Aller au contenu

Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/P

La bibliothèque libre.


◄  O
Q  ►
P
P.


Pagevin (rue).

Commence aux rues Coq-Héron, no  11, et de la Jussienne, no  1 ; finit à la rue des Vieux-Augustins, nos 26 et 28. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 77 m. — 3e arrondissement, quartier du Mail.

Cette rue existait dès 1293 : on ne la connaissait alors que sous la dénomination de ruelle. Plus tard on la nomma rue Breneuse, vieux mot qui désignait une ruelle étroite et malpropre. Elle doit son nom actuel à Jean Pagevin, huissier du parlement. — Une décision ministérielle du 20 fructidor an XI, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 9 m. Les constructions du côté des numéros impairs sont soumises à un retranchement qui n’excède pas 80 c. ; celles du côté opposé devront reculer de 2 m. à 3 m. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

Paillassons (barrière des).

Située à l’extrémité de l’avenue de Ségur.

Cette barrière, qui tire sa dénomination de son ancien voisinage d’une fabrique de paillassons, consiste en un bâtiment à deux façades, à deux arcades et colonnes. Cette barrière est aujourd’hui fermée. (Voyez l’article Barrières).

Paillassons (chemin de ronde de la barrière des).

Commence à la barrière des Paillassons ; finit à la barrière de l’École-Militaire et à l’avenue de Lowendal. Pas de numéro. Sa longueur est de 337 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

(Voir l’article Chemins de ronde).

Paillassons (rue des).

Commence à la rue Bellart ; finit au chemin de ronde de la barrière de Sèvres. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 165 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Elle est indiquée sur le plan de Verniquet, mais sans dénomination. Le nom qu’elle porte aujourd’hui lui vient de sa proximité de la barrière des Paillassons. Il n’existe pas d’alignement arrêté pour cette voie publique, dont la largeur actuelle varie de 4 à 6 m.

Pain-Mollet (rue Jean).

Commence aux rues de la Tixéranderie, no  1, et de la Coutellerie, no  2 ; finit à la rue des Arcis, nos 28 et 30. Le dernier impair est 33 ; le dernier pair, 26. Sa longueur est de 122 m. — 7e arrondissement, quartier des Arcis.

Sauval prétend qu’elle s’est nommée rue du Croc. Elle était connue des 1261, sous la dénomination de Jean-Pain-Mollet, qu’elle devait à un bourgeois de Paris, qui y demeurait alors. — Une décision ministérielle à la date du 15 floréal an V, signée Benezech, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 6 m. Cette moindre largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 21 mars 1832. Encoignure de la rue de la Coutellerie, alignée ; 5, retranch. 2 m. 35 c. à 2 m. 95 c. ; 7, alignée ; de 9 à 13, ret. 2 m. 30 c. à 2 m. 74 c. ; de 15 à 19, ret. 1 m. 70 c. à 2 m. 30 c. ; 21, ret. 1 m. 30 c. ; encoignure droite de la rue de la Tacherie, ret. 90 c. ; de 27 à la fin, ret. 2 m. 30 c. à 3 m. 80 c. ; de 2 à 6, ret. 2 m. 80 c. à 3 m. 20 c. ; 8 et 10, ret. 2 m. à 2 m. 90 c. ; de 12 à 18, ret. 2 m. 30 c. à 2 m. 60 c. ; 20, ret. réduit 1 m. 70 c. ; de 22 à la fin, ret. 2 m. 30 c. à 2 m. 70 c. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Pairs (palais des), voyez Luxembourg.

Paix (rue de la).

Commence à la rue Neuve-des-Capucines, no  2, et à la rue Neuve-des-Petits-Champs, no  84 ; finit au boulevart des Capucines, nos 13 et 15. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 30. Sa longueur est de 280 m. — 1er arrondissement, quartier de la place Vendôme.

Cette rue ayant été ouverte sur l’emplacement du couvent des Capucines, nous nous occuperons d’abord de cette communauté religieuse. Louise de Lorraine, veuve de Henri III, légua par son testament du 28 janvier 1601, une somme de 60,000 livres pour la fondation d’un couvent de religieuses Capucines. Marie de Luxembourg, duchesse de Mercœur, fut chargée d’accomplir ce pieux dessein. À cet effet, elle acheta dans la rue Saint-Honoré l’hôtel du Perron qu’elle fit démolir. Sur cet emplacement, la première pierre du couvent fut posée le 29 juin 1604, au nom de madame Élisabeth, fille aînée du roi. Pendant les travaux de construction, la duchesse de Mercœur fut obligée de se retirer à l’endroit dit la Roquette, avec douze religieuses qui embrassèrent la règle des Capucines. Le 9 août 1606, elles prirent possession de leur couvent de la rue Saint-Honoré. La règle de cette communauté était d’une rigueur excessive : les religieuses marchaient toujours nu-pieds, ne mangeaient jamais de viande, etc. ; aux processions publiques elles portaient une couronne d’épines sur la tête. — Cependant, Louis XIV avait conçu le projet de former une place sur les terrains de l’hôtel de Vendôme. Pour donner à cette voie publique un débouché dans la rue Saint-Honoré, il fallait démolir le couvent des Capucines. Louis XIV résolut de dédommager amplement ces religieuses en leur faisant construire un nouveau monastère, en point de vue et dans l’axe de la place. Les bâtiments, élevés sur les dessins de François d’Orbay, architecte, furent terminés en 1688, et les religieuses s’y installèrent le 26 juillet de la même année. Le 27 août 1689, leur église fut dédiée sous le titre de Saint-Louis. La suppression de cette communauté eut lieu en 1790. Les bâtiments, devenus propriétés nationales, furent affectés à la fabrication des assignats. Les jardins, qui étaient d’une grande étendue, servirent de promenade publique, et l’on y établit successivement un théâtre, un cirque et un panorama. — Un décret rendu au palais des Tuileries le 19 février 1806, porte ce qui suit : « § 4. L’ancien terrain des Capucines et ses bâtiments seront divisés en 32 lots, conformément au plan général no 1, et il sera procédé, le plus tôt possible, à l’adjudication de ces lots, dans la forme usitée pour la vente des biens nationaux, excepté cependant du 8e et de la portion du 9e indiqués au plan particulier no 2, occupés par les bureaux du timbre, lesquels continueront de rester à la disposition de l’administration générale de l’enregistrement et des domaines. En conséquence, l’adjudicataire du 7e lot ne pourra élever aucun bâtiment au-delà de ceux qui sont déjà construits, etc. 6o Les fonds provenant de la vente des terrains et bâtiments des Capucines seront versés, jusqu’à concurrence de 2,000,000, au trésor général de la couronne, en remboursement de ses avances pour le paiement des travaux relatifs à l’achèvement du Louvre, en exécution de notre décret du 11 germinal an XIII. »

Le plan joint au décret indiquait le percement de deux rues, l’une dans l’axe de la place Vendôme, et devant aboutir au boulevart, l’autre en prolongement de la rue Neuve-Saint-Augustin, depuis celle Louis-le-Grand jusqu’au boulevart. — Par une décision ministérielle en date du 30 juin 1806, signée Champagny, la largeur de la première de ces deux nouvelles voies publiques fut fixée à 22 m. 40 c. ; la largeur de la deuxième, à 10 m. (voyez rue Neuve-Saint-Augustin). En transmettant cette décision, le ministre fit observer au préfet que la rue à ouvrir dans l’axe de la place Vendôme devait prendre le nom de rue Napoléon. Les terrains des Capucines furent vendus les 10, 17 mai, 25 octobre 1806 ; 11 avril, 6, 20 juin, 26 septembre 1807 ; 30 janvier, 11 mars, 6 mai, 3 juin, 26 août, 23 septembre, 25 octobre, 2 décembre 1808 ; 14 avril et 14 juillet 1809. Ils contenaient une superficie de 23,849 m. 98 c., non compris les portions nécessaires à la formation des deux rues. Dès 1807, on commença à bâtir dans la rue Napoléon. Cette dénomination lui fut enlevée en 1814 ; alors on lui substitua celle de rue de la Paix. Une ordonnance royale du 4 octobre 1826 a maintenu la largeur fixée par le plan de 1806. Les propriétés riveraines sont alignées. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Palais-Royal (le).

Entrée principale rue Saint-Honoré, no 204. — 2e arrondissement.

Cet édifice, qui compte un peu plus de deux siècles, a vu s’accomplir dans son enceinte des faits nombreux et importants. Là, se sont heurtées toutes les prodigalités et toutes les misères. L’histoire de ce palais, qui tour à tour abrita le génie, la débauche, la piété, le talent, est pleine de contrastes piquants et bizarres.

Sur l’emplacement des hôtels d’Armagnac et de Rambouillet, le cardinal de Richelieu fit bâtir, en 1629, par son architecte Jacques Lemercier, un hôtel qui porta son nom. L’habitation du ministre se trouvait entièrement renfermée dans l’enceinte de Paris, construite sous Charles V ; mais Richelieu, dont la fortune et la puissance s’affermissaient de jour en jour, se sentit bientôt à l’étroit dans cette simple demeure de gentilhomme. Le mur d’enceinte fut abattu, le fossé comblé, et grâce à de nouvelles acquisitions, l’hôtel de Richelieu devint, en 1636, le Palais-Cardinal.

D’après un relevé dressé aux archives du Palais-Royal, les acquisitions faites par Richelieu pour bâtir son palais s’élevèrent à 666,618 livres. Il faut ajouter à cette somme 150,000 liv., prix de l’hôtel de Sillery, dont le cardinal fit également l’acquisition afin d’établir une habitation devant son palais ; cette place ne fut terminée que sous la régence d’Anne d’Autriche.

La principale entrée du Palais-Cardinal était sur la rue Saint-Honoré. Dans l’ailé droite avait été construit un théâtre qui pouvait contenir environ trois mille spectateurs. Indépendamment de cette salle, le cardinal avait fait décorer un salon où l’on jouait les pièces que les comédiens représentaient ordinairement sur le théâtre du Marais-du-Temple. Ce fut dans ce salon, devant un parterre choisi et peuplé de flatteurs, que le ministre, qui ambitionnait toutes les gloires, faisait représenter son Eutrope et sa Mirame.

L’aile gauche du Palais-Cardinal était occupée par une galerie dont la voûte avait été décorée par Philippe de Champagne. Des tableaux, des statues ornaient cette galerie peinte en mosaïque sur un fond d’or, et çà et là étaient dessinées des branches de lauriers et de chêne, qui, enlacées les unes dans les autres, renfermaient les chiffres du cardinal.

Dans l’aile gauche de la seconde cour était la Galerie des Hommes Illustres, que la chambre du ministre séparait de l’autre galerie. Richelieu, en choisissant les personnages qui devaient faire partie de ce musée, n’avait pas dédaigné de conserver une place à sa grande illustration.

Voici les noms des personnages dont les portraits servaient à l’ornement de ce séjour : Suger, abbé de Saint-Denis ; — Simon, comte de Montfort ; — Gaucher de Châtillon ; — Bertrand Du Guesclin ; — Olivier de Clisson ; — Boucicaut ; — Dunois ; — Jeanne-d’Arc ; — Georges d’Amboise ; — Louis de la Trémouille ; — Gaston de Foix ; — Bayard ; — Charles de Cossé, duc de Brissac ; — Anne de Montmorency ; — François de Lorraine, duc de Guise ; — le cardinal Charles de Lorraine ; — Blaise de Montluc ; — Armand de Gontaut-Biron ; — Lesdiguières ; — Henri IV ; — Marie de Médicis ; — Louis XIII ; — Anne d’Autriche ; — Gaston duc d’Orléans ; — le cardinal de Richelieu. — Ces tableaux peints par Champagne, Vouet, Juste d’Egmont et Paerson, étaient séparés par des bustes en marbre. Des distiques latins composés par Bourdon, le Santeuil de l’époque, accompagnaient les devises faites en l’honneur des Hommes Illustres, par Guisse, interprète royal ; en un mot, tout ce que l’opulence et les arts pouvaient alors fournir de ressources, fut prodigué par le cardinal pour la décoration de son Palais, et le public, étonné de tant de magnificence, répétait ces vers du grand Corneille :

« Non, l’univers entier ne peut rien voir d’égal
» Aux superbes dehors du Palais-Cardinal ;
» Toute une ville entière, avec pompe bâtie,
» Semble d’un vieux fossé par miracle sortie,
» Et nous fait présumer, à ses superbes toits,
» Que tous ses habitants sont des dieux ou des rois. »

Mais les richesses de Richelieu devaient exciter autant d’envieux intéressés à la perte du cardinal, que la haute fonction qu’il remplissait avait fait d’ennemis au premier ministre ; aussi le rusé prélat crut ne pouvoir mieux faire que de céder au roi Louis XIII la propriété de son palais, ainsi que plusieurs meubles et bijoux d’un grand prix. Le 6 juin 1636, il en fit une donation entre-vifs ce monarque, qui expédia à Claude Bouthillier, surintendant des finances, un pouvoir pour accepter ladite donation ; ce pouvoir est conçu en ces termes : « Sa majesté ayant très agréable la très humble supplication qui lui a été faite par M. le cardinal de Richelieu, d’accepter la donation de la propriété de l’hôtel de Richelieu, au profit de sa majesté et de ses successeurs rois de France sans pouvoir être aliéné de la couronne pour quelque cause et occasion que ce soit, ensemble la chapelle de diamants, son grand buffet d’argent ciselé et son grand diamant, à la réserve de l’usufruit de ces choses, la vie durant du sieur cardinal, et à la réserve de la capitainerie et conciergerie du dit hôtel pour ses successeurs ducs de Richelieu, même la propriété des rentes de bail d’héritages constituées sur les places et maisons qui seront construites au-dehors et autour du jardin du dit hôtel. Sa dite majesté a commandé au sieur Bouthillier, conseiller en son conseil d’état et surintendant de ses finances, d’accepter au nom de sa dite majesté, la donation aux dites clauses et conditions ; d’en passer tous les actes nécessaires : même de faire insinuer, si besoin est, la dite donation ; promet sa dite majesté d’avoir pour agréable tout ce que par le dit sieur Bouthillier sera fait en conséquence de la présente instruction. — Fait à Fontainebleau, le 1er jour de juin 1639. Signé Louis ; et plus bas Sublet. »

Le cardinal de Richelieu, après avoir rappelé et confirmé cette donation dans son testament fait à Narbonne, au mois de mai de l’année 1642, mourut tranquille dans son palais le 4 décembre suivant ; et Louis XIII, dont l’existence semblait obéir à la destinée de son ministre, s’éteignit lentement au milieu de sa cour le 14 mai 1643, en murmurant ces paroles qui peignent la lassitude et le dégoût : « Fi de l’existence, qu’on ne m’en parle plus !… »

Anne d’Autriche, devenue régente, abandonna le Louvre, pour venir, le 7 octobre 1643, avec ses deux fils, occuper le Palais-Cardinal, qu’on décora bientôt du nom de Palais-Royal.

Le jeune Louis XIV habita la chambre du cardinal. Son appartement, peu étendu, était situé entre la Galerie des Hommes Illustres, qui occupait l’aile de la seconde cour, et la galerie qui régnait le long de l’aile de l’avant-cour où Champagne avait reproduit les principales actions de la vie du grand ministre.

L’appartement d’Anne d’Autriche était plus vaste et plus élégant ; la régente fit construire une salle de bain, un oratoire et une galerie. La salle de bain était ornée de fleurs, de chiffres, etc., dessinés sur un fond d’or. Louis avait peint les fleurs et Belin les paysages. L’oratoire était orné de tableaux où Champagne Vouet, Bourdon, Stella, Labire, Corneille, Dorigny et Paerson avaient retracé la vie et les attributs de la Vierge.

La galerie était placée à l’endroit le plus retiré ; Vouet l’avait couronnée d’un plafond doré ; le parquet était une marqueterie travaillée par Macé. Ce fut dans cette galerie, où le grand conseil tenait ses séances, que la régente fit arrêter les princes de Condé, de Conti et le duc de Longueville.

Le jardin contenait alors un mail, un manège et deux bassins, dont le plus grand, appelé le rond d’eau, était ombragé d’un petit bois.

Mais il fallut bientôt ajouter au palais un appartement pour le duc d’Anjou, depuis duc d’Orléans, frère du roi. Pour le construire, on détruisit, à l’aile gauche du palais, dans la cour qui donne sur la place, la vaste galerie que Champagne avait consacrée à la gloire du cardinal.

Nous ne retracerons pas ici toutes les scènes de la Fronde. Les événements qui se rattachent à cette guerre civile ont pu naître dans ce palais, mais c’est toujours ailleurs qu’ils se sont terminés par la victoire où par la défaite.

Ce fut le 21 octobre 1652 que Louis XIV revint de Saint-Germain à Paris. Le même jour il abandonna la résidence de Saint-Germain pour aller habiter le Louvre. On assigna le Palais-Royal à Henriette Marie, reine d’Angleterre, qui l’occupa jusqu’en 1661.

À cette époque, Monsieur, frère de Louis XIV, vint habiter ce palais, mais ce ne jusqu’après le mariage de son fils, le duc de Chartres, avec Marie-Françoise de Bourbon, fille légitimée de Louis XIV, qu’il en devint propriétaire.

Février 1692. — Lettres-patentes du roy, portant don par sa majesté, à Monsieur, son frère unique, et à ses enfants mâles, du Palais-Royal, par augmentation d’apanage.

« L’affection singulière que nous avons pour notre cher et très aimé frère unique Philippe, fils de France, duc d’Orléans, de Chartres, de Valois et de Nemours, nous portant à lui en donner des marques continuelles, nous avons résolu de lui accorder et délaisser, sous le titre et nature d’apanage, la maison et hôtel du Palais-Cardinal et ses dépendances, situés en notre bonne ville de Paris, rue Saint-Honoré, donnés au feu roy notre très honoré seigneur et père par feu notre cousin le cardinal duc de Richelieu, afin que notre dit frère et sa postérité masculine puissent y avoir un logement qui réponde à la grandeur de leur naissance, etc… Signé Louis ; et sur le repli : par le roy, Phélypeaux, visa. — Signé Boucherat, et scellé du grand sceau de cire verte, en lacs de soie rouge et verte. »

« Registrées, ouï le procureur-général du roy, pour jouir par Monsieur, ses enfants mâles et descendants de lui en loyal mariage, de leur effet et contenu, et être exécutées selon leur forme et teneur, suivant l’arrêt de ce jour. — À Paris, en parlement, le treize mars mil six cent quatre vingt-treize. Signé du Tillet. »

Quelque temps après le mariage de Monsieur avec Henriette-Anne d’Angleterre, le Palais-Royal fut agrandi. Les augmentations peuvent être facilement reconnues, en comparant le plan de 1648 avec celui de 1679. Louis XIV avait acheté divers terrains sur la rue de Richelieu, ainsi que l’hôtel de Brion, et ce fut sur leur emplacement que Jules Hardouin Mansart éleva la galerie décorée par Coypel, et représentant, en quatorze tableaux, les principaux épisodes de l’Énéïde.

Le frère de Louis XIV étant mort en 1701, le duc de Chartres, son fils, prit le titre de duc d’Orléans. Le Palais-Royal changea bientôt de physionomie. Philippe, nommé régent le 2 septembre 1715, s’entoura d’hommes et de femmes qui flattaient son penchant à la débauche. Les ducs, les comtes, qu’il appelait ses roués, et dont plusieurs méritaient de figurer sur la roue ; les duchesses, les actrices, les danseuses, les dames d’honneur, etc., tous à l’envi participaient à ses débordements, et se faisaient gloire de remplir auprès du nouveau sultan un emploi diffamé, même dans les lieux de prostitution.

Le duc d’Orléans, doué dans sa jeunesse d’une figure agréable, d’un caractère doux et affable, d’une grande bravoure, promettait un prince distingué ; mais il fut bientôt corrompu par l’abbé Dubois, son sous-précepteur, qui parvint aux dignités d’archevêque de Cambrai, de cardinal du Saint-Siège, de premier ministre de France et de membre de l’Académie Française. L’élévation de cet homme odieux n’inspira pourtant que des plaisanteries. Le couplet suivant courut dans tout Paris :

« Je ne trouve pas étonnant
» Que l’on fasse un ministre,
» Et même un prélat important,
» D’un maq…, d’un cuistre ;
» Rien ne me surprend en cela :
» Ne sait-on pas bien comme
» De son cheval Caligula
» Fit un consul à Rome ? »

Peu de temps après que le pape eut nommé Dubois archevêque de Cambrai, en remplacement de Fénélon, une prostituée, nommée la Fillon, qui avait ses entrées libres au Palais-Royal, vint demander une grâce au régent : « Que veux-tu ; » lui dit le prince ? — « L’abbaye de Montmartre, » répondit-elle. À ces mots, Philippe et Dubois haussent les épaules. « Pourquoi ris-tu de ma demande, dit-elle à l’abbé, tu es bien archevêque, toi maq… » — Philippe convint qu’elle avait raison.

Dubois sacrifiait ouvertement les intérêts de sa patrie. Pour cette trahison il recevait de l’Angleterre près d’un million chaque année. Le régent en avait connaissance et se contentait d’appeler son ministre coquin et scélérat.

Le cardinal présidait aux débauches de son maître. En 1722, on célébra au palais des orgies nommées Fêtes d’Adam. Le duc de Richelieu qui y assistait, en parle ainsi :

« Là, se trouvoient des femmes publiques, conduites de nuit les yeux bandés, pour qu’elles ignorassent le nom du lieu où elles étoient. Le régent, ses femmes et ses roués qui ne vouloient pas être connus, se couvroient de masques ; et je dois dire à ce sujet qu’on dit un jour en face de ce prince, qu’il n’y avoit que le régent et le cardinal Dubois capables d’imaginer de pareils divertissements. »

« D’autres fois, on choisissoit les plus beaux jeunes gens de l’un et de l’autre sexes qui dansoient à l’Opéra, pour répéter des ballets que le ton aisé de la société, pendant la régence, avoit rendus si lascifs, et que ces gens exécutoient dans cet état primitif, où étoient les hommes avant qu’ils connussent les voiles et les vêtements. Ces orgies, que le régent, Dubois et ses roués appeloient fêtes d’Adam, ne furent répétées qu’une douzaine de fois, car le prince parut s’en dégoûter. »

De nouveaux scandales succédèrent bientôt ; l’invention des nouvelles scènes appartenait à la dame Tencin, maîtresse du cardinal Dubois, et de beaucoup d’autres. Son éminence en arrêtait l’exécution. Un jour le cardinal proposa au régent une nouvelle orgie sous le nom de fête des Flagellants. Le prince répondit « Je le veux bien, à conditions que tu seras de la partie et que nous t’écorcherons. » Toute la cour des roués se flagella dans une nuit profonde !…

Dubois pria bientôt madame de Tencin de composer la chronique scandaleuse du genre humain. Cette noble dame se mit à la recherche des plaisirs des Grecs et des Romains, et raconta ce que les empereurs et les plus fameuses courtisanes avaient imaginé ou pratiqué de piquant et de voluptueux ; en un mot, l’infamie de cet intérieur était poussée si loin, que la comtesse de Sabran, maîtresse du régent, disait un soir en plein souper, devant le duc d’Orléans lui-même : « Que Dieu après avoir créé l’homme, prit un reste de boue dont il forma l’âme des laquais et des princes. »

Ne nous arrêtons pas plus longtemps à de telles turpitudes, et revenons aux constructions du Palais-Royal.

Le régent porta dans les embellissements intérieurs du Palais-Royal la passion qu’il avait pour les arts. Il confia à son architecte Oppenort, la construction d’un salon qui servait d’entrée à la vaste galerie élevée par Mansart. Ces bâtiments, qui s’étendaient jusqu’à la rue de Richelieu, ont été détruits lors de la construction du théâtre Français.

Louis, fils de Philippe duc d’Orléans, régent, fit planter sur un dessin nouveau le jardin du Palais-Royal, sauf la grande allée du cardinal qu’il conserva. On y voyait deux belles pelouses, bordées d’ormes en boules, qui entouraient un grand bassin placé dans une demi-lune ornée de treillages et de statues en stuc, la plupart de la main de Laremberg. Au-dessus de cette demi-lune régnait un quinconce de tilleuls, se rattachant à la grande allée qui formait un berceau délicieux et impénétrable au soleil.

La salle de l’Opéra qui occupait l’aile droite du palais, fut incendiée en 1763 ; Louis-Philippe duc d’Orléans, en exigea la reconstruction aux frais de la ville. La direction des travaux fut confiée par le prévôt des marchands à l’architecte Moreau. Le prince, de son côté, fit bâtir par Contant d’Ivry, les parties du corps principal de l’édifice qui avaient été endommagées, ainsi que les vestibules, le grand escalier et presque tous les appartements. La rivalité qui régnait entre les deux artistes fut très nuisible à l’harmonie de l’édifice. Devenu propriétaire du Palais-Royal, le duc de Chartres, fils du précédent, forma le projet d’agrandir sa demeure. Il s’adressa bientôt à sa majesté qui s’empressa de lui accorder l’autorisation d’élever de nouvelles constructions.

13 août 1784. Lettres-patentes qui permettent à M. le duc de Chartres d’accenser les terrains et bâtiments du Palais-Royal, parallèles aux rues des Bons-Enfants, Neuve-des-Petits-Champs et de Richelieu.

« Louis, par la grâce de Dieu, etc… À nos amez et féaux conseillers les gens tenant notre cour de parlement et chambre des comptes à Paris, salut. Notre très cher et bien amé cousin, Louis-Philippe-Joseph d’Orléans, duc de Chartres, prince de notre sang, nous aurait représenté qu’aux droits de notre très cher et bien amé cousin Louis-Philippe duc d’Orléans son père, premier prince de notre sang, il possède à titre d’apanage le Palais-Royal et le jardin qui en fait partie ; qu’il a pensé que ce jardin serait plus agréable et plus commode s’il était environné, le long des trois côtés parallèles aux rues des Bons-Enfants, Neuve-des-Petits-Champs et de Richelieu, de galeries couvertes pratiquées dans des maisons uniformes ornées de pilastres et autres décorations d’architecture, analogues à la façade qu’il a commencé d’élever sur le même jardin, parallèlement à la rue Saint-Honoré, pour perfectionner, agrandir et améliorer le dit palais, suivant les plans géométriques et d’élévation de Louis, architecte, qu’il nous aurait représentés ; qu’il l’aurait déjà exécuté en grande partie au moyen des avances qu’il s’est procurées ; que le seul moyen d’achever ce projet serait de pouvoir se rembourser de ces avances en accensant le sol des dites maisons sur les trois côtés ci-dessus et celui des passages nécessaires à leur service, à raison de vingt sols par chaque toise, de redevance annuelle dans la directe du d. apanage, etc… À ces causes, etc… nous avons par ces présentes signées de notre main, permis et permettons à notre dit cousin le duc de Chartres d’encenser les d. terrains et bâtiments parallèles aux trois rues des Bons-Enfants, Neuve-des-Petits-Champs et de Richelieu, comme aussi le sol des passages nécessaires au service d’icelles, contenant le tout 3,500 toises, etc… Donné à Versailles le 13e  jour du mois d’août, l’an de grâce 1784, et de notre règne le 11e. Signé Louis. » (Archives du royaume).

Trois grandes galeries destinées à former un superbe bazar, s’élevaient autour du jardin du Palais-Royal. Une opposition très vive se manifesta lorsque la cognée abattit les beaux marronniers plantés par le cardinal de Richelieu. Parmi les opposants on comptait bien, il est vrai, un grand nombre de désœuvrés qui étaient scandalisés que le prince les empêchât d’aller faire plus longtemps la sieste sous ces ombrages ou de discuter gravement les grands intérêts de l’État. Cette opposition, on la rencontre partout ; il y a toujours des frelons pour nuire aux abeilles ; mais parmi les opposants il y avait des hommes calmes et froids qui disaient au pourvoir : — « Sur dix rues que vous ouvrez, il y en a neuf sur la rive droite. Tous les établissements publics qui ont une influence sur l’industrie sur le commerce, c’est la rive droite qui les possède. À la rive droite les spectacles, les bazars, la bourse, le palais des rois, tout ce qui attire les marchands, les courtisans et les riches ; à la rive gauche les hôpitaux, les couvents, l’Université, tout ce qui étouffe l’industrie et le commerce. La rive gauche avait un établissement, un seul établissement, la foire Saint-Germain-des-Prés ; ce bazar, dans ses jours de splendeur, attirait trente mille étrangers à Paris, et maintenait une espèce d’équilibre commercial entre les deux parties de la capitale, que sépare le fleuve ; faute de protection, par l’incurie de nos administrateurs, il est détruit maintenant. Cette industrie, cette activité que vous répandez à profusion sur une partie de la capitale, déjà si généreusement dotée, c’est l’activité de tous, c’est l’industrie de tous que vous prélevez injustement. »

Ces plaintes, dont on apprécie maintenant toute la justesse, ne furent point écoutées ; et les trois galeries s’élevèrent sous la direction de Louis, architecte avantageusement connu par la construction du magnifique théâtre de Bordeaux. Les nouveaux bâtiments n’étaient pas complètement achevés, lorsque la révolution, qui grondait sourdement, éclata tout-à-coup. Le jardin du Palais-Royal devint le rendez-vous des agitateurs les plus exaltés ; là, se réunissaient des hommes ardents qui ne pouvaient supporter les formes imposées dans les districts. Des orateurs montaient sur des chaises, prenaient la parole, étaient sifflés ou portés en triomphe. Camille Desmoulins se faisait remarquer par la verve et l’originalité de son esprit. La Fayette avait de la peine à contenir ces rassemblements par des patrouilles continuelles, et déjà la garde nationale était accusée d’aristocratie. — « Il n’y avait pas, disait Desmoulins, de patrouille au Céramique. »

Dans la journée du 12 juillet 1789, ce jeune tribun exerça une grande influence sur la multitude en proposant de prendre les armes et d’arborer une nouvelle cocarde comme signe de ralliement. Camille nous raconte lui-même cette scène remarquable : « Il était deux heures et demie ; je venais sonder le peuple. Ma colère était tournée en désespoir. Je ne voyais pas les groupes, quoique vivement émus et consternés, assez disposés au soulèvement. Trois jeunes gens me parurent agités d’un plus véhément courage ; ils se tenaient par la main : je vis qu’ils étaient venus au Palais-Royal dans le même dessein que moi ; quelques citoyens passifs les suivaient : — « Messieurs, leur dis-je, voici un commencement d’attroupement civique, il faut qu’un de nous se dévoue et monte sur une table pour haranguer le peuple. » — « Montez-y ! » — « J’y consens. Aussitôt je fus plutôt porté sur la table que je n’y montai. À peine y étais-je, que je me vis entouré d’une foule immense. Voici ma courte harangue que je n’oublierai jamais :

» Citoyens, il n’y a pas un moment à perdre. J’arrive de Versailles ; M. Necker est renvoyé ; ce renvoi est le tocsin d’une Saint-Barthélemy de patriotes : ce soir tous les bataillons suisses et allemands sortiront du Champ-de-Mars pour nous égorger ; il ne nous reste qu’une ressource, c’est de courir aux armes et de prendre des cocardes pour nous reconnaître.

» J’avais les larmes aux yeux, et je parlais avec une action que je ne pourrais ni retrouver ni peindre. Ma motion fut reçue avec des applaudissements infinis. Je continuai : Quelle couleur voulez-vous ? — Quelqu’un s’écria : « Choisissez. » — « Voulez-vous le vert, couleur de l’espérance, ou le bleu Cincinnatus, couleur de la liberté d’Amérique et de la démocratie ! — Des voix s’élevèrent : « Le vert, couleur de l’espérance ! » — Alors je m’écriai : « Amis ! le signal est donné. Voici les espions et les satellites de la police qui me regardent en face. Je ne tomberai pas du moins vivant entre leurs mains. — Puis, tirant deux pistolets de ma poche, je dis : « Que tous les citoyens m’imitent ! » Je descendis étouffé d’embrassements ; les uns me serraient contre leur cœur, d’autres me baignaient de leurs larmes : un citoyen de Toulouse, craignant pour mes jours, ne voulut jamais m’abandonner. Cependant, on m’avait apporté un ruban vert ; j’en mis le premier à mon chapeau, et j’en distribuai à ceux qui m’environnaient. Mais un préjugé populaire s’étant élevé contre la couleur verte, on lui substitua les trois couleurs qui furent alors proclamées comme les couleurs nationales. »

Le surlendemain de cette scène, la Bastille s’écroulait sous les coups du peuple.

Mais il nous faut rentrer dans le Palais-Royal pour enregistrer d’autres faits.

Le 9 janvier 1792, Louis-Philippe-Joseph d’Orléans, pressé par ses créanciers, signait un concordat par lequel il s’engageait à faire vendre à leur profit, ceux de ses biens dont l’aliénation serait jugée nécessaire pour effectuer le remboursement intégral de leurs créances.

Nous ne suivrons pas le prince au milieu du tourbillon dans lequel son ambition l’avait jeté. Il siégeait dans cette terrible Assemblée qui n’accordait ni trêve ni merci. La noblesse de son nom d’Orléans pouvant nuire au tribun qui allait juger son roi, Louis-Philippe-Joseph en demanda le changement.

« Séance du 15 septembre 1792. — Sur la demande de Louis-Philippe-Joseph, prince français ; le procureur de la commune entendu ; le conseil-général arrête : 1o Louis-Philippe-Joseph et sa postérité porteront désormais pour nom de famille Égalité ; 2o le jardin connu jusqu’à présent sous le nom de Palais-Royal s’appellera désormais Jardin de la Révolution ; 3o Louis-Philippe-Joseph Égalité est autorisé à faire faire, soit sur les registres publics, suit dans les actes notariés, mention du présent arrêté ; 4o le présent arrêté sera imprimé et affiché. » (Extrait des registres de la Commune.)

Le 16 janvier 1793, la Convention s’était réunie pour décider du sort de Louis XVI. Il était sept heures et demie du soir. Chaque député, dont le nom sortait de l’urne, montait à la tribune et proclamait à haute voix son vote, que les spectateurs accueillaient avec des applaudissements ou des imprécations. À l’appel du nom de Louis-Philippe-Joseph Égalité, un profond silence règne aussitôt dans la salle. L’ancien duc d’Orléans se lève, traverse la salle, monte à la tribune et laisse tomber lentement ces deux mots : la mort !

Le 6 novembre suivant, une charrette conduisait un condamné au supplice. Arrivée devant la façade du Palais-Royal, la charrette s’arrêta et le patient promena ses regards sur l’édifice ; quelques minutes après, la voiture continua sa route jusqu’à la place de la l’évolution. L’échafaud venait d’être dressé ; le duc d’Orléans y monta d’un pas ferme et reçut le coup mortel.

Le Palais-Royal fut alors réuni au domaine national, puis envahi par une race de Bohémiens qui coupèrent les murailles pour élargir les fenêtres ou pour percer des portes.

Napoléon donna le Palais-Royal au Tribunat pour en faire le lieu de ses séances. À cet effet, M. Beaumont construisit une salle qui plus tard servit de chapelle. Après la dissolution du Tribunat, le Palais-Royal fut réuni au domaine extraordinaire de la Couronne.

« En 1814, dit M. Vatout, qui a fait un travail remarquable sur les Résidences Royales, un auguste exilé revient dans sa patrie ; il se présente seul et sans se faire connaître au Palais-Royal. Le suisse, qui portait encore la livrée impériale, ne voulait pas le laisser entrer il insiste, il passe, il s’incline, il baise avec respect les marches du grand escalier… C’était l’héritier des ducs d’Orléans qui rentrait dans le palais de ses pères ! »

Pendant les Cent-Jours, cette habitation fut occupée par le prince Lucien Bonaparte, qui ne changea rien aux dispositions que son prédécesseur avait prises.

Depuis le commencement de la révolution, le Palais-Royal était devenu le grand bazar parisien. Cet édifice, regardé comme le temple du goût et de la mode, attirait à lui tous les provinciaux qui venaient visiter la capitale. C’était un harem toujours peuplé, toujours ouvert.

Les Galeries de Bois, bordées de nombreuses boutiques de marchandes de modes, devenaient le lieu de prédilection des promeneurs du soir, qui s’entassaient dans cet espace étroit et malsain.

« Les Athéniens, dit Mercier, élevaient des temples à leurs phrynées ; les nôtres trouvent le leur dans cette enceinte… Les agioteurs, faisant le pendant des jolies prostituées, vont trois fois par jour au Palais-Royal, et toutes ces bouches n’y parlent que d’argent et de prostitution politique. Tel joueur à la hausse et à la baisse peut dire, en parlant de la Bourse : Rome n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis. La Banque se tient dans les cafés ; c’est-à-dire, qu’il faut voir et étudier les visages subitement décomposés par la perte ou par le gain ; celui-ci se désole, celui-là triomphe. Ce lieu est donc une jolie boite de Pandore ; elle est ciselée, travaillée, mais tout le monde sait ce que renfermait la boîte de cette statue animée par Vulcain. Tous les Sardanapales, tous les petits Lucullus logent au Palais-Royal, dans des appartements que le roi d’Assyrie et le consul romain eussent enviés…

» Quoique tout augmente, triple et quadruple de prix dans ce lieu, il semble y régner une attraction qui attire l’argent de toutes les poches ; surtout de celles des étrangers qui raffolent de cet assemblage de jouissances variées et qui sont sous la main ; c’est que l’endroit privilégié est un point de réunion pour trouver dans le moment tout ce que votre situation exige dans tous les genres. Il dessèche aussi les autres quartiers de la ville, qui déjà figurent comme des provinces tristes et inhabitées. La cherté des locations, que fait monter l’avide concurrence, ruine les marchands. Les banqueroutes y sont fréquentes ; on les compte par douzaines. C’est là que l’effronterie de ces boutiquiers est sans exemple dans le reste de la France ; ils vous vendent intrépidement du cuivre pour de l’or, du stras pour du diamant ; les étoffes ne sont que des imitations brillantes d’autres étoffes vraiment solides ; il semble que le loyer excessif de leurs arcades les autorise à friponner sans le plus léger remords. Les yeux sont fascinés par toutes ces décorations extérieures qui trompent le curieux séduit, et qui ne s’aperçoit de la tromperie qu’on lui a faite que lorsqu’il n’est plus temps d’y remédier… Il est triste en marchant de voir un tas de jeunes débauchés, au teint pâle, à la mine suffisante, au maintien impertinent, et qui s’annoncent par le bruit des breloques de leurs deux montres, circuler dans ce labyrinthe de rubans, de gazes, de pompons, de fleurs, de robes, de masques, de boites de rouge, de paquets d’épingles longues de plus d’un demi pied ; ils battent le camp des Tartares dans cette oisiveté profonde qui nourrit tous les vices, et l’arrogance qu’ils affectent ne peut dissimuler leur profonde nullité. On appelle Camp des Tartares, les deux galeries en bois qui, je l’espère, seront bientôt remplacées par une galerie magnifique qui complétera la beauté de l’édifice. »

Le vœu du spirituel écrivain a été exaucé ; le duc d’Orléans arrêta un projet définitif pour l’achèvement du Palais-Royal. Près de trois millions ont été employés par lui au rachat d’un grand nombre de propriétés. Un million fut également payé, par suite de transaction, pour rentrer dans la propriété du Théâtre-Français qui a été restauré, ainsi que les autres parties de l’édifice. Toutes les dépenses peuvent être évaluées à onze millions de francs. Les principaux changements au projet de l’architecte Louis, sont la substitution d’une terrasse aux grands appartements qu’il voulait établir au-dessus des galeries marchandes sur le devant du jardin, et la création de la cour de Nemours et de la belle galerie historique qui règne en cet endroit, au premier étage. En 1829, les travaux ont été achevés et les ignobles constructions en bois remplacées par cette galerie d’Orléans, monument de marbre et de cristal, dont il est impossible de ne pas louer la grandeur et la magnificence.

Au mois de juin 1830, Louis-Philippe, duc d’Orléans, donna dans son palais une fête à l’occasion de la présence du roi de Naples à Paris ; Charles X y assistait. Des scènes de désordre eurent lieu dans le jardin, et une certaine agitation, signe précurseur de graves événements, régnait dans les esprits. « C’est une fête magnifique et tout-à-fait napolitaine, dit M. de Salvandy, nous dansons sur un volcan. » — Un mois après, la révolution éclatait. Le 26 juillet, des groupes nombreux se formèrent au Palais-Royal ; enfin, le 1er août, la commission municipale, présidée par le général La Fayette, vint offrir au duc d’Orléans le titre de lieutenant-général, qu’il échangea bientôt contre la couronne de France. Peu de temps après son élévation, le nouveau roi quittait le Palais-Royal pour aller habiter les Tuileries. — L’ancienne demeure des ducs d’Orléans est aujourd’hui méconnaissable. Elle peut montrer encore avec fierté ses constructions monumentales et ses vastes galeries, mais la vie, la gaité ne sont plus là. C’était une libertine qui menait joyeuse vie, dont les regards attiraient les passants. On a voulu la convertir, la rendre honnête ; elle s’est laissée faire, mais hélas ! la pauvre repentie se sèche et meurt d’ennui. La richesse, le commerce, tous les plaisirs l’ont abandonnée pour aller sur les boulevarts briller et sourire plus à l’aise.

Palais-Royal (place du).

Située en face du Palais-Royal. Les numéros continuent ceux de la rue Saint-Honoré. — De 223 à 231, 4e arrondissement, quartier Saint-Honoré ; de 233 à 243, 1er arrondissement, quartier des Tuileries.

La construction de cette place a été terminée en 1648, sur l’emplacement de l’hôtel de Sillery.

« Lettres-patentes du 22 avril 1769. — Louis, etc… La place du Palais-Royal sera élargie par la suppression de plusieurs maisons du côté des Quinze-Vingts, et il sera formé un pan-coupé tant à cet angle qu’à celui de la rue Froidmanteau, sur la rue Saint-Honoré. Le château d’eau qui est devant le Palais-Royal sera aussi supprimé pour l’agrandissement de la dite place, au lieu duquel il sera simplement construit une fontaine publique en face de la principale entrée du Palais-Royal, et le château d’eau sera remplacé par un nouvel établissement qui remplisse cet objet, par les moyens que nous nous réservons d’employer, etc. Signé Louis. » — De nouvelles lettres-patentes, rendues le 7 août suivant, furent registrées eu parlement le 29 du même mois.

« Nous étant fait représenter en notre conseil notre arrêt du 6 de ce mois, par lequel nous avons fixé et déterminé la décoration uniforme, à laquelle les maisons de la place du Palais-Royal doivent être assujetties, et ordonné que toutes les lettres-patentes seront expédiées. À ces causes, de l’avis de notre conseil qui a vu le dit arrêt et les dessins par nous approuvés, annexés à la minute d’icelui, expédition en parchemin duquel arrêt et copies des dits dessins sont y attachés sous le contre-scel de notre chancellerie, et conformément au dit arrêt ; nous avons ordonné et par ces présentes signées de notre main, ordonnons que les cottes et mesures qui sont marquées et figurées aux dits dessins soient exactement suivies, tant pour ce qui sera construit incessamment à l’encoignure de la rue Froidmanteau que pour les autres parties de la dite place. Voulons et ordonnons que les façades de la dite place, soient exécutées en pierre et non en moëllons ou meulières, aux dépens des propriétaires, et que toutes les saillies, corps et décorations qui sont figurés aux dits dessins soient entièrement et exactement suivis ; ordonnons que les particuliers propriétaires des maisons ayant face sur la dite place, le long de la dite rue Froidmanteau et tous autres, soient obligés de s’y conformer quand leur reconstruction aura lieu. Voulons et ordonnons que les dits propriétaires, tant ceux qui se refuseraient à l’exécution de ce qui est dit ci-dessus que ceux auxquels appartiendraient des maisons dont les prévôt des marchands et échevins nommeraient avoir besoin, pour l’exécution entière et parfaite de l’agrandissement de la dite place, soient obligés d’en consentir la vente à la demande qui leur en sera faite par les dits prévôt des marchands et échevins, et que les dites acquisitions ainsi que toutes reventes et échanges que les dits prévôt des marchands et échevins pourraient être dans le cas de faire, soient exemptés de tous droits d’amortissement, insinuation, centième denier et autres droits généralement quelconques à nous appartenant, sauf les droits des seigneurs particuliers, s’il y a lieu ; le tout ainsi et de la manière portée en nos lettres-patentes du 7 août 1769, concernant l’agrandissement de la dite place du Palais-Royal ; lesquelles, au surplus, seront exécutées dans tout leur contenu, etc… Donné à Versailles, le 8 mai l’an de grâce 1770, et de notre règne le 55e. Signé Louis. » — Les constructions ordonnées par ces lettres-patentes furent terminées en 1776. Il n’existe pas d’alignement arrêté pour cette place. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Palais-Royal (théâtre du).

Situé dans le Palais-Royal. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

En 1784, un sieur de Beaujolais fit construire au Palais-Royal une salle de spectacle à laquelle il donna son nom. Ce théâtre fut d’abord occupé par de grandes marionnettes qui furent remplacées par des enfants. À ceux-ci succédèrent des acteurs véritables qui, sur la scène ne jouaient que la pantomime, tandis que leurs camarades placés dans les coulisses parlaient et chantaient pour eux. La singularité de ce spectacle eut un grand succès ; mademoiselle Montansier vint s’installer en 1790 dans cette salle qui prit le nom de théâtre des Variétés. On y jouait alors l’opéra, la tragédie et la comédie ; ce théâtre fut fermé en 1793 ; bientôt rouvert sous le titre de théâtre de la Montagne, il reprit, en 1795, celui de théâtre des Variétés. Brunet et Tiercelin y attiraient constamment la foule. Les comédiens français et ceux de l’Opéra-Comique en conçurent une telle jalousie qu’ils sollicitèrent et obtinrent un décret impérial qui obligeait les directeurs des Variétés à quitter, au 1er janvier 1807, la salle du Palais-Royal. Depuis ce jour jusqu’au 14 juin suivant où ils prirent possession de la salle du boulevart Montmartre (voyez théâtre des Variétés), les acteurs donnèrent des représentations sur le théâtre de la Cité. La salle Montansier fut successivement occupée par des danseurs de corde, des marionnettes et des chiens savants. Vers 1814, on y ouvrit un café. Dans cet établissement connu sous le nom de café de la Paix, on jouait de petits vaudevilles devant les consommateurs. MM. Dormeuil et Poirson obtinrent en 1831 le privilège d’un nouveau théâtre. L’architecte Guerchy reconstruisit l’ancienne salle Montansier, qui prit le nom de théâtre du Palais-Royal, et fut inaugurée le 6 juin 1831. Placé dans un quartier très riche, grâce aussi au talent de ses acteurs, ce théâtre n’a pas cessé de jouir de la faveur du public. La salle contient 930 places dont les prix sont ainsi fixés en 1844 : Stalles, loges de balcon et avant-scène, 5 fr. ; loges de face et stalles d’orchestre, 4 fr. ; 1res galeries et avant-scène des 2mes, 3 fr. ; baignoires, 1res loges de côté, 2me balcon et 1res découvertes, 2 fr. 50 c. ; 3mes loges, 2 fr. ; 2mes loges, 1 fr. 50 c. ; parterre, 1 fr. 25 c.

