillisdoré qui regardaitla cour. Au royal souvenirde leur
+droits fermaient la chambre défendue Et le treillis doré qui regardait la cour, Au royal souvenir de leur
-amour, Soupiraient,sous le
+amour, Soupiraient, sous le
-leurs poitrines. Sept cents fillesde rois
+leurs poitrines, Sept cents filles de rois
-LES SIECLES MORTS t68 LES FEMMES.
+LES FEMMES.
-Tu montesdu désert
+Tu montes du désert
-parais croissentles arbrisseaux.
+parais croissent les arbrisseaux.
-la colline. Les
+la colline, Les
-du Bicn-aimé. Foulant,
+du Bien-aimé, Foulant,
-soir décline. Le sentieraccoutumé. Il
+soir décline, Le sentier accoutumé. Il
-les sycomores. Par
+les sycomores, Par
-ravin. Écoutezses pas
+ravin. Ecoutez ses pas
-le silencedivin1 C est lui! L’entendez-vous?Le Bien-aimém’apporte. Avecle miel
+le silence divin ! C’est lui ! L’entendez-vous ? Le Bien-aimé m’apporte, Avec le miel
-le parfumnuptial. 0 fillesde Ziôn! je l’aime. Ouvrezla porte,
+le parfum nuptial. O filles de Ziôn ! je l’aime. Ouvrez la porte,
-verger a mon époux royall Monépouxestpareil aux grappesdu troène Moi,je suis
+verger à mon époux royal ! Mon époux est pareil aux grappes du troène ; Moi, je suis
-s’ouvrir. Laissez-moim’enivrer du
+s’ouvrir. Laissez-moi m’enivrer du
-haleine Aux
+haleine ; Aux
-du Bien-aimélaissez-moim’endormir1
+du Bien-aimé laissez-moi m’endormir !
-SCHELOMO ’69 Dans la plainebrûlante où
+Dans la plaine brûlante où
-le soleil,parmi les
+le soleil, parmi les
-Qédar, Quandj’entendissa voix
+Qédar, Quand j’entendis sa voix
-j’aperçus con signe. Mesdésirs altérésl’ont suivi
+j’aperçus son signe, Mes désirs altérés l’ont suivi
-palais solitaire,aux lambris
+palais solitaire, aux lambris
-lui, pareilleà la
+lui, pareille à la
-de Miçraïmet bondit
+de Miçraïm et bondit
-Que Thirça; que
+Que Thirça ; que
-sont commeles bassins
+sont comme les bassins
-de Heschbon,et que
+de Heschbon, et que
-Sont lesjumeaux d’une gazelle. Maislui. quand
+Sont les jumeaux d’une gazelle. Mais lui, quand
-et s’approche,apparaît Sur la fouledesjeunes hommes, Commeun pommier,
+et s’approche, apparaît Sur la foule des jeunes hommes, Comme un pommier,
-forêt. Seslèvres. où
+forêt. Ses lèvres, où
-lis éclosent. Sont desjardins fleuris ses
+lis éclosent, Sont des jardins fleuris ; ses
-des colombesqui se
+des colombes qui se
-Au nord d’un
+Au bord d’un
-Et sesjambes des piliersd’or; Son
+Et ses jambes des piliers d’or ; Son
-se dressedans la gloire Commela cime
+se dresse dans la gloire Comme la cime
-LES SIECLES MORTS ~0 0 fillesde Ziôn, chantezl’époux superbe
+O filles de Ziôn, chantez l’époux superbe
-ma gerbe1 Il est commeun taureau
+ma gerbe ! Il est comme un taureau
-bras voluptueuxsoutient ma
+bras voluptueux soutient ma
-le soir. pour
+le soir, pour
-plaire, avecmes sœursj’enlace Les dansesde Mahanaïm. Le Ris de Bath-Schébaporte encor la couronne; Ainsi
+plaire, avec mes sœurs j’enlace Les danses de Mahanaïm. Le fils de Bath-Schéba porte encor la couronne ; Ainsi
-la splendeurl’environne Comme un manteaubrodé qui
+la splendeur l’environne Comme un manteau brodé qui
-qui, parfumantma couche, Femmesde Schelomo!prit le
+qui, parfumant ma couche, Femmes de Schelomo ! prit le
-de l’époux; ne me réveillezpas!1 Et le soleilplus bas allongeaitsur la Ville. Commeun voile flottant,l’ombre du
+de l’époux ; ne me réveillez pas ! Et le soleil plus bas allongeait sur la Ville, Comme un voile flottant, l’ombre du
-Mitres, cuirassesd’or, casques,boucliersclairs, Où d’obliquesrougeurset de mourantséclairs Erraient,
+Mitres, cuirasses d’or, casques, boucliers clairs, Où d’obliques rougeurs et de mourants éclairs Erraient,
-piscines, S’éteignaienttour à tour, tandisque des collines. Des
+piscines, S’éteignaient tour à tour, tandis que des collines, Des
-Des palmiersindécis. du Templeet des palais Tombaitla majestéd’un vivantcrépuscule. Le cortègedes Grandsse confondet recule: Le peuples’émerveilleet se
+Des palmiers indécis, du Temple et des palais Tombait la majesté d’un vivant crépuscule. Le cortège des Grands se confond et recule ; Le peuple s’émerveille et se
-d’or Et de l’occidentvague incessammentruisselle
+d’or ; Et de l’occident vague incessamment ruisselle
-8CHELOMO 1’1 En flots silencieuxla nuit universelle. Maissoudaintout s’arréte et
+En flots silencieux la nuit universelle. Mais soudain tout s’arrête ; et
-De Mille, qu’un dernierflamboiementallumait, Croissait,commeune tour
+De Millo, qu’un dernier flamboiement allumait, Croissait, comme une tour
-de Schelomo,sur le peupleagrandie. Le vieuxRoi, tel
+de Schelomo, sur le peuple agrandie. Le vieux Roi, tel
-déserté Exhaussaitlentement sa
+déserté Exhaussait lentement sa
-stature, Tandisque, d’une gloire empourprantl’ouverture Du Portique embrasé,le suprêmesoleil Derrière
+stature, Tandis que, d’une gloire empourprant l’ouverture Du Portique embrasé, le suprême soleil Derrière
-à l’occidentvermeil. Et
+à l’occident vermeil. Et
-peuple, aveuglépar l’Immenseauréole. EntenditSchelomoqui jetait sa parole. Disant 0 vanité
+peuple, aveuglé par l’immense auréole, Entendit Schelomo qui jetait sa parole, Disant : — O vanité
-vanités Et
+vanités ! Et
-Est vanité!Voiciquej’ai pris
+Est vanité ! Voici que j’ai pris
-Toute chosefragile et
+Toute chose fragile et
-J’ai songé,j’ai tout
+J’ai songé, j’ai tout
-Le mondeque Dieu mène Commeun bloc impuissantoscilleau mêmepoint. Les fleuves,dans la
+Le monde que Dieu mène Comme un bloc impuissant oscille au même point. Les fleuves, dans la
-ne débordepoint. S’engouurent la
+ne déborde point. S’engouffrent à la
-pour s’échapperencore. Le soleilmonte, luit, se coucheet dans l’aurore Ressusciteet se
+pour s’échapper encore. Le soleil monte, luit, se couche et dans l’aurore Ressuscite et se
-moi Roisur Israël. Moi,plein de
+moi Roi sur Israël, Moi, plein de
-de richesse. Voicique j’ai sondéle puits
+de richesse, Voici que j’ai sondé le puits
-sagesse, L’abtmede l’esprit,
+sagesse, L’abîme de l’esprit,
-cœur humain; Et
+cœur humain ; Et
-creux de ma main
+creux d
-LES SIÈCLES MORTS ’?’ Que miettesde poussièreet cendre
+e ma main Que miettes de poussière et cendre
-la scienceétait pareille
+la science était pareille
-désert mouvant. Et
+désert mouvant, Et
-j’ai marchédans ma voie. Commeun cerf
+j’ai marché dans ma voie. Comme un cerf
-Mes lèvresqu’enivraitle vin
+Mes lèvres qu’enivrait le vin
-voluptés, 0 mon peuple Et l’ivresseet les plaisirsgoûtés Sur
+voluptés, O mon peuple ! Et l’ivresse et les plaisirs goûtés Sur
-ont laissél’amertume, et
+ont laissé l’amertume, et
-lie Souillel’acre liqueur
+lie Souille l’acre liqueur
-remplie. L’hommehésite, ignorantle but
+remplie. L’homme hésite, ignorant le but
-ses travaux; Le fils d’Adamse lasse a des labeursnouveaux. Maisj’ai diten moncœur.moiSchelomo Qu’importe
+ses travaux ; Le fils d’Adam se lasse à des labeurs nouveaux. Mais j’ai dit en mon cœur, moi Schelomo : — Qu’importe
-la porte? Bâtissons Car
+la porte ? Bâtissons ! Car
-ou l’airain. Pour les tempsà venir enfoncentleurs empreintes. Je bâtiraides murs. des
+ou l’airain, Pour les temps à venir enfoncent leurs empreintes. Je bâtirai des murs, des
-enceintes, Despalais créneléset de vastesmaisons. Hautes
+enceintes, Des palais crénelés et de vastes maisons, Hautes
-Des demeuresde cèdre
+Des demeures de cèdre
-chambres Avecdes lits
+chambres Avec des lits
-où, reposantmes membres. Je dormirai, veillépar un esclavenoir. Je planteraides parcs
+où, reposant mes membres, Je dormirai, veillé par un esclave noir. Je planterai des parcs
-je viendraim’asseoir, Et
+je viendrai m’asseoir, Et
-mes fraisjardins, à
+mes frais jardins, à
-Je verraijusqu’à moi
+Je verrai jusqu’à moi
-mes chameauxsans nombre,à leur retour d’Ophir: Et
+mes chameaux sans nombre, à leur retour d’Ophir ; Et
-les fleursd’argent et
+les fleurs d’argent et
-SCHELOMO .?3 Parmi les oliviers,les figuiers,lourdsde figues, En nappesde cristal
+Parmi les oliviers, les figuiers, lourds de figues, En nappes de cristal
-ses digues; Et mes troupeauxau loin qui soulèventles flots D’une immensepoussièreen rentrant
+ses digues ; Et mes troupeaux au loin qui soulèvent les flots D’une immense poussière en rentrant
-j’accumulerai l’épargnedes provinces. La
+j’accumulerai l’épargne des provinces, La
-des coffresde fer.
+des coffres de fer.
-Je berceraimon rêve
+Je bercerai mon rêve
-chanteuses, Et. commeau cœur
+chanteuses, Et, comme au cœur
-des grenadesjuteuses. Aux
+des grenades juteuses, Aux
-bouche offertestour à
+bouche offertes tour à
-Je puiseraila joie et l’ivresseet l’amcur, Tandis que, déroulantleurs écharpeslégères, Attendronta mespieds les viergesétrangères. Or voici: J’ai
+Je puiserai la joie et l’ivresse et l’amour. Tandis que, déroulant leurs écharpes légères, Attendront à mes pieds les vierges étrangères. — Or voici : J’ai
-des temples,des maisons; J’ai
+des temples, des maisons ; J’ai
-les rochers; j’ai
+les rochers ; j’ai
-des prisons. Pour les ensevelirvivantsdans les
+des prisons, Pour les ensevelir vivants dans les
-captifs, équarrissantdes pierres
+captifs, équarrissant des pierres
-la vaguelueur des torches. Mesjardins Ont fleuri les
+la vague lueur des torches. Mes jardins Ont fleuri ; les
-D’une odorantepluie ont embauméla terre J’enrichis mon trésor; le
+D’une odorante pluie ont embaumé la terre ; J’enrichis mon trésor ; le
-au Libanoii Et
+au Libanon ; Et
-Les peuplesanxieux ont
+Les peuples anxieux ont
-la facedu monde
+la face du monde
-guerre. Alorsayant pesé
+guerre. Alors ayant pesé
-profit, Voicice que j’ai vu: Malheur!Rien ne sumt A peuplerle désert
+profit, Voici ce que j’ai vu : Malheur ! Rien ne suffit A peupler le désert
-’?4 LES SIECLES MORTS L’insatiablecœurde l’hommeest commeun gouNre Quel’or ni
+L’insatiable cœur de l’homme est comme un gouffre Que l’or ni
-ne comblerontjamais. Puissance,orgueil,vertu, lassentcommedesmets Oubliéssur la tableen desfestinsfunèbres. L’hommen’est qu’un aveugleau milieudes ténèbres. Vanité!Vanité! Toutn’est que Vanité!1 Un autre couperal’arbre quej’ai planté, Un autre,en monvergers’asseyantà ma place, Vendangerama vigneet sur la branchebasse Du figuierquej’aimaimoissonneramesfruits. 0 vanité!Travaille,amoncelle,jouis!1 L’Abîmete réclameet ton filsattendl’heure De compterl’héritage,au fondde ta demeure. Malheurà moi! Je suis inaccessibleet seul, Vêtude ma splendeurcommed’un grandlinceul. Nulautre bruithumainne frappemon oreille Quela voixdesflatteurs,mensongèreet pareille Au simementdu vent sousun seuildescellé. Un étemelsoupçonrongemon cœurtroublé; Et j’ai mauditl’amour: carj’ai vu toutefemme Qui tendaiten riantle filetde son
+ne combleront jamais. Puissance, orgueil, vertu, lassent comme des mets Oubliés sur la table en des festins funèbres. L’homme n’est qu’un aveugle au milieu des ténèbres. Vanité ! Vanité ! Tout n’est que Vanité ! Un autre coupera l’arbre que j’ai planté, Un autre, en mon verger s’asseyant à ma place, Vendangera ma vigne et sur la branche basse Du figuier que j’aimai moissonnera mes fruits. O vanité ! Travaille, amoncelle, jouis ! L’Abîme te réclame et ton fils attend l’heure De compter l’héritage, au fond de ta demeure. Malheur à moi ! Je suis inaccessible et seul, Vêtu de ma splendeur comme d’un grand linceul. Nul autre bruit humain ne frappe mon oreille Que la voix des flatteurs, mensongère et pareille Au sifflement du vent sous un seuil descellé. Un éternel soupçon ronge mon cœur troublé ; Et j’ai maudit l’amour : car j’ai vu toute femme Qui tendait en riant le filet de son
-Les chaînesde sesmainset le lacsde son corps, Plusamèreauxvivantsquele Scheôlaux morts. 0 vanitéde naître!1 0 vanitéde vivre1 Vanitéde tentervanité de poursuivre1 Vanitéde la gloireet de la royauté!1 Vanitédel’amour!Tout n’est que vanité!1 Tout! si cen’estla mort. Hommeou bêtegrossière,
+Les chaînes de ses mains et le lacs de son corps, Plus amère aux vivants que le Schebl aux morts. O vanité de naître ! O vanité de vivre ! Vanité de tenter ! vanité de poursuivre ! Vanité de la gloire et de la royauté ! Vanité de l’amour ! Tout n’est que vanité ! Tout !... si ce n’est la mort. Homme ou bête grossière, Faits d’un même limon,
-SCHELOMO !?5 Faitsd’un mêmelimon,à la mêmepoussière Chassésd’un soude égal,désespérés,hideux, Quandle erme est venu,retournenttous les deux. C’estl’heure1 Lesoleils’obscurcit;et la
+à la même poussière Chassés d’un souffle égal, désespérés, hideux, Quand le terme est venu, retournent tous les deux. C’est l’heure ! Le soleil s’obscurcit ; et la
-les astreséteintssombrentdansla nuit brune. Lesgardesdu palaistrébuchentau portail,
+les astres éteints sombrent dans la nuit brune. Les gardes du palais trébuchent au portail,
-le vaillantchancelle,et par
+le vaillant chancelle, et par
-soupirail Cellesqui regardaientvoientmonterl’épouvante Et s’effriterle mur
+soupirail Celles qui regardaient voient monter l’épouvante Et s’effriter le mur
-la maisonvivante. La meulene moudplusle grainimproductif, Et l’oiseaumatinaltroubleun sommeiltardif; La routeest pluspesanteet la côteplus âpre Où s’embusquel’euroi,commeun spectre;la câpre Nerendplusla vigueuraux musclesimprudents, Et l’amandetrop dureentreles vieillesdents Est tellequ’un gravierqui grinceentredeuxroues. Seigneur Voiciqu’un sièclea sillonnémesjoues De sillonspluspresséset de trousplusnombreux Quedesruisseauxde pluieau fonddes vallonscreux. Voicique va se rompreau mur
+la maison vivante. La meule ne moud plus le grain improductif, Et l’oiseau matinal trouble un sommeil tardif ; La route est plus pesante et la côte plus âpre Où s’embusque l’effroi, comme un spectre ; la câpre Ne rend plus la vigueur aux muscles imprudents, Et l’amande trop dure entre les vieilles dents Est telle qu’un gravier qui grince entre deux roues. Seigneur ! Voici qu’un siècle a sillonné mes joues De sillons plus pressés et de trous plus nombreux Que des ruisseaux de pluie au fond des vallons creux, Voici que va se rompre au mur
-Le vased’où s’échappeune eau fétideet terne Et voilaque leJour est procheoù je viendrai, Sousles froidesparoisdu sépulcremuré, DormirdansIr-Davidoù me suivrama race. Adonaï!mesfilsenacerontla trace Des pasde Schelomosur le solpaternel Et le Scheôlvengeur,l’Abîmeoriginel. A causedu péché,dansl’immensiténoire
+Le vase d’où s’échappe une eau fétide et terne ; Et voilà que le jour est proche où je viendrai, Sous les froides parois du sépulcre muré, Dormir dans Ir-David où me suivra ma race. Adonaï ! mes fils effaceront la trace Des pas de Schelomo sur le sol paternel ; Et le Scheôl vengeur, l’Abîme originel, A cause du péché, dans l’immensité noire Engloutira ma
-LES SIECLES MORTS .?6 Engloutirama chair
+chair
-droite m’abandonne,et je ne suisplus rien Qu’abjectepourritureet vermine
+droite m’abandonne, et je ne suis plus rien Qu’abjecte pourriture et vermine
-Les sièclesdédaigneuxvannerontla poussière
+Les siècles dédaigneux vanneront la poussière
-ton Équité! Vanité Vanité Tout
+ton Équité ! Vanité ! Vanité ! Tout
-vanité Et Schelomopleura. La nuit commeun suaire Enserraitles sommets,les tours,
+vanité ! — Et Schelomo pleura. La nuit comme un suaire Enserrait les sommets, les tours,
-la multitudeet les chefsdisparus Roulaitconfusémentses plis toujoursaccrus. Seul, debout, faceà faceavec l’ombre
+la multitude et les chefs disparus Roulait confusément ses plis toujours accrus. Seul, debout, face à face avec l’ombre
-Il entendaitdécroîtreau loin,
+Il entendait décroître au loin,
-vaste troupeauqu’un pâtre détachait. L’innombrablerumeur du peuplequi marchait.
+vaste troupeau qu’un pâtre détachait, L’innombrable rumeur du peuple qui marchait.
-Et Schelomofut seul
+Et Schelomo fut seul
-la terrassevide. Alors, de l’horizondes monts
+la terrasse vide. Alors, de l’horizon des monts
-lune lentementmonta; puis
+lune lentement monta ; puis
-Du Moriâspectral où blêmissaitle Temple,
+Du Moriâ spectral où blêmissait le Temple,
-fixa commeun œil
+fixa comme un œil
-la voixd’ïahvë. dans
+la voix d’Iahvé, dans
-l’autre, emplitle ciel sanglant, Ainsiqu’au Sinaï
+l’autre, emplit le ciel sanglant, Ainsi qu’au Sinaï
-un lointaintonnerre. Une main flamboyasur la
+un lointain tonnerre. Une main flamboya sur la
-lunaire Et
+lunaire ; Et
-main faroucheun manteau secoué Auvent inattendutordaitsonpoil troué. Et dansla vastenuit, d’un gestefrénétique,
+main farouche un manteau secoué Au vent inattendu tordait son poil troué. Et dans la vaste nuit, d’un geste frénétique, Élohim lacéra le manteau prophétique
-SCHELOMO 177 Élohimlacérale manteauprophétique Et
+Et
-jeta dansl’ombre,en dix lambeauxépars, Commeune peaud’onagreauxdentsdes léopards. Et Scheiomo,sentantaur ses tempesplus blômes Passerle vol glacédesvanitéssuprêmes, Et s’ouvrirsoussespieds,commeun gouffrebéant, L’abtmede la mortet le
+jeta dans l’ombre, en dix lambeaux épars, Comme une peau d’onagre aux dents des léopards. Et Schelomo, sentant sur ses tempes plus blêmes Passer le vol glacé des vanités suprêmes, Et s’ouvrir sous ses pieds, comme un gouffre béant, L’abîme de la mort et le
-néant, Tressaillitdanssa chair,frissonnadanssonâme, Et compritque la vieétait commeune flamme Qui vacilleet N’éteintdansl’ombredu tombeau,
+néant, Tressaillit dans sa chair, frissonna dans son âme, Et comprit que la vie était comme une flamme Qui vacille et s’éteint dans l’ombre du tombeau,
-tout homme,esclaveouroi, lépreuxou beau, Jeuneou vieux,richeoupauvre,entrelesmainsdivines Étaitcommel’hysopeaux fentesdesruines, Qu’unsoude, en la mêlantaux sablesdesmursnus, Sèmeéternellementdansles ventsinconnus.
+tout homme, esclave ou roi, lépreux ou beau, Jeune ou vieux, riche ou pauvre, entre les mains divines Était comme l’hysope aux fentes des ruines, Qu’un souffle, en la mêlant aux sables des murs nus, Sème éternellement dans les vents inconnus. </div>
-BÈN-HADAD 0R, sous
+Or, sous
-rose Étincelaient;le vent chantaitdans les palmiers La fraîche Dammeseq,comme une
+rose Étincelaient ; le vent chantait dans les palmiers ; La fraîche Dammeseq, comme une
-le vallondes parfumscoutumiers. Et
+le vallon des parfums coutumiers. Et
-D’un fluidecristal emplissaientles viviers Et les soudes du nord berçaientde leurs
+D’un fluide cristal emplissaient les viviers ; Et les souffles du nord berçaient de leurs
-vigne enveloppanteaux troncs
+vigne enveloppante aux troncs
-oliviers. Maisdans le palaisblanc dressé
+oliviers. Mais dans le palais blanc dressé
-terrasse, Voicique Bèn-Hadadsouffreet ferme
+terrasse, Voici que Bèn-Hadad souffre et ferme
-de Dammeseqgtt. Un malle terrasse,
+de Dammeseq gît. Un mal le terrasse,
-des devinset rebelleà ses
+des devins et rebelle à ses
-BËN-HADAD ’79 Il n’entendplus tinterauxchevillesdeafemmes Le légercliquetisdesanneauxargentés Il ne voitplus reluireen leursyeuxpleinsdeflammes Le suppliantespoirdespromptesvoluptés. La harpeKhaldéennea lassésonoreille La flûteest douloureuseà soncœur anaibli. La voixdela colombeirritanteestpareille Augrincementdu fer
+Il n’entend plus tinter aux chevilles des femmes Le léger cliquetis des anneaux argentés ; Il ne voit plus reluire en leurs yeux pleins de flammes Le suppliant espoir des promptes voluptés. La harpe Khaldéenne a lassé son oreille ; La flûte est douloureuse à son cœur affaibli, La voix de la colombe irritante est pareille Au grincement du fer
-le granitpoli. Le Roisonge.Il revoitsa gloireet sa
+le granit poli. Le Roi songe. Il revoit sa gloire et sa
-la chuted’Aramet son peuplemeurtri, Et Schomrondélivréeet le morneProphète. Et le brasd’Iahvésur la maisond’Omri; Et le royaltrésor,semédansla campagne,
+la chute d’Aram et son peuple meurtri, Et Schomron délivrée et le morne Prophète, Et le bras d’Iahvé sur la maison d’Omri ; Et le royal trésor, semé dans la campagne,
-tous lesfuyardsl’Iardenenvahi, Et leschevauxdivinsébranlantla montagne,
+tous les fuyards l’Iarden envahi, Et les chevaux divins ébranlant la montagne,
-la crêteen feulescharsd’Adonaï. Et voiciqu’il cria: Qu’Ha~aclcherchel’Homme, Le Nabid’Élohim.ÊIIschâ,monsauveur1 Quelesprésents,portéssur lesbêtesde somme, Entassentdevantlui le prixde sa faveur. Et guidantles chameauxqui pliaientsousla charge, Hazaël,serviteurde Bèn-Hadad,marcha Versla Villeconfuse,où, sousla portelarge, Immobileet pensif,s’asseyaitÉlischà.
+la crête en feu les chars d’Adonaï. Et voici qu’il cria : — Qu’Hazaël cherche l’Homme, Le Nabi d’Élohim, Élischâ, mon sauveur ! Que les présents, portés sur les bêtes de somme, Entassent devant lui le prix de sa faveur. — Et guidant les chameaux qui pliaient sous la charge, Hazaël, serviteur de Bèn-Hadad, marcha Vers la Ville confuse, où, sous la porte large, Immobile et pensif, s’asseyait Elischâ.
-LES SIECLES MORTS t8o Et le Nabi,les bras croiséssur sa poitrine, Dit: Bèn-Hadad,ton roi
+Et le Nabi, les bras croisés sur sa poitrine, Dit : — Bèn-Hadad, ton roi
-lit. Puis
+lit. -— Puis
-yeux profonds,au long
+yeux profonds, au long
-narine, Commeune source,
+narine, Comme une source,
-pleur inattendujaillit. Et sousles sourcilsblancs,son regard,commeun glaive Inévitable,entrant dans
+pleur inattendu jaillit. Et sous les sourcils blancs, son regard, comme un glaive Inévitable, entrant dans
-d’Hazaël, Elischâdit J’ai vu Le
+d’Hazaël, Elischâ dit : — J’ai vu ! Le
-se lève1 Le
+se lève ! Le
-luit a l’horizondu ciel!1 Bouches,hurlez! Saignez,o chairs! Coulez,ô larmes!1 Car
+luit à l’horizon du ciel ! Bouches, hurlez ! Saignez, ô chairs ! Coulez, ô larmes ! Car
-guerriers, Serviteurde ton roi!1 Fouler
+guerriers, Serviteur de ton roi ! Fouler
-sol conquiset trancher
+sol conquis et trancher
-La moissonde douleur
+La moisson de douleur
-de Dammeseqest commeune chaudière
+de Dammeseq est comme une chaudière
-feu ruissellerasur nous! 0 villesd’Israël! ô palaisô poussière!1 0 viergesde Schomron,dont les
+feu ruissellera sur nous ! O villes d’Israël ! ô palais ! ô poussière ! O vierges de Schomron, dont les
-étaient doux! Car toi-même,Hazaël!roi sur
+étaient doux ! Car toi-même, Hazaël ! roi sur
-Où Dammeseqreposeau bord des fratcheseaux. Bourreaude Bèn-Hadad!Voiciqu’en sa
+Où Dammeseq repose au bord des fraîches eaux, Bourreau de Bèn-Hadad ! Voici qu’en sa
-haine aiguiserales dents
+haine aiguisera les dents
-Le peupled’Israël sera,
+Le peuple d’Israël sera,
-la meuleécrasa Et
+la meule écrasé ; Et
-noir couleracomme un
+noir coulera comme un
-transvasé
+transvasé ! —
-BÈN-HADAD t8t Or Hazaël.pensif, vers
+Or Hazaël, pensif, vers
-pas fiévreux,dit Tu
+pas fiévreux, dit : — Tu
-ô Roi! Les parfumsde la nuit flottaientsous la fenêtre Bèn-Hadadespéraitet dormaitsans euroi. Maisquand l’aube
+ô Roi ! — Les parfums de la nuit flottaient sous la fenêtre ; Bèn-Hadad espérait et dormait sans effroi. Mais quand l’aube
-obscure, Bèn-Hadadétouûe gisait,
+obscure, Bèn-Hadad étouffé gisait,
-secours, Convulsé,violet, roidi,
+secours, Convulsé, violet, roidi,
-muette enfonçantses plis lourds.