Palatine (rue).

Commence à la rue Garancière, no  2 ; finit à la place Saint-Sulpice, no  1. Le dernier impair est 7 ; pas de numéro pair ; ce côté est bordé par l’église Saint-Sulpice. Sa longueur est de 101 m. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Le premier cimetière de Saint-Sulpice était situé autrefois au chevet de cette église. En 1646, lorsque l’édifice que nous voyons aujourd’hui fut commencé, on prit l’emplacement de ce cimetière qu’on transféra au midi de l’église. Une partie de terrain fut alors ménagée de ce côté, pour former une rue qu’on désigna sous le nom de Neuve-Saint-Sulpice, puis sous celui de rue du Cimetière. Au commencement du XVIIIe siècle, cette voie publique prit la dénomination de rue Palatine, en l’honneur d’Anne de Bavière, palatine du Rhin, femme du prince de Condé, dont l’hôtel était situé dans les environs. — Une décision ministérielle du 7 fructidor an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 14 m. 61 c. En vertu d’une ordonnance royale du 3 avril 1843, cette largeur est portée à 16 m., à partir des arrière-corps de l’église. Propriétés no  1, retranch. 2 m. 80 c. ; 3 et 5, ret. 4 m. 80 c. à 6 m. 40 c. ; 7, ret. 7 m. à 8 m. 50 c. — Égout. — Éclairage au gaz (compe Française).

Panier-Fleuri (passage du).

Commence à l’impasse des Bourdonnais, no  5 ; finit à la rue Tirechape, no  14. — 4e arrondissement, quartier Saint-Honoré.

L’emplacement de ce passage faisait anciennement partie d’une voirie qui se trouvait en dehors de la seconde enceinte de Paris. En 1423, c’était le cul de sac de la Fosse aux Chiens. Son nom actuel lui vient d’une enseigne.

Panoramas (passages des).

De la rue Saint-Marc, nos 8 et 10, au boulevart Montmartre, no  9, et de la rue Montmartre, no  161, à la rue Vivienne, no  38. — 2e arrondissement, quartier Feydeau.

Le principal passage qui communique de la rue Saint-Marc au boulevart, a été ouvert en 1800, sur l’emplacement du jardin de l’hôtel de Montmorency, appartenant alors à M. Thayer. Il doit son nom aux Panoramas qui y furent établis, et dont la suppression a eu lieu en 1831. Les autres passages ont été formés en 1834, et sont connus sous les noms de Galeries de la Bourse, Feydeau, Saint-Marc, Montmartre et des Variétés.

Panthéon (le).

Situé sur la place de ce nom. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Nous avons rappelé à l’article du collége Henri IV, qui occupe une grande partie de l’emplacement de l’ancienne église Sainte Geneviève, l’origine de l’abbaye célèbre qui portait également le nom de la douce et miraculeuse patronne de Paris. Les lettres-patentes qui suivent indiquent les motifs de la suppression des anciens bâtiments et les causes qui ont déterminé l’érection d’une seconde église dédiée à Sainte-Geneviève et dont le monument est transformé aujourd’hui en Panthéon Français.

« Louis, etc… Ayant été instruit par nos chers et bien amés les abbé, prieur et chanoines réguliers de notre abbaye de Sainte-Geneviève-du-Mont de Paris, que les bâtiments de leur église étaient dans un tel état de ruines que la réédification en était devenue indispensable, et que les fidèles qui la fréquentaient ne cessaient de former des vœux pour sa reconstruction ; ce qui ne pouvait s’exécuter sans nos lettres-patentes duement vérifiées ; les dits prieur, abbé chanoines réguliers nous ayant en même temps représenté l’impossibilité où ils étaient, par la médiocrité de leurs revenus, de fournir à une dépense aussi considérable, nous avons cru devoir employer notre autorité pour la conservation d’une église précieuse aux habitants de notre bonne ville de Paris, par la juste confiance qu’ils ont eue dans tous les temps en la patronne de cette capitale, en procurant aux dits abbé, prieur et chanoines réguliers les sommes nécessaires pour un objet si digne de notre piété ; et ayant voulu examiner par nous-même les différents projets qui ont été présentés tant pour construire la d. église avec la majesté et la décence convenables, que pour en rendre l’accès plus facile qu’il n’a été jusqu’à présent, nous avons fait choix de celui qui a paru remplir plus parfaitement toutes ces vues ; mais comme pour accomplir un dessein qui mérite autant notre protection, il est nécessaire de démolir plusieurs maisons appartenant aux dits abbé, prieur et chanoines réguliers, et d’acquérir des maisons appartenant à divers particuliers ou communautés, en indemnisant les propriétaires ; qu’il est juste d’ailleurs de procurer aux dits abbé, prieur et chanoines réguliers les moyens de réparer, autant qu’il est possible, les sacrifices qu’ils font des bâtiments et emplacement qu’ils abandonnent pour la nouvelle construction de la dite église ; nous avons cru convenable d’y pourvoir par notre autorité. À ces causes, à ce nous mouvant, de l’avis de notre conseil et de notre grâce spéciale, pleine puissance et autorité royale, nous avons statué et ordonné, statuons et ordonnons, voulons et nous plaît ce qui suit. — Article 1er. Qu’il soit incessamment procédé aux ouvrages nécessaires, tant pour la reconstruction de la nouvelle église de Sainte-Geneviève-du-Mont, que pour procurer tout ce qui pourra en faciliter les abords ; le tout suivant le plan attaché sous le contre-scel des présentes. — Art. 2e. Que les maisons et bâtiments appartenant aux dits abbé, prieur et chanoines réguliers, étant sur le terrain sur lequel la dite église doit être reconstruite, soient démolis, après néanmoins que les dits maisons et bâtiments auront été prisés et estimés par un expert qui sera nommé par notre cour de parlement, etc… — Art. 6e. Ne pourront les ouvrages des bâtiments de la dite église être adjugés et faits que sur les devis dressés par le sieur Soufflot, architecte, par nous commis pour la conduite des dits travaux et ouvrages, et signés tant de lui que des dits abbé, prieur et chanoines réguliers, etc… — Art. 10e. Ne pourra la démolition de l’ancienne église être faite qu’après l’entière reconstruction de la dite nouvelle église et la translation de la châsse de Sainte-Geneviève, etc. Donné à Versailles au mois de mars l’an de grâce 1757, et de notre règne le 42e. Signé Louis. » (Archives du royaume, section administrative, série E, no 3,443.)

L’emplacement que devait occuper l’édifice fut béni par l’abbé de Sainte-Geneviève, le 1er août 1758, mais le peu de solidité du terrain fit retarder la construction de l’église. On avait trouvé un grand nombre de puits, parmi lesquels on en compta sept ou huit qui avaient plus de 26 m. de profondeur. Ces puits comblés, les travaux marchèrent sans interruption, et l’église souterraine fut achevée en 1763. L’église supérieure était déjà élevée à une certaine hauteur, lorsque le roi Louis XV vint solennellement, le 6 septembre 1764, poser la première pierre du dôme. Le plan de ce monument présente une croix grecque. L’édifice a 100 m. de longueur, en y comprenant le péristyle ; sa largeur est de 81 m. 70 c. Au centre s’élève un dôme de 20 m. 35 c. Les quatre nefs formant les branches de la croix viennent se réunir à un point central sur lequel le dôme est assis. Il est composé de trois coupoles concentriques, dont la troisième forme la calotte extérieure ; et la première est percée à jour de manière à laisser, de l’intérieur de l’église, voir la seconde sur laquelle le célèbre Gros a peint l’apothéose de sainte Geneviève. La façade principale pour laquelle on a prodigué toutes les richesses de l’architecture, se compose d’un perron élevé sur onze marches et d’un porche en péristyle imité du Panthéon de Rome. Elle présente six colonnes de face et en a vingt-deux dans son ensemble, dont dix-huit sont isolées et les autres engagées. Toutes ces colonnes sont cannelées et d’ordre corinthien. Les feuilles d’acanthe des chapiteaux sont d’une délicatesse remarquable. Soufflot, bravant la routine, voulut donner dans cette composition, le premier exemple à Paris d’un portail formé d’un seul ordre et d’une hauteur qui indiquât celle du temple. Si l’on ne peut refuser des louanges au génie de l’architecte, la critique doit aussi faire ressortir quelques défauts. Soufflot, en voulant rappeler le portique du Panthéon à Rome, est tombé dans des erreurs qui ont altéré l’admirable proportion de l’édifice. On est d’abord choqué de la maigreur des entre-colonnements, et l’on s’aperçoit aussitôt que ces défauts n’existeraient pas si l’artiste eût placé deux colonnes de plus sous le fronton, au lieu de les reléguer en arrière-corps aux angles du péristyle ; groupées dans ce petit espace, ces colonnes ont, en outre, l’inconvénient de produire des ressauts et des profils multipliés qui nuisent à la grandeur du monument. Néanmoins, lorsque les échafauds qui avaient masqué toutes les voûtes disparurent et permirent à l’édifice de se développer dans toute son imposante majesté, un cri général d’admiration retentit !

La joie fut de courte durée, des fractures multipliées sillonnèrent les quatre piliers du dôme et annoncèrent que le poids de cette masse suspendue sur de faibles soutiens menaçait d’écraser tout l’édifice. Il fallut donc, et sans perdre un moment, renoncer à la jouissance que procurait ce beau spectacle d’architecture, et entourer d’échafauds, soutenir par des étais, un monument que l’on avait pu croire achevé après un travail de plus de trente années et une dépense excédant quinze millions. Heureusement l’accident fut jugé moins grave qu’on ne l’avait craint d’abord : les fondations furent trouvées bonnes. On s’assura qu’elles n’avaient point fléchi d’une manière sensible, que l’église souterraine dont le sol est à 5 m. 85 c. au-dessous de celui de la nef supérieure, était bâtie de manière à résister à la masse qu’elle supportait ; que le dôme et les trois coupoles offraient la même solidité ; en un mot la construction vicieuse des piliers intermédiaires au dôme et à l’église indiqua qu’il ne fallait pas rechercher ailleurs la cause du mal. La direction des travaux de réparations fut confiée à M. Rondelet, architecte, qui parvint à consolider l’édifice, sans en altérer la décoration primitive.

Décret relatif au lieu destiné à recevoir les cendres des grands hommes.

« Du 4 avril 1791. L’Assemblée Nationale, après avoir ouï son arrêté de constitution, décrète ce qui suit : Article 1er. Le nouvel édifice de Sainte-Geneviève sera destiné à recevoir les cendres des grands hommes à dater de l’époque de la liberté Française. — Art. 2e. Le corps législatif décidera seul à quels hommes ces honneurs seront décernés. — Art. 3e. Honoré-Riquetti Mirabeau est jugé digne de recevoir cet honneur. — Art. 4e. La législature ne pourra pas décerner cet honneur à un de ses membres venant à décéder : il ne pourra être décerné que par la législature suivante. — Art. 5e. Les exceptions qui pourront avoir lieu pour quelques grands hommes morts avant la révolution, ne pourront être faites que par le corps législatif. — Art. 6e. Le directoire du département de Paris sera chargé de mettre promptement l’édifice de Sainte-Geneviève en état de remplir sa nouvelle destination, et fera graver au-dessus du portique, ces mots : Aux Grands Hommes la Patrie reconnaissante. — Art. 7e. En attendant que le nouvel édifice de Sainte-Geneviève soit achevé, le corps de Riquetti Mirabeau sera déposé à côté de Descartes, dans le caveau de l’ancienne église de Sainte-Geneviève. » — Ce décret a été sanctionné le 10 du même mois. Voltaire et Jean-Jacques Rousseau obtinrent également les honneurs du Panthéon, les 11 juillet et 16 octobre de la même année.

M. Antoine Quatremere fut chargé de la direction des changements à opérer. Pour imprimer à l’édifice un nouveau caractère, il fallut modifier ou changer beaucoup, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du monument. Au lieu d’un fronton sur le tympan duquel on voyait une croix de Coustou, entourée de rayons divergents et d’anges qui priaient, le sculpteur Moitte représenta la Patrie, les bras étendus, et portant des couronnes de chêne qu’elle présentait à l’émulation des citoyens.

L’édifice avait à peine subi cette transformation, lorsque la Convention Nationale rendit le décret suivant : « Séance du 5 frimaire an II (25 novembre 1793). — La Convention Nationale, après avoir entendu le rapport de son comité d’instruction publique, considérant qu’il n’est point de grand homme sans vertu, décrète : Article 1er. Le corps d’Honoré-Gabriel-Riquetti Mirabeau sera retiré du Panthéon Français. — Art. 2e. Le même jour que le corps de Mirabeau sera retiré du Panthéon Français, celui de Marat y sera transféré. — Art. 3e. La Convention Nationale, le conseil exécutif provisoire, les autorités constituées de Paris et les sociétés populaires assisteront en corps à cette cérémonie. » — Mais cet édifice devait encore éprouver de nouveaux changements. Un décret du 20 février 1806 rendit le Panthéon au culte catholique ; l’inscription du portail et les figures allégoriques furent détruites à leur tour.

Sous la restauration, la seconde coupole de l’église fut décorée par Gros, qui représenta, comme nous l’avons dit, l’apothéose de sainte Geneviève. Cette composition est la plus vaste et la plus belle, dit-on, des peintures à fresque de France et même d’Italie. Cet immense ouvrage se divise en quatre grands tableaux. Le premier représente la fondation de la monarchie, par Clovis ; le second le triomphe de Charlemagne ; le troisième le règne de saint Louis ; et le quatrième la Restauration que personnifie le roi Louis XVIII ; cette figure est portée sur un nuage entre deux anges qui répandent des fleurs. Au-dessus de Clovis, de Charlemagne, saint Louis et Louis XVIII, plane le génie de la France.

Le 20 février 1829, un juste hommage a été rendu à l’illustre architecte de Sainte-Geneviève ; les restes de Jacques-Germain Soufflot, décédé le 29 août 1780, à l’âge de 67 ans, ont été transférés dans la chapelle basse de cette magnifique église, qui redevint dix-sept mois après le Panthéon Français.

« Ordonnance royale du 26 août 1830. — Louis-Philippe, roi des Français, etc… Vu les lois des 4 et 10 avril 1791. Vu le décret du 20 février 1806, et l’ordonnance du 12 décembre 1821. Notre conseil d’état entendu. Considérant qu’il est de la justice nationale et de l’honneur de la France que les grands hommes qui ont bien mérité de la Patrie en contribuant à son honneur ou à sa gloire, reçoivent après leur mort un témoignage éclatant de l’estime et de la reconnaissance publique. Considérant que pour atteindre ce but, les lois qui avaient affecté le Panthéon à une semblable destination, doivent être remises en vigueur. Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : Article 1er. Le Panthéon sera rendu à sa destination primitive et légale ; l’inscription : Aux Grands Hommes la Patrie reconnaissante, sera rétablie sur le fronton. Les restes des grands hommes qui auront bien mérité de la Patrie y seront déposés. — Art. 2e. Il sera pris des mesures pour déterminer à quelles conditions et dans quelles formes ce témoignage de la reconnaissance nationale sera décerné au nom de la Patrie, etc. — Art. 3e . Le décret du 20 février 1806 et l’ordonnance du 12 décembre 1821 sont rapportés. Paris, le 26 août 1830. Signé Louis-Philippe. »

Quelque temps après, M. David fut chargé de sculpter de nouveau le fronton ; Gérard orna les pendentifs du dôme de peintures dont le magnifique ouvrage de Gros ne dépare pas le mérite. Sur le fronton, le célèbre sculpteur a représenté la Patrie, le front ceint d’un diadème étoilé, distribuant des couronnes à ceux qui l’ont noblement servie par leur courage ou leurs talents. Aux pieds de la déesse sont d’un côté, la Liberté, et de l’autre l’Histoire, qui écrit sur ses tablettes les noms de Hoche, de Bonaparte, de Kléber, tandis que Mirabeau, La Fayette et plusieurs autres reçoivent des couronnes des mains de la Liberté. À droite, l’artiste a placé des groupes de militaires et l’on remarque Napoléon qui s’élance le premier pour saisir la palme ; là, on aperçoit aussi, représentée par un grenadier épuisé de fatigue, mais toujours résolu, la trente-deuxième demi-brigade si célèbre dans nos annales républicaines ; à côté, se trouve le tambour Jean Ritielle, qui battait la charge au plus épais de la mitraille, lors du passage du pont d’Arcole. À gauche sont rangés les représentants des sciences et des arts ; dans le premier groupe figurent Malesherbes, Mirabeau, Monge, Fénélon ; dans le second, Manuel, Carnot, Bertholet et Laplace ; le peintre David, Cuvier et La Fayette composent le troisième ; puis Voltaire et Jean-Jacques Rousseau auprès d’un autel ombragé de palmes ; près de l’auteur d’Émile, un jeune homme mourant dépose sur l’autel de la Patrie le Traité de la vie et de la mort ; c’est Bichat. À l’extrême droite du fronton sont placés des jeunes gens en costume militaire, qui se livrent à l’étude ; entre eux et le vieux grenadier de la trente-deuxième demi-brigade, on aperçoit un élève blessé mortellement ; un des jeunes gens le regarde et semble dire que lui aussi saura mourir pour sa patrie.

Dans la partie souterraine de l’édifice étaient déposés les restes de ceux qu’on jugeait dignes des honneurs du Panthéon. Cette crypte est à 6 m. au-dessous du sol de la nef supérieure. Après avoir traversé une voûte très spacieuse, on arrive, en montant quelques marches, jusque sous le porche ; là, dans une ouverture où le jour ne pénètre jamais, on trouve une statue de Voltaire, ouvrage très estimé de Houdon. À droite et à gauche du passage sont rangés des caveaux qui recèlent les cercueils de quelques hommes célèbres et d’un grand nombre de hauts dignitaires de l’empire, parmi lesquels on distingue ceux du maréchal Lannes, de Bougainville et de Lagrange. Sur le cercueil de Voltaire ont été gravés ces mots : Poète, historien, philosophe, il agrandit l’esprit humain et lui apprit qu’il devait être libre. Il défendit Calas, Sirven, de la Barre et Montbailly ; combattit les athées et les fanatiques ; il inspira la tolérance ; il réclama les droits de l’homme contre la servitude de la féodalité.

Sur le cercueil de Rousseau est écrit : Ici repose l’homme de la nature et de la vérité.

Autour de ce beau monument on a placé une grille magnifique ornée de deux vastes trépieds en bronze qui servent aux illuminations lors des fêtes publiques. À l’intérieur de l’édifice ont été fixées contre les parois de la nef des tables de marbre noir, sur lesquelles sont gravés en lettres d’or, les noms des citoyens morts dans les journées de juillet 1830.

Il était question depuis longtemps d’améliorer les abords du Panthéon ; l’administration municipale, de concert avec le gouvernement, vient d’arrêter un projet qui recevra sous peu son exécution.

L’État doit prendre à sa charge : 1o la cession gratuite à la voie publique de tous les terrains nécessaires à l’achèvement des abords du Panthéon, moins ceux du prolongement de la rue Soufflot ; 2o l’acquisition des terrains à retrancher à cet effet des propriétés particulières ; 3o les travaux de nivellement et du pavage de la place du Panthéon ; 4o l’obligation de construire sur la partie non retranchable du bâtiment de l’ancien collége de Montaigu, un nouvel édifice destiné à la bibliothèque de Sainte-Geneviève ; 5o la cession gratuite à la ville de Paris du local actuel de cette bibliothèque pour être réuni au collége Henri IV, et enfin la cession gratuite à la ville de Paris des terrains domaniaux situés à l’angle de la rue Clotaire et de la place du Panthéon.

Les opérations à la charge de la ville seront : 1o l’acquisition de la maison rue des Fossés-Saint-Jacques, no 13, pour la réunir aux terrains bordant la rue Clotaire et la place du Panthéon, et y construire la mairie du 12e arrondissement ; 2o la construction du bâtiment de la mairie, avec façade symétrique à celle de l’École-de-Droit ; 3o le prolongement de la rue Soufflot jusqu’au jardin du Luxembourg, qui devra être exécuté dans le délai de quatre années à partir de la promulgation de la loi.

Panthéon (place du).

Située entre les rues Clotilde, Soufflot et des Sept-Voies. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 8. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Cette place a été commencée vers 1770, lors de la construction des bâtiments des écoles de droit. — Une décision ministérielle du 13 juin 1807, signée Champagny, a déterminé, ainsi qu’il suit, la forme et la dimension de cette voie publique : « L’alignement au-devant du portique du monument (côté ouest) est fixé par les délinéations circulaires et rectilignes qui indiquent sur le plan la limite des édifices symétriques qui doivent les border, et dont l’un (les Écoles de Droit) est déjà exécuté. Les côtés latéraux de la place sont déterminés par deux lignes parallèles au grand axe du monument et à 34 m. de distance du nu des arrières-corps. Le fond de la place est formé par les bâtiments du collége Henri IV. » « Au palais des Tuileries, le 24 février 1811. — Napoléon, etc… Nous avons décrété et décrétons ce qui suit : Le palais du grand-maître de l’Université sera construit devant le Panthéon et achèvera la place du côté opposé aux bâtiments de l’École de Droit, etc… » — Ce décret n’a pas été exécuté. On doit construire sur cet emplacement la mairie du 12e arrondissement. — (Voyez l’article qui précède.) — Les propriétés riveraines sont alignées, à l’exception de celles qui dépendent aujourd’hui de la rue Saint-Étienne-des-Grés, et dont le retranchement sera prochainement opéré.

Panthéon (théâtre du).

Situé place du Cloître-Saint-Benoît. — 11e arrondissement, quartier de la Sorbonne.

Ce théâtre a été établi dans le bâtiment de l’église Saint-Benoît. C’était, dans l’origine, un oratoire élevé en l’honneur de saint Bacque et de saint Serge, martyrisés en Syrie. Plusieurs savants ont pensé que cette chapelle existait au VIIe siècle. Le premier monument qui la mentionne comme église est une charte de l’année 1050, par laquelle le roi Henri Ier donne au chapitre de Notre-Dame plusieurs églises situées dans le faubourg de Paris ; entr’autres celles de Saint-Étienne, de Saint-Severin et de Saint-Bacque ; « lesquelles, ajoute cet acte, étoient depuis longtemps (antiquitùs) au pouvoir de ses prédécesseurs et au sien. » — Dans le XIIe siècle, on la trouve désignée sous le nom de Saint-Benoît, ainsi que l’aumônerie voisine qui y fut réunie vers 1155. Cette dénomination a fait croire à tort à quelques historiens, que l’église avait été desservie autrefois par des religieux de Saint-Benoît. L’abbé Lebœuf a très bien démontré que le nom de Benoît n’était autre que celui de Dieu, Benedictus Deus, en vieux français Benoist Diex, saint Benedict, saint Benoist ; dans les anciens livres d’église, on lit la Benoîte-Trinité pour la Sainte-Trinité, etc… À partir du XIIIe siècle, on accrédita cette fausse opinion qui fit regarder l’église de Saint-Benoît comme une ancienne abbaye de religieux de son ordre, et lui fit donner pour patron le fameux abbé du Mont-Cassin. On ignore l’époque où la chapelle Saint-Benoît, devenue collégiale après la donation de Henri Ier, joignit à ce titre celui de paroisse. Le savant Jaillot a écrit que ce ne pouvait être que postérieurement à 1185, année de la mort de Luce III, puisque Étienne de Tournay fait mention, dans une de ses lettres au pape, d’un chapelain de Saint-Benoît, capellanus Sancti-Benedicti, dénomination qui indiquait toujours à cette époque un curé, comme celle de presbytère, capicerius. On ne sait pourquoi cette église avait son chevet tourné du côté de l’Occident. Cette contravention à l’usage général lui fit donner le nom de Saint-Benoît-le-Bétourné, c’est-à-dire, mal tourné. Dans la pièce des Moustiers de Paris on lit :

« Saint Bénéois le Bestornez
» Aidiez à toz mal atornez. »

Au XIVe siècle, cette inconvenance disparut. On transporta du côté de l’Orient, l’autel placé à l’Occident de l’église ; ce changement lui fit donner le nom de bien tournée. Ecclesia Sancti-Benedicti bene versi. On résolut de rebâtir cette église vers 1517. La nef et les bas-côtés furent achevés. Au XVIIe siècle, on reconstruisit le sanctuaire sur les dessins de Claude Perrault. Cette église et son cimetière contenaient les cendres et les monuments sépulcraux de Jean Dorat, poète, de Réné Chopin, de Jean Domat, célèbres jurisconsultes. Claude Perrault, savant architecte, Michel Baron, comédien excellent, et l’abbé Pucelle, célèbre par son opposition au parti de la cour, après la mort de Louis XIV, y furent également inhumés. Supprimée en 1790, cette église devint propriété nationale et fut vendue le 28 nivôse an V. On y établit plus tard un dépôt de farines. Enfin, en 1832, on la transforma en salle de spectacle où l’on représente des drames et comédies vaudevilles. Ce théâtre tire son nom de son voisinage du Panthéon.

Pantin (barrière de).

Située à l’extrémité de la rue du Chemin-de-Pantin.

Cette barrière, qu’on traverse pour aller au village de Pantin, consiste en un pavillon triangulaire avec trois péristyles et un dôme. (Voir l’article Barrières.)

Pantin (chemin de ronde de la barrière de).

Commence à la rue du Chemin-de-Pantin et à la barrière de ce nom ; finit à la rue du Faubourg-Saint-Martin et à la barrière de la Villette. Pas de numéro. Sa longueur est de 133 m. — 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

(Voir l’article Chemins de ronde.)

Pantin (rue du Chemin-de-).

Commence à la rue du Faubourg-Saint-Martin, nos 242 et 244 ; finit au chemin de ronde de la barrière de Pantin et au quai de Valmy, no  205. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 26. Sa longueur est de 293 m. — 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Le plan de Verniquet l’indique sous le nom de Route de Meaux. Son nom actuel lui a été donné parce qu’elle se dirige vers le village de Pantin. — Une décision ministérielle en date du 18 mars 1822, a maintenu cette voie publique suivant sa largeur actuelle qui est de 19 m. 50 c. — Conduite d’eau.

Paon (impasse du).

Située dans la rue du Paon, entre les nos 1 et 3. Le dernier impair est 7 bis ; le seul pair, 2. Sa longueur est de 94 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

C’était autrefois une ruelle qui se prolongeait jusqu’à la rue Hautefeuille, sous les noms de l’hôtel de Reims et de l’archevêque de Reims. La principale entrée de cet hôtel était dans cette ruelle. Son nom actuel lui vient de la rue du Paon. — Une décision ministérielle à la date du 18 octobre 1808, signée Cretet, a fixé la moindre largeur de cette impasse à 7 m. Les constructions du côté gauche sont soumises à un retranchement qui varie de 50 c. à 3 m. ; sur le côté droit les dépendances de l’École de Médecine sont alignées ; le surplus est soumis à un retranchement qui n’excède pas 2 m. 40 c.

Paon-Blanc (rue du).

Commence au quai des Ormes, nos 48 et 50 ; finit à la rue de l’Hôtel-de-Ville, nos 39 et 41. Pas de numéro. Sa longueur est de 19 m. 50 c. — 9e arrondissement, quartier de l’Hôtel-de-Ville.

Corrozet l’indique sous le nom de Descente à la rivière. Elle doit sa dénomination actuelle à une enseigne du Paon blanc. — Une décision ministérielle du 13 thermidor an VI signée François de Neufchâteau, a fixé à 6 m. la largeur de cette voie publique. Les constructions riveraines sont soumises à un retranchement de 2 m. 30 c.

Paon-Saint-André (rue du).

Commence à la rue du Jardinet, nos 7 et 9 ; finit à la rue de l’École-de-Médecine, nos 20 et 22. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 76 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Ce nom qu’elle portait dès 1246, lui vient d’une enseigne. Sauval fait erreur en lui donnant la dénomination de rue de l’Archevêque de Reims, qui ne convient qu’à l’ancienne ruelle du Paon. — Une décision ministérielle à la date du 23 frimaire an IX, signée Chaptal, avait fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Cette largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 22 août 1840. Maison no  1, retranch. réduit 50 c. ; 3, ret. réduit 1 m. 70 c. ; 5, ret. réduit 2 m. 20 c. ; de 7 à la fin, ret. 2 m. 35 c. à 3 m. 30 c. ; de 2 à 6, ret. 2 m. 10 c. à 3 m. 30 c. ; 8, ret. réduit 1 m. 70 c. — Conduite d’eau entre la rue du Jardinet et l’impasse du Paon.

Paon-Saint-Victor (rue du).

Commence à la rue Saint-Victor, nos 123 et 125 ; finit à la rue Traversine, nos 15 et 17. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 86 m. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

Au commencement du XIIIe siècle, elle était connue sous le nom d’Alexandre Langlais. Cette dénomination fut conservée jusqu’au XVIe siècle. En 1540, elle était déjà appelée rue du Paon. — Une décision ministérielle à la date du 28 pluviôse an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. La maison no  9 est alignée. Les autres constructions de ce côté devront reculer de 40 c. à 80 c. Propriétés du côté des numéros pairs, retranch. 50 c. à 90 c.

Papillon (rue).

Commence aux rues Bleue, no  2, et du Faubourg-Poissonnière, no  45 ; finit à la rue Montholon, nos 7 et 9. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 106 m. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.

Elle a été ouverte en juin 1781 sur les terrains appartenant à MM. Lenoir et compe. Les lettres-patentes qui autorisent et dénomment ce percement, sont à la date du 2 septembre 1780. Elles fixent sa largeur à 30 pieds (9 m. 74 c.). — Une décision ministérielle du 21 prairial an X, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 23 août 1833, ont maintenu cette dimension (voyez rue Montholon). Les propriétés riveraines sont alignées. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

M. Papillon de la Ferté, commissaire des menus plaisirs du roi naquit en 1727, et périt sur l’échafaud le 7 juillet 1794.

Paradis-au-Marais (rue de).

Commence à la rue Vieille-du-Temple, nos 69 et 71 ; finit à la rue du Chaume, nos 10 et 12. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 200 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

C’était encore en 1250 un chemin que l’enceinte de Philippe-Auguste avait enfermé dans la ville. Dès l’année 1291, on l’appelait rue de Paradis ou des Jardins ; elle devait cette première dénomination, qui a prévalu, à une enseigne représentant le Paradis. — Une décision ministérielle du 23 ventôse an X, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 9 m. Cette moindre largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 27 septembre 1826. Les bâtiments du Mont-de-Piété et les maisons nos 13 et 4 sont alignés. — Bassin d’égout. — Conduite d’eau entre les rues Vieille-du-Temple et des Guillemites. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Conformément à un projet publié en vertu d’un arrêté préfectoral du 22 avril 1843, la largeur de la rue de Paradis serait portée à 13 m.

Paradis-Poissonnière (rue de).

Commence à la rue du Faubourg-Saint-Denis, nos 103 et 105 ; finit à la rue du Faubourg-Poissonnière, nos 60 et 64. Le dernier impair est 51 ; le dernier pair, 62. Sa longueur est de 537 m. — 3e arrondissement, quartier du Faubourg-Poissonnière.

Elle est indiquée sur le plan de Boisseau, en 1643, sous le nom de rue Saint-Lazare. Ce n’était encore, en 1775, qu’une ruelle qui longeait le clos Saint-Lazare, dont elle tirait son premier nom. La rue qui la prolonge se nommait, à la fin du XVIIIe siècle, rue d’Enfer ; on donna, par opposition, à la ruelle Saint-Lazare, le nom de Paradis. Une décision ministérielle à la date du 28 vendémiaire an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. On a procédé à la régularisation du numérotage de cette rue, en vertu d’un arrêté préfectoral du 17 avril 1835. Maison à l’encoignure de la rue du Faubourg-Saint-Denis, et propriété no  1, alignées ; 3, retranch. 1 m. 50 c. ; de 5 à 17, alignées ; 19, redressement ; de 21 à la fin, alignées. Maison à l’encoignure de la rue du Faubourg-Saint-Denis, et propriété no  2, ret. 2 m. 15 c. à 2 m. 60 c. ; de 4 à 26, alignées ; partie du no  28, alignée ; surplus, ret. réduit 40 c. ; 30 et 32, alignées ; 34, redressement ; 36, ret. 50 c. ; 38, ret. 1 m. 05 c. ; 40, alignée ; 42, 44, ret. 1 m. 10 c. ; de 46 à 52, alignées ; 54, ret. 1 m. 20 c. ; de 56 à la fin, alignées. — Conduite d’eau entre les rues du Faubourg-Saint-Denis et d’Hauteville. — Éclairage au gaz (compe Française).

Parcheminerie (rue de la).

Commence à la rue Saint-Jacques, nos 24 et 26 ; finit à la rue de la Harpe, nos 25 et 27. Le dernier impair est 35 ; le dernier pair, 32. Sa longueur est de 132 m. — 11e arrondissement, quartier de la Sorbonne.

En 1273, suivant le cartulaire de Sorbonne, on la nommait rue des Écrivains. Guillot l’appelle rue as Escrivains. Elle prit, en 1287, la dénomination de rue de la Parcheminerie. — Une décision ministérielle à la date du 14 thermidor an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. Cette largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 22 août 1840. Maison à l’encoignure de la rue Saint-Jacques, retranch. réduit, 5 m. 70 c. ; 1, ret. réduit 4 m. ; 3, ret. réduit 2 m. 80 c. ; de 5 à 9, ret. 1 m. 95 c. à 2 m. 20 c. ; 11, ret. réduit 1 m. 65 c. ; 13, 15, ret. 1 m. 10 c. à 1 m. 40 c. ; 17, ret. réduit 90 c. ; 19, 21, ret. réduit 50 c. ; 23, doit être supprimée par l’alignement de la rue Boutebrie ; de 25 à 31, redressement 33, 35, ret. réduit 70 c. ; 2, ret. réduit 3 m. 20 c. ; de 4 à la fin, ret. 4 m. 60 c. à 6 m. 20 c. — Portion d’égout du côté de la rue de la Harpe. — Conduite d’eau entre la rue Saint-Jacques et la borne fontaine.

Parc-Royal (rue du).

Commence à la rue Saint-Louis, nos 27 et 29 ; finit à la rue des Trois-Pavillons. — Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 173 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

Elle a été ouverte en 1563 sur les ruines de l’hôtel Barbette, et faisait anciennement partie de la rue de Thorigny. Cette voie publique porta d’abord le nom du Petit-Paradis, en raison d’une enseigne ; puis on la nomma des Fusées, parce que l’hôtel dit des Fusées y était situé. Elle prit ensuite la dénomination du Parc-Royal, parce qu’elle conduisait au parc de l’hôtel royal des Tournelles. En 1793, c’était la rue du Parc-National. — Une décision ministérielle à la date du 13 fructidor an VII, signée Quinette, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 8 m. En 1806, elle reprit son nom de rue du Parc-Royal. En vertu d’une ordonnance royale du 12 juillet 1837, sa moindre largeur est portée à 12 m. Les constructions du côté des numéros impairs entre les rues Saint-Louis et Culture-Sainte-Catherine, sont alignées, sauf un léger redressement à l’encoignure de la rue Saint-Louis. Les autres propriétés de ce côté devront reculer de 1 m. 70 c. à 2 m. 20 c. Celles du côté des numéros pairs sont soumises à un retranchement qui varie de 3 m. 40 c. à 4 m. 10 c. — Égout entre les rues Saint-Louis et Payenne. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Parmentier (avenue).

Commence à la rue des Amandiers, no  21 ; finit à la rue Saint-Ambroise, no  12. Le dernier impair est 17, pas de numéro pair ; ce côté est bordé par l’abattoir Popincourt. Sa longueur est de 213 m. — 8e arrondissement, quartier Popincourt.

Une décision ministérielle du 21 août 1818 a prescrit la formation de cette avenue, dont la largeur est fixée à 26 m. Les constructions riveraines ne sont pas soumises à retranchement. — Égout entre la rue des Amandiers et l’entrée de l’Abattoir. — Conduite d’eau depuis la rue des Amandiers jusqu’à la borne-fontaine.

Parmentier (Antoine-Augustin), célèbre agronome, auquel on doit la culture de la pomme de terre en France, naquit en 1737 à Montdidier. Il fut successivement apothicaire en chef aux Invalides, membre de l’Institut, président du Conseil de salubrité de Paris, inspecteur-général du service de santé des armées et administrateur des hospices. Parmentier mourut le 17 décembre 1813.

Paroles (rue des Mauvaises).

Commence à la rue des Lavandières-Sainte-Opportune, nos 27 et 29 ; finit à la rue des Bourdonnais, nos 6 et 8. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 22. Sa longueur est de 122 m. — 4e arrondissement, quartier Saint-Honoré.

Au XIIe siècle, elle portait le nom de Mauvais-Conseil ou de Mauvaise-Parole, vicus Mali consilii sive Mali verbi. En 1229, c’était la rue Male-Parole et depuis des Mauvaises-Paroles. Habitée sans doute dans le principe par des gens de la lie du peuple, cette rue tire son nom des jurons, des mauvaises paroles qu’on y entendait à chaque instant du jour. Des commerçants, attirés par le voisinage de la rue Saint-Denis, refoulèrent l’ancienne population dans le quartier des Arcis. — François Olivier, chancelier de France, Myron, lieutenant civil, ont demeuré dans la rue des Mauvaises-Paroles, ce qui faisait dire à Barclay, en parlant de ce dernier magistrat : indignus qui inter mala verba habitet. — Une décision ministérielle du 12 fructidor an V, signée François de Neufchâteau, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 2 août 1843, cette largeur est portée à 10 m. Propriétés de 1 à 11, retranch. 1 m. 30 c. à 2 m. 10 c. ; 13, ret. réduit 1 m. 70 c. ; 15, ret. réduit 2 m. 60 c. ; 17 et 19, ret. 2 m. à 2 m. 10 c. ; partie du no  21, ret. 2 m. ; surplus, ret. 1 m. ; de 2 à 16, ret. 1 m. 70 c. à 2 m. 60 c. ; 18, ret. réduit 2 m. 10 c. ; 20, ret. réduit 1 m. 80 c. ; 22, ret. réduit 2 m. 40 c. — Conduite d’eau entre les rues des Lavandières et des Déchargeurs. Éclairage au gaz (compe Anglaise.)

Pascal (rue).

Commence à la rue Mouffetard, nos 154 et 168 ; finit à la rue du Champ-de-l’Alouette. Le dernier impair est 77 ; le dernier pair, 34. Sa longueur est de 708 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Cette rue ayant été ouverte sur une grande partie du Couvent des Cordelières, nous parlerons d’abord de cet établissement religieux. Il fut fondé par Marguerite de Provence, sœur de saint Louis qui, vers l’an 1284, donna sa maison aux Cordelières. Un titre du XVIe siècle désigne ainsi cette communauté : Abbaye du couvent des Cordelières de l’église de Sainte-Claire-de-Lourcine-lès-Saint-Marcel, près Paris. Ces religieuses conservaient précieusement le manteau royal de saint Louis. Le 17 juillet 1590, les troupes de Henri IV qui s’étaient postées dans ce monastère, le pillèrent et le détruisirent en grande partie. Ce couvent, supprimé en 1790, devint propriété nationale et fut vendu le 24 vendémiaire an V, à la charge par l’acquéreur de livrer gratuitement le terrain nécessaire au percement de deux rues projetées.

Ces deux rues étaient indiquées sur un plan dressé par la commission des artistes, le 7 brumaire an IV, et leur largeur devait être de 14 m.

Le ministre de l’intérieur, par décision du 6 pluviôse an XIII, approuva un nouveau projet indiquant deux rues de 10 m. seulement de largeur, sous les noms de rues Pascal et Julienne.

Cette dernière fut seule ouverte. — En 1825, MM. Marcellot et Salleron, propriétaires du domaine des Cordelières et de vastes terrains contigus, présentèrent, conjointement avec M. Rougevin, architecte, le plan d’une nouvelle rue de 12 m. de largeur qui, remplaçant la rue Pascal, était destinée à communiquer de la rue Mouffetard à celle du Champ-de-l’Alouette. Ils s’obligèrent à payer les premiers frais de pavage, d’éclairage, de trottoirs en pierre dure, et à pourvoir à l’écoulement des eaux pluviales et ménagères ; mais ils demandèrent que la ville de Paris contribuât, pour une somme de 75,000 fr., à l’acquisition de plusieurs propriétés dont l’emplacement était nécessaire pour déboucher la nouvelle rue.

Le conseil municipal, auquel cette proposition fut soumise, l’accueillit dans sa séance du 28 décembre 1825, mais à la condition, toutefois, que la rue aurait 13 m. de largeur, et que la construction des deux ponts à établir sur la Bièvre serait à la charge des pétitionnaires.

Enfin, le 6 mai 1827, intervint une ordonnance royale qui porte : « Art. 1er. Les sieurs Salleron, Marcellot frères et Rougevin sont autorisés à ouvrir sur leurs terrains, entre les rues Mouffetard, Censier, de Lourcine et du Champ-de-l’Alouette, une rue de 13 m. de largeur, qui, partant de la rue Mouffetard, vis-à-vis de la rue Censier, aboutira à celle du Champ-de-l’Alouette ; au moyen de quoi lesdits sieurs Salleron, Marcellot et Rougevin sont dispensés de fournir la rue dite Pascal, dont ils devaient livrer le terrain aux termes du contrat de vente domaniale de l’ancien couvent des Cordelières. — Art. 2e. L’ouverture de ladite rue est déclarée d’utilité publique. Il ne pourra, néanmoins, être procédé par voie d’alignement à l’égard des propriétés nécessaires à cette ouverture, lesquelles devront être acquises de gré à gré, ou, s’il y a lieu, conformément à l’art. 51 de la loi du 16 septembre 1807, et à la loi du 8 mars 1810, etc… »

Cette ordonnance fut immédiatement exécutée, et l’on conserva le nom de Pascal. Les constructions riveraines sont alignées. — Égout et conduite d’eau du côté de la rue Mouffetard. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Blaise Pascal, le célèbre auteur des Lettres provinciales, naquit à Clermont (Auvergne), en 1623, et mourut à Paris en 1662.

Outre les rues Pascal et Julienne, on a ouvert en 1825, sur l’emplacement de ce couvent, la rue dite des Cordelières.

Dans une partie des bâtiments de cette communauté religieuse, des Anglais établirent plusieurs fabriques. En 1825, on y construisit une maison de refuge qui fut occupée, en 1832, par les orphelins du choléra, et qui a été remplacée, en 1836, par l’Hôpital de Lourcine (voyez cet article).

Pas-de-la-Mule (rue du).

Commence au boulevart de Beaumarchais, nos 25 bis et 27 ; finit à la place Royale, nos 22 et 24. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 116 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

La première partie de cette rue, comprise entre la place et la rue des Tournelles, a été construite en 1604, en même temps que la place Royale. Le nom de petite rue Royale lui fut donné. Le document suivant a rapport à la deuxième partie, c’est-à-dire au prolongement jusqu’au boulevart. — « Arrêt du conseil, du 15 juillet 1673. — Veu par le roy estant en son conseil, l’arrest rendu en iceluy, le 7 juin 1670, par lequel sa majesté auroit ordonné aux prévost des marchands et eschevins de sa bonne ville de Paris, de faire incessamment travailler au nouveau rampart planté d’arbres, depuis la porte Saint-Anthoine jusqu’à celle de Saint-Martin, au pied du quel rampart, en dedans de la ville, il devoit estre laissé une rue pavée de trois à quatre thoises de large, et le plan que les dits prevost des marchands et eschevins avoient fait lever en exécution de la délibération prise par le conseil de la ville, sur la proposition qui en avoit esté faicte de donner une communication des rues de Paradis, Francs-Bourgeois et place Royale au d. rampart, en ouvrant la rue des Tournelles, vis-à-vis le pavillon de la dite place Royale, qui donne issue en ladite rue, etc. Sa majesté estant en son conseil, a ordonné et ordonne que le dit plan sera exécuté selon sa forme et teneur, etc… Signé d’Aligre, Colbert et Villeroy. » — Aucune dénomination n’ayant été affectée par l’administration à ce prolongement, le peuple voulut y suppléer, en baptisant toute la rue à sa manière. Son nom, à lui, c’était un conseil ; son nom sembla dire aux pauvres piétons : « Si vous tenez à ne pas vous casser le cou, imitez la patience, l’adresse et le pas de la mule en gravissant cette pente escarpée et glissante. » — Une décision ministérielle à la date du 23 ventôse an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 8 juin 1834, cette rue a été maintenue suivant sa largeur actuelle, qui est de 9 m. 74 c. — Conduite d’eau entre la rue des Tournelles et la place Royale. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Passy (barrière de).

Située à l’extrémité du quai Billy.

Cette barrière, qui tire son nom du village de Passy, se compose d’un bâtiment orné de douze colonnes, de deux arcs et de quatre frontons. On y voit deux statues colossales représentant la Bretagne et la Normandie. Elle a porté d’abord le nom de barrière des Bons-Hommes, qu’elle devait aux religieux minimes, appelés vulgairement Bons-Hommes. On la désigna aussi sous le nom de barrière de la Conférence. (Voir l’article Barrières.)

Pastourelle (rue).

Commence aux rues du Grand-Chantier, no  9, et des Enfants-Rouges, no  1 ; finit à la rue du Temple, nos 46 et 48. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 40. Sa longueur est de 135 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

Hors des murs de l’enceinte de Philippe-Auguste, en 1296, cette voie publique était alors complètement bâtie, et portait le nom de rue Croignet, qu’elle devait au mesureur de blé du Temple, qui y demeurait. En 1303, c’était la rue Jéhan de Saint-Quentin. Sa dénomination actuelle lui vient de Roger Pastourelle, qui y possédait une maison en 1331. — Une décision ministérielle à la date du 13 fructidor an VII, signée Quinette, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. Cette largeur a été portée à 12 m. en vertu d’une ordonnance royale du 16 mai 1833. Maison no  1, retranch. réduit 2 m. 50 c. ; 3, ret. réduit 3 m. 20 c. ; 5, ret. réduit 4 m. 20 c. ; de 7 à 13, ret. 4 m. 50 c. à 5 m. 70 c. ; 15, ret. réduit 4 m. De 2 à 10, ret. 1 m. 75 c. à 2 m. 30 c. ; de 12 à 16, ret. 1 m. 20 c. à 1 m. 75 c. ; 18, 20, ret. 80 c. à 1 m. 20 c. ; 22, ret. 40 c. ; de 24 à 32, ret. 30 c. ; 34, ret. 40 c. ; 36, ret. réduit 80 c. ; 38 et 40, ret. réduit, 2 m. 20 c. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Patriarches (marché des).

Situé rue du Marché-des-Patriarches. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

L’emplacement occupé par ce marché dépendait autrefois de la maison dite du Patriarche, ainsi nommée parce qu’elle avait appartenu à Bertrand de Chanac, patriarche de Jérusalem, qui mourut en 1404. Simon Cramault, cardinal et patriarche d’Alexandrie, possédait en 1422 cette vaste propriété qui était circonscrite par les rues Mouffetard, de l’Épée-de-Bois, Gracieuse et d’Orléans.

Vers le milieu du XVIIe siècle, la maison du patriarche servait de temple aux Calvinistes. Le 27 décembre 1561, ces religionnaires, au nombre de 2,000, assistaient au prêche. Leur ministre, étourdi par le son des cloches de l’église Saint-Médard, fait prier le curé de cesser ce bruit. Les envoyés du ministre sont assaillis et maltraités par les familiers de l’église ; l’un d’eux est percé de plusieurs coups de hallebarde. Ce meurtre est suivi d’un tintamarre épouvantable ; on sonne le tocsin. Alors le prévôt des marchands qui se trouvait dans le temple des Calvinistes, afin d’y maintenir l’ordre, envoie un de ses archers à Saint-Médard ; mais les portes lui sont fermées, et les gens placés dans le clocher font pleuvoir une grêle de pierres sur ceux qui approchent de l’édifice. Le tumulte est à son comble, on assiège l’église dont les portes sont brisées, et un combat sanglant se livre dans le saint lieu qui est indignement profané. Les prêtres de Saint-Médard n’ayant plus de pierres, arrachent de leurs niches les statues des saints et les lancent contre leurs ennemis.

Pendant ce combat, Gabaston, chevalier du guet, arrive pour faire cesser la lutte. Il entre à cheval dans l’église mais sa présence loin d’apaiser les combattants, les irrite davantage. Parmi ceux qui défendaient l’église, cinquante au moins sont dangereusement blessés, et dix-sept faits prisonniers.

Les Calvinistes, enorgueillis de leur succès, firent une espèce d’entrée triomphale dans Paris, et conduisirent les vaincus en prison. Ils revinrent le lendemain, tous armés dans leur temple. Après leur départ les catholiques se transportèrent dans la maison du patriarche, brisèrent les bancs, la chaire du ministre, et mirent le feu au temple, qui fut consumé ainsi que plusieurs maisons voisines.

Dans la cour de la propriété du patriarche, on établit vers la fin du XVIIIe siècle, un marché aux légumes.

Une ordonnance royale du 20 septembre 1828 porte : « Article 1er. Le sieur Baroilhet est autorisé à ouvrir sur son terrain deux rues de douze mètres de largeur, l’une qui communiquera de la rue de l’Épée-de-Bois à celle d’Orléans-Saint-Marcel ; l’autre en retour d’équerre sur la précédente, comme il est indiqué au plan ci-annexé qui est également approuvé en ce qui concerne l’agrandissement du marché des Patriarches, et l’alignement de ses abords, etc… — Art. 3e. Le sieur Baroilhet sera tenu : 1o d’abandonner gratuitement à la ville le terrain occupé par les deux rues qui seront ouvertes sur sa propriété ; 2o de supporter les frais de premier établissement du pavage et de l’éclairage des dites rues ; 3o d’établir de chaque côté, au fur et à mesure des constructions, des trottoirs en pierre dure, dont les dimensions seront déterminées par l’administration. » — Ces dispositions furent en partie modifiées par une autre ordonnance du 2 juin 1830, qui est ainsi conçue : « Notre bonne ville de Paris est autorisée à accepter les soumissions des 19 février et 9 avril 1830, par lesquelles une compagnie de capitalistes a proposé de se charger de tous les frais d’agrandissement et de reconstruction du marché dit des Patriarches, situé dans le quartier Saint-Marcel, et d’abandonner immédiatement à la ville la propriété des terrains et des constructions dudit marché, moyennant la concession à son profit, pendant quatre-vingts ans, du produit de la location des places, à raison de 30 c. par place. Il sera passé, en conséquence, un traité définitif entre notre bonne ville de Paris et ladite compagnie, sur les bases ci-dessus mentionnées et autres clauses et conditions exprimées tant dans les soumissions ci-dessus indiquées, que dans les délibérations du conseil municipal du 22 mai 1829, et du 12 mars 1830. » — D’après cette autorisation, le marché, immédiatement construit sous la direction de M. Chatillon, architecte, a été inauguré le 1er juin 1831. Il se compose d’un seul corps de bâtiment formant un carré long entièrement couvert et orné d’une fontaine ; sa superficie est de 822 m. — Conformément aux dispositions arrêtées par les ordonnances royales précitées, trois rues de douze mètres de largeur ont été ouvertes : la première commence à la rue d’Orléans, et se termine à la rue de l’Épée-de-Bois ; la seconde borde trois façades du marché (voyez les deux articles suivants) ; enfin, la troisième qui comprend une partie de l’ancien passage des Patriarches, communique de la rue Mouffetard à la rue des Patriarches. En vertu d’une décision ministérielle du 21 juin 1844, cette dernière rue doit prendre le nom de la rue de l’Arbalète, à laquelle elle fait suite. La propriété située sur le côté gauche, à l’encoignure de la rue Mouffetard, sera supprimée pour l’exécution de l’alignement.

Patriarches (rue des).

Commence à la rue d’Orléans, no  40 ; finit à la rue de l’Épée-de-Bois, no  5. Pas de numéro. Sa longueur est de 143 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Elle a été ouverte en 1830, sur l’emplacement de l’ancienne propriété dite du Patriarche, et en vertu des ordonnances royales des 20 septembre 1828 et 2 juin 1830 (voyez l’article précédent). Sa largeur est fixée à 12 m. Le nom qu’elle porte lui a été assigné par une décision ministérielle du 21 juin 1844. Les constructions de la partie comprise entre les rues d’Orléans et du Marché-des-Patriarches, sont soumises à un fort retranchement.

Patriarches (rue du Marché-des-).

Longeant trois façades du marché du même nom. Pas de numéro. Sa longueur est de 202 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

L’ouverture de cette rue a été autorisée par les ordonnances royales des 20 septembre 1828 et 2 juin 1830. Sa largeur est fixée à 12 m. (voyez l’article du marché des Patriarches). Sa dénomination lui a été donnée conformément à une décision ministérielle du 21 juin 1844. Les constructions situées sur le côté droit en entrant par la rue des Patriarches, sont soumises à retranchement.

Paul (quai Saint-).

Commence au quai des Célestins et à la rue Saint-Paul, no  1 ; finit au quai des Ormes et à la rue de l’Étoile, no  2. Le dernier numéro est 16. Sa longueur est de 108 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Sous le règne du roi Jean, c’était le quai ou Port des Barrés. Sous Charles V, on le nommait quai des Ormeteaux, quai des Ormes. Vers 1430, la partie de ce quai qui commence à la rue Saint-Paul et finit à celle de l’Étoile, fut désignée sous le nom de quai Saint-Paul, en raison de l’église placée sous l’invocation de saint Paul, et qui fut détruite au commencement de notre siècle. Vers le milieu de ce quai l’on voyait anciennement une tournelle et une porte ; cette dernière était appelée porte Barbelle ou Barbeel sur l’yaue, et terminait à l’est de Paris l’enceinte élevée par Philippe-Auguste. — Une décision ministérielle du 5 vendémiaire an IX, signée L. Bonaparte, et une ordonnance royale du 4 août 1838, ont fixé la largeur du quai Saint-Paul à 22 m. Les constructions riveraines sont soumises à un retranchement qui varie de 7 m. à 11 m. 30 c. — Égout.

Paul (rue des Prêtres-Saint-).

Commence à la rue Saint-Paul, nos 31 et 33 ; finit aux rues des Nonnains-d’Hyères, no  26, et Fourcy, no  2. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 30. Sa longueur est de 236 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Dans la partie qui avoisinait le mur d’enceinte de Philippe-Auguste, cette voie publique était confondue avec la rue de Jouy, dont elle portait la dénomination. On l’appelait aussi rue de la Fausse-Poterne-Saint-Paul, parce qu’elle aboutissait à une fausse porte de la ville. Sa dénomination actuelle lui vient des prêtres de l’église Saint-Paul, qui habitèrent cette voie publique. — Une décision ministérielle du 8 prairial an VII, signée François de Neufchâteau, fixa la moindre largeur de cette rue à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 6 mars 1828, cette largeur est portée à 10 m. Sur le côté des numéros pairs, une partie des dépendances du collège Charlemagne, et la maison qui forme l’encoignure de la rue Fourcy, ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau.

Paul (rue Neuve-Saint-).

Commence à la rue du Petit-Musc, nos 5 et 7 ; finit à la rue Saint-Paul, nos 18 et 20. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair 16. Sa longueur est de 188 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

1re Partie comprise entre les rues du Petit-Musc et Beautreillis. — Percée vers 1550, elle a porté le nom de rue des Trois-Pistolets, qu’elle devait à une enseigne.

2e Partie commençant à la rue Beautreillis et se terminant à la rue Saint-Paul. Elle a été ouverte en 1552, sur l’emplacement de l’hôtel de Saint-Maur, depuis appelé l’hôtel des Écuries de la reine Isabeau de Bavière, femme de Charles VI. On la désigna sous le nom de rue Neuve-Saint-Paul, pour la distinguer de la rue Saint Paul beaucoup plus ancienne. — Une décision ministérielle du 13 ventôse an VII, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de ces deux voies publiques à 9 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 4 août 1838. En 1841, ces deux parties ont été réunies sous la seule et même dénomination de rue Neuve-Saint-Paul. Par suite de cette réunion, il a été procédé à la régularisation du numérotage. — Les constructions du côté des numéros impairs devront reculer de 1 m. à 1 m. 80 c. ; celles du côté opposé sont soumises à un retranchement qui varie de 60 c. à 1 m. 20 c. — Conduite d’eau.

Paul (rue Saint-).

Commence aux quais Saint-Paul, no  2, et des Célestins, no  30 ; finit à la rue Saint-Antoine, nos 140 et 142. Le dernier impair est 57 ; le dernier pair, 46. Sa longueur est de 281 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Cette rue doit son nom à l’église Saint-Paul, qu’on y voyait encore avant la révolution. — Une décision ministérielle du 8 prairial an VII, signée François de Neufchâteau, avait fixé la moindre largeur de cette voie publique à 12 m. — Une ordonnance royale du 10 mars 1836 a porté sa largeur à 13 m. Les maisons nos 20, 22, 24 et 26 sont alignées ; celles nos 1 et 3 ne devront subir qu’un léger redressement. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Les propriétés particulières portant les nos 30, 32 et 34 occupent aujourd’hui une partie de l’emplacement de l’ancienne église Saint-Paul. Ce n’était d’abord qu’une simple chapelle sous le titre de Saint-Paul. Saint Éloi la fit bâtir vers l’an 633, au milieu d’un emplacement destiné à servir de sépulture aux religieuses du monastère qu’il avait fondé dans la Cité. En raison de sa situation hors des murs de la ville, elle prit le nom de chapelle de Saint-Paul-des-Champs. Cet oratoire fut plusieurs fois détruit par les Normands. Une bulle d’Innocent II, de l’année 1136, fait mention pour la première fois de l’église Saint-Paul qu’elle qualifie d’Ecclesia Sancti-Pauli extra civitatem. Le quartier au centre duquel s’élevait cette église s’augmenta considérablement sous Charles V. Le prince habitait l’hôtel Saint-Paul ; les courtisans vinrent alors se loger près de la demeure royale et y attirèrent une foule de marchands et d’ouvriers. L’ancienne église Saint-Paul, devenue trop petite, fut rebâtie par les libéralités de Charles V. La dédicace eut lieu en 1431, par Jacques du Chastellier, évêque de Paris. On y admirait les peintures des vitraux de la nef faites par Désaugives. Parmi les tombeaux élevés dans cet édifice, on remarquait celui de François Rabelais, mort le 9 avril 1553. Trois mignons de la cour de Henri III, Quélus, Maugiron, tués en duel le 27 avril 1578, et Saint-Mégrin, assassiné par ordre du duc de Guise, le 21 juillet de la même année, avaient été inhumés près du grand autel. Le roi leur fit construire de magnifiques tombeaux et l’on grava au pied de leurs statues, extrêmement ressemblantes, et qu’on devait au ciseau de Germain Pillon, plusieurs épitaphes très louangeuses. Nous transcrivions celle qui fut placée sur la tombe de Maugiron. Le poète y fait intervenir les divinités du paganisme :

« La déesse Cyprine avoit conçu des cieux,
En ce siècle dernier, un enfant dont la vue
De flammes et d’éclairs étoit si bien pourvue
Qu’Amour, son fils ainé, en devint envieux.
Chagrin contre son frère et jaloux de ses yeux,
Le gauche lui creva, mais sa main fut déçue ;
Car l’autre qui étoit d’une lumière aiguë,
Blessoit plus que devant les hommes et les dieux,
Il vient en soupirant s’en complaindre à sa mère :
Sa mère s’en moqua ; lui, tout plein de colère,
La Parque supplia de lui donner confort.
La Parque, comme Amour, en devint amoureuse ;
Aussi Maugiron gît sous cette tombe ombreuse,
Et vaincu par l’Amour et vaincu par la Mort.

Lorsqu’on apprit à Paris la mort des Guise, assassinés à Blois le 27 décembre 1588, par ordre de Henri III, le peuple, que les prédications des moines avaient rendu furieux, courut à Saint-Paul et détruisit les tombeaux de Quélus, Maugiron et Saint-Mégrin, disant : « qu’il n’appartenait pas à ces méchants, morts en reniant Dieu, sangsues du peuple et mignons du tyran, d’avoir si braves monuments et si superbes en l’église de Dieu, et que leurs corps n’étoient pas dignes d’autre parement que d’un gibet. »

L’homme au masque de fer fut également enterré à Saint-Paul, le 20 novembre 1703, à quatre heures après midi, sous le nom de Marchiali. Son enterrement coûta 40 livres.

Au mois de juin 1790, on déposa dans le cimetière de cette église les ossements de quatre individus trouvés enchaînés dans les cachots de la Bastille, et on leur éleva un monument sur lequel fut gravée cette inscription : « Sous les pierres mêmes des cachots où elles gémissaient vivantes, reposent en paix quatre victimes du despotisme ; leurs os découverts et recueillis par leurs frères libres, ne se lèveront plus qu’au jour des justices pour confondre leurs tyrans. » — L’église Saint-Paul fut supprimée en 1790.

« Séance du primidi, 21 brumaire an II. Les comités révolutionnaires de la section de l’Arsenal, des Droits de l’Homme et de l’Indivisibilité, viennent annoncer au conseil qu’ils se proposent de conduire à la Convention tous les ornements et l’argenterie de l’église Saint-Paul, ainsi que l’arche. Nous porterons aussi, dit l’orateur, les clefs de Saint-Pierre ; le paradis est ouvert, nous pouvons tous y entrer. Le conseil applaudit à cette opération philosophique et en arrête mention au procès verbal. » (Registre de la Commune, tome 22, page 13,304.) — Devenue propriété nationale, l’église Saint-Paul fut vendue le 6 nivôse an V, et démolie deux années après. Le culte a été transféré dans l’ancienne église des Jésuites.

À côté de l’église Saint-Paul, on voyait un vieux bâtiment appelé la Grange-Saint-Éloi qui servait de prison publique. Lors des débats sanglants des Bourguignons et des Armagnacs, cette prison, comme toutes celles de Paris à cette époque, fut le théâtre des plus horribles assassinats. Le 12 juin 1418, les égorgeurs, qui s’étaient organisés en confrérie à Saint-Eustache sous le nom de confrérie de Saint-André, assaillirent la prison de Saint-Éloi et massacrèrent les prisonniers. Un seul, Philippe de Vilette, abbé de Saint-Denis, parvint à se soustraire à leur fureur. Il se revêtit de ses habits sacerdotaux, se mit à genoux devant l’autel, tenant en ses mains une hostie consacrée. Les assassins s’arrêtèrent et n’osèrent le frapper ; il fut sauvé. — Cette prison depuis destinée aux femmes, a été supprimée au commencement de la révolution. Ses bâtiments, devenus propriétés nationales, ont été vendus le 25 vendémiaire an V (voir l’article du passage Saint-Pierre).

Pauquet-de-Villejust (rue).

Commence à la rue de Chaillot, nos 77 et 79 ; finit au chemin de ronde de la barrière de l’Étoile. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 396 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Cette rue, dont la largeur est de 12 m., a été ouverte en vertu d’une ordonnance royale du 18 mars 1836, sur les terrains appartenant à MM. Dumoustier, Laurent et Grassal (voyez rue des Bassins.) La hauteur des constructions en bordure ne doit pas excéder 12 m. — La maison située sur le côté droit, à l’encoignure de la rue de Chaillot, est seule soumise à retranchement.

M. Pauquet de Villejust, avocat et chevalier de la Légion d’Honneur, qui avait coopéré à l’ouverture de la rue dont il s’agit, est mort à Paris en 1839.

Pavé (rue du Haut-).

Commence au quai de Montebello, nos 21 et 23 ; finit aux rues des Grands-Degrés, no  24, et de la Bûcherie, no  2. Le dernier impair est 5 ; pas de numéro pair. Sa longueur est de 28 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Elle s’appelait, dans l’origine, rue d’Amboise, en raison de sa proximité de l’impasse d’Amboise. Sa dénomination actuelle lui vient de sa pente escarpée. — Une décision ministérielle du 29 thermidor an XI, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. Par une autre décision du 5 octobre 1818, sa moindre largeur est portée à 10 m. 50 c., et sa plus grande à 20 m. La maison située sur le côté droit, à l’encoignure du quai, est seule soumise à retranchement. — Égout.

Pavée-au-Marais (rue).

Commence à la rue Saint-Antoine, nos 77 et 81 ; finit aux rues des Francs-Bourgeois, no  1, et Neuve-Sainte-Catherine, no  25. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 245 m. — 7e arrondissement, quartier du Marché-Saint-Jean.

Cette voie publique, dans la partie qui s’étend de la rue du Roi-de-Sicile à celles des Francs-Bourgeois et Neuve-Sainte-Catherine, touchait aux murailles de l’enceinte de Philippe-Auguste. Bâtie en 1235, on l’appelait alors rue du Petit-Marivaux. C’était en 1406 la rue du Petit-Marais. On la nomma rue Pavée au milieu du XVe siècle. — Une décision ministérielle du 23 brumaire an VIII, signée Quinette, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 8 m. Cette moindre largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 14 octobre 1838. Cette même ordonnance a autorisé le prolongement de la rue Pavée jusqu’à la rue Saint-Antoine, d’après une largeur de 10 m. Ce percement a été immédiatement exécuté au moyen de l’acquisition d’une maison particulière, mais il n’atteint pas encore la largeur de 10 m. La maison portant, sur la rue Saint-Antoine, le no  77, devra reculer de 2 m. 20 c. à 3 m. — Les constructions nos 1, partie du no  3, 13, 17 et 2 sont alignées. — Égout du côté de la rue Neuve-Sainte-Catherine. — Conduite d’eau entre cette rue et la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Pavée-Saint-André (rue).

Commence au quai des Grands-Augustins, nos 33 et 35 ; finit à la rue Saint-André-des-Arts, nos 46 et 48. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 146 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Dès le XIIIe siècle, elle était connue sous cette dénomination. Au XVIe siècle, on l’appelait rue Pavée-d’Andouilles. — Une décision ministérielle du 4 floréal an VIII, signée L. Bonaparte, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Les maisons nos 14 et 16 ne sont assujetties qu’à un léger redressement. — Conduite d’eau entre la rue Saint-André-des-Arts et la borne-fontaine.

Pavée-Saint-Sauveur (rue).

Commence aux rues du Petit-Lion, no  23, et des Deux-Portes, no  1 ; finit à la rue Montorgueil, nos 58 et 60. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 26. Sa longueur est de 115 m. — 5e arrondissement, quartier Montorgueil.

Un rôle de taxe de 1313 constate que cette rue était alors bordée de constructions. — Une décision ministérielle du 25 ventôse an VIII, signée Champagny, avait fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 21 juin 1826, cette largeur a été portée à 11 m. — Propriétés du côté des numéros impairs, retranch. 3 m. 80 c. à 4 m. 40 c. ; de 2 à 6, redress. ; 8, ret. réduit 30 c. ; 10, ret. réduit 45 c. ; 12, 14, alignées ; 16, ret. réduit 50 c. ; 18, ret. réduit 30 c. ; 20, redr. ; 22, alignée ; 24, ret. réduit 45 c. ; 26, ret. réduit 70 c. — Égout entre les rues Françoise et Montorgueil. — Éclairage au gaz (compe Française).

Pavillons (passage des).

Commence à la rue de Beaujolais-Palais-Royal, no  4, finit à la rue Neuve-des-Petits-Champs, no  5. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Ce passage appartenait à M. le comte Dervilliers, qui l’avait fait bâtir vers l’année 1820. Il tire son nom des deux pavillons qui font face à la rue de Beaujolais. La disposition de ce passage a été changée il y a douze ans, pour faciliter son débouché dans la rue Neuve-des-Petits-Champs, en face de la galerie Colbert.

Pavillons (rue des Trois-).

Commence à la rue des Francs-Bourgeois, nos 6 et 8 ; finit aux rues du Parc-Royal, no  15, et de la Perle. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 167 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

Ce n’était anciennement qu’un chemin qui traversait le terrain de Sainte-Catherine. En 1545, on l’appelait rue de la Culture-Sainte-Catherine ; elle se prolongeait alors depuis la rue des Francs-Bourgeois jusqu’à la rue des Juifs, sous le nom de rue des Valets. Cette partie a été supprimée en 1604. Au milieu du XVIe siècle, on lui avait donné le nom de rue de Diane, en l’honneur de Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, maîtresse du roi Henri II. Saint-Foix, d’après Brantôme, trace ainsi le portrait de la duchesse de Valentinois : « Elle avait les cheveux extrêmement noirs et bouclés, la peau très blanche ; les dents, la jambe et les mains admirables, la taille haute et la démarche noble. Elle ne fut jamais malade. Dans le plus grand froid, elle se lavait le visage avec de l’eau de puits, et n’usait jamais d’aucune pommade. Elle s’éveillait tous les matins à six heures, montait à cheval, faisait une ou deux lieues, et venait se mettre dans son lit où elle lisait jusqu’à midi. Elle répondit un jour à Henri II, qui voulait reconnaître une fille qu’il avait eue d’elle : « J’étais de naissance à avoir des enfants légitimes de vous ; j’ai été votre maîtresse parce que je vous aimais, je ne souffrirai pas qu’un arrêt me déclare votre concubine. » — Les courtisans qui avaient été longtemps dans l’adoration devant elle, lui tournèrent le dos, suivant l’usage, dès que Henri II fut à l’extrémité, et Catherine de Médicis lui envoya l’ordre de rendre les pierreries de la couronne et de se retirer dans un de ses châteaux. — « Le roi est-il mort, demanda-t-elle à celui qui était chargé de cette commission ? — « Non, madame, répondit-il, mais il ne passera pas la journée. — Eh bien ! répliqua-t-elle, je n’ai pas encore de maître, et je veux que mes ennemis sachent que je ne les crains pas. Si j’ai le malheur de survivre longtemps au roi, mon cœur sera trop occupé de sa douleur pour que je puisse être sensible aux chagrins et aux dégoûts qu’on voudra me donner. » — La duchesse de Valentinois mourut le 20 avril 1566, âgée de 66 ans 3 mois et 27 jours. Elle avait ordonné par son testament qu’on exposât son corps dans l’église des Filles-Pénitentes. » — Le peuple oublia la belle duchesse, et la rue de Diane fut bientôt désignée sous le nom des Trois-Pavillons, en raison d’une maison située à l’angle de cette rue et de celle des Francs-Bourgeois, et qui se faisait remarquer par ses trois pavillons. — Une décision ministérielle du 13 fructidor an VII, signée Quinette, avait fixé à 8 m. la largeur de cette voie publique. Cette largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 12 juillet 1837. Maison no  1, alignée ; propriété à la suite, retranchement 60 c. ; no  3, alignée ; les autres constructions de ce côté, ret. 72 c. à 90 c. Propriétés du côté des numéros pairs, ret. 2 m. 10 c. — Conduite d’eau entre la rue des Francs-Bourgeois et les deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Paxent (rue Saint-).

Commence à la rue Bailly, nos 1 et 2 ; finit à la rue Royale, nos 1 et 3. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 32 m. — 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Elle a été formée, vers 1780, sur les terrains dépendant du prieuré de Saint-Martin-des-Champs. Cette voie publique porte le nom de Saint-Paxent dont la châsse était déposée dans l’église de ce prieuré (voyez place de l’ancien marché Saint-Martin). — Une décision ministérielle du 3 décembre 1814, signée l’abbé de Montesquiou, et une ordonnance royale du 14 janvier 1829, ont fixé la largeur de cette rue à 6 m. Les maisons du côté des numéros pairs sont à l’alignement ; celles du côté opposé devront reculer de 40 c. à 50 c. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Payenne (rue).

Commence aux rues des Francs-Bourgeois, no  2, et Neuve-Sainte-Catherine, no  22 ; finit à la rue du Parc-Royal, nos 11 et 13. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 171 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

De Chuyes la nomme rue Payelle ; le Tableau des rues de Paris par Valleyre rue Parelle, et dans le procès-verbal de 1636, rue Païenne. Nous croyons que sa dénomination lui vient d’un nommé Payelle, qui y fit construire une des premières maisons. — Une décision ministérielle du 23 brumaire an VIII, signée Quinette, fixa la largeur de cette voie publique à 8 m. En vertu d’une ordonnance royale du 14 octobre 1838, cette dimension a été portée à 10 m. Les maisons nos 7 et 13 sont alignées ; les autres constructions de ce côté sont soumises à un retranchement qui varie de 20 c. à 40 c. Les constructions du côté opposé devront reculer de 1 m. 60 c. à 1 m. 70 c. — Conduite d’eau entre la rue des Francs-Bourgeois et la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Pecquay (passage).

Commence à la rue des Blancs-Manteaux, nos 38 et 40 ; finit à la rue de Rambuteau, nos 5 et 7. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 85 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

En 1300, c’était la rue Pérenelle-de-Saint-Pol. Son nom de Pecquay n’est qu’une altération de celui de Jean de la Haie, dit Picquet, qui y possédait une maison. Elle a aussi porté le nom de Novion et celui de cul-de-sac des Blancs-Manteaux. — Une décision ministérielle en date du 10 mai 1813, signée Montalivet, fixa la largeur de l’impasse à 7 m. Les constructions riveraines sont assujetties à un retranchement de 1 m. 30 c. La partie du passage qui s’étend de l’extrémité de l’impasse à la rue de Rambuteau, est une propriété particulière et n’a pas été alignée. — Conduite d’eau depuis la rue des Blancs-Manteaux jusqu’à la borne-fontaine.

Peintres (impasse des).

Située dans la rue Saint-Denis, entre les nos 216 et 218. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 45 m. — 6e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Denis.

On la désignait au commencement du XIVe siècle sous le nom de ruelle de l’Arbalète, qu’elle devait à une propriété ainsi appelée. Les enfants de Gilles le peintre possédaient cette maison en 1303. En 1365, c’était la ruelle sans Chef, dite des Étuves, puis de l’Âne-Rayé. Avant 1806, on la nommait de la Porte-aux-Peintres, parce qu’elle est située près de l’endroit où l’on voyait l’ancienne porte de l’enceinte de Philippe-Auguste. Bâtie vers l’année 1200, cette porte fut démolie en 1535. — Une décision ministérielle du 24 octobre 1807, signée Cretet, fixa la largeur de cette impasse à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 21 juin 1826, cette largeur a été portée à 10 m. Les constructions du côté des numéros impairs devront reculer de 5 m. 50 c. à 6 m. 50 c. ; celles du côté opposé sont soumises à un retranchement qui n’excède pas 2 m. 55 c.

Pélagie (prison de Sainte-).

Située dans la rue de la Clef, no  14, au coin de la rue du Puits-l’Hermite. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

C’était autrefois une communauté religieuse fondée en 1665, par madame Beauharnais de Miramion. On y renfermait les filles et femmes débauchées. Celles dont la conduite devenait meilleure y obtenaient un asile séparé. Les bâtiments habités par les premières portaient le nom de Refuge ; les autres étaient connus sous le titre de Sainte-Pélagie. On sait que sainte Pélagie fut comédienne à Antioche et devint, au Ve siècle, illustre par sa pénitence. Cette maison religieuse fut supprimée vers 1790. Quelque temps après, les bâtiments furent transformés en une prison. On y voyait encore, il y a quelques années, dans l’aile à droite, au deuxième étage, la chambre dans laquelle fut enfermée, pendant la révolution, madame de Beauharnais, depuis impératrice des Français.

C’est aussi dans cette même partie des bâtiments que le poète Bérenger a subi la détention à laquelle il avait été condamné, sous la Restauration, à l’occasion de ses immortelles chansons.

Les condamnés politiques y furent longtemps confondus avec tous les autres prisonniers ; mais en vertu d’une ordonnance de police du mois de mars 1828, on leur a depuis affecté un quartier séparé. Les débiteurs contraints par corps ont été aussi détenus dans cette maison jusqu’en 1835, époque à laquelle ils ont été transférés dans la prison spéciale qui a été construite pour eux rue de Clichy.

Pelée (impasse).

Située dans la petite rue Saint-Pierre, entre les nos 22 et 26. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 172 m. — 8e arrondissement, quartier Popincourt.

On l’appelait en 1750, ruelle Pelée. Elle devait probablement cette dénomination à un propriétaire riverain. Il n’existe point d’alignement arrêté pour cette impasse, dont la largeur actuelle est de 2 m. 50 c. à 4 m.

Pélerins-Saint-Jacques (rue des).

Commence à la rue Saint-Jacques-l’Hôpital, nos 7 et 9 ; finit à la rue Mondétour, nos 30 et 32. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 34 m. — 5e arrondissement, quartier Montorgueil.

Le conseil des bâtiments civils, dans sa séance du 9 décembre 1813, proposa l’ouverture de cette rue sur les terrains provenant du cloître Saint-Jacques-l’Hôpital. La largeur en fut fixée, à 7 m. Le 23 du même mois, ce conseil fut d’avis d’assigner à ce percement le nom de rue des Pélerins-Saint-Jacques. Par une décision ministérielle en date du 15 octobre 1814, signée l’abbé de Montesquiou, ces diverses propositions ayant été approuvées, la rue fut immédiatement ouverte. La largeur de 7 m. a été maintenue par une ordonnance royale du 29 avril 1839. Les propriétés riveraines sont alignées. — Éclairage au gaz (compe Française).

La dénomination assignée à cette rue rappelle l’hôpital qui avait été fondé pour recevoir les pèlerins à leur retour de Saint-Jacques de Compostelle. (Voyez rue Saint-Jacques-l’Hôpital).

Pélican (rue du).

Commence à la rue de Grenelle-Saint-Honoré, nos 13 et 15 ; finit à la rue Croix-des-Petits-Champs, nos 10 et 12. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 62 m. — 4e arrondissement, quartier de la Banque.

Hors des murs de l’enceinte de Paris sous Philippe-Auguste, cette rue était entièrement construite en 1305. Elle commença vers 1313 à servir de repaire aux filles publiques ; on lui donna alors une dénomination trop indécemment en rapport avec les malheureuses qui en faisaient leur séjour pour être rappelée ici : il suffit de savoir qu’on a fait de ce nom celui de rue Pélican. Vers la fin du XVIIIe siècle, on l’appela rue Purgée, lorsqu’on en chassa les filles publiques, ensuite rue de la Barrière-des-Sergents, en raison de sa proximité de cette barrière. Depuis 1806, elle a repris la dénomination de rue du Pélican. — Une décision ministérielle du 13 fructidor an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 22 novembre 1832. Depuis 1813, cette rue a été considérablement élargie. Maison no  1, retranch. 4 m. 70 ; 3, 5, alignées ; 5 bis, 7, ret. 4 m. 80 c. à 5 m. ; 9, alignée ; 2, 4, ret. 1 m. 58 c. à 1 m. 80 c. ; de 6 à 12 inclus, alignées. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Pelleterie (rue de la).

Commence à la rue de la Cité, no  2 ; finit à la rue de la Barillerie, no  1. Le dernier impair est 23. Pas de numéro pair ; ce côté est bordé par le Marché-aux-Fleurs. Sa longueur est de 145 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

Cette rue bordait autrefois la rivière. Les Juifs l’habitaient au XIIe siècle. Après leur expulsion, dix-huit propriétés qui leur appartenaient furent cédées, en 1183, par Philippe-Auguste, moyennant 73 livres de cens, aux pelletiers qui vinrent y exercer leur industrie le long de la rivière. Cette voie publique prit à cette occasion le nom de la Pelleterie.

« Édit du roi, de septembre 1786. — Il sera procédé à la démolition des maisons de la rue de la Pelleterie, sur le bord de la rivière, à la place desquelles maisons il sera édifié un nouveau quai avec un parapet d’alignement à celui du quai de l’Horloge, etc. »

« Au palais des Tuileries, 18 avril 1811. — Napoléon, etc… Nous avons décrété et décrétons ce qui suit : Article 1er. Notre décret du 10 février 1808, qui prescrit aux propriétaires de terrains et bâtiments bordant le Marché-aux-Fleurs de notre bonne ville de Paris, de construire leurs façades sur des formes régulières et dont les plans auront été approuvés par notre ministre de l’intérieur, est rapporté. — Art. 2e. Les propriétaires des terrains et bâtiments énoncés en l’article 1er, ne seront tenus que de se conformer aux lois et règlements généraux de la grande et petite voiries, mais les dispositions du titre 2e de notre décret du 11 février dernier, sur les propriétés qui recevront une plus-value par des démolitions ou des constructions voisines, leur seront appliquées, etc. Signé Napoléon. » — Une décision ministérielle du 13 brumaire an X, signée Chaptal, a déterminé l’alignement de la rue de la Pelleterie. Les maisons de cette voie publique ne sont pas soumises à retranchement. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Pelletier (quai), voyez Le Peletier (quai).

Pépinière (rue de la).

Commence aux rues de l’Arcade, no  35, et du Rocher, no  1 ; finit aux rues du Faubourg-Saint-Honoré, no  136, et du Faubourg-du-Roule, no  2. Le dernier impair est 105 ; le dernier pair, 86. Sa longueur est de 1,023 m. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

Elle a été percée vers 1782, sur les terrains faisant partie de la pépinière du roi. La partie comprise entre les rues du Faubourg-du-Roule et de Courcelles, a porté le nom de rue Neuve-Saint-Charles. — Une décision ministérielle en date du 12 fructidor an V, signée François de Neufchâteau, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Les propriétés ci-après sont alignées : de 1 à 17 inclus, de 21 à 85 inclus, 93, 95, 97, partie de 99, et de 101 à la fin ; de 8 à 14 inclus, de 24 à 36 inclus, 42, 44, et de 48 à 78 inclus. — Égout et conduite d’eau dans plusieurs parties. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Au no  22 est une caserne d’infanterie ; elle a été occupée primitivement par les gardes françaises.

Percée-Saint-André (rue).

Commence à la rue de la Harpe, nos 20 et 22 ; finit à la rue Hautefeuille, nos 3 et 5. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 104 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Le cartulaire de Saint-Germain la désigne, en 1262, sous le nom de Vicus Perforatus. Dans plusieurs actes du siècle suivant, elle est appelée rue Percée dite des Deux-Portes. Cette dernière dénomination lui était commune avec la rue du Cimetière-Saint-André-des-Arts, dont elle forme le prolongement. — Une décision ministérielle du 23 prairial an VII, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de la rue Percée à 6 m. En vertu d’une ordonnance royale du 22 août 1840, cette largeur est portée à 10 m. Propriété no  1, retranch. réduit 3 m. 50 c. ; de 3 à 9, ret. 4 m. 30 c. à 6 m. 40 c. ; 11, ret. 3 m. 20 c. ; 13, ret. réduit 3 m. 50 c. ; 2, ret. réduit 4. m. 10 c. ; 4, ret. réduit 2 m. 50 c. ; 6, ret. réduit 1 m. 30 c. ; de 8 à 12, ret. réduit 80 c. ; 14, ret. réduit 1 m. 50 c. ; 16, ret. réduit 3 m. 50 c. — Conduite d’eau entre la rue de la Harpe et la borne-fontaine.


Percée-Saint-Antoine (rue).

Commence à la rue des Prêtres-Saint-Paul, nos 24 et 26 ; finit à la rue Saint-Antoine, nos 90 et 92. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 104 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Le poète Guillot l’appelle rue Percié. Dans le rôle de 1313, c’est la rue Perciée. — Une décision ministérielle du 13 ventôse an VII, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. En vertu d’une ordonnance royale du 16 novembre 1836, cette largeur est portée à 10 m. La largeur actuelle de la rue Percée varie de 2 m. 50 c. à 3 m. Les constructions du côté des numéros impairs devront reculer de 3 m. 40 c. à 4 m. 40 c. ; celles du côté opposé sont soumises à un retranchement qui varie de 2 m. 30 c. à 4 m. — Conduite d’eau depuis la rue des Prêtres jusqu’à la borne-fontaine.

Perche (rue du).

Commence à la rue Vieille-du-Temple, nos 111 et 113 ; finit à la rue d’Orléans, no  6. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 105 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

Formée en 1626, cette rue porte le nom d’une de nos anciennes provinces de France. — Une décision ministérielle du 23 frimaire an VIII, signée Laplace, a fixé la largeur de cette voie publique à 9 m. Les propriétés de 1 à 11 devront reculer de 1 m. 20 c. à 1 m. 50 c. ; les dépendances de l’église ne sont pas soumises à retranchement ; les maisons du côté opposé sont alignées sauf redressement. — Égout du côté de la rue Vieille-du-Temple. — Conduite d’eau depuis la rue d’Orléans jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Perdue (rue).

Commence à la rue des Grands-Degrés, nos 7 et 9 ; finit à la place Maubert, no  27 et 29. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 22. Sa longueur est de 138 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Le poète Guillot et le rôle de 1313 l’indiquent sous cette dénomination qui n’a pas changé depuis. Cette rue forme retour d’équerre. — Une décision ministérielle du 3 pluviôse an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Les maisons nos 5, 7, 9, 11, 13 et 12, sont alignées. — Conduite d’eau depuis la place Maubert jusqu’à la borne-fontaine.

Pères (passage des Petits-).

Commence aux rues Neuve-des-Petits-Champs, no  2, et des Petits-Pères, no  3 ; finit à la place des Petits-Pères. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 68 m. — 3e arrondissement, quartier du Mail.

Des lettres-patentes du 13 décembre 1777, registrées au parlement le 19 juin 1779, autorisèrent Mathias Pasquier, maître maçon, entrepreneur de bâtiments, à ouvrir sur l’emplacement de l’Hôtel de la Ferrière, dont il avait fait l’acquisition, un cul-de-sac de 22 pieds de large du côté de la rue Neuve-des-Petits-Champs, et de 12 pieds à son extrémité du côté de la cour du couvent des Religieux-Augustins-Réformés, dits Petits-Pères. Ces lettres-patentes qui approuvèrent le traité passé entre le sieur Pasquier et les Religieux-Augustins, reçurent leur exécution au mois d’août 1779, et on donna au nouveau percement le nom de passage des Petits-Pères, qu’il conserve encore aujourd’hui. — Une décision ministérielle du 3 fructidor an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de ce passage à 7 m. dans toute son étendue. Les constructions riveraines sont alignées, sauf les deux encoignures de la place qui devront reculer chacune de 1 m. 50 c. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Pères (place des Petits-).

Située au-devant de l’église Notre-Dame-des-Victoires dite des Petits-Pères. — 3e arrondissement, quartier du Mail.

C’était autrefois la cour du couvent des Religieux-Augustins dits Petits-Pères. Elle a été élargie en 1765. Il n’existe pas d’alignement arrêté pour cette place. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Pères (rue des Petits-).

Commence au passage des Petits-Pères, no  2, et à la rue de la Feuillade, no  8 ; finit à la place des Petits-Pères et la rue Vide-Gousset, no  1. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 82 m. — 3e arrondissement, quartier du Mail.

Longtemps on l’a confondue avec la rue Vide-Gousset. Elle doit son nom aux Religieux-Augustins dits Petits-Pères. — Une décision ministérielle du 3 fructidor an IX, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 23 juillet 1828, ont fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les constructions du côté des numéros impairs devront reculer de 1 m. 50 c. à 2 m. 30 c. ; celles de 2 à 6 sont soumises à un retranchement de 20 c. à 80 c. le surplus de ce côté est aligné. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Pères (rue des Saints-).

Commence aux quais Malaquais, nos 23, et de Voltaire, no  1 ; finit à la rue de Grenelle, nos 10 et 12. Le dernier impair est 81 ; le dernier pair, 68. Sa longueur est de 660 m. — 10e arrondissement, les numéros impairs sont du quartier de la Monnaie ; les numéros pairs du quartier du Faubourg-Saint-Germain.

Son véritable nom est rue Saint-Pierre, en raison de la chapelle Saint-Pierre qui y était située. Ce nom fut changé en celui de Saint-Père, puis des Saints-Pères. On voit dans les titres de Saint-Germain-des-Prés, qu’elle portait ainsi que la rue Saint-Dominique et par la même raison, le nom de Chemin, puis de rue des Vaches. Dans plusieurs autres titres de la même abbaye, elle est indiquée avant le milieu du XVIe siècle, sous les noms de rue de la Maladrerie, de l’Hôpital-de-la-Charité, de l’Hôtel-Dieu appelé la Charité. Ce nom ne venait pas de l’hôpital de la Charité que nous voyons dans la rue Jacob ; il n’était pas construit à cette époque. Elle le devait à un Hôtel-Dieu qu’on avait commencé de bâtir au bord de la rivière, presque vis-à-vis de la rue dont nous nous occupons. Cet établissement est indiqué sur le plan de Saint-Victor, publié par d’Heuland. Le procès-verbal de 1636 désigne cette rue sous la dénomination de rue des Jacobins-Réformés allant de la Charité au Pré-aux-Clercs. On la voit sous le nom de Saint-Père dès 1643, sur le plan de Boisseau. En 1652, le plan de Gomboust lui donne déjà celui des Saints-Pères. — La moindre largeur de cette voie publique avait été fixée à 8 m. par une décision ministérielle du 18 pluviôse an IX, signée Chaptal. Une ordonnance royale en date du 29 janvier 1831 a déterminé ainsi qu’il suit, la largeur de la rue des Saints-Pères. Depuis le quai jusqu’aux rues Jacob et de l’Université, à 10 m. ; depuis ces rues jusqu’à la rue Saint-Guillaume, à 13 m. 50 c. ; depuis la rue Saint-Guillaume jusqu’à la grande rue Taranne, à 12 m. 50 c. ; et enfin depuis cette dernière jusqu’à celle de Grenelle, à 10 m. Propriétés nos 1, 1 bis, 1 ter, 3, alignées ; de 5 à 11, doivent avancer sur leurs vestiges actuels ; de 13 à 25, redress. ; 27, retranch. 30 c. ; de 29 à 41, ret. 3 m. 90 c. à 4 m. 15 c. ; 43, ret. réduit 3 m. 20 c. ; 45, ret. réduit 1 m. 40 c. ; de 49 à 53, redress. ; de 57 à 65, ret. réduit 1 m. 10 c. à 1 m. 50 c. ; de 67 à 79, ret. 1 m. 50 c. à 2  m. 10 c. ; 81, ret. réduit 70 c. ; 2, 4, redress. ; de 6 à 12, ret. 20 c. à 35 c. ; 14, alignée ; de 16 à 20, redress. ; de 22 à 26, alignées ; maison à l’encoignure droite de la rue Saint-Guillaume, ret. réduit 1 m. 30 c. ; de 30 à 42, ret. 4 m. 50 c. à 4  m. 90 c. ; 44, ret. réduit 3 m. 70 c. ; 46, ret. réduit 2 m. 40 c. ; 48, 50, ret. 1 m. 10 c. à 1 m. 50 c. ; de 52 à 56, ret. 1 m. 70 c. à 1 m. 90 c. ; mur de clôture no  58, aligné ; de 60 à la fin, ret. 1 m. 30 c. à 1 m. 70 c. — Égout entre le quai et la grande rue Taranne. — Conduite d’eau dans la plus grande partie. — Éclairage au gaz (compe Française).

Périer (rue Casimir-).