+muette enfonçant ses plis lourds. </div>
-LA PRIÈRE DU NABI OR lerouscbalaïmest déserte son
+Or Ierouschalaïm est déserte ; son
-Incendié ses
+Incendié ; ses
-les étrangerserrent au
+les étrangers errent au
-ses yeux. A
+ses yeux, A
-et referméles cieux La
+et refermé les cieux ; La
-de Zion a
+de Ziôn a
-descend, Commeauxjours du Malheur,teint de pourpreet de
+descend, Comme aux jours du Malheur, teint de pourpre et de
-Les olivierssacréset les
+Les oliviers sacrés et les
-Le Nabi. sous
+Le Nabi, sous
-ras, Versle Vengeurantique a
+ras, Vers le Vengeur antique a
-assis devantles Portes
+assis devant les Portes
-LA PRÏËRE DU NABI tM Du
+Du
-la montagneil a
+la montagne il a
-la Cité; Il
+la Cité ; Il
-vu s’échapperet fuir
+vu s’échapper et fuir
-de Millo,les boucs expiatoires Il
+de Millo, les boucs expiatoires ; Il
-vu s’effondrerles rugueusesparois Des chambresd’Ir-David,tombeauxdes anciensRois, Et les piliersfumer, tels
+vu s’effondrer les rugueuses parois Des chambres d’Ir-David, tombeaux des anciens Rois, Et les piliers fumer, tels
-le glaived’Assour A fauchéle Portique
+le glaive d’Assour A fauché le Portique
-le Templeet la Tour Commeun champ
+le Temple et la Tour Comme un champ
-mûr et danssa coursevaine Le QIdrônemporter les
+mûr ; et dans sa course vaine Le Qidrôn emporter les
-plus loin. vers
+plus loin, vers
-les figuiersépars, Les
+les figuiers épars, Les
-de Schiloahse tarir
+de Schiloah se tarir
-la solitudeobscure, ça et là, t)u vallon de HInnômau sommetde l’Ophla, Les bêtesde la nuit sortaientde leurs
+la solitude obscure, çà et là, Du vallon de Hinnôm au sommet de l’Ophla, Les bêtes de la nuit sortaient de leurs
-son allliction, Le Prophètea crié
+son affliction, Le Prophète a crié
-le Dieude ZIôn, Le Zebaothjaloux qu’ont
+le Dieu de Ziôn, Le Zebaoth jaloux qu’ont
-pères Malheurquele Prophètea vu
+pères : — Malheur que le Prophète a vu
-Israël. Jusquesà quand.Seigneur t’appellerai~je?Et tel Quesur sonpiédestalune immobileidole, Resteras-tusansvoixpourton peuplesouCrant? Seigneur,quandferas-tu,contrele Conquérant, Éclaterton orageet tonnerta parole?
+Israël. Jusques à quand, Seigneur ! t’appellerai-je ? Et tel Que sur son piédestal une immobile idole, Resteras-tu sans voix pour ton peuple souffrant ? Seigneur, quand feras-tu, contre le Conquérant, Eclater ton orage et tonner ta parole ?
-LES SIÈCLES MORTS t84 Pareil
+Pareil
-loup chasseurqui rôde
+loup chasseur qui rôde
-Aux brèchesde ta
+Aux brèches de ta
-Le Khaldéenarmé qu’a pousséta colère Et
+Le Khaldéen armé qu’a poussé ta colère ; Et
-un moissonneurmoissonnantta moisson, Le faucheurde Schinar, au seuilde ta maison. Sur
+un moissonneur moissonnant ta moisson, Le faucheur de Schinar, au seuil de ta maison, Sur
-genoux sanglantsa compté
+genoux sanglants a compté
-fureur, l’enivrantcomme un vin d’Ên-guédi, L’à choisipour le
+fureur, l’enivrant comme un vin d’En-guédi, L’a choisi pour le
-blessure. Toi-mêmecontre nous as cuirasséses reins,
+blessure. Toi-même contre nous as cuirassé ses reins,
-le bouclieret le glaiveet les
+le bouclier et le glaive et les
-son carquoiset lié
+son carquois et lié
-Et voicique ton
+Et voici que ton
-est commeun bœuf
+est comme un bœuf
-engraissé. SesPrinces au
+engraissé. Ses Princes au
-les vieillards,couchésau pied du mur. De pleurs silencieuxbaignaientleurs après rides. Lesvierges, près
+les vieillards, couchés au pied du mur, De pleurs silencieux baignaient leurs âpres rides. Les vierges, près
-Fleuve, assisessur ses
+Fleuve, assises sur ses
-Aux saulesinclinés suspendentles kinnors, Les tympanonsronflantset les
+Aux saules inclinés suspendent lés kinnors, Les tympanons ronflants et les
-mystiques Ou,
+mystiques ; Ou,
-vainqueur, Éveillent,dans le
+vainqueur, Eveillent, dans le
-moqueur, L’échoplaintifet doux
+moqueur, L’écho plaintif et doux
-leurs ancienscantiques.
+leurs anciens cantiques.
-LA PRtËRE DU NABI t<5 Pleure,lerouschalaîm!Phagor!Hebrôn.pleurez1 Sommetsdu Libanon,où les ventsaltérés Se parfumaientd’amourdansvoscèdressublimes, Pleurez!Desséchez-vous, flotsde la Merde Sel!1 Desneigesdu Hermonauxrochersdu Karmel, Le soumedu Seigneura courusur les
+Pleure, Ierouschalaïm ! Phagorî Hebrôn, pleurez ! Sommets du Libanon, où les vents altérés Se parfumaient d’amour dans vos cèdres sublimes, Pleurez ! Desséchez-vous, flots de la Mer de Sel ! Des neiges du Hermon aux rochers du Karmel, Le souffle du Seigneur a couru sur les
-dressé commeun juge irrité. 0 Maisond’Iaqob! pour
+dressé comme un juge irrité, O Maison d’Iaqob ! pour
-corne il
+corne ; il
-terre, Et.n’a laissédebout ni
+terre, Et n’a laissé debout ni
-du berger. Nile cepinfécond,ni l’arbre
+du berger, Ni le cep infécond, ni l’arbre
-un champsolitaire. C’estl’Étemel,le Fort, le Justeet le
+un champ solitaire. C’est l’Éternel, le Fort, le Juste et le
-lui seula briséles mâchoiresdesloups, Rognél’ongledu tigreet le becdu vorace, Dansla mer suspendueengloutipar milliers Lesboeufset les chevauxavecleurscavaliers Et frappéMiçraïmdanssonPrinceet sa
+lui seul a brisé les mâchoires des loups, Rogné l’ongle du tigre et le bec du vorace, Dans la mer suspendue englouti par milliers Les bœufs et les chevaux avec leurs cavaliers Et frappé Miçraïm dans son Prince et sa
-Le Seigneura fouléles tribussoussonchar; DeMoabà Théman,de Rabbathà Qédar, La rumeurde l’angoisseemplitles mornesplaines. Édom1 pourquoibr&Iercommeun tas
+Le Seigneur a foulé les tribus sous son char ; De Moab à Thêman, de Rabbath à Qédar, La rumeur de l’angoisse emplit les mornes plaines. Édom ! pourquoi brûler comme un tas
-bois sec!1 Où sonttespavillons,û mur de Dammeeeq. Et tesjardinsen neur, au bordde tes fontaines?
+bois sec ! Où sont tes pavillons, ô mur de Dammeseq, Et tes jardins en fleur, au bord de tes fontaines ?
-LESStECLES MORTS <M Reine,n’exulteplus1 Babel,ton jour viendraI Et la Prostituéeorgueilleusesera Commeune femmeimpureaprèssa délivrance.
+Reine, n’exulte plus ! Babel, ton jour viendra ! Et la Prostituée orgueilleuse sera Comme une femme impure après sa délivrance.
-les Princescontreelle élèverontleur main Et ceuxqui la verrontà l’angledu chemin. En la méconnaissant,rirontde sa
+les Princes contre elle élèveront leur main ; Et ceux qui la verront à l’angle du chemin, En la méconnaissant, riront de sa
-se souvientdu captif
+se souvient du captif
-sois attentif!1 Écoute, IehoudaTerres, ouvrezl’oreillet Vous. montagnes, torrents, iles. flots
+sois attentif ! Écoute, Iehouda ! Terres, ouvrez l’oreille ! Vous, montagnes, torrents, îles, flots
-la mer!1 0 fille de Ziôn. tressailledans ta
+la mer ! O fille de Ziôn, tressaille dans ta
-la viergequi sommeilleI Parole d ïahvé Je
+la vierge qui sommeille ! Parole d’Iahvé : Je
-Qui commandeà l’abtme et
+Qui commande à l’abîme et
-lampe, Disparatt le
+lampe, Disparaît ; le
-splendeur La tempêteest mon soume et
+splendeur ; La tempête est mon souffle et
-profondeur L’éclairest sousmespiedscommeun serpentquirampe. Parmi
+profondeur L’éclair est sous mes pieds comme un serpent qui rampe. Parmi
-mon alliancea lui
+mon alliance a lui
-Israël mon
+Israël ; mon
-les miracles. Jusqu’au jour on mon
+les miracles, Jusqu’au jour où mon
-délaissé, Sousles cyprèsaigus, sur
+délaissé, Sous les cyprès aigus, sur
-de Baaldevant mes tabernacles.
+de Baal devant mes tabernacles. Les fils paieront sept fois le péché des
-LA PBtËRE DU KABI tS? LesSispaierontseptfoisle péchédes aïeux, Parcequesansremords,montantversteshauts-lieux, Ils ont séchéd’amourauxlits des étrangères Parceque sur Beth-Ell’holocaustea fumé Parcequ? *outà coupleur cœurs’estallumé Pour Kemosch,commeun feudanslesherbeslégères. Maisl’heureestproche.&peuple,oùje mesouviendrai, Où, pareilau bouvierrentrantle soir,j’irai Détacherde ton
+aïeux, Parce que sans remords, montant vers les hauts-lieux, Ils ont séché d’amour aux lits des étrangères ; Parce que sur Beth-El l’holocauste a fumé ; Parce que tout à coup leur cœur s’est allumé Pour Kemosch, comme un feu dans les herbes légères. Mais l’heure est proche, ô peuple, où je me souviendrai, Où, pareil au bouvier rentrant le soir, j’irai Détacher de ton
-joug avecla corde Où,fatiguédu glaiveet lassédepunir, J’entendraidansmoncielpassercommeun soupir
+joug avec la corde ; Où, fatigué du glaive et lassé de punir, J’entendrai dans mon ciel passer comme un soupir
-cri, toujoursvivant,de ma
+cri, toujours vivant, de ma
-Je tiendraimonserment,faitauxanciensnabis; Et le termeest venudesmauxque tu
+Je tiendrai mon serment, fait aux anciens nabis ; Et le terme est venu des maux que tu
-La Tiged’Iessécroîtrasur tes ruines, 0 David!Et sa Heurfleurirates piliers. Montagnes,bondissezainsique desbéliers!1 Ainsiquedesagneaux,exultez,ô collines!I Chante,lerouschalaïm!Ziôn,choisiston rang!1 Le Saintviendradu sud,
+La Tige d’Iessé croîtra sur tes ruines, O DavidI Et sa fleur fleurira tes piliers. Montagnes, bondissez ainsi que des béliers ! Ainsi que des agneaux, exultez, ô collines ! Chante, Ierouschalaïm ! Ziôn, choisis ton rang ! Le Saint viendra du sud,
-Paran, Commele vent
+Paran, Comme le vent
-la terreobscurcie. La Viergetriomphante,ayantsur sonorteil Le croissantradieux,l’étoileet le soleil. Crieradansle désert: J’ai conçuton Messie!
+la terre obscurcie. La Vierge triomphante, ayant sur son orteil Le croissant radieux, l’étoile et le soleil, Criera dans le désert : — J’ai conçu ton Messie ! — Le sourd n’entendra point ; l’aveugle dira :
-LES SIÈCLES MORTS t88 Le sourdn’entendràpoint; l’aveugledira :’Non. MaisLuisur tous les Roisproclameramon nom,
+Non. Mais Lui sur tous les Rois proclamera mon nom,
-les sommetsfaisantflottermonsigne, Du bruitde ma trompetteéveillantl’univera, Conduira,par les champs,les gorgeset les men, Toutesles nationstravaillerdansta vigne
+les sommets faisant flotter mon signe, Du bruit de ma trompette éveillant l’univers, Conduira, par les champs, les gorges et les mers, Toutes les nations travailler dans ta vigne
-ne diraplus,Ziôn!que tu tombas, Lorsqueà tes joursde fête.à tes nouveauxsabbats, Lesprêtreachanterontdansle Templed’ivoire. Alorsj’accepterail’holocausteet le eel. Et tu sacrifierasdesveauxsur mon
+ne dira plus, Ziôn ! que tu tombas, Lorsque à tes jours de fête, à tes nouveaux sabbats, Les prêtres chanteront dans le Temple d’ivoire. Alors j’accepterai l’holocauste et le sel, Et tu sacrifieras des veaux sur mon
-je suiston Seigneur,ta Forceet ta Victoire Tel,
+je suis ton Seigneur, ta Force et ta Victoire ! — Tel,
-au matin,prèsdesmornesenclos, Le Voyantprophétiquea pousséses sanglots. Maislentement,à droite,ainsiqu’uneprunelle Immense,flamboyantcommeun ardentcharbon, Le soleiloublié,du côtéde Heschbon, Monteet a’épanouitdanssa gloireéternelle. Et
+au matin, près des mornes enclos, Le Voyant prophétique a poussé ses sanglots. Mais lentement, à droite, ainsi qu’une prunelle Immense, flamboyant comme un ardent charbon, Le soleil oublié, du côté de Heschbon, Monte et s’épanouit dans sa gloire éternelle. Et
-la Villeinerteet rougeencorde sang, LaTiged’Ieaaégermaitet, grandissant Commeun palmierdivin,jetait au loinsonombre Depuisle MoriAjuaqu auxmonted Ephraïm, Tandisque, dansle cielentr’ouvert,Êlohim, Telqu’un semeurpenaif.étendaitsa mainsombre.
+la Ville inerte et rouge encor de sang, La Tige d’Iessé germait et, grandissant Comme un palmier divin, jetait au loin son ombre Depuis le Moriâ jusqu’aux monts d’Ephraïm, Tandis que, dans le ciel entr’ouvert, Élohim, Tel qu’un semeur pensif, étendait sa main sombre. Et le Nabi frémit devant le
-LA PRIÈRE DU NABI .89 Et le Nabifrémitdevantle Seigneur-Dieu, Puisvit distinctementjaillir et croitreun feu Qui courut,balayantla cendreimpureencore, Et par-dessusles muraet les toitsdesmaisons, QuatregrandsKeroubim,versles quatrehorizons, Ceintsdu glaiveenflammé,s’envolerdans l’aurore
+Seigneur-Dieu, Puis vit distinctement jaillir et croître un feu Qui courut, balayant la cendre impure encore, Et par-dessus les murs et les toits des maisons, Quatre grands Keroubim, vers les quatre horizons, Ceints du glaive enflammé, s’envoler dans l’aurore. </div>
-LE MARCHAND DE ZOUR A BD-EscHMOtjx, levieillarddeZour,marchandd’esclaves. Est assistristement,farouche,lesyeuxgraves, Sur une pierreabrupte,au seuildesa maison. Auloin, dansla clartédu limpidehorizon, Sur le rocheuxtlot que ceint l’antiqueabîme, Surgit,pleinede bruit, la Citémaritime, Zour, villede Melqarth,dont les premiersvaisseaux Deleurs noirs éperonsont labouréles eaux, Et franchissantTarschischet les mersinconnues, Auxlimitesdu mondeont, sur les plagesnues, Dressé,doublestémoins,les colonnesdu Dieu.
+Abd-Eschmoun, le vieillard de Zour, marchand d’esclaves, Est assis tristement, farouche, les yeux graves, Sur une pierre abrupte, au seuil de sa maison. Au loin, dans la clarté du limpide horizon, Sur le rocheux îlot que ceint l’antique abîme, Surgit, pleine de bruit, la Cité maritime, Zour, ville de Melqarth, dont les premiers vaisseaux De leurs noirs éperons ont labouré les eaux, Et franchissant Tarschisch et les mers inconnues, Aux limites du monde ont, sur les plages nues, Dressé, doubles témoins, les colonnes du Dieu.
-où vientmourirle flottranquilleet bleu, S’ouvre,abritantau longdes largesquaisde pierre
+où vient mourir le flot tranquille et bleu, S’ouvre, abritant au long des larges quais de pierre La flotte de commerce et la flotte guerrière. Et sans cesse, gaouls chargés et déjà prêts, Navires arrondis,
-LE MARCHAND DE ZOUR ’9’ LaHottede commerceet la flotteguerrière. Et sanscesse,gaoulschargéset déjàprêts, Naviresarrondis,aux multiplesagrès, A la voilede pourpre,auxéclatantesflammes, Surle rhythmiqueeffortdeleurstroisrangsde rames, Telsquedesmonstreslourdsfrappantle flotvermeil, Partaientet décroissaientsur l’orbedu soleil. Etd’autres,auxflancscreux,pleinsdemétauxétranges, D’argent,de poudred’or, du produitdeséchanges, Et d’éta~nprécieuxque sousun cielblafard Dérobent,dansla nuit. les Ilesdubrouillard. Se hâtantversla riveavecdescrisdejoie, Saluaientle rocherpaternel,où flamboie Le templereconnude MelqarthNautonier. Et
+aux multiples agrès, A la voile de pourpre, aux éclatantes flammes, Sur le rhythmique effort de leurs trois rangs de rames, Tels que des monstres lourds frappant, le flot vermeil, Partaient et décroissaient sur l’orbe du soleil. Et d’autres, aux flancs creux, pleins de métaux étranges, D’argent, de poudre d’or, du produit des échanges, Et d’étain précieux que sous un ciel blafard Dérobent, dans la nuit, les Iles du brouillard, Se hâtant vers la rive avec des cris de joie, Saluaient le rocher paternel, où flamboie Le temple reconnu de Melqarth Nautonier. Et
-la caveobscureet de l’étroitgrenier, Horsde toutemaison,les richessesaccrues En tas resplendissantsdébordaientparles rues, Commele grainfoulésur le solaplani. Tousceuxqui débarquaient,marinsau frontbruni, Mercenairesarmés,chefsroyauxet pilotes, Auxesclavesdu port abandonnantles flottes, Pourl’holocausteoffertmontaient,dèsleur retour, Versl’auteloù siégeaitMelqarth,Baalde Zour. Leshautsbûchersflambaient,et sur lesgrandspylônes Leursrefletsondoyantscouraienten lueursjaunes. Et la fouleencombraitles cours,les escaliers, Oùdes taureauxmuets,desveauxet desbéliers, Liésdesdeuxcôtés,au borddesmarcheslisses,
+la cave obscure et de l’étroit grenier, Hors de toute maison, les richesses accrues En tas resplendissants débordaient par les rues, Comme le grain foulé sur le sol aplani. Tous ceux qui débarquaient, marins au front bruni, Mercenaires armés, chefs royaux et pilotes, Aux esclaves du port abandonnant les flottes, Pour l’holocauste offert montaient, dès leur retour, Vers l’autel où siégeait Melqarth, Baal de Zour. Les hauts bûchers flambaient, et sur les grands pylônes Leurs reflets ondoyants couraient en lueurs jaunes. Et la foule encombrait les cours, les escaliers, Où des taureaux muets, des veaux et des béliers, Liés des deux côtés, au bord des marches lisses,
-LES SIECLES MORTS ’9’ Attendaient,l’œil mi-clos,l’instant des
+Attendaient, l’œil mi-clos, l’instant des
-Et sousles lourdsbattantsgrinçaientles gondssacrés Les prêtres soulevaient,de leurs
+Et sous les lourds battants grinçaient les gonds sacrés ; Les prêtres soulevaient, de leurs
-Les voilesde l’autel
+Les voiles de l’autel
-peaux suspendues; Et les parfumsmêlaientleurs vapeursconfondues A
+peaux suspendues ; Et les parfums mêlaient leurs vapeurs confondues A
-flambeaux, Resplendissaient,dresséedans la profondeurchaude. Le
+flambeaux, Resplendissaient, dressés dans la profondeur chaude, Le
-Dieux satisfaitset les
+Dieux satisfaits et les
-les sentiersfrayés Où, filles d’Aschtoreth,les brunes courtisanes. Sous le réseauflottantdes robesdiaphanes, Livrent
+les sentiers frayés Où, filles d’Aschtoreth, les brunes courtisanes, Sous le réseau flottant des robes diaphanes, Livrent
-vils baisersleurs corps
+vils baisers leurs corps
-des cyprèset des
+des cyprès et des
-bois voluptueuxque fleurit
+bois voluptueux que fleurit
-Un soume violent
+Un souffle violent
-traîne Jusqu’auxbosquetsprochains,où, lascifet charmant. Le pâle hiéroduleattend son
+traîne Jusqu’aux bosquets prochains, où, lascif et charmant, Le pâle hiérodule attend son
-las, rassasiésdes voluptéspubliques, Le
+las, rassasiés des voluptés publiques, Le
-nu surchargéd’amulettesphalliques, Les
+nu surchargé d’amulettes phalliques, Les
-Leurs ceinturesde laine
+Leurs ceintures de laine
-leurs bonnetsronds. Par bandesdévalaient;et leur foulesauvage Emplissaiten criant les barquesde passage, Et nageaientversla terre où, telsque des
+leurs bonnets ronds. Par bandes dévalaient ; et leur foule sauvage Emplissait en criant les barques de passage, Et nageaient vers la terre où, tels que des
-Zour suspendaita ses murs Desvasesde métal
+Zour suspendait à ses murs Des vases de métal
-des plaquesde verre.
+des plaques de verre. Mais le
-LE MARCHAND DE ZOUR ’9~ t3 Maisle vieil Àbd-Eschmoun,immobileet sévère, N’entendet ne
+vieil Abd-Eschmoun, immobile et sévère, N’entend et ne
-rien. Sousle sourcil
+rien. Sous le sourcil
-à l’horizonobstinémentfixé. Interrogela mer
+à l’horizon obstinément fixé, Interroge la mer
-lui l’esclavenoir dispose Le chevreaucuit a point,
+lui l’esclave noir dispose Le chevreau cuit à point,
-vin habituel. L’huile, les poissonsfrits et les gâteauxde miel Abd-Eschmouninquiet ne
+vin habituel, L’huile, les poissons frits et les gâteaux de miel : Abd-Eschmoun inquiet ne
-tête. Vainementl’étranger passe,
+tête. Vainement l’étranger passe,
-s’arrête, Compteet pèse
+s’arrête, Compte et pèse
-l’achat, Regardeaveclenteur les viergesd’Elischah, Qui,
+l’achat, Regarde avec lenteur les vierges d’Élischah, Qui,
-les tréteauxde planches,
+les tréteaux de planches,
-leurs cheveuxépars voilentleurs gorgesblanches Abd-Eschmounn’entend plus
+leurs cheveux épars voilent leurs gorges blanches : Abd-Eschmoun n’entend plus
-les schéqelsd’or. Qu’importentla richesseancienneet le
+les schéqels d’or. Qu’importent la richesse ancienne et le
-des chambresprécieuses, Lourds
+des chambres précieuses, Lourds
-de Babelet tuniquessoyeuses, Lapisbleus, diamantsd’Ophir, rubis taillés, Bracelets,colliersd’ambre et
+de Babel et tuniques soyeuses, Lapis bleus, diamants d’Ophir, rubis taillés, Bracelets, colliers d’ambre et
-émaillés, Pectorauxfémininsà la formebombée Où,
+émaillés, Pectoraux féminins à la forme bombée Où,
-le scarabée? Abd-Eschmounn’en saitplus le
+le scarabée ? Abd-Eschmoun n’en sait plus le
-le voyageursurpris Et,
+le voyageur surpris Et,
-noire, Abandonneà ses
+noire, Abandonne à ses
-l’écritoire. Maisdéjà le soleildécroîtà l’occident,
+l’écritoire. Mais déjà le soleil décroît à l’occident,
-’9~ LES SIÈCLES MORTS Les étoilesd’argent tremblenten reHetsvagues Et les derniersvaisseaux,sous le suprêmeeffort Des rameurs flagellés,se hâtent vers
+Les étoiles d’argent tremblent en reflets vagues ; Et les derniers vaisseaux, sous le suprême effort Des rameurs flagellés, se bâtent vers
-des chainesde fer
+des chaînes de fer
-Et l’horizons’effaceet la
+Et l’horizon s’efface et la
-ciel étoilé berce
+ciel étoile berce
-connus. Maissoudainle vieillardse lève sesbras nus
+connus. Mais soudain le vieillard se lève ; ses bras nus
-et blasphèmeet chancelle. Le uot intérieur
+et blasphème et chancelle. Le flot intérieur
-ses larmesruisselle Sur
+ses larmes ruisselle Sur
-nez recourbécomme un
+nez recourbé comme un
-Ses cheveuxet les
+Ses cheveux et les
-et prolongeantl’inutile veillée, Exhaleavec ses
+et prolongeant l’inutile veillée, Exhale avec ses
-son désespoirsans nn 0 Baalimvengeurs! ô
+son désespoir sans fin : — O Baalim vengeurs ! ô
-en vain. Je
+en vain, Je
-favorables 0 Maîtres1 0 toi, Baal-Tammouz,Adôn, Seigneurdes êtres!I Dévorateursuprême, ô
+favorables ! O Maîtres ! O toi, Baal-Tammouz, Adôn, Seigneur des êtres ! Dévorateur suprême, ô
-son bloc. Ouvre
+son bloc, Ouvre
-la fournaiseI Dieux Patèques, chargeantde votre
+la fournaise ! Dieux Patèques, chargeant de votre
-mes vaisseauxperdusI Trois
+mes vaisseaux perdus ! Trois
-ô douleur! trois gaoulsattendus Dont
+ô douleur ! trois gaouls attendus Dont
-regret m’accableet ronge
+regret m’accable et ronge
-hélas apercevaitsans cesse Doublant,la digueénormeaprès tant
+hélas ! apercevait sans cesse Doublant la digue énorme après tant
-longs mois1 Écoutez,ô Seigneursde l’Abîme Ils
+longs mois ! Ecoutez, ô Seigneurs de l’Abîme ! Ils
-au printempsde la sixièmeannée
+au printemps de la sixième année
-LE MARCHAND DE ZOUR ’9& Et saluantde loin
+Et saluant de loin
-rive abandonnée. Ont voguévers Tarschischet reconnu Gadir. Hommesde Zour,
+rive abandonnée, Ont vogué vers Tarschisch et reconnu Gadir. Hommes de Zour,
-les voyiezbondir, Ainsi
+les voyiez bondir, Ainsi
-les vaguesperfides, Où sont-ils?Mesvaisseauxdésemparéset vides,
+les vagues perfides, Où sont-ils ? Mes vaisseaux désemparés et vides,
-ont-ils crevéleurs flancs, Ou, s’échouantaux bords des Saqalassanglants, Obstrué les détroitsde leurs vastesépaves? Les chefsétaientprudents, les marins étaientbraves. Et Baal-Iathon,fils de Kelesch-Baal. Vieuxpilote d’Arvad
+ont-ils crevé leurs flancs, Ou, s’échouant aux bords des Saqalas sanglants, Obstrué les détroits de leurs vastes épaves ? Les chefs étaient prudents, les marins étaient braves, Et Baal-Iathon, fils de Kelesch-Baal, Vieux pilote d’Arvad
-royal, Habileà distinguerla placedes Kabires, ers le
+royal, Habile à distinguer la place des Kabires, Vers le
-départ, guidaitles trois
+départ, guidait les trois
-Hélas la
+Hélas ! la
-de Melqarth,en bois "evêtud’or. Trônait superbementsur la
+de Melqarth, en bois revêtu d’or, Trônait superbement sur la
-pourpre teignaitla voilure
+pourpre teignait la voilure
-Où, serrésà l’abri. s’étageaientles ballots. Moi-même,hélas moi-même,autrefois,sur les
+Où, serrés à l’abri, s’étageaient les ballots. Moi-même, hélas ! moi-même, autrefois, sur les
-conduit, pleind’espoir,leur courseaventureuse. Mais,vainqueurde la
+conduit, plein d’espoir, leur course aventureuse. Mais, vainqueur de la
-qui bouillonneet se creuse, N’ai-jepoint malgrétout, tempêtes,vents, dangers, Gouffreset tourbillons, piratesétrangers, Ainsi
+qui bouillonne et se creuse, N’ai-je point malgré tout, tempêtes, vents, dangers, Gouffres et tourbillons, pirates étrangers, Ainsi
-requins ;mbusquésdans les havres, Malgréla faim,
+requins embusqués dans les havres, Malgré la faim,
-les combats,les cadavres Des compagnonsjetés à l’abtme écumant, Ramenémes vaisseauxau port d’embarquement? Salut,
+les combats, les cadavres Des compagnons jetés à l’abîme écumant, Ramené mes vaisseaux au port d’embarquement ? Salut,
-les lameshautes
+les lames hautes
-LES SIÈCLES MORTS t<)6 Ma barqueobéissantea bondi
+Ma barque obéissante a bondi
-gonflait Jamais l’oiseaucaptif, échappédu filet,
+gonflait ! Jamais l’oiseau captif, échappé du filet,
-Salut Roi
+Salut ! Roi
-nos comptoirs. Semblaitune île énorme,aux flancslargeset noirs,
+nos comptoirs, Semblait une île énorme, aux flancs larges et noirs,
-voguait, emportantdans sa masseprofonde La
+voguait, emportant dans sa masse profonde La
-monde. Sousdes cieux ignoréset des climatsdivers, Combiendelourdsétés, ô Dieux,combiend’hivers. Ont
+monde. Sous des cieux ignorés et des climats divers, Combien de lourds étés, ô Dieux, combien d’hivers, Ont
-et corrodéma lace? Que
+et corrodé ma face ? Que
-ma trace. Quand, malgré l’allianceet les sermentsjurés, Je
+ma trace, Quand, malgré l’alliance et les serments jurés, Je
-aux vaisseauxamarrés Le troupeauprisonnier des enfantset des femmes Combien,nageant encor,
+aux vaisseaux amarrés Le troupeau prisonnier des enfants et des femmes ! Combien, nageant encor,
-de rames. Percés
+de rames, Percés
-les membresbéants, Ont
+les membres béants, Ont
-les océans1 J’ai
+les océans ! J’ai
-Thoubal forgenten longuesbarres Le fer solide; où
+Thoubal forgent en longues barres Le fer solide ; où
-des fleuvesva mêlant Une poussièred’or au sableétincelant. J’ai
+des fleuves va mêlant Une poussière d’or au sable étincelant. J’ai
-caps déserts; j’ai
+caps déserts ; j’ai
-races viles. Errantes
+races viles, Errantes
-villes, Deshommesrouges,noirs, et d’autresaux poilsblonds Dont les cheveuxtresséstombaientjusqu’aux talons.