Commence à la rue Las-Cases et à la place de Bellechasse ; finit à la rue de Grenelle, nos 128 et 128 bis. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 166 m. — 10e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Germain.

Elle a été ouverte en 1828 sur les dépendances des couvents de Bellechasse et des Carmélites, dont la vente avait été effectuée par le domaine de l’État dans le courant du mois de juin de la même année (voyez rues de Bellechasse et de Martignac). Cette voie publique a 13 m. de largeur. Elle a été dénommée en vertu d’une décision royale en date du 15 avril 1839. — Égout. — Conduite d’eau.

Casimir Périer naquit à Grenoble, le 12 septembre 1777 ; il fut président du conseil des ministres depuis 1831 jusqu’à sa mort arrivée le 16 mai 1832.

Pérignon (rue).

Commence à l’avenue de Breteuil ; finit à la rue Bellart. Pas de numéro. Sa longueur est de 158 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Ouverte en 1820, cette rue porte le nom de M. Pérignon, alors membre du conseil municipal de la ville de Paris. (Voyez rue Barthélemy.)

Périgueux (rue de).

Commence à la rue de Bretagne, nos 8 et 10 ; finit aux rues Boucherat, no  7, et de Normandie, no  5 bis. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 67 m. — 6e arrondissement, quartier du Temple.

Cette rue, alignée en 1626, s’arrêtait alors à celle de Normandie. En 1697, il fut ordonné qu’elle serait prolongée jusqu’à la rue Boucherat et qu’elle porterait dans cette partie le nom de rue Le Tourneur. Jean-Baptiste Le Tourneur, conseiller de ville, était échevin en 1695, sous la prévôté de Claude Bosc. On ne se conforma pas à cette disposition, et dans toute son étendue, cette voie publique prit bientôt le nom de Périgueux, ancienne capitale du Périgord. — Une décision ministérielle du 19 germinal an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la largeur de cette voie publique à 8 m. En vertu d’une ordonnance royale du 31 mars 1835, cette largeur a été portée à 10 m. Propriétés de 1 à 5, alignées ; de 7 à la fin, redressement ; 2, ret. 1 m. 90 c. à 2 m. 60 c. ; 2 bis et 4, alignées. — Égout du côté de la rue de Normandie. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Perle (rue de la).

Commence à la rue de Thorigny, no  1 ; finit à la rue Vieille-du-Temple, nos 92 et 94. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 28. Sa longueur est de 128 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

Ouverte en 1656, on la nommait rue de Thorigny (voir l’article de cette voie publique). — « Le nom qu’elle porte aujourd’hui, dit Sauvai, vient d’un tripot quarré qui a passé longtemps pour le mieux entendu de Paris. » — Une décision ministérielle du 23 frimaire an VIII, signée Laplace, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 12 juillet 1837, sa largeur a été portée à 12 m. Propriété no  1, retranch. 4 m. ; 3, ret. réduit 3 m. 50 c. ; 5, ret. réduit 2 m. 80 c. ; de 7 à la fin, ret. 1 m. 60 c. à 2 m. 30 c. ; 2, redress. ; 4, 6, ret. réduit 30 c. ; 8, ret. réduit 50 c. ; de 10 à 14, ret. 60 c. à 1 m. 10 c. ; de 16 à 20, ret. 1 m. 10 c. à 1 m. 65 c. ; 22, 24, ret. 1 m. 65 c. à 2 m. 30 c. ; 26, 28, ret. 2 m. 30 c. à 2 m. 90 c. — Conduite d’eau entre la rue de Thorigny et les deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Perpignan (rue de).

Commence à la rue des Marmousets, nos 19 et 21 ; finit à la rue des Trois-Canettes, no  4. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 57 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.


Cette voie publique, qui existait au commencement du XIIIe siècle, portait le nom de rue Charauri. Sa dénomination actuelle lui vient du jeu de paume de Perpignan. — Une décision ministérielle du 13 ventôse an VII, signée François de Neufchâteau, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Les maisons situées aux quatre encoignures de la rue de Constantine sont alignées. — Conduite d’eau du côté de la rue des Marmousets.

Perrée (rue).

Commence à la rue Caffarelli et à la place de la Rotonde-du-Temple ; finit à la rue du Temple, no  80. Pas de numéro. Sa longueur est de 179 m. — 6e arrondissement, quartier du Temple.

Elle a été ouverte, en 1809, sur une partie de l’enclos du Temple (voyez l’article de la halle au Vieux-Linge). — Une décision ministérielle du 9 septembre 1809, signée Fouché, fixa la largeur de cette voie publique à 9 m. En vertu d’une ordonnance royale du 16 mai 1833, cette dimension est portée à 13 m. Cet élargissement devra s’effectuer aux dépens du Marché. Les constructions du côté gauche sont alignées. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Perrée (Jean-Baptiste-Emmanuel), l’un de nos plus intrépides marins, naquit à Saint-Valery-sur-Somme, le 17 décembre 1761. Dès l’âge de douze ans, il entra dans la marine marchande. En 1793, il passa à bord d’un vaisseau de la république, avec le grade de lieutenant, et parvint, dans une seule croisière, à s’emparer de soixante-trois bâtiments ennemis. Perrée fut nommé capitaine en 1794, chef d’une division navale en mai 1798, et Bonaparte lui donna un sabre d’honneur en récompense de sa noble conduite à Chébreiss.

Promu contre-amiral à la fin de l’année 1799, il reçut peu de temps après l’ordre de s’embarquer à Toulon, pour prendre le commandement d’une division destinée à ravitailler Malte. Perrée arbora son pavillon sur le vaisseau le Généreux, et sortit du port le 10 février 1800, avec une frégate, deux corvettes et une flûte. Retardé par les vents contraires, il n’arriva que le 18 à la hauteur de Malte. Perrée avait l’espoir d’entrer le même jour dans le port, lorsqu’on signala une escadre anglaise forte de quatre vaisseaux et de plusieurs frégates. Le contre-amiral français ordonna à l’instant aux bâtiments de sa division de virer de bord en prenant chasse. Resté seul, l’intrépide marin s’apprête à soutenir l’honneur de son pavillon, attaque le vaisseau le Foudroyant, que montait Nelson ; mais aussitôt les trois autres vaisseaux anglais viennent soutenir leur amiral. Perrée reçoit une blessure à l’œil gauche, reste sur son banc de quart et continue le combat. Une heure après, un boulet lui brise la jambe droite, il tombe !… Le vaisseau français démâté, privé de la plus grande partie de ses défenseurs, est contraint de se rendre. L’officier anglais qui vint prendre possession du Généreux, chercha quelque temps l’héroïque commandant Perrée. On le trouva enfin enseveli sous les cadavres de ses matelots. Ses restes furent inhumés par l’ennemi, dans l’église de Sainte-Lucie-de-Syracuse, le 21 février 1800.

Perrin-Gasselin (rue).

Commence à la rue Saint-Denis, nos 23 et 25 ; finit à la place du Chevalier-du-Guet, no  1, et à la rue de la Vieille-Harengerie, no  2. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 47 m. — 4e arrondissement : les numéros impairs sont du quartier du Louvre ; les pairs du quartier des Marchés.

Cette rue doit son nom au territoire dit de Perrin-Gasselin, sur lequel elle a été bâtie. Jaillot cite un contrat de vente du mois d’avril 1254, et un échange fait au mois d’avril 1269, qui indiquent deux maisons sises au Perrin-Gasselin. — Une décision ministérielle du 12 fructidor an V, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. Cette largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 9 décembre 1838. Maison no  1, retranch. réduit 50 c. ; 3, ret. réduit 30 c. ; 5 et 7, redress. ; 9, ret. réduit 1 m. ; de 2 à 10, ret. 6 m. 10 c. à 7 m. 70 c. ; 12, ret. réduit 5 m. 30 c. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Perron (rue du).

Commence à la rue de Beaujolais, nos 8 et 10 ; finit à la rue Neuve-des-Petits-Champs, nos 9 et 11. Pas de numéro. Sa longueur est de 14 m. 50 c. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Ouverte en 1784, comme la rue de Beaujolais, elle ne porta point de dénomination jusqu’en 1836. À cette époque, on lui a donné le nom de rue du Perron, parce qu’elle communique avec le Palais-Royal au moyen d’un perron de plusieurs marches. — Une ordonnance royale du 19 novembre 1843 a fixé la largeur de cette voie publique à 13 m. 50 c. Les propriétés riveraines devront reculer de 2 m. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Pétersbourg (rue de Saint-).

Commence à la place d’Europe ; finit à la rue de Hambourg. Pas de numéro. Sa longueur est de 125 m. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

Elle a été tracée, en 1826, sur les terrains appartenant à MM. Hagerman et Mignon. Sa largeur est fixée à 15 m. L’ordonnance royale d’autorisation est à la date du 2 février 1826. (Voyez rue d’Amsterdam.) Cette voie publique porte le nom de la nouvelle capitale de la Russie. Elle doit se prolonger comme impasse, à partir de la rue de Hambourg, dans une longueur de 185 m.

Pétrelle (rue).

Commence à la rue du Faubourg-Poissonnière, nos 101 et 103 ; finit à la rue Rochechouart, nos 44 et 46. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 239 m. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.


C’était à la fin du siècle dernier un chemin que le plan de Verniquet indique sous le nom de rue Prétrelle, dont on a fait Pétrelle. Elle devait cette dénomination à un propriétaire. — Dans sa séance du 29 nivôse an V, l’administration centrale du département de la Seine, considérant que cette rue était sans utilité pour le commerce et la circulation, en prescrivit la clôture. — Trois décisions ministérielles en date des 6 décembre 1808, 10 août 1811 et 28 mai 1812, fixèrent la largeur de cette rue à 10 m. — Une ordonnance royale du 15 novembre 1826 porte ce qui suit : « Article 1er. Les alignements de la rue Pétrelle à Paris sont arrêtés conformément aux lignes noires tracées sur le plan ci-joint, et d’après lesquelles la largeur de cette rue est fixée à 10 m. — Art. 2e. Le préfet de la Seine est autorisé à accepter, au nom de la ville, l’offre faite par les propriétaires riverains d’abandonner gratuitement à la voie publique le terrain de ladite rue, ainsi que le pavé dans son état actuel. — Art. 3e. La ville demeure chargée de pourvoir à la moitié du nouveau pavage à exécuter ; l’autre moitié des frais de ce pavage sera supportée par le sieur Armand Laismé, suivant l’offre qu’il en a faite ; etc. » — Une autre ordonnance royale du 23 août 1833 a arrêté en principe le prolongement de cette voie publique jusqu’à la rue Turgot, d’après une largeur de 10 m. Ce prolongement n’est pas encore exécuté. — Les propriétés de 1 à 7, et toutes celles du côté des numéros pairs sont alignées. Les constructions de 9 à 13 inclus, devront reculer de 3 m. 40 c.

Phelipeaux (rue).

Commence à la rue du Temple, nos 77 et 79 ; finit à la rue Frépillon, nos 26 et 19. Le dernier impair est 37 ; le dernier pair, 41. Sa longueur est de 182 m. — 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Cette rue était en partie construite dès 1360. Son premier nom fut rue Frépaut, qu’elle tenait d’un propriétaire qui l’habitait. Sa dénomination actuelle n’est qu’une altération. — Une décision ministérielle du 4 floréal an VIII, signée L. Bonaparte, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 9 m. Les maisons nos 2, 4 et 6 sont alignées ; celle no  44 n’est assujettie qu’à un léger redressement. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Philibert (cour ou passage).

De la rue de l’Orillon, no  15, à la rue du Faubourg-du-Temple, no  104. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 24. — 6e arrondissement, quartier du Temple.

Elle a été bâtie, en 1829, par M. Philibert.

Philippe-Bonne-Nouvelle (rue Saint-).

Commence à la rue de Bourbon-Villeneuve, nos 33 et 35 ; finit à la rue de Cléry, nos 70 et 72. Le seul impair est 1 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 36 m. — 5e arrondissement, quartier Bonne-Nouvelle.

La construction de cette rue, qui doit son nom à une enseigne, a été commencée en 1718. Elle fut exécutée sur une largeur de 9 m. 74 c., dimension qui a été maintenue par une décision ministérielle en date du 23 brumaire an VIII, signée Quinette, et par une ordonnance royale du 21 juin 1826. — Éclairage au gaz (compe Française).

Philippe-du-Roule (église Saint-).

Située dans la rue du Faubourg-du-Roule. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

Sur une partie de l’emplacement occupé aujourd’hui par l’église Saint-Philippe-du-Roule, on voyait encore, en 1699, une petite chapelle qui avait servi à un ancien hôpital établi pour les lépreux. L’époque de la fondation et le nom du fondateur de cet hôpital sont restés inconnus ; mais cet établissement ayant également pour objet de procurer une retraite et des secours aux ouvriers monnayeurs de Paris, on est porté à croire, avec quelque raison, qu’il fut fondé par les chefs et directeurs des monnaies. La permission, pour la construction de la chapelle, est du mois d’avril 1217. On peut donc fixer la fondation de cet hôpital au commencement du XIIIe siècle ; la religion s’empressait alors de joindre ses consolations spirituelles aux secours que la charité offrait aux malades. Cet établissement subsistait encore vers la fin du XVIe siècle, mais la maladie pour laquelle il avait été fondé diminuant d’intensité, les bâtiments inhabités tombèrent en ruine. — Vers l’année 1699, sur la demande des habitants, le territoire du Roule, réuni à celui de la Ville-l’Évêque, fut érigé en faubourg. La chapelle devint une paroisse sous l’invocation de Saint-Jacques et de Saint-Philippe. La population augmentant chaque jour, elle devint bientôt trop petite, et l’on dut songer à construire à sa place une église dans des proportions plus grandes. Un arrêt du conseil d’état du 12 mai 1769, et des lettres-patentes expédiées le même jour, prescrivirent aux sieurs de Boullogne, conseiller du roi, intendant des finances, et de Sartine, également conseiller et lieutenant-général de police, de faire l’acquisition des terrains et maisons sis au Roule, pour former l’emplacement nécessaire à la construction de la nouvelle église paroissiale de Saint-Jacques et Saint-Philippe-du-Roule. L’architecte Chalgrin dirigea les travaux qui furent terminés en 1784. Cet édifice a la forme des anciennes basiliques chrétiennes. Le portail, élevé sur un perron de sept marches, se compose de quatre colonnes doriques couronnées d’un fronton triangulaire dans le tympan duquel Duvet a sculpté la Religion et ses attributs. Sous le portail est un porche qui établit communication avec la nef et les bas-côtés dont elle est séparée par six colonnes ioniques. Le maître-autel isolé, est placé dans une niche au fond du sanctuaire. De chaque côté du chœur est une chapelle, l’une sous l’invocation de la Vierge, l’autre sous celle de Saint-Philippe. Au-dessus de l’ordre intérieur, règne dans toute la longueur de l’église une voûte ornée de caissons et éclairée à chaque extrémité par de grands vitraux. Cette voûte a été construite en sapin, d’après le procédé de Philibert Delorme. Depuis 1802, l’église Saint-Philippe-du-Roule est la deuxième succursale de la paroisse de la Madeleine.

On exécute en ce moment des travaux d’agrandissement qui consistent dans la construction de la chapelle de la Vierge, au chevet de l’église. La dépense de cette opération est évaluée à 173,111 fr. 44 c.

Philippe-Saint-Martin (rue Saint-).

Commence à la rue Bailly, nos 8 et 10 ; finit à la rue Royale, nos 9 et 11. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 28 m. — 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Construite vers 1780 sur les terrains dépendant du prieuré de Saint-Martin-des-Champs, on lui a donné le nom qu’elle porte, parce que saint Philippe était particulièrement honoré dans cette abbaye. (Voyez place de l’ancien marché Saint-Martin.) — Une décision ministérielle du 3 décembre 1814, signée l’abbé de Montesquiou, et une ordonnance royale du 14 janvier 1829, ont fixé à 6 m. la largeur de la rue Saint-Philippe. Les constructions riveraines sont soumises à un retranchement de 90 c. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Picpus (barrière de).

Située à l’extrémité de la rue de ce nom.

Cette barrière est décorée d’un bâtiment avec quatre péristyles et attique. (Voir l’article Barrières.)

Picpus (chemin de ronde de la barrière de).

Commence aux rue et barrière de Picpus ; finit aux avenue et barrière de Saint-Mandé. Le dernier numéro est 15. Sa longueur est de 584 m. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

(Voir l’article Chemins de ronde).

Picpus (rue de).

Commence à la rue du Faubourg-Saint-Antoine, no  280 ; finit aux chemins de ronde des barrières de Picpus et de Reuilly. Le dernier impair est 51 ; le dernier pair, 78. Sa longueur est de 1,109 m. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

Vers 1575, c’était un chemin qui traversait le territoire de Pique-Puce, dont on a fait, par corruption, Picpus. Plusieurs savants ont donné au nom du village de Pique-Puce une étymologie que nous citons sans garantir son authenticité. Un mal épidémique se manifesta dans les environs de Paris, vers le milieu du XVIe siècle. On voyait sur les bras des enfants et des femmes, de petites tumeurs rouges qui présentaient les caractères de plusieurs piqûres faites par un insecte qui s’attaquait de préférence aux mains douces et blanches des jeunes dames. On rapporte qu’un frère du couvent de Franconville, près de Beaumont, diocèse de Beauvais, avait été envoyé, vers cette époque, par ses supérieurs, à l’effet de chercher un emplacement convenable pour établir une seconde maison de leur ordre près de la capitale. On ajoute que le frère était jeune, d’une figure très agréable, et qu’il avait même quelques connaissances médicales. Un jour il se présenta chez une jeune abbesse qui souffrait de l’épidémie, appliqua sur le bras malade quelques gouttes d’une liqueur parfumée ; le lendemain la guérison était complète. On cria au miracle ; le nouveau docteur devint à la mode, se fixa dans ce village, qui prit le nom de Pique-Puce, puis fit venir, quelques années après, plusieurs religieux qui formèrent bientôt un nouvel établissement.

La fondation de plusieurs communautés religieuses amena la population de ce côté, et le grand chemin qui traversait ce village fut nommé rue de Picpus. Cette voie publique a été renfermée dans la capitale lors de la construction de l’enceinte par les fermiers généraux. — Une décision ministérielle du 28 floréal an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de la rue de Picpus à 12 m. Les propriétés 1, 5, 9, 11, 13, 21, 29 ; 8, 12, 14 et 20, ne sont pas soumises à retranchement.

Aux nos 15, 17 et 19 était située la communauté des Chanoinesses de l’ordre de Saint-Augustin, connue sous le titre de Notre-Dame-de-la-Victoire-de-Lépante. Ces chanoinesses furent établies à Paris par Jean-François de Gondi, archevêque, et M. Tubeuf, surintendant des finances de la reine. Ce dernier fit venir six religieuses du couvent de Saint-Étienne de Reims, et les plaça dans une maison qu’il avait achetée à Picpus. Le roi confirma cet établissement au mois de décembre 1647. Ces chanoinesses portaient le titre de Notre-Dame-de-la-Victoire, parce qu’elles avaient ajouté à leur institut l’obligation particulière de célébrer, le 7 octobre de chaque année, la victoire gagnée en 1572 par Don Juan d’Autriche, sur les Turcs, dans le golfe de Lépante. Supprimé en 1790, ce couvent devint propriété nationale. Les bâtiments et dépendances, qui contenaient en superficie 14,627 m., furent vendus le 8 messidor an IV.

Le cimetière de cette maison a été concédé sous l’Empire à plusieurs nobles familles ; là dorment les Montmorency, les Noailles ; là repose le général La Fayette.

La rue de Picpus rappelle d’autres souvenirs. La maison qui porte le no  36 fut habitée quelque temps par la comtesse d’Esparda, Eugénie de la Bouchardie, que l’amour et les vers de Marie-Joseph Chénier ont rendue célèbre.

Au no  37 était l’entrée du couvent des Pénitents réformés du tiers-ordre de Saint-François, vulgairement appelés les Picpus. Leur établissement avait été fondé par saint François d’Assise, en faveur des personnes des deux sexes qui, sans s’assujettir à prononcer des vœux, voulaient vivre dans la retraite. Le père Vincent Mussart réforma cette congrégation, qui devint bientôt le chef-lieu de l’ordre. Jeanne de Saulx, veuve de René de Rochechouart, comte de Mortemart, donna aux pénitentes une petite chapelle qui portait le nom de Notre-Dame-de-Grâce ; cette donation fut approuvée par l’évêque, le 27 février 1601. Cet oratoire fut remplacé par une église, dont le roi Louis XIII posa la première pierre le 13 mars 1611. La maison des Pénitents fut regardée alors comme un établissement de fondation royale. Les ambassadeurs des puissances catholiques logeaient au couvent de Picpus ; on leur préparait un appartement où ils recevaient les princes du sang et les hauts dignitaires de l’État. Un prince de la maison de Lorraine, ou un maréchal de France, venait les chercher pour les conduire, dans un des carrosses du roi, à leur hôtel, situé dans la rue de Tournon. Supprimée vers 1790, la maison de Picpus devint propriété nationale. Les bâtiments et terrains, qui contenaient en superficie 8,510 m., furent vendus le 8 thermidor an IV.

Dans la rue de Picpus, on remarque un joli pavillon construit en rocailles ; dans des niches de coquillages on aperçoit plusieurs portraits de moines. Cet ermitage a été habité par Millevoye. De nos jours, un des locataires de cet oasis fut le spirituel Théaulon, qui aurait été un grand poète s’il se fût donné la peine de le devenir. L’ermitage de Picpus a servi également de berceau au Petit Chaperon rouge. Le sensible Boïeldieu vint y composer ces chants gracieux, qui ont le privilège de ne vieillir jamais.

Pierre (impasse Saint-).

Située dans la rue Neuve-Saint-Pierre, entre les nos 4 et 6. Pas de numéro. Sa longueur est de 29 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

Cette impasse, tracée sur le plan de Verniquet, tire son nom de la rue Neuve-Saint-Pierre. Sa largeur est de 5 m. Suivant une délibération du conseil municipal du 6 janvier 1832, cette impasse doit être maintenue dans son état actuel.

Pierre (passage Saint-).

Commence à la rue Saint-Antoine, no  164; finit à la rue Saint-Paul, no  36. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 6. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Son emplacement formait, avant 1790, deux passages distincts. Le premier, celui qui prend naissance à la rue Saint-Antoine, conduisait au cimetière de la paroisse Saint-Paul, et se nommait passage Saint-Pierre ; le second, qui longeait au nord l’église Saint-Paul, aboutissait également au cimetière et s’appelait passage Saint-Paul. L’église Saint-Paul, supprimée vers 1792, devint propriété nationale. Le cimetière, le presbytère, l’emplacement de la prison Saint-Éloi et plusieurs autres propriétés bordant les deux passages furent aliénés par le domaine de l’État. Les actes de vente des 28 fructidor an IV, 25 vendémiaire, 27 messidor an V, et 18 thermidor an VIII, prescrivirent aux acquéreurs soit l’obligation de fournir sans indemnité le terrain nécessaire au percement de deux rues projetées, soit de ne recevoir en dédommagement que le prix de la partie du terrain qui devait servir aux nouvelles voies publiques. Le plan de ces deux rues fut approuvé le 28 juin 1818, par le ministre de l’intérieur, qui fixa leur largeur à 8 m. La première rue devait commencer à la rue Saint-Antoine, au no  164, se prolonger sur l’emplacement du cimetière jusqu’à la rue Neuve-Saint-Paul, et recevoir le nom de rue Rabelais. La deuxième voie publique partant de la rue Saint-Paul, suivait la ligne tracée par le passage, devait aboutir à la nouvelle rue mentionnée plus haut, et se nommer rue Mansart. — On sait que dans l’église et le cimetière Saint-Paul, se trouvaient les sépultures du joyeux curé de Meudon et de l’illustre Jules-Hardouin Mansart, l’un de nos architectes les plus célèbres. Le temps avait détruit la tombe de l’auteur de Pentagruel, de François Rabelais ; mais on montrait encore avant la révolution l’arbre au pied duquel il avait été inhumé. — Les rues Mansart et Rabelais n’ont point été formées ; les deux passages qui se réunissent sous une voûte ne sont plus connus aujourd’hui que sous la dénomination de Saint-Pierre.

Pierre (Petite rue Saint-).

Commence à la rue du Chemin-Vert, nos 5 et 7 ; finit à la rue Amelot, nos 46 et 48. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 30 bis. Sa longueur est de 275 m. — 8e arrondissement, quartier Popincourt.

On l’appelait autrefois rue Saint-Sabin. Elle tire son nom actuel de la rue Saint-Pierre, près de laquelle elle est située. — Une décision ministérielle du 3 prairial an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les constructions du côté des numéros impairs, à l’exception d’un mur de clôture situé près de la rue du Chemin-Vert, ne sont pas soumises à retranchement ; les maisons nos 2, 2 bis, 2 ter, 10, 16, 18, 28, 30 et 30 bis, sont alignées. — Portion d’égout du côté de la rue Saint-Pierre. — Conduite d’eau depuis la rue du Chemin-Vert jusqu’à la borne-fontaine.

Pierre (rue Basse Saint-).

Commence au quai Billy, nos 32 et 32 bis ; finit à la rue de Chaillot, nos 24 et 26. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 18 bis. Sa longueur est de 369 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

La partie comprise entre le quai et la rue Gasté s’appelait autrefois rue des Égouts, rue Basse-de-Chaillot. — Une décision ministérielle du mois de fructidor an XII, signée Portalis, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 14 m. L’autre partie qui aboutit à la rue de Chaillot, portait le nom de rue Saint-Pierre, en raison de sa proximité de l’église ainsi appelée. — Une décision ministérielle du 15 vendémiaire an IX, signée L. Bonaparte, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 7 m. Depuis 1806, ces deux parties ont été réunies sous la seule et même dénomination de rue Basse-Saint-Pierre. Les constructions ci-après ne sont pas soumises à retranchement : partie de la propriété no  5, 21 ; 12, 14 bis, 16, et partie du no  18. — Portion d’égout du côté du quai.

Pierre (rue Neuve-Saint-).

Commence à la rue Neuve-Saint-Gilles, nos 18 et 20 ; finit à la rue des Douze-Portes, nos 1 et 2. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 82 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

Elle fut ouverte en 1640, sur une partie de l’emplacement de l’hôtel des Tournelles. On la désigna d’abord sous le nom de rue Neuve, puis sous celui de rue Neuve-Saint-Pierre. Elle se prolongeait jusqu’à la rue Saint-Claude et même au-delà. En 1655, c’était la rue Neuve-des-Minimes. Le roi, par lettres-patentes de cette même année, permit à MM. de Turenne et de Guénégaud de supprimer cette rue vis-à-vis de leurs maisons, et de comprendre cette partie dans leurs jardins. La concession fut registrée au parlement le 26 août 1656. La rue ainsi diminuée reprit son ancienne dénomination de Saint-Pierre, qu’elle tenait d’une statue de ce saint placée à l’une de ses extrémités. — Une décision ministérielle du 13 fructidor an VII, signée Quinette, avait fixé la largeur de cette voie publique à 9 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 8 juin 1834. Propriété no  1, ret. réduit 1 m. 70 c. ; 3, ret. réduit 2 m. 50 c. ; 2, ret. réduit 1 m. 80 c ; 4, ret. réduit 50 c. ; 6, alignée ; partie du no  8, alignée ; surplus, ret. réduit 60 c. ; 10, ret. réduit 1 m. 50 c. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Pierre-à-Poisson (rue).

Commence à la place du Châtelet, no  1, et à la rue Saint-Denis, no  1 ; finit à la rue de la Saunerie, nos 2 et 4. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par le bâtiment de la chambre des notaires ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 61 m. — 4e arrondissement, quartier du Louvre.

Cette rue, qui existait à la fin du XIIe siècle, a pris son nom des pierres sur lesquelles on étalait le poisson. Il parait que ce marché existait en 1182. À cette époque, Philippe-Auguste permit aux bouchers de la grande boucherie de faire le commerce du poisson d’eau douce. En 1300, Guillot nomme cette voie publique rue O Poisson. On la désigna ensuite sous le nom de Petite-Saunerie, en raison de la maison de la marchandise de sel, qu’on voyait aussi à côté du grand Châtelet. Au XVIIe siècle, quelques plans l’indiquent sous les dénominations de rue de la Larderie ; et de la Poulaillerie, qu’elle devait à son voisinage du quai de la Mégisserie, dont une partie était occupée par un marché à la volaille. — Une décision ministérielle de 29 août 1807, signée Cretet, et une ordonnance royale du 29 avril 1839, ont fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Les constructions du côté gauche sont alignées ; celles nos 2 et 8 ne sont assujetties qu’à un faible redressement. — Conduite d’eau depuis la place jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Pierre-Assis (rue).

Commence à la rue Mouffetard, nos 242 et 244 ; finit aux rues Saint-Hippolyte, no  1, et des Trois-Couronnes, no  7. Le dernier impair est 5 ; le seul pair, 2. Sa longueur est de 61 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Elle doit vraisemblablement sa dénomination à une enseigne représentant saint Pierre assis. — Une décision ministérielle du 8 ventôse an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 8 m. Les propriétés riveraines sont soumises à un fort retranchement. — Conduite d’eau depuis la rue Saint-Hippolyte jusqu’à la borne-fontaine.

Pierre-au-Lard (rue).

Commence à la rue Neuve-Saint-Merri, nos 12 et 14 ; finit à la rue du Poirier, nos 4 et 6. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 122 m. — 7e arrondissement, quartier Sainte-Avoie.

Cette rue, qui forme retour d’équerre, portait originairement deux dénominations. La partie prenant naissance à la rue Neuve-Saint-Merri était ainsi désignée en 1273 : Vicus Aufridi de Gressibus. Au siècle suivant, elle est appelée rue Espaulart. L’autre partie débouchant dans la rue du Poirier était nommée Vicus Petri Oilard. En 1500 elles furent réunies sous la seule et même dénomination de rue Pierre Aulard. — Une décision ministérielle du 28 prairial an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. Par un arrêté en date du 5 avril 1817, le préfet de police a prescrit la fermeture de cette rue. En vertu d’une ordonnance royale du 26 juin 1837, sa largeur est portée à 10 m. Les constructions situées sur le côté droit en entrant par la rue Neuve-Saint-Merri, jusqu’au retour d’équerre, sont alignées sauf redressement ; les autres propriétés sont soumises à un retranchement considérable. — Conduite d’eau depuis la rue du Poirier jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Pierre-de-Chaillot (église Saint-).

Située dans la rue de Chaillot, entre les nos 48 et 52. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Nous avons parlé de l’ancien village de Chaillot à l’article concernant la grande voie publique qui le traverse et qui en a retenu la dénomination. L’église de ce village était depuis l’année 1097 sous la dépendance du prieuré de Saint-Martin-des-Champs, comme on le voit dans une bulle d’Urbain II. À l’époque où Louis XIV érigea le village de Chaillot en faubourg de Paris, on fit des réparations à cette église. Le sanctuaire fut rebâti. Vers 1740 on reconstruisit la nef et le portail. Cette église devint propriété nationale en 1790 et fut vendue le 8 fructidor an IV. La ville de Paris racheta cet édifice le 24 septembre 1821, moyennant la somme principale de 38,000 francs et une rente perpétuelle sur l’État de 530 francs au nom et au profit de la fabrique de Chaillot pour l’acquittement des services religieux dont l’immeuble se trouve grevé. Cette église est aujourd’hui la 3e succursale de la paroisse de la Madeleine.

Pierre-des-Arcis (rue Saint-).

Commence à la rue Gervais-Laurent, no  11 ; finit à la rue du Marché-aux-Fleurs, nos 3 et 5. Pas de numéro. Sa longueur est de 24 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

C’était autrefois un passage qui longeait l’église Saint-Pierre-des-Arcis dont nous avons parlé à l’article de la rue du Marché-aux-Fleurs. En vertu d’une décision ministérielle du 9 juillet 1816, cette rue, dont la largeur varie de 1 m. à 2 m., a été fermée à ses deux extrémités. Il n’existe pas d’alignement pour la rue Saint-Pierre-des-Arcis.

Pierre-Gros-Caillou (église Saint-).

Située dans la rue Saint-Dominique, entre les nos 190 et 192. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

« Louis, etc… Les curé et marguilliers de l’église et paroisse de Saint-Sulpice de Paris et les habitans du lieu appelé le Gros-Caillou en la ville de Paris, nous ont fait représenter, que le quartier du Gros-Caillou étant considérablement éloigné de la dite église de Saint-Sulpice, les paroissiens qui l’habitent ne se trouvent pas en état de remplir comme ils le souhaiteraient les devoirs de la religion dans leur paroisse aux jours de fêtes et dimanches ; ce même éloignement étant aussi lors pénible aux ecclésiastiques préposés pour l’administration des sacremens et pouvant donner lieu à des inconvénients fascheux, etc., nous avons permis et permettons par ces présentes signées de notre main, aux exposans de faire construire sur le terrain acquis par le contrat du 1er aout 1735, une chapelle de la grandeur et de l’élévation convenables pour la célébration de la messe, etc. Permettons en outre pendant l’espace de trois années seulement, les questes que les dits exposans jugeront nécessaires pour parvenir à la construction entière et parfaite de la d. chapelle et à ses autres besoins, à la charge qu’il en sera rendu compte aux dits curé et marguilliers. Au moyen de l’établissement de la d. chapelle, les habitans du Gros-Caillou pourront sé dispenser de faire leur communion pascale et de rendre le pain béni en l’église de la paroisse de Saint-Sulpice, etc. Donné à Versailles, au mois de février 1737, et de notre règne le 22e. Signé Louis. » (Bureau de la Ville, reg. H., no  1858, fo 112).

Ces lettres-patentes ont été registrées en parlement le 27 mars suivant. La première pierre de cette chapelle fut posée le 19 mars 1738, et la première messe célébrée le 13 août suivant. Par décret du 17 août 1776, rendu sur la demande des habitants du Gros-Caillou, dont le nombre s’élevait alors à 11 ou 12,000, l’archevêque autorisa l’érection de cette chapelle en cure. Des lettres-patentes du mois de janvier 1777 confirmèrent ce décret, et dans le courant de la même année l’église fut agrandie sous la direction de Chalgrin, architecte. Supprimée vers 1792, l’église Saint-Pierre au Gros-Caillou devint propriété nationale et fut vendue le 7 fructidor an VI, puis démolie peu de temps après. Une ordonnance royale du 10 avril 1822 autorisa le préfet de la Seine à faire l’acquisition, au nom de la ville de Paris, de l’emplacement occupé par l’ancien édifice, afin de faire construire sur ce terrain une église dont le plan avait été approuvé par le conseil des bâtiments civils, et la dépense fixée à 354,541 fr. 90 c. L’acquisition eut lieu le 15 mai de la même année, et les travaux, dirigés par M. Godde, architecte, furent terminés en 1823. L’église Saint-Pierre au Gros-Caillou est aujourd’hui succursale de la paroisse Saint-Sulpice.

Pierre-Levée (rue).

Commence à la rue des Trois-Bornes, nos 3 et 5 ; finit à la rue Fontaine-au-Roi, nos 10 et 12. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 267 m. — 6e arrondissement, quartier du Temple.

Elle a été tracée, en 1782, sur des terrains en marais. Sa largeur fut fixée à 30 pieds (9 m. 74 c.). En creusant le sol de cette voie publique, on trouva une pierre d’une forte dimension que plusieurs savants présumèrent avoir fait partie d’un autel druidique. Ce monument de nos ancêtres consistait en un groupe de plusieurs pierres, dont l’une plus large, était élevée sur deux autres qui lui servaient de soutiens, et qui formaient dans leur ensemble un oratoire rustique. Cette voie publique, dans laquelle on ne voyait que de rares et chétives constructions, devint bientôt un réceptacle d’ordures et servit de refuge aux malfaiteurs. Une ordonnance de police en prescrivit la fermeture en 1810. Au mois d’août 1825, huit propriétaires riverains demandèrent la réouverture de cette rue, offrant de livrer gratuitement le terrain nécessaire à son élargissement, de l’éclairer et de la paver à leurs frais. Deux propriétaires seulement s’opposèrent à l’abandon gratuit de leur terrain. Le conseil municipal, dans sa séance du 12 juillet 1826, fut d’avis d’autoriser la réouverture à condition que tous les riverains feraient le pavage et l’éclairage à leurs frais, et livreraient sans indemnité le terrain nécessaire à cet élargissement. L’opposition des deux propriétaires dont nous avons parlé amena le conseil municipal à modifier sa délibération. Dans sa séance du 27 juillet 1827, il s’exprime ainsi : « Il y a lieu d’autoriser l’ouverture de la rue Pierre-Levée, à la charge par les huit propriétaires riverains et signataires, de faire solidairement entre eux les premiers frais de terrasse, pavage et éclairage de la rue, et sans aucune répétition et dans toute l’étendue de la rue. » — Une ordonnance royale du 26 décembre 1830 approuva cette délibération, et fixa la largeur de la rue Pierre-Levée à 12 m. Les maisons nos 5, 13, 15, 17, 19, 4, et la propriété située sur le côté des numéros pairs, à l’angle de la rue Fontaine-au-Roi, sont alignées. Les autres constructions devront reculer de 1 m. environ. — Conduite d’eau depuis la rue Fontaine-au-Roi jusqu’à la borne-fontaine.

Pierre-Montmartre (rue Saint-).

Commence à la rue Montmartre, nos 99 et 101 ; finit à la rue Notre-Dame-des-Victoires, nos 20 et 22. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 158 m. — 3e arrondissement, quartier du Mail.

Ouverte sur le clos Gautier ou des Masures et le petit Chemin-Herbu, cette rue était complètement bâtie en 1601. Un censier de l’archevêché la nomme, en 1603, rue Pénécher, en raison d’un riche particulier nommé Pierre Pénécher, qui y demeurait. En 1666, elle prit d’une enseigne représentant saint Pierre, le nom qu’elle porte encore aujourd’hui. — Une décision ministérielle du 3 vendémiaire an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. Cette largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 4 mai 1826. La maison no  5 bis est alignée ; les autres constructions de ce côté devront reculer de 3 m. à 3 m. 50 c. La maison no  6 est assujettie à un retranchement de 1 m. 40 c. ; celle no  8 est alignée ; le surplus de ce côté est soumis à un retranchement de 3 m. 20 c. — Conduite d’eau depuis la rue Montmartre, jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Pierre-Popincourt (rue Saint-).

Commence à la rue Saint-Sébastien, no  1 ; finit à la rue de Ménilmontant, no  2. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par le mur de soutènement du boulevart ; le dernier pair est 24. Sa longueur est de 201 m. — 8e arrondissement, quartier Popincourt.

C’était une partie de l’ancien chemin qui régnait le long du fossé, nommé chemin de la Contrescarpe. On lui donna, vers 1770, le nom qu’elle porte encore aujourd’hui, en raison d’une statue de saint Pierre, placée à l’une de ses extrémités. Cette voie publique a été élargie en 1780, et portée à 11 m. 69 c. Cette largeur a été maintenue par une décision ministérielle du 25 messidor an X, signée Chaptal. Toutes les constructions riveraines sont alignées. — Conduite d’eau depuis la rue Saint-Sébastien jusqu’aux deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Pigalle (rue).

Commence à la rue Blanche, nos 12 et 14 ; finit à la place de la barrière Montmartre. Le dernier impair est 35 ; le dernier pair ; 36. Sa longueur est de 583 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Le plan de Jaillot (1772) l’indique sous la dénomination de rue Royale. C’était plutôt à cette époque un chemin conduisant à Montmartre.

« Administration centrale. Séance du 18 nivôse an VIII. — L’administration centrale du département de la Seine, vu la lettre par laquelle l’administration municipale du 2e arrondissement demande que la dénomination de la rue ci-devant Royale, division du Mont-Blanc, soit supprimée, et qu’il lui en soit substitué une autre conforme aux principes de la Révolution ; considérant qu’il convient de ne laisser aucune trace d’un régime proscrit à jamais, et qu’il importe de retracer aux yeux des citoyens les époques où se sont opérées les révolutions tendant à la prospérité publique, le commissaire du gouvernement entendu ; arrête que la rue Royale, division du Mont-Blanc, portera le nom de rue du Champ-du-Repos. (Registre 40, page 64.) » — Il parait que cet arrêté ne fut point exécuté, car nous lisons dans le même registre, page 74, séance du 22 du même mois de nivôse an VIII : « L’administration centrale du département de la Seine arrête que la rue Royale, division du Mont-Blanc, portera le nom de rue de l’an VIII. » — Dans le courant de l’an XI, cette voie publique prit la dénomination de rue Pigalle. — Une décision ministérielle du 12 prairial an XI, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 1er juillet 1834, ont fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Le numérotage de cette rue est très irrégulier. Les constructions ci-après sont alignées : propriété entre les nos 1 et 3, 15, 17, 17 bis, encoignure droite de la rue Boursault, 19, 21, 21 bis, 23 ; mur de clôture à l’angle de la place ; 4, 6, de 16 à 24, 20, 22, encoignure gauche de la rue Notre-Dame-de-Lorette, de 32 à 36 (ces derniers numéros continuent ceux de la rue La Rochefoucauld), et de 30 à la fin. — Conduite d’eau entre les rues Blanche et Boursault. — Éclairage au gaz (compe Anglaise.)

Pigalle (Jean-Baptiste), célèbre sculpteur, naquit à Paris en 1714. À l’âge de dix ans, il entra chez le Lorrain, et montra si peu de dispositions que son maître l’engagea bientôt à renoncer à la sculpture. Le jeune Pigalle persista et poursuivit avec ardeur le cours de ses études. À vingt ans, il entra dans l’atelier de Lemoine, et voulut peu de temps après concourir pour le grand prix de sculpture, mais il échoua complètement. Loin de se désespérer de cet échec, l’artiste courageux prit la résolution de partir à pied pour Rome. Coustou fils, qu’il y trouva, s’empressa de partager avec lui ses faibles ressources, et Pigalle put rester dans cette ville pendant trois années à étudier les chefs-d’œuvre de l’antiquité. À son retour il alla présenter à son maître une statue de Minerve, et reçut cet encouragement flatteur : « Mon ami, je voudrais l’avoir faite. » Cependant Pigalle eut longtemps à lutter contre l’intrigue et fut réduit à travailler en sous-ordre ; mais ayant été chargé de faire une statue de la vierge pour l’église des Invalides, le comte d’Argenson, alors ministre, fut si charmé de la perfection de cette œuvre, qu’il chargea Pigalle de faire la statue de Louis XV. Les autres travaux remarquables du grand sculpteur sont : une statue de Vénus, le mausolée du maréchal de Saxe, celui du comte d’Harcourt, et une jolie figure de jeune fille qui se tire une épine du pied. Pigalle, reçu membre de l’Académie, fut nommé recteur en 1777, et mourut le 20 août 1785.

Piliers aux Potiers d’Étain (rue des).

Commence à la rue de la Cossonnerie, no  40 ; finit à la rue de Rambuteau. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par les halles au beurre et au poisson ; le dernier pair est 30. Sa longueur est de 88 m. — 4e arrondissement, quartier des Marchés.

Elle fut d’abord indiquée sous le nom général de rue des Piliers-des-Halles, des Petits-Piliers. Elle prit le nom qu’elle porte encore aujourd’hui des potiers d’étain qui vinrent s’y établir. Les inscriptions l’appellent à tort place du Carreau-de-la-Halle. La moindre largeur de cette voie publique est de 5 m. 60 c. Il n’existe point d’alignement pour la rue des Piliers aux Potiers d’Étain. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

Les derniers statuts donnés en 1613 à la communauté des potiers d’étain, les qualifient de maîtres potiers d’étain et tailleurs d’armes sur étain, ce qui leur conférait le droit de graver, d’armorier tous les ouvrages d’étain qu’ils fabriquaient. Chaque maître était tenu d’avoir deux poinçons pour marquer son travail ; l’un contenait la première lettre du nom de baptême et celui de famille en entier ; l’autre, les deux premières lettres de chaque nom qui devaient être empreintes sur des tables d’essai que gardait le procureur du roi, et sur celles de la communauté, pour y avoir recours en cas de fraude. Il leur était défendu d’enjoliver leurs produits avec de l’or ou de l’argent, à moins que ces travaux ne fussent destinés à parer les églises. L’apprentissage était de six ans, et le compagnonnage de trois ans. Le brevet coûtait 36 livres, et la maîtrise 500 avec chef d’œuvre.

Pinon (rue).

Commence à la rue Grange-Batelière, nos 3 et 5 ; finit à la rue Laffitte, nos 28 et 30 ; pas de numéro impair. Ce côté est bordé en partie par les dépendances de l’Académie royale de Musique ; le dernier pair, 22 bis. Sa longueur est de 201 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Nous avons cité à l’article de la rue Grange-Batelière un arrêt du conseil du 18 octobre 1704, qui ordonnait l’ouverture d’une rue de 3 toises de largeur le long du mur de la Grange-Batelière, jusqu’à la rencontre du chemin du Marais. Ce percement n’ayant pas été complètement exécuté, forma une impasse qu’on désigna sous le nom de cul-de-sac de la Grange-Batelière. Dès l’année 1781, le sieur Thévenin, entrepreneur de bâtiments, conçut le projet de prolonger cette impasse sur ses terrains, et de donner à la nouvelle rue le nom de rue Neuce de Bourbon.

— » Louis, etc., ordonnons, voulons et nous plaît ce qui suit : — Article 1er. Le cul-de-sac de la Grange-Batelière, ouvert seulement du côté de la rue de ce nom, sera prolongé et ouvert jusque dans la rue d’Artois, en prenant sur l’emplacement appartenant au sieur Thévenin, dans la longueur de douze toises, l’espace nécessaire pour l’ouverture du dit cul-de-sac. — » Art. 2e. Voulons que cette nouvelle rue, qui sera nommée rue Pinon, soit et demeure, quant à présent, de la largeur de vingt-quatre pieds dans une portion et de dix-huit pieds dans l’autre, le tout conformément au plan figure de l’état actuel des lieux, et attaché sous le contre-scel des présentes ; laquelle largeur sera portée à trente pieds, successivement au fur et à mesure des reconstructions des maisons, bâtiments et murs situés sur la dite nouvelle rue, etc. — Donné à Versailles, le 2e jour de janvier 1784, et de notre règne le 10e. Signé, Louis. » Ces lettres-patentes, registrées au parlement le 27 février suivant, reçurent leur exécution au mois de décembre de la même année. M. Pinon était alors président au parlement. — Une décision ministérielle du 7 fructidor an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de la rue Pinon à 9 m. 74 c. — Les constructions riveraines sont alignées, à l’exception de celles qui dépendent de l’Académie royale de Musique. — Égout entre les rues Grange-Batelière et Le Peletier. — Éclairage au gaz (compe Anglaise.)