+villes, Des hommes rouges, noirs, et d’autres aux poils blonds Dont les cheveux tressés tombaient jusqu’aux talons.
-premier, longeantles côtes
+premier, longeant les côtes
-LE MARCHAND DE ZOUR ’97 Sur le gouffrevaincu des eauxjamais calmées,
+Sur le gouffre vaincu des eaux jamais calmées,
-se hérissantsous un
+se hérissant sous un
-l’air figéles Iles
+l’air figé les Iles
-les ouragansj’ai connu
+les ouragans j’ai connu
-fatigues Nourride poissonssecs, de
+fatigues ; Nourri de poissons secs, de
-D’eau fétideabreuvé,j’ai, pendant cinquanteans, Livré
+D’eau fétide abreuvé, j’ai, pendant cinquante ans, Livré
-voile pleineaux vents
+voile pleine aux vents
-Et chassétour à
+Et chassé tour à
-en rivage. Combattant,trafiquant, sur
+en rivage, Combattant, trafiquant, sur
-sauvage Derrièreun câblebas étalé
+sauvage Derrière un câble bas étalé
-tapis. Muets,émerveillés,à l’entour
+tapis. Muets, émerveillés, à l’entour
-Les barbaresd’abordtendaientleurs mains
+Les barbares d’abord tendaient leurs mains
-qui seul. deboutparmi les coffresvides, Tantôt
+qui seul, debout parmi les coffres vides, Tantôt
-ou faroucheet brutal. Offraisdes vasespeints, des coupesde métal, Desverres transparents,des glaiveset des
+ou farouche et brutal, Offrais des vases peints, des coupes de métal, Des verres transparents, des glaives et des
-Des étoficsde lin, teintesde pourpresfraîches. Et des robesde laine
+Des étoffes de lin, teintes de pourpres fraîches, Et des robes de laine
-des casquesguerriers. Puis au comptoirrécent des grandsaventuriers Les hommesdes pays apportaienten échange
+des casques guerriers. Puis au comptoir récent des grands aventuriers Les hommes des pays apportaient en échange
-trésors enfouiset l’argent
+trésors enfouis et l’argent
-mélange. Tarschisch,dans les
+mélange. Tarschisch, dans les
-le doublepoids, Pesaitle cuivre
+le double poids, Pesait le cuivre
-la poix; Ophir,
+la poix ; Ophir,
-mates, L’ivoire,le santal
+mates, L’ivoire, le santal
-alourdis Tentaientpour le
+alourdis Tentaient pour le
-flots approfondis. Lorsqu’ilsfuyaientdansl’ombre,ou,battusdestempêtes, Roulantautour des mats les voilesinquiètes,
+flots approfondis, Lorsqu’ils fuyaient dans l’ombre, ou, battus des tempêtes, Roulant autour des mâts les voiles inquiètes,
-LES SIECLES MORTS ’9~ Au milieu deséclaira,parmi les
+Au milieu des éclairs, parmi les
-houleuse écumeouvraientde blancs sillons, Abd-Eschmounconfiant, debout
+houleuse écume ouvraient de blancs sillons, Abd-Eschmoun confiant, debout
-navire, Semblaitle Roi-dompteurd’un furieuxempire, Et, toujoursvers le
+navire, Semblait le Roi-dompteur d’un furieux empire, Et, toujours vers le
-ses calmeayeux, Cherchaitl’étoile fixe et suppliaitles Dieux. Alors voua m’entendiez,ô Puissants Gad-Fortune!1 Toi, ReineBaalath, Dame
+ses calmes yeux, Cherchait l’étoile fixe et suppliait les Dieux. Alors vous m’entendiez, ô Puissants ! Gad-Fortune ! Toi, Reine Baalath, Dame
-ô Lune!1 Eschmounpréaervateur Dieux marins 1Maisvoici Que maintenant, vieillarden proie
+ô Lune ! Eschmoun préservateur ! Dieux marins f Mais voici Que maintenant, vieillard en proie
-vil, déaeapéré.je verse Despleurssans fin. Monbien,mes trésora,mon commerce. Le aéculairehonneur d’un glorieuxtrafic, Hélaa1 tout m’abandonne,et l’opprobrepublic Entre
+vil, désespéré, je verse Des pleurs sans fin. Mon bien, mes trésors, mon commerce, Le séculaire honneur d’un glorieux trafic, Hélas ! tout m’abandonne, et l’opprobre public Entre
-la maisonqu’Abd-Eschmouna bâtie. Cependantn’ai-je point
+la maison qu’Abd-Eschmoun a bâtie. Cependant n’ai-je point
-rôtie, L’holocaustedu bœuf,
+rôtie, L’holocauste du bœuf,
-du chevreauvif, L’offrandedu bélier, selonl’ancien tarif
+du chevreau vif, L’offrande du bélier, selon l’ancien tarif
-des temples? Quel
+des temples ? Quel
-a suspendudes couronnesplus amplea Aux
+a suspendu des couronnes plus amples Aux
-du sanctuaireet, le
+du sanctuaire et, le
-du départ. Au sacrificateurlaiaaéplus large part? Que de schéqelasonnants et
+du départ, Au sacrificateur laissé plus large part ? Que de schéqels sonnants et
-de doublesmines, Que
+de doubles mines, Que
-aux ténëbreades minea, Que d’éphaade blé m&r,de baths
+aux ténèbres des mines, Que d’éphas de blé mûr, de baths
-vin, 0 Dieux 1à vos autelsj’auraia portéaen vain, Si, toujoursdédaignéeet lassant votre oreille. La voixdu serviteur
+vin, O Dieux ! à vos autels j’aurais portés en vain, Si, toujours dédaignée et lassant votre oreille, La voix du serviteur
-LE MARCHAND DE ZOUtt Au murmuredu vent sur delointainssommets1 0 Rêve!1lesvoilàPar Melqarth,je prometa Douzeboeufsà Baalet aixa. la Deeaae. J’onriraitout; la peau.teaentraillea,la gnM<e Queretientl’indigent.moi,j’en &Mr~bandon. Et
+Au murmure du vent sur de lointains sommets ! O Rêve ! les voilà ! Par Melqarth, je promets Douze bœufs à Baal et six a la Déesse. J’offrirai tout ; la peau, les entrailles, la graisse Que retient l’indigent, moi, j’en fais l’abandon. Et
-vin pM~ume.le vin cuitde Zidon Ruissellera.Je vois,aux renetedes étoiles, A l’occidentpâu monterde tripte<voitet. Lejour natt; le port s’ouvre,et voiciqu’apparat, Autourdu vieilBot, l’immobileforêt Deamâtabariolée,prèsdu bordqu’eUeameure. Salut, ô chersgaoula La MerIntérieure, La GrandeMer.propiceà vowancienatravaux. Vouaramèneencorprêtapourdespénb nouveaux. Et vous,o Dieux!ouvrezvoanarineaact~vea Au parfumcrépitantde la chairdescaptivea1 J accoura.Je vouaapporte,en meachantnomp~anta. Lechoixdesnourriaaonset des pluabeauxenfanta. Commeà l’heureuxmatinde monpremiervoyage. Quandje montais,auivid un immenaeéquipage, Verale templevermeil,de nammeenvironne. Aubûcherde Motokjeter monpremier-né Maisle vieillardMtait; il Mûrit.il achevé En soncoeurrassuréHMnMondu rêve. Il revoitl’aubeclaireet Zoor aonrevête LeBottHencMMqui miroiteau eoteit. La nde éMomieMnte et
+vin parfumé, le vin cuit de Zidôn Ruissellera. Je vois, aux reflets des étoiles, A l’occident pâli monter de triples voiles. Le jour naît ; le port s’ouvre, et voici qu’apparaît, Autour du vieil Ilot, l’immobile forêt Des mâts bariolés, près du bord qu’elle affleure. Salut, ô chers gaouls ! La Mer Intérieure, La Grande Mer, propice à vos anciens travaux, Vous ramène encor prêts pour des périls nouveaux. Et vous, ô Dieux ! ouvrez vos narines actives Au parfum crépitant de la chair des captives ! J’accours. Je vous apporte, en mes chars triomphants, Le choix des nourrissons et des plus beaux enfants, Comme à l’heureux matin de mon premier voyage, Quand je montais, suivi d’un immense équipage, Vers le temple vermeil, de flamme environné, Au bûcher de Molok jeter mon premier-né ! — Mais le vieillard se tait ; il sourit, il achève En son cœur rassuré l’illusion du rêve. Il revoit l’aube claire et Zour à son réveil, Le flot silencieux qui miroite au soleil, La rade éblouissante et
-le m~te.
+le môle, Dressé comme un gardien formidable qu’
-LES SIECLES MORTS ~00 Dressécommeun gardienformidablequ’épaule La citadelleblancheaux sinueuxremparts. Et barqueset vaisseauxcroisentde toutesparts Leurssillagesd’argentsur l’azurde la houle Et lesmarchésremplisdébordent,et la foule Tumultueusementencombreles quartiers. Et toujourslà, muet pendantdesjours entiers,
+épaule La citadelle blanche aux sinueux remparts. Et barques et vaisseaux croisent de toutes parts Leurs sillages d’argent sur l’azur de la houle ; Et les marchés remplis débordent, et la foule Tumultueusement encombre les quartiers. Et toujours là, muet pendant des jours entiers,
-mer avecde sombresrires. Le trafiquantde Zourattenditsesnavires. Et ses vieuxcompagnons,entendantderrièreeux Le rauquesimementdu vieillardaux yeuxcreux, Indifférents,passaientsansdétournerla tête.
+mer avec de sombres rires, Le trafiquant de Zour attendit ses navires. Et ses vieux compagnons, entendant derrière eux Le rauque sifflement du vieillard aux yeux creux, Indifférents, passaient sans détourner la tête.
-les petitsenfants,à la marcheinquiète. Hâtaientleurspascraintifs,tremblantde toujoursvoir Cethommesolitaire,assisde l’aubeau soir, Sordide,abandonné,sur une mêmepierre, Et qui. de sesdeuxmainsabritantsa paupière, Éternellementblême,au seuilde sa maison, Plongeaitun regardmortdansle vide horizon.
+les petits enfants, à la marche inquiète, Hâtaient leurs pas craintifs, tremblant de toujours voir Cet homme solitaire, assis de l’aube au soir, Sordide, abandonné, sur une même pierre, Et qui, de ses deux mains abritant sa paupière, Eternellement blême, au seuil de sa maison, Plongeait un regard mort dans le vide horizon. </div>
-ZARATHOUSTRA ÏL est
+Il est
-Les torrentsont bondid’allégresse Et les eauxdansleur coursont reuuévers Lui. La terreaux prés nombreuxcontempleavecivresse Le nouveaufirmamentoù le soleila lui.
+Les torrents ont bondi d’allégresse Et les eaux dans leur cours ont reflué vers Lui. La terre aux prés nombreux contemple avec ivresse Le nouveau firmament où le soleil a lui.
-le Très-Saint,le Pur, le PremierPrêtre, Le PremierConquérantet le PremierPasteur, Le PremierMazdéenqui proclameet pénètre Le Verbeprimitif,augusteet créateur. C’estLui, Zarathoustra,qui rit
+le Très-Saint, le Pur, le Premier Prêtre, Le Premier Conquérant et le Premier Pasteur, Le Premier Mazdéen qui proclame et pénètre Le Verbe primitif, auguste et créateur. C’est Lui, Zarathoustra, qui rit
-lumière Commeun rayonnaissantsur les sommetsneigeux; L’avenirprophétiqueest clossoussa paupière,
+lumière Comme un rayon naissant sur les sommets neigeux ; L’avenir prophétique est clos sous sa paupière,
-qu’un éclaircachédansun ciel
+qu’un éclair caché dans un ciel
-LES SIECLES MORTS ao4 Mrit. Les troupeauxlents et repusd’herbe grasse,
+Il rit. Les troupeaux lents et repus d’herbe grasse,
-au feuillageépais, Toute
+au feuillage épais, Toute
-et croit la
+et croît la
-Des Aryaspasteurs, dans
+Des Aryas pasteurs, dans
-la paix; Et
+la paix ; Et
-que Mazdacréa dans
+que Mazdâ créa dans
-monde corporel,le ciel,
+monde corporel, le ciel,
-rire, flottantsur la
+rire, flottant sur la
-Fut commeun vent
+Fut comme un vent
-endormi. Maisseuls, accélérantleur course
+endormi. Mais seuls, accélérant leur course
-jaloux, lascifs,menteurs, toujoursvaincus, Les Dévas.dont la lèvre abjectebave et
+jaloux, lascifs, menteurs, toujours vaincus, Les Dévas, dont la lèvre abjecte bave et
-divin tendentleurs doigtsaigus. La gît l’Enfant sauveur. inerte, faibleencore, Zarathoustra, prophèteet justicier
+divin tendent leurs doigts aigus. Là gît l’Enfant sauveur, inerte, faible encore, Zarathoustra, prophète et justicier
-les flagelleradu fouetâpre et
+les flagellera du fouet âpre et
-au Sacrificepur; Celui dent la semence,après les mille années, Engendrerale Chefincorruptibleet fort
+au Sacrifice pur ; Celui dont la semence, après lés mille années, Engendrera le Chef incorruptible et fort
-races condamnées. Refermerasur eux
+races condamnées, Refermera sur eux
-Qu’il meure1 Et
+Qu’il meure ! Et
-joie, Lea sombresRavageurs,les nocturnes
+joie, Les sombres Ravageurs, les nocturnes
-du couchanttraînent comme
+du couchant traînent comme
-Le Nouveau-népromis, qu’ont
+Le Nouveau-né promis, qu’ont
-ZARATHOUSTRA t0& La
+La
-que seulfoule, ravage
+que seul foule, ravage
-bétail vagabond. En
+bétail vagabond, En
-roc sauvage. Abandonnel’Enfant et disparaîtd’un bond. Soudain, chassantla neige
+roc sauvage, Abandonne l’Enfant et disparaît d’un bond. Soudain, chassant la neige
-qu’une avalanche. Aveugléde terreur,
+qu’une avalanche, Aveuglé de terreur,
-D’un formidablechoc heurtant
+D’un formidable choc heurtant
-lourd troupeaude bœufs
+lourd troupeau de bœufs
-Leur massebousculée,incessammentaccrue, Descend,se précipiteet s’écraseet mugit
+Leur masse bousculée, incessamment accrue, Descend, se précipite et s’écrase et mugit
-plus compacteencore, à bondspressésse rue Versl’unique cheminqu’un sang visqueuxrougit. Maisvoici que bonditpar-dessusla mêlée
+plus compacte encore, à bonds pressés se rue Vers l’unique chemin qu’un sang visqueux rougit. Mais voici que bondit par-dessus la mêlée
-taureau gigantesque,à l’œil tranquilleet fier,
+taureau gigantesque, à l’œil tranquille et fier,
-deux cornesde fer. Immobile,il opposeà la
+deux cornes de fer. Immobile, il oppose à la
-Son poitrailvigoureux,commeun rempart,
+Son poitrail vigoureux, comme un rempart,
-mur massifla route infranchissable,et garde
+mur massif la route infranchissable, et garde
-quatre piedsle sommeilde l’Enfant.
+quatre pieds le sommeil de l’Enfant.
-le troupeaumeurtri, parmi les rocherslisses, Recule,
+le troupeau meurtri, parmi les rochers lisses, Recule,
-Un beuglementfunèbreemplitles précipices Et le Taureaudivin gonflases largesflancs.
+Un beuglement funèbre emplit les précipices ; Et le Taureau divin gonfla ses larges flancs.
-LES SIÈCLES MORTS 206 Le célesteTaureau parla
+Le céleste Taureau parla
-vaste Quel
+vaste : — Quel
-Vers l’enclosprépare, si
+Vers l’enclos préparé, si
-le nouveauChef et
+le nouveau Chef et
-Pasteur naissant? Vers
+Pasteur naissant ? Vers
-sourd mugissementdu bétailmaladif, Si le Méchantdisperseou corrompt
+sourd mugissement du bétail maladif, Si le Méchant disperse ou corrompt
-la Vache-mèreet le Bœuf primitif? Je t’implore, o Mazda!moi le
+la Vache-mère et le Bœuf primitif ? Je t’implore, ô Mazdâ ! moi le
-ta féconditépeupla le mondepur, Et
+ta fécondité peupla le monde pur, Et
-des Maîtres! Dans l’aurore éclatanteou sous
+des Maîtres ! Dans l’aurore éclatante ou sous
-le Très-Saintque j’ai
+le Très-Saint que j’ai
-moi-même Qu’il
+moi-même ! Qu’il
-le Veilleursans repos,
+le Veilleur sans repos,
-Pasteur immortelque suivrontles troupeaux.
+Pasteur immortel que suivront les troupeaux.
-et s’incline!1 Que le Sugegrandisseà jamais
+et s’incline ! Que le Sage grandisse à jamais
-Et semé, o Créateur!le grain
+Et sème, ô Créateur ! le grain
-prospérité Et
+prospérité ! — Et
-Taureau s’évanouitdans l’ombre.
+Taureau s’évanouit dans l’ombre.
-vers Zarathoustra,par les
+vers Zarathoustra, par les
-éclaircis, Volaiten souriant, favorableet sans
+éclaircis, Volait en souriant, favorable et sans
-aux casquesd’or des saintesPhravasis.
+aux casques d’or des saintes Phravasis. </div>
-LES CRÉATIONS D AHOÛRA-MAZDÂ 0Créateur, ô
+O Créateur, ô
-êtres Vivantet t’adorant
+êtres Vivant et t’adorant
-premier Mazdéenqui reçut
+premier Mazdéen qui reçut
-un célestedon, ta
+un céleste don, ta
-qui, t’interrogeantdans le
+qui, t’interrogeant dans le
-la doubleessenceet l’origine antique? Alioûra-Mazdadit au
+la double essence et l’origine antique ? — Ahoûra-Mazdâ dit au
-Zarathoustra 0 fidèle,ô très
+Zarathoustra : — O fidèle, ô très
-ton oreilleentendra L’augustevente qre faitjaillir mon
+ton oreille entendra L’auguste vérité que fait jaillir mon
-superbe, Lumineux,éclatant,aux troupeauxplus nombreux
+superbe, Lumineux, éclatant, aux troupeaux plus nombreux
-les étoilesd’or dans
+les étoiles d’or dans
-LES SIECLES MORTS ao8 Voici.J’avais créé les Divinitéspures, Les Dieuxspirituels, les Phravasisfutures. Les Amésas-Çpcntas,puissantset vénérés, Mitrale Vigilant,Dieu des sermentsjurés, Qui
+Voici. J’avais créé les Divinités pures, Les Dieux spirituels, les Phravasis futures, Les Amésas-Çpentas, puissants et vénérés, Mitra le Vigilant, Dieu des serments jurés, Qui
-des montagnes. Véridique,fécond, favorableaux campagnes. Victorieux,a qui les combattantsrivaux Offrentle sacrifice,au dos
+des montagnes, Véridique, fécond, favorable aux campagnes, Victorieux, à qui les combattants rivaux Offrent le sacrifice, au dos
-leurs chevaux: Et Çraosale saint
+leurs chevaux ; Et Çraosa le saint
-je peuplail’espace et l’immensitésombre. Monantique ennemi,
+je peuplai l’espace et l’immensité sombre. Mon antique ennemi,
-des Dévashurlants. Au profondde l’enfer cachait,pour neuf mille ans. L’inutile
+des Dévas hurlants. Au profond de l’enfer cachait, pour neuf mille ans, L’inutile
-convulsives. Maisfaçonnanten paix
+convulsives. Mais façonnant en paix
-Contre Anro-Mainyous,tel qu’un
+Contre Anro-Mainyous, tel qu’un
-Je fondail’univers et
+Je fondai l’univers et
-premier ouvrage. Le
+premier ouvrage, Le
-tour pâlissantet vermeil. Où
+tour pâlissant et vermeil, Où
-le soleil. Nocturne,
+le soleil, Nocturne,
-les divineseaux, que
+les divines eaux, que
-amasse, Ruisselèrentsans fin du gouffreuniversel, Et
+amasse, Ruisselèrent sans fin du gouffre universel, Et
-Le soljoyeux fuma
+Le sol joyeux fuma
-les moissonsneuries, Et
+les moissons fleuries, Et
-les neuvesprisonniers Inépuisablementroulaient leurs
+les fleuves prisonniers Inépuisablement roulaient leurs
-LES CRËATÏONS D’AHOÛRA-MAZDÂ ao$ ’4 Les sources, abreuvantau loin
+Les sources, abreuvant au loin
-sèches, D’elles-mêmeserraienten des canauxépars. Les arbres, lourdsde fruits, curaient de
+sèches, D’elles-mêmes erraient en des canaux épars. Les arbres, lourds de fruits, offraient de
-et débordantainsi que
+et débordant ainsi que
-Le savoureuxfardeaude leurs grappesvermeilles Et les champsétagéset les prés toujoursverts D’un manteau frémissantabritaientl’univers. Maissur la
+Le savoureux fardeau de leurs grappes vermeilles ; Et les champs étages et les prés toujours verts D’un manteau frémissant abritaient l’univers. Mais sur la
-Rien n’avaitpalpité, rien ne vivaitencore. Des vallonsinconnusaux fertilessommets Nul souuleintelligentn’avait court jamais. La sèveoriginelle,âpre et
+Rien n’avait palpité, rien ne vivait encore. Des vallons inconnus aux fertiles sommets Nul souffle intelligent n’avait couru jamais. La sève originelle, âpre et
-inféconde, Fermentaitvainementdans le
+inféconde, Fermentait vainement dans le
-le frappantdu pied, gonflantson large col. Le Taureau primitifconquitle nouveausol. Unique,
+le frappant du pied, gonflant son large col, Le Taureau primitif conquit le nouveau sol. Unique,
-Le mystiqueTaureaufoulala terre
+Le mystique Taureau foula la terre
-l’herbe gigantesqueentra jusqu’aux
+l’herbe gigantesque entra jusqu’aux
-semence S’épanchaitau hasard
+semence S’épanchait au hasard
-toujours fécond,pensif,jamaislassé, Dans ma volontéferme, ô Juste je plaçai, Commeau plus haut sommetde mon
+toujours fécond, pensif, jamais lassé, Dans ma volonté ferme, ô Juste ! je plaçai, Comme au plus haut sommet de mon
-complète, L’Homme,ancêtre des
+complète, L’Homme, ancêtre des
-Dieux bienfaisantset les
+Dieux bienfaisants et les
-Immortels
+Immortels Régnaient et dirigeaient les
-9t0 LES SIÈCLES MORTS Régnaientet dirigeaientles mondes
+mondes
-le repospromis aux
+le repos promis aux
-fortunées, QuandAnro-Mainyous,après trois
+fortunées, Quand Anro-Mainyous, après trois
-années, Rompantla trêve
+années, Rompant la trêve
-la nuit. Et situant de
+la nuit, Et sifflant de
-sa puissancevaine accumulantles restes, Opposases Dévasaux’Yazatascélestes. Un
+sa puissance vaine accumulant les restes, Opposa ses Dévas aux Yazatas célestes. Un
-l’univers, Lorsque,sanglantet noir, s’ouvritFœil du Pervers Et commeaux jours
+l’univers, Lorsque, sanglant et noir, s’ouvrit l’œil du Pervers ; Et comme aux jours
-du Meurtrierobscurcitma lumière. 0 Régionsdu monde ô bienheureuxséjours1 Terres qu’illuminaitle ciel des anciensjours, Auroresqui versiezdu haut des coteauxroses Voslimpidesclartés sur
+du Meurtrier obscurcit ma lumière. O Régions du monde ! ô bienheureux séjours ! Terres qu’illuminait le ciel des anciens jours, Aurores qui versiez du haut des coteaux roses Vos limpides clartés sur
-choses, Vergers,sources,torrents qui descendiezdes monts!1 Ce
+choses, Vergers, sources, torrents qui descendiez des monts ! Ce
-l’heure implacableoù le
+l’heure implacable où le
-Fils d’Anro-Mainyous,tourbillonnasans trêve. Commeun nuage épaisque l’ouragan
+Fils d’Anro-Mainyous, tourbillonna sans trêve. Comme un nuage épais que l’ouragan
-les sombresLégions Sur
+les sombres Légions Sur
-champ dévastédes SeizeRégions S’abattirent; le mal croissaitcommeun ulcère.
+champ dévasté des Seize Régions S’abattirent ; le mal croissait comme un ulcère.
-Tous accouraient,tandisqu’en décombrespoudreux La Vie agonisanteexpiraitderrière eux. Maissans cesse attentifà mon
+Tous accouraient, tandis qu’en décombres poudreux La Vie agonisante expirait derrière eux. Mais sans cesse attentif à mon
-un bienfaitnouveauvengeantun nouveaucrime,
+un bienfait nouveau vengeant un nouveau crime,
-LES CRËATtO~S D AHOÛRA-MAZDÂ att Je veillais,je luttais,
+Je veillais, je luttais,
-mes créationscomptaittous ses
+mes créations comptait tous ses
-plane. Anro-Mainyousbroie L’universéperdu commeune immenseproie. Tremblantet décharné,le Taureauprimitif Pousse
+plane. Anro-Mainyous broie L’univers éperdu comme une immense proie. Tremblant et décharné, le Taureau primitif Pousse
-l’air funèbreun beuglementplaintif, S’épuiseà secouerle Dévaqui l’accable, Dépérit, consumédu mal irrévocable, Chancelle,tombeet meurt. Maisde ses membresfroids Sortent les douzegrains qui germentà ma voix Et commeun vase
+l’air funèbre un beuglement plaintif, S’épuise à secouer le Déva qui l’accable, Dépérit, consumé du mal irrévocable, Chancelle, tombe et meurt. Mais de ses membres froids Sortent les douze grains qui germent à ma voix ; Et comme un vase
-fécondée Recueillesa semence,obstinémentgardée, D’où
+fécondée Recueille sa semence, obstinément gardée, D’où
-par coupleset jumeaux.
+par couples et jumeaux.