Pirouette (rue).

Commence aux rues de la Tonnellerie, no  109, et de Rambuteau ; finit à la rue Mondétour, nos 17 et 19. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 32 m. — Les numéros impairs sont du 5e arrondissement, quartier Montorgueil ; les numéros pairs du 4e arrondissement, quartier des Marchés.

Adam, archidiacre de Paris, puis évêque de Thérouenne de 1213 à 1229, avait hérité en 1179, de Gautier son frère, d’un fief dit de Thérouenne, situé dans le territoire de Champeaux. Ce fief donnait droit de justice et de censive. Il en vendit ou céda une partie à Philippe-Auguste, pour compléter l’emplacement nécessaire aux nouvelles halles de Paris. Ce qui restait de ce domaine fut vendu le 2 juin 1330, par Adam de Mesmer, l’un des descendants de l’évêque, à Pierre des Essarts, moyennant 1,025 livres. Ce dernier en fit la déclaration au profit du roi, le 17 du même mois. Néanmoins, on avait commencé à bâtir cette rue avant l’époque de cette vente, ainsi que le prouve un acte de 1250, qui indique une maison sise en la rue Thérouenne près Saint-Magloire (registres capitulaires de Notre-Dame). Un arrêt de 1501 la nomme rue Pirouette-en-Thérouenne. — Par décision ministérielle du 13 vendémiaire an X, signée Chaptal, la largeur de cette voie publique a été fixée à 10 m. Les propriétés nos 2 et 4 sont alignées. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

Pitié (hôpital Notre-Dame-de-).

Situé dans la rue Copeau, no  1. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

Les pauvres et les mendiants, dont le nombre était considérable au commencement du XVIIe siècle, troublaient la tranquillité publique. Louis XIII donna, vers 1612, l’ordre de les renfermer ; les magistrats, pour exécuter cette mesure, achetèrent successivement une grande maison appelée le Jeu-de-Paume de la Trinité et plusieurs propriétés voisines. On construisit des bâtiments réguliers et conformes à leur destination. Cet établissement qui était affecté aux vieillards pauvres, reçut le nom d’Hôpital de la Pitié, parce que la chapelle était sous l’invocation de Notre-Dame-de-Pitié. En 1657, l’Hôpital-Général dit la Salpêtrière ayant été ouvert à tous les mendiants, la maison de Pitié en devint une dépendance. On y plaça les enfants des mendiants et les orphelins. Les filles auxquelles on apprenait à lire, à écrire et à tricoter, occupaient une partie de la maison. Les garçons, qui recevaient une éducation analogue à leur sexe, habitaient une cour appelée Petite-Pitié. Enfin on y enferma des enfants trouvés, des orphelins auxquels on faisait apprendre divers métiers. On fabriquait des draps pour les vêtements des hôpitaux, et même pour les troupes. Pendant la révolution, les orphelins furent nommés Élèves de la Patrie. En 1809, on les transféra dans la rue du Faubourg-Saint-Antoine ; dès lors la Pitié devint une annexe de l’Hôtel-Dieu. Le nombre des lits fut fixé provisoirement à 200. Aujourd’hui cet hôpital contient 600 lits placés dans 23 salles. En 1835, la mortalité a été de 1 sur 11 ; en 1843, de 1 sur 26/03. En 1835, la dépense s’est élevée à 264,803 fr. 55 c. En 1843, à 379,960 fr. 40 c.

Placide (rue Saint-).

Commence à la rue de Sèvres, nos 57 et 59 ; finit à la rue du Cherche-Midi, nos 54 et 56. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 149 m. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Cette rue fut ouverte en 1644, par les soins de Pierre Le Jay, épicier, en vertu d’un bail passé entre ce bourgeois et l’abbé de Saint-Germain-des-Prés. Elle reçut le nom de Saint-Placide, célèbre disciple de saint Benoît. — Une décision ministérielle du 18 messidor an IX, signée Chaptal, a fixé sa largeur à 9 m. Les constructions du côté des numéros impairs sont alignées ; celles du côté opposé devront reculer de 50 c. au plus. — Conduite d’eau.

Plaisance (avenue de).

Commence à l’avenue de Munich ; finit aux rues de Messine et de la Bienfaisance. Pas de numéro. Sa longueur est de 116 m. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

Formée lors de la construction de l’abattoir du Roule, cette avenue qui prolonge la rue de Plaisance, a été dénommée en vertu d’une décision ministérielle du 21 juin 1844. Sa largeur est de 22 m. ; elle n’est pas encore classée parmi les voies publiques. (Voyez Abattoir du Roule et l’article suivant.)

Plaisance (rue de).

Commence aux rues de Messine et de la Bienfaisance ; finit à la rue de Lisbonne. Pas de numéro. Sa longueur est de 114 m. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

Elle a été tracée sur les terrains de MM. Hagerman et Mignon, en vertu d’une ordonnance royale du 2 février 1826. Sa largeur est fixée à 12 m. Cette rue doit être prolongée jusqu’à celle de Valois. La dénomination assignée à cette voie publique est celle de la principale ville du duché de Plaisance. (Voyez rue d’Amsterdam).

Planche (rue de la).

Commence à la rue de la Chaise, nos 14 et 16 ; finit à la rue du Bac, nos 77 et 79. Le dernier impair est 27 ; le dernier pair, 26. Sa longueur est de 249 m. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Au commencement du XVIIe siècle, la rue de Varenne s’étendait jusqu’à la rue de la Chaise. En 1607, Raphaël de la Planche, trésorier général des bâtiments du roi, établit au coin de ces deux rues une manufacture de tapisseries de haute lisse en or, argent et soie. Vers l’année 1640, la partie de la rue de Varenne comprise entre les rues de la Chaise et du Bac, prit la dénomination de rue de la Planche. — Une décision ministérielle à la date du 2 thermidor an V, signée Benezech, fixa la largeur de cette voie publique à 9 m. Cette largeur a été portée à 10 m. 30 c., en vertu d’une ordonnance royale du 7 mars 1827. Toutes les constructions du côté des numéros impairs, et les maisons no  20 bis, 20 ter, et celle qui suit la propriété no  24, sont alignées ; le surplus devra reculer de 1 m. 30 c. à 1 m. 50 c. — Éclairage au gaz (compe Française).

Planche-Mibray (rue de la).

Commence aux quais de Gesvres, no  2, et Le Peletier, no  44 ; finit aux rues Saint-Jacques-la-Boucherie, no  1, et de la Vannerie, no  49. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 71 m. — 7e arrondissement, quartier des Arcis.

En 1300, c’était le carrefour de Mibray ; en 1313, les Planches-de-Mibray. Elle ne formait à cette époque qu’une ruelle qui conduisait à la rivière. Lors de la construction du pont Notre-Dame, cette ruelle fut élargie (consulter cet article pour l’étymologie du nom de cette rue). Le Voyer de Paris demeurait autrefois dans la rue de la Planche-Mibray. — Une décision ministérielle à la date du 28 messidor an V, signée Benezech, fixa la largeur de cette voie publique à 12 m. Cette largeur est portée à 14 m. en vertu d’une ordonnance royale du 22 mai 1837. Propriétés de 1 à 7, retranch. 2 m. 70 c. à 3 m. 30 c. ; encoignure droite de la rue de la Vieille-Place-aux-Veaux, alignée ; 13, 15, ret. 3 m. à 3 m. 40 c. ; de 17 à la fin, ret. 2 m. 40 c. à 3 m. ; de 2 à 6, ret. 2 m. 80 c. à 3 m. 4.0 c. ; de 10 à la fin, ret. 1 m. 90 c. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

Planchette (impasse de la).

Située dans la rue Saint-Martin entre les nos 254 et 256. Le dernier numéro est 3. Sa longueur est de 28 m. — 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Vers 1410, on avait projeté d’ouvrir une rue qui, partant de la rue Saint-Martin, irait aboutir à celle du Temple. Dans un compte de 1423, cité par Sauval, on voit que ce projet avait reçu un commencement d’exécution, et que la petite partie déjà ouverte se nommait la Planchette, en raison d’une planche ou petit pont qui avait été construit en cet endroit pour faciliter le passage sur l’égout. Il fut question de continuer cette voie, lors du percement de la rue de Meslay ; mais cette dernière présentant moins de difficultés dans l’exécution, l’ancien projet fut définitivement abandonné. La largeur actuelle de cette impasse est de 6 m. : dimension qui a été maintenue par une décision ministérielle du 22 mai 1821.

Planchette (rue de la).

Commence à la rue des Terres-Fortes ; finit à la rue de Charenton, nos 14 et 16. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 370 m. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

Elle a été ouverte en 1650, sur un emplacement servant de chantier de bois flotté. — Une décision ministérielle du 3 thermidor an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. Lors de l’exécution de l’alignement de la rue de la Contrescarpe, vers la rue des Terres-Fortes, une partie de la rue de la Planchette dut être supprimée. — En 1826, les sieurs Soyer, Bureau et Lebobe conçurent le projet de remplacer cette partie supprimée, par un nouveau percement. Une ordonnance royale du 29 mai 1827 porte ce qui suit : « Article 1er. Les sieurs Soyer, Bureau et Lebobe sont autorisés à ouvrir sur leurs terrains situés à Paris, entre la rue des Terres-Fortes et le quai du canal Saint-Martin (la rue de la Contrescarpe), une nouvelle rue de treize mètres de largeur, terminée du côté du canal par une place de trente mètres de profondeur sur vingt de largeur ; le tout conformément au plan ci-joint. — Art. 2e. Cette autorisation est accordée, à la charge par les impétrants, 1e de supporter les frais de premier établissement du pavage et de l’éclairage de la nouvelle rue et de la place, ainsi que ceux des travaux nécessaires à l’écoulement des eaux pluviales et souterraines ; 2e d’établir de chaque côté des trottoirs en pierre dure dont les dimensions seront déterminées par l’administration ; 3e enfin de se conformer aux lois et règlements sur la voirie de Paris. ». — Cette ordonnance fut immédiatement exécutée. — Une autre ordonnance royale du 1er juin 1828 a fixé à 13 m. la largeur de la partie conservée de l’ancienne rue de la Planchette. Les constructions riveraines de cette partie ne sont pas numérotées ; elles devront subir un retranchement de 4 m. 50 c. à 5 m. 10 c. environ. — Conduite d’eau du côté de la rue de la Contrescarpe.

Planchette (ruelle de la).

Commence au chemin de ronde de la barrière de Bercy ; finit à la rue de Charenton. Pas de numéro. Sa longueur est de 65 m. — 8e arrondissement, quartier des Quinze-Vingts.

C’était anciennement un chemin ou ruelle qui conduisait dans les champs. Lors de la construction du mur d’enceinte, une partie de cette ruelle fut renfermée dans Paris et reçut la dénomination de ruelle de la Planchette, parce que la rue de Charenton portait en cet endroit le nom de rue de la Planchette. Une délibération du conseil municipal, en date du 23 juillet 1841, est ainsi conçue : « Il n’y a pas lieu de régler l’alignement de la ruelle dite de la Planchette. M. le préfet est invité à prendre les mesures nécessaires pour en ordonner la suppression, et à s’entendre avec les propriétaires riverains pour leur en céder la propriété. »

Plantes (Jardin-des-).

Vers l’extrémité sud-est de la grande Cité, se trouve le plus utile établissement, la plus jolie miniature de l’univers. Dans le Jardin-des-Plantes, l’homme éprouve les émotions les plus douces ; c’est un arbre, des fleurs qui rappellent les lieux où l’on naquit. On se souvient de ce jeune sauvage auquel on faisait voir toutes les merveilles de la capitale. On lui montra le palais des Tuileries, le Louvre, l’église Notre-Dame, l’hôtel des Invalides, l’Opéra ; devant tant de merveilles, le jeune homme restait froid et insouciant. Il allait mourir de chagrin, lorsqu’un jour on le conduisit au Jardin-des-Plantes. Tout-à-coup son visage s’anime, s’éclaire, il s’écrie : « Arbre de mon pays !… » des larmes s’échappent de ses yeux, il carresse, il embrasse cet arbre… il est sauvé !…

Henri IV avait fondé, en 1598, le Jardin-des-Plantes de la Faculté de Montpellier. En 1626, Hérouard, premier médecin de Louis XIII, obtint des lettres-patentes ordonnant la création d’un établissement de ce genre à Paris. Les dispositions contenues dans cet acte ne sont pas clairement définies ; on y lit seulement : « Que ce jardin sera construit en l’un des faubourgs de la ville de Paris ou autres lieux proches d’icelle, de telle grandeur qu’il sera jugé propre, convenable et nécessaire. » Hérouard fut enlevé à la science, et l’exécution de ce projet ajournée. Elle fut reprise peu de temps après par Bouvard, premier médecin, et Guy de la Brosse, médecin ordinaire du roi. En 1633, Sa Majesté accorda aux pressantes sollicitations de Guy de la Brosse, de nouvelles lettres pour l’organisation définitive de l’établissement. Le docteur fit en conséquence l’acquisition du terrain de la Butte des Copeaux ou Coupeaux, qui contenait environ quatorze arpents. Cette butte, qui avait servi de voirie aux bouchers, appartenait dans l’origine à l’abbaye Sainte-Geneviève. Elle fut ensuite la propriété de plusieurs particuliers. Dominé aujourd’hui par un joli labyrinthe, ce monticule avait été insensiblement formé par l’amas des gravois et immondices qu’on y avait transportés depuis longtemps. L’acquisition de ces terrains fut entièrement terminée en 1636, et bientôt s’éleva le plus bel établissement scientifique de l’Europe. Le terrain, peu étendu, était encore trop vaste pour les plantes qu’on avait à y mettre ; mais peu à peu les plantes ont poussé, le jardin s’est développé, une petite serre a été bâtie. Gaston d’Orléans, qui aimait les plantes et les fleurs, envoya au jardin nouveau-né quelques frais échantillons de son parterre de Blois. Guy de la Brosse résolut de faire du Jardin-des-Plantes une école d’application où les nombreux élèves de la capitale viendraient puiser une instruction complète. Des salles convenables pour des cours de botanique, de chimie, d’astronomie et d’histoire naturelle, furent bientôt construites. Le 20 décembre 1639, l’archevêque permit d’y bâtir une chapelle avec tous les privilèges dont jouissaient les fondations royales. En 1640, le nouvel établissement fut ouvert et reçut le nom de Jardin Royal des herbes médicinales. Le catalogue publié par Guy de la Brosse en 1641, porte à 2360 le nombre des plantes que renfermait alors ce jardin. Tel était cet établissement, lorsque le grand Colbert fut nommé ministre. Son génie embrassa bientôt tout l’avenir des quatorze arpents du Jardin-des-Plantes. Fagon, premier médecin de Louis XIV, fit acheter au nom du roi les peintures que Gaston, duc d’Orléans, avait fait exécuter par Robert, d’après les plantes de son jardin de Blois. Une chaire d’anatomie fut créée en même temps pour le savant Joseph Duvernay. Fagon, devenu vieux et infirme, sut attirer à Paris le célèbre Joseph Pitton de Tournefort, Provençal. En 1683, Fagon se démit en faveur de son protégé, qui n’avait que vingt-sept ans, de sa place de professeur de botanique au Jardin-des-Plantes. Cet établissement prit, par les soins de Tournefort, un accroissement rapide ; ses cours et ses herborisations dans les environs de Paris attirèrent une prodigieuse quantité d’étudiants français et étrangers : ses éléments de botanique, publiés en 1694, ont fait époque dans cette science. En 1698, il donna au public son Histoire des plantes des environs de Paris ; et d’après la demande de ce célèbre botaniste, on construisit, en 1708, deux serres chaudes au Jardin-des-Plantes. Tournefort mourut à Paris le 28 novembre de cette année, en léguant au roi, par son testament, son précieux cabinet d’histoire naturelle et son magnifique herbier. De Jussieu poursuivit dignement la tâche commencée par ses prédécesseurs ; à vingt-huit ans, Antoine de Jussieu était professeur au Jardin-du-Roi ; il avait parcouru l’Espagne, le Portugal, ramassant toutes les plantes avec une curiosité pleine de dévotion. Enfin, en 1739, le roi véritable de cet établissement, le génie qui l’agrandit, qui le sauva, apparut sur la scène du monde : à vingt-six ans Buffon était nommé membre de l’Académie des Sciences. Il se sentit appelé à devenir l’historiographe de la nature. Buffon passa dix années à recueillir les matériaux, à s’exercer dans l’art d’écrire : au bout de ce temps, dit Condorcet, le premier volume de l’Histoire naturelle vint étonner l’Europe. Lorsque Buffon prit possession du Jardin-des-Plantes, cet établissement était triste à voir : deux salles basses contenaient quelques curiosités et deux ou trois squelettes vermoulus, des herbiers en désordre. Le jardin était planté au hasard : pas une allée, pas un arbre qui fût à sa place. Un savant, Daubenton, vint en aide à Buffon. À l’exemple d’Antoine de Jussieu, qui envoyait à ses frais ses élèves les plus zélés pour chercher des plantes et des graines, Daubenton recueillit des livres, des échantillons de tous genres. À côté de cette famille des Jussieu, les bienfaiteurs du genre humain, il faut placer Jean-André Thouin et son fils. À chaque saison nouvelle, le jardin était en progrès ; on jetait à bas les vieilles maisons, on en construisait de nouvelles, et bientôt on fut à bout de toute terre cultivée.

Le jardin, circonscrit à cette époque par la pépinière actuelle du côté du levant, par les serres au nord, et par les galeries à l’ouest, était trop étroit pour l’extension que venait de prendre l’École de Botanique, pour laquelle Buffon avait obtenu une somme de 36,000 livres. Cet établissement fut augmenté des terrains qui le séparaient de la Seine, de ceux qui provenaient de l’abbaye Saint-Victor et de quelques chantiers situés sur le quai. Une voie publique, qui porte aujourd’hui le nom de Buffon, fut pratiquée au sud et détermina de ce côté les limites du jardin. — Le Cabinet d’Histoire Naturelle s’enrichissait en même temps que le jardin. Ce Cabinet fut bientôt le centre où aboutirent les merveilleux et inestimables fragments dont se compose l’histoire naturelle. L’Académie des Sciences y envoya, la première, son cabinet d’anatomie. Les missionnaires de la Chine donnèrent à Buffon tous les échantillons recueillis dans ce vaste empire. Le roi de Pologne se montrait jaloux d’offrir au Jardin du Roi les plus beaux minéraux. Catherine II, impératrice de Russie, fit don au Cabinet d’Histoire Naturelle des plus beaux animaux du nord et des plus rares fragments de zoologie ; enfin, pendant la guerre d’Amérique, on vit des corsaires renvoyer à Buffon des caisses à son adresse et retenir celles du roi d’Espagne. Louis XV avait érigé la terre de Buffon en comté. D’Angiviller, surintendant des bâtiments sous Louis XVI, fit élever à Buffon, du vivant du célèbre naturaliste, une statue à l’entrée du cabinet du roi, avec cette inscription :

Majestati naturæ par ingenium !

Mais, hélas ! la reconnaissance publique ne s’étendit pas au-delà de l’existence de cet homme illustre. Pendant la Terreur, un jeune colonel de cavalerie fut arrêté ; il était noble, il dut mourir. On le conduisit au supplice. En montant sur l’échafaud, le patient s’écria : « Je suis le fils de Buffon ! » « Bah !… » reprit une femme une tricoteuse qui n’avait pas compris ce nom, « la république n’a pas besoin de bouffons !… » et la tête tomba !…

À Buffon avait succédé le marquis de la Billarderie, qui émigra dès le commencement de la révolution, et le Jardin-des-Plantes, dépendant de la maison du roi, devint domaine national sous l’Assemblée Constituante ; enfin, un décret de la Convention, du 10 juin 1793, constitua et organisa cet établissement sous le nom de Muséum d’Histoire Naturelle. Il comptait douze chaires : Minéralogie, Chimie générale, Art chimique, Botanique dans le Muséum, Botanique dans la campagne, Cultures, deux Cours de Zoologie, Anatomie humaine, Anatomie des animaux, Géologie et Iconographie naturelle. Par le même décret, on instituait au Muséum une bibliothèque qu’on devait former avec tous les livres recueillis dans les établissements religieux que la nation avait supprimés. Les professeurs s’appelaient Daubenton, Brongniart, Desfontaines, de Jussieu, Portal, Mertrud, Lamarek, Faujas de Saint-Fond, Geoffroy, Vanspaendonck, A. Thouin. Ajoutez à cette riche nomenclature les noms de Lacépède, ancien collaborateur de Buffon, les deux Maréchal et les frères Redouté.

Au commencement de la révolution, Bernardin de Saint-Pierre avait été nommé intendant du Jardin-des-Plantes. Le roi Louis XVI, en confiant ce poste à l’auteur de Paul et Virginie, lui dit avec cette bienveillance ordinaire aux Bourbons : « J’ai lu vos ouvrages, ils sont d’un honnête homme, et j’ai cru nommer en vous un digne successeur de Buffon. » — Bernardin de Saint-Pierre voulut ajouter au Jardin-des-Plantes la ménagerie de Versailles. Un jour, par cette même route où tout un peuple en fureur était venu chercher le roi, la reine, le dauphin et madame Élisabeth, on vit passer, traînés dans une voiture à quatre chevaux, mollement couchés dans leur niche, le couagga, le bubale, le rhinocéros et le lion. — Le savant Chaptal, devenu ministre, s’occupa avec une véritable sollicitude du Jardin-des-Plantes. Il fit acheter la superbe ménagerie de Pembrocke, agrandir l’École de Botanique et terminer les galeries supérieures du Cabinet. Chaptal ordonna, en outre, l’acquisition des chantiers voisins pour augmenter les parcs de la ménagerie, et fit construire la galerie de Botanique. — Sous Napoléon, le Jardin-des-Plantes grandit comme grandissait la France impériale. Pendant l’invasion, on arracha au château des Tuileries un empereur ; au Musée du Louvre, on enleva ses chefs-d’œuvre les plus précieux ; à nos bibliothèques, nos manuscrits les plus rares ; à la colonne de bronze, l’homme qui était dessus ; à la France, ses provinces entières ; un seul établissement, le Jardin-des-Plantes, fut respecté. — Enfin Cuvier parut après avoir complété et fixé l’anatomie comparée ; il créa une science, celle des fossiles. Alors de nouvelles constructions devinrent indispensables. Le Cabinet d’Anatomie fut agrandi, puis ouvert pour la première fois au public ; la grande galerie devint le bâtiment principal, et l’on construisit au centre de la ménagerie la rot ondé pour les grands herbivores. — Le Jardin-des-Plantes se compose de trois parties : le jardin bas, la colline ou jardin élevé, et la vallée suisse ou ménagerie. La colline est dessinée en labyrinthe ; on y admire le cèdre du Liban, planté en 1734, par le célèbre Bernard de Jussieu. Un peu plus haut, dans une allée à gauche, on aperçoit une colonne élevée à la mémoire de Daubenton. Le sommet de cette colline est couronné par un kiosque d’où l’on découvre une partie de la capitale. Son sommet s’élève au-dessus des basses eaux de la Seine de 35 m. 45 c. Les collections de Géologie et de Minéralogie, la Galerie de Botanique ont été transférées dans les nouveaux bâtiments qui règnent le long de la rue de Buffon ; en un mot, le Jardin-des-Plantes et le Muséum sont considérés, à juste titre, comme les plus beaux établissements de l’Europe.

Plat-d’Étain (rue du).

Commence à la rue des Lavandières, nos 33 et 35 ; finit à la rue des Déchargeurs, nos 4 et 6. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 57 m. — 4e arrondissement, quartier Saint-Honoré.

Elle était complètement bordée de constructions à la fin du XIIIe siècle. On la nommait rue Raoul Lavenier. Sa dénomination actuelle lui vient d’une enseigne de l’hôtel du Plat-d’Étain. En 1489, cet hôtel appartenait à Simon et Étienne de Lille (Censive de l’Évêché). — Une décision ministérielle du 12 fructidor an V, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. Cette largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 9 décembre 1838. Les constructions du côté des numéros impairs devront reculer de 3 m. 30 c. à 4 m. 40 c. De 2 à 6, retranch. 2 m. 15 c. à 2 m. 50 c. ; 8, ret. 1 m. 80 c. ; encoignure de la rue des Déchargeurs, ret. réduit 3 m. — Conduite d’eau depuis la rue des Lavandières jusqu’aux deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Plâtre-au-Marais (rue du).

Commence à la rue de l’Homme-Armé, nos 1 et 3 ; finit à la rue Sainte-Avoie, nos 10 et 12. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 145 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.


Bordée de constructions dès l’année 1220, on l’appelait en 1240 rue Jéhan-Saint-Pol. En 1280, c’était la rue au Plâtre, depuis Plâtrière et du Plâtre. — Une décision ministérielle du 23 frimaire an VIII, signée Laplace, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 12 juillet 1837. Propriétés de 1 à 5, ret. 3 m. ; 7, ret. réduit 4 m. ; de 9 à la fin, ret. 3 m. à 3 m. 60 c. ; de 2 à 10, ret. 2 m. 30 c. à 2 m. 60 c. ; 12, ret. réduit 2 m. 60 c. ; de 14 à la fin, ret. 3 m. à 3 m. 60 c. — Conduite d’eau depuis la rue de l’Homme-Armé jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Plâtre-Saint-Jacques (rue du).

Commence à la rue des Anglais, nos 8 et 10 ; finit à la rue Saint-Jacques, nos 33 et 35. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 28. Sa longueur est de 137 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Elle doit son nom à une plâtrière qu’on y avait ouverte, et aux plâtriers qui l’habitaient au commencement du XIIIe siècle. De 1247 à 1254, c’était la rue des Plâtriers. En 1300, rue Plâtrière ; enfin rue du Plâtre au XVe siècle et depuis. — Une décision ministérielle à la date du 8 brumaire an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Les propriétés nos 2, 20, 22 et 24 sont alignées. — Conduite d’eau depuis la rue Saint-Jacques jusqu’à la borne fontaine.

Le collége de Cornouailles était situé dans cette rue, au no  20. Il fut fondé en 1317 par Nicolas ou Nicolaï Galeran, Breton, pour cinq pauvres écoliers de Cornouailles. Les cinq boursiers furent d’abord établis vers l’an 1321, rue Saint-Jacques, dans la maison de Geoffroy du Plessis, notaire du pape. L’évêque de Paris approuva cet établissement par lettres du 19 mai 1323. En 1380, Jean de Guistri, maître ès-arts et en médecine, né dans le diocèse de Cornouailles, voulant favoriser la fondation qu’on avait faite pour ses compatriotes, acheta une maison rue du Plâtre pour les y loger. En exécution des lettres-patentes du 21 novembre 1763, cet établissement fut réuni au collége Louis-le-Grand. Les bâtiments ont été vendus par le domaine de l’État le 5 avril 1806.

Plumet (impasse).

Située entre la petite rue Mademoiselle et la rue des Brodeurs. Pas de numéro. Sa longueur est de 21 m. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Elle tire son nom de la rue Plumet, dont elle forme le prolongement. — Une décision ministérielle du 10 frimaire an XI, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette impasse à 10 m. Sa largeur actuelle est de 9 m. 80 c. — Égout.

Plumet (rue).

Commence à la rue des Brodeurs, no  4, et à la petite rue Mademoiselle, no  10 ; finit au boulevart des Invalides, nos 25 et 27. Le dernier impair est 35 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 325 m. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

C’était anciennement le chemin de Blomet. Un plan, levé par Jean Beausire le 27 mai 1720, l’indique sous la dénomination de rue Plumel. On a écrit depuis rue Plumet. — Une décision ministérielle à la date du 10 frimaire an XI, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les propriétés de 1 à 9, 2, 4 bis, 10 et 12, sont alignées ; celles nos 11, 13, 33, 35, 4, 8 et 14 ne devront subir qu’un léger redressement. — Égout.

Plumet (rue Neuve-).

Commence au boulevart des Invalides, nos 20 et 22 ; finit à l’avenue de Breteuil. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 202 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Cette rue, qui prolonge celle Plumet, a été ouverte en vertu d’un arrêt du conseil du 30 juin 1790, sur les terrains appartenant au sieur Brongniart, architecte du roi. Suivant le plan annexé à cet arrêt, la rue Neuve-Plumet, dont la largeur était fixée à 6 toises, devait aboutir à l’avenue de Saxe. — Une décision ministérielle du 10 frimaire an XI, signée Chaptal, réduisit la largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 26 février 1844, cette largeur est portée à 13 m. Presque toutes les propriétés riveraines sont alignées. (Voyez rue des Acacias.)

Plumets (ruelle des).

Commence au quai de la Grève, nos 60 et 62 ; finit à la rue de l’Hôtel-de-Ville, nos 129 et 131. Pas de numéro. Sa longueur est de 18 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Hôtel-de-Ville.

C’était, dans l’origine, la ruelle du Petit-Port-Saint-Gervais. Elle est formée par les gros murs des maisons voisines. Sa dénomination actuelle lui vient d’une enseigne. — Une décision ministérielle à la date du 13 thermidor an VI, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. — Dans sa séance du 26 mai 1837, le conseil municipal a été d’avis de supprimer cette ruelle comme voie publique, sauf à en aliéner le sol au profit des propriétaires riverains. Sa largeur actuelle est de 1 m. 60 c. — Cette ruelle est fermée à ses deux extrémités.

Poirées (rue des).

Commence à la rue Neuve-des-Poirées et à la place du collége Louis-le-Grand ; finit à la rue de Cluny et à la place Sorbonne. Pas de numéro. Sa longueur est de 56 m. — 11e arrondissement, quartier de la Sorbonne.

Autrefois, la rue des Poirées commençait à la rue Saint-Jacques, et se terminait par un retour d’équerre à la rue des Cordiers. Son premier nom fut rue Thomas. On l’appela ensuite rue Guillaume-d’Argenteuil. Dès 1264 et 1271, elle est ainsi désignée Vicus ad Poretas, vicus Poretarum. Plus tard, la partie du retour d’équerre débouchant dans la rue Saint-Jacques, prit le nom de rue des Poirées, l’autre partie celui de rue Neuve-des-Poirées. — Une décision ministérielle en date du 18 octobre 1808, signée Cretet, fixa la largeur de la rue des Poirées à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 29 décembre 1824, cette dimension fut portée à 10 m. L’ordonnance prescrivit aussi le prolongement de cette voie publique jusqu’à la place Sorbonne. Ce percement, fixé également à 10 m., fut immédiatement exécuté. — En 1839, on reconnut la nécessité de faciliter la circulation aux abords du collége Louis-le-Grand. Les maisons situées sur le côté gauche de la rue des Poirées, entre les rues Saint-Jacques et Neuve-des-Poirées, furent acquises et démolies immédiatement. Leur emplacement ayant laissé un espace vide d’une assez grande étendue, cette partie de l’ancienne rue des Poirées a reçu le nom de place du Collége-Louis-le-Grand (voyez cet article). La rue des Poirées est réduite aujourd’hui à la partie ouverte, conformément à l’ordonnance de 1824. La maison située sur le côté gauche, à l’encoignure de la rue de Cluny, est seule soumise à retranchement.

Poirées (rue du Marché-aux-).

Commence aux rues de la Grande-Friperie, no  2, et au Fers, no  50 ; finit à la rue de la Tonnellerie. Le dernier impair est 27 ; le dernier pair, 24. Sa longueur est de 164 m. — 4e arrondissement, quartier des Marchés.

Elle tire son nom du marché qui y était situé. La partie qui s’étend de la rue de la Cossonnerie à celle de la Tonnellerie, s’appelait autrefois rue de la Fromagerie, en raison du genre de commerce qui s’y faisait. Il n’existe pas d’alignement arrêté pour la rue du Marché-aux-Poirées dont la moindre largeur est de 9 m. 80 c. — Égout. — Conduite d’eau entre les rues aux Fers et de la Cossonnerie. — Éclairage au gaz (compe Française).

Poirées (rue Neuve-des-).

Commence à la place du collége Louis-le-Grand et à la rue des Poirées ; finit à la rue des Cordiers, nos 8 et 10. Pas de numéro. Sa longueur est de 34 m. — 11e arrondissement, quartier de la Sorbonne.

(Voyez l’article de la rue des Poirées). — Une décision ministérielle en date du 18 octobre 1808, signée Cretet, fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Les constructions riveraines sont soumises à un retranchement de 2 m. — Une ordonnance royale du 9 août 1826 porte ce qui suit : « Il sera ouvert dans notre bonne ville de Paris, 1o … ; 2o une rue de 10 m. de largeur, parallèle à la rue Saint-Jacques ; et qui conduira de la rue Soufflot prolongée à la rue des Jacobins (rue des Grés). » — Commencé en 1827, ce percement qui se trouve dans la direction de la rue des Poirées en a reçu la dénomination. Il n’est encore qu’à l’état d’impasse.

Poirier (rue du).

Commence à la rue Neuve-Saint-Merri, nos 34 et 36 ; finit aux rues Maubuée, no  1, et Simon-le-Franc, no  35. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 78 m. — 7e arrondissement, quartier Sainte-Avoie.

Elle était entièrement construite à la fin du XIIIe siècle. Dans un acte de 1302, on la nomme rue de la Petite-Bouclerie. Depuis appelée de la Baudroierie, elle prit, en 1560, d’une enseigne le nom du Poirier. — Une décision ministérielle à la date du 13 vendémiaire an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. Cette largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 22 mai 1837. Propriétés de 1 à 9, retranch. 4 m. 60 c. à 5 m. ; 11, ret. réduit 4 m. 10 c. ; 13, ret. réduit 3 m. 30 c. ; 15, ret. réduit 2 m. 70 c. ; de 17 à la fin, ret. 2 m. 10 c. à 2 m. 60 c. Maisons entre les rues Neuve-Saint-Merri et Pierre-au-Lard, ret. 2 m. 20 c. à 3 m. 20 c. ; 6, ret. réduit 2 m. 70 c. ; 8, ret. réduit 3 m. 30 c. ; 10, ret. réduit 3 m. 80 c. ; 12, ret. réduit 4 m. 20 c. ; de 14 à la fin, ret. 4 m. 40 c. à 5 m. 20 c. — Conduite d’eau entre les rues Pierre-au-Lard et Maubuée. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Poissonnerie (impasse de la).

Située dans la rue Jarente, entre les nos 2 et 4. Pas de numéro. Sa longueur est de 16 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

Formée en vertu des lettres-patentes du 15 février 1783, sur l’emplacement du prieuré royal de la couture Sainte-Catherine, cette impasse reçut le nom de la Poissonnerie, parce qu’on y établit la poissonnerie du marché Sainte-Catherine. Elle fut exécutée sur une largeur de 5 m. 70 c. Cette dimension a été maintenue par une décision ministérielle du 22 juillet 1823. (Voyez l’article du marché Sainte-Catherine.)

Poissonnière (barrière).

Située à l’extrémité de la rue du Faubourg-Poissonnière.

Sur le plan de Verniquet, cette barrière est placée entre les rues du Faubourg-Poissonnière et Rochechouart. À l’extrémité de la première de ces voies publiques, on voyait seulement une porte indiquée sous le nom de Porte-Sainte-Anne. Le bâtiment, qui décore aujourd’hui cette barrière, a été construit il y a quelques années, et n’offre rien de remarquable. (Voyez l’article Barrières.)

Poissonnière (boulevart).

Commence aux rues Poissonnière, no  37, et du Faubourg-Poissonnière, no  1 ; finit aux rues Montmartre, no  182, et du Faubourg-Montmartre, no  2. Le dernier impair est 31 ; le dernier pair, 32. Sa longueur est de 351 m. — Les numéros impairs sont du 3e arrondissement, quartier Montmartre ; les numéros pairs dépendent du 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.


Des lettres-patentes du mois de juillet 1676, ordonnèrent la formation de ce boulevart, qui doit sa dénomination à la rue Poissonnière, où il prend naissance. La largeur de la chaussée est de 19 m. — Une ordonnance royale du 4 mai 1826 a déterminé pour cette voie publique un alignement qui fixe la ligne des constructions à 2 m. de distance du centre des arbres des contr’allées. Les constructions ci-après sont alignées : partie du no  1, 3, 5, partie du no  7, 9, partie du no  23, 27 ; 2, 4, 8, 10, 12, et de 14 à 28 ; le surplus n’est assujetti qu’à un faible retranchement. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compes Française et Anglaise).

Poissonnière (chemin de ronde de la barrière).

Commence à la rue du Faubourg-Poissonnière et à la barrière Poissonnière ; finit aux rue et barrière Rochechouart. Pas de numéro. Sa longueur est de 188 m. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.

(Voir l’article Chemins de ronde.)

Poissonnière (rue).

Commence à la rue de Cléry, nos 29 et 31 ; finit aux boulevarts Poissonnière, no  1, et Bonne-Nouvelle, no  37. Le dernier impair est 37 ; le dernier pair, 46. Sa longueur est de 226 m. — Les numéros impairs sont du 3e arrondissement, quartier Montmartre ; les numéros pairs, du 5e arrondissement, quartier Bonne-Nouvelle.

Ce n’était encore en 1290, qu’un chemin nommé la Vallée-aux-Voleurs. Ce terrain faisait partie du clos aux halliers, autrement dit les masures Saint-Magloire. Ce fut ensuite le chemin ou la rue des Poissonniers, parce que les marchands de marée la suivaient pour porter leurs poissons aux halles. Cette rue était hors de l’enceinte de Paris achevée en 1383. Elle ne fut entièrement bordée de constructions qu’en 1633. — Une décision ministérielle du 3 ventôse an X, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Cette moindre largeur a été portée à 12 m. en vertu d’une ordonnance royale du 22 août 1840. Propriétés de 1 à 5, retranch. 3 m. à 3 m. 70 c. ; de 7 à 31, ret. 4 m. à 4 m. 30 c. ; 33, ret. 1 m. 80 c. ; 35, ret. réduit 1 m. 20 c. ; 37, alignée ; 2, 4, et partie du no  6, redress. ; surplus du no  6, alignée ; de 8 à 30, alignées ; de 32 à 38, redress. ; de 40 à 44, ret. 20 c. à 32 c. ; 46, alignée. — Égout entre la rue de la Lune et le boulevart. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Française).

Poissonnière (rue du Faubourg-).

Commence aux boulevarts Poissonnière, no  2, et Bonne-Nouvelle, no  42 ; finit aux chemins de ronde des barrières Poissonnière et Saint-Denis. Le dernier impair est 115 ; le dernier pair, 140. Sa longueur est de 1108 m. — Les numéros impairs sont du 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre ; les numéros pairs du 3e arrondissement, quartier du Faubourg-Poissonnière.

Ce territoire comptait un grand nombre d’habitations au commencement du XVIIe siècle. Il fut érigé en faubourg en 1648, et l’on donna vers cette époque à la grande rue qui le traversait le nom de chaussée de la Nouvelle-France (c’était la dénomination affectée à une partie de ce territoire). Cette voie publique prit vers 1660 la dénomination de Sainte-Anne, en raison d’une chapelle qu’on y avait construite sous l’invocation de sainte Anne. Elle se nomme enfin rue du Faubourg-Poissonnière, parce qu’elle prolonge la rue Poissonnière au-delà du boulevart. — Une décision ministérielle du 18 messidor an IX, signée Chaptal, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 11 m. Les propriétés ci-après ne sont pas soumises à retranchement : encoignure du boulevart, de 11 à 75 inclus ; de 91 à la fin ; de 2 à 26, 36, 40 ; de 46 à 50 inclus, 54, 56 ; de 62 à 88 inclus, partie du no  90, de 92 à 106 inclus ; de 110 à 138 inclus. — Égout depuis le boulevart jusqu’à la rue Chabrol. — Conduite d’eau entre le boulevart et la rue de l’Abattoir. — Éclairage au gaz (compe Française).

Au commencement du XVIIIe siècle, on voyait encore sur le rempart, à côté du faubourg, la porte Sainte-Anne, dont la construction datait de 1645. Elle fut démolie vers 1715.

Au coin de la rue Bergère est situé le Conservatoire de Musique. Sur la proposition du baron de Breteuil, cet établissement fut créé par arrêt du conseil du 3 janvier 1784, sous le nom d’École royale de chant et de déclamation. Ouverte le 1er avril de la même année, sous la direction de Gossec, elle était destinée à fournir des sujets à l’Opéra. On y enseignait le chant, la musique instrumentale, l’harmonie, la composition musicale et la danse. En 1786, sur le rapport du duc de Duras, une école de déclamation pour le Théâtre-Français fut annexée à cet établissement.

Les artistes les plus célèbres de l’époque, Molé, Fleury, Dugazon, en ont été les premiers professeurs. Talma y forma son génie aux leçons de ces grands maîtres. L’année 1789 vit tomber cette école naissante. Heureusement un amateur éclairé des arts, M. Sarrette, en réunit les débris et leur donna une nouvelle vie. Quarante-cinq musiciens des gardes françaises se joignirent à lui et formèrent le noyau de la musique de la garde civique ; quelque temps après le corps municipal porta à soixante-dix-huit le nombre des exécutants, et créa, en 1792, une école gratuite de musique, qui, placée d’abord dans la rue Saint-Pierre-Montmartre, fut ensuite transférée dans la rue Saint-Joseph. Au mois de novembre 1793, le nom d’Institut national de musique fut donné à cet établissement, qui l’échangea deux ans après contre celui de Conservatoire de musique.

Définitivement constitué par l’empereur, le Conservatoire fut placé dans l’ancien hôtel des Menus-Plaisirs. Depuis sa création, il compte cinq directeurs : Gossec, Sarrette, Perne, Cherubini et Auber.

Au no  51 était située la chapelle Sainte-Anne. Elle fut construite pour la commodité des habitants de ce quartier, qui se trouvaient trop éloignés de l’abbaye de Montmartre. En vertu d’une permission de l’abbesse du 19 mars 1655, Roland de Buci, confiseur, qui avait une maison dans cette rue, en fit don pour cet usage. Il fit construire la chapelle et le logement du chapelain, et les céda, par contrat du 25 octobre 1656, à l’abbaye de Montmartre. Cette chapelle fut bénite le 27 juillet 1657, et le 19 août suivant, l’archevêque permit d’y célébrer l’office divin, sous la condition expresse de reconnaître le curé de Montmartre pour pasteur. Supprimée en 1790, la chapelle Sainte-Anne devint propriété nationale et fut vendue le 27 germinal an III.

Au no  76 est située la caserne de la Nouvelle-France. D’intéressants souvenirs se rattachent à cette propriété ; nous voulons parler de deux hommes dont les noms ont retenti glorieusement dans nos grandes guerres de la république.

L’un, né à Versailles le 24 février 1768, soldat aux gardes françaises à dix-sept ans, général en chef de l’armée de la Moselle à vingt-cinq ans, pacificateur de la Vendée à vingt-sept, mourut à vingt-neuf ans général en chef de l’armée de Sambre-et-Meuse.

L’autre, de quatre ans moins jeune, fut soldat en 1780, sergent en 1789, prince de Ponte-Corvo et maréchal d’empire en 1804, prince héréditaire de Suède et de Norwége en 1810, puis roi, et mourut à quatre-vingts ans… Hoche et Bernadotte ont été sergents à la Nouvelle-France. La chambre qu’occupait ce dernier sert aujourd’hui de cantine aux sous-officiers.

Poissy (rue de).

Commence au quai de la Tournelle, nos 33 et 35 ; finit à la rue Saint-Victor, nos 76 et 78. Le dernier impair est 27 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 294 m. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

Cette voie publique, dans la partie faisant face à la halle aux Veaux, a été ouverte en vertu des lettres patentes du mois d’août 1772, qui avaient prescrit la construction de cette halle sur l’emplacement du jardin des Bernardins. Vers 1774, on ouvrit une issue ou passage débouchant sur le quai. — Une décision ministérielle du 29 thermidor an XI, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 12 m., et prescrivit son prolongement jusqu’à la rue Saint-Victor, sur une dimension de 10 m. seulement. Ce prolongement fut effectué dans la partie qui traversait l’emplacement du ci-devant collége des Bernardins, devenu propriété nationale en 1790. Elle reçut en 1806, la dénomination de rue de Poissy, parce que les meilleurs veaux qu’on vend dans cette halle, proviennent de Poissy. En 1810, elle ne débouchait pas encore dans la rue Saint-Victor. Par décret rendu au palais de Laken, le 16 mai de la même année, Napoléon autorisa le préfet de la Seine à faire l’acquisition de deux propriétés particulières dont l’emplacement devait servir à l’ouverture complète de la rue de Poissy. Cette amélioration ne tarda pas à être exécutée. — Une décision ministérielle du 12 juin 1818 a maintenu les largeurs déterminées par le plan du 29 thermidor an XI. (Voir pour l’historique du collége des Bernardins, l’article de la rue de Pontoise.) — La propriété no  2 est soumise à un retranchement de 10 m. 50 c. environ ; celle qui est située sur le côté des numéros impairs, à l’encoignure de la rue Saint-Victor, devra reculer de 1 m. environ. Toutes les autres constructions ne sont pas assujetties à retranchement ; la propriété no  1 devra même avancer sur ses vestiges actuels. — Conduite d’eau.

Poitevins (rue des).