-les grandsanimaux. La
+les grands animaux. La
-des Drujesperverties, Telle
+des Drujes perverties, Telle
-les enveloppeet sur
+les enveloppe et sur
-soleil refroiditraine en
+soleil refroidi traîne en
-vent chassela nue opaque derrièreelle Tourbillonnela neige
+vent chasse la nue opaque ; derrière elle Tourbillonne la neige
-inconnu, mortelet glacial,
+inconnu, mortel et glacial,
-des nœud:;figésdu Serpentfluvial. L’Homme, le premier-né,Gaya, l’unique Ancêtre. Combat, mais tombeaussi sous l’aiguillondu Traître. Il meurt! Le germe couleau long du flancpercé; Et
+des nœuds figés du Serpent fluvial. L’Homme, le premier-né, Gaya, l’unique Ancêtre, Combat, mais tombe aussi sous l’aiguillon du Traître. Il meurt I Le germe coule au long du flanc percé ; Et
-flot prolifique,ardent et
+flot prolifique, ardent et
-Encor purifiépar la
+Encor purifié par la
-«a LES SIECLES MORTS Telle
+Telle
-Jaillit l’impérissableet jeune
+Jaillit l’impérissable et jeune
-sans espoir,pour quelque tempsdompté. Le Meurtriers’enfuit. Et les sièclespassèrent. Beaux,puissants,abritésparlesmontsqu’ilscreusèrent. Sous
+sans espoir, pour quelque temps dompté, Le Meurtrier s’enfuit. Et les siècles passèrent. Beaux, puissants, abrités parles monts qu’ils creusèrent, Sous
-ciel favorableoù rayonnaitle jour,
+ciel favorable où rayonnait le jour,
-hommes confiantspullulaient dans l’amour. Et, débordantau loin
+hommes confiants pullulaient dans l’amour, Et, débordant au loin
-heureuses, Multipliaientl’essaimdes races
+heureuses, Multipliaient l’essaim des races
-bœufs, Bondissaientlibrementdans les enclosherbeux, Pendant
+bœufs, Bondissaient librement dans les enclos herbeux, Pendant
-sacrés, hérissaientleur poil
+sacrés, hérissaient leur poil
-fut l’accroissementdes vivants,
+fut l’accroissement des vivants,
-enceinte closeoù le
+enceinte close où le
-rase, Maigrissaient,et la terre enfantaitsous leurs
+rase, Maigrissaient, et la terre enfantait sous leurs
-De quadruplesmoissonset ne suffisaitpas. Ce
+De quadruples moissons et ne suffisait pas. Ce
-saint Zarathoustra!1 Le
+saint Zarathoustra ! Le
-bleus horizonsqu’ont désertésvos pères, Regorgeaitde chevauxet de troupeauxprospères. Je l’appelai Très-pur
+bleus horizons qu’ont désertés vos pères, Regorgeait de chevaux et de troupeaux prospères. Je l’appelai : — Très-pur
-LES CREATtOKS B AHOÛRA-MAZDA f3 Fils de Vivanhao.lumineuxYïma, Sers-moiPremier pasteur,soismon premierprophète. Promulgateurchoiside ma Règleparfaite, Va commeun messagerqui propageen tout
+Fils de Vivanhao, lumineux Yïma, Sers-moi ! Premier pasteur, sois mon premier prophète. Promulgateur choisi de ma Règle parfaite, Va comme un messager qui propage en tout
-La flammeinextinguibleet les autelsdu Feu. Maisle pur Yïmame répondit Toi-même, M’as-tucréé gardiende ton
+La flamme inextinguible et les autels du Feu. — Mais le pur Yïma me répondit : — Toi-même, M’as-tu créé gardien de ton
-suprême, 0 Mazda?Quel vivantdétendradésormais Dans ta créationles êtres que j’aimais? Quel autre, dispersantle vol des Drujesnoires, Étendra
+suprême, O Mazdâ ? Quel vivant défendra désormais Dans ta création les êtres que j’aimais ? Quel autre, dispersant le vol des Drujes noires, Étendra
-les vieuxterritoires, Si, promulguantta Loi sousle ciel
+les vieux territoires, Si, promulguant ta Loi sous le ciel
-suis commeun prophèteet commeun messager? Laisse-moipaître encor mes troupeauxet protège Monroyaume, ô Mazda!sans hiver
+suis comme un prophète et comme un messager ? Laisse-moi paître encor mes troupeaux et protège Mon royaume, ô Mazdâ ! sans hiver
-mon champdoré, Sans
+mon champ doré, Sans
-n’y périsse;et je te servirai! Que
+n’y périsse ; et je te servirai ! — — Que
-prière, S’élargisse,Yïma, la
+prière, S’élargisse, Yïma, la
-Dis-je. Et
+Dis-je. — Et
-donnai, commeun double trésor. L’éclatantecharrue avecl’aiguillond’or. Et
+donnai, comme un double trésor, L’éclatante charrue avec l’aiguillon d’or. Et
-à nouveaustérile et
+à nouveau stérile et
-la douceurd’un immuableété. D’autres sièclesencore au fonddu temps antique S’étaientévanouis,quand ma voixprophétique. RappelantYïma, dit: Écoute, o Pasteur!1
+la douceur d’un immuable été. D’autres siècles encore au fond du temps antique S’étaient évanouis, quand ma voix prophétique, Rappelant Yïma, dit : — Écoute, ô Pasteur !
-LES StËCLES MORTS ~4 Viens!1 Anro-Mainyous, d’un soume destructeur, Réveilleautour de toi le’peuple impur
+Viens ! Anro-Mainyous, d’un souffle destructeur, Réveille autour de toi le peuple impur
-Drujes. Voicil’heure où
+Drujes. Voici l’heure où
-Les troupeauxéperdus, sur
+Les troupeaux éperdus, sur
-glacés Cherchantleur trace
+glacés Cherchant leur trace
-pas euacés, Déserterontla plaine-etfuiront la colline. Jusqu’aux sommets noyésque l’eau
+pas effacés, Déserteront la plaine et fuiront la colline, Jusqu’aux sommets noyés que l’eau
-ravine Où
+ravine ; Où
-trêve épaissirasur les êtresvivants La
+trêve épaissira sur les êtres vivants La
-funèbre. Voicil’heure. Yïma! L’Aryanacélèbre. La Terre irréprochableoù s’assemblentles Purs,
+funèbre. Voici l’heure, Yïma ! L’Aryâna célèbre, La Terre irréprochable où s’assemblent les Purs,
-l’eau torrentielleet les
+l’eau torrentielle et les
-un cadavreétendu dans
+un cadavre étendu dans
-fange, Sansqu’un vol de corbeauxle déchire
+fange, Sans qu’un vol de corbeaux le déchire
-ne viensen aide
+ne viens en aide
-anéanti. 0 toi qu’a protégél’auguste Armaui, Trace un enclospropiceet construisla demeure.
+anéanti. O toi qu’a protégé l’auguste Armaïti, Trace un enclos propice et construis la demeure.
-l’enceinte extérieure. Longue
+l’enceinte extérieure, Longue
-tour ù tour
+tour à tour
-la cour; Qu’au
+la cour ; Qu’au
-lumineuse Resplendisse,en s’ouvrant,
+lumineuse Resplendisse, en s’ouvrant,
-des bassinsoù murmurent
+des bassins où murmurent
-eaux, S’accouplerasans peur le peupledes oiseaux. Sous
+eaux, S’accouplera sans peur le peuple des oiseaux, Sous
-des frondaisonsépaisses. La tu rassemblerasles germesdes espèces
+des frondaisons épaisses. Là tu rassembleras les germes des espèces
-les animauxanciens. Parqués
+les animaux anciens, Parqués
-des chiens.
+des chiens,
-LES CRÉATIONS D’AHOÛPA-MAZDA at5 Étant
+Étant
-et dé formeplus belle,
+et de forme plus belle,
-point audoublejoug tendu
+point au double joug tendu
-Puis recueillanttoi-mêmeen tes pieusesmains Les germesdes meilleurset des
+Puis recueillant toi-même en tes pieuses mains Les germes des meilleurs et des
-purs humains. Lesgermesdesplusforts,desplusgrands,desplussages, Aux
+purs humains, Les germes des plus forts, des plus grands, des plus sages, Aux
-grains semés,enfouis-lesencor Au
+grains semés, enfouis-les encor Au
-noirs sillonsqu’entr’ouvrele Socd’or. Et
+noirs sillons qu’entr’ouvre le Soc d’or. — Et
-Yïma construisitla demeure.
+Yïma construisit la demeure.
-quatre côtes, l’enceinteextérieure, Longued’un carétus, enfermatour a tour
+quatre côtés, l’enceinte extérieure, Longue d’un carétus, enferma tour à tour
-bord deslacs,dansl’ombreoù lesoiseauxs’aimèrent, Les germesrépanduss’unirent et germèrent; Et
+bord des lacs, dans l’ombre où les oiseaux s’aimèrent, Les germes répandus s’unirent et germèrent ; Et
-demeure, éclatanteau dedans,
+demeure, éclatante au dedans,
-de flambeauxardents. Telle, ô Zarathoustra!la race
+de flambeaux ardents. Telle, ô Zarathoustra ! la race
-la retraitesainte et
+la retraite sainte et
-sans effroi,chaste, riche en troupeaux. Vécut
+sans effroi, chaste, riche en troupeaux, Vécut
-et l’immortelrepos. Ensemble,
+et l’immortel repos. Ensemble,
-front déchiranttous leurs
+front déchirant tous leurs
-Se lèventle soleil,la lune
+Se lèvent le soleil, la lune
-étoiles Et
+étoiles ; Et
-les hommesheureux, N’est qu’un momentd’ivresseet qu’un
+les hommes heureux, N’est qu’un moment d’ivresse et qu’un
-Telle, embaumantles cieux,
+Telle, embaumant les cieux,
-les tempsl’Humanitéravie, Sur
+les temps l’Humanité ravie, Sur
-terre Aryenneoù l’oiseauKarshipta
+terre Aryenne où l’oiseau Karshipta Promulgua le premier ma
-LES SIECLES MORTS tt6 Promulguale premierma Loi qu’ilapporta, Jusqu’ausoirtriomphaldesvictoiresdernières, Où le vieilEnnemi,vaincupar tes prières, Aufonddu Norddéviqueà jamaissombrera Dansl’étemelenfer,ô saintZarathoustra!
+Loi qu’il apporta, Jusqu’au soir triomphal des victoires dernières, Où le vieil Ennemi, vaincu par tes prières, Au fond du Nord dévique à jamais sombrera Dans l’éternel enfer, ô saint Zarathoustra ! — </div>
-HYMNE A MITRA 1 ~Tou8 honoronsMitra,Dieudesvastescampagnes. i ~) Pour son éclatsanstacheet pour sa majesté!t C’est Luiqui le premierjaillitsur les
+I Nous honorons Mitra, Dieu des vastes campagnes, Pour son éclat sans tache et pour sa majesté ! C’est Lui qui le premier jaillit sur les
-Au premierYazata,dont le
+Au premier Yazata, dont le
-irrité Dispersel’impostureet déchirela fraude, Nousprésentonsl’ofl’randeet le jus iermenté1
+irrité Disperse l’imposture et déchire la fraude, Nous présentons l’offrande et le jus fermenté
-LES SIÈCLES MORTS tt8 C’est
+! C’est
-rôde, Protégeral’enclospacifiqueet fera Bondirles grands troupeauxhors de
+rôde, Protégera l’enclos pacifique et fera Bondir les grands troupeaux hors de
-sa protectionnous honorons Mitra!1 l! C’est
+sa protection nous honorons Mitra ! II C’est
-le Véridiqucet Sage,
+le Véridique et Sage,
-mille oreilles. Dont l’œil resplendissantdécouvreau fond
+mille oreilles, Dont l’œil resplendissant découvre au fond
-les songesmauvaisaccomplisdans lesveilles. Il
+les songes mauvais accomplis dans les veilles. Il
-et déchaînantles ouragans
+et déchaînant les ouragans
-du Fidèle. Mêmeles faux
+du Fidèle, Même les faux
-elle Mêmele vain
+elle Même le vain
-le perversjura, Est
+le pervers jura, Est
-et puissantcomme une
+et puissant comme une
-sa protectionnoushonoronsMitra!I 111 Salut!Tes largesbrasjusqu’auxbornesdu monde Enfermenttourà tour, commeen un cercleardent. L’Orient,par delàle Fleuveà l’eauféconde,
+sa protection nous honorons Mitra ! III Salut ! Tes larges bras jusqu’aux bornes du monde Enferment tour à tour, comme en un cercle ardent, L’Orient, par delà le Fleuve à l’eau féco
-HYMNE A MtTRA "9 L’Abîmeoù s’engloutitle nocturne
+nde, L’Abîme où s’engloutit le nocturne
-au milieude la
+au milieu de la
-foulant, splendideet solitaire, Avantle soleild’or, le sommetdu Hâra, Montescomme une flammeet jaillis du cratèreI Pour sa protectionnous honoronsMitra!I IV
+foulant, splendide et solitaire, Avant le soleil d’or, le sommet du Hâra, Montes comme une flamme et jaillis du cratère ! Pour sa protection nous honorons Mitra ! IV
-des Puissants,Rapidedes Rapides,
+des Puissants, Rapide des Rapides,
-de lumineuxchevaux, Sur un célestechar parcourtles cieux limpides; Lui
+de lumineux chevaux, Sur un céleste char parcourt les cieux limpides ; Lui
-Aux épaulesdes Forts
+Aux épaules des Forts
-les carquoissonnants,remplisde traits nouveaux Lui
+les carquois sonnants, remplis de traits nouveaux ; Lui
-la mêléeétreint, frappeet terrasse,
+la mêlée étreint, frappe et terrasse,
-pieds victorieuxdu Chef qui l’adora. L’ennemirévoltédont il
+pieds victorieux du Chef qui l’adora, L’ennemi révolté dont il
-race Poursa protectionnoushonoronsMitra
+race : Pour sa protection nous honorons Mitra !
-aao LES SIECLES MORTS v Il
+V Il
-les plaquesde fer des cuirassesdisjointes. Ses
+les plaques de fer des cuirasses disjointes. Ses
-L’arc frémit; le glaiveimpérissable Fauche les combattantscomme de
+L’arc frémit ; le glaive impérissable Fauche les combattants comme de
-vienne Sous sescoups,tel qu’un bœufsur le
+vienne ! Sous ses coups, tel qu’un bœuf sur le
-Le Sacrificateurnéfastes’abattra Avecle Prêtre
+Le Sacrificateur néfaste s’abattra Avec le Prêtre
-sa protectionnous honorons Mitra!1 VI
+sa protection nous honorons Mitra ! VI
-les Mècheslancées. La Malédictionaux mâchoiresde fer, Commeun noir
+les flèches lancées. La Malédiction aux mâchoires de fer, Comme un noir
-fendant l’air.
+fendant l’a
-HYMNE A MITRA aat Tel versle Mazdéenqui l’appelleà son aide, Marchele Protecteur,
+ir. Tel vers le Mazdéen qui l’appelle à son aide, Marche le Protecteur,
-d’Ahoûra, Avecla lance
+d’Ahoûra, Avec la lance
-sa protectionnous honoronsMitra! VII Noushonorons Mitraqui, sur
+sa protection nous honorons Mitra ! VII Nous honorons Mitra qui, sur
-mortier célesteaux uancssemésd’étoiles. NoushonoronsMitra, le
+mortier céleste aux flancs semés d’étoiles. Nous honorons Mitra, le
-des troupeauxerrant sur
+des troupeaux errant sur
-la sourceet reverdirle pré Qui défenditle Juste en sesenclosprospères, Et,
+la source et reverdir le pré ; Qui défendit le Juste en ses enclos prospères, Et,
-des glaives,massacra Les
+des glaives, massacra Les
-nous honoronsMitra!1 VIII Noushonorons Mitraselon la règleancienne, Selonle rite
+nous honorons Mitra ! VIII Nous honorons Mitra selon la règle ancienne, Selon le rite
-du mondeincorporel, Selon la majestéde la Foi Mazdéenne.
+du monde incorporel, Selon la majesté de la Foi Mazdé
-LES SIÈCLES MORTS 222 Nous honoronsMitra, le soleilimmortel, Les
+enne. Nous honorons Mitra, le soleil immortel, Les
-Par l’offrandeet le
+Par l’offrande et le
-l’autel. Noushonorons Mitra, gardiendu Sage
+l’autel. Nous honorons Mitra, gardien du Sage
-qui l’a prié,
+qui Ta prié,
-En balançantla tige
+En balançant la tige
-sa protectionnous lionoronsMitra1
+sa protection nous honorons Mitra ! </div>
-LES LOUANGES D’ARDVI-ÇOÛRA-ANÂHITA T’HONOREArdvi-çoura-Anâhita.l’Eau pure, ~J L’Eau salutaire, fraîche,erranteet sans souillure, Quijaillit au sommetdu mont Hukairya. Ses mille réservoirs,tels que des sourcespleines, S’épanchentlargementsur les champset les plaines . ’ar les mille canauxque Mazd&leur fraya. J’honore Ardvi-çoùra,selon l’ordre
+J’honore Ardvi-çoûra-Anâhita, l’Eau pure, L’Eau salutaire, fraîche, errante et sans souillure, Qui jaillit au sommet du mont Hukâirya. Ses mille réservoirs, tels que des sources pleines, S’épanchent largement sur les champs et les plaines Par les mille canaux que Mazda leur fraya. J’honore Ardvi-çoûra, selon l’ordre
-rite. J’oCre le sacrificeen la forme prescrite. Les
+rite. J’offre le sacrifice en la forme prescrite, Les
-la viandeet le Hômadivin, L~ chevaux,le bétail, les brebisconsacrées, Afinque le
+la viande et le Hôma divin, Les chevaux, le bétail, les brebis consacrées, Afin que le
-coucher dusoleil, ne l’onrc pas
+coucher du soleil, ne l’offre pas
-aa44f LES SIECLES MORTS J’honore Ardvi-çoùra,bienfaisanteet féconde,
+J’honore Ardvi-çoûra, bienfaisante et féconde,
-se multiplieet gronde
+se multiplie et gronde
-les troupeauxvagabonds, La semencede l’homme
+les troupeaux vagabonds, La semence de l’homme
-sainte Ardvi-çoùradont les
+sainte Ardvi-çoûra dont les
-créatrices Commeun fleuveéternel baignentle cœur
+créatrices Comme un fleuve éternel baignent le cœur
-Qui bouillonneet remplit
+Qui bouillonne et remplit
-mer Vourukasha; Celle qui, s’avançantsur un
+mer Vourukasha ; Celle qui, s’avançant sur un
-le Très-Saintque son
+le Très-Saint que son
-qui descenddes cieux semésd’étoiles. Les femmeset les
+qui descend des cieux semés d’étoiles. Les femmes et les
-les viergessous leurs voiles. Lorsqueparait l’Époux
+les vierges sous leurs voiles, Lorsque paraît l’Époux
-Les Maîtresdes Pays,
+Les Maîtres des Pays,
-somme, Marche,les yeux nxés sur le vaguehorizon: Les sagesAtharvans, gardiensdes chosessaintes, Pareils
+somme, Marche, les yeux fixés sur le vague horizon ; Les sages Atharvans, gardiens des choses saintes, Pareils
-pasteurs surveillantles enceintes
+pasteurs surveillant les enceintes
-du fourrageépais. Tout
+du fourrage épais, Tout
-Implore Ardvi-çoùraqui protège
+Implore Ardvi-çoûra qui protège
-Le Mazdéenpieux dans
+Le Mazdéen pieux dans
-LES LOUANGES D’ARDVÏ-ÇOÛRA-ANAHÏTA aa5 tt Quand Aho&ra-Mazdâ.dans la
+Quand Ahoûra-Mazdâ, dans la
-Dit Prépareet conduisle cœurde mon
+Dit : — Prépare et conduis le cœur de mon
-Saint Zarathoustra,selon ma volonté. Elle
+Saint Zarathoustra, selon ma volonté. — Elle
-du Créateurantique Et
+du Créateur antique ; Et
-de l’Ëlu, commeun rameau
+de l’Élu, comme un rameau
-pasteur brillant,Yïma. sur
+pasteur brillant, Yïma, sur
-ruisselle, offritdix mille
+ruisselle, offrit dix mille
-bétail, millebœufsavec centétalons, L’abondanceéternelleemplitla terre auguste Et
+bétail, mille bœufs avec cent étalons, L’abondance éternelle emplit la terre auguste ; Et
-noirs Karapans,mutiléspar le
+noirs Karapans, mutilés par le
-bave impuissanteont souilléses talons. DevantArdvi-Çoûras’enfuitet meurt la Druje; Dansl’implacablenuit les Dévassans refuge. Commeun peuple euaré, tournent
+bave impuissante ont souillé ses talons. Devant Ardvi-Çoûra s’enfuit et meurt la Druje ; Dans l’implacable nuit les Dévas sans refuge, Comme un peuple effaré, tournent
-J’honore Ardvi-Ço&ra.majestueuse,pure, A la sandaled’or, à
+J’honore Ardvi-Çoûra, majestueuse, pure, A la sandale d’or, à
-Le bareçmaléger fleuritdans sa
+Le bareçma léger fleurit dans sa
-droite Sesdeux seins gracieuxgonflentsa robe étroite L’émeraudeétincelleautour de ses colliers,
+droite ; Ses deux seins gracieux gonflent sa robe étroite ; L’émeraude étincelle autour de ses’ colliers,
-castors, choisieau tempspropice. Cousueen fils d’argent, resplendissanteet lisse. Sur
+castors, choisie au temps propice, Cousue en fils d’argent, resplendissante et lisse, Sur
-pieds virginauxtombe en
+pieds virginaux tombe en
-LES SIÈCLES MORTS aa6 0 vierge Ardvi-Çoûra.Reine des quatre Male~, La
+O vierge Ardvi-Çoûra, Reine des quatre Mâles, La
-le verglas,la nue
+le verglas, la nue
-Sont commedes guerriers
+Sont comme des guerriers
-le fleuvesans fin
+le fleuve sans fin
-tes faveursfécondes, Plus
+tes faveurs fécondes, Plus
-et bienfaisantque le
+et bienfaisant que le
-ondes, Baignele Mazdéenpriant selon
+ondes, Baigne le Mazdéen priant selon
-Loi r Queson glaivesoit clair commeun feuqui s’allumer Que son chevalde guerre,
+Loi ! Que son glaive soit clair comme un feu qui s’allume ! Que son cheval de guerre,
-les ennemisdomptés1 Que
+les ennemis domptés ! Que
-camp, détendu comme
+camp, défendu comme
-citadelle, Regorged’aliments, et
+citadelle, Regorge d’aliments, et
-bataille attendeà ses côtés1 0 Très-Sainte,descends Descends,ô Salutaire. De
+bataille attende à ses côtés ! O Très-Sainte, descends ! Descends, ô Salutaire, De
-terre 1 En flots étincelants,tombedes monts sacrésîr 0 sainte Ardvi-Çoûra.qui bondis
+terre ! En flots étincelants, tombe des monts sacrés ! O sainte Ardvi-Çoûra, qui bondis
-Et laissessans tarir
+Et laisses sans tarir
-des biensImplorés1
+des biens implorés ! </div>
-PERSÉPOLIS LE Roides Rois, Seigneurdes Pays, Roide Perse,
+Le Roi des Rois, Seigneur des Pays, Roi de Perse,
-Roi, Daray&vous,Akhéménide.a fui. Le glaivegrec s’acharneà ses flancsqu’il transperce,
+Roi, Darayâvous, Akhéménide, a fui. Le glaive grec s’acharne à ses flancs qu’il transperce,
-les champsd’Issosle vent glacédisperse La
+les champs d’Issos le vent glacé disperse La
-des guerrierstombésautour de
+des guerriers tombés autour de
-vu s’écroulerdans la
+vu s’écrouler dans la
-Ses défenseurs,foulésaux pieds des étéphants, Et, toute hérisséeainsi qu’un monstreétrange, Du
+Ses défenseurs, foulés aux pieds des éléphants, Et, toute hérissée ainsi qu’un monstre étrange, Du
-de l’horizons’ébranlerla Phalange
+de l’horizon s’ébranler la Phalange
-cercle d’airainpleind’éclairstriomphants.
+cercle d’airain plein d’éclairs triomphants.
-LES SIECLES MORTS at8 Il
+Il
-vu s’accomplirle sinistre présage Il
+vu s’accomplir le sinistre présage ; Il
-les chameauxéventréspar milliers, Les chariotsde guerre
+les chameaux éventrés par milliers, Les chariots de guerre
-sans carquoisdétournerleur visage. Fléchir
+sans carquois détourner leur visage, Fléchir
-Cavaliers Il
+Cavaliers ; Il
-ses filset ses
+ses fils et ses
-les colliersà trois
+les colliers à trois
-aux éclatantestrames. Et
+aux éclatantes trames, Et
-mains in~mes, Partagés,
+mains infâmes, Partagés,
-les foulesaccroupies. Il
+les foules accroupies, Il
-rayonnant commeun dieu
+rayonnant comme un dieu
-le piédestaldu MaMreuniversel. Il
+le piédestal du Maître universel. Il
-sur Assour; le Dadyceféroce, Le
+sur Assour ; le Dadyce féroce, Le
-le Mèdeépouvanté. L’Égypte et Saparda. Tyr
+le Mède épouvanté, L’Egypte et Saparda, Tyr
-la Cappadoce, Au
+la Gappadoce, Au
-du Disqueailé, sentaientle Dieu colosse. Auramazdâ,planant sur
+du Disque ailé, sentaient le Dieu colosse, Auramazdâ, planant sur
-rochers sauvages. Partout,
+rochers sauvages, Partout,
-son Dieu. Il
+son Dieu, Il
-sa mémoireet sculptait
+sa mémoire et sculptait
-que, recueillantle bois
+que, recueillant le bois
-Mages Allumaientsur l’autel l’inextinguiblefeu.
+Mages Allumaient sur l’autel l’inextinguible feu.
-PERSËPOH8 "9 Darayavousa fui le
+Darayâvous a fui ; le
-Il tratne aux monts désertsses pas agonisants; Ekbataneest conquiseet Pasagardestombe. Et le triomphateursouillela haute
+Il traîne aux monts déserts ses pas agonisants ; Ekbatane est conquise et Pasagardes tombe, Et le triomphateur souille la haute
-Où Kyrosoubliédort depuisdeux cents
+Où Kyros oublié dort depuis deux cents
-le Hérosjeune et beau.L’Asieentière Est
+le Héros jeune et beau. L’Asie entière Est
-victoire offertau nouveauRoi. L’éclairdévastateursuit sa marcheprincière. Et l’aquilon faroucheemportela poussière Desempiresdéchuset des Dieuxpleinsd’effroi. Bercécommeun amant
+victoire offert au nouveau Roi. L’éclair dévastateur suit sa marche princière, Et l’aquilon farouche emporte la poussière Des empires déchus et des Dieux pleins d’effroi. Bercé comme un amant
-des courtisanes. La
+des courtisanes, La
-front coiffédu casqued’or, Au murmure adoucides musiquesprofanes. 11voit le long troupeaudes chameauxet des
+front coiffé du casque d’or, Au murmure adouci des musiques profanes, Il voit le long troupeau des chameaux et des
-de Persépolistratner le
+de Persépolis traîner le
-Trésor. Maisla torche
+Trésor. Mais la torche
-dans l’ombredes murailles La flammeimmenseemplitl’obscuritédu soir: Ainsi
+dans l’ombre des murailles ; La flamme immense emplit l’obscurité du soir ; Ainsi
-troncs criblésd’entailles, L’Apadanachancelleet, comme desécailles, Les panneauxémaillésroulent sur
+troncs criblés d’entailles, L’Apadâna chancelle et, comme des écailles, Les panneaux émaillés roulent sur
-noir. Hellasa tressaillidans ses
+noir. Hellas a tressailli dans ses
-rougeur Et l’amer souvenirde ses antiqueshaines Intarissablementsaignantau cœur d’Athènes. L’immortellePallas a
+rougeur ; Et l’amer souvenir de ses antiques haines Intarissablement saignant au cœur d’Athènes, L’immortelle Pallas a
-LES SÏECLES MORTS t3o Et l’Orient barbareet les
+Et l’Orient barbare et les
-errantes Regardaient,dans le feu tourbillonnantet clair,
+errantes Regardaient, dans le feu tourbillonnant et clair,
-l’amas consumédes villes expirantes. Tel
+l’amas consumé des villes expirantes, Tel
-conquérantes, Grandirà l’horizonl’ombre d’Alexander.
+conquérantes, Grandir à l’horizon l’ombre d’Alexander. </div>