Commence à la rue Hautefeuille, nos 6 et 8 ; finit à la rue du Battoir, nos 12 et 16. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 108 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

En 1253, on l’appelait rue Gui-le-Queux ensuite rue Guy-le-Queux dite des Poitevins. Des titres de l’année 1356 l’indiquent sous la dénomination de rue Guiard-aux-Poitevins. En 1425, c’était la rue des Poitevins. Cette voie publique dans la partie qui débouche sur la rue du Battoir, se nommait au XVe siècle rue du Pet ; en 1560, rue du Petit-Pet, et en 1636, du Gros-Pet. — Une décision ministérielle du 23 prairial an VII, signée François de Neufchâteau, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Propriétés de 1 à 11, retranch. 80 c. à 1 m. ; 13, en partie alignée ; de 2 à 12, ret. 40 c. à 80 c. ; 14, ret. réduit 2 m. 60 c.

Poitiers (rue de).

Commence au quai d’Orsay ; finit à la rue de l’Université, nos 62 et 68. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 203 m. — 10e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Germain.

Cette rue, percée vers 1680, reçut d’un propriétaire riverain le nom de Potier. Sa dénomination actuelle n’est qu’une altération. — Une décision ministérielle en date du 8 nivôse an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 9 m. En vertu d’une ordonnance royale du 7 mars 1827, cette dimension a été portée à 12 m. Les constructions du côté des numéros impairs et celles qui sont situées sur le côté opposé, entre le quai d’Orsay et la rue de Lille, ne sont pas soumises à retranchement ; le surplus devra reculer de 3 m. 30 c. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

Poitou (rue de).

Commence à la rue Vieille-du-Temple, nos 133 et 135 ; finit aux rues d’Orléans, no  12, et de Berri, no  2. Le dernier impair est 33 ; le dernier pair, 38. Sa longueur est de 159 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

Cette rue, bâtie en 1626 sur la culture du Temple, porte le nom d’une de nos anciennes provinces de France. — Une décision ministérielle à la date du 19 germinal an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 31 mars 1835, cette dimension a été portée à 12 m. Propriété no 1, retranch. 40 c. ; 3 et 5, ret. 30 c. ; de 7 à 29, redress. ; 31, 33, alignées. De 2 à 36, ret. 2 m. 20 c. à 2 m. 40 c. ; 38, ret. 1 m. 90 c. — Conduite d’eau entre les rues Vieille-du-Temple et de la Marche. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Police (préfecture de).

Située rue de Jérusalem, no 7. — 11e arrondissement, quartier du Palais-de-Justice.
§ Ier. — De l’hôtel de la Préfecture.

Les bâtiments de la Préfecture de Police devant être compris dans le périmètre du Palais-de-Justice, nous devons d’abord, pour éviter des redites, renvoyer le lecteur à l’article Justice (Palais-de-), où il trouvera des documents applicables à la Préfecture de Police sous le rapport des constructions.

Au moment où nous écrivons, quelques bureaux seulement sont transférés dans les anciens bâtiments de la cour des Comptes dont il a été question au même article, et l’on s’occupe activement d’y préparer les appartements du préfet de police ; mais presque tout le service administratif se trouvant encore dans l’hôtel de la Préfecture, dont la plus grande partie sera d’ailleurs conservée dans le nouveau plan d’agrandissement du palais, nous ne parlerons ici que de l’hôtel de la rue de Jérusalem.

Lorsqu’en 1298, sous le règne de Philippe-le-Bel, Enguerrand de Marigny eut reconstruit en grande partie le palais de la Cité, servant alors de résidence royale, les jardins qui en dépendaient se trouvaient bornés à l’est par le logis du roi, parallèle à la rue de la Barillerie (et dans les restes duquel siègent aujourd’hui la cour d’assises et la chambre des appels de police correctionnelle), et à l’ouest par un bras de la Seine qui a disparu sous les constructions de la rue Harlay. Sur ces terrains on voit aujourd’hui la Préfecture de Police, le Dépôt près la Préfecture, l’Hôtel Lamoignon, et les bâtiments qui entourent la cour Harlay.

La construction de l’hôtel des premiers présidents du parlement de Paris, aujourd’hui Préfecture de Police, fut commencée en 1607, par Achille de Harlay, sur l’emplacement des jardins de l’hôtel du Bailliage, qui lui avait été concédé par lettres-patentes du 28 mai de la même année. Cette construction fut achevée en 1611, par Nicolas de Verdun, son successeur immédiat à la présidence. Le chiffre (W) est encore visible aux tympans des croisées de la façade est de la cour de l’hôtel, qui est ornée en partie de médaillons renfermant les portraits de divers connétables, maréchaux et premiers présidents qui figurent là comme justiciers.

L’Hôtel Lamoignon attenant à la Préfecture et situé sur le quai de l’Horloge, est affecté au logement du colonel de la garde municipale.

Quant au Dépôt près la Préfecture, c’est une prison provisoire, de construction toute récente, composée de deux petits corps de bâtiments de même dimension, qui se rencontrent en angle droit et dans laquelle les détenus des deux sexes ne séjournent guère qu’un ou deux jours, en attendant qu’ils soient mis à la disposition de l’autorité judiciaire ou rendus à la liberté, selon le résultat d’une première enquête faite par un commissaire interrogateur.

§ II. — Historique de la Police.

Longtemps l’exercice de la police a été confondu dans les mêmes mains que celui de la justice civile et criminelle ; et les seigneurs-justiciers de tous étages, sénéchaux, baillifs, prévôts, vidames, etc., étaient en même temps chargés de rendre la justice et de diriger la police. Aucun acte ne nous indique que la police ait été séparée des fonctions judiciaires avant l’année 1666. Jusqu’alors la police de Paris avait été exercée, ensemble ou séparément, soit par le prévôt de Paris, soit par le lieutenant civil ou le lieutenant criminel du Châtelet. Ce fut l’édit du mois de décembre 1666 qui créa un troisième lieutenant de la prévôté exclusivement chargé de cet objet sous le simple titre de lieutenant de police ; et depuis la police a toujours formé une attribution distincte, si ce n’est pendant la révolution, que les juges de paix furent chargés des fonctions de police judiciaire exercées aujourd’hui par les commissaires de police et les-maires.

Par lettres-patentes du 29 mars 1667, Gabriel Nicolas, seigneur de La Reinie, fut nommé à l’office de lieutenant de police nouvellement créé, c’est à ce magistrat qu’on doit l’établissement des lanternes. Avant cette époque, dans des circonstances particulières, on ordonnait à chaque propriétaire de maison, de placer, après neuf heures du soir, sur la fenêtre du 1er étage une lanterne garnie d’une chandelle allumée, pour être préservé des attaques des mauvais garçons.

Par édit du mois de mars 1774, le roi créa un nouveau Châtelet et un second lieutenant de police ; mais des conflits fâcheux firent bientôt sentir la nécessité de réunir dans une seule main la police de la capitale, et en vertu d’une ordonnance du 18 du mois suivant, La Reinie commença la liste des lieutenants-généraux de police.

Les fonctions de ces magistrats de police sont réglées par les édits de décembre 1666, mars 1667, 1674, 1699, 1700, 1707, déclarations des 23 mars 1728, 18 juillet 1729, 25 août 1737, et 16 mars 1755. Ils étaient conseillers-juges au Châtelet de Paris, et rendaient en cette qualité, des sentences dont certaines en dernier ressort, et les autres susceptibles d’appel au parlement. Les bureaux ne comptèrent longtemps que 42 employés, y compris ceux du bureau des nourrices ; 48 inspecteurs de police, revêtus du titre de conseillers du roi, étaient répartis dans les divers quartiers de Paris, où ils veillaient à l’exécution des ordonnances. Les commissaires enquêteurs-examinateurs, appositeurs de scellés, assermentés près le Châtelet de Paris, étaient aussi placés, à certains égards, sous l’autorité des lieutenants-généraux de police, et 60 observateurs étaient chargés d’un service analogue à celui des inspecteurs actuels.

Il est bon de noter ici, qu’à cette époque la police était aussi exercée concurremment par les gens du roi (membres du parquet), avec l’aide des officiers et exempts de la maréchaussée.

Après la prise de la Bastille, les lieutenants-généraux de police furent supprimés et leurs fonctions confiées à la municipalité de Paris, qui les fit exercer par une commission de police chargée de donner des instructions aux commissaires du quartier.

À la suite de ce changement, le bureau central dirigé par trois administrateurs, maîtres chacun dans leur partie, fut chargé de la police administrative, et les 48 juges de paix de Paris, de la police judiciaire.

En 1796, le Directoire sentit la nécessité de fortifier l’action de la police du département de la Seine ; et, dans un message adressé au conseil des Cinq-Cents, il proposait de distraire des attributions du ministère de l’intérieur, pour en faire un ministère spécial, certaines attributions de police désignées, et de limiter au seul département de la Seine l’action de ce nouveau ministère. Le rapporteur de la commission motivait ainsi son opinion : laisser la police générale du restant de la république au ministère de l’intérieur, c’est établir entre ces deux ministères une surveillance réciproque, utile, et balancer de grands pouvoirs dont l’exercice divisé ne peut jamais être dangereux ; mais on objecta que la police de Paris ne pourrait produire d’importants résultats qu’autant que son pouvoir s’étendrait sur les départements ; que, divisée entre deux ministres, elle se ferait mal, et que les relations qu’ils seraient obligés d’entretenir, leur feraient employer à délibérer le temps pendant lequel il serait nécessaire d’agir. Ces motifs prévalurent, et la loi du 12 nivôse an IV (2 janvier 1796), qui créait un ministère de la police générale, obtint la presqu’unanimité dans les deux conseils.

Du 8 mars 1800, date la création de la Préfecture de police. Le premier préfet fut M. Dubois, depuis comte de l’empire. Les fonctions des préfets et le ressort de la Préfecture ont subi diverses variations depuis cette époque, et l’on doit principalement, à cet égard, se reporter aux arrêtés du 12 messidor an VIII (1er juillet 1800), 3 brumaire an IX (25 octobre 1802), décision du ministre de la police du 25 fructidor an IX (12 septembre 1801), arrêté du 1er messidor an X (20 juin 1802), et décret du 21 messidor an XII (10 juillet 1804.)

Le 15 septembre 1802, le ministère de la police générale fut supprimé, et toutes ses attributions passèrent au département du grand-juge, ministre de la justice ; mais moins de deux ans après (décret du 10 juillet 1804), il fut rétabli, et l’empire divisé en quatre arrondissements de police, à la tête de chacun desquels fut placé un conseiller-d’état, travaillant directement avec le ministre et chargé de la correspondance, de la suite et de l’instruction des affaires relatives à l’arrondissement qui lui était spécialement assigné.

La Préfecture de police, dont le ressort était alors le même qu’aujourd’hui, forma dans cette organisation le 4e arrondissement de police de l’empire, et conserva à sa tête le préfet Dubois. Le 1er arrondissement échut à M. Réal, le 2e à M. Miot, et le 3e à M. Pelet (de la Lozère). Le 2e arrondissement, supprimé le 21 février 1806, fut réuni aux 1er et 3e, et les arrondissements restants ayant été supprimés le 4 avril 1814, les attributions des chargés d’arrondissements furent exercées directement par le ministre de la police générale, alors comte Anglès, qui ne resta en fonctions que quarante-deux jours (du 3 avril au 15 mai 1814).

Une ordonnance du roi du 16 mai 1814 supprima à la fois le ministère de la police générale et la préfecture de police, en confia les pouvoirs à un directeur général, ayant rang de ministre, et décida que, jusqu’à ce qu’il en fût autrement ordonné, les préfets et sous-préfets des départements exerceraient les fonctions de directeurs de police, et seraient, à cet égard seulement, sous les ordres du directeur général de la police du royaume.

Au retour de l’Empereur, le 21 mars 1815, la direction générale de la police du royaume fut supprimée, et le ministère de la police rétabli en faveur du duc d’Otrante.

La Préfecture de police, supprimée du 8 avril 1814 au 12 mars 1815, qu’elle fut provisoirement occupée pendant huit jours par M. de Bourienne, fut aussi rétablie définitivement le 21 mars 1815, au profit de M. Réal, et s’est maintenue depuis sans interruption, malgré les changements survenus dans l’organisation générale de la police.

Le 28 mars 1815, l’empereur rétablit les lieutenants-généraux de police, fixa leur nombre à sept et leurs appointements à 15,000 francs. La France fut alors divisée en sept arrondissements de police, et chaque lieutenant de police exerçait dans son arrondissement sous l’autorité du ministre de la police générale. Un décret du 4 mai 1815 créa un huitième lieutenant de police qui fut chargé de dix départements, pris parmi ceux qui composaient les 5e, 6e et 7e arrondissements. Enfin les décrets des 19 et 25 mai de la même année créèrent deux lieutenants extraordinaires de police pour les villes de Perpignan et de Chambéry.

Les lieutenants furent abolis au retour de Louis XVIII, et n’ont jamais été rétablis.

Le ministère de la police générale fut définitivement supprimé le 29 décembre 1818, et ses attributions réunies au ministère de l’intérieur. Le 21 février 1820, une ordonnance du roi établit, en faveur du baron Mounier, une direction générale de l’administration départementale et de la police ; mais le titulaire de cette direction générale (qu’il ne faut pas confondre avec celle qui avait été créée par l’ordonnance de 1814) était laissé sous les ordres du ministre de l’intérieur. Cette direction générale ayant elle-même été supprimée le 9 janvier 1822, la police générale n’a plus formé depuis qu’une simple division du ministère de l’intérieur, dont le chef porte encore aujourd’hui le titre de directeur de la police générale du royaume.

§ III. — Organisation actuelle.

Un avis du conseil d’État du 29 mai 1839 a décidé que la loi du 18 juillet 1837 n’avait pas abrogé l’arrêté du 3 brumaire an IX ; les attributions du préfet de police s’étendent donc toujours, aux termes de cet arrêté consulaire, au département de la Seine entier, aux communes de Sèvres, Saint-Cloud et Meudon, du département de Seine-et-Oise, et au marché de Poissy appartenant aussi à ce département.

Les bureaux de la Préfecture de Police sont si nombreux, tant d’intérêts divers s’y rattachent, qu’il nous a paru nécessaire, malgré leur longueur, d’entrer dans des détails et de dépasser en cette circonstance les limites que nous avions dû nous tracer dans le principe.

La Préfecture de Police comprend dans son organisation, outre le préfet, le secrétaire général et le secrétaire particulier du préfet :

1o Un bureau nommé le Cabinet du Préfet, chargé de la suite des affaires urgentes et réservées, de l’ouverture des dépêches et de leur distribution aux divisions, bureaux et services qu’elles concernent ; des affaires politiques et des subsides aux réfugiés.

2o Un secrétariat-général composé de deux bureaux : le 1er bureau (1re section) : le classement des règlements de police, les affaires sans département fixe, les marchés passés par l’administration, le contrôle du matériel, les délimitations de quartiers ; (2e section) : le personnel de la Préfecture ; (3e section) : la bibliothèque, les archives, le dépôt des objets saisis ou trouvés, et la statistique dans le but de rechercher les moyens d’améliorer le service.

Le 2e bureau a les théâtres, fêtes, réunions et sociétés de secours, la librairie, les saltimbanques, le personnel de la garde municipale et des pompiers, les certificats d’enrôlés, la fraude, les marchandises prohibées, etc.

3o 1re division composée de 5 bureaux, dirigée par un seul chef de division, les fonctions de chef de division adjoint ayant été supprimées depuis quelques années.

Le 1er bureau a (1re section) : la recherche des crimes et délits et la transmission des procès-verbaux et renseignements à la justice ; (2e section) : la surveillance des condamnés libérés, le recueil des condamnations et les extraits à en fournir à la justice sur les prévenus ; (3e section) : les disparitions, les laminoirs, les coalitions, les armes prohibées, les jeux clandestins, les suicides et accidents, la surveillance des relations qu’entretiennent les détenus avec le dehors.

Le 2e bureau a (1re section) : l’interrogatoire des individus arrêtés, les propositions des mesures administratives ou le renvoi au procureur du roi, les questions d’individualité ; (2e section) : les filles publiques, leur enregistrement, leur surveillance et la proposition des peines administratives, les maisons de tolérance, la recherche et la poursuite de la prostitution clandestine et des délits d’outrage aux mœurs, soit par attentat sur les personnes, soit par livres ou gravures obscènes.

Le 3e bureau a (1re section) : la sûreté des prisons, les permis de communiquer avec les détenus, les transfèrements ; (2e section) : le matériel des prisons et le contrôle du service des vivres et de l’entretien.

Le 4e bureau (1re section) : passeports, permis de séjour, cartes de sûreté, ports-d’armes ; (2e section) : livrets d’ouvriers, commissionnaires, domestiques, permissions de brocanteurs et de chiffonniers ; (3e section) : maisons garnies et recherches y relatives.

Le 5e bureau : les aliénés, les orphelins, les maisons de santé, les nourrices.

4o 2e division composée de 4 bureaux, et dirigée par un chef de division :

1er bureau (1re section) : surveillance de l’approvisionnement des halles et marchés, les boulangers, la taxe du pain, la saisie des comestibles corrompus, surveillance de la Bourse ; (2e section) : poids et mesures, navigation, la Morgue, les approvisionnements de combustibles, les ouvriers des ports, les boissons falsifiées.

2e bureau : permissions de petite voirie, les fosses d’aisances, la réparation du pavé recevant les conduites existant sous la voie publique, les carrières, les chemins de fer et la conservation des monuments publics.

3e bureau (1re section) : les fontaines et porteurs d’eau, les messageries, voitures de places, de remise, bourgeoises, les charrettes, cochers, postillons, charretiers, les ponts à bascule et la police du roulage ; (2e section) : le nettoiement, l’éclairage, l’arrosement, les ramonages et les incendies.

4e bureau : établissements insalubres ou dangereux, animaux attaqués de maladies contagieuses, les ustensiles de cuivre, les médecins, officiers de santé, sages-femmes, pharmaciens, herboristes, remèdes secrets, eaux minérales, épidémies, vaccine, statistique des décès, inhumations et exhumations, cimetières, travaux du conseil de salubrité, permissions pour les tirs, poudres et salpêtres.

5o Bureau de comptabilité (1re section) : comptabilité communale ; (2e section) : comptabilité départementale ; (3e section) : comptabilité des travaux industriels et des masses de réserve des détenus de la Seine.

6o Caisse : recettes et dépenses.

Le total des employés des bureaux intérieurs, non compris les 2 chefs de division et le secrétaire général, est de 249, dont le traitement s’élève à 560,000 fr. environ, sur lesquels il est remboursé à la Ville 32,000 fr., montant du traitement des employés chargés d’attributions départementales, tant au 3e bureau de la 1re division qu’à la comptabilité.

Les services extérieurs sont nombreux et ne peuvent trouver place dans un article consacré à l’hôtel de la Préfecture de Police ; nous ne parlerons donc ici, que pour ordre, des 49 commissaires de police répartis dans les 48 quartiers de Paris ; des 18 commissaires de police de la banlieue ; des commissaires de police spéciaux chargés, l’un de la Bourse, l’autre du Château ; 2 des délégations judiciaires ; 3 des chemins de fer ; 1 du ministère public près le tribunal de police municipale ; du contrôle général de la halle aux grains et de la boulangerie, qui emploie 5 personnes ; de l’inspection générale des halles et marchés, qui emploie 35 personnes ; des employés de la vente en gros de la volaille, gibier, poissons, huîtres, beurre et œufs, au nombre de 132, compris les crieurs et les forts ; de l’inspection des abattoirs (6 personnes) ; de l’inspection générale de la navigation, qui comprend 29 personnes ; de l’inspection des bois et charbons, qui occupe 47 personnes ; de l’inspection des poids et mesures, qui compte 1 vérificateur en chef, 1 adjoint au vérificateur en chef, 6 commissaires de police, 6 vérificateurs, 8 vérificateurs adjoints et 6 hommes de peine ; de la dégustation des boissons, qui compte 1 dégustateur en chef et 8 dégustateurs ; de la direction du nettoiement, de l’arrosement et de l’éclairage, qui compte, outre le directeur et l’inspecteur général, 6 employés et 73 inspecteurs et sous-inspecteurs de la salubrité, des vidanges et des égouts ; des architectes et inspecteurs de la petite voirie (17 personnes) ; de la fourrière (6 personnes) ; de la surveillance des places de fiacres et cabriolets, qui compte 4 contrôleurs ambulants et 85 surveillants de place ; 1 inspecteur et deux ingénieurs des mines chargés d’inspecter les établissements insalubres ; du greffier et des 2 garçons de service de la Morgue ; des 12 médecins du dispensaire, et des 2 autres qui dirigent le service des boites de secours qu’un homme est chargé d’entretenir.

Il nous reste à donner ici quelques détails sur l’organisation de la police municipale, en faisant remarquer que depuis nombre d’années les repris de justice ne sont point admis à en faire partie, et que par conséquent les individus qui ne font que donner des renseignements ne sont point compris dans les chiffres suivants, que nous extrayons avec les traitements fixes, du budget présenté au conseil général pour l’année 1842 :

1 chef de police municipale, commissaire de police 10,000 f.
1 sous-chef 5,500
8 commis aux écritures 15,300
1 commissaire de police chargé de la surveillance des résidences royales 3,000
25 officiers de paix 81,300
4 inspecteurs principaux 7,700
32 brigadiers 47,700
3 sous-brigadiers 4,800
283 sergents de ville 339,600
180 inspecteurs 215,200
5 inspecteurs sédentaires pour les divers bureaux du service 6,000
543 738,100
Liste chronologique
des Magistrats qui ont été à la tête de la police depuis sa séparation des fonctions judiciaires.
Lieutenants-généraux de police :
MM.

1o 29 mars 1667. — Gabriel Nicolas, seigneur de La Reinie.

2o 29 janvier 1697. — Marc-Réné Le Voyer de Paulmy, marquis d’Argenson.

3o 28 janvier 1718. — Louis-Charles de Machault, seigneur d’Arnouville.

4o 26 janvier 1720. — Marc-Pierre Le Voyer de Paulmy, comte d’Argenson.

5o 18 février 1721. — Gabriel Tachereau ou Teschereau, seigneur de Baudry et de Linières.

6o 26 avril 1722. — Le comte d’Argenson, susnommé.

7o 28 janvier 1724. — Nicolas-Jean-Baptiste Ravot, seigneur d’Ombreval.

8o 28 août 1725. — Réné Herault, seigneur de Fontaine-l’Abbé et de Vaucresson.

9o 21 décembre 1739. — Claude Henry Feydeau De Marville, seigneur de Dampierre et de Gien.

10o 27 mai 1747. — Nicolas-Réné Berryer de Ravenoville.

11o 29 octobre 1757. — Henry-Léonard-Jean-Baptiste Bertin de Bellisle, comte de Bourdeilles, seigneur de Brantôme, premier baron de Périgord.

12o 21 novembre 1759. — Antoine-Raymond-Jean-Guilbert-Gabriel de Sartine, comte d’Alby.

13o 24 août 1774. — Jean-Charles-Pierre Lenoir.

14o 14 mai 1775. — Joseph-François-Ildephonse-Rémond Albert.

15o 19 juin 1776. — Lenoir, susnommé.

16o 11 août 1785. — Louis Thiroux de Crosne, jusqu’au 16 juillet 1789 que la charge fut abolie.

Ministres de la police :
MM.
1o 2 janvier 1796. Camus.
2o 4 janvier 1796. Merlin de Douai.
3o 3 avril 1796. Cochon.
4o 6 juillet 1797. Lenoir-Laroche.
5o 26 juillet 1797. Sotin de la Coindière.
6o 12 février 1798. Dondeau.
7o 16 mai 1798. Lecarlier.
8o 29 octobre 1798. Duval.
9o 22 juin 1799. Bourguignon-Dumolard.
10o 20 juillet 1799. Fouché, depuis duc d’Otrante.
11o 10 juillet 1804.
Id. (rétablissement).
12o 3 juin 1810. Savary, duc de Rovigo.
13o 3 avril 1814. Comte Anglès.
14o 21 mars 1815. Fouché (pour la 3e fois).
15o 23 juin 1815. Pelet de la Lozère.
16o 25 septembre 1815. Duc Decazes, jusqu’au 29 décembre 1818, époque de la suppression du ministère de la police générale.
Directeurs généraux.
MM.
18 mai 1814. Beugnot.
3 décembre 1814. Dandré.
21 février 1820. Mounier.
20 décembre 1821. Franchet, jusqu’au 6 janvier 1828, époque de la suppression.
Chargés d'arrondissements :
(depuis le 10 juillet 1804.)
MM.
Dubois, jusqu’au 14 octobre 1810.
Miot, jusqu’au 21 février 1806.
Pelet de la Lozère, jusqu’au 8 avril 1814.
Réal, jusqu’au 8 avril 1814.
Préfets de police :
MM.
1o 8 mars 1800. Dubois.
2o 14 octobre 1810. Baron Pasquier.
3o 12 mars 1815. De Bouricenne.
4o 21 mars 1815. Réal.
5o 2 juillet 1815. Courtin.
6o 10 juillet 1815. Decazes.
7o 25 septembre 1815. Anglès.
8o 20 décembre 1821. Delavau.
9o 6 janvier 1828. Debelleyme.
10o 13 août 1829. Mangin.
11o 30 juillet 1830. Bavoux.
12o 1er août 1830. Girod de l’Ain.
13o 7 novembre 1830. Treillhard.
14o 26 décembre 1830. Baude.
15o 21 février 1831. Vivien.
16o 17 septembre 1831. Saulnier.
17o 15 octobre 1831. Gisquet (par intérim).
18o 26 novembre 1831.
Id. (définitivement).
19o 10 septembre 1836. G. Delessert (préfet actuel).


Poliveau (rue de).

Commence au quai d’Austerlitz ; finit aux rues des Fossés-Saint-Marcel, no 1, et du Jardin-du-Roi, no 2. Le dernier impair est 31, le dernier pair, 26. Sa longueur est de 492 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

L’emplacement sur lequel cette rue a été ouverte était voisin d’un territoire nommé anciennement Locus cinerum (le lieu des cendres), et dès 1243, cette voie publique s’appelait rue de la Cendrée. Dans le siècle suivant, elle est nommée rue de la Cendrée ou du Pont-Livaut. Cette dernière dénomination, altérée depuis, lui vient d’un petit pont jeté sur la rivière de Bièvre, et qui avait été vraisemblablement construit par un nommé Livaut. Dans un censier de Sainte-Geneviève, de 1646, elle est appelée rue des Carrières ou de la Cendrée. En 1700, on la nommait rue des Saussaies, en raison des saules qui bordaient le chemin qu’elle traversait. À la fin du XVIIIe siècle, cette voie publique était appelée indifféremment rue des Saussaies et de Poliveau. — Une décision ministérielle du 2 messidor an VIII, signée L. Bonaparte, a fixé à 10 m. la largeur de la partie de cette voie publique comprise entre le boulevart de l’Hôpital et les rues des Fossés-Saint-Marcel et du Jardin-du-Roi. En vertu d’une autre décision ministérielle du 9 septembre 1819, cette partie doit prendre le nom de rue du Fer-à-Moulin. Il serait indispensable, comme on le verra ci-après que cette décision fût exécutée. Les constructions nos 1, 3, 5, 7, 9, 2 et 10 sont alignées. — Conduite d’eau.

La largeur de l’autre partie de la rue de Poliveau, qui commençait au quai et se terminait au boulevart, a été fixée à 12 m. 80 c. par décision ministérielle du 28 juin 1819. En 1836, on a supprimé de cette partie l’emplacement compris entre la rue Neuve-de-la-Gare et le boulevart. Ce terrain est occupé aujourd’hui par les dépendances du chemin de fer de Paris à Orléans. Les constructions qui bordent le surplus de la rue de Poliveau ne sont pas soumises à retranchement.

Polytechnique (École).

Entrée principale rue Descartes. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.
1re Partie. Collége de Navarre.

L’École Polytechnique occupant aujourd’hui les anciens bâtiments du collége de Navarre, nous parlerons d’abord de cet ancien établissement. La reine Jeanne de Navarre, épouse de Philippe-le-Bel, ordonna, par son testament du 23 mars 1304, la fondation de ce collége, auquel cette princesse destina son hôtel de Navarre et un revenu de 2,000 livres pour l’entretien des écoliers. L’évêque de Meaux et l’abbé de Saint-Denis, exécuteurs testamentaires, ayant jugé qu’il était plus avantageux de vendre l’hôtel de Navarre, pour procurer au nouveau collége un emplacement plus commode, achetèrent plusieurs maisons et jardins situés sur la montagne Sainte-Geneviève. Ce collége fut dévasté par les troupes bourguignonnes, au mois de juin 1418. Charles VII en ordonna le rétablissement et Louis XI, en 1464, lui accorda de nouveaux privilèges. Le collége de Navarre était, sous le rapport de l’enseignement, le plus complet de tous les établissements de l’Université. On y suivait, dès le principe, des cours de théologie, de philosophie et d’humanités. Il y avait une société de docteurs comme à la Sorbonne. En 1491, Charles VIII vint au collége de Navarre et assista aux Actes de Vespérie de Louis Pinel et de Jean Charron. Le roi et la cour occupaient le jubé ; la Faculté, les prélats se trouvaient dans la nef. Le duc d’Anjou, depuis Henri III, le prince de Béarn, qui devint Henri IV, et le duc de Guise, fils du Balafré, furent pensionnaires au collége de Navarre. Jusqu’en 1604, le confesseur du roi était supérieur-né de cet établissement ; mais à partir de cette année, ce titre passa au grand aumônier de France. Louis XIII réunit à ce collége ceux de Boncourt et de Tournay ; et le cardinal de Richelieu, qui avait fait ses études au collége de Navarre, y fonda une chaire de controverse. Louis XIV y créa, en 1660, des chaires de théologie morale et de cas de conscience. Une chaire de physique expérimentale y fut aussi établie par Louis XV ; en un mot, cet établissement jouissait d’une si belle réputation, que l’historien Mézerai l’appelait avec raison : l’école de la noblesse française, l’honneur de l’Université. Nicolas Oresme, précepteur de Charles V, le cardinal d’Ailly, le célèbre Ramus et Bossuet avaient fait leurs études au collége de Navarre. Sur le portail, on voyait les statues de Jeanne de Navarre et du roi Philippe-le-Bel, son mari. La chapelle, commencée en 1309, avait été dédiée, en 1373, sous le titre de Saint-Louis. Le collége de Navarre fut supprimé en 1790 et devint propriété de l’État.

« Au palais de Saint-Cloud, le 9 germinal an XIII. — Napoléon, etc… ; décrète : Article 1er. L’École Polytechnique sera transférée au collége de Navarre. — Art. 2e. La paléographie des frères Pyranési sera transférée à la Sorbonne. — Art. 3e. Au plus tard, au 1er vendémiaire an XIV, l’École Polytechnique sera établie dans ledit local du collége de Navarre. Signé Napoléon. »

2e Partie. — École centrale des travaux publics. — École Polytechnique.

Réunir dans la capitale de la France, au centre de toutes les sciences, sous les plus habiles professeurs, l’élite des jeunes gens dont le goût se prononce en faveur des différents corps du génie civil et militaire ; telle fut la pensée-mère qui amena la fondation de l’École Polytechnique. Cette création, toute moderne, empreinte d’un caractère grandiose, ne pouvait avoir lieu qu’au moment où la France, brisant toutes les barrières provinciales, travaillait à constituer son unité administrative. Celui qui le premier parait avoir conçu l’idée de cette grande institution est Prieur de la Côte d’Or. Il communiqua son projet à son ami et ancien camarade Carnot, officier du génie comme lui, membre comme lui du Comité du Salut Public. Selon M. de Fourcy, auteur d’une histoire de l’École Polytechnique, publiée en 1828, l’idée de cet établissement serait d’abord venue à Lamblardie, directeur de l’École des Ponts-et-Chaussées ; celui-ci en aurait parlé à Monge, et ce dernier à Prieur. Cette opinion ne nous parait pas vraisemblable. À peine le Comité du Salut Public eût-il adopté ce projet que Lamblardie et Monge s’effacent et ne reparaissent qu’à l’instant où commence la mise à exécution. On voit au contraire dès le principe, Prieur et Carnot méditer, combiner cette belle création, dont ils étudient les détails comme savants, et dont ils mettent, comme membres du Comité, la pensée fondamentale en harmonie avec celles qui présidaient alors au gouvernement de la France.

Un article du décret de la Convention du 11 mars 1794, portant établissement d’une commission des travaux publics, est ainsi conçu :

« Cette commission s’occupera de l’établissement d’une école centrale des travaux publics et du mode d’examen et de concours auxquels seront assujettis ceux qui voudront être employés à la direction de ces travaux. »

L’ouverture de l’école des travaux publics eut lieu en vertu d’un second décret du 7 vendémiaire an III, stipulant les conditions requises pour être admis dans l’établissement qui prit quelque temps après le nom d’École Polytechnique.

Un concours fut ouvert dans les principales villes de France et l’on admit trois cent soixante élèves qui fournirent les preuves de leur instruction dans un examen sur l’arithmétique, les éléments d’algèbre et la géométrie. On fixa le mode d’enseignement qui a toujours eu deux branches principales : les sciences mathématiques et les sciences physiques.

La loi du 25 frimaire an VIII apporta quelques modifications aux premiers règlements ; nous rappelons ses principales dispositions :

« Article 2. Le nombre des élèves de l’École Polytechnique est fixé à trois cents. — Art. 3. Tous les ans, le premier jour complémentaire, il sera ouvert un examen pour l’admission des élèves. Il devra être terminé le 30 vendémiaire. Cet examen se fera par les examinateurs nommés par le ministre de l’intérieur, lesquels se rendront à cet effet dans les principales communes de la république. — Art. 4. Ne pourront se présenter à l’examen d’admission que les Français âgés de 16 à 20 ans, etc… — Art. 7. Les examens d’admission seront publics, etc… — Art. 18. Les élèves seront partagés en deux divisions : la première, composée des élèves nouvellement admis ; la deuxième, des élèves anciens. — Art. 29 et dernier. Toutes les dispositions de lois contraires à la présente sont rapportées. »

Les fondateurs de l’école, redoutant les dangers que la capitale présente à une jeunesse toujours livrée à elle-même, avaient cru paralyser ces inconvénients en confiant les élèves à des amis de leur famille ou à des maîtres de pension ; mais l’expérience vint bientôt attester toute l’insuffisance de ces mesures. Au commencement de l’empire, alors que tout était soumis à un régime essentiellement militaire, un décret du 16 août 1804 ordonna de caserner les élèves, et détermina une nouvelle organisation de l’École Polytechnique. La pension de chaque élève fut fixée à 800 fr.

L’année suivante on fit quelques changements au plan d’instruction. Les principaux consistaient dans la création d’une chaire de grammaire et de belles-lettres ; la réunion du cours des mines à celui des travaux et constructions civiles ; l’addition d’un cours sur les éléments des machines à celui de géométrie descriptive ; l’addition d’un cours de topographie à celui d’art militaire.

Telle fut l’organisation de cet établissement depuis son origine jusqu’à la fin du gouvernement impérial, qui porta le nombre des élèves jusqu’à trois cent quatre vingt-dix. Ce régime a subi un nouveau changement par suite de l’ordonnance du 4 septembre 1816. Le prix du cours entier est de 3,000 fr., et le nombre des élèves réduit à deux cent cinquante. L’école est placée sous la surveillance d’un conseil de perfectionnement et d’un conseil d’inspection. On y a établi en outre deux autres conseils, l’un d’instruction, et l’autre d’administration.

Depuis 1830, l’École Polytechnique a été retirée des attributions du ministère de l’intérieur pour être placée dans celles du ministère de la guerre.

L’établissement a été agrandi, il y a quelques années, d’un nouveau bâtiment qui se compose de deux pavillons avec une façade en arrière-corps dont l’architecture ne manque pas de grâce et d’élégance. On vient de construire également, du côté de la rue Descartes, un beau pavillon orné de sculpture, destiné à des logements d’employés, etc… Ce pavillon sert d’entrée principale aux élèves. Enfin une ordonnance royale du 12 janvier 1844 a autorisé le ministre de la guerre à faire l’acquisition de trois maisons sises rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, nos 59, 61 et 63, pour établir la circonscription régulière de l’École Polytechnique.

Pompe (impasse de la).

Située dans la rue de Bondy, entre les nos 80 et 82. Le dernier impair est 13 bis ; le dernier pair, 22. Sa longueur est de 124 m. — 5e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Martin.

Cette impasse, qui ne figure point sur le plan de Verniquet, doit son nom à une pompe publique qu’on y voyait autrefois. — Une décision ministérielle du 14 avril 1821 a fixé la largeur de cette impasse à 8 m. Les constructions du côté des numéros impairs, sont alignées, à l’exception de celles nos 3, 9 et 13 bis, qui devront reculer de 50 c. à 1 m. 20 c. La maison no  6 n’est assujettie qu’à un léger redressement ; les autres constructions de ce côté sont soumises à un retranchement qui varie de 1 m. 50 c. à 2 m. 20 c.

Pompe à Feu (passage de la).

Commence au quai Billy, no  4 ; finit à la rue de Chaillot, nos 26 et 30. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Formé vers la fin du siècle dernier, ce passage tire son nom de sa proximité de la pompe à feu, dont nous avons parlé à l’article du quai Billy.

Ponceau (passage du).

Commence à la rue du Ponceau, no  32 ; finit à la rue Saint-Denis, no  358. — 6e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Denis.

Bâti en 1826, ce passage tire son nom de la rue du Ponceau.

Ponceau (rue du).

Commence à la rue Saint-Martin, nos 287 et 289 ; finit à la rue Saint-Denis, nos 352 et 354. Le dernier impair est 51 ; le dernier pair, 52. Sa longueur est de 339 m. — 6e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Denis.

Les registres capitulaires de Notre-Dame indiquent, en 1413, le Ponceau Saint-Denis emprès les Nonnains (les Filles-Dieu). L’égout sur lequel ce petit pont avait été jeté fut couvert en 1605, et la même année François Myron, prévôt des marchands, y fit tracer une rue dont il paya les frais de ses propres deniers. — Une décision ministérielle du 28 vendémiaire an XI, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 21 juin 1826, ont fixé la moindre largeur de cette voie publique à 11 m. Les maisons nos 21, 29, 31, 41, 43, 45, 47 et 49 ; 14, 22, 24, 26, 28, 30, et celle qui forme l’encoignure de la rue Saint-Denis, ne sont pas soumises à retranchement. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

Ponthieu (rue de).

Commence à l’avenue Matignon ; finit à la rue Neuve-de-Berri, nos 2 et 4. Le dernier impair est 91 ; le dernier pair, 90. Sa longueur est de 604 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Partie comprise entre les rues Neuve-de-Berri et d’Angoulëme. — Autorisée par lettres-patentes du 4 avril 1778, que nous avons citées à l’article de la rue Neuve-de-Berri, elle a été ouverte dans le courant de la même année sur les terrains dépendant de la pépinière et appartenant au comte d’Artois.

Partie comprise entre les rues d’Angoulême et du Colisée. — « Louis, etc… Permettons aux sieurs Lefaivre et consorts de faire à leurs frais, sur le terrain qui leur appartient entre la rue d’Angoulême et la rue du Colisée, l’ouverture par prolongation de la rue de Ponthieu, à partir de la d. rue d’Angoulême, pour déboucher dans la d. rue du Colisée, laquelle prolongation sera de ligne droite et aura trente pieds de large, etc… Donné à Versailles le 7e jour du mois de novembre, l’an de grâce 1778, et de notre règne le 5e. Signé Louis. »

Partie comprise entre la rue du Colisée et l’avenue Matignon. — Elle a été percée quelques années après la deuxième partie sur les dépendances du Colisée. — Une décision ministérielle du 6 nivôse an XII, signée Chaptal, a maintenu la largeur primitive de la rue de Ponthieu. Toutes les constructions riveraines sont alignées. — Conduite d’eau entre les rues du Colisée et d’Angoulême. — Éclairage au gaz (compe de l’Ouest).

Pont (Petit).

Situé entre la rue de la Cité, les quais de Montebello et Saint-Michel.

Sous la domination romaine, un pont existait en cet endroit. On le nommait Petit-Pont, pour le distinguer du Grand-Pont (aujourd’hui le pont au Change). En 1185, il fut rebâti en pierre, par la libéralité de Maurice de Sully, évêque de Paris. Emporté par une inondation en 1196, on le rétablit en 1206. Il éprouva le même sort en 1280, 1296, 1325, 1376 et 1393. En 1395 on le reconstruisit avec l’argent de plusieurs juifs qu’on avait condamnés à l’amende. Le roi Charles VI en posa la première pierre au mois de juin. Il ne fut achevé qu’en 1406, à la Saint-Martin. Cet édifice ne dura qu’un an et fut emporté par les eaux pour la septième fois. La cour et la ville se cotisèrent alors pour le faire rétablir ; il fut terminé le 10 septembre 1409. Après ce nouveau rétablissement, Sauval se tait sur la durée de ce pont. Le père Dubreuil et une inscription qu’il rapporte, font connaître qu’en 1552 les maisons qui étaient sur cet édifice furent rebâties de la même symétrie. Les grands débordements du fleuve pendant les années 1649, 1651 et 1658, le ruinèrent presque entièrement. L’inscription qui devait perpétuer le souvenir de ce dernier sinistre marquait que l’édifice avait été réparé à grands frais, sous la prévôté de M. de Sève, en 1656. L’année 1718 lui fut plus funeste encore. Le pont et toutes les maisons qui le couvraient furent détruits par un incendie. Voici quelle en fut la cause : à sept heures un quart du soir, on vit descendre deux grands bateaux enflammés et chargés de foin. On coupa imprudemment les cordes au-dessous du pont de la Tournelle ; les deux brûlots, libres alors, se suivirent de près et s’arrêtèrent sous une arche du Petit-Pont ; malgré la promptitude dés secours, le feu se manifesta aussitôt dans la maison d’un marchand de tableaux, près du petit Châtelet ; l’incendie augmentant d’intensité, le pont et les maisons s’écroulèrent dans les flots. On n’a jamais pu connaître au juste la cause de ce sinistre. Quelques auteurs l’attribuent à l’imprudence d’un fumeur qui laissa tomber de sa pipe une étincelle qui embrasa tout-à-coup les deux bateaux. D’autres historiens, et en plus grand nombre, croient que cet accident arriva par la crédulité d’une mère dont l’enfant s’était noyé au-dessous du pont de la Tournelle ; la malheureuse pria, supplia Dieu de lui rendre son fils ; dans l’exaltation de son amour maternel, elle eut recours à un pain de saint Nicolas de Tolentin, et plaça au milieu de ce pain un cierge allumé, qu’elle abandonna dans une sébille de bois au cours du fleuve ; la pauvre mère espérait que l’écuelle de bois s’arrêterait à l’endroit où le corps de son fils avait disparu. Cette sébille fut portée vers un bateau de foin auquel le cierge allumé mit bientôt le feu. Pour remédier à ce funeste accident, le parlement, par son arrêt du 3 mai 1718, ordonna que les contraintes par corps ne pourraient être exercées pendant six mois contre ceux qui avaient souffert dudit incendie, qu’il serait fait dans toutes les paroisses de la ville et des faubourgs de Paris une quête générale pour subvenir aux premiers besoins de ceux qui avaient été ruinés. Cette quête produisit 111,898 livres 9 sous 9 deniers ; la distribution en fut réglée par un arrêt du parlement, à la date du 20 août 1718. La reconstruction du Petit-Pont fut ordonnée par arrêt du 5 septembre suivant. On le rebâtit en pierre, mais sans maisons dessus. Cet édifice est composé de trois arches à plein ceintre, de 6 m. 40 c. à 9 m. 70 c. d’ouverture. Il n’offre rien de remarquable.

Pont (place du Petit-).

Située à l’extrémité du Petit-Pont. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par les bâtiments de l’Hôtel-Dieu. Le dernier pair est 6. — Côté gauche, 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques ; côté droit, 11e arrondissement, quartier de la Sorbonne.

Cette voie publique occupant aujourd’hui une partie de l’emplacement du petit Châtelet, nous allons d’abord tracer l’historique de cet ancien édifice. Ce lugubre monument devait être aussi ancien que le grand Châtelet. Au milieu de l’obscurité qui enveloppe l’origine de ces deux édifices, un fait se révèle appuyé par des documents authentiques. Il est certain que les deux ponts qui seuls servaient d’entrées à Paris, dans les premiers temps, étaient terminés chacun par une forteresse. Le petit Châtelet défendait de temps immémorial l’abord du Petit-Pont, comme le grand Châtelet protégeait le Grand-Pont, nommé depuis le Pont-aux-Changeurs, le Pont-au-Change. Sous le règne de saint Louis, on percevait au passage du petit Châtelet, les péages et droits d’entrée. Un tarif cité par Saint-Foix porte : que le marchand qui apportera un singe pour le vendre, payera quatre deniers ; que si le singe appartient à un joculateur, cet homme en le faisant jouer et danser devant le péager, sera quitte du péage tant du dit singe que de tout ce qu’il aura apporté pour son usage ; de là vient le proverbe essentiellement parisien : payer en monnaie de singe. Un autre article porte : « Que les jongleurs seront aussi quittes de tout péage, en chantant un couplet de chanson devant le péager. » — Voici le texte de cette ordonnance tirée des établissements des Métiers de Paris, par Étienne Boislève, prévôt de cette ville : « Li singes au marchant doit quatre deniers, se il pour vendre le porte, et se li singes est au joueur, jouer en doit devant le paagier, et par son jeu doit être quite de toute la chose qu’il achète à son usage, et aussitost li jongleur sont quite por un ver de chanson. » — Le 20 décembre 1296, un débordement extraordinaire de la Seine, entraîna les deux ponts, les maisons bâties dessus, et abîma les moulins qui se trouvaient sur le fleuve. On allait en bateau dans les rues de la Cité. Le petit Châtelet fut entraîné par la rapidité des eaux. Cette forteresse qui, probablement dans l’origine, n’avait été bâtie qu’en bois, fut reconstruite en pierre, en 1369, par le prévôt de Paris, Hugues Aubriot. Par lettres du 24 décembre 1398, Charles VI ordonna que les prisons de cette forteresse seraient annexées à celles du grand Châtelet, qui étaient insuffisantes et trop pleines. On fit examiner les prisons du petit Châtelet qui n’avaient jamais servi, on les trouva sûres et bien aérées, à l’exception de trois cachots où les prisonniers privés d’air ne pouvaient vivre longtemps. Le même roi destina, en 1402, cette forteresse au prévôt de Paris. La geôle fut conservée. — Lors du massacre de 1418, les Bourguignons la forcèrent pour égorger les malheureux prisonniers. Cette forteresse d’un style grossier, interceptait l’air, attristait tout le voisinage. Le passage affecté au public n’offrait qu’une voie étroite et dangereuse.

Lettres-patentes du 22 avril 1769. — « Article 19. Le petit Châtelet sera démoli et supprimé, tant pour déboucher de ce côté l’entrée du quai Bignon, que pour donner à la voie publique qui conduit au Petit-Pont la largeur nécessaire ; et pour tenir lieu de ce bâtiment formant actuellement une des prisons de cette ville, il sera fait une augmentation aux bâtiments du grand Châtelet jusqu’à la rue de la Sonnerie ; le tout suivant ce qui sera réglé entre les commissaires et les prévost et échevins. » (Extrait.)

Cette utile amélioration ne fut opérée qu’en 1782. Mercier, dans son tableau de Paris (édition de 1783), s’exprime ainsi sur la démolition du petit Châtelet : « J’ai passé sur ses débris, mais quel aspect ! Les voûtes entr’ouvertes des cachots souterrains qui recevaient l’air pour la première fois depuis tant d’années, semblaient révéler aux yeux effrayés des passants les victimes englouties dans leurs ténèbres ; un frémissement involontaire vous saisissait en plongeant la vue dans ces antres profonds, et l’on se disait : est-ce donc dans un pareil gouffre, au fond de la terre, dans un trou à mettre les morts qu’on a logé des hommes vivants ? Ces cachots vont servir désormais aux maisons qu’on va bâtir sur leurs fondements. Mais les murs y doivent être encore imprégnés des soupirs du désespoir. Qui osera placer là son tonneau de vin ? Qui pourra le boire sans se rappeler les malheureux qui ont gémi entre ces murailles, dans les tourments du corps et les angoisses de l’âme, plus terribles encore ? Puissent les dernières traces de la barbarie s’effacer ainsi sous la main vigilante d’un gouvernement sage ! » — On agrandit sur une partie de l’emplacement du petit Châtelet les bâtiments de l’Hôtel-Dieu, et l’on forma également, sur la plus grande portion du terrain qu’elle occupait, la place du Petit-Pont. — Une décision ministérielle du 5 vendémiaire an IX, signée L. Bonaparte, fixa la largeur de cette voie publique à 30 m. En vertu d’une ordonnance royale du 22 mai 1837, sa moindre largeur devait être portée à 32 m. Cependant les nouveaux bâtiments de l’Hôtel-Dieu ont été construits d’après un alignement qui ne donne à la place du Petit-Pont qu’une moindre largeur de 22 m. Les propriétés du côté des numéros pairs sont alignées. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Pont (rue du Petit-).

Commence aux rues de la Bûcherie, no 43, et de la Huchette ; finit aux rues Galande, no 58, et Saint-Séverin, no 2. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 26. Sa longueur est de 62 m. — Les numéros impairs sont du 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques ; les pairs du 11e arrondissement, quartier de la Sorbonne.

Dans tous les actes des XIIe et XIIIe siècles, elle est appelée Vicus Parvi Pontis. Un arrêt du conseil du roi, en date du 20 décembre 1687, prescrivit l’élargissement de cette rue. Cette amélioration ne tarda pas à être exécutée. — Une décision ministérielle, à la date du 5 vendémiaire an IX, signée L. Bonaparte, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Propriétés de 11 à 21, retranch. 60 c. à 1 m. ; de 23 à la fin, ret. 1 m. à 1 m. 60 c. ; de 10 à 16, ret. 60 c. à 95 c. ; de 18 à 24, ret. 95 à 1 m. 50 c. ; 26, ret. 2 m. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Pont-Neuf.

Situé entre les quais de la Mégisserie, de l’École et ceux des Grands-Augustins et de Conti.

Le samedi 31 mai 1578, après avoir vu passer le superbe convoi de ses deux mignons, Quélus et Maugiron, tués en duel, le roi Henri III, accompagné de sa mère, Catherine de Médicis, de Louise de Lorraine-Vaudemont, son épouse, et des principaux magistrats de la ville, vint solennellement poser la première pierre du Pont-Neuf. La physionomie du monarque, empreinte d’un profond chagrin, fit dire à des rieurs qui l’observaient que le nouvel édifice serait nommé Pont des Pleurs. Jacques Androuet du Cerceau, qui en fut le premier architecte, reçut cinquante écus pour ses honoraires. Les troubles de la ligue arrêtèrent les travaux, qui ne furent repris qu’en 1602, sous Henri IV. Le 20 juin 1603, le roi voulut y passer, malgré les dangers qui pouvaient en résulter. Le journal de Henri IV rapporte ainsi ce fait : « Le vendredi (20 juin 1603), le roi passa du quai des Augustins au Louvre par-dessus le Pont-Neuf, qui n’étoit pas encore trop assuré, et où il y avoit peu de personnes qui s’y hasardèrent ; quelques-uns, pour en faire l’essai, s’étoient rompus le cou et tombés dans la rivière, ce que l’on remontra à sa majesté, qui fit réponse (à ce que l’on dit) qu’il n’y avoit pas un de tous ceux-là qui fut roi comme lui. » Ce pont fut achevé en 1607, par Charles Marchand.

Toutes les classes de la population semblaient se donner rendez-vous sur le Pont-Neuf, qui devint bientôt la communication la plus fréquentée et offrit la promenade la plus variée de Paris. À toute heure du jour une foule active, remuante, sans cesse renouvelée et toujours bruyante, encombrait les trottoirs. À côté des petits marchands qui se tenaient sur le Pont-Neuf, s’élevait le théâtre de Mondor et de Tabarin. On y voyait aussi le spectacle d’un nommé Désidério Descombes, qui affectait, pour se donner une réputation de savant, de ne prononcer que des mots techniques français ou latins, que le public n’entendait pas plus que lui-même. À côté de ce charlatan, se trouvait maître Gonin ; sa dextérité sans exemple, qui ravissait les Parisiens, a immortalisé son nom, sous lequel on désigne encore quelquefois les fourbes habiles. Le peuple qualifia souvent le cardinal de Richelieu de maître Gonin. Près de ce pont, à l’endroit où se trouve l’entrée de l’abreuvoir, en face de la rue Guénégaud, Brioché avait établi son spectacle de marionnettes. Le poète Berthaud qui a fait un ouvrage en vers burlesques sur la ville de Paris, s’exprime ainsi en parlant du Pont-Neuf :

« Rendez-vous des charlatans,
» Des filous, des passe-volans ;
» Pont-Neuf, ordinaire théâtre
» Des vendeurs d’onguent et d’emplâtre,
» Séjour des arracheurs de dents,
» Des fripiers, libraires, pédans ;
» Des chanteurs de chansons nouvelles,
» D’entremetteurs de demoiselles,
» De coupe-bourses, d’argotiers,
» De maîtres de sales métiers,
» D’opérateurs et de chimiques,
» Et de médecins purgitiques,
» De fins joueurs de gobelets,
» De ceux qui rendent des poulets. »

La physionomie du Pont-Neuf changea peu sous Louis XIV et sous la régence du duc d’Orléans. Plusieurs gravures qui nous restent de ces époques font assez bien connaître quels étaient les personnages qui le fréquentaient. Nous avons choisi une estampe que nous essayons de calquer.

On voit à droite un arracheur de dents, entouré de compères qui ont l’air d’approuver les paroles et les gestes du dentiste orateur. Le malheureux patient qui tient sa mâchoire dans ses deux mains, nous rappelle la chétive existence et le triste destin d’un pauvre poète qui, exténué de faim et sans ressource, allait sur le-Pont-Neuf proposer à un charlatan de se laisser arracher deux dents moyennant dix sous, avec promesse de déclarer hautement aux assistants qu’il ne ressentait aucune douleur. Plus loin, on aperçoit deux individus qui suivent un honnête flâneur ; ils attendent le moment favorable pour le débarrasser de son argent. On nommait ces industriels des coupe-bourses, parce qu’ils coupaient avec adresse et légèreté les cordons des bourses que les hommes et les femmes portaient à leur ceinture. À gauche, on voit, au milieu d’un groupe de badauds, un homme qui pérore. Son costume et sa tournure annoncent un militaire gascon : c’est un racoleur. Il parait dire aux quatre paysans qui le dévorent des yeux : Mes amis ! la soupe, l’entrée, le rôti, voilà l’ordinaire du régiment ; mais je ne vous trompe pas, le pâté et le vin d’Arbois, voilà l’extraordinaire ! À côté de ce groupe modèle, on voit des jeunes gens qui se heurtent en riant, en chantant : ce sont des étudiants ou clercs. L’un d’eux achète des comestibles pour toute la bande joyeuse ; le marchand semble chercher du papier pour envelopper sa marchandise ; l’un d’eux prend son livre, en détache quelques feuillets sur lesquels on lit : Virgilius Maro, et les présente gravement à l’honnête étalagiste. À l’extrémité orientale du pont, deux duellistes se battent à outrance ; le guet arrive l’arquebuse au poing, et les met d’accord en les arrêtant l’un et l’autre. Une nuée de mendiants, parés de leurs infirmités d’emprunt, et venus de la cour des Miracles, se cramponnent aux portières des carrosses qui semblent se diriger rapidement vers le Louvre. À la seconde arche, du côté de l’École, on aperçoit la pompe dite la Samaritaine. Construite vers 1607, sous Henri IV, par Jean Lintlaer, Flamand, elle fut réparée en 1712 et 1715. On fit à cette occasion plusieurs couplets, parmi lesquels nous choisissons le suivant :

» Arrêtez-vous ici, passants,
» Regardez attentivement,
» Vous verrez la Samaritaine
» Assise au bord d’une fontaine :
» Vous n’en savez pas la raison ?
» C’est pour laver son cotillon. »

Cette pompe fut reconstruite en 1772 et abattue en 1813. Elle était ainsi appelée, parce qu’on y voyait le Christ assis près du bassin d’une fontaine, demandant à boire à la Samaritaine. Cette pompe servait à alimenter les bassins et fontaines des palais et jardin des Tuileries. — En 1614, on plaça sur ce pont, à la pointe de l’île, la statue équestre de Henri IV. Pendant les troubles qui, en 1788, agitèrent la cour et les parlements, la tête du Béarnais fut couronnée de fleurs et de rubans. Sa statue, renversée en 1792, fut, en 1814, rétablie provisoirement en plâtre. Celle que nous voyons aujourd’hui a été fondue le 3 octobre 1817, dans les ateliers de Lemot, au faubourg du Roule. Louis XVIII posa, le 23 octobre suivant, la première pierre du piédestal, dans l’intérieur duquel on plaça un magnifique exemplaire de la Henriade. Cette statue a coûté 537,860 francs.

En 1786, par suite de la fermeture de la foire Saint-Germain, cette grande faute administrative qui centralisa l’industrie sur la rive droite, le Pont-Neuf, qui faisait pour ainsi dire le complément de cette foire, perdit une partie de sa vogue ; sa physionomie piquante s’assombrit tout-à-coup et ne put reprendre son ancienne gaité. Le Pont-Neuf, comme édifice, est encore aujourd’hui un des plus beaux ponts de l’Europe. Sa longueur totale est de 229 m. 41 c. ; sa largeur entre les têtes est de 23 m. 10 c. La partie méridionale est composée de quatre arches et a, d’une culée à l’autre, 80 m. 49 c. ; la partie septentrionale, plus longue, a 148 m. 92 c. Toutes les arches sont en plein cintre ; leur diamètre moyen dans la partie méridionale du pont, est de 12 m. 48 c. ; dans la partie septentrionale, de 17 m. 34 c. Ce pont est orné, sur les deux faces, d’une corniche très saillante dans toute sa longueur ; cette corniche est supportée par des consoles en forme de masques, de satyres, de sylvains : quelques-uns de ces ouvrages sont attribués à Germain Pillon. En 1775, on fit de grandes réparations au Pont-Neuf, pour abaisser et rétrécir les demi-lunes qui, s’élevant à l’aplomb des piles, laissaient un emplacement vague, ordinairement rempli d’immondices. On y construisit également vingt loges ou boutiques sur les dessins de Soufflot. Dans les années 1820 et 1821, la pente de ce pont fut adoucie. En 1836, 37 et 38, l’administration a fait exécuter des travaux de restauration des pieds-droits de sept arches. Cette opération a coûté 568,853 fr. 20 c.

Pont-Neuf (passage du).

Commence à la rue Mazarine, no 44 ; finit à la rue de Seine, no 43. — 10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

Il a été bâti de 1823 à 1824. Il tire son nom de sa proximité du Pont-Neuf.

Pont-Neuf (place du).

Située entre le quais de l’Horloge et des Orfèvres. Deux numéros qui sont 13 et 15. — 11e arrondissement, quartier du Palais-de-Justice.

Elle a été formée à la même époque que la place Dauphine (voyez cet article). Les constructions riveraines sont assujetties à une décoration symétrique. Il n’existe pas d’alignement arrêté pour cette place. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

Pontoise (rue de).

Commence au quai de la Tournelle, no 47 ; finit à la rue Saint-Victor, nos 92 et 94. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 28. Sa longueur est de 270 m. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

Cette rue, dans la partie faisant face à la halle aux Veaux, et qui s’étend jusqu’au quai, a été ouverte, en 1773, sur l’emplacement du jardin des Bernardins, en vertu des lettres-patentes du mois d’août 1772, relatives à la construction de cette halle et de ses abords. — Une décision ministérielle du 29 thermidor an XI, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 12 m. et prescrivit son prolongement jusqu’à la rue Saint-Victor, sur les terrains dépendant du ci-devant collége des Bernardins, dont nous tracerons l’historique à la fin du présent article. Ce prolongement, dont la largeur était fixée à 10 m., fut immédiatement exécuté. Vers 1806, cette rue prit, en raison de sa proximité de la halle aux Veaux, le nom de rue de Pontoise. On sait que cette ville fournit à la consommation de la capitale les veaux les plus estimés. — Une décision ministérielle du 12 juin 1818 a maintenu les dimensions déterminées par le plan de l’an XI. La maison no 1 est soumise à un retranchement de 5 m. 40 c. Sur le côté des numéros pairs, la propriété située à l’encoignure gauche de la rue du Cloître-des-Bernardins devra reculer de 2 m. 80 c. Toutes les autres constructions sont alignées. — Égout entre le quai et la rue du Cloître-des-Bernardins. — Conduite d’eau depuis la rue Saint-Victor jusqu’aux deux bornes-fontaines.

Collége des Bernardins. Les religieux de l’ordre de Clairvaux, appelés Bernardins, du nom de leur fondateur saint Bernard, étaient sans cesse exposés au mépris des frères Prêcheurs, des frères Mineurs et des Légistes séculiers qui, faisant profession de science, voulaient faire passer les anciens ordres pour inutiles, parce qu’ils ne se piquaient pas, comme eux, de disputer, ni d’enseigner, ni de prendre des dégréz dans l’Université. — Étienne Lexington, Anglais de naissance et abbé de Clairvaux, résolut de mettre un terme à cette humiliation. Il conçut le projet d’établir un collége, où ses religieux pourraient faire les études nécessaires pour prendre des dégrés dans l’Université. Le pape Innocent IV approuva complètement ce projet. En conséquence l’abbé de Clairvaux acheta de l’abbé de Saint-Victor plusieurs terrains situés dans le clos du Chardonnet, et le collége fut fondé en 1244. Afin de jeter un certain éclat sur cette maison, l’abbé de Clairvaux pria Alphonse de France, frère de saint Louis d’en accepter le titre de protecteur. Alphonse accueillit favorablement cette demande et abandonna une rente de 104 livres parisis qui devait être employée à l’entretien de vingt religieux profès. Le collége des Bernardins fut gouverné par un supérieur qui reçut le titre de Prieur, ensuite celui de Proviseur. En 1320, l’abbé et les religieux de Clairvaux cédèrent ce collége à l’ordre de Cîteaux. Au mois de février 1321, le roi approuva cette cession. Le pape Benoît XII, qui avait été religieux de l’ordre de Cîteaux, fit commencer l’église, dont la première pierre fut posée le 24 mai 1338. Il n’eut pas la satisfaction de la voir terminée. Le cardinal Curti entreprit de faire achever cette église, mais il ne fut pas plus heureux que le Saint-Père ; et cet édifice, d’une architecture remarquable, resta toujours imparfait. En 1790, le collége des Bernardins devint propriété nationale. L’église, qui contenait en superficie 1,070 m. 97 c., fut vendue le 4 messidor an V. Les autres bâtiments restèrent propriétés de l’État jusqu’en l’an XII.

Un arrêté du gouvernement du 22 nivôse de cette année, porte entr’autres dispositions ce qui suit : « Article 1er. Les bâtiments des Bernardins, près la place aux Veaux, seront concédés à la Ville de Paris, en la personne du préfet de la Seine, par le ministre des finances, moyennant une rente dont la quotité sera de 5 p. % du prix de l’estimation des bâtiments faite contradictoirement par les experts nommés par le préfet de la Seine et le directeur des Domaines. »

La rente annuelle a été fixée à la somme de 6,000 fr. La ville est entrée en jouissance le 1er vendémiaire an XIII.

La rente de 6,000 francs, formant le prix principal de la présente vente, a été comprise dans les domaines nationaux attribués par la loi du 19 septembre 1807, à l’Hôtel-Dieu et à l’Hôpital-Général de Paris en remplacement de leurs biens aliénés. La ville a constamment servi cette rente aux hospices civils jusqu’en 1836, époque à laquelle le remboursement a été effectué au principal de 120,000 francs. — Le réfectoire a servi de dépôt d’huiles et de magasin à la ville. Le dortoir a été occupé par les archives de la préfecture de la Seine. Ces bâtiments situés du côté de la rue de Poissy, seront prochainement affectés à une caserne de sapeurs-pompiers. Les travaux d’appropriation s’exécutent en ce moment sous la direction de M. Hittorf, architecte. — D’après une délibération du conseil municipal, on va construire en façade sur la rue de Pontoise des bâtiments destinés à une école communale. Les travaux sont confiés à M. Durand, architecte.

Pont-Royal.

Situé entre les quais des Tuileries, d’Orsay et de Voltaire.

On ne communiquait, jusqu’en 1632, du faubourg Saint-Germain au Louvre et aux Tuileries que par un bac qui avait d’abord donné son nom à un chemin ensuite à une rue appelée du Bac. À cette époque, le sieur Barbier, contrôleur-général des bois de l’Île de France, qui possédait un clos à l’ouest de ce chemin, construisit sur la rivière un pont de bois : ce pont fut appelé pont Barbier, du nom de son entrepreneur ; pont Sainte-Anne, en l’honneur d’Anne d’Autriche, et des Tuileries, parce qu’il aboutissait au palais et au jardin de ce nom ; un peu plus tard on le nomma pont Rouge, parce qu’il fut peint de cette couleur. Ce pont, qui se composait de dix arches, fut souvent endommagé. Il exista cependant jusqu’au 20 février 1684 ; à cette époque, il fut entièrement emporté par les eaux. Les fondations de celui qui existe aujourd’hui furent jetées le 25 octobre de l’année suivante. Louvois venait alors de succéder à Colbert, dans la charge de surintendant des bâtiments. Les dessins ont été donnés par Jules Hardouin Mansart, et la construction suivie par Gabriel. La fondation de la première pile, du côté des Tuileries, ayant présenté des difficultés à cause de la mauvaise qualité du terrain, on appela de Maëstricht, le frère François Romain, moine de l’ordre de Saint-Dominique, qui y employa, pour la première fois, la machine à draguer. « Il prépara, dit un historien contemporain, par ce moyen le terrain sur lequel la pile devait être élevée, fit échouer un grand bateau marnois rempli de matériaux, et l’entoura de pieux battus sous l’eau et d’une jetée de pierre. On forma ensuite une espèce de caisse ou crèche contenant des assises de pierre, cramponées, attenantes à ces parois, et après qu’elle eut été immergée et consolidée par de longs pieux de garde, on remplit le vide que laissaient entre eux les parements avec des moellons et du mortier de Pouzzolane, que l’on employa pour la première fois à Paris. Cette fondation fut chargée d’un poids beaucoup plus considérable que celui qu’elle devait soutenir après la construction du pont, et comme au bout de six mois d’épreuve, il ne se manifesta qu’un tassement de 27 millimètres, qui fut attribué à la retraite des mortiers, on éleva sans crainte la pile et les deux arches collatérales. C’est dans cette pile qu’on a déposé les inscriptions et les médailles. » — Ce pont fut nommé Pont-Royal, parce que le roi en fit les frais qui s’élevèrent à la somme de 742,171 livres 11 sous. En 1792, on lui donna le nom de pont National ; en 1804, celui de pont des Tuileries ; depuis 1815, on l’appelle indistinctement Pont-Royal et des Tuileries. Il se compose de cinq arches à plein-cintre, dont le diamètre moyen est de 22 m. Sa largeur entre les têtes est de 17 m., et sa longueur totale entre les deux culées est de 128 m. En 1839, 40, 43 et 44, l’administration a fait exécuter des travaux de restauration, de rejointement des voûtes et piles en ciment romain, etc., qui ont occasionné une dépense de 173,456 fr.

Ponts (rue des Deux-).

Commence aux quais d’Orléans, no 2, et de Béthune, no 28 ; finit aux quais de Bourbon, no 1, et d’Anjou, no 37. Le dernier impair est 37 ; le dernier pair, 40. Sa longueur est de 157 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Île-Saint-Louis.

Cette rue est ainsi nommée en raison de sa situation entre les deux ponts Marie et de la Tournelle. Sa construction fut commencée vers 1614. — Deux décisions ministérielles, la première du 24 frimaire an XIII, signée Champagny ; la seconde du 9 mai 1818, fixèrent la largeur de cette voie publique à 12 m. Cette largeur est portée à 15 m. en vertu d’une ordonnance royale du 4 août 1838. Les constructions riveraines sont soumises à un retranchement de 3 m. 80 c. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).


Popincourt (abattoir).

Situé dans l’avenue Parmentier. — 8e arrondissement, quartier Popincourt.

Cet établissement, appelé aussi Abattoir de Ménilmontant, occupe tout l’ilot circonscrit par les rues Saint-Maur, des Amandiers, Saint-Ambroise et l’avenue Parmentier. Sur cette avenue est la façade principale de cet établissement, dont la superficie est d’environ 43,500 m. Une grille de plus de 30 m. de longueur, aux extrémités de laquelle sont deux pavillons de chacun 16 m. 40 c. sur 10 m., contenant les bureaux de l’administration et les logements des agents, donne entrée à une cour de 96 m. de largeur et 140 m. de longueur ; cette cour est placée au centre et contient dans le fond deux parcs aux bœufs, de chacun 46 m. sur 12 m., entourés de plantations. Sur les côtés sont quatre échaudoirs composés chacun de deux bâtiments de 46 m. 20 c. de largeur sur 10 m. 80 c., séparés par une cour de 9 m. 40 c. de largeur. Ces bâtiments sont entourés de huit autres bâtiments, dont six de 51 m. sur 10 m., et deux de 46 m. 20 c. sur 10 m., à usage des bouveries et bergeries. À l’extrémité de l’abattoir sont deux fondoirs de chacun 26 m. sur 19 m., deux magasins de 51 m. sur 10 m. des remises, une machine à vapeur placée dans l’axe de l’établissement et des réservoirs. Tous ces bâtiments sont réguliers, construits en pierres de taille et meulière, et leur disposition est parfaitement symétrique. (Voir l’article Abattoirs.)

Popincourt (marché).

Situé dans la rue de Ménilmontant. — 8e arrondissement, quartier Popincourt.

Une ordonnance royale du 9 septembre 1829 porte ce qui suit : « Article 1er. Il sera établi un nouveau marché de comestibles dans notre bonne ville de Paris, sur l’emplacement de l’ancienne voirie de Ménilmontant et aux frais du sieur Testart, soumissionnaire. Notre bonne ville de Paris est autorisée à accepter la soumission en date du 12 juillet 1829, par laquelle le d. sieur Testart s’oblige à construire à ses frais, un marché sur le dit emplacement, moyennant la concession à son profit, pendant soixante-dix ans, des droits de place et d’étalage dans le dit marché, tels qu’ils sont fixés dans le tarif adopté par la Ville, le tout conformément aux clauses et conditions exprimées dans la d. soumission, et acceptées par les délibérations du conseil municipal des 31 octobre 1828 et 26 juin 1829. » — Le sieur Testart s’était engagé aussi à céder à la ville de Paris le sol de trois rues à ouvrir pour faciliter l’accès du marché. Cet entrepreneur exécuta ses engagements, et fit construire le marché sous la direction de M. Molinos, architecte. Cet établissement a été inauguré le 31 mai 1831 en vertu d’une ordonnance de police du 21 du même mois. Le marché Popincourt occupe une superficie de 1,000 m.

Les percements exécutés aux abords du marché, sont : 1o une rue de 10 m. de largeur, qui borde trois côtés de cet établissement. Cette voie publique a reçu le nom de rue du Marché-Popincourt ; 2o une rue de 12 m. de largeur, qui commence à la rue Popincourt et finit à celle du Marché ; 3o et une rue de 15 m. de largeur, tracée dans l’axe du marché. Elle communique de la rue de Ménilmontant à celle qui a 12 m. de largeur. Ces deux dernières voies publiques ne sont pas encore dénommées.

Popincourt (rue).

Commence à la rue de la Roquette, no 69 ; finit à la rue de Ménilmontant, nos 32 et 31. Le dernier impair est 87 ; le dernier pair 108. Sa longueur est de 960 m. — 8e arrondissement, quartier Popincourt.

Ce fut par abréviation qu’on l’appela longtemps rue Pincourt. Elle doit son nom à Jean de Popincourt, premier président du parlement de Paris, sous Charles VI, qui y avait une maison de plaisance. Quelques paysans vinrent successivement y construire plusieurs chaumières, dont le nombre s’augmentant chaque jour, finit par former un hameau, qui, sous le règne de Louis XIII, fut compris dans le faubourg Saint-Antoine. — Une décision ministérielle du 13 germinal an X, signée Chaptal, et une ordonnance royale à la date du 6 mai 1827, ont fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Les propriétés ci-après ne sont pas soumises à retranchement : 1, 1 bis, 1 ter, 3, 5, 9, 9 bis, 11, 13, 15, 21, 33, 41, 49, 51, 53, 55, 59, partie de 61. Les deux bâtiments situés entre les nos 67 et 69, partie de 71 ; 73, 75, 77, partie de 81, 83, 85, 87 ; 4, 10, 12, 14, 18, 24, 26, 38, 40, 42, 44, 46, 54, 56, 58, 60, 62, 64, 66, partie de 68, partie de 74, 76, 78, 98, 100, 102 et 104. — Portion d’égout. — Conduite d’eau dans la plus grande partie.

Popincourt (rue du Marché-).

Bordant trois côtés de cet établissement. Pas de numéro. Sa longueur est de 136 m. — 8e arrondissement, quartier Popincourt.

Ouverte en 1829 sur les terrains appartenant au sieur Testart, cette rue a 10 m. de largeur. Elle a été dénommée en vertu d’une décision ministérielle du 21 juin 1844. (Voyez l’article du marché Popincourt.)

Popincourt (rue Neuve-).

Commence à la rue de Ménilmontant, nos 46 et 48 ; finit à un passage conduisant à la rue Popincourt, entre les nos 82 et 84. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair 12. — 8e arrondissement, quartier Popincourt.

Elle a été ouverte sans autorisation, en 1826, sur les terrains appartenant à M. le duc de Choiseul et à madame Hamelin. — Un arrêté préfectoral du 7 décembre 1840, a prescrit la fermeture de cette rue, qui n’est pas reconnue voie publique. — Conduite d’eau depuis la rue de Ménilmontant jusqu’aux deux bornes fontaines.


Portefoin (rue).

Commence aux rues des Enfants-Rouges, no  13, et Molay, no  1 ; finit à la rue du Temple, nos 68 et 70. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair 14. Sa longueur est de 142 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

Dès 1282, elle était désignée sous le nom de Poulin ou Richard du Poulin, en raison d’un propriétaire qui y fit construire plusieurs maisons. Jean Portefin ayant fait bâtir plus tard un hôtel dans cette rue, on lui donna son nom, que le peuple changea pour celui de Portefoin. Quelques plans la désignent sous les dénominations des Enfants-Rouges, des Bons-Enfants, en raison de l’hôpital qui y était situé et dont nous avons parlé à l’article de la rue Molay. — Une décision ministérielle du 23 brumaire an VIII, signée Quinette, fixa la largeur de cette voie publique à 8 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 16 mai 1833. Propriété no  1, retranchement réduit, 2 m. ; 3, ret. réduit, 1 m. 40 c. ; 5, ret. réduit, 1 m. 10 c. ; 7, ret. réduit, 90 c. ; 9, ret. réduit, 60 c. ; 11, redressement ; 13 doit avancer sur ses vestiges ; 15, alignée ; 17, redres. ; 19, ret. réduit, 1 m. 30 c. ; 2, red. ; 4, ret. réduit, 30 c. ; 6, ret. réduit, 55 c. ; 8, ret. réduit, 1 m. ; 10, ret. réduit, 2 m. ; 12, ret. réduit, 2 m. 80 c. ; 14, ret. réduit, 1 m. 30 c. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Portes (rue des Douze-).

Commence à la rue Saint-Pierre, nos 3 et 10 ; finit à la rue Saint-Louis, nos 34 et 36. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair 8. Sa longueur est de 75 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

On la trouve désignée sous le nom de Saint-Nicolas, en raison de Nicolas Le Jay, premier président au parlement de Paris, de 1640 à 1656, qui y possédait plusieurs maisons. Sa dénomination actuelle lui vient de douze portes de maisons qu’on voyait dans cette rue. — Une décision ministérielle du 13 fructidor an VII, signée Quinette, fixa la largeur de cette voie publique à 8 m. Cette dimension a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 8 juin 1834. Propriétés du côté des numéros impairs, retranch. 1 m. 20 c. à 1 m. 70 c. Propriétés du côté opposé, retranch. 60 c. à 1 m. 10 c. — Conduite d’eau depuis la rue Saint-Louis jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Crébillon, poète tragique, a demeuré dans cette rue.

Portes (rue des Trois).

Commence à la place Maubert, nos 12 et 14 ; finit à la rue de l’Hôtel-Colbert, nos 13 et 15. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair 18. Sa longueur est de 78 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Celle rue fut tracée en 1202 sur le clos Mauvoisin, qui faisait partie de la seigneurie de Garlande. En 1380, on la trouve désignée sous le nom de ruelle Augustin, dite des Trois-Portes. Jaillot prétend qu’elle avait pris cette dénomination parce qu’elle ne possédait que trois maisons et trois portes. — Une décision ministérielle du 3 pluviôse an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Les maisons nos 5, 15 ; 2, 4, 6, 8, 10 et 12, sont alignées. — Conduite d’eau depuis la rue de l’Hôtel-Colbert jusqu’à la borne-fontaine.

Portes-Saint-André (rue des Deux-).

Commence à la rue de la Harpe, nos 50 et 52 ; finit à la rue Hautefeuille, nos 11 et 13. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair 8. Sa longueur est de 100 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Dès 1450, on la nommait rue des Deux-Portes, parce qu’elle était fermée à ses deux extrémités. — Une décision ministérielle du 23 prairial an VII, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 22 août 1840, cette largeur est portée à 10 m. Maison no  1, retranch. réduit, 2 m. 80 c. ; 3, ret. réduit, 3 m. 90 c. ; 5, ret. réduit, 4 m. 90 c ; 7, ret., 5 m. ; 9, ret. réduit, 4 m. ; 2, ret. réduit, 4 m. 30 c. ; 4, ret. réduit, 3 m. 10 c. : 6, ret. réduit, 2 m. 10 c. ; 8, ret. 1 m. 90 c. ; maison à l’encoignure de la rue de la Harpe, ret. réduit, 3 m. 30 c. — Conduite d’eau depuis la rue de la Harpe jusqu’à la borne-fontaine.

Portes-Saint-Jean (rue des Deux-).

Commence à la rue de la Tixéranderie, nos 35 et 37 ; finit à la rue de la Verrerie, nos 29 et 33. Le dernier impair est 9, le dernier pair 6. Sa longueur est de 85 m. — 7e arrondissement, quartier du Marché-Saint-Jean.

Cette rue doit son nom aux portes qui la fermaient autrefois à ses extrémités, et non aux portes d’une ancienne enceinte, comme l’ont prétendu plusieurs écrivains modernes. En 1281, elle se nommait rue Entre-Deux-Portes. En 1300, rue Galiace ou des Deux-Portes. Elle débouche dans la rue de la Tixéranderie, sous l’arcade d’une maison. — Une décision ministérielle du 28 brumaire an VI, signée Letourneux, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Les constructions du côté des numéros impairs devront reculer de 1 m. 70 c. au plus. La maison située sur le côté opposé, à l’encoignure de la rue de la Tixéranderie, est soumise à un retranchement réduit de 3 m. ; celles nos 2, 4 et 6, sont assujetties à un ret. de 70 c. à 1 m. — Conduite d’eau depuis la rue de la Verrerie jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Portes-Saint-Sauveur (rue des Deux-).

Commence aux rues Pavée, no 2, et du Petit-Lion, no 28 ; finit à la rue Thévenot, nos 11 et 13. Le dernier impair est 31 ; le dernier pair 36. Sa longueur est de 234 m. — 5e arrondissement, quartier Montorgueil.

Un bail de l’année 1241 indique que cette voie publique était alors construite. Elle s’arrêtait à cette époque à la rue Saint-Sauveur, et était fermée par une porte à chaque extrémité. Vers la fin du XVIIe siècle, elle fut prolongée jusqu’à la rue Thévenot. La partie située entre la rue Pavée et celle du Renard se nommait anciennement Grate-C.  ; en 1427, on lui donna la dénomination de rue des Deux-Petites-Portes. — Une décision ministérielle du 19 pluviôse an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 21 juin 1826. Propriétés de 1 à 5, retranch. 4 m. 70 c. à 5 m. 20 c. ; 7, ret., 2 m. 80 c. ; 9, ret. 5 m. 30 c. ; 11, alignée ; de 13 à 25, ret., 4 m. 10 c. à 4 m. 70 c. ; de 27 à la fin, ret. 4 m. 70 c. à 5 m. 50 c. ; 2, ret. réduit 50 c. ; 4, 6, ret. 80 c. à 1 m.10 c. ; 8, alignée ; 10, ret. 90 c. ; 12, ret., 50 c. ; de 14 à 22, alignées ; 24, ret. réduit 1 m. 20 c ; 26, ret. 1 m. ; 28, ret. 85 c. ; 30, ret.70 c. ; 32, ret. 45 c ; 34, ret. 25 c ; 36, redress. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

{{LazareRue|port-mahon_rue-de|Port-Mahon|rue de|Commence à la rue Neuve-Saint-Augustin, no 28 ; finit aux rues Louis-le-Grand, no 24, et d’Hanovre, no 21. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair 16. Sa longueur est de 126 m. — 2e arrondissement, quartier Feydeau.

Cette rue a été ouverte en 1795, sur l’emplacement de l’Hôtel de Richelieu, appartenant alors au citoyen Chéradame. Un arrêté de la commission des travaux publics du 7 vendémiaire an III, autorisa ce percement, dont la largeur fut fixée à 30 pieds. — Une ordonnance royale du 16 avril 1831, a maintenu cette largeur. Les constructions riveraines sont alignées. — Égout entre les rues d’Antin et Louis-le-Grand. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Le nom de Port-Mahon, assigné à cette voie publique, rappelle la prise de Port-Mahon, en 1756, par le duc de Richelieu. (Voyez rue d’Hanovre.)

{{LazareRue|postes_administration-des|Postes|administration des|Située dans la rue Jean-Jacques-Rousseau, no 7. — 3e arrondissement, quartier Saint-Eustache.

§ ler. — De l’Hôtel des Postes.

L’hôtel aujourd’hui occupé par l’administration des Postes n’était, vers la fin du XVe siècle, qu’une grande maison ayant pour enseigne l’Image Saint-Jacques. Elle appartenait alors à Jacques Rebours, procureur de la ville. Jean-Louis Nogaret de la Valette, duc d’Épernon, l’acheta et la fit rebâtir. Elle fut vendue par Bernard de Nogaret, son fils, à Barthélemy d’Hervart, contrôleur général des finances, qui la reconstruisit presque en entier et n’épargna rien pour en faire une habitation magnifique. Cet hôtel passa ensuite à M. Fleuriau d’Armenonville, secrétaire d’état et garde des sceaux. Il appartenait au comte de Morville, ministre et secrétaire d’état aux affaires étrangères, lorsque le roi en ordonna l’acquisition en 1757, à l’effet d’y placer le bureau des Postes.

§ II. — Historique des Postes.

On ne trouve aucune trace de l’institution des Postes durant les siècles de barbarie qui suivent la chute de l’empire romain. C’est à Charlemagne qu’appartient, en France, l’honneur de s’être occupé le premier de leur organisation. Cette haute et merveilleuse intelligence devina les services qu’elles pouvaient rendre en rattachant à un centre commun les diverses provinces de son vaste empire. Il répara les voies militaires dont les Romains avaient sillonné la Gaule, et institua peu de temps a près des courriers qui s’appelèrent veredarii ou cursores.

De Charlemagne à Louis XI on ne put se procurer de nouvelles des provinces que par l’entremise des messagers, que l’Université avait seule le droit d’envoyer dans les principales villes du royaume. L’esprit vif et pénétrant de Louis XI devina bientôt tout le parti qu’on devait tirer de cette institution. Le 19 juin 1464, parut un édit dans lequel sa majesté expose : « Qu’ayant mis en délibération avec les seigneurs du conseil, qu’il est moult nécessaire et important à ses affaires et à son état de sçavoir diligemment nouvelles de tous côtez, et y faire quand bon lui semblera, sçavoir des sciennes, d’instituer et d’establir en toutes les villes, bourgs, bourgades et lieux que besoin sera jugé plus commodes, un nombre de chevaux courants de traite en traite, par le moyen desquels ses commandements puissent être promptement exécutez, et qu’il puisse avoir nouvelles de ses voisins quand il voudra, etc… Ma volonté et plaisir est que dès à présent et d’ores en avant, il soit mis et establi spécialement sur les grands chemins de mon dit royaume, personnes stables, et qui feront serment de bien et loyalement servir le roy, pour tenir et entretenir quatre ou cinq chevaux de légère taille, bien enharnachez, et propres à courir le galop durant le chemin de leur traite, lequel nombre on pourra augmenter, s’il en est besoin. »

Le caractère sombre et défiant de Louis XI se révèle dans cet édit dont l’article 10e est ainsi conçu : « Après avoir vu et visité par le dit commis les paquets des dits courriers, et connu qu’il n’y ait rien de contraire au service du roy, les cachètera d’un cachet qu’il aura du dit grand-maître des coureurs et puis les rendra au dit courrier avec passeport, que sa majesté veut être en la forme qui en suit : Maîtres tenants les chevaux courants du roy, depuis tel lieu jusqu’à tel autre… montez et laissez passer ce présent courrier nommé tel, qui s’en ça en tel lieu, avec sa guide et malle en laquelle sont… le nombre de tant de paquets de lettres cachetées du cachet de notre grand-maître des coureurs de France, lesquelles lettres ont été par moy vues et n’y ai rien trouvé qui préjudicie au roy notre sire ; au moyen de quoy ne lui donnez aucun empêchement, ne portant autres choses que… telle somme pour faire son voyage ; il sera signé du dit commis et non d’autres personnes. »

Le prix de la traite durant quatre lieues, en y comprenant celui du guide, est fixé par le même édit à la somme de dix sols. De grandes améliorations furent successivement introduites dans le service des Postes. Charles VIII mit la France en correspondance réglée avec plusieurs états voisins, notamment avec l’Italie. Henri III, en 1576, donna des itinéraires réguliers à toutes les villes ayant parlement ; enfin Henri IV, pour faciliter les communications et rendre les voyages plus fréquents, créa en 1597 un établissement destiné à fournir aux voyageurs des chevaux de louage de traite en traite, sur les grands chemins. Les considérants de l’édit du roi méritent d’être rappelés. « Comme les commerces accoutumez cessent et sont discontinuez en beaucoup d’endroits, et ne peuvent nos dicts subjects vaquer librement à leurs affaires, sinon en prenant la poste, qui leur vient en grande cherté et excessive dépense ; à quoy désirant pourvoir, et donner à nos dits subjects les moyens de voyager et commodément continuer le labourage, avons ordonné et ordonnons que par toutes les villes, bourgs et bourgades de nostre royaume, seront establis des maistres particuliers pour chacune traite et journée ; déclarant néanmoins n’avoir entendu préjudicier aux privilèges et immunités des postes. »

Bientôt on réunit en une seule les deux institutions des relais et des postes. Sous Louis XIII, il fut ordonné que les courriers partiraient de Paris pour les principales villes du royaume deux fois par semaine, et qu’ils feraient nuit et jour une poste par heure. Louis XIV exempta les maîtres coureurs, de la taille pour 60 arpents de terre, de la milice pour l’aîné de leurs enfants et le premier de leurs postillons, du logement des gens de guerre, de la contribution pour les frais de guet, gardes et autres impositions.

À Louis-le-Grand appartient encore l’honneur d’avoir créé la Poste-aux-Lettres, ou Petite-Poste. Voici le titre relatif à cette fondation.

« Louis, par la grâce de Dieu, etc… Considérant que la grande estendue de notre ville de Paris, et la multitude des personnes qui la composent, causent beaucoup de longueur et de retardement au nombre infini des affaires qui s’y traitent et qui s’y négocient, nous avons reconnu qu’il étoit nécessaire d’apporter quelque ordre particulier, afin d’en avoir une plus prompte et diligente expédition, et après avoir examiné plusieurs propositions qui nous ont été faites sur ce sujet, nous n’en avons point trouvé de plus innocente pour les particuliers, ni de plus advantageuse pour le public, que l’établissement de plusieurs commis dans notre d. ville de Paris, lesquels étant divisés par quartiers, auront la charge et le soing de partir tous les matins, et de prendre chacun dans un bon nombre de boistes, qui seront mises en différents endroits des d. quartiers pour la commodité de tous le monde, les billets, lettres et mémoires que l’on est obligé d’écrire à tous moments et à toutes rencontres, et de là les porter dans une boutique ou bureau qui sera dans la cour du pallais, pour y être distribuez par ordre de quartier, et rendus par les d. commis sur le champ, diligemment et fidèlement à leurs adresses, d’où retournant, rapporter au pallais sur le midy et à trois heures, et même plus souvent, s’il est nécessaire, les billets, lettres et mémoires qui auront été mis dans les d. boistes pendant le dit temps, etc… etc… Considérant aussi que ceux qui sont à Paris ont plus d’affaires avec les personnes qui sont dans la d. ville, qu’avec ceux qui sont dans les provinces, dont on a bien souvent plus facilement des nouvelles et des réponses que de ceux qui sont dans les quartiers esloignés, et qu’il est bien à propos d’establir, pour la facilité du commerce et pour la commodité du public, une correspondance si nécessaire à tout le monde, et particulièrement aux marchands qui ne peuvent quitter leur boutique, à l’artisan qui n’a rien de si cher que le temps et son travail qui le nourrit, et à l’officier qui de quelque condition qu’il soit, devant l’assiduité à son exercice, ne le peut abandonner.

« À ces causes, etc… Voulons et nous plait qu’il soit establi dans notre bonne ville et fauxbourgs de Paris, tel nombre de boistes, de commis et de bureaux qu’il sera nécessaire, et dans les lieux qui seront jugés être plus à propos, afin que ceux qui voudront se servir de cette voye en puissent user. N’entendant y contraindre personne, voullant aussi que le salaire des d. commis soient modicque et modéré, et qu’il ne soit que d’un sol marqué, quelque grosseur que puisse avoir le billet, lettre ou mémoire, etc… Nous avons donné à nos chers et bien amez les sieurs de Nogent et de Villahier, maistres des requêtes, en considération des bons et agréables services qu’ils nous ont rendus et rendent tous les jours, la permission et faculté de faire le dit établissement dans notre ville et fauxbourgs de Paris et autres villes de notre royaume, où ils verront qu’il sera nécessaire, à l’exclusion de toutes autres personnes, pendant le temps et espace de quarante années, durant les quelles nous voulons et entendons que les d. sieurs de Nogent et de Villahier jouissent seuls de la dite faculté, de tous les profits et émoluments qui en pourront venir. Données à Paris au mois de mai de l’an 1653, et de notre règne le 11e. Signé Louis. »

Cette institution ne réussit pas d’abord ; aussi Pélisson en parle-t-il comme d’une apparition qui devait bientôt s’évanouir. On trouve dans une annotation écrite de sa main, en marge d’une lettre que mademoiselle de Scudéry lui avait envoyée par l’entremise de la boîte des billets, cette curieuse indication : « M. de Villahier avoit obtenu un privilège ou don du roi, pour pouvoir seul establir ces boistes, et avoit ensuite establi un bureau au pallais, où l’on vendoit pour un sol pièce certains billets imprimés et marqués d’une marque qui lui estoit particulière. Ces billets ne contenoient autre chose sinon : Port payé ce jour de… l’an mil six cent cinquante-trois ou cinquante quatre. Pour s’en servir, il falloit remplir le blanc de la date du jour et du mois au quel vous escrimiez et après cela vous n’aviez qu’à entortiller le billet autour de celui que vous escrimiez à votre ami, et les faire jeter ensuite dans la boiste. »

Le secret des lettres ne tarda pas à être violé. Le ministre Louvois, le premier, se rendit coupable de cette insigne perfidie. Sous le règne de Louis XV, on décachetait avec soin toutes les lettres dont les adresses faisaient soupçonner la relation d’intrigues galantes ou politiques. On en faisait des extraits, et après avoir recacheté les billets, on les envoyait à leur adresse. L’intendant des postes venait tous les dimanches offrir à sa majesté le relevé des infidélités hebdomadaires.

» Le docteur Quesnay, dit madame de Hausset, dans son journal, s’est mis devant moi plusieurs fois en fureur sur cet infâme ministère, comme il l’appeloit. Je ne dinerois pas plus volontiers, disoit-il, avec l’intendant des postes qu’avec le bourreau. »

Le ministre Louvois fit rembourser les offices des maîtres courriers et réunit en une seule administration les divers départements qui percevaient les ports de lettres. Ce fut un nommé Lazare Patin, qui en devint fermier général en 1663, par un bail de onze années que l’on prolongea jusqu’en 1683. L’Assemblée Constituante, par un décret de 1790, supprima les privilèges des maîtres de poste et les remplaça par une indemnité annuelle de 30 livres par cheval, laquelle indemnité ne pouvait être inférieure à la somme de 250 livres, ni dépasser celle de 450, quelle que fut l’importance des relais.

Le service des postes reçut de nombreuses améliorations en 1792. On remplaça d’abord les anciens véhicules lourds, dangereux et incommodes par des voitures suspendues, à deux roues et à trois chevaux ; quarante lignes furent desservies par autant de malles dont l’entretien était à la charge du gouvernement ; quatorze partaient de Paris, les vingt-six autres faisaient le service des départements. Pour indemniser les maîtres de poste de la perte de leurs anciens privilèges, on leur accorda 30 sous par cheval et par poste, au lieu de 25 qu’ils avaient auparavant. On reconnut bientôt l’insuffisance de cette rétribution, et Napoléon, pour rendre meilleure la position des maîtres de poste, frappa en 1805 tout entrepreneur de voitures publiques d’une contribution de 25 c. par poste et par cheval.

D’un tableau comparatif de la marche des malles postes, pendant les années 1814, 1820, 1836 et 1842, il résulte que 22 malles-postes de 1re et de 2e sections, chargées concurremment avec 1500 services par entreprise des dépêches en France, parcourent une distance de 992 postes 1/2. Ce trajet, qui exigeait 1,178 heures en 1814, et 799 en 1829, n’en réclame plus que 610 aujourd’hui ; ce qui produit une accélération de 189 heures, qui équivaut à près de moitié, relativement au parcours de 1814.

Nous terminons cet article par quelques tableaux de statistique qui feront connaître toute l’importance de l’administration des Postes.

En 1663, le 1er bail des Postes produisit 1,200,000 fr.
1683, le 2e 1,800,000
1695, le 4e 2,820,000
1713, le 8e 3,800,000
1764, le 18e 7,113,000
1778, le 24e et dernier 12,000,000
Produits généraux des Postes pendant les années 1821, 1830 et suivantes, jusqu’en 1842 inclusivement.
Exercices Recettes
1821 23,892,698 fr.
1830 33,727,649 fr.
1831 33,340,319 fr.
1832 34,164,604 fr.
1833 35,361,599 fr.
1834 36,171,362 fr.
1835 37,036,468 fr.
1836 37,405,510 fr.
1837 40,382,368 fr.
1838 42,242,870 fr.
1839 44,131,234 fr.
1840 46,105,736 fr.
1841 48,042,439 fr.
1842 48,897,226 fr.
Articles d’argent déposés dans les bureaux de poste pendant les années 1821, 1830, 1834 et suivantes, jusqu’en 1842 inclusivement.
Exercices. Articles d’argent versés
dans les bureaux de poste.
Articles d’argent payés
dans les bureaux de poste.
Nombre des dépôts Montant des dépôts Nombre d’articles d’argent Sommes payées
fr. c. fr. c.
1821 317,642 9,099,296 79 316,842 9,092,642 12
1830 495,468 13,185,942 » 493,873 13,170,882 92
1834 764,417 16,412,924 07 764,906 16,426,712 99
1835 726,553 15,795,336 27 725,305 15,769,263 15
1836 698,378 15,436,797 76 696,340 15,409,496 04
1837 742,365 16,157,871 79 725,594 16,120,281 06
1838 792,036 16,938,923 41 778,474 16,895,744 36
1839 831,164 17,598,026 56 822,880 17,534,140 28
1840 960,175 19,570,120 92 940,002 19,337,283 10
1841 1,143,603 22,076,252 26 1,136,902 22,006,686 82
1842 1,105,959 21,907,641 38 1,107,512 21,953,710 63
Nombre des journaux et imprimés transportés par la poste pendant les années 1821, 1830, 1834 et suivantes, jusqu’en 1842 inclusivement.
Exercices Expédiés de Paris. Originaires des départements. Nés et distrib. dans l’arrond. rural de chaque bureau. Total. Moyenne par jour.
1821 23,209,773 4,618,061 » 27,827,834 76,240
1830 32,334,280 7,422,540 190,050 39,946,875 109,413
1834 37,644,000 11,157,000 485,000 49,286,000 136,905
1835 38,778,675 10,093,250 433,750 49,305,675 136,960
1836 37,871,190 7,844,490 534,350 46,250,030 126,712
1837 40,535,247 9,298,048 643,000 50,376,295 138,017
1838 38,260,110 9,269,090 681,950 48,211,150 132,086
1839 39,176,647 10,176,653 842,641 50,195,941 137,523
1840 41,149,912 10,979,084 835,296 52,964,292 144,711
1841 43,676,012 12,212,892 933,914 56,822,818 155,679
1842 44,554,448 13,066,477 1,124,800 58,745,725 160,947
Tableau du nombre des lettres soumises à la taxe, qui ont circulé dans le service des postes pendant les années 1821, 1830, 1834 et suivantes, jusqu’en 1842 inclus.
Exercices. Lettres taxées ou affranchies Moyenne par jour. Lettres tombées en rebut. Reste en lettres remises aux destinataires.
Service ordinaire Service rural

Lettres dont la circul. est restreinte dans l’arrond. rural de chaque bur.
Total.
À Paris Dans les départements Service ordinaire Service rural Total. Service ordinaire Service rural Total.
1821 12,858,120 32,524,031 » 45,382,151 124,334 889,000 » 889,000 44,493,151 » 44,493,151
1830 16,953,087 45,050,224 1,813,949 63,817,260 174,841 1,509,303 90,697 1,600,000 60,494,008 1,723,252 62,217,260
1834 17,230,053 49,398,466 4,198,000 70,826,519 196,740 1,662,158 210,000 1,872,158 64,966,361 3,988,000 68,954,361
1835 18,403,174 52,238,994 4,377,750 75,019,918 205,534 1,722,833 222,350 1,945,183 68,919,335 4,145,400 73,074,735
1836 19,223,915 54,673,416 5,073,230 78,970,561 216,358 1,815,763 253,660 2,069,423 72,081,568 4,759,570 76,901,138
1837 20,134,732 56,741,506 6,471,720 83,348,008 228,350 1,996,103 277,840 2,273,943 74,880,185 6,193,880 81,074,065
1838 20,148,328 59,415,422 8,061,820 87,625,570 240,070 2,187,535 242,064 2,429,599 77,376,215 7,819,756 85,195,971
1839 21,955,350 61,271,911 8,425,010 91,652,271 278,500 2,382,548 243,974 2,626,517 80,844,713 8,181,036 89,025,749
1840 22,002,418 63,115,956 8,628,200 93,746,574 256,840 2,398,299 257,840 2,656,139 82,720,075 8,370,360 91,090,435
1841 25,113,302 62,213,274 8,682,313 96,008,889 263,033 2,582,907 263,864 2,846,771 84,743,669 8,418,449 93,162,118
1842 26,425,908 63,990,851 8,865,404 99,282,163 272,006 2,607,672 267,500 2,875,172 87,809,087 8,597,904 96,406,991
Nombre des bureaux de poste et de distribution depuis 1820.
Années. Nombre Total
des bureaux
de Poste.
des bureaux
de distribution.
1820. 1,289 486 1,775
1825. 1,338 497 1,835
1830. 1,395 580 1,975
1835. 1,443 651 2,094
1840. 1,631 664 2,295
1843. 2,091 685 2,776


Postes (rue des).

Commence aux rues de la Vieille-Estrapade, et des Fossés-Saint-Jacques, no 34 ; finit à la rue de l’Arbalète, nos 2 et 4. Le dernier impair est 47 ; le dernier pair, 51. Sa longueur est de 578 m.12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

« Dans tous les titres de Sainte-Geneviève (dit Jaillot), l’endroit où cette rue est située est nommé le clos des Poteries, le clos des Métairies ; il était planté de vignes qui avaient été baillées à la charge de payer le tiers-pot en vendange, de redevance seigneuriale. » — Dès le XVIe siècle le nom primitif de cette rue était altéré. Nous lisons dans le terrier du roi de 1640 : rue des Poteries et maintenant des Postes. — Une décision ministérielle du 28 pluviôse an IX, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 23 janvier 1844, cette moindre largeur est portée à 12 m. Propriétés de 1 à 5, retranch. réduit 50 c. ; 7, ret. réduit 4 m. 20 c. ; 9, ret. réduit 4 m. 90 c. ; 11, ret. réduit 4 m. ; encoignure droite de la rue des Irlandais, et propriété no 13, ret. réduit 3 m. ; de 15 à 33, ret. 4 m. 10 c. à 5 m. ; 37, ret. réduit 1 m. 60 c. ; 37 bis, ret. réduit 1 m. 30 c. ; 39, ret. réduit 70 c. ; 41, ret. réduit 50 c. ; 43, ret. réduit 2 m. 30 c. ; 45, ret. réduit 3 m. 80 c. ; 47, ret. 5 m. ; encoignure de la rue de l’Arbalète, ret. réduit 3 m. 30 c. ; de 2 à 6, ret. 4 m. 30 c. à 5 m. 60 c. ; de 8 à 12, ret. 2 m. ; 14, ret. réduit 3 m. ; 16, ret. réduit 4 m. 20 c. ; 18, ret. réduit 5 m. 30 c. ; 20, ret. réduit 4 m. ; de 22 à 26 bis, ret. 1 m. 80 c. à 2 m. 30 c. ; 28, ret. réduit 90 c. ; 30, 32, ret. réduit 30 c. ; partie du no 34, ret. réduit 1 m. 10 c., surplus, aligné ; 36, ret. réduit 70 c. ; 38, ret. réduit 3 m. 50 c. ; 40, ret. réduit 5 m. 50 c.  ; 42, 44, ret. réduit 5 m. ; 46, ret. réduit 3 m. 40 c. ; 48, ret. réduit 2 m. 50 c. ; 50, ret. réduit 2 m. ; 52, ret. 1 m. 40 c. ; 54, ret. 1 m. ; encoignure de la rue de l’Arbalète, ret. 30 c.

Au no 20, était située la communauté des Eudistes, ou de Jésus et de Marie. — Jean Eudes, prêtre oratorien, frère ainé de l’historien Mézerai, établit à Caen, vers 1643, une congrégation de prêtres destinés à diriger des missionnaires et à faire des missions. La double utilité de leur institut engagea quelques personnes pieuses à les attirer à Paris. M. de Harlay approuva le 28 mars 1671 la donation qui leur fut faite d’une partie de maison près de l’église Saint-Josse, au service de laquelle ils s’attachèrent ; l’un d’eux devint même curé de cette paroisse. La propriété que ces religieux occupaient ayant été vendue, ils achetèrent, pour en faire un hospice, une maison située dans la rue des Postes, qu’ils vinrent habiter en 1727. Un décret de l’archevêque de Paris, de 1773, les y maintint sous le titre de Communauté et de Séminaire, pour les jeunes gens de leur congrégation. Cette maison religieuse qui contenait en superficie 3,958 m. 40 c., fut supprimée en 1792. Devenue propriété nationale, elle fut vendue le 15 ventôse an VI.

Le Séminaire Anglais était situé au no 22. Au mois de février 1684, Louis XIV accorda des lettres-patentes portant permission d’établir une communauté d’ecclésiastiques séculiers Anglais. L’archevêque y donna son consentement le 12 septembre 1685, et sur l’avis des prévôt des marchands et échevins, et du lieutenant de police des 31 janvier et 14 septembre de l’année suivante, ces lettres-patentes furent registrées au parlement le 9 juin 1687. Cette maison fut supprimée en 1790.

« Extrait des registres des délibérations du gouvernement de la république. — Le 3 messidor an XI de la république… Le gouvernement de la république, sur le rapport du ministre de l’intérieur, arrête : Article 1er. Les colléges anglais établis en France, sont réunis aux colléges Irlandais et Écossais, dont la réunion a été ordonnée par arrêté du 24 vendémiaire dernier. — Art. 2e. Ces établissements sont définitivement renvoyés dans la propriété de tous les biens invendus, composant leur dotation, et de ceux des dits biens qui ont été aliénés, mais dont les acquéreurs ont encouru la déchéance absolue, faute par eux d’avoir rempli les conditions de leurs contrats, etc… Le premier consul, signé Napoléon. »

Aux nos 24 et 26, était situé le séminaire du Saint-Esprit et de l’Immaculée Conception. François Poullart des Places, prêtre du diocèse de Rennes, fut le fondateur de cette maison qu’il destina aux jeunes gens que le manque de fortune empêchait de suivre la carrière ecclésiastique. La charité et l’humilité formèrent les bases de cet établissement qui fut créé en 1703, dans la rue Neuve-Sainte-Geneviève. M. Poullart voulut qu’on ne reçût dans cette maison que des jeunes gens capables d’étudier en philosophie ou en théologie ; ces études terminées, les jeunes ecclésiastiques devaient rester encore deux années dans cet établissement pour se former aux fonctions du sacerdoce. Il exigea en outre qu’ils ne prissent aucun degré ; qu’ils renonçassent à l’espoir des dignités ecclésiastiques, pour se borner à servir dans les pauvres paroisses, dans les hôpitaux, dans les postes déserts pour lesquels les évêques ne trouvaient point de sujets ; enfin il voulut qu’on les rendît capables de prêcher la parole de Dieu dans l’intérieur du royaume et dans nos colonies. Cet établissement fut jugé si utile qu’il trouva bientôt de puissants protecteurs. Le clergé, assemblé en 1723, lui assigna une pension, il en obtint une autre du roi en 1726, avec des titres de confirmation. Charles le Baigue, prêtre habitué de Saint-Médard, par son testament du 17 septembre 1723, ayant légué 40,000 livres à ces ecclésiastiques, ils achetèrent des sieurs et dames Gaillard, par contrat du 4 juin 1731, une maison dans la rue des Postes. Ce séminaire qui occupait une superficie de 2,524 m. fut supprimé en 1792. Devenu propriété nationale, il fut vendu le 4 floréal an V.

La maison des Filles de Saint-Michel ou de Notre-Dame de la Charité, était située dans cette rue, aux nos 38 et 40. Cette communauté avait été fondée en 1641 à Caen, par le père Eudes, prêtre oratorien, dont nous avons parlé au commencement de cet article, à l’occasion des Eudistes. Cette maison servait d’asile aux femmes qui cherchaient dans la retraite à expier les fautes que le libertinage leur avait fait commettre. Le cardinal de Noailles comprenant toute l’utilité d’un pareil établissement dans une grande ville comme Paris, s’associa une personne pieuse, mademoiselle le Petit de Verno de Chasserais, et voulut établir en 1724 plusieurs religieuses dans une maison de la rue des Postes. La chapelle fut bénite sous l’invocation de Saint-Michel, dénomination qui resta à la communauté. Les filles pénitentes qui se présentaient dans cette maison ou qu’on y recevait par ordres supérieurs, étaient logées dans des bâtiments séparés de ceux qu’habitaient les religieuses et pensionnaires qui y étaient élevées. Cette communauté contenait en superficie 3,525 m. Supprimée en 1790, elle devint propriété nationale. Les bâtiments et dépendances furent vendus le 2 germinal an IX. Les religieuses qui survécurent aux orages de la révolution, se réfugièrent dans la maison no 193 de la rue Saint-Jacques.

Pot-de-Fer Saint-Marcel (rue du).

Commence à la rue Mouffetard, nos 62 et 66 ; finit à la rue des Postes, nos 19 et 21. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 22. Sa longueur est de 170 m.12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Ce n’était qu’une ruelle en 1550. On la nommait ruelle des Prêtres en 1554. Dès 1558 on la trouve désignée sous la dénomination de rue du Pot-de-Fer. Des actes de 1603 la mentionnent ainsi : rue du Bon-Puits, à présent du Pot-de-Fer. — En vertu d’une ordonnance royale du 19 juillet 1839, la largeur de cette voie publique est fixée à 10 m. Propriétés de 1 à 11, retranchement 2 m. 60 c. à 3 m. 30 c. ; 13, ret. réduit 2 m. 40 c. ; surplus de ce côté, ret. 1 m. 60 c. à 2 m. 50 c. ; 2, alignée ; 4, ret. 70 c. ; de 6 à 12, ret. 1 m. à 1 m. 40 c. ; de 14 à 18, ret. 1 m. 40 c. à 2 m. ; 20, 22, ret. 2 m. à 2 m. 40 c. ; 24, ret. 2 m. 10 c. ; encoignure de la rue des Postes, alignée.

Pot-de-Fer-Saint-Sulpice (rue du).

Commence à la rue du Vieux-Colombier, nos 1 et 3 ; finit à la rue de Vaugirard, nos 56 et 58. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par le séminaire ; le dernier pair est 22. Sa longueur est de 278 m. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Elle existait dès la fin du XVe siècle sous le nom de ruelle tendant de la rue du Colombier à Vignerei, et longeait le clos Férou. On l’appela successivement rue du Verger, des Jardins-Saint-Sulpice, des Jésuites. Sa dénomination actuelle lui vient d’une enseigne. — Une décision ministérielle du 26 thermidor an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 9 m. En vertu d’une ordonnance du 23 janvier 1838, cette dimension est portée à 10 m. pour la partie comprise entre la place Saint-Sulpice, la rue de Mézières et celle de Vaugirard. Propriétés de 2 à 10, retranch. 2 m. 30 c. ; 12, alignée ; 14, doit avancer sur ses vestiges ; de 16 à la fin, alignées. — Égout entre les rues du Vieux-Colombier et Honoré-Chevalier. — Éclairage au gaz (compe Française).

Conformément à un traité passé entre l’État et la ville de Paris le 17 juin 1843, l’élargissement de la rue du Pot-de-Fer doit être prochainement exécuté au droit des dépendances du séminaire.

Poterie-des-Arcis (rue de la).

Commence à la rue de la Tixéranderie, nos 3 et 5 ; finit à la rue de la Verrerie, no 75 et 77. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 26. Sa longueur est de 96 m.7e arrondissement, quartier des Arcis.

Sauval prétend qu’elle doit sa dénomination à Guillaume et Guy-Potier, qui y possédaient l’un et l’autre une maison au XIIIe siècle. Jaillot a rectifié cette erreur en trouvant dans les archives de Saint-Martin-des-Champs un acte de donation faite en 1272, et dans lequel cette voie publique est nommée rue de la Poterie. — Une décision ministérielle du 8 prairial an VII, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de cette rue à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 16 mai 1833, sa moindre largeur a été portée à 10 m. Propriété no 1, retranch. réduit 2 m. 80 c. ; 3, ret. réduit 2 m. 10 c. ; 5, ret. réduit 1 m. 80 c. ; 7, ret. réduit 2 m. 40 c. ; 9, ret. réduit 2 m. 60 c. ; 11, 13, ret. 2 m. à 2 m. 40 c. ; de 2 à 8, ret. 2 m. à 2 m. 40 c. ; de 10 à 14, ret. 2 m. 40 c. à 3 m. ; 16, ret. 2 m. 20 c. ; 18, 20, ret. 2 m. 70 c. à 3 m. 20 c. ; de 22 à la fin, ret. 1 m. 80 c. à 2 m. 20 c. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Poterie-des-Halles (rue de la).

Commence à la rue de la Lingerie, no 15 ; finit à la rue de la Tonnellerie, nos 10 et 12. Le dernier impair est 29 ; pas de numéro pair ; ce côté est bordé par les bâtiments de la halle aux Draps. Sa longueur est de 123 m.4e arrondissement, quartier des Marchés.

On voyait en cet endroit deux jeux de paume, vers la fin du règne deFrançois Ier. Henri II les vendit en 1553, à divers particuliers, sous la condition d’y faire construire une rue qui fut achevée en 1556. On lui donna d’abord le nom de rue des Deux-Jeux-de-Paume, qui rappelait l’emplacement sur lequel on l’avait ouverte. Plus tard, elle prit le nom de la Poterie, en raison des potiers qui vinrent s’y établir. — Une décision ministérielle du 24 juin 1817, et une ordonnance royale du 9 décembre 1838, ont fixé la largeur de cette voie publique à 9 m. Les propriétés de 1 à 7 devront reculer de 30 c. ; les autres constructions de ce côté, ne sont assujetties qu’à un léger redressement. Celles du côté opposé sont alignées. — Conduite d’eau entre la rue de la Lingerie et la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Française).

Potier (passage).

Commence à la rue de Montpensier, no 19 ; finit à la rue de Richelieu, no 26. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

C’était autrefois le passage Beauvilliers, en raison du restaurateur qui y demeurait. Son nom actuel lui vient d’un propriétaire.

Poules (rue des).

Commence à la rue de la Vieille-Estrapade, nos 7 et 9 ; finit à la rue du Puits-qui-Parle, no 4. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 125 m.12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

À la fin du XVIe siècle, on la nommait rue du Châtaignier. En 1605, c’était la rue des Poules. Dans un contrat de 1635, elle est indiquée sous la dénomination de rue du Mûrier, dite des Poules. — Une décision ministérielle du 2 thermidor an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 9 janvier 1828, cette largeur est portée à 10 m. Propriétés du côté des numéros impairs : retranch. 1 m. 20 c. à 2 m. 20 c. ; propriété no 2, ret. réduit 2 m. ; 4, alignée ; 6, 8, ret. 1 m. 50 c. à 1 m. 80 c. ; 10, ret. 1 m. 80 c. à 2 m. 20 c. ; 12, 14, ret. 2 m. 20 c. à 3 m. 30 c.

Poulies (rue des).

Commence à la place du Louvre, no 26, et à la rue d’Angiviller, no 2 ; finit à la rue Saint-Honoré, nos 133 et 135. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 84 m.4e arrondissement, quartier Saint-Honoré.

Un contrat de vente de 1205 l’indique déjà sous le nom de rue des Poulies. Sauval prétend qu’elle doit son nom aux poulies de l’hôtel d’Alençon, et que ces poulies étaient un jeu ou exercice qui était encore en usage en 1343. Jaillot croit que cette dénomination lui vient d’Edmond de Poulie, qui possédait dans cette rue une grande maison et un jardin qu’il vendit à Alphonse, comte de Poitiers et frère de saint Louis. — Une décision ministérielle du 17 frimaire an XI, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Propriétés du côté des numéros impairs : retranchement 2 m. 60 c. à 3 m. 70 c. Maisons nos 2 et 4, alignées ; les autres constructions de ce côté, ret. 1 m. 60 c. à 2 m. 40 c. — Conduite d’eau entre le no 2 et la rue Baillet. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Poulletier (rue).

Commence au quai de Béthune, nos 10 et 12 ; finit au quai d’Anjou, nos 17 et 19. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 156 m.9e arrondissement, quartier de l’Île-Saint-Louis.

Construite vers 1614, cette rue doit sa dénomination au sieur Poulletier, commissaire des guerres et l’un des associés de Marie. — Une décision ministérielle à la date du 24 frimaire an XIII, signée Champagny, fixa la largeur de cette voie publique à 8 m. Cette dimension fut réduite à 7 m. par une autre décision ministérielle du 9 mai 1818. Enfin, une ordonnance royale du 9 décembre 1838 a maintenu cette rue dans son état actuel. Sa moindre largeur est de 6 m. 80 c. — Conduite d’eau entre la rue Saint-Louis et la borne-fontaine.

Poupée (rue).

Commence à la rue de la Harpe, nos 14 et 16 ; finit à la rue Hautefeuille, no 1, et à la place Saint-André-des-Arts, no 7. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 108 m.11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Elle a été percée au XIIe siècle sur le clos de Laas. Les titres de Saint-Germain-des-Prés la désignent sous le nom de rue Popée. Le poète Guillot l’appelle rue Poupée. — Une décision ministérielle à la date du 23 prairial an VII, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. En vertu d’une ordonnance royale du 22 août 1840, cette dimension est portée à 10 m. Propriété no 1, retranchement 3 m. 60 c. ; 3, ret. 1 m. 50 c. ; 5, ret. 3 m. 30 c. à 3 m. 60 c. ; 7, 9, ret. 2 m. 40 c. à 3 m. 20 c. ; 11, 13, ret. 1 m. 70 c. à 2 m. 40 c.. Propriétés du côté opposé : ret. 3 m. 60 c. à 4 m. — Conduite d’eau entre la rue de la Harpe et la borne-fontaine.

Pourtour-Saint-Gervais (rue du).

Commence aux rues François-Myron, no 17, et Jacques-de-Brosse ; finit à la place Baudoyer, nos 1 et 2. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 76 m.9e arrondissement, quartier de l’Hôtel-de-Ville.

En 1300, c’était la rue du Cimetière. L’enclos du cimetière Saint-Gervais s’étendait alors jusqu’à la place Baudoyer ; ce ne fut qu’en 1473 qu’on prit une partie de ce cimetière sur lequel on bâtit quatorze maisons. Le libraire Gilles Corrozet la nomme rue du Cimetière. Elle fut élargie de 2 m. en 1583. On l’a nommée rue du Pourtour, parce qu’elle entoure la face ainsi qu’un des côtés de l’église Saint-Gervais. — Une décision ministérielle du 13 thermidor an VI, signée François de Neufchâteau, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 4 mars 1836, cette dimension est portée à 18 m. Les constructions du côté des numéros impairs devront reculer de 6 m. 80 c. à 10 m. 40 c. ; celles du côté opposé sont alignées. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

À la naissance de cette rue, à l’endroit où finit celle François-Myron (autrefois du Monceau-Saint-Gervais), on voit une petite place qui était encore rétrécie en 1797, par un arbre planté depuis longtemps, souvent renouvelé, et qu’on appelait l’Orme Saint-Gervais. Dans son ouvrage sur les Rues de Paris, le poète Guillot en parle ainsi :

« Puis de la rue du Cimetière
» Saint-Gervais et l’Ourmetiau » (le petit Orme)

C’était autrefois un usage général de planter un orme devant la grande porte des églises. Après la messe on se réunissait à l’ombre de cet arbre. Les juges y rendaient la justice et l’on y acquittait les rentes. Dans un compte de 1443, il est fait mention de quelques vignes et morceaux de terre appartenant au duc de Guyenne ; en raison de son hôtel situé près de la Bastille, les fermiers étaient obligés d’en payer la rente à l’orme Saint-Gervais à Paris, le jour de Saint-Remi et à la Saint-Martin d’hiver.

Prêcheurs (rue des).

Commence à la rue Saint-Denis, nos 131 et 133 ; finit à la rue des Piliers-aux-Potiers-d’Étain, nos 20 et 22. Le dernier impair est 37 ; le dernier pair, 38. Sa longueur est de 140 m.4e arrondissement, quartier des Marchés.

Des lettres de Maurice de Sully, évêque de Paris, à l’année 1184, attestent que Jean de Mosterolo avait cédé à l’abbaye de Saint-Magloire les droits qu’il exerçait in terra Morinensi, et 9 sols sur la maison de Robert-le-Prêcheur (prédicatoris). De ces documents, il parait résulter que cette rue a été bâtie sur une partie de l’emplacement du petit fief de Thérouenne, et que sa construction était commencée à cette époque. Dans un amortissement de juin 1252, elle est indiquée sous le nom de rue des Prêcheurs (in vice Predicatorum). — Une décision ministérielle du 28 vendémiaire an XI, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 29 avril 1839, ont fixé la largeur de cette voie publique à 10 m.. Maison no 1, retranch. 3 m. 30 c. ; 3, (pas de no 5), 7, 9, alignées ; de 11 à 25, ret. 2 m. 60 c. à 3 m. ; 27, ret. réduit 2 m. 40 c. ; 29, ret. réduit 2 m. 15 c. ; 31, ret. réduit 1 m. 90 c. ; 33, ret. réduit 1 m. 50 c. ; 35, ret. réduit 1 m. 10 c. ; 37, ret. réduit 60 c. ; de 2 à 18, ret. 2 m. 90 c. à 3 m. 60 c. ; 20, alignée ; de 22 à 30, ret. 2 m. 50 c. à 3 m. ; 32, ret. 3 m. 60 c. ; 34, ret. réduit 4 m. ; 36, ret. réduit 4 m. 40 c. ; 38, ret. réduit 5 m. 10 c. — Conduite d’eau depuis la rue des Piliers jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Française).

Prieuré (rue du Grand-).

Commence à la rue de Ménilmontant, nos 17 et 19 ; finit à la rue Delatour, no 18. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 316 m.6e arrondissement, quartier du Temple.

Autorisée et dénommée par lettres-patentes du 13 octobre 1781, registrées au parlement le 26 février suivant, cette rue a été ouverte en 1783, sur les terrains des marais du Temple, appartenant au grand prieuré de France. La largeur fixée pour cette voie publique était de 5 toises (9 m. 74 c.) — Une décision ministérielle du 28 fructidor an X, signée Chaptal, a porté sa largeur à 10 m. (Voyez rue d’Angoulême-du-Temple.) — Les constructions riveraines sont alignées, à l’exception de celles nos 15 et 17, situées entre les rues d’Angoulême et Delatour, qui devront reculer de 1 m. 80 c. — Conduite d’eau dans une grande partie.

Princesse (rue).

Commence à la rue du Four, nos 23 et 25 ; finit à la rue Guisarde, nos 6 et 8. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 93 m.11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Cette rue, ouverte en 1630 sur une partie de l’emplacement de l’hôtel de Roussillon, était presqu’entièrement bordée de constructions en 1646. De 1793 à 1806, on la nomma rue de la Justice. — Une décision ministérielle du 15 vendémiaire an IX, signée L. Bonaparte, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 12 mai 1841, cette dimension est portée à 10 m. Propriétés du côté des numéros impairs, retranch. 2 m. à 2 m. 40 c. ; propriétés du côté opposé, ret. 1 m. 70 c. à 2 m. 70 c. — Conduite d’eau entre la rue Guisarde et la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Française).

Prouvaires (galerie des).

De la rue de la Tonnellerie, no 55, à la rue des Prouvaires, no 34. — 3e arrondissement, quartier Saint-Eustache.

Formée en 1844, sur la propriété de M. Morin, cette galerie doit son nom à la rue des Prouvaires.

Prouvaires (marché des).

Circonscrit par les rues des Prouvaires, des Deux-Écus et du Four. — 3e arrondissement, quartier Saint-Eustache.

« Au palais de Rambouillet, le 19 mai 1811. Napoléon, etc… Article 1er. Le projet de l’emplacement destiné à la grande halle de Paris est approuvé pour être exécuté conformément au plan ci-joint. — Art. 2e. L’îlot des maisons situées entre les rues du Four et des Prouvaires, faisant partie du projet ci-dessus approuvé, et comprenant les maisons rue des Prouvaires, depuis le no 21 jusqu’au no 43 ; rue des Deux-Écus depuis le no 2 jusqu’au no 10, et rue du Four, depuis le no 20 jusqu’au no 44, sera acquis dans la présente année par la ville de Paris. »

Cette seconde partie du décret a seule été exécutée. Le marché des Prouvaires, également nommé halle à la Viande, a été formé en vertu d’une ordonnance royale du 27 novembre 1816. Son inauguration a eu lieu en avril 1818, conformément à une ordonnance de police du 2 du même mois. L’établissement actuel, qui n’est que provisoire, se compose de plusieurs hangards en bois. Sa superficie est de 5,616 m.

Prouvaires (passage des).

Commence à la rue de la Tonnellerie, nos 39 et 43 ; finit à la rue des Prouvaires, nos 22 et 26. Pas de numéro. Sa longueur est de 54 m.3e arrondissement, quartier Saint-Eustache.

Une ordonnance royale du 27 novembre 1816 porte : « Article 2e. Le passage de communication entre le carreau de la rue des Prouvaires et celui de la halle à la Viande, sera établi dans l’axe du grand plan des marchés du centre et opéré par la démolition de deux maisons situées l’une rue des Prouvaires, no 24, et l’autre rue des Piliers-de-la-Tonnellerie, no 41. À cet effet, les deux maisons seront acquises dans les formes prescrites, relativement aux acquisitions pour cause d’utilité publique. » — Ces deux maisons ayant été démolies en 1817, le passage fut immédiatement ouvert. Sa largeur varie de 3 m. 60 c. à 5 m. 20 c. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Prouvaires (rue des).

Commence à la rue Saint-Honoré, nos 52 et 54 ; finit à la rue Traînée, nos 13 et 15. Le dernier impair est 45 ; le dernier pair, 40. Sa longueur est de 224 m.3e arrondissement, quartier Saint-Eustache.

Le véritable nom de cette rue est celui des Provoires. Ce mot, dans l’ancien langage, signifiait prêtres. En effet, dès le XIIIe siècle, les prêtres de Saint-Eustache y demeuraient. On lit dans une chronique du XIVe siècle que li provoires chantèrent leurs litanies par la ville, et gittèrent eau bénite par les hosteux. — Une décision ministérielle à la date du 9 germinal an XIII, signée Champagny, fixa la largeur de la rue des Prouvaires à 11 m. En 1816, les propriétés de 21 à 43 ont été démolies pour faciliter l’établissement du marché des Prouvaires. En vertu d’une ordonnance royale du 15 janvier 1844, sa largeur est portée à 13 m. Propriété no 1, retranch. réduit 2 m. 40 c. ; 3, ret. réduit 1 m. 90 c. ; 5, ret. 1 m. 70 c. ; maison nos 7 et 9, alignées ; 11, ret. réduit 1 m. 20 c. ; de 13 à 19, ret. 70 c. à 1 m. 10 c. ; 45, ret. réduit 1 m. 20 c. ; 2, ret. réduit 3 m. 70 c. ; 4, ret. réduit 4 m. 40 c. ; 6, 8, ret. réduit 4 m. 60 c. ; 10, 12, ret. 5 m. 10 c. à 5 m. 40 c. ; 14, 16, ret. 3 m. 90 c. ; 18, ret. réduit 5 m. 70 c. ; de 20 à 30, ret. 4 m. 80 c. à 5 m. 50 c. ; 32, ret. 3 m. 60 c. ; de 34 à 38, ret. 5 m. 30 c. à 5 m. 50 c. ; 40, ret. 2 m. 50 c. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Sous Louis XI, cette rue était une des plus belles de la capitale. En 1476, Alphonse V, roi de Portugal, vint à Paris solliciter des secours contre Ferdinand, fils du roi d’Aragon, qui lui avait enlevé la Castille. {roi|Louis|XI}}, qui avait de grands embarras à surmonter et qui désirait conserver l’amitié de Ferdinand sans toutefois compromettre l’alliance d’Alphonse V, commença par ordonner qu’on rendît dans tout son royaume les plus grands honneurs à son hôte. Dès qu’il fut arrivé à Paris, il lui procura tous les agréments possibles, le logea rue des Prouvaires, chez un nommé Laurent Herbelot, riche épicier, qui possédait une demeure vraiment royale. Flatté de cette réception, le roi de Portugal laissa passer quelques jours sans parler au roi de France du motif de son voyage. Enfin, après avoir observé très exactement toutes les convenances, Alphonse se rendit à la Bastille, séjour ordinaire de Louis XI, lorsqu’il daignait venir à Paris. « Mon frère de Portugal, dit le roi de France, dès qu’il l’aperçut, nous vous prions de nous faire l’honneur d’aller avec nous au Palais, nous entendrons plaider une cause qui promet d’être intéressante. » Charmé de cette nouvelle politesse, le Portugais ne put décemment causer d’une autre affaire. Le lendemain il revint à la Bastille : à peine ouvrait-il la bouche, que Louis XI lui annonça qu’il avait promis en son nom à l’évêque, d’assister à la réception d’un docteur en théologie ; et pour le contraindre à rester dans sa demeure, il continua sur le même ton, en l’accablant de protestations d’amitié : « Nous avons ordonné pour le 1er décembre une procession de l’Université, qui doit avoir l’honneur de passer sous vos fenêtres. » Alphonse V reçut quelques jours après plusieurs messages qui l’engageaient à retourner en Portugal. Il quitta la France sans avoir pu obtenir le secours qu’il demandait, mais trop pénétré cependant de l’accueil cordial que lui avait fait Louis XI, pour penser à devenir son ennemi.

Provençaux (impasse des).

Située dans la rue de l’Arbre-Sec, nos 14 et 16. Sa longueur est de 43 m.4e arrondissement, quartier du Louvre.

On l’appelait anciennement rue Arnould de Charonne, du nom d’un particulier qui y demeurait en 1293. Depuis, par altération, c’était la rue Raoul de Charonne et Arnould le Charron. Le nom qu’elle porte aujourd’hui lui vient d’une enseigne qui subsistait encore en 1772. — Une décision ministérielle du 16 floréal an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette impasse à 7 m. Les constructions du côté gauche sont soumises à un retranchement qui varie de 90 c. à 1 m. 80 c. ; celles du côté opposé devront reculer de 1 m. 70 à 3 m.

Provence (rue de).

Commence à la rue du Faubourg-Montmartre, no 37 ; finit à la rue de la Chaussée-d’Antin, nos 54 et 56. Le dernier impair est 69 ; le dernier pair 64. Sa longueur est de 689 m.2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Elle a été ouverte en 1771, aux frais du sieur Jean-Joseph de Laborde, sur le terrain du grand égout. Les lettres-patentes d’autorisation sont à la date du 15 décembre 1770 (voyez rue Laffitte). La largeur de cette voie publique fut fixée à 30 pieds, dimension qui a été maintenue par deux décisions ministérielles des 20 mars 1813 et 21 mai 1823. Les propriétés riveraines sont alignées. L’égout de ceinture passe sous cette rue. — Conduite d’eau entre les rues Chauchat et Taitbout. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

La dénomination assignée à cette voie publique rappelle Louis-Stanislas-Xavier, comte de Provence, né à Versailles le 17 novembre 1755, qui régna sous le nom de Louis XVIII, et mourut le 16 septembre 1824.

Puits (impasse du Bon-).

Située dans la rue Traversine, entre les nos 34 et 36. Sa longueur est de 23 m.12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

D’un arrêt de 1639, relatif aux colléges de Boncourt et de Tournay, il résulte que la rue du Bon-Puits s’étendait jusqu’à la rue Clopin. Le censier de Sainte-Geneviève en fait mention, sous le nom de rue de Bonne-Fortune. Vers 1680, cette rue fut fermée et devint une impasse qui prit le nom du Bon-Puits. — Une ordonnance royale, à la date du 6 mai 1827, a fixé la largeur due cette impasse à 9 m. Les constructions du côté gauche sont soumises à un retranchement qui n’excède pas 2 m. ; celles du côté droit devront reculer de 3 m. 10 c. au plus.

Puits (rue du).

Commence à la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, nos 16 et 18 ; finit à la rue des Blancs-Manteaux, nos 5 et 7. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 94 m.7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

Elle doit son nom à un puits public qu’on y avait établi en 1267. En 1540, quelques titres la désignent sous le nom de rue de Fortune. — Une décision ministérielle du 13 ventôse an VII, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 28 octobre 1838. Propriété à l’encoignure de la rue Sainte-Croix, partie redress., surplus retranch. 60 c. ; 1, ret. réduit 90 c. ; 3, ret. réduit, 1 m. 50 c. ; 5, ret. réduit, 3 m. ; 7. ret. réduit, 4 m. ; 2, ret. réduit, 4. m. 50 c. ; 4, 6, 8, ret., 4 m. à 4 m. 30 c. ; 10, ret. réduit, 3 m. 50 c. ; 12, ret. réduit, 2 m. 40 c. ; 14, ret. réduit, 1 m. 50 c. ; 16, ret. réduit, 1 m. — Conduite d’eau entre la rue Sainte-Croix et la borne fontaine. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Puits (rue du Bon-).

Commence à la rue Saint-Victor, nos 107 et 109 ; finit à la rue Traversine, nos 19 et 21. Le dernier impair est 19 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 82 m.12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

On a commencé à bâtir des maisons dans cette rue vers l’année 1230. En 1245, elle était déjà habitée. En 1250 on la nommait rue du Bon-Puits, en raison d’un puits public qu’on y avait construit. — Une décision ministérielle du 28 pluviôse an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette rue à 7 m. Cette largeur a été portée à 9 m. en vertu d’une ordonnance royale du 6 mai 1827. Maison à l’encoignure de la rue Saint-Victor, retranch. réduit, 1 m. 60 c. ; 1 ret. réduit, 2 m. 40 c. ; de 3 à 17, ret., 2 m. à 2 m. 50 c. ; 19, alignée ; 2, ret. réduit, 1 m. 90 c. ; 4, ret. réduit, 1 m. 20 c. ; de 6 à 14, ret. 90 à 1 m. ; 16, alignée sauf redress., surplus ret., 1 m. 10 c. — Conduite d’eau.

Puits de l’Ermite (rue du).

Commence à la rue du Battoir, nos 1 et 2 ; finit à la rue Gracieuse, nos 12 et 14. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 155 m.12e arrondissement : les numéros impairs sont du quartier Saint-Marcel ; les numéros pairs du quartier du Jardin-du-Roi.

Son premier nom est celui de rue Françoise, parce qu’elle avait été ouverte sous le règne de François Ier, sur le champ d’Albiac. En 1603 c’était la rue Françoise près le Puits-de-l’Ermite, aboutissant au carrefour dudit puits. Elle prit peu de temps après la dénomination de rue du Puits-de-l’Ermite qu’elle doit à ce puits, ainsi qu’au tanneur Adam-l’Ermite qui y demeurait alors. Au XVIe siècle, elle se prolongeait jusqu’à la rue du Jardin-du-Roi, mais au milieu du XVIIe siècle on en supprima ce débouché afin d’agrandir les bâtiments de la Pitié. Dans la partie qui prend naissance à la rue du Battoir, la rue du Puits-de-l’Ermite forme une petite place à laquelle on donna le nom de Sainte-Pélagie. — Une décision ministérielle du 28 ventôse an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de la rue du Puits-de-l’Ermite à 7 m., et celle de la place à 21 m. 50 c. En vertu d’une ordonnance royale du 27 janvier 1837, la largeur de la rue a été portée à 10 m., et celle de la place à 24 m. 50 c. Maison située sur le côté des numéros impairs à l’encoignure droite de la rue de la Fontaine, alignée ; les autres constructions de ce côté, retranch. 3 m. à 3 m. 30 c. ; propriété no 2 et dépendances de la prison de Sainte-Pélagie, pas de ret., surplus ret. 1 m. 20 c. — Conduite d’eau entre les rues du Battoir et de la Clef.

Puits-qui-Parle (rue du).

Commence à la rue Neuve-Sainte-Geneviève, nos 8 et 10 ; finit à la rue des Postes, nos 13 et 15. Le seul impair est 1 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 110 m.12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Ce n’était qu’un chemin au milieu du XIVe siècle. En 1588, le censier de Sainte-Geneviève lui donne le nom de rue du Puits-qui-Parle, en raison d’un puits qui faisait écho. On voit encore ce puits à l’encoignure gauche de la rue des Poules. — Une décision ministérielle du 28 pluviôse an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de la rue du Puits-qui-Parle à 6 m. La maison située sur le côté droit à l’encoignure de la rue Neuve-Sainte-Geneviève est alignée. Les autres constructions riveraines sont soumises à un retranchement qui n’excède pas 80 c.

Puteaux (passage).

Commence à la rue de l’Arcade, no 33 ; finit à la rue de la Madeleine, no 70. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

Ce passage doit son nom au propriétaire qui l’a fait construire en 1839.

Putigneux (impasse).

Située dans la rue Geoffroy-l’Asnier, entre les nos 13 et 15. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 62 m.9e arrondissement, quartier de l’Hôtel-de-Ville.

C’était en 1300 la rue Ermeline-Boiliaue ; elle se prolongeait alors jusqu’à la rue des Barres. Fermée vers le XVe siècle, du côté de cette dernière voie publique, elle commença alors à être habitée par des femmes de mauvaise vie qui lui firent donner le nom de cul-de-sac Puligneux. Il servait d’entrée à un jeu de paume vers l’année 1640. — Une décision ministérielle du 9 mai 1807, signée Champagny, a fixé la largeur de cette impasse à 7 m. Les constructions riveraines sont soumises à un retranchement qui varie de 1 m. 80 c. à 2 m. 70 c.

Pyramides (rue des).

Commence à la place de Rivoli, nos 3 et 4 ; finit à la rue Saint-Honoré, nos 295 et 297. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 62 m.1er arrondissement, quartier des Tuileries.

Sur une partie de l’emplacement occupé aujourd’hui par cette voie publique, un passage est tracé sur le plan de Roussel en 1730. « Paris, le 17 vendémiaire an X de la république ; les consuls de la république arrêtent : — Article 3e. Les bâtiments du pavillon de Médicis, les écuries dites de Monseigneur et les maisons des pages, seront vendus pour être détruits. Il sera formé une place en face l’entrée du jardin et une rue qui aboutira à celle Saint-Honoré. Les terrains environnant cette place et bordant la rue seront vendus, avec charge de bâtir sur les plans et façades donnés par l’architecte du gouvernement. Le premier consul, signé Bonaparte. » (Extrait.) (Voir également l’arrêté des consuls du 1er floréal an X, que nous rapportons à l’article de la rue de Rivoli). La voie qui devait aboutir à la rue Saint-Honoré fut tracée presque immédiatement, et reçut le nom des Pyramides, en mémoire de la célèbre bataille gagnée en Égypte, le 21 juillet 1798, par les Français, commandés par Bonaparte. Dans les premières années de la restauration, on y construisit des bâtiments qu’on affecta au service de la garde royale. Les maisons de la rue des Pyramides ont été achevées à la fin de l’année 1830. La largeur de cette voie publique est de 12 m. — Conduite d’eau entre la rue Saint-Honoré et les deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Anglaise)

Juillet 1844.
Séparateur